Marlène se retrouva dans une pièce vide pour sa rétention en attendant son procès. La sobriété des lieux plut à Marlène qui en profita pour se plonger en méditation. Avec prudence, elle rejoignit son océan pour découvrir que si le tsunami était passé, quatre tornades tournaient, le ciel restait noir et les vagues bien présentes. Des bulles flottaient sans ordre partout.
Marlène soupira. À quoi bon tenter de refaire un assemblage ? Le mauvais temps le détruirait de toute façon. Marlène observa le paysage en soupirant. Elle sortit pour retourner au sein de son cocon maternel. Créer de la magie lui prenait bien trop d’énergie. Elle ne le fit pas, de peur de mourir de faim et elle douta que le CIM accepterait de nourrir un ogre. La néomage se contenta d’apprécier l’endroit, bien rempli. La destruction de son assemblage avait causé sa chute, pas le manque de magie.
Marlène patienta. Un agent de la CIM lui apporta son dîner. Un journal accompagnait le repas. Marlène remercia l’agent qui lui sourit en retour. La néomage déplia le papier.
« Toupin démissionne », titrait la une. Marlène écarquilla les yeux. Elle chercha l’article correspondant.
« L’appel de Marlène Norris n’est apparemment pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Nous venons d’apprendre que quelques minutes seulement après la conférence de la néomage française, Sahri Toupin, enseignant au Mistral, avait démissionné. Le professeur d’usage des objets magiques apportait une plus-value importante à l’institution dirigée par François Gilain. En effet, monsieur Toupin, ensorceleur de son état, permettait à ses élèves de profiter des meilleurs cours au monde. »
Marlène cessa de lire. Monsieur Toupin avait osé s’en aller. Gilain venait de se prendre une sacrée gifle. Il s’en remettrait, sans aucun doute, mais Marlène espéra que cela entraînerait un effet boule de neige. La néomage espéra que monsieur Toupin s’en sortirait. Allait-il ouvrir une boutique d’ensorcellement ? Parviendrait-il à attirer les clients ? Elle le lui souhaita de tout son cœur.
Marlène dormit bien cette nuit-là. Le lendemain, peu après le petit-déjeuner, une femme entra dans sa cellule. Rousse, cheveux courts, tailleur bleu, Marlène la détesta au premier regard.
- Bonjour, madame Norris. Je suis Violette Malard, votre avocate, dit la femme en anglais.
Marlène grimaça. Elle avait compris la phrase mais douta que cela serait aussi simple lors du procès. Tout le monde s’en fichait des langues parlées par les uns ou les autres. Marlène n’était plus capable d’activer le traducteur qu’elle portait à la ceinture.
- Seriez-vous capable de me traduire tout le procès en français ?
- Oui, assura la femme.
- Super. Vous ferez ça. Quant à ma défense, je vous remercie, mais je vais me passer de vos services.
- Je peux vous être d’un grand soutien ! assura la rousse tandis que la traduction se faisait en direct en français.
- Avez-vous étudié au Mistral ?
La femme se figea avant de bredouiller :
- Oui, en effet.
- Je ne veux pas de vous pour me défendre. Contentez-vous de traduire. Maintenant, laissez-moi. On se reverra au procès.
- Je vous assure que…
- Sortez, ordonna Marlène avant de replonger en méditation.
Elle sentit la rousse sortir. Peu après, les agents du CIM vinrent la chercher pour une téléportation au tribunal.
Marlène se retrouva dans une grande salle dont pas un seul siège dédié au public n’était disponible. Un grand homme sec vêtu d’une chemise sobre présidait. Douze personnes attendaient à droite. Le greffier patientait, à gauche. Marlène rejoignit la table et la chaise que lui désignaient les agents du CIM. Sa traductrice rousse l’y attendait.
À l’autre table se trouvaient François Gilain et son avocat. Marlène ne lui accorda même pas l’honneur d’un regard. Le président demanda le silence et l’obtint.
- Nous sommes ici pour écouter Marlène Norris répondre aux accusations qui lui sont faites. Nous statuerons ensuite s’il convient ou non de prononcer une sentence ou une relax. Madame Norris, vous êtes accusée de mauvais usage de la magie.
Marlène garda le silence.
- Maître François Gilain vous accuse d’avoir utilisé la magie dans un cadre personnel lors de vos études dans son école du Mistral.
« Trop facile », pensa Marlène. Avec une règle aussi floue, pas difficile de trouver une erreur, surtout avec une néomage ignorante de cette règle.
- Le 5 avril de votre première année au Mistral, vous avez rempli une pile afin d’activer un objet magique personnel. Remplir une pile était déjà largement à votre portée et ne constituait en aucun cas un apprentissage, vous en conviendrez.
- J’ai rempli la pile d’un objet magique ? répéta Marlène, incrédule.
Le 5 avril, le jour de son anniversaire. Le cadre des cœurs jumeaux ! se souvint Marlène. Ce jour-là, monsieur Toupin l’avait retenue alors qu’elle s’apprêtait à remplir la pile, geste naturel et évident pour elle. Il avait insisté alors elle avait accepté d’un haussement d’épaule qu’il s’en charge à sa place.
- Je n’ai pas rempli la pile de cet objet, indiqua Marlène.
- Pardon ? lança le juge.
- Je n’ai pas rempli cette pile, insista Marlène.
- Pourtant, le cadre des cœurs jumeaux a fonctionné, n’est-ce pas ? La photo de Lycronus Stoffer est apparue ?
- Oui, monsieur, mais étant encore novice dans l’art de déterminer la fonction d’un objet magique et celui-là contenant des éléments dont j’ignorais la signature, j’ai préféré ne pas le déballer sans l’avis d’un expert. Monsieur Toupin m’a rassurée avant de remplir la pile pour moi.
- Détournant ainsi la magie de l’école pour un usage personnel, cingla François Gilain.
- J’ai utilisé ma magie personnelle, siffla la voix de monsieur Toupin depuis les sièges derrière Marlène.
- Silence dans la salle ! Nous jugeons ici le cas de Marlène Norris, pas de monsieur Sahri Toupin. Maître Gilain, si vous souhaitez porter plainte contre monsieur Toupin, vous le ferez. Seule l’accusation de mauvais usage de la magie est débattue ici.
- Détourner des fonds destinés à la recherche pour faire reculer son propre vieillissement est-il un mauvais usage de la magie ? interrogea Marlène et son avocate l’enjoignit à se taire.
Le public s’énerva. Maître Gilain parla mais dans le brouhaha, Marlène ne le comprit pas. Sa gnosie inactive, elle ne pouvait pas trier et n’en fut pas malheureuse. Le président ordonna le silence et après quelques secondes de chaos, l’obtint.
- Madame Norris ! s’écria le juge. C’est vous l’accusée, pas l’inverse.
- Accusée de quoi, exactement ? siffla Marlène. D’avoir été utilisée par un salopard de la pire espèce ? Un connard qui n’a pas hésité à mettre ma vie en danger pour son profit personnel ?
- Madame Norris ! s’agaça le juge.
- Laissez la parler, proposa calmement maître Gilain.
- Vous devriez vous taire ! intima l’avocate rousse.
- Aucun membre du CIM n’était présent lors de la sortie au centre commercial à Noël. Vous ne les aviez pas prévenus de ma présence à cette sortie.
- Vous aviez indiqué ne pas vouloir vous y rendre. Vous avez changé d’avis dix minutes avant le départ. J’ai prévenu le CIM mais cela prend du temps d’organiser une surveillance rapprochée discrète. Reprochez-vous au CIM son manque de réactivité face à une adolescente inconsciente, lunatique et parlant trop ?
Marlène blêmit. Ce salopard retournait la situation à son avantage, faisant de la néomage la coupable.
- Vous m’avez encouragée à m’y rendre ! accusa Marlène.
- Votre meilleure amie s’apprêtait à quitter le collège. Je m’inquiétais de vous savoir triste. Le bien-être de mes élèves m’importe, pas seulement leur scolarité.
Des murmures appréciateurs parcoururent la salle.
- Me le reprochez-vous ? insista-t-il.
- Vous m’avez donné l’autorisation d’utiliser l’intégralité de mes réserves…
- 152 kum, entendit-elle dans le public.
Les médias étant sur place, Marlène savait que sa confrontation avec le voleur de magie avait été filmée et diffusée.
- J’ignorais alors la portée d’un tel achat !
- Ne vous avais-je pas informé qu’un um valait un euro ? Étiez-vous si nulle en maths pour ne pas en conclure que vous possédiez l’équivalent de cent cinquante deux mille euros et que forcément, cette richesse se devait d’être cachée au risque d’attirer de mauvaises personnes ?
- Vous m’avez permis d’utiliser mes réserves pour acheter un cadeau à mes parents.
- Une boîte de chocolat aurait très bien fait l’affaire ! répliqua maître Gilain. Je n’ai pas cru un seul instant que vous offririez un cadeau à cent cinquante deux mille euros à vos parents ! Qui ferait ça ?
Marlène sentit qu’elle perdait cette joute verbale. Tout le monde était pendue à ses lèvres.
- Je n’étais qu’une enfant, Alice tombée dans le trou du lapin blanc. J’avais besoin de protection et vous n’avez rien fait pour empêcher mon agression.
- Madame Norris, intervint le juge. Les manquements de maître Gilain sont connus et ont déjà été sanctionnés.
- D’une amende de huit milliards d’um dont il m’a réclamé le remboursement.
Les lèvres de maître Gilain s’étirèrent et son regard brilla. Marlène comprit qu’il l’avait menée par le bout du nez pour l’amener exactement là où il le voulait.
- Paiement dont vous vous êtes acquittée, madame Norris, en dix mois exactement.
L’assemblée s’en figea de stupeur.
- Madame Norris étant néomage, poursuivit maître Gilain, elle peut produire au maximum 10 kum par minute. Faites le calcul. En produisant de la magie, disons, dix heures par jour, il lui faudra plus de quatre ans pour parvenir à ce total. Alors je me demande… comment a-t-elle fait pour me rembourser aussi vite ? D’autant que madame Norris n’a décemment pas pu méditer dix heures par jour, étant alors membre des Tuniques rouges.
Le silence glaça la salle.
- Je ne vois qu’une seule solution : madame Norris a simplement reçu cette magie de son petit-ami, Lycronus Stoffer, en conclut maître Gilain.
Marlène resta stoïque puis éclata de rire.
- C’est ça, votre argumentation ? ricana-t-elle. Alors pour votre gouverne, je ne crée pas de la magie dix heures par jour. J’en produis tout le temps, quand je mange, quand je me lave, quand je dors, quand je joue au PBM, tout le temps.
- Impossible, entendit-elle autour d’elle.
- Ensuite, pourquoi annoncez-vous que je ne pourrais pas dépasser dix kum par minute ? J’ai dépassé ce seuil dès ma deuxième année dans votre institution !
- Menteuse ! cria quelqu’un dans la salle.
Les insultes fusèrent dans la salle. Le juge eut cette fois bien du mal à remettre de l’ordre.
- Parce que la limite de Beaumont l’indique, répondit maître Gilain dès que le silence fut revenu.
- J’en ai marre de ce machin dont je n’arrête pas d’entendre parler. Une bonne fois pour toute : c’est quoi, la limite de Beaumont ?
- Au 18ème siècle, un groupe de scientifiques a réalisé une expérience, expliqua un membre du jury, un homme à la peau noire portant une joli robe colorée, à laquelle plusieurs millions de magiciens ont accepté de participer. De manière anonyme, les chercheurs ont recueilli la production de chaque volontaire. Les magiciens de fortune et les néomages ont été pris en compte.
- Quel a été le résultat de cette étude ? demanda Marlène.
- Votre gnosie serait-elle éteinte, madame Norris ? s’amusa maître Gilain.
Marlène supposa que le document était présentée en magie intra. Un tableau apparut devant elle. Un magicien avait choisi d’utiliser la magie inter, beaucoup plus coûteuse en énergie.
- Merci à la personne qui a fait ça.
- C’est moi, indiqua l’avocate.
- Merci à vous, madame Malard.
Magicien de fortune : 3 um par semaine maximum, lut-elle. Néomage : 10 kum par minute maximum. Entre les deux, des barres montantes montraient une corrélation presque parfaite entre la quantité de magie créée et la proximité génétique avec un néomage.
- Ce document est donc une compilation statistique constatée à un moment donné, comprit Marlène. Il ne résulte en aucune façon d’une recherche quelconque sur la façon dont la magie fonctionne. Rien n’indique qu’il est impossible qu’un magicien sorte du cadre.
- La limite de Beaumont est utilisée dans les procès, gronda le juge. La remettre en cause revient à rendre caduques la plupart des jugements rendus ces dernières décennies.
- Ce n’est pas le document que je remets en cause, se défendit Marlène, mais l’usage que vous en faites. L’équipe de chercheurs a fait son travail correctement. Ils ont réalisé un relevé statistiques et cela s’arrête là. Un autre relevé a-t-il été réalisé depuis ?
- Non, reconnut le juge.
- Vous vous basez donc sur des chiffres datant de deux siècles ? Ne me dites pas que je suis la seule à trouver cela anormal !
- Accusez-vous maître Beaumont de négligence ? demanda maître Gilain, un sourire amusé aux lèvres.
- Maître Beaumont ? répéta Marlène.
Qu’est-ce que son ancien professeur de méditation avait à voir là-dedans ?
- La limite de Beaumont… maître Beaumont… ricana maître Gilain en bougeant les mains.
Marlène comprit que le directeur de recherche de l’époque était maître Beaumont.
- Non, maître Gilain, je vous accuse vous de ne pas fournir à vos employés la magie dont ils auraient besoin pour réaliser correctement leurs recherches.
Le directeur la gratifia d’un regard noir.
- Madame Norris, vous dites être capable de créer plus que dix kum par minute, intervint le juge.
- Oui, monsieur, répondit Marlène en lâchant le regard de maître Gilain.
- Qu’elle le prouve, proposa maître Gilain.
Marlène alla parler mais le directeur poursuivit :
- Je ne vous demande pas, madame Norris, de dévoiler votre capacité à créer de la magie. Onze kum seront largement suffisants.
Marlène blêmit. Elle n’était même pas capable de créer un um.
- Ce tribunal possède des réserves de grès actuellement peu remplies. Madame Norris pourrait y déverser sa magie puis créer onze kum, proposa le juge.
- Non ! Non ! refusa maître Gilain. Si elle effectue le transfert d’elle-même, rien ne prouvera qu’elle est effectivement vide. Il lui suffit de garder onze kum et le tour est joué.
- Que proposez-vous ? demanda le juge, méfiant.
- L’usage d’un cheval de Troie me semble inévitable, en conclut maître Gilain tandis que Marlène gémissait, enveloppant évidemment, sinon, elle pourrait le lâcher avant d’être vidée.
Marlène avait déjà perdue sa chambre des connaissances. Le cheval de Troie réduirait ses protections mentales à zéro, lui volant le contenu de son cocon maternel. La néomage ne pouvait l’imaginer.
- Madame Norris ? Acceptez-vous de vous soumettre à cette vérification ?
Marlène secoua négativement la tête. Elle ne put s’empêcher de trembler de tout son corps. Les larmes hurlaient leur besoin de sortir.
- Moi, je veux bien, dit une voix masculine dans le public.
Marlène se tourna vers le spectateur.
- Nicolas ?
Le néomage la salua d’un simple geste de la tête.
- Comment ça va chez toi ? demanda-t-elle, inquiète.
Pour réponse, il mit sa main au niveau du front. Toujours pas assez pour se passer d’apnée. Cela avançait à une vitesse d’escargot. D’un geste sur le cœur, elle lui envoya tout son soutien. Il lui répondit d’un hochement de tête.
- Monsieur Patriol, expliquez-vous ! gronda le juge.
- Le but est de démontrer l’invalidité de la limite de Beaumont. Il s’avère que grâce à Marlène, je crée moi aussi plus de dix kum par minute. J’accepte les conditions nécessaires à la vérification de mes dires.
- Nicolas ! souffla Marlène.
Pourquoi acceptait-il de l’aider ? Il savait que ses barrières mentales allaient être décimées. Elle l’avait utilisé, manipulé. Elle lui avait menti et il lui venait en aide.
- Soit, accepta le juge tandis que maître Gilain serrait les dents.
Nicolas s’avança. Lorsqu’il fut prêt de Marlène, celle-ci murmura :
- C’est vrai, tu sais, que Lycronus Stoffer est mon petit-ami.
Nicolas s’arrêta et tourna la tête vers elle.
- Grand bien te fasse, dit-il. Ce n’est pas toi que j’aide. C’est ton combat. Je déteste les injustices et si je ne connais pas cet homme, précisa-t-il en désignant maître Gilain d’un mouvement de tête, il a l’air d’appartenir à la catégorie des salopards. De plus, ce que tu as fait pour moi n’a pas de prix. C’est le moins que je puisse faire.
Marlène baissa les yeux et laissa Nicolas poursuivre sa marche vers le juge. Il passa le bracelet et l’activa. Il ne cria pas, se contentant d’un simple sursaut. Puis, il remplit une pile de onze kum en cinquante-sept secondes. Marlène admira sa maîtrise. Pouvait-il la remplir plus vite ? Probablement. Sauf que s’il l’avait fait en trente secondes, tout le monde en aurait déduit qu’il pouvait au moins produire le double.
Un ange passa puis le juge toussota.
- Voilà qui rend caduque la limite de Beaumont, annonça-t-il. Cessons de faire perdre leur temps à autant de monde. Je déclare sans suite la plainte de maître François Gilain.
Il frappa de son marteau avant de sortir en secouant la tête. Maître Gilain se leva lentement, transperça Marlène des yeux puis quitta la salle sans un mot pour les journalistes le harcelant de questions.
- Merci, Nicolas, souffla Marlène.
- Patrick a dit que tu lui avais donné ta démission.
- Je n’aime pas jouer au PBM, indiqua Marlène.
- Ça s’est vu, lança Nicolas.
- J’adore le PBM mais à regarder, pas à jouer !
- Le dernier match a été particulièrement frustrant pour les spectateurs.
- Et je m’en excuse, assura Marlène. Je voulais juste… Tout ça pour rien.
Nicolas ne trouva pas grand-chose à répondre. Après tout, maître Gilain repartait libre.
- Pas pour rien, dit une voix dans le dos de Marlène.
Elle se retourna pour voir maître Beaumont, debout devant elle, l’air grave.
- Je suis navrée, maître. Vos recherches…
- auraient dû me permettre depuis longtemps de me rendre compte que mon travail de l’époque était dépassé. Tu as raison, Marlène, Gilain nous empêche de travailler correctement. J’ai posé ma démission et tous les autres professeurs du Mistral m’ont suivi. L’école vide, les élèves sont retournés chez leurs parents. Nous allons ouvrir notre propre complexe. Nous avons déjà reçu de nombreux soutiens.
Marlène en pleura de joie avant de retomber dans une profonde tristesse.
- J’avais espéré qu’un autre entendrait mon appel.
- Je t’ai entendue, dit cette voix inimitable.
Des alarmes résonnèrent dans tout le bâtiment. Des agents du CIM apparurent par dizaines, encadrant Lycronus. Ses bras d’archer lui furent arrachés. Un sourire aux lèvres, le regard planté dans celui de Marlène, il fut téléporté en prison.
- Gilain sera seul face à lui. Monsieur Stoffer aura tout notre soutien, assura monsieur Toupin, assis non loin.
Les autres membres de l’équipe du Mistral acquiescèrent. Marlène se sentit apaisée, soulagée et en même temps emplie d'inquiétude pour son petit-ami. Elle espéra que personne ne lui ferait de mal.