Chapitre 30 [NOUVELLE VERSION]

Notes de l’auteur : Et voici le dernier chapitre :) Bonne lecture !

MAJ : 23/11/2024

Une brise froide soufflait dans la cour, s’insinuait entre les gravats repoussés contre les murs, vestiges de l’affrontement qui les avait opposés à Elaran. Malgré la foule qui avait investi le lieu, un silence absolu régnait et tous les regards scrutaient l’estrade dressée au centre ; une structure en bois d’où se balançait une corde.

Altaïs observa le ciel grisonnant, la gorge nouée. Les doigts d’Alexander glissèrent discrètement entre les siens et les pressèrent avec douceur. La plaie sur son front n’avait laissé qu’une fine cicatrice, en partie dissimulée par quelques mèches blondes plus longues que lorsqu’ils s’étaient rencontrés. En dépit des cernes qui soulignaient ses yeux, ses prunelles vertes brillaient d’un éclat vif. Altaïs esquissa un mince sourire avant de se tourner de nouveau vers l’estrade.

Sur sa gauche se trouvaient Aalis, Harald et Adela – que l’on avait retrouvée enfermée dans une geôle, heureusement indemne. Elle se tenait très droite, le menton relevé avec fierté. Seul Soren manquait à l’appel, encore retranché dans ses appartements malgré la guérison progressive de la blessure que lui avait infligée son propre père.

Aalis murmura quelque chose à Maximilien, vêtu de sa cuirasse de garde royal. Celui-ci acquiesça, recula d’un pas puis disparut à l’intérieur du palais.

Altaïs retint son souffle lorsque Harald s’avança de quelques pas.

— Nous avons un jour voulu condamner quelqu’un qui n’était pas coupable. Pire encore, nous l’avons jeté dans la gueule du loup.

Harald se tourna brièvement vers Altaïs, lui adressa un léger signe de tête avant de reporter son attention sur la foule, masse silencieuse et immobile habillée de couleurs ternes.

— Aujourd’hui, le coupable paiera pour ses crimes. La famille royale l’a jugé et l’a condamné à être pendu.

Ils avaient pris cette décision à l’unanimité ; coupable de régicide, coupable de meurtre, coupable de torture, coupable de trahison, coupable de séquestration, coupable de violences. Coupable d’avoir brisé l’enfant qu’Altaïs avait été puis l’adulte qu’il était devenu. Et lorsque la sentence avait été prononcée, Altaïs avait fondu en larmes.

Harald inspira profondément.

Altaïs fronça les sourcils en pressentant qu’autre chose se tramait. Son cousin allait-il revenir sur sa décision ? Le condamner lui aussi pour toutes ces fois où Altaïs l’avait défié ? Il adressa un coup d’œil nerveux à Aalis, qui semblait aussi troublée que lui, mais se détendit en apercevant l’expression sereine d’Adela.

— Cette exécution amorce une nouvelle ère pour notre royaume. Avec elle, le passé de notre famille disparaît définitivement et il nous incombe de nous tourner vers l’avenir.

Lentement, Harald ôta sa couronne. Des murmures assourdissants brisèrent soudain le silence qui enveloppait la cour.

— C’est pour cette raison que j’abdique en faveur de ma sœur, Aalis, l’héritière légitime du trône d’Issheimr.

Aalis réprima un hoquet de stupeur, les yeux écarquillés. j’abdique en faveur de ma sœur. Altaïs ne pouvait pas y croire. l’héritière légitime du trône d’Issheimr. ne pouvait pas. y croire.

Harald abdiquait en faveur de sa sœur.

Il cédait sa couronne à une femme alors que le royaume n’avait jamais connu que des hommes sur le trône. Lui qui avait si souvent refusé à Aalis le droit de s’exprimer lui offrait aujourd’hui le pouvoir.

Pourquoi ?

Les révélations engendrées par les souvenirs d’Altaïs l’avaient-elles à ce point secoué pour qu’il remette ainsi en question son titre ? Ses lèvres tremblotèrent. Elaran condamné, Harald qui abdiquait… Après tout ce temps, malgré des lois qui ne l’interdisaient pas mais des coutumes tenaces, une reine allait gouverner. Ces changements annonçaient l’aube qu’il avait attendu si longtemps, la promesse d’effacer l’héritage de leur famille et d’offrir un avenir plus lumineux à ce royaume.

Altaïs croisa le regard d’Alexander, aussi stupéfait que lui. Le jeune homme secoua la tête avec une expression incrédule, comme s’il ne parvenait pas à croire ce qu’il venait d’entendre. Pourtant, Harald scrutait toujours Aalis, sa couronne entre les mains. La jeune femme ne bougeait plus. Adela lui murmura quelque chose dans le creux de l’oreille, et Aalis s’avança vers son frère, tandis que son interlocutrice reprenait sa place. En constatant qu’Altaïs l’observait, Adela lui adressa un sourire mystérieux.

— Puisses-tu devenir une meilleure reine que le roi que je fus, déclara Harald.

Il lui tendit sa couronne en forme de bois de cerfs pour sceller sa décision. Aalis l’accepta entre ses mains tremblantes, le regard troublé. Autour d’eux, les murmures s’agitèrent, abasourdis pour certains, indignés pour d’autres, ravis pour quelques-uns.

Harald esquissa ensuite un geste de la main. La foule se tut lorsque les portes du palais s’ouvrirent de nouveau, laissant apparaître le prisonnier enchaîné et une escorte de gardes. Altaïs le suivit du regard, le cœur écrasé par les vestiges d’une peur profondément ancrée en lui. Elaran traversa la cour en boitant ; la blessure que lui avait infligée Altaïs lorsqu’il avait transpercé sa cuisse n’avait pas été soignée. On le fit monter sur l’estrade où se dressait la silhouette du bourreau. Le bois grinça sous ses pas.

Je te regarderai mourir sans détourner les yeux.

Les doigts d’Altaïs effleurèrent son ventre par-dessus ses vêtements, là où subsistait la cicatrice laissée par le poignard d’Elaran. Un courant d’air s’engouffra sous sa cape. À cet instant, le monde se réduisait à cette estrade, les sons s’estompaient peu à peu.

Il avait attendu si longtemps…

Qu’on reconnaisse ce qu’il avait subi. Qu’on châtie enfin Elaran.

Sa haine s’étiolerait-elle avec le temps ?

Guérirait-il un jour de ce que lui avait infligé son oncle ?

Les doigts d’Alexander raffermirent leur prise sur les siens.

Harald déclara quelque chose mais ses mots ne furent qu’un écho lointain. Le bourreau passa la corde autour du cou d’Elaran. Ses yeux gris anthracite survolèrent la cour, empreints de cette fierté arrogante qui ne l’avait jamais quitté. Ils marquèrent un temps d’arrêt sur les portes du palais, et Altaïs, apeuré, suivit leur cheminement.

Soren était là.

Il observait Elaran avec une tristesse palpable ; son père qu’il avait été prêt à blesser pour protéger Altaïs dans la salle du trône, son père dont il avait toujours espéré attirer l’attention, tout en s’effaçant face à lui lorsque cela arrivait. Le poids qui écrasait la poitrine d’Altaïs s’alourdit encore davantage tandis qu’il se tournait de nouveau vers son oncle. Le bourreau recula d’un pas, posa sa main sur un levier en bois.

À cet instant, Elaran riva ses prunelles sur Altaïs.

Une dernière fois, un dernier regard, et ses traits s’adoucirent étrangement.

Le levier s’abaissa, la trappe s’ouvrit sous ses pieds.

Son corps tressauta.

Meurt avec toi l’héritage maudit de notre famille…

Et lorsque Elaran rendit son dernier souffle, Altaïs eut l’impression de respirer pour la première fois.

 

 

La foule avait déserté la cour du palais, ne laissant que les membres de la famille royale face à l’estrade. Même Alexander avait rejoint l’intérieur en comprenant qu’ils avaient besoin de se retrouver seuls. Altaïs s’approcha de la potence. Le cadavre encore chaud d’Elaran oscillait dans le sillage de la brise.

— Tu ne me hanteras plus, murmura-t-il.

Elaran ne serait plus qu’un fantôme qui s’estomperait peu à peu avec le temps. Le souvenir d’un passé cruel qui ne disparaîtrait jamais tout à fait mais cesserait un jour de le tourmenter, peut-être. Sa mort représentait l’espoir qu’Altaïs puisse avancer et se reconstruire.

Tu es libre.

Des pas claquèrent sur les pavés. Il se retourna pour observer Aalis, ses longs cheveux blonds agités par le vent. Elle semblait avoir enfin assimilé la décision d’Harald, et ses yeux bleus n’avaient jamais brillé d’un éclat aussi vif. Le regard d’Altaïs dévia par-dessus l’épaule de sa cousine. Harald avait retrouvé Adela, tenant sa main avec délicatesse. Était-ce elle qui avait influencé son choix ? Plus loin, Soren s’était adossé contre le mur près des portes, les yeux rivés sur le cadavre de son père. Il ne semblait ni triste ni soulagé – mélancolique peut-être. Son visage s’adoucit lorsqu’il surprit le regard d’Altaïs, l’ombre d’un sourire affectueux flotta sur ses lèvres.

Altaïs reporta son attention sur Aalis.

— Je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce que tu as vécu ne se reproduise jamais, déclara-t-elle.

Altaïs inclina la tête en signe d’acceptation. Harald et Adela s’approchèrent à leur tour, puis Soren les rejoignit. Aalis leva son regard vers la potence.

— Un jour, notre arrière-grand-père a décidé de façonner le devenir de ce royaume à son image. Il a édifié jour après jour cet héritage qu’il a ensuite transmis à son fils, puis à ses petits-fils…

Elle les dévisagea l’un après l’autre, s’attarda sur Altaïs.

— J’aimerais que nous fassions un serment : le serment que nous ferons tout pour ne pas réitérer les erreurs du passé, celles de nos parents, grands-parents, arrière-grands-parents, les nôtres également. Le serment que nous bâtirons un royaume à la hauteur de nos descendants et que mérite notre peuple. Et que plus jamais, nous ne nous en prendrons aux nôtres.

Elle tendit sa main devant elle, paume tournée vers le ciel.

— Ek svera eidr med fordae min.

Une lueur blanche éclata entre ses doigts. Adela l’imita sans le moindre doute et répéta les mots en vieil issheimérien. Soren fut le troisième à se joindre à elles, puis Harald, après un regard à l’adresse de son épouse. Altaïs hésita une seconde, une deuxième… Pouvait-il vraiment avancer avec eux ? Il déglutit. Accepter ne signifiait pas qu’il leur offrait leur pardon, pas tout de suite tout du moins, un jour peut-être.

Il tendit sa main devant lui.

— Ek svera eidr med fordae min, murmura-t-il.

Une douce lumière éclaira sa paume alors qu’il scellait leur serment.

 

 

— Détends-toi, murmura Aalis. Je vais être la plus douce possible.

Alexander grimaça en voyant son compagnon aussi immobile qu’une statue, assis dans l’un des fauteuils de leurs appartements. Il se retint pourtant d’intervenir ; ils avaient besoin de s’assurer que la vie d’Altaïs n’était plus en danger maintenant que le sceau avait été brisé. Aalis effleura le front d’Altaïs du bout des doigts. Celui-ci tressaillit lorsque sa magie s’insinua dans son esprit. Une seconde passa, une deuxième, une troisième… Les bras croisés, le pied d’Alexander battait nerveusement la fourrure qui tapissait le sol.

Une strate créée par le sceau qu’Elaran avait posé sur son esprit.

Une strate créée par Altaïs en refoulant ce qu’il avait vécu.

Une strate créée par la magie d’Elaran pour lui faire oublier la mort de son père.

Enfin, Aalis s’écarta avec une expression soulagée.

— Les strates ont disparu. Ta vie n’est plus menacée.

La tension dans le corps d’Alexander se relâcha en même temps que celle de son compagnon. Le poids qui lui écrasait la poitrine s’étiola. Elaran était mort ; ceux qu’il avait assassinés pourraient reposer en paix.

Nils, Evald et Eigil avaient obtenu justice.

Altaïs avait obtenu justice.

Il posa un regard tendre sur son compagnon. La magie d’Elaran ne le briserait plus. Lorsque Altaïs se tourna vers lui, Alexander éprouva soudain le besoin de l’enlacer, de lui assurer qu’il n’avait plus rien à craindre désormais.

— Il reste des brèches dans ton esprit, reprit Aalis. Comme des cicatrices qui s’estomperont avec le temps.

Altaïs acquiesça lentement.

— Tu es prête pour ton couronnement ? demanda-t-il.

— Disons que j’ai conscience que je devrais toujours lutter infiniment plus qu’un homme pour me faire respecter.

Aalis marqua une pause pensive avant d’ajouter :

— Lorsque j’étais plus jeune, je voyais constamment ma mère s’effacer derrière mon père. J’en venais à penser que je préférais ressembler à lui plutôt qu’à elle, alors qu’il ne s’intéressait pas à moi, parce que je n’étais que sa fille. C’était elle qui prenait soin de moi, qui me chantait des berceuses le soir quand j’étais petite, qui me consolait lorsque je me blessais. Désormais, je sais que je ne veux pas ressembler à mon père, mais j’aspire à plus que ce à quoi ma mère a été réduite. J’aimerais sincèrement changer les choses, être l’égale des hommes et permettre aux femmes d’Issheimr de l’être elles aussi. J’ai plusieurs projets de réforme, ajouta-t-elle avec enthousiasme, à commencer par rouvrir le commerce extérieur et développer nos relations avec les royaumes avoisinants et créer un conseil rassemblant des émissaires des différentes contrées d’Issheimr.

Un sourire adoucit le visage d’Altaïs.

— Je suis certain que tu seras une grande reine.

— Prépare-toi, le taquina Aalis. Lorsque je serai couronnée, tu deviendras l’héritier légitime du trône, et je ne compte pas avoir d’enfants pour l’instant.

Altaïs laissa échapper une plainte étranglée, et Alexander ne put s’empêcher de pouffer. Il n’avait jamais aimé la royauté ; trop égoïste, trop violente, avec cet héritage transmis de père en père, de roi en roi. Aujourd’hui, Aalis leur promettait une nouvelle ère.

— S’il t’arrive quoi que ce soit, je viendrai te chercher moi-même auprès de la Magie, menaça Altaïs.

— Je n’en doute pas, rit Aalis.

Ses doigts tapotèrent le tissu de sa robe en lin, son expression se fit plus grave.

— Je sais que tu aimerais partir, et je ne t’en empêcherai pas. Mais je voudrais te demander une faveur.

Altaïs l’invita à continuer, les sourcils légèrement froncés.

— Ne t’éloigne pas irrémédiablement. J’aimerais que nous essayions de construire quelque chose ensemble, entre ceux qui restent désormais.

Elle tourna la tête vers Alexander.

— Avec toi également.

Alexander esquissa un sourire timide.

— Les terres du duché de Frostarel te reviennent, poursuivit-elle à l’adresse d’Altaïs. Il s’agit de ton héritage.

Altaïs écarquilla les yeux. Lui ? Hériter du duché de Frostarel ?

Il adressa un regard perdu à Alexander, qui l’encouragea d’un signe de la tête.

— Je ne sais pas m’occuper d’un domaine, répliqua-t-il d’une voix rauque. Encore moins d’autres personnes.

— Tu seras libre de faire ce que tu voudras. Si tu souhaites faire appel à un représentant, ce sera ton droit. Si tu souhaites apprendre à t’en occuper, tu le pourras aussi. Tu peux faire tes propres choix, Altaïs.

Altaïs cilla, troublé.

— Tu te vois vivre dans le duché de Frostarel ? demanda-t-il en se tournant vers son compagnon.

Un sourire retroussa les coins des lèvres d’Alexander.

— Je vis avec toi. Je ne suis plus à cela près.

Il ne put réprimer une grimace en sentant un courant d’air glacial se glisser dans son cou. Altaïs lui offrit un sourire malicieux, tandis qu’Aalis étouffait un rire derrière sa main.

— Nous envisagions de voyager à travers le royaume, répondit Altaïs. Pour la suite, nous ne savons pas encore.

Aalis acquiesça avec douceur, puis elle se redressa en lissant les plis de sa robe.

— Il me reste encore beaucoup à faire d’ici mon couronnement.

— Maximilien deviendra-t-il roi consort ?

— Pour l’instant, nous sommes d’accord pour continuer à dissimuler notre relation, le temps que le peuple s’habitue à avoir une reine sur le trône. Mais un jour, sans doute, il sera mon époux.

Elle tourna les talons en leur adressant un signe de la main, puis rejoignit la sortie de leurs appartements. Lorsqu’elle eut disparu, Altaïs se releva en s’étirant et jeta un coup d’œil espiègle à son compagnon.

— Je meurs d’envie de t’embrasser, murmura Alexander.

Altaïs s’empourpra.

— Rien ne t’en empêche, bégaya-t-il.

Alexander esquissa un sourire en réponse et effaça la distance qui les séparait. Altaïs tendit une main pour caresser sa joue avec délicatesse, attira son visage jusqu’au sien pour l’embrasser avec douceur. Alexander savoura la sensation du corps de son compagnon contre le sien, la confiance qu’il lui accordait. Lorsqu’ils s’écartèrent, le souffle court, ses lèvres dérivèrent vers la mâchoire d’Altaïs, effleurèrent son cou et lui arrachèrent un frisson. Les bras du jeune homme enlacèrent sa taille, ses mains caressèrent la peau chaude d’Alexander sous sa tunique.

— J’attends avec impatience que nous nous rendions dans le Nord au cœur de l’hiver…

— Tu me réchaufferas…

Altaïs émit un soupir rieur.

— De bien des manières.

 

 

Altaïs inspira profondément en entrant dans l’immense salle circulaire aménagée pour accueillir les festivités célébrant le couronnement d’Aalis. Les dernières auxquelles il avait assisté s’étaient conclues par la mort d’Evald et sa capture par Elaran. Alexander effleura son bras en sentant son malaise et se pencha pour souffler au creux de son oreille :

— Tu es magnifique.

Altaïs rougit en passant une main sur sa tunique bleu nuit, puis ils s’avancèrent sous une arche de fleurs printanières qui rendait hommage à Vár. Au centre de la pièce, Aalis resplendissait dans sa robe pourpre, sa couronne en or posée sur ses cheveux. Elle discutait avec animation avec une femme qu’Altaïs ne se souvenait pas avoir déjà vue.

— Altaïs.

Altaïs se raidit lorsque Harald s’arrêta à deux pas de lui, accompagnée par Adela. Aussitôt, Alexander glissa ses doigts entre les siens dans un geste protecteur.

— Harald, grinça Altaïs.

Harald pinça les lèvres, ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Il fallut qu’Adela lui adresse un regard contrarié pour qu’il s’exprime enfin :

— Je tenais à m’excuser pour ce que tu as subi. Pour ce que je t’ai fait subir.

Altaïs releva le menton et le toisa d’un air glacial. Quelque part au fond de lui, les excuses d’Harald l’ébranlaient plus qu’il ne l’admettrait jamais. Pour autant, cela n’effaçait rien.

— Je ne les accepterai pas aujourd’hui.

Un jour, lorsqu’il se sentirait prêt, lorsqu’il en aurait la force.

Harald inclina la tête pour signifier qu’il n’insisterait pas, puis il tourna les talons. Son épouse ne lui suivit pas immédiatement, son regard brun rivé sur Altaïs. Un sourire chaleureux étira ses lèvres.

— Je suis heureuse que tu aies enfin obtenu justice.

Altaïs hésita un instant avant de répondre :

— Je suis désolé qu’il s’en soit pris à toi.

Adela secoua doucement la tête, faisant osciller ses boucles d’oreille serties de rubis.

— Je m’en remettrai, répliqua-t-elle.

Elaran n’avait peut-être pas vu l’intérêt de la tuer dans l’immédiat, mais Altaïs devinait qu’il ne l’avait pas traitée avec délicatesse, qu’il avait sans doute forcé les portes de son esprit pour vérifier que rien ne lui avait échappé.

— C’est toi qui as persuadé Harald d’abdiquer, n’est-ce pas ?

Une fossette creusa la joue d’Adela.

— Je suis égoïste, Altaïs, et je suis fatiguée d’être si proche du pouvoir. Lorsque nous nous sommes retrouvés, il m’a promis qu’il était prêt à tout pour me rendre heureuse.

Elle marqua une pause pensive avant d’ajouter :

— Je n’ai jamais souhaité être reine. J’aspire à une vie simple ; j’aimerais retourner quelque temps dans le sud d’Issheimr, sur les terres où j’ai grandi. Et ce royaume a besoin d’un nouveau souffle : Aalis a tout pour devenir une grande souveraine. Elle était la seule à pouvoir monter sur le trône, la seule que je souhaitais voir monter sur le trône.

Altaïs esquissa l’ébauche d’un sourire, pressa la main d’Alexander, qui caressa sa paume en réponse. Adela les couva d’un regard affectueux, puis, après les avoir salués, entreprit de rejoindre son époux en pleine conversation avec un noble virulent qu’elle apaiserait sans tarder.

— Tu vois pourquoi nous devrions nous rendre dans le Nord ? Les risques de croiser mon cousin seraient trop grands en voyageant dans le Sud.

Alexander jeta une œillade sceptique à son compagnon.

— As-tu vraiment besoin d’un tel prétexte ?

Pour toute réponse, il n’eut droit qu’à un sourire amusé.

— J’ai besoin de prendre l’air, soupira Altaïs.

Tout ce monde le rendait nerveux, l’étouffait.

— Va sur le balcon. Je t’apporte de quoi te rafraîchir.

Altaïs acquiesça et entreprit de se frayer un chemin dans la salle pour rejoindre un petit balcon. Une brise froide caressa son visage dès qu’il sortit.

Une ombre sur le côté.

Altaïs tressaillit en apercevant Soren accoudé sur la balustrade en pierre. Celui-ci détacha son regard du ciel nocturne pour scruter son cousin avec étonnement.

— Je ne m’attendais pas à te voir…

— Moi non plus, rétorqua Altaïs.

Il demeura immobile, incertain sur la manière dont il devait agir en présence du jeune homme.

— Comment…

Il n’acheva pas sa question, mais Soren sembla deviner où il voulait en venir car il haussa les épaules avec une nonchalance factice.

— C’était une ordure. Il méritait d’être exécuté. Mais c’était mon père…

Il baissa les yeux, les mains crispées sur la pierre de la balustrade. Il paraissait si vulnérable…

— J’aurais aimé qu’il soit différent, avoua-t-il à voix basse. Avec nous. Avec toi. J’aurais aimé être le garçon qui te racontait des histoires lorsque tu étais petit. Celui avec lequel tu aurais pu grandir en sachant que tu comptais. Maintenant qu’il n’est plus là, j’ai l’impression qu’il ne reste que les ruines qu’il a laissées derrière lui.

Altaïs rejoignit Soren et s’accouda à la balustrade, les yeux voilés par la mélancolie. Leurs épaules se touchaient presque.

— Nous aurions pu être plus, n’est-ce pas ? S’il n’y avait pas eu son regard pour nous terrifier…

— Nous aurions pu être infiniment plus, s’étrangla Soren.

Altaïs tourna la tête vers lui en réalisant qu’il pleurait sans un bruit, que des larmes muettes dévalaient ses joues.

— Je suis… désolé… hoqueta-t-il. Je suis… tellement… désolé… pour tout… d’avoir été si lâche…

Un nœud se forma dans la gorge d’Altaïs. Soren était devenu un inconnu au fil des années, mais il avait un jour été le garçon qui le bordait le soir pour l’aider à s’endormir, celui qui s’était comporté comme un grand frère, alors qu’il leur manquait à tous les deux une figure paternelle.

— Nous sommes en vie, chuchota Altaïs. Il n’est pas trop tard pour changer les choses.

Soren cacha son visage derrière ses mains le temps que ses larmes se tarissent. Peu à peu, il ne subsista plus que le silence apaisé de la nuit, la lumière de Vitra, désormais seule lune d’Issheimr jusqu’au prochain hiver.

— Vous partez demain, n’est-ce pas ? l’interrogea finalement Soren.

Altaïs acquiesça.

— Nous reviendrons quelques fois. Que vas-tu faire ?

— Aalis m’a demandé de rester auprès d’elle car elle avait besoin de quelqu’un de confiance.

Des bruits de pas résonnèrent dans leur dos à cet instant, et Altaïs pivota pour accueillir Alexander.

— Je vous laisse profiter de l’endroit, déclara Soren.

Alexander s’écarta pour qu’il puisse passer. Soren s’arrêta toutefois avant de regagner l’intérieur et leur offrit un maigre sourire.

— Prenez soin de vous.

Il disparut sans attendre de réponse. Alexander se tourna vers Altaïs en lui tendant l’une des coupes qu’il tenait.

— De l’eau, s’amusa-t-il. Tâche de ne pas la geler.

Altaïs lui adressa un regard faussement outré et avala le liquide froid en quelques gorgées. Il appuya ensuite ses reins contre la balustrade en observant Alexander. Son compagnon était si beau ainsi, le visage éclairé par la lueur des astres nocturnes…

Dans les ténèbres qui m’emprisonnaient, j’ai un jour vu un ciel étoilé.

Il avait le sentiment que sa rencontre avec Alexander remontait à une éternité, par une journée ensoleillée, dans un corridor du palais. Leurs retrouvailles lui paraissaient presque aussi lointaines, une nuit glaciale où ses pieds nus martelaient les pavés givrés. N’existaient alors plus que la souffrance et cette obscurité si profondément enracinées en lui…

Une à une, les étoiles ont attisé la lumière que j’avais perdue.

Sans Alexander, Altaïs aurait renoncé. Mais il l’avait porté lorsqu’il ne tenait pas debout, avait soigné ses blessures, l’avait écouté alors que le reste du monde n’avait jamais fait que le mépriser, l’avait cru. Peu à peu, Altaïs avait entrevu une autre voie que celle qu’il avait arpentée jusqu’alors.

Alexander lui avait offert un avenir.

Altaïs voulait continuer d’avancer à ses côtés,

se reconstruire,

l’aimer.

Les notes d’une harpe résonnèrent à l’intérieur du palais, vibrèrent dans sa poitrine. Il tendit une main tremblante à Alexander.

— M’accorderais-tu cette danse ?

Un sourire illumina le visage d’Alexander. Il glissa ses doigts entre les siens, posa une main sur sa hanche. Leurs mouvements se fondirent l’un dans l’autre au rythme de la musique. Lorsqu’une poignée de notes plus vives fendit l’air, Alexander fit tournoyer Altaïs avec un rire. Ils devenaient effleurements, caresses et sourires. Toutes ces promesses qu’ils ne formulaient pas, mais qui existaient comme une certitude.

Un jour, ils danseraient en public.

Un jour, Altaïs ne serait plus effrayé d’exister dans le regard des autres.

Un jour, ils feraient l’amour.

Un jour…

Lorsque les notes ralentirent, Alexander l’attira contre lui pour l’embrasser sous la lumière des astres nocturnes. Et pour la première fois, Altaïs eut l’impression qu’il pouvait s’envoler.

Je veux vivre.

Prisonnier, il avait longtemps rêvé de briser ses chaînes.

Désormais, il était libre.

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Edouard PArle
Posté le 08/02/2024
Coucou Mathilde !
Bravo, pour moi c'est la fin logique à ce roman ! J'aurais été hyper déçu qu'Altais tue Elaran comme Dagmar. Qu'il se détourne de sa vengeance pour mieux se reconstruire, je trouve ça très bon, très beau.
Tu as comblé un "manque" ou du moins quelque chose que je voulais avoir avec ces flashbacks sur le personnage d'Elaran. On n'entre pas en empathie avec lui mais ça l'humanise. Et ça rend sa haine envers Altais peut-être même plus terrifiante.
Un passage m'a laissé sur ma faim, c'est le moment où tu évoques l'enfant d'Elaran, on imagine que c'est Soren. Mais comme tu n'en dis pas plus sur leur relation, sur l'épouse d'Elaran, je ne vois pas forcément ce que tu veux transmettre avec ce passage.
Et j'adore la fin de ce chapitre avec les flocons. Je sais pas forcément comment l'exprimer mais je trouve que l'on sens vraiment la libération d'Altais, qu'il décide de prendre un chemin de reconstruction plutôt que de haine. J'avoue que j'étais assez ému en lisant les dernières phrases.
Un plaisir,
A bientôt !
PS : le comm de Flammy m'a bien fait rire ahah
PS 2 : j'ai seulement il y a quelques chapitres commencé à faire le lien entre Altaïs et Elsa dans la reine des neiges. Au-delà des pouvoirs, certains thèmes leur sont communs : l'acceptation de soi, la famille, les traumas...
MarieSch
Posté le 02/09/2023
Ouf, quel chapitre intense ! Merci Alexander et la magie d'avoir sauvé Altaïs x)
Et le partage de la vie d'Elaran... Ha! Ca ne change pas ce qu'on ressent pour lui, mais ça explique certaines choses. D'où lui vient cette haine.

Par contre petite question : pendant tout ce temps, où sont les autres membres de la famille, et les gardes? Je sais que les portes de la cour sont fermées, mais n'y a-t-il pas des fenêtres? Ne peuvent-ils enfoncer les portes, passer par le chemin de ronde?
Nathalie
Posté le 02/04/2023
Bonjour Mathilde Blue

J’aime bien la façon dont tu nous confies la vie d’Elaran, les raisons d’être du grand méchant, parce que personne ne naît méchant, parce qu’il y a toujours une bonne raison, parce que l’ennemi est stupide, il pense que l’ennemi, c’est nous, alors que c’est lui.

Ça, c’est faire preuve de courage, que de croire que sa « famille » jugera correctement Elaran…

Propositions de correction :

Il plaqua sur son ventre
→ Je ne comprends pas cette phrase. Il plaqua « sa main » sur son ventre ?
Mathilde Blue
Posté le 08/05/2023
Bonjour Nathalie,

Je voulais travailler sur les raisons qui l'ont poussé à devenir ce qu'il est aujourd'hui, ça me semblait important, surtout pour montrer la transmission de cet héritage toxique au possible.

Bien vu pour la coquille !
MrOriendo
Posté le 28/03/2023
Hello Mathilde !

Le voilà enfin, ce combat final tant attendu où Altaïs renverse son oncle.
Dans l'ensemble j'ai bien aimé ce chapitre, mais je l'ai traversé un peu avec une lecture à deux vitesses. Je m'explique.

D'un côté, il y a le combat présent entre Altaïs et Elaran. Super bien écrit, très vivant, l'action s'enchaîne, on frémit en le lisant. Les sortilèges sont super visuels, l'alternance feu et glace fonctionne bien, l'apparition des ailes enflammées au milieu d'une tempête de glace ça a vraiment l'air super stylé.

Et puis de l'autre, il y a cette plongée dans les souvenirs d'Elaran, comme un écho au flot des souvenirs d'Altaïs deux chapitres plus tôt. Je comprends totalement ce que tu as voulu faire ici, projeter le lecteur et ton héros dans les pensées de son oncle pour comprendre pourquoi il agit ainsi, pourquoi il éprouve tant de haine contre Altaïs et sa magie.
Cependant, si ce flot de souvenirs découpés en fragments était absolument incroyable et bouleversant dans le chap 28, ici il a plutôt eu l'effet inverse en me sortant de ma lecture. Je ne dis pas qu'il faut l'enlever ou que c'est une mauvaise idée, attention ! Mais je pense qu'il mérite peut-être d'être retravaillé pour aller davantage dans l'émotion, pour que les souvenirs d'Elaran soient clairs et concis. Ici, les scènes s'enchaînent et on comprend l'idée essentielle, la promesse faite à son grand-père, toussa toussa... Mais il y a aussi pas mal de flou et d'explications qui contrastent fortement avec la tension du combat qui se déroule dans la cour du palais.
Si ça fonctionnait aussi bien dans le chapitre 28, c'est parce que les souvenirs d'Altaïs étaient une énorme décharge d'émotion pure que tu nous balançais au visage, sans le moindre filtre. La plongée dans les souvenirs d'Elaran est moins dans l'émotion, il y a des passages confus et du coup, ça vient casser le rythme excellent du chapitre et du combat final.
Je vais essayer de décortiquer les différents fragments de ces souvenirs pour expliquer au mieux ce qui m'a plu et ce qui m'a dérangé.


"Sans doute est-ce lié à son jeune âge et à sa gentillesse, mais Eigil est l’une des seules personnes dont Elaran supporte la présence, à l’inverse de Thorvald qui le regarde le plus souvent avec condescendance en raison de son statut d’héritier du trône. Il se ravise pourtant ; il ne peut pas se permettre de perdre du temps avec des activités aussi futiles"
--> La comparaison avec Thorvald, l'explication du fait que c'est l'héritier du trône et que ça justifie son regard sur Elaran et donc le fait qu'il préfère Eigild, hmm... on comprend bien le message, mais ça fait un passage très explicatif où au final on a assez peu d'émotions. Ce serait plus efficace si tu nous montrait cette relation au lieu de l'expliquer : la scène pourrait débuter de la même façon avec Eigil qui vient demander à Elaran de l'écouter jouer de la harpe, Elaran sourit et accepte, il est content d'y aller, il pose un regard attendri sur son petit frère... et là, paf, Thorvald qui arrive et lui lance un regard hautain, lui ordonne sèchement de venir pour X raisons, Elaran qui s'écrase devant lui, qui se détourne d'Eigil à contrecoeur... ce serait plus vivant et plus parlant, qu'en penses-tu ?


"Elaran ne le méprise pas pourtant, mais à force de lui opposer des refus secs chaque fois que son frère cherchait sa présence, celui-ci a fini par renoncer… Et il ne partage pas la vision que possède leur grand-père, leurs divergences sont flagrantes. Quant au jeune homme qui se tient à ses côtés, Elaran ne peut s’empêcher d’envier cette liberté farouche qui brille dans ses yeux bleus."
--> Cette longue phrase explicative sur les divergences d'opinion entre Elaran et Eigil est-elle nécessaire ? Qu'apporte-t-elle concrètement ? Je veux dire, à ce stade on a bien compris que leurs personnalités sont très différentes, qu'Elaran l'aime mais qu'ils sont incompatibles. Un simple regard de travers, une ambiance un peu électrique au moment où ils se croisent suffirait à transmettre tout ça. Là, l'explication est lourde à digérer dans la lecture, elle casse encore une fois l'intensité dramatique du chapitre et fait retomber le soufflet de l'émotion.
Ah, et au passage quand je parlais de confusion : c'est le souvenir d'Elaran, il connait Evald. Altaïs connait Evald aussi. Alors pourquoi le décrire comme "le jeune homme blond qui l’accompagne de plus en plus souvent" puis "le jeune homme qui se tient à ses côtés" sans citer son nom ? Tu le donnes dans un autre souvenir, d'accord, mais ici pourquoi ne pas le donner également ? ça oblige le lecteur à faire l'effort de mémoire nécessaire pour comprendre, et même si c'est rien du tout, car ça se fait assez bien, ça te sort un peu de l'effet "lecture fluide et sans accroc". À la rigueur, si tu veux marquer le fait qu'Altaïs ne reconnait pas Evald tout de suite... décris-le, puis montre-nous qu'Altaïs comprend que c'est lui ? Tu le fais super bien pour Ellinor juste après !


"Elaran observe la jeune femme au bras d’Eigil. Ses longs cheveux d’un blond presque blanc dévalent son dos, ses yeux aussi clairs que le givre étincellent. Elle vient d’arriver du Nord pour épouser Eigil. Il a presque de la peine pour son frère, surtout au vu du caractère volcanique qu’il devine chez Ellinor, mais il perçoit également la complicité qui commence à naître entre eux."
--> Ça, c'est top. La description est super visuelle, on se l'imagine, on peut s'immerger très facilement dans ce fragment.

"Elaran n’éprouve pas la moindre émotion en apprenant la nouvelle. Eigil ne semble pas particulièrement triste lui non plus. Quant à Thorvald, nul doute qu’il se prépare déjà pour ce qui va suivre…
Leur père est mort au cours d’un accident de chasse."
--> Là pour le coup, c'est un peu court. On n'a pas vraiment de contexte, tu ne racontes pas comment il apprend la mort de son père. Sont-ils dans la même pièce, la salle du trône par exemple ? Qui leur apprend la nouvelle ? Comment réagissent physiquement Thorvald et Eigil ? Le souvenir est condensé à l'extrême, on a du mal à se projeter, à comprendre qu'on vient de plonger dans un autre fragment, et à peine lues ces trois lignes, on enchaîne avec la naissance...

"Il observe l’enfant… non, son fils, s’attarde sur ses petits poings qui s’agitent dans l’air. Il désirait seulement un héritier, mais pressent déjà que le nourrisson ne sera qu’une source de déception."
--> Là, je n'ai pas bien saisi le point de vue. On est plongés dans les souvenirs d'Elaran, donc quand il dit "l'enfant... non, son fils", c'est la naissance de Soren que tu racontes. Sauf que juste après, il y a un autre fragment qui parle de la naissance d'Altaïs, et du coup ça rend le tout confus. Quand je l'ai lu, je me suis même demandé si on n'avait pas basculé dans le point de vue d'Eigil avant de revenir à celui d'Elaran, mais "source de déception" indique le contraire et m'a finalement ramené vers Soren. Bref, il m'a fallu un petit moment pour comprendre que c'était un fragment très court suivi d'un autre un peu plus long et vivant (avec du dialogue), parlant de deux naissances différentes. Et forcément, comme je ne l'ai pas compris directement, ça m'a à nouveau sorti de ma lecture.

Une suggestion au passage pour créer du liant entre les fragments et rendre la lecture plus facile (à prendre ou à laisser bien sûr) :
pourquoi ne pas enchaîner dans l'ordre 1/ rencontre Eigil - Ellinor, 2/ naissance d'Altaïs, Elaran qui veut le tuer et 3/ naissance de Soren ?
Ça permettrait de faire un pont entre la rencontre des parents d'Altaïs et sa naissance, les deux s'enchaîneraient de manière logique, on comprendrait bien de quoi on parle... Et ensuite, basculer sur la naissance de Soren te permettrait même de mettre l'accent sur la déception d'Elaran, qui espère avoir un fils "bien mieux qu'Altaïs" dont on vient de voir la naissance juste avant... qu'en dis-tu ?
Quitte à décaler la mort du père d'Elaran pour la mettre avant ou après, afin de ne pas briser l'enchaînement de ces trois fragments qui iraient bien ensemble, je trouve.


"Il devait seulement se débarrasser de l’enfant, préserver l’héritage de sa famille en éliminant le plus grand danger qui les menace, respecter la promesse qu’il a faite à son grand-père avant sa mort."
Tout ce fragment sur la mort d'Eigil est plutôt bon, je trouve.
Peut-être pourrais-tu rajouter encore un peu d'émotion au moment où Elaran comprend qu'il a tué son frère (si au fond de lui, il l'aimait encore, ce que sa promesse d'épargner Altaïs semble montrer) ou au contraire nous montrer une réaction froide et implacable si tu veux lui donner une image de co**ard fini jusqu'au bout, du genre il retourne le corps de son frère du pied, le regarde avec dédain et le traite d'imbécile... que sais-je.
Mais là, ce passage que j'ai mis en avant est très explicatif, un simple "il ne voulait pas le tuer, il essayait juste de protéger sa famille" suffirait je pense. Ou remplace "protéger sa famille" par une évocation de la promesse du grand-père si tu veux faire une piqûre de rappel. Mais je pense que tu peux rendre ce passage encore un peu plus vivant/poignant.


"— Elaran !
Elaran se détourne de Soren, qui se recroqueville comme s’il espérait devenir transparent. Les contours de son corps se brouillent, tandis que son père toise Evald, qu’il n’a pas revu depuis la cérémonie funéraire d’Eigil quelques jours auparavant."
--> C'est un peu étrange de commencer ce fragment consacré au départ d'Evald en parlant de Soren. Ma suggestion : soit tu fais directement intervenir Evald et tu gardes juste la confrontation des deux pour que ce soit clair et limpide, soit (et c'est la meilleure option, je pense) tu justifies la présence de Soren en début de fragment en montrant clairement qu'Elaran est en train de le battre avant l'arrivée d'Evald (il pourrait lui donner un coup de ceinturon, par exemple ?). De cette façon, tu montres clairement au lecteur qu'Elaran battait aussi son fils de temps en temps, tu ajoutes du pathos, et tu installes une gradation dans les souvenirs quant à la personnalité d'Elaran, qui apparait d'abord en gamin un peu perdu et triste de perdre son grand-père, qui aime son petit frère mais le tue, déteste la magie et Altaïs, est déçu de son fils et devient progressivement le méchant qu'on connait.


--------------------------
Pfiuuu, pavé Cesar ! Désolé, ça en fait de la lecture !
Reste que tout ça est de l'ordre du détail, de petites retouches, de quelques ajustements à faire. Je le répète, dans l'ensemble le chapitre est super, le combat est vraiment intense et prenant, les descriptions de la magie sont belles, les fragments sont loin d'être mauvais ! Il faut juste un peu plus d'émotions dans ces souvenirs, revoir les 2 - 3 passages confus et peut-être les enchaîner différemment pour permettre au lecteur de se laisser porter plus facilement de l'un à l'autre ;)


Quelques remarques :

- "Le temps d’un instant, il revit le temps" --> répétition du temps

- "Il plaqua sur son ventre, mais la plaie n’était plus qu’une mince entaille." --> Il manque un mot au début, il plaqua ses mains ?

- Un battement.

Deux battements.

.

.

.

Trois battements.
--> Je ne pense pas que tu aies besoin de laisser tout cet espace pour ménager artificiellement un effet d'attente, les "..." suffisent.

- "L’air se refroidit autour d’eux, une épaisse couche de givre recouvrait toujours les pavés, grimpa vers le ciel pour former un mausolée de glace."
--> L'enchaînement passé simple - imparfait - passé simple sonne bizarrement dans cette phrase je trouve. En particulier recouvrait/grimpa.
Mathilde Blue
Posté le 29/03/2023
Hello Ori !

Je te remercie pour ce long commentaire ^^ Déjà, je suis heureuse que l’affrontement t’ait plu !

Pour ce qui concerne tout le passage avec les souvenirs d’Elaran, je vais essayer de répondre du mieux que je peux. Je voulais effectivement un effet miroir en terme de construction, dans une certaine mesure cependant puisque le format n’est pas le même. Ici, je voulais des bribes plus courtes, et surtout je ne cherchais pas forcément de l’émotion en premier lieu. Je m’explique, à mes yeux, Elaran reste quoi qu’il fasse ou ait vécu le bourreau d’Altaïs. Je voulais qu’Altaïs (et par extension les lecteurs) puisse comprendre ses raisons, mais je ne cherchais pas forcément à susciter de l’empathie, d’où cet aspect plus factuel. Cependant, j’entends tout à fait que si certaines choses sont confuses ou trop didactiques, il faut que je les retravaille ^^

« Ce serait plus efficace si tu nous montrait cette relation au lieu de l'expliquer : la scène pourrait débuter de la même façon avec Eigil qui vient demander à Elaran de l'écouter jouer de la harpe, Elaran sourit et accepte, il est content d'y aller, il pose un regard attendri sur son petit frère... et là, paf, Thorvald qui arrive et lui lance un regard hautain, lui ordonne sèchement de venir pour X raisons, Elaran qui s'écrase devant lui, qui se détourne d'Eigil à contrecoeur.. »
=> Je vois tout à fait l’idée, mais dans ce cas le refus ne viendrait pas directement d’Elaran donc le développement ne serait pas le même sur la relation entre Elaran et Eigil ! Mais je vais voir comment rendre le passage plus vivant et moins démonstratif !

« Là, l'explication est lourde à digérer dans la lecture, elle casse encore une fois l'intensité dramatique du chapitre et fait retomber le soufflet de l'émotion. »
=> C’est noté, j’élaguerai pour alléger ce passage afin qu’il soit plus naturel !

« Ça, c'est top. La description est super visuelle, on se l'imagine, on peut s'immerger très facilement dans ce fragment. »
=> J’aime beaucoup Ellinor qu’on ne voit littéralement que trois lignes x) (je n’ai pas rejeté l’hypothèse de faire des chapitres bonus sur cette génération, ahem)

« Là pour le coup, c'est un peu court. On n'a pas vraiment de contexte, tu ne racontes pas comment il apprend la mort de son père. Sont-ils dans la même pièce, la salle du trône par exemple ? Qui leur apprend la nouvelle ? Comment réagissent physiquement Thorvald et Eigil ? Le souvenir est condensé à l'extrême, on a du mal à se projeter, à comprendre qu'on vient de plonger dans un autre fragment, et à peine lues ces trois lignes, on enchaîne avec la naissance… »
=> C’est noté ! Je développerai davantage ^^

« Là, je n'ai pas bien saisi le point de vue. On est plongés dans les souvenirs d'Elaran, donc quand il dit "l'enfant... non, son fils", c'est la naissance de Soren que tu racontes. »
=> Oui c’est bien la naissance de Soren, mais je me demandais si le souvenir en soi était vraiment pertinent puisque ça ne s’attache pas directement aux raisons qui ont poussé Elaran à agir ainsi… Il faudrait que je creuse cette question.
En revanche, je ne pourrai pas basculer la naissance de Soren après celle d’Altaïs parce qu’il est plus âgé, je pense que ça pourrait être dérangeant de briser la chronologie, ou alors ce serait un souvenir de Soren enfant plutôt que sa naissance ! Et pour la mort du père d’Elaran, je peux à la rigueur plus facilement le déplacer.

« Tout ce fragment sur la mort d'Eigil est plutôt bon, je trouve.
Peut-être pourrais-tu rajouter encore un peu d'émotion au moment où Elaran comprend qu'il a tué son frère »
=> C’est noté, j’essaierai de rajouter une phrase ou deux en ce sens :)

« C'est un peu étrange de commencer ce fragment consacré au départ d'Evald en parlant de Soren. »
=> C’est noté pour tes deux suggestions ! Je verrai ce qui fonctionne le mieux à l’écriture !

Merci beaucoup pour tous ces détails, je vais me pencher rapidement sur la question ! :D
MrOriendo
Posté le 29/03/2023
Hello Mathilde !

Content si mes quelques suggestions ont pu t'aider.
Je comprends ton point de vue et ton choix, effectivement si tu souhaites simplement détailler les raisons d'Elaran sans apporter d'émotion dans cette scène, ça se justifie totalement aussi (et c'est ton roman, après tout :p).
Dans ce cas, je pense qu'il faut d'autant plus faire quelques corrections sur certains des points évoqués pour améliorer la fluidité entre les fragments, éviter les explications longues ou confuses en mode "tell" et renforcer l'immersion, pour que ce (très) long passage de souvenirs soit vivant, fluide et agréable à lire.
Après encore une fois, à toi de faire tes choix, je te donne juste mon ressenti perso à la lecture ^^

- "Oui c’est bien la naissance de Soren, mais je me demandais si le souvenir en soi était vraiment pertinent"
--> Je le trouve super pertinent dans la trame des souvenirs, non pas pour expliquer les motivations d'Elaran mais pour montrer son évolution. Tu as // peut vraiment obtenir un double effet super intéressant avec ces fragments : 1/ montrer la justification à la méchanceté d'Elaran (ça, c'est ton objectif) et 2/, montrer l'évolution du personnage d'un point de vue psychologique, faire en sorte qu'au fur et à mesure des fragments il y ait une gradation, qu'on comprenne vraiment qu'il a empilé les déceptions et les échecs, que sa colère et son ressentiment se sont accumulés à chaque fois, jusqu'à en arriver là.
Dans ce deuxième point, je trouve que la réplique ou tu expliques qu'il pressent que son fils sera une déception, un nouvel échec... ça a un poids énorme.
Et c'est pour ça que je suggérais l'inversion, car elle aurait encore renforcé cette déception par effet miroir. Après, je comprends en effet que si ça brise la chronologie, ce n'est pas top comme idée x)
Mathilde Blue
Posté le 30/03/2023
Hello Ori !

C'est bien noté, je vais reprendre ce passage pour le fluidifier ! Et pareil pour le passage avec la naissance de Soren, je vais le garder et essayer de le développer un peu pour que ce soit plus clair :)

Merci beaucoup pour ce retour, il me sera très utile !
Feydra
Posté le 27/03/2023
Ce combat est magistralement raconté ! Les actions, les gestes, les paroles et les émotions s'enchainent et s'entremêlent, comme un ouragan. Au milieu de tout cela les pensées d'Altaïs (ou peut-être de ses ancêtres) résonnent comme une mélopée.
La magie d'Altaïs est puissante et tu la décris vraiment très bien, c'est très visuel. J'aime aussi beaucoup le fait qu'il ait besoin de celle d'Alexander pour le vaincre.
Tous tes derniers chapitres sont très forts émotionnellement. Je n'ai pas pu m'arrêter de lire et je suis revenu ensuite déposer mes commentaires.
J'aurais aimé en savoir plus sur ses ancêtres et sur leur lien avec lui, qui défie le temps et la mort. 😊
Mathilde Blue
Posté le 28/03/2023
Coucou !

Ça me touche beaucoup que tu aies aimé ce combat, il m'a donné du fil à retordre mais c'était vraiment l'aboutissement des différentes trajectoires des personnages ! Et ça me semblait évident qu'Altaïs aurait besoin d'Alexander (ça a été peu probant quand il pensait pouvoir agir seul, ahem).

C'est noté pour ta remarque sur le fait que tu aurais en savoir plus sur les ancêtres, j'essaierai de caler quelques phrases pour apporter des précisions !

Merci beaucoup pour tes compliments en tout cas, ils me font chaud au coeur <3
espritdepapier
Posté le 26/03/2023
Hey !
Yeah, enfin, le méchant ne gagne pas (encore ?) !
Pour Altaïs, hip hip hip !
Alex est adorable, comme d'hab, c'est mon chouchou, c'est le meilleur ♥
Elaran a eu une vie de merde (pas de comparaison avec Altaïs, mais quand même). Les trauma ne justifient pas de devenir une très mauvaise personne, mais ça aide pas. N'empêche, Altaïs a du cran de combattre ses ombres et d'oser réclamer justice et non vengeance.
Dieu que j'aime ton histoire !
Mathilde Blue
Posté le 28/03/2023
Heureusement qu'Alex est là depuis le début clairement, sinon Altaïs ne serait pour sa part plus là depuis longtemps x)

Elaran a eu une sale vie aussi, mais ça ne justifie rien non, ça explique seulement comme il en est lui-même arrivé là... Mais en tout cas, Altaïs évolue vraiment avec cette prise de conscience à la fin en délaissant son envie de vengeance pour réclamer justice <3
espritdepapier
Posté le 30/03/2023
Je le répète depuis 30 chapitres : ♥ Alex ♥
Puis ♥ Altaïs ♥ aussi hein, mais y a du boulot encore pour aller mieux ♥
Mathilde Blue
Posté le 30/03/2023
Mais ils pourront aller de l'avant ensemble <3
Flammy
Posté le 18/03/2023
Coucou !

Mince, zut, pourquoi Elaran il a pas été plus pertinent en égorgeant Altaïs ou en plantant la lame directement dans son coeur ? :'( Il avait pas fait une telle erreur de débutant avec Nils. Et voilà comment les meilleurs héros échouent juste avant la ligne d'arrivée. Enfin bon, soyons honnête, même en tuant Altaïs, sa situation était compliquée vu que pas mal de monde allait savoir que c'était lui le régicide, ça fait beaucoup de ménage à faire x) Mais en même temps, il aurait vraiment été très dur à arrêter, tout le paradoxe du truc x)

Bon, Alex, il soigne pas si bien que ça, sauf quand on touche Altaïs et qu'il ramène un mort à la vie ='D J'ai trouvé toute la scène très touchante, Altaïs qui fait juste ses adieux, et Alex qui refuse d'abandonner. Attention, futur stalker de qualité qui voudra jamais laisser partir la pauvre choupette qui sera prisonnière d'Alex :'( Tout se passe décidément si mal dans cette fin... Enfin bon, Alex qui soigne et détruit le décor, ça risque de couter cher, et heureusement que ce sont les pavés qu'il a détruit et pas les os de pauvre choupette ='D Pour le coup, après, Alex est pas plus vaillant que pendant la première phase du combat, mais Elaran n'a même pas le temps de penser peut-être à l'attaquer ^^' En même temps, il essayait, je pense qu'Altaïs aurait peut-être moins réussi à se maîtriser sur la fin ^^'

Et tout cette deuxième phase du combat est très impressionnante, on sent qu'Altaïs a une maîtrise parfaite de sa magie et qu'il faut clairement pas le faire chier et que certes, Elaran a prouvé qu'il était bon, mais une fois qu'il n'y a plus la peur, il peut juste rien faire face à Altaïs x) Certes, il est protégé par la magie d'Alex, mais même sans ça ça donne l'impression qu'il peut violemment le déboiter sans souci ^^'

Bon, et les souvenirs d'Elaran, clairement, sa famille aurait été moins toxique, ça aurait été mieux pour tout le monde, même pour lui xD J'dis pas que ça aurait été un chic type, mais être le père qui est un connard fini et le grand père qui profite de la fragilité de son petit fils pour le manipuler, c'est le fun tiens. Après, est-ce que papy s'attendait à ce qu'un jour Elaran tue son frère pour divergence d'opinion ? Je ne pense pas ='D Mais bon, quand on élève un gamin pour le formater, faut pas s'étonner que ça fasse n'importe quoi ensuite.

Eigil avait effectivement l'air beaucoup trop chou pour ce monde, le genre à faire tomber n'importe qui sous son charme. Parce que bon, mine de rien, même si ça se voyait pas, il avait réussi aussi avec son frère x) Mais bon, clairement, la magie a pas été très sympa avec lui de lui filer comme enfant l'élu de la magie, parce que bon, ça lui annonçait une belle vie de merde ^^'

Ah et juste, j'aime beaucoup cette phrase "Quant à l’enfant, Elaran l’épargnera pour respecter la promesse faite à Eigil avant de mourir, le brisera pour respecter celle faite à son grand-père, le haïra pour tout ce qu’il représente." qui résume bien beaucoup de contradiction d'Elaran dans ses interactions avec Altaïs x)

Et sinon, j'aime énormément le fait qu'Altaïs ait suffisamment progressé pour se rendre compte que tuer Elaran, c'est pas forcément la chose la plus pertinente à faire pour lui et qu'obtenir justice de manière officielle, c'est bien <3 Bon, on se doute que le procès va être particulièrement expéditif, mais quand même, il a pas à plus se salir les mains quoi ^^ Je suis si fière de ma petite choupette <3
Mathilde Blue
Posté le 20/03/2023
Coucou !

« Mince, zut, pourquoi Elaran il a pas été plus pertinent en égorgeant Altaïs ou en plantant la lame directement dans son coeur ? :’( »
=> Tu es un monstre.

Bon, c’est vrai que même s’il avait tué Altaïs il aurait ensuite dû mettre tout le monde au pas et ça aurait été un chouïa compliqué (mais pas impossible) x)

Je suis heureuse que la scène t’ait émue <3 Comme quoi, l’amour ça fait des miracles :p Alexander s’en est quand même bien sorti tout au long du roman pour soigner les 40000 blessures d’Altaïs, c’était un peu l’apothéose dans ce chapitre ^^ Après le contrecoup est super violent pour lui vu qu’il donne à Altaïs quasiment toute son énergie pour le maintenir en vie ^^’ Et oui Elaran a été malin en ne s’en prenant pas à Alex cette fois-ci, Altaïs aurait complètement vrillé x)

« Attention, futur stalker de qualité qui voudra jamais laisser partir la pauvre choupette qui sera prisonnière d'Alex :'( Tout se passe décidément si mal dans cette fin… »
=> T’es horrible.

« Enfin bon, Alex qui soigne et détruit le décor, ça risque de couter cher »
=> Le petit plaisir coupable au passage xD

Et ouiiiiii, Altaïs parvient enfin à prendre le dessus et à affirmer sa maîtrise de sa magie ! Reste plus que envoyer Elaran et les traumatismes dans les orties. Et oui il est protégé par la magie d’Alex, mais différemment, cette fois elle joue plus le rôle de guide pour l’aider à se protéger lui-même !

Grosse ambiance dans la famille… Ouais sans doute qu’avec un héritage familial moins toxique les choses auraient moins merdé (un peu quand même, mais moins). Elaran est un connard, mais il a été éduqué par des personnes qui ne valaient pas mieux… Forcément ça ne pouvait que mal se passer x) Dire qu’Eigil était le seul à relever le niveau, il a tellement pas eu la vie qu’il méritait, et Altaïs aurait tellement dû être élevé par ses parents…

Et oui c’était tellement important qu’Altaïs ait cette prise de conscience à la fin <3 Son évolution est tellement énorme <3

Merci pour ton commentaire Flammouille <3
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