Chapitre 3 : Vers l’Ombre des Arbres

Par Lucinda
Notes de l’auteur : Que vous dire de ce chapitre, vous allez découvrir un peu plus Léora, notre héroïne en devenir, gauche et maladroite! Et faire une première connaissance avec notre Guerrier Alric. Je ne vous en dit pas plus, en vous souhaitant une bonne lecture :)

     Ensemble, ils se mirent en marche vers la forêt de Tormel, laissant derrière eux le confort rassurant et la sécurité du village. Chaque pas qu'elle faisait sur le chemin, Léora ressentait un mélange d'excitation et d'appréhension. La forêt s'ouvrait devant eux comme un grand voile sombre, et l’idée de quitter la chaleur et la familiarité de son foyer la remplissait d’une anxiété palpable.Alors qu’ils pénétraient dans l'ombre épaisse des arbres, Léora sentit le poids de la prophétie peser lourdement sur ses épaules. La voix du vieil homme résonnait encore dans sa tête, comme un écho lugubre et persistant, et elle était consciente que cette quête serait bien plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Chaque ombre, chaque murmure du vent dans les branches lui semblait une menace potentielle, et ses pensées se bousculaient dans son esprit déjà troublé. Le départ avait été silencieux, chacun absorbé dans ses propres pensées. Léora avait le cœur lourd et l’esprit en proie à l’incertitude. Alric, à ses côtés, marchait avec une assurance tranquille qui contrastait avec son anxiété.  Le chemin se dessinait devant eux comme une ligne sinueuse à travers la forêt épaisse, où les arbres se tenaient comme des géants silencieux, leurs branches entrelacées formant un plafond verdoyant au-dessus de leurs têtes.

 — Alors, Léora,  dit Alric en lançant un regard en biais vers elle,  comment trouves-tu notre belle forêt ? 

Léora tourna les yeux vers lui, surprise par la tentative de légèreté dans sa voix. 

— Elle est… impressionnante, disons. Très… boisée. 

Alric éclata de rire.

— Boisée, c’est le mot. Ça fait bien longtemps que j’ai entendu quelqu’un qualifier la forêt de boisée. 

— Eh bien,  répliqua-t-elle en souriant malgré elle,  c’est la vérité brute. La forêt semble presque… vivante. 

— Oh, elle l’est, affirma Alric d’un ton mystérieux.  La forêt de Tormel est remplie de secrets et de légendes. Mais ne t’inquiète pas, la plupart des créatures que nous pourrions rencontrer ne sont pas trop enclines à nous manger. En théorie, bien sûr. 

Léora haussa un sourcil. 

— En théorie ? 

Alric hocha la tête avec un sourire malicieux. 

— Oui, en théorie. La forêt est habitée par des créatures… variées. Certaines sont inoffensives, certaines moins. Mais ne t’inquiète pas, je suis assez bien équipé pour nous protéger. 

Léora observa Alric avec curiosité. 

— Équipé, tu dis ? Tu as un arsenal caché quelque part, ou bien ? 

Alric lui lança un regard complice.

— Ah, je vois que tu es une observatrice perspicace. J’ai une petite réserve de surprises, effectivement. Mais pour l’instant, tu devrais te concentrer sur le fait de ne pas trébucher. La forêt peut être aussi traîtresse que fascinante. 

À peine avait-il terminé sa phrase que Léora, les yeux rivés sur les ombres mouvantes de la forêt, trébucha sur une grosse racine qui ressortait du sol. Elle poussa un petit cri de surprise alors que ses pieds se dérobaient sous elle. Alric, réagissant avec la rapidité d’un félin, se précipita vers elle. Il la rattrapa par les épaules juste à temps, la redressant avec une aisance qui contrastait fortement avec la maladresse de Léora. Sa main se posa doucement sur son dos, stabilisant son équilibre. Léora se retrouva alors très près de lui, ses joues brûlant d’une couleur vive, presque écarlate, comme une tomate trop mûre.

Elle écarquilla les yeux, réalisant à quel point elle était proche d’Alric. Sa respiration se faisait plus rapide, et elle sentit la chaleur envahir son visage avec une intensité qu’elle n’avait pas anticipée.

— Oh, euh, je suis vraiment désolée, bafouilla-t-elle, cherchant à se détacher doucement de l’étreinte de ses bras.  Je… je n’ai pas fait exprès de… 

Alric, avec un sourire amusé mais bienveillant, la regarda avec une lueur dans les yeux qui semblait à la fois complice et protectrice. 

—  Pas de problème, Léora. La forêt a ses propres façons de nous rappeler qu’elle est pleine de surprises. Et tu as eu la chance d’avoir un guide attentif pour te protéger des pièges. 

Léora détourna le regard, ses joues toujours aussi rouges, mais un sourire timide commença à se dessiner sur ses lèvres. Elle murmura à peine,

—  Merci. Je suppose que je devrais faire plus attention. 

Alric hocha la tête avec un sourire encourageant. 

— Absolument. Mais ne t’inquiète pas trop. La forêt est vaste et mystérieuse, mais avec un peu de prudence et beaucoup de curiosité, tu t’y habitueras. Et je serai là pour t’aider à éviter les racines et les pièges, bien entendu. 

Ils reprirent leur marche, Léora, bien que toujours un peu gênée, se sentant légèrement plus à l'aise grâce à l'attitude rassurante d'Alric. Ses pensées étaient encore un tourbillon, mais elle se concentra sur le sentier devant eux, essayant de repérer les racines traîtresses en suivant les conseils d’Alric. Leurs pas résonnaient sur le sol couvert de feuilles mortes et de mousse, créant une mélodie tranquille en contraste avec l’atmosphère tendue. Leurs conversations étaient ponctuées de petits éclats de rire, mais sous l’humour se cachait une nervosité palpable. La gravité de la prophétie, ainsi que la responsabilité qui pesait sur les épaules de Léora, ne pouvaient être complètement ignorées. Après quelques heures de marche, ils s’arrêtèrent pour une pause. Alric sortit une petite boîte de son sac et en sortit deux morceaux de pain et quelques fruits secs. Il tendit une part à Léora avec un sourire encourageant.

— On ne peut pas affronter les ténèbres l’estomac vide,  dit-il en la regardant avec un sourire amusé.  Et puis, il est toujours bon de se ravitailler avant que les vrais défis commencent. 

Léora accepta la nourriture avec gratitude. En essayant de saisir le pain, elle fit tomber une partie du contenu, les fruits secs roulant autour d’elle. Avec un soupir gêné, elle se pencha pour ramasser les morceaux, ses gestes un peu précipités.

—  Je suis désolée, je fais encore des bêtises,  murmura-t-elle, ses joues s’empourprant encore plus.  Je n’ai pas eu le temps de me réveiller correctement. 

Alric observa cette scène avec un sourire amusé, trouvant la maladresse de Léora à la fois attachante et rafraîchissante. 

— Tout le monde a ses moments. Et je préfère une partenaire de voyage un peu maladroite mais sincère à quelqu’un qui serait trop rigide. 

— Tu sembles toujours aussi détendu, même avec une prophétie et des ghoul qui rôdent. 

— Ah, détendu, peut-être,  répondit Alric en mordant dans son pain.  Mais ce n’est pas une question d’être détendu ou non. C’est plutôt une question de préparation et de bon sens. Et puis, il vaut mieux garder un peu d’humour, sinon on serait tous fous avant d’arriver au temple. 

Léora hocha la tête, ses lèvres se courbant en un sourire amusé.

— Je suppose que tu as raison. L’humour est une bonne manière de faire face aux situations stressantes. 

— Exactement,  acquiesça Alric en tapotant sa poitrine d’un air dramatique.  C’est ma technique secrète. 

Après leur pause, ils reprirent leur marche, entrant dans une partie plus dense de la forêt. Les arbres semblaient se rapprocher, leurs branches se tordant comme des doigts griffus vers le ciel. Les rayons du soleil peinaient à percer le feuillage épais, créant des motifs de lumière et d’ombre qui dansaient sur le sol.

Alric se tourna vers Léora, son regard sérieux. 

— Nous devons être vigilants ici. La partie de la forêt que nous traversons est connue pour abriter des créatures plus… intéressantes. 

Léora se contenta de hocher la tête, essayant de paraître aussi courageuse que possible. Les heures passèrent, et la forêt changea lentement. Les arbres se faisaient plus espacés, et le sol plus sec. Les bruits de la forêt semblaient s’atténuer, remplacés par un silence presque oppressant. L’air devenait plus frais, et une brume légère se levait à mesure que le soleil déclinait.

— Il est temps de camper pour la nuit,  annonça Alric en s’arrêtant devant une petite clairière. Nous devons être reposés pour demain. Nous avons encore un long chemin à parcourir. 

Léora jeta un coup d’œil autour d’elle. La clairière était dégagée, avec un petit ruisseau serpentant à travers elle. Elle était étonnamment paisible, malgré la forêt dense qui l’entourait. Alric monta rapidement un abri improvisé avec des branches et des feuilles, tandis que Léora s’occupait de préparer un feu. Alors qu’elle travaillait, elle ne put s’empêcher de remarquer la facilité avec laquelle Alric se déplaçait et travaillait. Il semblait parfaitement à l’aise dans la nature, comme s’il était né pour vivre parmi les arbres et les créatures qui y résidaient.

— Tu sembles bien à l’aise ici,  dit-elle en le regardant.

Alric sourit en plaçant les dernières branches sur le feu. 

— C’est mon terrain de jeu, après tout. J’ai passé beaucoup de temps dans cette forêt, plus qu’un homme normal ne le ferait probablement. Il y a quelque chose de… d’apaisant dans ce lieu, malgré toutes les légendes et les dangers. 

Léora haussant les épaules, elle se laissa tomber sur une pierre plate près du feu.

— Je suppose que je devrais essayer de voir les choses sous un angle plus positif. Peut-être que la forêt ne veut pas toujours notre mal. 

Alric s’assit à côté d’elle, étirant ses jambes fatiguées. 

— C’est le bon esprit. Et puis, il vaut mieux voir le bon côté des choses. Sinon, on se laisse facilement envahir par la peur. 

     Ils passèrent la soirée à discuter, échangeant des histoires et des légendes locales. Alric racontait des anecdotes sur les créatures qu’il avait rencontrées dans la forêt, rendant les récits à la fois fascinants et légèrement humoristiques. Léora écoutait, amusée et réconfortée par la présence de son compagnon de voyage. Finalement, lorsque le feu commença à s’éteindre et que la nuit enveloppa la clairière, Léora se sentit épuisée mais étrangement apaisée. Le rire et la légèreté d’Alric avaient réussi à faire oublier un moment la lourdeur de leur quête.En se préparant à dormir, Léora se demanda ce que le lendemain leur réservait. 

Elle se coucha sous une couverture légère, regardant les étoiles à travers les branches des arbres. Les murmures de la forêt semblaient plus doux, presque rassurants. Alric se coucha de l’autre côté du feu, et la nuit s’étira doucement, marquant la fin d’une journée pleine de promesses et de défis à venir.. 

      Le matin suivant, le ciel était d’un bleu clair, et la brume matinale avait presque entièrement disparu. Les premiers rayons du soleil filtrèrent à travers les arbres, créant une lumière dorée qui réchauffa la forêt encore endormie. Léora se leva en se frottant les yeux, se sentant rafraîchie malgré les aléas de la nuit. Elle trouva Alric en train de préparer un petit déjeuner improvisé sur le feu, les arômes du pain grillé et des fruits secs se mêlant à l’air frais.

— Je vois que tu es déjà à l’œuvre, dit-elle en s’étirant. Comment es-tu si matinal ? 

Alric lui lança un sourire en coin tout en retournant les morceaux de pain. 

— C’est une question d’habitude. Les journées dans la forêt commencent tôt, et j’aime avoir un bon départ. De plus, je dois m’assurer que ma partenaire de voyage soit bien nourrie pour les défis à venir. 

Léora sourit en s’approchant. 

— Eh bien, je suis prête pour une autre journée d’aventures. Et je dois admettre que le petit déjeuner semble délicieux. 

Alors qu’ils reprenaient leur route à travers la forêt, Léora se sentait plus confiante. La présence rassurante d’Alric et la chaleur de leurs échanges avaient renforcé sa détermination. Le chemin vers le temple de Kaelor serait sans doute difficile, mais elle était prête à affronter les épreuves qui les attendaient.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Solamades
Posté le 14/11/2024
Coucou ! 
Un chapitre tout en douceur, de découverte des personnages. Je comprends bien que Léora est maladroite et Alric plus guerrier.
C’est une simple balade, un repas puis un bivouac, il n’y a pas vraiment de tension narrative, ce qui est étonnant parce que la forêt à l’air dangereuse, mais les personnages n’ont pas l’air de s’en soucier.
J’imagine que ça devrait vite se corser ! 
À bientôt !
Lucinda
Posté le 14/11/2024
Oui, j'ai voulu un moment agréable, mais vu qu'on me réclame de la tension et de la bagarre, je pourrais en mettre sans soucis...

Les petites plumes aime la baston !! hahaha

Merci pour ton retour :)
Feydra
Posté le 11/11/2024
Le début de leurs aventures commence comme une belle randonnée agréable. :) Telle que la forêt a été décrite dans le premier chapitre, j'aurais pensé qu'elle était bien plus dangereuse de jour comme de nuit.
Alric ne devrait-il pas veiller s'ils dorment dans une partie de la forêt envahie de créatures "intéressantes" ? Et cette forêt n'est-elle pas remplie de Ghouls ?
J'ai beaucoup aimé la conversation entre les deux. On en apprend un peu plus sur les deux. Léora est très maladroite dans ce chapitre. Elle est gauche. C'est assez attendrissant. A l'opposé, Alric maitrise parfaitement la situation. Pourtant, il a l'air jeune, mais on dirait qu'il a l'expérience d'une personne beaucoup plus mâture. Cela sera peut-être expliqué plus tard.
Lucinda
Posté le 11/11/2024
Oui c'est tout doux dans ce début d'aventure, c'est un peu voulu en faite :)

Léora est gauche oui elle ne sais pas mettre un pied devant l'autre haha

Alric, se guerrier insaisissable, pour être honnpete est-ce que j'ai expliquer ça quelque part, je pense même pas, je me suis vraiment concentrer sur l'aventure en elle même, qui fait une 50aines de chapitre. Mais vu qu'ils sont plutôt court, oui je peux rajouter et retoucher pas mal de choses :)
Vous lisez