Chapitre 30 : Le Jedi, la princesse et le chasseur

Les yeux rivés sur Skywalker, Orn restait immobile, braquant son arme sur lui. Ce dernier, l’air serein, joignait les mains et observait calmement celui qui le menaçait. Ils étaient seuls dans la grande salle d’entrée, redevenue sombre à la fermeture de l’immense porte derrière le Jedi. Le visage obscurci par sa capuche, le prodige Rebelle ne disait rien. Il était conscient du danger que représentait le chasseur en face de lui. Lui non plus n’avait pas oublié leur brève rencontre, mais pour des raisons bien différentes de celles du Twi’lek. Malgré le casque de celui qui semblait être son ennemi, il sentait son regard meurtrier et vengeur. Un seul mouvement de sa part et Orn trouverait enfin une raison pour agir et tirer, Luke en avait conscience. Bien sûr, un simple tir de blaster n’était pas une menace pour un Jedi, mais il n’avait pas envie de provoquer son adversaire.

Il sentait en le chasseur des émotions conflictuelles qui perturbaient la Force autour de lui, comme si le Twi’lek était coincé entre deux choix radicalement opposés. Skywalker voulait l’aider à faire ce choix. Il savait - mais il ne pouvait expliquer pourquoi - que ce choix était terriblement important, non seulement pour Orn, mais pour la Rébellion également. Mais, pour l’aider, il fallait agir délicatement. L’hostilité du chasseur en son égard était justifiée, le jeune Rebelle le savait. Et l’arme pointée vers lui, bien que presque insignifiante pour Jedi, restait une menace tout de même. Ouvrir le dialogue était donc une opération dangereuse et difficile. Pour convaincre le Twi’lek en face de lui de faire le bon choix, il allait falloir ruser, Luke le sentait. Cependant, il était compliqué d’agir lorsque le moindre mouvement pouvait être synonyme d’une attaque. Aussi accompli qu’il fût, le Jedi ne souhaitait pas affronter le chasseur à nouveau. Si ce dernier avait servi l’Empire pendant des années, c’était pour une simple raison : il était terriblement efficace. Skywalker avait failli perdre la vie lors de leur première rencontre, et ne désirait pas revivre cette expérience. Si la situation pouvait être réglée par un dialogue au lieu d’un combat, alors il devait tenter le dialogue. Avec un peu de chance - et avec la Force, un Jedi en avait toujours - le conflit animant Orn le forcerait à parler en premier. Car, après tout, le chasseur n’avait pas encore utilisé son arme.

La main serrée sur son blaster, le Twi’lek hésitait. Il voulait aider Lando, mettre à mal l’Empire. Mais, malgré sa promesse, avoir Skywalker en face de lui le faisait douter. Il revivait le moment terrifiant où, encore sonné par le coup de feu, il avait réalisé que son casque, sa protection et son identité même, ne cachait plus son visage. Il se souvenait de sa main en sang parcourant sa balafre avec confusion, de la panique qui s'était ensuivie, et de sa respiration qui s’était ensuite bloquée à sa terrible réalisation. Orn ne pouvait pas oublier les instants qu’il avait passé caché dans une salle sombre, seul, à saigner et à craindre tout bruit. Tout cela était arrivé à cause du jeune Rebelle en face de lui, qui s’était précipité pour sauver ses amis. À cause d’un tir chanceux, qui avait brisé tout espoir de victoire chez le chasseur. Et avoir ce gamin devant lui, sans arme, faisait ressortir en lui un désir de vengeance violent et dévastateur. Sa respiration échappait à son contrôle tant la panique revécue et la haine se mélangeaient dans son esprit. Il était si tentant d’appuyer sur la gâchette, de faire regretter au Rebelle de l’avoir fait souffrir autant. Il y avait dans ce désir d’agressivité la promesse d’un calme et d’un plaisir envoûtante, mais que le chasseur savait fausse. La dernière fois qu’il s’était laissé à une telle vengeance, qu’il avait dirigé contre Enfys Nest, il s’était retrouvé accueilli à bras ouverts par l’Empire, mais dégoûté de lui-même. Il ne devait pas faire la même erreur, à s’abandonner à une haine trop simple et monstrueuse.

Non, Orn devait se remettre de cette défaite douloureuse véritablement, sans tomber dans le piège d’un faux réconfort qui n’aidait personne. Le chasseur lâcha un soupir tranchant, se faisant violence pour revenir à la raison. Peu importe ce que Skywalker lui avait fait vivre. Ce dernier n’avait cherché qu’à se défendre, et la promesse du Twi’lek envers Lando importait plus que son futile désir de vengeance. S’il ne le faisait pas pour lui, alors au moins Orn le faisait pour sa sœur. En un sens, c’était grâce au Jedi qu’il connaissait la vérité sur la mort de Taano, et que son clan en avait le savoir désormais. De plus, Nasha avait besoin de Luke Skywalker. La Rébellion, dont elle faisait partie, dépendait de lui. Et s’il désirait mettre un terme aux mensonges de l’Empire, alors laisser vivre Skywalker malgré son aversion pour ce dernier était la meilleure chose à faire. Mais avant de baisser son arme et de rejoindre la salle du trône, le chasseur avait des questions pour lui.

"Deux questions. La première : as-tu vu mon visage, et en as-tu parlé à qui que ce soit ?" demanda-t-il d’un ton sec.

Luke releva la tête, se forçant à ne pas sourire. Le dialogue venait d’être ouvert et il n’avait encore rien fait.

"Non. J’ai simplement vu la couleur de ta peau, mais nombre d’individus ont une peau rouge. Et personne, à part nous et ceux que tu aurais pu en informer, ne sait que nous nous sommes rencontrés," répondit-il calmement et en toute honnêteté.

Orn ne put s’empêcher de lâcher à nouveau un soupir, cette fois de soulagement. Bien sûr, Skywalker pouvait mentir, mais il savait que ce dernier disait la vérité. Il ne savait pas pourquoi il avait cette certitude, mais il décida de s’y fier. Maintenant, il pouvait lui poser une question dont il brûlait de connaître la réponse, malgré les dangers qu’elle représentait.

"Deuxième question : est-ce que Vador est ton père ?"

La réaction du jeune Rebelle était en elle-même une réponse. Il était clair qu’il ne s’était pas attendu à une telle question, mais son expression de surprise mêlée à une certaine peur ne mentait pas. Se forçant à retrouver sa sérénité, Skywalker réajusta sa cape avant de répondre.

"Oui… Je ne l’ai appris que récemment, mais oui," dit-il en murmurant presque. “Comment le sais-tu?

— Simple déduction," répondit Orn, sans mentir.

Ignorant l’air méfiant et peu crédule du jeune Rebelle, il baissa son blaster, puis le cacha sous sa cape. Luke inclina la tête pour le remercier, toujours secoué par cette brusque question, mais également satisfait de cet échange. Il savait que le Twi’lek avait choisi, et, visiblement, cela semblait être le bon choix, celui qui l’arrangeait le plus. Il fit un pas pour s’avancer, doucement, et Orn s’écarta du passage pour le laisser circuler. Être aussi près d’un tel chasseur était intimidant, mais il tut sa peur et continua son chemin vers la salle du trône. La musique se faisait entendre jusqu’en haut des escaliers, ce qui rassurait Orn. Visiblement, même Sorc Tormo n’avait pas prévenu Jabba de l’arrivée du Jedi, sinon la musique ne serait plus, et une armada de gardes et de mercenaires les attendrait en bas, prêts à réduire à néant le nouveau venu.

Seuls à descendre les escaliers de terre escarpés, les deux anciens ennemis s’avancèrent calmement, comme s’ils ne prévoyaient rien contre leur hôte. Il ne fallait pas éveiller les soupçons des autres mercenaires ni ceux des hommes de Jabba, sinon, la mission de sauvetage se retrouverait compromise une nouvelle fois. Arrivés presque en bas des escaliers, le chasseur aperçut le Hutt, qui dormait à poings fermés. Rassuré par cela, il se concentra sur le reste des personnes présentes. Aucun, sinon Lando, ne les avait remarqués. Il trouva, éloigné de la foule, son compagnon à l’armure verte, qui le fixait avec ce qu’il savait être de l’incompréhension. Fett n’était nullement au courant de son intention d’aider au sauvetage de l’équipage du Faucon Millénium. Haussant les épaules pour lui signifier de ne rien faire, Orn retourna son attention sur Luke, qui continuait à avancer vers Jabba. Leia l’avait remarqué, et une expression de soulagement et de joie parcourut son visage, avant que cette dernière ne soit cachée par l’arrivée de Bib Fortuna, bras droit et majordome du Hutt. S’apprêtant à sortir son blaster à nouveau pour le réduire au silence, le chasseur suspendit son geste en le voyant converser avec Skywalker. De ce qu’il comprenait de leur échange, Fortuna avait reçu pour consigne de ne pas laisser entrer le Jedi. Ce dernier, cependant, ne se laissait pas démonter par le refus catégorique du majordome, et insista pour parler avec Jabba. Contre toute attente, Fortuna se plia à la volonté de Skywalker, et partit informer son maître de son arrivée. Sentant le regard incrédule du Twi’lek, le jeune Jedi se retourna et lui lança un sourire empreint de malice.

Levant les yeux au ciel, Orn se dirigea vers le trône de Jabba et s’y plaça à côté, comme s’il n’était jamais parti vers la salle d’entrée. Sous le regard suspicieux de Tormo, il sortit un de ses blasters, imitant le reste des mercenaires. Ces derniers, en remarquant un à un Skywalker, s’armèrent rapidement, n’oubliant pas que leur hôte avait souhaité ne pas voir cet individu. Ceux, comme Orn et Fett, qui n’était pas présent lors du précédent échange entre Jabba et Luke, prirent également leurs armes pour ne pas paraître inutiles ou ignorants. Le Mandalorien à l’armure verte s’avança vers son compagnon d’un pas léger, jaugeant le nouvel arrivé d’un mauvais œil. Non seulement il savait ce qu’avait fait ce Rebelle à Orn, mais il ne portait aucunement les Jedi dans son cœur, les détestant encore plus que les droïdes de combat. Le conflit ancestral opposant Mandaloriens et Jedi n’aidait pas non plus à calmer son animosité. Il ne comprenait pas pourquoi son compagnon avait laissé Skywalker, un Jedi et son ennemi, entrer ici. Il ne lui en voulait pas, certes, mais il savait, devinait en tout cas, que le chasseur à l’armure rouge et noire lui cachait quelque chose, et il ne pouvait s’empêcher de se sentir blessé. Néanmoins, il décida de faire abstraction à cela, se concentrant plutôt sur Jabba, qui venait de se réveiller. Si ce dernier réclamait le sang ou la vie du nouvel arrivant, alors il devait agir dans les premiers, pour rester digne de sa réputation et pour honorer son père. Cependant, le Hutt ne donnait pour le moment aucun ordre, se contentant simplement d’écouter Bib Fortuna.

"Je t’ai pourtant dit de ne pas le laisser entrer!" s'insurgea Jabba auprès de son bras droit.

"Je dois être autorisé à lui parler," intervint Luke, à l’intention du majordome.

Une nouvelle fois, Fortuna obéit au Jedi, et répéta ces mots pour Jabba, insistant pour que ce dernier puisse expliquer la raison de sa venue. Le Hutt laissa échapper un juron et attrapa son majordome par le col, le secouant dans tous les sens, énervé par son attitude.

"Idiot faible d’esprit! Il utilise une vieille technique Jedi pour manipuler ton esprit…," expliqua-t-il en poussant Fortuna hors de son trône.

Ce dernier tomba, mais sa chute violente ne perturba aucunement les mercenaires, ni Luke, qui enleva sa capuche pour révéler son visage. Le voyant enfin en entier, Orn se rendit compte que le Jedi en face de Jabba n’était plus le gamin chanceux qu’il avait affronté sur la Cité des Nuages. Skywalker était plus mature, plus calme et réfléchi. Il semblait avoir vieilli, comme animé par une sagesse aussi ancienne que la Galaxie. Ses yeux, cependant, brillaient d’une détermination brûlante.

"Vous me ramènerez le Capitaine Solo et le Wookie," ordonna-t-il d’une voix forte et dénuée de gentillesse.

Pour appuyer son propos, il s’avança d’un pas, s’approchant dangereusement de la grille au sol que tous les mercenaires évitaient. Le chasseur voulait le prévenir, le mettre en garde contre le danger vers lequel il s’était avancé, mais le faire aurait mis à mal sa mission et aurait révélé à tous dans quel camp il appartenait réellement. C’était un risque qu’il ne pouvait prendre, alors il garda le silence. De toute manière, sa mise en garde aurait été couverte par le rire fort et assourdissant de Jabba, qui se moquait de l’ordre donné par Skywalker.

"Tes pouvoirs n’auront aucune influence sur moi, gamin!"

Ne se laissant pas décourager par ces mots, le Rebelle s’avança à nouveau d’un pas sûr, finissant par se mettre sur la dangereuse grille. Malgré lui, Orn se mit à retenir sa respiration, avant de se forcer à se calmer. Lando lui avait demandé de laisser le jeune Jedi agir lui-même. Il pouvait certes le protéger des autres mercenaires, mais il ne pouvait pas le protéger de lui-même. De plus, Skywalker semblait si sûr de lui que le Twi’lek avait l’impression qu’une intervention de sa part était totalement inutile.

"Néanmoins, je prends le Capitaine Solo et ses amis Vous pouvez soit laisser cela être, soit être détruit. C’est votre choix, mais je vous avise de ne pas me sous-estimer," exposa le Jedi calmement.

Soudain, le droïde doré derrière Jabba cria à Skywalker, son maître d’origine, que ce dernier se trouvait juste au-dessus de la grille. Le Jedi n’en fit cependant rien, à l’incompréhension du chasseur, qui jeta un coup d’œil vers Lando, qui se trouvait à l’opposé du trône de Jabba. Calrissian avait, à l’instar des mercenaires, préparé son arme, mais n’avait pas fait un seul geste en direction de son ami, lui louant une confiance aveugle. Même la princesse d’Alderaan, qui avait les yeux rivés sur Luke, comme si elle tentait de connaître son plan, ne paraissait pas inquiète. Son regard portait la même détermination que le Jedi en face d’elle, et sa main tenait fermement sa chaîne. Elle ne pouvait rien faire, mais elle ne semblait pas impuissante, au contraire. La jeune Rebelle savait qu’elle n’avait rien à craindre pour ses amis, car Luke était arrivé, et, tout comme Lando, elle lui faisait entièrement confiance. Finalement, le droïde doré et Orn étaient les seuls du groupe de dissidents à s’inquiéter du sort de leurs alliés. Le chasseur se sentait inutile, surtout que le Jedi n’avait pas pris en compte la mise en garde du robot. Il était sûr de lui, certes, mais le Twi’lek doutait en vérité que Skywalker ait connaissance du danger qui se trouvait sous ses pieds. Le Rancor du palais de Jabba était silencieux lorsqu’il n’avait aucun être à déchiqueter, il était donc difficile de deviner sa présence si l’on ne connaissait pas son existence.

 

"Il n’y aura aucun marché, jeune Jedi!" lança finalement le Hutt. "Te voir mourir sera mon plaisir…"

À cela, Jabba rit un grand coup, avant de crier de surprise lorsque Luke, utilisant la Force, s’empara du blaster d’un des mercenaires autour de lui. Fett et Orn réagirent comme un seul homme et braquèrent leur arme sur lui; le Mandalorien pour protéger son employeur, le Twi’lek simplement par réflexe et conserver sa couverture. Cependant, Jabba agit plus vite que tous, et appuya sur un bouton situé sur le rebord d’un des accoudoirs de son trône. Instantanément, la grille s’ouvrit sous les pieds du jeune Rebelle, et ce dernier tomba dans l’arène souterraine. Les mercenaires laissèrent leur arme tomber sur leur côté, et se précipitèrent autour d’une deuxième grille au sol, plus large et plus grande, au centre de la salle de trône, pour observer le combat entre le nouvel arrivant et le Rancor. Entendant un cliquetis, Orn se rua vers le côté pour laisser passer le trône de Jabba, qui coulissa vers l’avant pour s'approcher de cette deuxième grille. Il croisa le regard de Leia, qui affichait toujours un air de défiance. Malgré cela, son expression était ternie par l’inquiétude de voir son ami perdre face à la monstrueuse bête en dessous. Du fait de la très faible luminosité de la salle, il était difficile d’apercevoir le Jedi vêtu sombrement à travers les barreaux, mais le grognement qui couvrait les rires des mercenaires était reconnaissable entre tous.

Grave et faisant trembler le sol, ce grognement était celui du Rancor, dont les pas lourds étaient entendus de tous. Orn était trop loin de la grille pour voir clairement la scène, mais il voyait assez pour qu’une seule question occupe son esprit. Skywalker était un Jedi, lui-même l’avait affirmé. Mais un Jedi était toujours accompagné de son sabre-laser, et le Rebelle ne semblait pas en avoir en sa possession. Sans une telle arme, le chasseur ne savait pas comment Luke pouvait s’en sortir. S’approchant encore plus de la grille, le Twi’lek comprit enfin que la grande porte en acier renfermant le Rancor avait été levée, puisque ce dernier s’avançait vers l’arène, à la recherche d’un repas. La monstrueuse bête, qui se tenait sur ses deux pattes arrières, poussa un grand hurlement, avant de se saisir d’un malheureux garde de Jabba, qui était tombé avec le Jedi. De ses trois griffes puissantes et acérées, le Rancor approcha le garde avant de le manger d’un coup. Les mercenaires, accompagnés de Jabba, s’esclaffèrent tous à cette vue, tandis que Orn pâlit et eut un mouvement de recul. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait cela, mais jamais il ne s’était habitué à une telle scène. D’autant plus que, désormais, il agissait contre Jabba, et contre l’Empire. Il n’osait pas imaginer ce que le Hutt lui réserverait s’il venait à découvrir sa trahison, mais nul doute que son sort serait similaire à celui du garde.

Ignorant les rires au-dessus de lui, le Rancor continua son massacre, et se saisit de Luke, comme il s’était saisi du garde. Ce dernier n’avait, cependant, pas les mains vides. Il tenait un gigantesque os dans ses mains, et, lorsqu’il fut assez près de la bouche de la bête, coinça l’os entre ses deux mâchoires. Surpris et bloqué par l’os, le Rancor laissa tomber Skywalker, avant de briser en deux l’os le gênant d’un grand coup de dent. Cela laissa néanmoins le temps au jeune Jedi de se réfugier sous les blocs de pierres de l’arène. Ainsi protégé, ce dernier frappa le bras du Rancor avec un rocher, et la bête recula de douleur. Profitant de l’ouverture, Skywalker se précipita vers la seule sortie de l’arène, située derrière la grande porte qui avait renfermé le Rancor. À l’hilarité générale, Luke tenta vainement de faire céder la petite porte en grille lui permettant de sortir de l’arène. Ses efforts étaient cependant chronophages, et, rapidement, la bête affamée et assoiffée de sang se retrouva derrière lui, sous la grande porte métallique. Poussant un rugissement monstrueux, le Rancor se prépara à l’attaque, lorsque le Rebelle lança un caillou vers la commande de la grande porte. Encore une fois, son tir fit mouche, et la fermeture de la porte séparant l’arène de la porte de sortie fut enclenchée. Dans un bruit sec et métallique, la porte s’abaissa brusquement, écrasant violemment le Rancor. La bête lâcha un râle de douleur et de surprise, avant de ne laisser plus aucun son se faire entendre.

Immédiatement, les rires des mercenaires, et surtout ceux de Jabba, cessèrent. Tous étaient abasourdis, étonnés, tout comme Orn, qui lâcha un petit rire. Décidément, la Rébellion avait raison de confier son destin à ce jeune Jedi. Sans aucune arme, Luke avait réussi à vaincre un Rancor. Il n’était alors pas étonnant qu’il eût réussi à gagner contre le chasseur, avec simplement son blaster. Le Twi’lek regarda ensuite Jabba, sachant que ce dernier ne prenait pas la défaite de sa bête de foire avec joie. Effectivement, le Hutt semblait hors de lui, et réclama qu’on lui amène Solo et Chewbacca, pour que Skywalker et ses amis payent de cet affront. Son ordre fut rapidement exécuté, et, bientôt, les trois Rebelles se tinrent devant lui, tous tenus par un garde, et proche de Lando. Visiblement, le Capitaine du Faucon Millénium était toujours aveugle, et loin d’être en état de se battre. Son premier réflexe fut de demander où se trouvait Leia, et la princesse Rebelle répondit immédiatement, au grand soulagement de son compagnon. La joie bancale de leurs retrouvailles fut cependant rapidement interrompue par Jabba, qui exposa ce qu’ils allaient subir, suivi de près par le droïde doré qui traduisit le dialecte, pour que tous puissent comprendre.

"Le vénérable et grand Jabba le Hutt a décrété que vous devez être éliminés sur le champ," annonça le robot d’une voix tremblotante et incertaine.

"Tant mieux, je déteste les longues attentes…," soupira Solo, dans une tentative vaine de se détendre.

Ignorant les remarques du contrebandier, le chasseur concentra son attention sur Jabba et son droïde doré, inquiet de la sentence décidée par le Hutt. Il ne voyait dans cette situation aucune issue. Trop de mercenaires étaient présents, trop de témoins également. Il était impossible de fuir ou de créer une distraction suffisante pour permettre aux Rebelles de quitter le palais de Jabba.

"Vous - Vous serez donc emmenés à la Mer des Dunes, et jetés dans la Grande Fosse de Carkoon, où le Sarlaac réside. Dans son estomac, vous y trouverez une nouvelle définition de-de la douleur, pendant que vous serez digérés pendant mille ans…," continua le droïde d’une voix de plus en plus faible.

À ces mots, Orn échangea un regard avec Lando. Tous deux se trouvaient dans une situation délicate, avec une couverture leur conférant une certaine sécurité, mais une impossibilité d’agir totale. Le Twi’lek ne pouvait rien faire pour empêcher Jabba d’amener ses alliés à la Grande Fosse, et une échappée là-bas serait trop dangereuse. S’ils tentaient de se battre pour se libérer dans la Mer des Dunes, ils couraient le risque de rejoindre le Sarlaac, chose que le chasseur désirait absolument éviter. Et, visiblement, le jeune Jedi ne semblait pas pressé d’agir et de faire quoi que ce soit pour éviter de risquer à nouveau sa vie. Leia avait demandé à Orn, par un regard, de l’aider, mais finalement, c’était Luke qui les condamnait, et le chasseur ne pouvait rien y faire. Sentant le regard insistant de Sorc Tormo dans son dos, Orn se rapprocha du trône de Jabba, prétendant affirmer son rang dans les chasseurs de primes qui travaillaient pour le Hutt, et réfléchit à toute allure. S’il ne pouvait pas aider Solo, le Wookie et le Jedi, au moins pouvait-il tenter de sauver la princesse et Lando. Ce dernier était en sécurité de par sa couverture, et la jeune Rebelles Alderaanienne ne semblait pas comprise dans le lot des Rebelles devant être jetés dans la Grande Fosse. S’il restait près de Jabba, il restait également près de Leia, et pouvait donc tenter du mieux qu’il le pouvait de la protéger. Ce n’était certes pas énorme, mais c’était la seule chose qu’il pouvait faire sans prendre le risque de servir, lui aussi, de nourriture au Sarlaac.

Orn ne pouvait plus rien faire pour le Rebelle, qui s’était lui-même placé dans cette situation impossible. La princesse déchue, elle, était encore sauvable; alors le choix était rapidement fait pour le Twi’lek. Il tenterait de libérer Leia, et s’il n’y arrivait pas, il tenterait au moins de la protéger et de la maintenir en vie. Captive comme elle l’était, elle ne pouvait rien faire pour elle-même ou ses amis, même si son expression prouvait qu’elle ne souhaitait qu’étrangler Jabba. Peut-être même avait-elle besoin de quelqu'un pour la retenir de faire quelque chose de dangereux, refléta Orn, maintenant aux côtés de Jabba. Il fut rapidement rejoint par son compagnon à l’armure verte, qui tenait toujours son arme à la main. Un sourire flotta un instant sur les lèvres du Twi’lek. Même en signant probablement son arrêt de mort, Orn savait qu’il pouvait compter sur le Mandalorien pour l’accompagner dans son suicide.

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SinnaraAstaroth
Posté le 21/05/2024
Question pour moi aussi : dans mon souvenir, à ce moment-là de l’histoire dans les films, Luke ne sait pas encore que Vador est son père (je crois ?), mais comme ça fait longtemps que je les ai vu, je suis plus sûre de l’ordre des événements
Du coup je me demandais si c’était une modification que tu avais apporté à l’intrigue pour servir tes propres besoins scénaristiques.

« les deux anciens ennemis s’avancèrent calmement » : ennemis c’est fort pour deux secondes d’interaction dans le camp opposé et un tir hasardeux. x)

Mdr Boba Fett qui comprend rien à ce qu’il se passe, qu’il reste dans son ignorance, c’est bien fait pour lui ! (oui, j’ai toujours une dent contre lui xD)

Les scènes de dévoration ça va, elles ne sont pas trop détaillées, un croc et on en parle plus. x) Après j’aurais pas été contre une description un peu plus horrifique (sans forcément être gore non plus).

La scène de combat contre le Rancor manque un peu d’action (ou de suspense/tension) je trouve, après comme on est pas du point de vue de Luke, mais celle de Orn, ça peut se comprendre, y a plus de distance.

« La joie bancale de leurs retrouvailles » : cette phrase ! x) c’est tellement ça en mode « super on se retrouve après avoir cru mourir mille fois, mais dans quelle merde est-ce qu’on est encore ? »

« chose que le chasseur désirait absolument hésiter » : éviter ?

Fin mot : Boba Fett peut bien se sacrifier pour la cause, au moins il se rendra utile parce que là il ne sert à rien ! x)
Solaq G.
Posté le 21/05/2024
Ton commentaire m'a fait douter, mais Luke sait bien que Vador est son père : il l'apprend dans L'Empire Contre-Attaque, et ce chapitre prend place au début du Retour du Jedi ! Donc il vient de l'apprendre (juste avant s'enfuir de la Cité des Nuages)

Et merci pour ta correction, c'est totalement un typo de ma part (je devais penser à la phrase que j'allais écrire ensuite)

Toi et Fett, une grande histoire d'amour ahah, j'adore tes piques contre lui !
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