Chapitre 3 | une curiosité mal-placée

Hey there, how you been ?
I’m that voice in your heard,
And i know you been aching.

When you find me, let me in.
I got power in my hands,
And it’s yours for the taking
. ”

Yonaka, Seize the power.

 

La solitude était devenue tellement rare dans le nouveau quotidien de Soline qu’elle avait fini par la regretter. Elle aurait préféré continuer de subir le silence plutôt que la curiosité de ses camarades. À présent, les soldats venaient beaucoup plus vers elle, que ça soit pour engager des discussions banales ou pour en savoir plus sur le mystère qui l’enveloppait. Elle essayait d’être désagréable, voire impolie, pour qu’on la laisse tranquille. Si se plonger dans ses pensées suffisait généralement pour leur faire comprendre qu’elle voulait être seule, elle devait faire preuve de créativité avec les hauts gradés. Depuis quelques semaines, ses supérieurs avaient la fâcheuse manie de la surveiller, peu importe où elle allait. Certains faisaient semblant de croiser son chemin par hasard, d’autres la convoquaient simplement pour prendre de ses nouvelles. Soline avait trouvé des stratagèmes et des prétextes pour chaque situation pesante afin de s’enfuir au plus vite. Elle ne connaissait pas leurs intentions, mais ça ne présageait rien de bon à ses yeux… D’autant plus qu’elle n’avait toujours aucune unité sous sa responsabilité, ce qui laissait penser qu’ils la mettaient à l’épreuve et l’analysaient dans le but de justifier une destitution. L’inaptitude serait clairement la meilleure façon de le congédier chez elle, sans qu’elle ne puisse contester quoi que ce soit.

Mais les jours passèrent et aucune lettre de renvoi ne lui parvint. Soline en était soulagée. Elle commença à apprécier sa vie sur la base et à devenir un peu moins hostile avec ceux qui l’entouraient. Seulement, quand la Générale Noctis Sullivan la convoqua dans son bureau mi-novembre, ses craintes revinrent hanter son esprit. Anxieuse, elle se demanda si cet entretien signerait la fin de sa carrière ou simplement le début d’un nouveau cauchemar.

— Caporale Barnes, je sais bien que vous êtes impatiente de mener une équipe, mais, vu les circonstances, je pense que votre expertise nous serait utile pour autre chose.

Le verdict tombait. Soline n’allait plus être caporale. Peut-être qu’elle ne serait même plus soldate. Comme c’était déjà arrivé à quelques Gardiens médiocres ces dernières années, Soline s’attendait à ce que la directrice de la Garde lui donne la fonction d’écuyère, de femme de ménage ou de cuisinière.

— Autre chose ? répéta-t-elle, la voix tremblante.
– Oui. Un rôle plus important qui permettrait à vos camarades de comprendre les dangers immenses présents en dehors des Bermudes. Hormis lors de votre précédente mission, les interventions de Perseus ont toutes été des succès. Vous avez toujours su vous sortir de situations périlleuses… et même dans la grotte, vous avez réussi à survivre, presque par miracle. En tant que survivante, vous pourriez être une très bonne conseillère.
— Et pour conseiller qui ?
— Tous les caporaux de la division des Forces Spéciales.

Les yeux de Soline s’écarquillèrent et elle balbutia :

— Je… Ça voudrait dire que… Je serai une sorte de… Caporale-cheffe ? C’est bien ça ?

La directrice hocha la tête, puis lui sourit avec bienveillance, avant d’affirmer :

— Pas « une sorte de », Caporale-cheffe Barnes.

L’offre de la Générale fit remonter une multitude de pensées et d’émotions contradictoires chez Soline. En l’espace de quelques secondes seulement, elle pesa mentalement le « pour » et le « contre » de cette promotion. Elle se remémora les longues journées d’entraînement, les missions à risque et les visages de ses compagnons tombés au combat. Elle se sentit honorée par la confiance que sa supérieure plaçait en elle. Pourtant, une partie d’elle était submergée par l’appréhension. Être une conseillère pour les caporaux était une responsabilité immense et elle se demanda si elle était vraiment à la hauteur… Après tout, la Générale avait qualifié sa survie dans la grotte de « miracle ».

— Je ne vous cache pas que nous avions choisi Flore Sutherland, initialement, puisqu’elle possédait déjà une médaille du courage et menait votre équipe avec brio, mais son décès change la donne. Je crois que vous êtes la mieux placée, désormais.

Mentionner Flore pesa lourd au milieu des pensées tourmentées de Soline, bien plus lourd que toutes ses incertitudes. Son hésitation ne dura pas longtemps. Vivante ou morte, Flore demeurait son amie et lui succéder était une nouvelle manière de les lier pour toujours. Ce point de vue l’aida à prendre sa décision.

— Ça serait un honneur, Générale Sullivan.

 

La montée en grade de Soline fit le tour du campus en moins d’une journée. Après celle-ci, on la regarda avec encore plus d’intérêt et d’interrogation. Elle était passée de « bête de foire » à « célébrité locale ». Les semaines qui suivirent, on lui demanda conseil, la sollicita pour les entraînements, lui proposa de partager des repas, la salua à chaque coin de couloir. Et Soline eut l’impression d’étouffer parce qu’on l’épiait bien plus qu’à son arrivée. Les hauts gradés n’étaient plus les seuls à se soucier d’elle, de sa santé ou de son emploi du temps. De petits comités de nouvelles recrues la pistaient comme son ombre. Soline crut naïvement que ça ne durerait qu’un moment, qu’une dizaine de jours, mais à l’approche du solstice d’hiver, les curieux se cachaient toujours dans son dos. Heureusement, elle avait fini par trouver un lieu où se réfugier lorsque l’air devenait irrespirable et que la solitude lui manquait. Un repaire, dissimulé entre l’ancienne fontaine et la crypte.

Ce matin, à l’aube, elle s’y précipita sans même prendre la peine de passer au réfectoire. Elle avait besoin de faire le vide dans son esprit, de se recentrer sur son seul objectif : honorer et éclaircir la mort de ses camarades. Elle empoigna sa lance d’entraînement, rassurée par son poids familier entre ses doigts, puis se lança dans une traversée silencieuse à travers l’académie. Elle quitta la Caserne à pas de loup, dépassa l’Agora et contourna l’Arena, préférant s’éloigner de toute urgence du tumulte qui régnait habituellement dans ces zones et éviter de croiser qui que ce soit. Elle emprunta ensuite les chemins sinueux qui parcouraient les vastes jardins de la Garde, avant d’arriver dans la partie la plus isolée du domaine, là où la nature reprenait ses droits. La vieille fontaine en pierre, dont l’eau cristalline chantait une mélodie apaisante, était plantée au milieu de ce décor sauvage. L’endroit était parfait pour méditer ou s’entraîner, à l’abri des regards.

Soline ne tarda pas à agripper sa lance et, après avoir pris une profonde inspiration, elle commença à répéter ses mouvements de combat. L’arme sifflait dans l’air à mesure qu’elle enchaînait les coups contre un ennemi invisible. Son corps se déplaçait avec une grâce et une précision remarquables. Le vent frais de la forêt la vivifiait ; les rayons de l’aurore perçaient timidement la canonnée des arbres et créaient des taches de lumière dansantes autour de Soline. À ses yeux, le climat des Bermudes en fin décembre était idéal pour l’entraînement. Ni trop chaud, ni trop froid. Bien loin des hivers arides et glacials des pays nordiques, où les températures descendaient en dessous de zéro et pénétraient les os. Bien loin, également, des hivers étouffants de l’Amazonie ou de l’Asie du Sud-Est, où l’humidité excessive et les pluies torrentielles rendaient tout effort physique épuisant et parfois dangereux. Ici, la douceur subtropicale créait un cadre parfait pour pousser son corps à ses limites tout en restant en harmonie avec la nature.

Perdue dans la routine de son entraînement, Soline oublia le monde extérieur. Elle se concentra uniquement sur le mouvement de sa lance et la sensation de puissance qui naissait en elle. Mais, au fil des minutes, le poids d’un regard insistant lui fit comprendre qu’elle n’était plus seule dans son refuge. Sa sérénité ne dura pas longtemps. Elle poursuivit pourtant ses exercices, déterminée à ne pas se laisser distraire par la curiosité d’un de ses camarades. Elle était venue ici pour se ressourcer et n’avait pas l’intention de permettre à qui que ce soit de la perturber. Cependant, la sensation persista dans son dos et mit son calme à rude épreuve, jusqu’à ce qu’elle finisse par céder à la tentation. Elle se figea juste quelques secondes, pour jeter une œillade par au-dessus de son épaule.

C’est là qu’elle le vit.
Orion Sullivan.

Il était calé contre un arbre et la fixait avec une intensité qu’elle ne pouvait négliger, sans qu’elle sache pourquoi il la scrutait ainsi alors qu’ils avaient toujours fait en sorte de s’ignorer. Soline s’efforça de continuer de bouger, mais son sang bouillonnait sous sa peau. Elle avait appris depuis longtemps à se méfier de lui, à considérer chaque interaction comme une rivalité tacite, mais cette fois, quelque chose différait. Leurs regards se croisèrent brièvement. Une tension muette s’installa entre eux lorsque Soline brisa le silence :

— Sullivan, ce n’est pas parce que j’ai un œil en moins que je ne sens pas quand on m’observe.

Elle stoppa son entraînement pour se tourner vers Orion, qui haussa nonchalamment les épaules, d’un air innocent.

— Je ne t’observe pas, répliqua-t-il avec un calme feint.

Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Soline.

— Ah non ? Qu’est-ce que tu viens faire aussi loin de l’Arena, dans ce cas ?

Elle pointa du regard le lieu où se déroulaient actuellement des combats en équipe, et où Orion était une véritable vedette, en plus d’être un très bon professeur.

— Je me baladais, simplement. Et toi aussi, t’es loin de l’Arena, je te signale. T’as pas trouvé de partenaire de corps-à-corps malgré tous les soldats qui te tournent autour ?

Un soupçon d’amusement dansait dans l’iris vert de Soline.

— Si, je me bats avec des fantômes.

Cette réponse énigmatique fit lever un sourcil à Orion. Était-elle sérieuse ? Avait-elle acquis de nouvelles compétences depuis son départ ? À cause du guet-apens et de sa blessure ?

— Des fantômes, hein ?

Soline secoua la tête négativement, puis précisa :

— J’ai commencé quelques cours avec l’unité Héraclès pour ne pas perdre la main, mais ils me ménagent trop, donc j’ai préféré… Bref, je vois même pas pourquoi je te raconte ça.

Elle cessa ses explications brusquement, comme si elle venait de se souvenir de leur rivalité, puis reprit ses mouvements avec sa lance. Le silence retomba jusqu’à ce qu’Orion lance une nouvelle réplique, avec le ton détendu qui n’appartenait qu’à lui.

— Ça ne me dérangerait pas de m’entraîner avec toi, tu sais ?

Soline s’interrompit à nouveau, aussi surprise que méfiante.

— Et pourquoi tu ferais ça ? Ça n’est arrivé qu’une fois depuis qu’on est Gardiens. On était en première année et t’as bien failli m’envoyer à l’hôpital.

Orion ne se formalisa pas de sa réticence. Après tout, ce qu’elle disait était vrai : pendant leur premier — et unique — entraînement, l’un contre l’autre, ses ombres avaient presque étouffé Soline. Depuis, elle avait tout bonnement choisi de nouveaux partenaires pour parfaire sa technique. Des adversaires moins incontrôlables, moins violents, moins vicieux. Alors, il haussa simplement les épaules et s’avança près de la fontaine.

— T’es la seule à avoir mon niveau, maintenant.

Un sourire espiègle étira les lèvres de Soline.

— Ouais, c’est surtout parce que t’es sur la touche, depuis que Félix s’est trouvé un équipier hyper sexy.
— Storm n’est pas si sexy que ça…

Soline le toisa, puis lança, d’un air taquin :

— Plus que toi. C’est certain.

Orion ne se laissa pas démonter et entra dans son jeu.

— Tu ne me regardes pas assez pour pouvoir avoir un avis.

Soline leva un sourcil.

— C’est aussi parce que je préfère ta sœur, en fait.

Elektra, aînée d’Orion et capitaine d’un escadron d’élite, était une véritable légende à la Garde. Et pour cause, elle n’avait jamais perdu une seule bataille et dirigeait des missions diplomatiques avec une main de fer depuis quelques années. Le fait qu’on la préfère à lui ne le surprenait pas. C’était même habituel. L’aveu de Soline sur sa bisexualité, en revanche, piquait davantage sa curiosité… et, aussi, sans qu’il ne puisse l’expliquer, son ego.

— T’es pas son genre, marmonna-t-il, vexé.

Soline pointa son bandeau sur l’œil droit.

— Maintenant que je suis estropiée, je suis sûre que si.

Orion ne pouvait qu’approuver cette remarque. Sa sœur ne flirtait qu’avec des soldats confirmés, souvent recouverts de cicatrices qui témoignaient de leur expertise et de leur courage. À en juger par la nouvelle allure de Soline, elle pourrait aisément intéresser Elektra, que ça soit pour une idylle ou pour un partenariat.

Après une énième taquinerie, la caporale-cheffe adopta une position d’attaque et abandonna sa lance. Elle signifia d’un hochement de tête qu’elle acceptait l’entraînement en duo. Lassé par l’inaction, Orion ne se fit pas prier pour débuter le corps-à-corps. Ils échangèrent quelques coups timides, pendant que leur conversation se poursuivait.

— Et comment tu t’es percé l’œil, au fait ?

Orion affichait une curiosité sincère, à laquelle Soline hésitait à répondre. Au lieu de lui donner les véritables circonstances de sa blessure, elle répliqua d’un ton sec :

— Est-ce que moi, je te demande d’où viennent les cicatrices en bas de ton dos ?

Un air moqueur naquit sur le visage d’Orion.

— Donc tu me mattes aussi, en fin de compte !

Soline para habilement une nouvelle attaque, puis envoya son pied vers lui, mais il l’évita d’un mouvement fluide.

— Pas ma faute si tu passes ton temps à te balader presque à poil sur la base… Et arrête de retenir tes coups, si j’avais besoin qu’on me facilite la tâche, je serais restée avec l’Héraclès.

Orion acquiesça, en reprenant son sérieux.

— Comme tu voudras.

Dans un geste rapide, il décocha un violent coup de pied qui fit tomber Soline. Elle roula sur le sol pour amortir la chute et se releva aussitôt, déterminée à ne pas se laisser abattre. Les arbres autour d’eux semblaient les observer. La fontaine, en arrière-plan, créait un doux murmure qui contrastait avec l’intensité de leurs échanges. Ils continuèrent de s’affronter, les mouvements fluides de Soline contrant les attaques précises d’Orion. À chaque coup porté, la terre s’ébranlait légèrement, donnant l’impression que la forêt elle-même s’entraînait avec eux. Orion et Soline étaient synchronisés, malgré leur rivalité. Chacun anticipait les actions de l’autre, dans un ballet presque mortel.

— Tu t’essouffles, Barnes !

Soline esquissa un sourire, juste avant d’engager un nouvel uppercut. Orion l’évita de justesse, se penchant en arrière, et il profita de l’ouverture momentanée pour lancer une contre-attaque, mais Soline, rapide comme l’éclair, bloqua son élan.

— Ne crois pas que je vais te laisser gagner, Sullivan.

Le rythme de leur duel acharné s’intensifia. Ils voulaient tous les deux surpasser l’autre, remporter la partie. Chaque parade annulait les certitudes et rééquilibrait la balance entre leurs corps. Leurs capacités de combat se complétaient, au point où leur affront avec l’air chorégraphié. Orion se laissa cependant happée par la grâce de Soline. Même en étant privée de la moitié de sa vue, elle possédait un total contrôle sur ses frappes et ses esquives. Sa rapidité d’adaptation surprit aussi le caporal. Il la contempla avec fascination, un instant seulement, ce qui mena à sa perte. Soline saisit l’opportunité offerte par son inertie, et lui asséna un ultime high kick, en plein dans la poitrine.

Orion se retrouva étalé dans l’herbe, mais ne s’avoua pas vaincu pour autant. Il abandonna son fair-play ; sa magie commença à se manifester au bout de ses doigts. Il sentait, même en plein jour, la puissance de Nyx, déesse de la nuit, couler dans ses veines. Les ombres qui les entouraient lui obéirent en un battement de cils. Elles s’étendirent jusqu’à atteindre les chevilles de Soline, puis s’enroulèrent le long de ses jambes pour l’immobiliser. Avant qu’elle ne puisse réagir et commencer à utiliser ses capacités solaires, elles la projetèrent au sol. Son dos s’écrasa dans un craquement sur la terre battue. La respiration de Soline se coupa quelques secondes. Elle éclata de rire, au lieu de répliquer. Orion fut soulagé de ne pas l’avoir blessée et se laissa emporter dans le fou rire. Ce moment fugace de complicité brisa temporairement la tension qui avait toujours existé entre eux. Après avoir repris son souffle, Soline s’exclama :

— La vache, Sullivan, tu n’y vas pas de main morte quand tu veux gagner une bataille.

Orion, encore allongé dans l’herbe, se tourna vers elle et leva un sourcil.

— Tu m’as demandé de ne pas te faire de cadeau.
— C’est vrai… Sauf que tu as dû tricher pour me battre !
— Je croyais que tous les coups étaient permis !

Un sourire amusé se dessina sur le visage de Soline.

— Si j’avais su, je t’aurais irradié au bout de deux secondes !
— Ça aurait été contre-productif… Le but c’était de s’entraîner, quand même.

Soline approuva d’un signe de tête.

— Évidemment. Mais, vu que t’as été obligé d’utiliser ta magie, on peut dire que j’ai gagné.
— Je prendrai ma revanche demain matin.
— Demain matin ?

Orion se redressa lentement, s’appuyant sur un coude, et répondit d’un ton confiant et sincère :

— Je te l’ai dit : ça ne me dérange pas de devenir ton nouveau binôme, mais pour ça, faut qu’on se voie régulièrement.

L’éternel air provocateur de Soline refit son apparition.

— Fais gaffe, Sullivan, je vais finir par croire que t’es en train de me mettre le grappin dessus.

Orion roula des yeux, avant d’affirmer :

— Détrompe-toi, seules tes capacités m’intéressent.
— Ça me vexerait presque.

Orion se redressa complètement et s’assit en tailleur, puis se tourna vers Soline avec un regard pétillant d’enthousiasme.

— Alors, on se rejoint ici demain ?
— Je suppose que je n’ai pas le choix, répondit-elle d’un ton faussement résigné.
— Oh, tu as toujours le choix. Mais avoue que c’est plus sympa de se battre avec un partenaire qui te pousse à donner le meilleur de toi-même.

Soline hocha la tête en signe d’approbation. Elle ne pouvait pas nier qu’Orion était un adversaire redoutable et que leur entraînement pourrait être bénéfique.

— T’as raison. Je suis d’accord pour qu’on se donne rendez-vous ici tous les matins, mais seulement si tu promets de ne plus utiliser tes ombres. On s’entraîne à la loyale, pour l’instant.
— Je te le promets.

Leurs regards se croisèrent à nouveau, plus intenses.

— Tu le jures ?
— Sur l’Olympe.

Le calme de forêt retomba sur eux, juste après cet accord. Ni l’un ni l’autre ne voulait partir, mais il n’y avait rien à ajouter à leur conversation. Celle-ci était étonnamment cordiale et honnête, comparée à tous les autres échanges qu’ils avaient pu avoir depuis leur rencontre, lors de la première Lune Pourpre de leur carrière. Pendant qu’Orion s’amusait avec ses ombres en agitant ses doigts en direction des arbres, Soline observait le soleil monter dans le ciel. Elle laissait ses rayons la réchauffer et la rassurer. Cette vision apaisante de l’astre auquel elle était liée lui procurait une sensation de réconfort immense. Helios demeurait le seul repère qu’elle possédait, désormais ; elle se disait que tant qu’il veillait sur elle, elle pouvait encore avancer.

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M. de Mont-Tombe
Posté le 22/09/2024
Hello !
Ce chapitre est très agréable à lire et on a hâte de de savoir la suite.
C'est une histoire que tu souhaite publier à compte d'éditeur ?

Sinon, que le découpage avec le chapitre précédent pourrait être plus réussie si tu terminais le chapitre précédent sur l'annonce de la directrice. Cela rendrait ton chapitre précédent plus fort et ne déséquilibrerait pas celui-ci, car la rencontre entre Soline et Orion représente aussi un moment fort.
lukyaspyndell
Posté le 17/08/2024
J'aime beaucoup ce duo Orion et Soline, hâte de voir comment iels vont évoluer avec leur portrait on se fait une idée. J'ai quelques théries sur le drame que Soline a vécu, et pour qui je ressens beaucoup de compassion. C'était plus posé mais pas moins prenant comme chapitre !
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