10 juillet
La valise ne rentrait pas mais Tal était obstinée. Une voix au haut-parleur invitait les personnes qui accompagnaient les voyageurs à descendre du train.
“Tal, dit Leïla, il faut que t’y ailles.
- Je sais, je sais, attends, j’y suis presque.”
Un homme monta dans le train et voulut accéder au compartiment bagages, mais Tal, avec son mètre-soixante, ses cheveux bouclés courts et ses boucles d’oreille à plume, prenait toute la place.
“Tal, dit Leïla, je me débrouillerai, je vais regarder dans les autres wagons.
- C’est moi qui ai insisté pour ce jus multi-fruit, dit Tal. Tu m’as dit que tu voulais aller tôt au train mais est-ce que je t’ai écoutée ? Pas du tout.
- Vous comptez y passer la journée ? demanda l’inconnu.
- Elle a presque fini, monsieur, dit Leïla, on est désolées.”
Il y eut un instant de latence pendant lequel l’inconnu soupira de frustration. Il prit son bagage, jeta un œil au voile de Leïla et partit vers le wagon suivant.
“S’installent et prennent toute la place, l’entendirent-elles dire avant que la porte coulisse derrière lui.
- C’est une blague ?” s’étouffa Tal.
Il était trop loin pour l’entendre. Leïla ne disait rien. Elle semblait se réduire à un mouchoir de rage et impuissance à chaque fois.
“Je suis désolée”, dit Tal en posant sa main sur l’épaule de Leïla.
Alors qu’elle la prenait dans ses bras, Tal vit soudain la porte du train se fermer. Elle bondit vers le bouton pour la rouvrir, en vain.
“C’était ton plan secret ? demanda Leïla, hilare.
- J’aurais acheté un billet.”
Tal regarda la valise monstrueuse qui ne voulait entrer nulle part - malgré sa taille tout à fait standard - et soupira.
“Bon, va t’asseoir, je vais trouver la contrôleuse et une place pour ta valise, dit Tal.
- Bonne idée”, plaisanta Leïla en ouvrant la porte vers les sièges.
A peine Tal eut fait un pas dans l’autre direction que la main de Leïla la rattrapa par l’épaule.
“Tu vas où sans moi ?
- Je suis sérieuse, dit Tal, faut que tu te reposes, t’as pas dormi à cause de tes valises, là.
- C’est peut-être notre dernier jour ensemble, chuchota Leïla tandis qu’elles passaient entre les voyageurs du wagon suivant.
- Je vais venir te voir, je t’ai dit. Je profiterai d’un jour de congé.
- Tu seras trop fatiguée”, dit Leïla.
Tal savait que Leïla préférait ne jamais se faire de faux espoirs, car sinon ses déceptions étaient immenses.
En face d’elles arrivait l’inconnu du compartiment à bagage, délesté de sa valise. Quand elle le dépassa en bout de wagon, Tal chuchota :
“Raciste.”
Du tac-au-tac, il répondit :
“Lesbienne.”
Et puis, il retourna à grandes enjambées vers le wagon du bout, celui que Leïla était censée partager avec lui.
“Wagon-bar ?” proposa plutôt Leïla.
Tal acquiesça.
Dans le compartiment à bagage, il n’y avait plus de place, mais dans la voiture suivante elles posèrent enfin la valise de Leïla - après l’avoir soulevée à quatre mains en grognant.
Le téléphone de Tal se mit à sonner tandis qu’elles traversaient, légères, le wagon suivant. Tal tapotait chaque poche et accéléra vers la porte suivante.
“Mais il est où, répéta-t-elle quand elles atteignirent le couloir face aux toilettes. Il est où, il est où, il est où.”
Quand la sonnerie s’arrêta, Tal se souvint : pour éviter les pickpockets de la gare du Nord, elle l’avait mis dans la poche près du tibia. Elle se pencha pour le récupérer.
“C’est ta mère, lut Leïla, surprise. Attends, elle va laisser un message, c’est sûr.”
Tal avait pâli. Sa mère ne lui avait pas adressé la parole depuis qu’elle lui avait enfin parlé de son départ au Mexique, lors de la Terrible Dispute du 24 juin : seize jours sans un mot ni un regard alors qu’elles vivaient ensemble. Même à l’annonce des résultats du bac - Tal avait raté l’épreuve de littérature et devait l’avoir en rattrapage ou redoubler - elle n’avait rien dit.
En toute honnêteté, même si son silence avait décontenancé et parfois terrifié Tal (ne lui parlerait-elle plus jamais ?), il était bien tombé. Suite au baiser de la fête de la musique, Tal et Leïla avaient passé deux semaines à chercher des lieux où elles pouvaient s’embrasser sans être vues. Elles ressortaient de ces séances avec les lèvres douloureuses et les yeux écarquillés.
Le téléphone de Tal émit un hululement de chouette.
“Tu peux te mettre en mode silencieux ? rouspéta Leïla.
- Tu peux écouter le message ?”
Leïla pressa le téléphone contre son oreille. Quand Tal vit ses yeux fuir vers la porte des toilettes, elle sut que ce n’était pas un message de réconciliation.
“Je peux te résumer, si tu veux, dit Leïla.
- Faut qu’on trouve la contrôleuse avant qu’elle me colle une amende.”
Leïla n’insista pas.
“Et un snack aussi, non ? demanda Tal.
- J’ai, j’ai. Ma mère m’a données celles que tu préfères.
- Miel et noix ? saliva Tal.
- Oui mais tu manges pas tout. Sinon, Fatima va rager.
- Elle abuse, elle en aura plein à Paris.
- Oui, c’est elle qui abuse, ironisa Leïla.
Tal pouffa de rire derrière elle.
Elles dépassèrent des sièges, une nouvelle porte, encore des toilettes, et continuèrent.
“C’est sportif de prendre le train avec toi,” plaisanta soudain Leïla.
Leïla éclata de rire à sa propre blague, ce qui fit mourir de rire Tal, et de se regarder rire les fit encore plus rire. Elles se penchèrent sur le mur du couloir à glousser et piaffer en spirales d’hilarité.
Tal se souvint de la lumière glacée d’une après-midi de novembre, quand à huit ans elles avaient continué leur fou rire au coin, les yeux rivés au mur de leur classe de CE2. La maîtresse avait fini par les envoyer chez la directrice, ce qui avait mené à la première rencontre entre leurs parents.
“Ça n’avait pas été l’amour fou”, grimaça Leïla.
Ses parents n’avaient pas aimé la mère de Tal et la mère de Tal n’avait pas aimé ses parents. Tal lui avait demandé si c’était parce qu’elle était juive et qu’ils étaient musulmans. Ça avait enragé sa mère qui s’était défendue d’être raciste et avait insisté que c’était leur comportement obséquieux avec la directrice qui l’avait agacée. Tal n’avait plus rien dit malgré les questions qui surgissaient avec le bruit de ballons qu’on crève : le racisme, c’est pas que les couleurs de peau, c’est aussi les religions ? ça veut dire quoi, obséquieux ? pourquoi t’es tout le temps fâchée ? Tal avait rangé ces questions dans le tiroir des ce-n’est-pas-le-moment.
“Viens, on continue”, dit Leïla.
Elles cheminèrent plus tranquillement cette fois, jusqu’à atteindre la dernière voiture.
“Il n’y a pas de voiture-bar, constata Tal.
- J’ai faim, dit Leïla avec un regard vers sa montre. Tu peux tenir mon sac ? Je vais aux toilettes et ensuite on mange.”
Tal s’assit sur un siège à strapontin entre les portes du train. Ses yeux montèrent vers les lettres blanches du ISSUE DE SECOURS. Les paysages qui défilaient l’ennuyaient. Tal sortit son portable. Elle fit mine d’ouvrir et fermer les réseaux sociaux, puis se résigna à cliquer sur le message de sa mère. Elle garda un centimètre entre le téléphone et sa peau, comme une armure.
“Tal, t’es où ? demandait sa mère d’un ton sec. T’as rattrapage demain. T’es complètement irresponsable ou quoi ? Je ne t’ai pas élevée comme ça, ça c’est sûr. Et je te rappelle que même si je ne paye pas ton billet d’avion, c’est moi qui paye le loyer, tes repas et tes fringues, donc t’as intérêt à rentrer illico réviser. Je t’attends.”
Il y avait une seconde de latence pendant que sa mère cherchait comment raccrocher, puis le message s’arrêtait.
Tal se sentit épuisée, traversée par une vague qui lui avait fait boire la tasse et l’avait mise KO au sol. Elle posa ses deux mains sur le sac de Leïla, qui revint avec un grand sourire.
“A taaaaable”, chantonna Leïla.
Elle ouvrit un tupperware où des pâtisseries de sa maman brillaient comme des boules disco. Trois litres de bave se mirent à mousser dans la bouche de Tal. Elle prit la douceur que Leïla lui tendit, croqua et savoura dans un silence complet - dans sa tête, manger était tout sauf silencieux : c’était comme un orchestre symphonique qui jouait allegrissimo (ou lento quand les plats la rendaient contemplative).
“Dire que ce sera ta vie, ça, dit Tal.
- Le Paris-Lille ?
- Non, les voyages. Reporter de la Méditerranée… C’est le projet le plus cool du monde, soupira-t-elle.
- J’y suis pas, dit Leïla. Le portugais ça va à peu près mais il manque l’italien, l’espagnol…
- Rends-moi visite et t’apprendras vite !
- … le grec et le turc. Sans parler des langues régionales.
- Okay mais ça tu vas apprendre direct, et puis t’as déjà tout lu et tout vu, ils voudront forcément t’engager.”
Tal ne savait pas très bien de qui elle parlait quand elle disait “ils” : les salles de rédaction ? Les millionnaires qui achetaient les journaux ? Les justiciers de l’ombre ? Elle imaginait une foule de lecteurices ouvrir le magazine du samedi pour lire le dernier reportage de Leïla. Couvrir un même sujet dans plusieurs pays, en interrogeant chaque personne dans sa propre langue, pour un tableau qui unifie et humanise plutôt que des portraits d’opposition : le rêve de Leïla faisait rêver Tal.
“Cite-moi des auteurices et bouquins du XIXe, dit Leïla en lui tendant une deuxième pâtisserie.
- Baudelaire ! Les Fleurs du mal !
- Okay, et ?
- … Montesquieu ?
- XVIIIe, et son livre ?
- Je sais pas mais il a un joli nom, dit Tal en haussant les épaules.
- Il faut que tu sois précise dans tes références et citations demain, insista Leïla.
- Oui, maman.
- Tal, il faut que t’aies la moyenne. J’ai besoin de me concentrer sur le journalisme et j’y arriverai pas si tu redoubles.”
Tal trouvait adorable l’air sérieux de Leïla, ses sourcils fins qui se fronçaient, son long nez qui se retroussait, ses magnifiques lèvres qui bougeaient vite.
Des mots tombèrent sur Tal comme un sac de ciment. Leïla et elle s’étaient dit mille fois qu’elles s’aimaient en grandissant, alors pourquoi ces mots lui donnaient le vertige ? Si elle les disait, est-ce qu’elle s’évanouirait ? Si elle ne les disait pas, est-ce qu’elle y penserait jour et nuit jusqu’à envoyer un misérable texto ?
“Je t’aime”, dit Tal.
C’est fou ce que -t claquait, comme un avant et un après, un point de passage.
Leïla regardait Tal, bouche bée, puis ses yeux remontèrent derrière elle vers une silhouette qui les fixait.
“Contrôleuse ?” demanda Tal à Leïla, qui acquiesça.
Tal bondit sur ses pieds, propulsant des miettes par terre. Elle commença un monologue abrutissant pour expliquer toute la situation - y compris le père mexicain et l’inconnu du compartiment à bagages et l’épreuve de rattrapage de littérature. La contrôleuse ne mit pas d’amende ; elle lui fait payer le tarif standard et ajouta avant de partir :
“La prochaine fois que quelqu’un vous embête, vous venez me voir, d’accord ?”
Tal ne sut pas comment elles l’auraient trouvée ni pourquoi elle ne voulait pas une description du raciste d’aujourd’hui, mais elle fit oui-oui et sourit.
De nouveau seules, elles purent croquer dans d’autres pâtisseries et savourer le moment - une pause sacrée. Elles parlèrent d’un film qu’elles avaient vu la veille. Ce fut simple. Puis, le train ralentit et elles récupérèrent la valise.
Pendant qu’elles attendaient l’immobilisation sur quai, Tal sentit monter nausée, larmes, morve - son corps voulait excréter tous ses fluides plutôt qu’imaginer un Paris sans Leïla.
Elle regarda les horaires de retour. Elle avait un nouveau message de sa mère mais jugea préférable de ne pas l’écouter. Elle rentrerait, et sa mère se tairait pour ne pas perturber le rattrapage, et le lendemain soir elles auraient une Terrible Dispute. Il fallait que Tal réussisse l’épreuve et parte. Elles sauraient mieux se parler ensuite, quand elle rentrerait après une longue séparation.
“Tal, dit Leïla, ça va aller ?”
Tal balaya la question d’un geste de la main.
Elles descendirent du train et remontèrent le quai vers le guichet. Tal acheta son billet de retour tandis que Leïla appelait Fatima pour lui dire qu’elle était arrivée.
“Elle est deg d’être au travail, dit Leïla après avoir raccroché, elle aurait aimé être là. Et te voir, aussi. T’es sûre que tu peux pas rester dîner ?”
Tal ne répondit pas parce que ce n’était pas une vraie question. Son train partait dans huit minutes. Elle plongea ses yeux dans ceux de Leïla pour y trouver des racines, une ancre. Elle n’avait pas appris à vivre sans ces yeux, du même brun que sa peau et profonds comme des siècles de vie. Encore une seconde. Encore une.
Avec ça, la séparation, la pression du bac, la dispute entre Tal et sa mère, le chapitre est moins léger. Malgré ça, elles sont toujours aussi adorables, tes petites héroïnes.
J'aime beaucoup que ton récit repose sur des suites de tableaux/scènes plutôt que sur une narration linéaire. On comble les blancs sans problème et comme ca te permet d'aller dans le detail, ça crée une proximité et une empathie avec Tal et Leïla qui les rendent vraiment très attachantes.
Encore une fois, c'est vraiment un bonheur de te lire, merci !
Je me souviens de Verticales de mémoire, j’avais adoré ta plume, alors c’est avec plaisir que je viens par ici poussé’e par les HOs <3
Chapi 1
« Pour Leïla, ce que le printemps amenait, c’était l’envoi du stupide dossier à la stupide école de journalisme qu’elle rêvait d’intégrer. » Une belle entrée en matière, je compatis x)
« - Tu ne vas pas rester pour toujours au Mexique, ça va”, répliqua Leïla. » En français c’est ces guillemets « » qu’il faut utiliser, pas les guillemets anglais ^^ Ah, et la virgule avant le verbe d’incise doit se trouver à l’intérieur des guillemets aussi !
« Isabelle fait les meilleurs dîners. » J’ai... pas compris de qui ou de quoi on parlait pendant tout cet échange ?
« De derrière les nuages surgit le soleil, le grand disparu de l’hiver parisien. Leïla sortit la crème solaire de son sac et en mit lentement. » Techniquement cocotte faut mettre de la crème même quand le soleil est derrière les nuages x)
« Si elle prenait son temps pour lire, la cloche du lycée les rappellerait en cours où rien ne pourrait bouleverser leur vie. » C’est trop touchant comme phrase, surtout que Leïla avait l’air d’attendre ça avec impatience et puis aaah maintenant elle a peur, mais ça se comprend tellement TT
« Les (leurs ?) quatre yeux grossirent comme des clémentines d’hiver. » Sinon je dois bien avouer que j’ai vu quatre yeux désincarnés s’ouvrir dans l’air mdr
Chapi 2
« - Tal regarda la plaque pour se souvenir du lieu, car ça devint à ses yeux la plus belle rue de Paris – » Adorable !
« - Viens, on resta (reste) sur cette rive »
« Leur dernier été ensemble venait d’être décapité. » Jolie image, mais je comprends pas pourquoi elle ne peut installer ses affaires dans le studio magique, puis revenir sur Paris crécher chez ses parents pendant l’été ?
« qui avait illuminé ses (ces) treize dernières années »
« Leïla acquiesça et Tal se rapprocha et les mains de Tal caressèrent la joue de Leïla et les mains de Leïla caressèrent les cheveux et la nuque de Tal et elles rejoignirent leurs lèvres et langues et souffles. » J’aime trop cette phrase, l’absence de virgule fonctionne super bien <3
Et le leitmotiv du « 18 / Joyeux anniversaire », aw...
Chapi 3
« Couvrir un même sujet dans plusieurs pays, en interrogeant chaque personne dans sa propre langue, pour un tableau qui unifie et humanise plutôt que des portraits d’opposition : le rêve de Leïla faisait rêver Tal. » Je comprends ; ça fait rêver !
« elle lui fait (fit) payer le tarif standard » (aussi, j’suis jalouse : maintenant dans les trains ils ne peuvent plus que faire payer un tarif ‘à bord’ et c’est cher TT)
J’ai adoré cette entrée dans leur histoire d’amour, leurs préoccupations et réactions d’adolescentes mais en même temps avec derrière tout une trama plus « sérieuse » avec l’homophobie et le racisme – qui est d’ailleurs abordée de façon subtile comme il faut, enfin à mon avis de personne blanche et queer du moins ^^ Ça me rappelle mes années lycée et ma première copine, tiens !
J’aime beaucoup la douceur avec laquelle tu décris les situations, c’est juste ce qu’il faut de touchant, et de drôle aussi par moment. Par contre, je me demande bien où tu nous emmènes avec cette histoire, vu qu’il y a l’échéance de la séparation qui pèse sur leur amourette... mais j’imagine qu’il faut que je continue à lire pour le savoir, ça :P
Je suis d'acc avec Thildou, il faut qu'elles restent éternellement dans ce train.
Et le mec qui les insulte dans le train mais LOL. Comme si lesbienne était aussi péjoratif qu'être raciste. Et en même temps, ça fait tellement sens qu'il réponde ça du tac au tac parce qu'il cherchait probablement le premier truc qui lui passerait par la tête pour les attaquer et il a trouvé ça, et dit comme ça ça sonne clairement comme une insulte donc ouais... ça fait de la peine vraiment.
Mais heureusement il y a la contrôleuse <3 Est-ce une tentative de redorer l'image de la SNCF ? Dans ce cas c'est TRES ambitieux lol.
Sinon, Tel et Leila sont toujours aussi humaines, aussi touchantes. Et on ne peut que comprendre leur désespoir au moment de se quitter.
Je me demande même si Tal a pas fait exprès de rester bloquée dans le train pour rester plus longtemps avec Leila ahah.
En tout cas on a hâte de lire la suite et qu'elles se revoient surtout !!
Merci pour cette lecture, à bientôt ;)
Magnifique chute (encore). Très doux ce chapitre, il porte carrément bien son nom. On est partagé entre la mignonnerie de leur couple naissant et l'amertume de leur séparation à venir. C'est doux mais un peu triste, on redoute l'avenir. Vont-elles se perdre de vue ? Parvenir à retrouver de nouveaux amis ou se sentir isolées loin l'une de l'autre ? Tu me les as déjà tellement fait aimer, que je m'inquiète. Pitié, ne sois pas trop sadique avec elles...
Je suis sûr d'une chose en tout cas : si la séparation risque d'être douloureuse, il est certain que leurs prochaines retrouvailles ont le potentiel pour être mémorables. Bref, curieux de voir où tu vas nous emmener.
C'est très chouette de développer d'autres aspects de l'histoire : les relations avec les parents, entre les parents, le racisme, les différences culturelles. C'est riche, ça fourmille de détails. Je ne me suis pas ennuyé une seconde.
Mes remarques :
"“Raciste.” Du tac-au-tac, il répondit : “Lesbienne.”" mdrrr à la fois drôle et consternant que ce soit utilisé comme insulte...
"Quand la sonnerie s’arrêta, Tal se souvint : pour éviter les pickpockets de la gare du Nord, elle l’avait mis dans la poche près du tibia." ça sent le vécu xD j'adore ces petits détails qui ancrent ton histoire dans la réalité
"Tal n’avait plus rien dit malgré les questions qui surgissaient avec le bruit de ballons qu’on crève : le racisme, c’est pas que les couleurs de peau, c’est aussi les religions ? ça veut dire quoi, obséquieux ? pourquoi t’es tout le temps fâchée ?" excellent !!
"Leïla et elle s’étaient dit mille fois qu’elles s’aimaient en grandissant, alors pourquoi ces mots lui donnaient le vertige ?" j'adore les comparaisons que tu fais entre leur amitié d'enfant et leur amour d'adolescentes
Un gros coup de coeur, vraiment !!
A bientôt (=
C'est intéressant également comment tu continues d'introduire les thématiques qui les accompagnent, le racisme, l'homophobie, les questionnements autour des différences culturelles... L'inconnu à la poubelle et coeur sur la contrôleuse <3
À très vite !
>> "Elle plongea ses yeux dans ceux de Leïla pour y trouver des racines, une ancre. Elle n’avait pas appris à vivre sans ces yeux, du même brun que sa peau et profonds comme des siècles de vie. Encore une seconde. Encore une." > Particulièrement bien écrit ce passage <3
J'aime bien comme à chaque chapitre tu emmènes les deux héroïnes dans un nouveau décor et joues sur l'environnement pour nous dire certaines choses d'elles. la fête de la musique dans la section précédente, le train ici. Cela amène une atmosphère avec laquelle tu peux jouer, les autres personnages de passage etc.
Touchant aussi, le moment où se posent les questions de l'amalgame entre l'origine et la religion, les problématiques du racismes. On sent que ces deux jeunes filles sont en pleine découverte de toutes les problématiques avec lesquelles elles vont devoir composer. Keur elles <3 J'aime suivre leur attirance, sur laquelle elles ne mettent pas forcément les mots, mais qu'elles vivent dans leurs gestes, leur complicité, leurs taquineries. Les dialogues sont toujours aussi crédibles, plein de naturel et de réalisme.
À une prochaine <3
Chapeau !