- Encore à essayer de fouiner, Corail ? siffla Aeros.
- Ils suivaient le convoi, annonça Ulrik.
Aeros ricana.
- Tu comptais nous reprendre les œufs ?
Il partit dans un rire sonore avant de lui lancer un regard mauvais.
- Retirez-leur leurs vêtements. Un poisson, ça ne s’habille pas.
- Poisson ? répéta Ulrik avant de s’exécuter, à l’instar de son collège Harald.
Corail et le sirénien avaient l’habitude de vivre sans étoffe. Leur nudité ne les dérangea pas plus que ça. Le regard avide de ces humains, en revanche, les mit mal à l’aise. De plus, les hommes armés n’ayant pas reçu la permission de détacher poignets et cou, ils durent déchirer les habits pour les ôter, abîmant irrémédiablement la robe cousue par Jack pour Corail.
La sirénienne se retint de pleurer, peu désireuse de montrer la moindre faiblesse devant les dragonniers.
- Bien mieux, asséna Aeros avant de saisir Corail par le menton pour la forcer à le regarder dans les yeux.
Corail le gratifia d’un regard brûlant dépourvu de la moindre once de peur.
- J’aime pas le poisson, murmura-t-il, surtout quand il est curieux et qu’il vient se mêler de mes affaires. T’aurais dû rester à te terrer sous l’eau, morue.
Il ponctua ses propos d’un formidable coup de poing asséné dans l’estomac. Corail voulut se plier en deux mais la laisse tenue par Ulrik la priva de cette possibilité, permettant à Aeros de recommencer. Un craquement indiqua qu’il finit par lui briser une côte, celle abîmée par les dauphins, perçant de nouveau son poumon fragilisé. Corail resta debout grâce à Ulrik, sans quoi elle se serait déjà écroulée.
- T’es qu’un putain de connard ! cracha le compagnon de Corail.
Elle n’avait plus assez d’air pour lui intimer de se taire. Trop tard. Aeros s’en prit à lui, le rouant de coups, frappant au visage et au ventre.
- Je sais même pas si t’es un mâle ou une femelle, finit par cracher Aeros en massant ses poings douloureux.
- C’est vrai qu’ils n’ont rien du tout entre les jambes, constata Jasmine d’une voix amusée. Si on les frappe là, ils ressentent quoi ?
- Satisfais ta curiosité, ma chérie, proposa Aeros.
Les coups de poings et de pieds précis de Jasmine amenèrent un ballet de points noirs devant les yeux de Corail et de son compagnon.
- Apparemment, ça fait mal, s’amusa Aeros.
Les autres encourageaient chaque coup par des acclamations et des sifflements. Les hurlements des siréniens n’engendraient que des rires. Corail n’avait jamais aimé les dragonniers mais jamais elle ne les aurait imaginés aussi cruels. Quant aux dragons, ils observaient depuis leurs perchoirs sans réagir, comme si rien de tout cela ne les concernait. Corail n’en revenait pas.
Ne tenant plus debout, ils furent menés jusqu’à une falaise. Un collier en acier fermé d’un cadenas remplaça la laisse de corde et leurs mains furent détachées. Corail sentit le poids de la chaîne reliée à son cou d’un côté et à un anneau lourd scellé dans la muraille de l’autre. Son compagnon fut lié de la même manière, à bonne distance d’elle, trop pour que la longueur de chaîne leur permette de se toucher, assez pour voir et entendre.
Corail resta au sol, la respiration sifflante. Son compagnon ne bougeait pas davantage. Un seau d’eau froide la fit revenir au présent. S’ils croyaient lui faire du mal en agissant ainsi, ils se trompaient. Sa peau absorba le liquide, lui permettant de boire et la fraîcheur lui éclaircit le cerveau.
À quelques pas – trop loin pour elle, une table avait été dressée sur des tréteaux. Des plats furent placés dessus. Des hommes prirent place. Corail reconnut Phaegal mais également Ewenn, Farid et Varol. D’autres s’installèrent dont elle ne connaissait pas les noms. Il restait trois sièges. Aeros et Jasmine apparurent. Aeros observa la tablée et lança :
- Où est-il ?
Des haussements d’épaules lui répondirent. Une tache blanche creva le ciel pour atterrir plus bas.
- Encore en retard, grommela-t-il.
Jack apparut tandis que Chavard’all disparaissait derrière la montagne. Il se figea en apercevant Corail, se lécha les lèvres puis poursuivit son avancée.
- Où étais-tu encore passé ? grogna Aeros.
- Je vais où je veux, gronda Jack.
- T’as raté le meilleur ! s’amusa Farid. La cargaison est arrivée et tu sais quoi ? Deux poissons l’accompagnaient. Ils espionnaient !
Jack jeta un coup d’œil rapide à Corail et son compagnon avant de s’asseoir. Jasmine prit place et Aeros s’assit en dernier. Il sortit sa dague et la planta dans un morceau de viande qu’il saisit à pleines dents. Cela lança le repas et les autres se servirent à leur tour.
Corail observa la scène, peinant à croire à l’indifférence de Jack. Il l’avait à peine regardée. Il n’avait rien dit, rien fait. Il n’avait pas tenté de plaider sa cause. Où était l’homme qu’elle avait connu ? Que s’était-il passé pour qu’il en arrive là ?
Elle resta silencieuse. De temps en temps, Aeros jetait un morceau de viande dur ou un bout de pain sale par dessus son épaule, parfois en direction de Corail, parfois vers l’autre sirénien. Corail n’avait pas assez faim pour se résoudre à manger les restes du dragonnier. Son compagnon non plus. Si bien qu’aucun des deux ne toucha aux relents de repas lancés en leur direction.
Corail se crispa. Combien de temps cela prendrait-il avant qu’elle ne s’abaisse à ça ? Elle tata son torse. La fracture mettrait un peu de temps avant de guérir. Le poumon explosé ne guérirait jamais. Elle allait devoir apprendre se contenter d’un seul.
Pendant le repas, l’alcool coula à flot. Il sembla à Corail que Jack n’y toucha pas. Les autres, en revanche, s’en donnèrent à cœur joie. Aeros finit par baiser Jasmine sur la table sale devant les autres qui observaient et encourageaient, les engins à l’air. Corail préféra détourner le regard.
- T’aimes pas ce que tu vois, l’poisson ? lança Aeros.
Corail se tourna pour constater qu’il ne lui adressait pas la parole. Il invectivait son compagnon. Le sirénien grimaçait de manière visible. Corail observa l’échange, craignant le pire.
- T’as jamais vu une bite ? s’amusa Aeros.
- Probablement pas, lança Jasmine, vu qu’il n’a rien entre les jambes.
- J’en ai déjà vues, siffla le sirénien. Assez pour savoir que la tienne est moche.
Corail frémit. Insulter leur hôte, dans leur situation, n’était pas la meilleure des idées.
- Moche ? répéta Aeros. Z’avez entendu ça ? Paraît qu’elle est moche ! En même temps, un poisson, ça peut pas savoir ces choses-là, hein ! Et si on lui montrait ?
Les autres acclamèrent. Ils s’avancèrent vers le sirénien. Corail se crispa et recula et ce bien qu’aucun des humains ne s’intéressa à elle. En groupe et alcoolisés, les humains, elle le savait, empiraient. Aeros lui « montra » en premier. Le sirénien, qui n’avait pas compris ce qu’ils avaient prévu de lui faire, ne put retenir ses hurlements.
Les siréniens connaissaient le principe du viol, les dauphins adorant cette pratique répugnante. De là à imaginer que les humains allaient la lui faire subir… Le sirénien se débattit, en vain. Ils étaient plus forts, plus nombreux et déterminés.
Jack, resté seul à table, termina son repas puis s’éloigna, sans un geste, ni un mot, disparaissant dans les cavernes, ignorant les hurlements de détresse. Corail ne put s’empêcher de pleurer.
Corail resta figée, hypnotisée, comme étrangère à elle-même devant la violence de ce que son compagnon vivait. Aeros se détacha et s’approcha, seul, de Corail. La sirénienne ne tenta pas de lui échapper. Ses membres ne lui répondaient plus. Il s’accroupit près d’elle, pencha la tête et murmura :
- Tu te souviens du jour de notre rencontre ? J’ai été surpris que Phaegal parle de toi au féminin.
Le mouvement positif de la tête de Corail fut à peine visible mais suffit à Aeros.
- Ton ami m’a indiqué être un mâle et toi une femelle alors je me demande, continua-t-il en la détaillant du regard. Quelle est la différence ? Tu m’expliques ?
Même si Corail avait eu envie de lui transmettre ce savoir – ce qui n’était pas le cas – elle n’aurait pas pu. Choquée, sa voix refusait de lui obéir. La gorge nouée, l’esprit cisaillé par la terreur, la respiration difficile à cause de la côte cassée et du poumon manquant, Corail se trouva incapable de parler. L’angoisse qu’il la maltraite encore l’immobilisa.
Il haussa les épaules puis annonça :
- Je vais devoir explorer moi-même.
Il caressa sa joue puis lui attrapa les cheveux pour la coucher sur le ventre. Corail ne lutta pas. Ça ne pouvait pas être elle que le mandrin dur du dragonnier déchirait de l’intérieur, s’insérant par le cloaque, orifice pas du tout prévu à cet effet. Pas elle qui hurlait sa douleur. Pas elle qui servit de cobaye pour tester la différence entre les mâles et les femelles siréniens. Pas elle sur laquelle chacun des dragonniers testa, permettant un échange grossier et vulgaire.
- La plus grande différence reste la docilité. La femelle se laisse totalement faire. Le mâle a dû être maté, fit remarquer Jasmine, qui se contentait de regarder et de commenter.
Corail resta immobile, même longtemps après le départ des dragonniers, partis se reposer. Elle sentit la pluie froide lui offrir un peu de réconfort. Le soleil revint, promettant le renouveau ou de nouvelles souffrances ?
Corail se redressa, dépliant en grimaçant un corps en lambeaux. Elle se tourna vers son camarade pour le découvrir mort. Il avait accroché sa chaîne en acier à l’anneau après l’avoir enserré autour de son cou, préférant mourir pendu à subir d’autres agressions. Corail vomit sur le sol.
Lorsque les dragonniers arrivèrent, ils observèrent le cadavre épinglé au mur puis s’éloignèrent, indifférents. Corail resta seule toute la journée. Le soir, les humains revinrent pour dîner tous ensemble. Aucun ne décrocha le corps. Corail pensait avoir vu assez d’horreur mais ce dont elle fut témoin ce soir-là la plongea dans un désespoir affreux.
L’un des dragonniers promenait en effet en laisse – collier en acier et chaîne solide – un dragonneau. Le bébé mangeait dans la main de son maître et obéissait à ses ordres tel un chien bien dressé. Aeros dut capter son regard horrifié car il vint la voir :
- Ils éclosent plus vite dans notre forge qui leur apporte la chaleur dont ils ont besoin. Bientôt, nous aurons les armes les plus puissantes du royaume.
Corail leva les yeux vers les adultes agrippés à la montagne.
- Ils ne bougeront pas. Qu’ils osent et nous tuons tous les autres.
- Vous tenez leurs enfants en otage ? s’étrangla Corail.
- Ils ont été assez bêtes pour nous confier leurs premiers œufs. On leur avait promis d’en prendre grand soin. Ça oui, on n’avait aucune envie de les détruire.
Corail en pleura de désespoir.
- Tu sais le pire ? Ces dragonneaux ne peuvent pas échanger avec les adultes. Ils ont été liés à un humain dès leur sortie de l’œuf. On ne les laisse pas approcher des adultes si bien qu’ils ne savent communiquer qu’avec leur dragonnier. Et comme ils ont été nourris par la main de l’homme, ils ne savent pas chasser, les rendant dépendants de notre bon vouloir, se vanta Aeros.
Corail se tourna vers Jack, assis à table, dégustant un morceau de viande en sauce.
- Il ne t’aidera pas, promit Aeros en suivant son regard. Il appartient à la même catégorie que nous, celle des salopards.
Corail lui envoya un regard d’incompréhension.
- Il ne te l’a pas dit ?
Aeros partit dans un rire mauvais.
- C’est comme ça que le royaume se débarrasse de ses criminels, lui apprit Aeros dans un sourire machiavélique. La roue, c’est pour les barbares. Dans un monde civilisé, on n’exécute plus de mise à mort. On envoie les meurtriers se faire bouffer par les dragons. C’est tellement plus évolué !
Corail écoutait avec un regard neutre. Son esprit enregistrait les informations sans les ressentir.
- Jack est un meurtrier, comme nous tous, insista Aeros.
La seule chose que Corail parvenait à penser était « et alors ? ». Elle aussi avait tué des gens, beaucoup en fait.
Tout d’abord la jeune femme dont elle avait pris la place quatre ans plus tôt. Elle l’avait attrapée alors qu’elle se baladait sur la plage puis l’avait noyée avant de délaisser son corps, laissant les poissons et les crevettes se repaître de son cadavre.
Les futurs dragonniers ensuite. Le massacre du camp avait entraîné la mort d’une cinquantaine d’entre eux. Si Corail ne les avait pas tous tués de sa main, elle restait la commanditaire.
Trois dragons, quatre dragonniers lors des premiers échauffourées entre les siréniens et les dragons. Là aussi, aucun de sa main mais elle organisait, gérait, décidait de la stratégie.
Un pauvre gars qui passait par là, enfin, lorsque son compagnon sirénien avait eu besoin d’habit pour arpenter le monde des hommes à la recherche de la cargaison d’œufs. De sa main, celui-là. Asphyxié. Il s’était bien débattu mais attaqué par surprise, ça n’avait pas été difficile.
Corail ne voyait pas bien le rapport entre prendre une vie et violer ou priver un dragon de son droit de vivre libre. Elle jugeait qu’on pouvait très bien tuer et rester droit et moralement bon.
Jack avait tué quelqu’un, peut-être plusieurs personnes, soit. Il ne lui en avait pas parlé. Corail le comprenait. Après tout, elle lui avait caché être une sirénienne pendant trois ans. Quand aurait-il dû lui avouer avoir commis un meurtre ? De toute façon, le passé de Jack n’importait pas. Il avait passé onze ans, seul, à attendre le retour de son dragon, à voir les siens périr ou disparaître, les uns après les autres. Corail jugea qu’il avait payé sa dette. En quoi cela l’empêchait-il d’intervenir maintenant ?
La sirénienne observa la tablée et estima que même s’il était intervenu, ça n’aurait rien changé. Les autres lui auraient ri au nez avant, au mieux de le congédier, au pire de lui trancher la gorge. Corail se demanda où allait réellement la loyauté du dragonnier de Chavard’all. Elle aurait aimé avoir une discussion avec lui. Le départ précipité de son dragon ne lui en avait pas donné l’occasion et pourtant, elle crevait de ne pas comprendre.
Aeros se tourna vers le cadavre du sirénien, toujours épinglé au mur puis sourit à Corail.
- Tu crois que tu tiendras combien de temps avant de faire comme lui, morue ?
Le terme péjoratif la blessait bien plus qu’il n’aurait dû.
- Rien ne me ferait plus plaisir que tu fasses la même chose, précisa Aeros. Je ne suis pas un barbare. Je ne mets pas à mort.
Il explosa de rire puis retourna à table. L’alcool aidant, Corail fut de nouveau la cible de ses agresseurs.
- Ça n’a rien de personnel, morue, lui murmura Aeros à l’oreille alors que son membre gonflé lui défonçait le cloaque. C’est juste que nous manquons de femmes et toi, t’es serrée, c’est un vrai plaisir !
Corail ne lutta jamais, peu désireuse de se prendre des coups en plus de se faire violer. Et puis, quel besoin de se débattre ? Ce n’était pas elle qu’ils salissaient. Elle observait la scène, un pas en retrait, incrédule, incapable de donner du sens aux actions se déroulant sous ses yeux.
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- Zaroth ? s’exclama Farhynia en voyant l’ancêtre se poser sur la plage.
Il ne venait jamais ici. Il lui fit signe de le suivre à l’écart. Elle l’accompagna, inquiète.
- Que se passe-t-il ? interrogea-t-elle.
- Il faut y mettre un terme, annonça Zaroth.
- À quoi ?
- À cette folie qui divise notre communauté. Plus jamais un des nôtres ne devra se lier avec un être d’une autre espèce, fourmi ou anguille. Aucun de nous ne devra plus jamais porter l’un d’eux ou lui permettre de dormir sous son aile. Les conséquences sont trop graves.
Farhynia allait parler mais Zaroth la prit de vitesse.
- Nos ancêtres ignoraient les effets de leur décision. Ils ne pouvaient pas prévoir. Il faut absolument cesser cette folie. Discuter avec les fourmis et les anguilles, oui. Leur partager nos esprits, non. Plus de lien. Jamais.
- Tu dis ça comme si tu me confiais à moi la tâche de diriger la modification.
- Je te confie la tâche de répandre ma parole. Quant à savoir si c’est à toi de la gérer, ça, je n’en sais rien et ce n’est pas à moi de le dire.
- Tu parles comme si tu allais mourir, fit remarquer Farhynia.
- C’est une possibilité à ne pas négliger, annonça Zaroth.
- De quoi parles-tu ? Tu es en pleine forme !
- Je suis plus proche de ma mort que de ma naissance, répliqua Zaroth avant de poursuivre. Corail m’appelle à l’aide.
Farhynia en hoqueta de stupeur. Elle n’entendait rien.
- Pour qu’elle en vienne à m’appeler moi, c’est que sa situation doit être très mauvaise, poursuivit Zaroth. Je vais répondre à son appel. Le lien est entier, présent, total. Je sais exactement où Corail se trouve. Tu avais raison, Farhynia : Corail décide. Elle contrôle le lien. D’où ma demande. Nous ne devons plus offrir cette arme à quiconque, humain ou sirénien. Je me croyais au dessus de ça. Corail a prouvé à quel point j’avais tort. Je sens sa détresse au plus profond de mes os. Si je ne me presse pas, elle va mourir. Sa vie ne devrait pas m’importer. J’ai tué sans sourciller tant de mes dragonniers. Corail m’a changé.
- En bien ! assura Farhynia.
- En bien ou en mal, peu importe, balaya Zaroth. Une créature minuscule a modifié qui je suis. Cela ne devrait pas être. Il faut mettre un terme à cette folie. Nous devons reprendre notre indépendance, notre liberté. Panser nos plaies prendra du temps. L’avenir est incertain. Ma seule certitude est que plus jamais nous ne devons laisser quiconque guider nos actes, dans un sens ou dans l’autre.
Farhynia hocha la tête, l’esprit dévasté. Zaroth lui lécha le museau puis s’envola vers l’ouest. Farhynia reste un long moment à observer le ciel, bien après la disparition de son aîné. Elle entreprit ensuite de répandre ses paroles, le plus souvent et le plus fort possible.
Mais, je l'avais pressenti : ces humains, tous des salauds ! Non, je ne vire pas féministe extrémiste, ni adepte du mouvement "4 B". C'est simplement que ce récit met en évidence la part sombre et l'hypocrisie de nos sociétés dites civilisées.
Les dragons par contre apparaissent capables de développer humanisme et philosophie, si l'on en juge par l'évolution de Zaroth. Comme quoi, il ne faut pas forcément se fier à sa première impression.
Au passage, on apprend comment les Targaryens de la fameuse série ont su domestiquer leurs dragons. (Un "prequel" du "prequel" de GOT, en quelque sorte, lol.)
Bref, encore un chapitre qui déroute d'abord et fait réfléchir ensuite, sans oublier la touche d'espoir qu'apporte la persistance des liens affectifs entre les principaux personnages.
Tous les humains ne sont pas salauds. Il y en a des très bien parmi eux. Certains, malheureusement, ne donnent pas envie... Et la pauvre Corail ne côtoie pas le haut du panier.
Zaroth n'a jamais été méchant. Il cherche à sauver son peuple, quitte à s'affranchir de certaines limites morales pour y parvenir. La fin justifie-t-elle les moyens ? Débat philo. Vous avez deux heures ;)
Je trouve très drôle cette référence à GoT. Je n'ai jamais aimé tous ces livres et séries qui proposent des dragonniers, sans jamais nous expliquer comment des créatures comme celles-là ont pu se laisser dompter par des êtres aussi ridicules par rapport à eux. Je propose une solution, en effet. Ravie que ça vous ait plu.
Espoir, espoir... Tout cela va-t-il bien ou mal se terminer ? Vite, la suite !
Bonne lecture.