Chapitre 30 : Quelle merveilleuse journée pour trépasser !

Par Elly
Notes de l’auteur : Bonjour ! Merci à tous ceux qui prennent le temps de lire et de commenter mon histoire ! Je ne vous remercierai jamais assez !
Bonne lecture :)

 

  —  Regardez comme ils sont heureux… C’est écœurant.

Assis autour d’une table pour le petit-déjeuner, le regard des trois magériens suivit celui d’Eris fixé sur une des tables un peu plus loin. La salle à manger était pleine à craquer, fourmillante d’élèves déjà débordants d’énergie alors que la matinée avait à peine débuté. Thalion ne comprenait pas comment des gens pouvaient discuter si vivement entre eux alors que le soleil commençait tout juste à se lever. Néanmoins, il avait appris à supporter cette agitation excessive et s’était habitué à ce brouhaha mêlé de cris, de rires et de voix enjouées. Outre cette effervescence, une odeur de pain grillé et de pancakes bien cuits provenant des assiettes fumantes se diffusaient dans la pièce, et pour compenser l’absence de lumière du jour à travers les grandes fenêtres, les feuilles d’agapès aux murs rayonnaient.

Son regard se fraya un chemin entre les élèves gesticulants pour tomber sur l’objet du dégoût d’Eris. Roxanne et Camille, le nouveau couple phare de l’académie. Les deux tourtereaux roucoulaient ensemble en compagnie de leurs amis respectifs qui posaient des yeux envieux sur eux. En voyant le sourire béat de Camille qui buvait les paroles de sa copine comme si c’était du nectar divin, Thalion ricana. L’amour avait le don de rendre stupide. Mais un Camille énamouré qui s’enfuyait le soir pour rejoindre Roxanne à la Cabane valait mieux que de l’avoir sur le dos.

  —  T’as juste la rage d’avoir été reje… Aïe !

Une ribambelle d’injures démangea la langue de Thalion pendant que la douleur se répandait le long de sa jambe avant. Eris venait de lui donner un coup de pied sous la table, et elle n’y était pas allée de main morte. D’après le regard noir dont elle le gratifiait, elle n’avait toujours pas digéré la conversation avec M. Bobignon, hier soir.

  —  Tout ça, c’est de ta faute, cracha-t-elle avec hargne.

  —  Il fallait bien faire diversion !

  —  Au moins, maintenant, tu es fixée… ajouta Nohan et son positivisme à tout épreuve.

  —  Vous ne comprenez pas ! gémit-elle en tapant sa main contre la table. Mon cœur est brisé ! Jamais je ne m’en remettrai…

Thalion observa avec indifférence la jeune fille qui faisait mine d’essuyer ses larmes invisibles en soupirant. Il ne remettait pas en cause sa douleur, simplement, il connaissait son amie qui avait tendance à dramatiser. D’ailleurs, quand elle souffrait vraiment, elle préférait le cacher, comme avec ses problèmes familiaux.

  —  Je ne comprends même pas pourquoi toutes les filles le bouffent du regard.

  —  C’est sûr que tu ne risques pas de comprendre. Contrairement à toi, il est tellement… élégant ! Envoûtant ! Pas vrai, Cally ?

  —  C’est vrai qu’il a un certain charisme…

Thalion écouta d’une oreille distraite l’éloge des filles sur leur professeur d’alchimie. Pendant qu’il mangeait ses œufs brouillés, il fit le point sur la potion d’éveil. Les deux magériennes avaient réussi à obtenir les larmes de fantôme ainsi que la pierre d’outre-tombe, et la plume de smurgh avait été récupérée hier. C’était les trois ingrédients les plus difficiles à trouver. La prochaine étape était la sortie dans la Forêt Perdue. Le professeur de faune et flore magique les y emmenait à chaque saison, mais les ingrédients qui l’intéressaient ne poussaient qu’au printemps. Attendre le mois d’avril était une véritable torture, l’impatience lui grignotait les entrailles. Mais après ça, la potion serait complète. Thalion en voyait enfin le bout.

Penser à la potion lui rappela qu’il devait avaler une gorgée de la mixture préparée par Mme Delacroix. Elle lui donnait des décoctions avec une formule basique, c’est-à-dire des herbes mélangées avec des pierres précieuses, sans résultats concluants. Les seuls effets avaient été de le faire dormir ou de le détendre, mais ses migraines persistaient avec la même intensité.

Thalion sortit la fiole de son sac et observa le liquide brun pailleté d’or qu’elle contenait. Il continuait de les boire car Mame Delacroix se donnait du mal pour les préparer et Berry croyait au projet. Si Thalion songeait à utiliser les philtres de l’infirmière comme excuse pour expliquer la soudaine disparition de ses migraines après la potion d’éveil, Eris s’obstinait à croire qu’il avait intérêt à arrêter. Sa bouche pincée lorsqu’il porta la fiole à sa bouche lui signifiait clairement ce qu’elle en pensait, mais ils s’étaient disputés trop de fois pour que ça vaille le coup de remettre le sujet sur le tapis.

En l’observant boire, Cally remarqua la bague argentée qu’il portait à son majeur.

  —  Corvus, Nohan. Je n’avais pas remarqué mais vos bagues sont assorties, non ? Elles se ressemblent.

Thalion se figea alors que son ami confirma en lui expliquant d’où elles venaient, le sourire aux lèvres. Il soupira en rangeant la fiole dans son sac, se doutant de ce qui allait suivre. Les yeux rieurs d’Eris lui confirmèrent ses craintes.

  —  Comme c’est mignon, se moqua-t-elle.

  —  C’est juste un pari… se justifia Thalion en grommelant alors que son ami se retenait de rire.

  —  J’ai déjà vu des bagues similaires dans un de mes livres. Mais impossible de me rappeler du nom… marmonna Cally, pensive. Tu les as achetés où ?

  —  En fait, je les ai volés… avoua Thalion.

  —  Quoi ? s’offusqua Nohan,

Thalion eut le plus grand mal à ne pas s’esclaffer devant sa mine abasourdie. Il se doutait que son ami n’apprécierait pas de découvrir leur provenance illégale.

  —  Tu les as volés ?! répéta-t-il comme s’il n’en croyait pas ses oreilles.

  —  Oui. Au club des objets magiques.

  —  C’est si facile que ça, de voler ? l’interrogea Eris, curieuse.

  —  Plutôt, oui. Camille et moi, on s’amuse parfois à…

  —  Corvus, gronda Nohan d’un air mécontent.

Le magérien secouait la tête, comme une maman désespérée par l’attitude de son fils. Thalion se mordit la lèvre pour s’empêcher de sourire, mais c’était peine perdue. Son air amusé agaça encore plus Nohan dont le regard azurin s’ombragea.

  —  Je ne me suis pas fait prendre, c’est le principal !  Et puis, ta bague, je l’ai obtenue contre mon gré. Tu peux la porter la conscience tranquille.

  —  Tu es un vrai voleur !

  —  Je n’ai jamais prétendu être un saint.

  —  Ouais. Tu es Corvus, quoi, conclut Eris en se servant du chocolat chaud.

Étonnamment, Thalion tiqua en entendant ces mots.

Ce qu’Eris venait de dire n’était pas faux. À l’académie, il était Corvus. Celui qui se fichait de ce qu’on pensait de lui, qui ne se préoccupait que de lui et qui causerait leur perte à tous. Thalion l’avait compris et ne faisait rien pour leur faire changer d’avis. Pour autant, des gens avaient réussi à passer outre cette image de lui. Ils s’étaient intégrés dans sa vie comme les pièces manquantes d’un puzzle. Sans que le magérien s’en aperçoive, ce n’était plus Corvus qu’ils avaient en face d’eux, mais Thalion. Personne ne l’appelait par son véritable prénom car personne n’avait cherché plus loin que Corvus. Jusqu’à maintenant. Quel sens cela avait-il qu’ils continuent à le surnommer ainsi ?

  —  Corvus ?

Il reporta son attention sur Nohan. Ce dernier le fixait avec un brin d’inquiétude dans le regard. Thalion préférait quand ses yeux bleus brillaient de malice.

  —  Quoi ? croassa-t-il d’une voix râpeuse.

  —  Ça fait cinq minutes que tu lorgnes tes œufs brouillés sans y toucher. Qu’est ce qui te tracasse ?

Trois paires d’yeux étaient rivés sur lui en attendant patiemment qu’il se décide à parler. Du bout de sa fourchette, il tritura son repas. Sa décision était prise. Ils méritaient de pouvoir faire une chose aussi simple que de l’appeler par son nom. Ils en savaient bien plus sur lui que n’importe qui d’autre ici, sauf son prénom. C’en était ridicule.

Pourtant, l’idée de leur annoncer lui nouait l’estomac. Une espèce d’angoisse faisait tambouriner son cœur dans sa poitrine. Thalion avait envie de se gifler. Il ne s’apprêtait pas non plus à leur demander de sacrifier leur vie pour lui. Simplement de l’appeler par son prénom. Rien de plus.

Il soupira en reposant sa fourchette.

  —  J’y songe depuis un moment…

  —  Tu as décidé de devenir aimable ? plaisanta Eris pour détendre l’atmosphère étrangement solennel, mais il l’ignora.

  —  Vous… vous pouvez m’appeler par mon prénom, vous savez ?

Un silence suivit sa déclaration. Ils échangèrent un regard perplexe, et l’angoisse de Thalion s’amplifia. Il essuya ses mains moites sur son pantalon en déglutissant, attendant une réponse. Nohan fut le premier à prendre la parole, comme s’il n’était pas sûr d’avoir bien compris.

  —  Tu veux dire… ton vrai prénom ?

  —  Oui, mon vrai prénom, s’agaça-t-il alors que son embarras devenait insoutenable. Ce n’est qu’un détail, je sais. Et vous n’êtes pas obligés. C’est juste… un peu plus honnête envers vous.

  —  Même moi ? demanda Cally d’une voix incertaine.

Il acquiesça. Nohan et Eris était plus proche de lui que Calysse, mais cette dernière avait affronté un dragon avec eux, l’aidait pour la potion et ça faisait plusieurs mois qu’elle traînait dans leur groupe. Qu’elle l’appelle par son prénom ne le dérangeait pas tant que ça, au final.

Un éclat de rire de la part d’Eris retentit.

  —  C’est pour ça que tu te prenais la tête ? C’est adorable !

  —  Eris ! gronda Thalion, peu d’humeur à se faire charrier.

  —  Quoi ? Je ne me moque pas, je suis ravie d’avoir acquis le droit de t’appeler par ton prénom après six mois d’amitié.

  —  Argh… dis comme ça…

  —  Ne l’écoute pas, Corvus. On sait que ce n’est pas facile pour toi, et on est heureux que tu aies assez confiance en nous pour ça, soutint Nohan en souriant.

  —  Alors pourquoi tu m’appelles encore Corvus ? râla-t-il.

Certes, il leur avait donné le choix, mais il espérait malgré tout qu’ils le fassent.

  —  Eh bien…

  —  Parce que tu ne nous l’as jamais dit, idiot ! répondit Eris.

Aucun des trois magériens ne parvinrent à se retenir de rigoler pendant que Thalion hésitait entre se noyer dans le bassin des offrandes ou retourner se coucher dans la chambre.

Effectivement, il ne leur avait jamais communiqué son véritable prénom. Autrefois, les magériens ne confiaient leurs prénoms qu’aux gens dignes de confiance pour se protéger de certains maléfices. Depuis, la tradition s’était perdue et on donnait l’identité complète lors des présentations, comme toute personne polie. En revanche, à l’académie, des traces de cette époque subsistaient. Par exemple, en règle générale, les professeurs n’utilisaient que leurs noms, même pour l’appelle. De ce fait, ses amis n’avaient jamais entendu que son nom et son surnom. Il semblerait que le stress lui avait fait oublier un détail aussi évident.

Thalion se racla la gorge pour masquer sa gêne avant de reprendre d’un ton aussi détaché que possible. Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’il exposait son prénom au jugement des autres, n’est-ce-pas ?

  —  Thalion. Je m’appelle Thalion.

Cette révélation pourtant banale coupa court à leur amusement. Ses amis le dévisageaient en silence. Le magérien s’agita sur sa chaise, mal à l’aise.

  —  Quoi ? Vous trouvez mon prénom moche ? Qu’il ne me correspond pas ?

  —  Non, pas du tout… bafouilla Nohan. Au contraire, c’est…

  —  Un beau prénom, le complimenta Cally, ce qui l’étonnait venant de sa part.

  —  Presque trop beau pour toi, acheva Eris.

  —  Ça te tuerait de me faire un compliment ?

  —  Je ne voudrais pas que ton égo triple de volume, Thalion, ajouta-t-elle en souriant.

Et sans trop savoir pourquoi, le maudit sourit aussi. Entendre son prénom d’une autre voix que celle de Berry était étrange, mais pas désagréable. Sauf quand cette voix appartenait à celle de ton détestable colocataire de chambre.

  —  Thalion ? C’est donc ça, ton vrai prénom ? Ça ne va pas à un danger comme toi.

Le groupe se tourna vers Camille qui avait entendu la fin de la conversation en quittant sa table avec Roxanne pour aller sacrifier une part de ses pancakes dans le bassin des offrandes. Ses provocations n’avaient pas manqué à Thalion. Il avait envie de l’étouffer dans sa bêtise et de se nettoyer les oreilles au savon.

  —  Pareil pour toi. Tes parents auraient dû t’appeler face-de-troll.

Sa réplique fit son effet et les tables autour d’eux s’extasièrent, ravies d’avoir un peu de distraction. Camille grinça des dents pendant que Thalion affichait un air goguenard. Il aurait mieux fait de continuer de l’ignorer comme il l’avait fait ces dernières semaines et de rester obnubilé par Roxanne. Celle-ci vint à sa rescousse.

  —  Au moins, ses parents sont en vie. On ne peut pas en dire autant des tiens.

Thalion se leva si brusquement que la table trembla et sa chaise bascula en arrière, s’écrasant au sol dans un bruit mat. Les bravades puériles, c’était marrant, mais s’en prendre à ses parents, c’était dépassé les limites. Camille s’était déporté devant Roxanne dans l’optique de faire barrage entre lui et sa petite amie.

  —  Tu crois que c’est tes un mètre cinquante qui vont m’empêcher de t’enjamber ? cracha Thalion en s’approchant de lui, les poings serrés et les narines dilatés.

Camille ne recula pas devant son air furieux. Pire que ça, son regard le défiait de faire le moindre pas vers elle. Thalion en frémissait de rage. Il sentit la main de Nohan se poser sur son épaule pour l’inciter à retourner s’assoir, ce qu’il ne fit pas. L’envie d’écraser son poing dans son visage le démangeait. Une légère douleur s’empara de sa tête, sans doute à cause de la magie qu’il mobilisait involontairement.

  —  J’ai dit quelque chose qui ne fallait pas, Thalion ? reprit Roxanne qui n’en avait pas fait suffisamment à son goût.

  —  La ferme, le rat d’égout, intervint Eris avant qu’il n’ait pu répliquer quoi que ce soit. Tu salies son prénom avec ta langue de vipère.

Roxanne se tourna vers elle, l’air scandalisé. Eris n’avait pas bougé de sa chaise et la fixait sans sourciller, les babines retroussées. Roxanne finit par dévoiler un sourire moqueur qui ressemblait énormément à celui de Camille, d’ailleurs. On pouvait au moins accorder que les deux tourtereaux s’étaient bien trouvés. Les magériennes semblaient amusées par leurs propres provocations, mais Thalion était trop remonté devant l’air insolent de Camille pour se soucier d’elles. Nohan et Cally ne savaient plus quoi faire pour calmer les tensions.

Trop préoccupé par son duel de regard avec Camille, Thalion ne réalisa pas que le silence avait remplacé le brouhaha, et que tous les élèves ne rataient pas une miette du spectacle. Il savait qu’il ferait mieux de retourner s’assoir et de se calmer pour ne pas voir les Ombres rappliquer, mais l’envie d’en découdre était plus forte. Mais, en dehors du fait qu’attaquer en premier devant autant de témoins lui coûterait cher, il ne pouvait pas se permettre de retourner dans le bureau de Mme Luciphella. Il avait trop à perdre, et Camille comptait bien en profiter.

  —  Baisse les yeux au lieu de me fixer comme ça, Corvus. Je ne voudrais pas que tu tombes amoureux de moi.

Thalion plissa des yeux, sans pour autant détourner le regard.

  —  C’est gentil de t’inquiéter, mais ça ne risque pas d’arriver. J’ai de bien meilleur goût que ça en matière d’hommes.

Les spectateurs autour d’eux s’excitèrent de plus belle. Thalion ne saurait dire si c’était à cause de sa répartie ou de son aveu partiel sur ses attirances, mais peu importait les conclusions qu’ils pouvaient en tirer. Il assumait, et chaque occasion pour clouer le bec de Camille était bonne à prendre, surtout avec ses répliques homophobes. Mais le magérien était déterminé à le faire enrager devant tous les élèves, à croire que l’embêter lui avait manqué.

  —  Tu préfères ceux avec une gueule d’ange. Comme Nohan, pas vrai ?

Thalion se félicita de ne pas avoir étranglé le jeune homme sur le champ et de garder le silence. Malgré la fureur qui faisait bouillir son sang, il resta immobile, les épaules tendues, en attendant d’avoir retrouvé son sang-froid pour riposter. Le contrôle dont il faisait preuve le surprenait lui-même. Il se réjouit d’avoir retenu la leçon au club de duels en voyant la mine courroucée de Camille. Lui qui espérait le rendre furibond, le voilà bien déçu.

  —  Tu ne nies même pas. Vous êtes en couple, c’est ça ? Vous portez des bagues assorties, c’est tellement...

  —  Tu es bien observateur, intervint Nohan à la surprise générale. Je trouve que tu fais une drôle de fixette sur nous. Tu es jaloux ?

La mâchoire de Camille se disloqua et Thalion dévisagea son ami comme si un extra-terrestre venait de surgir face à lui. Le public s’agita, chacun y allant de son commentaire plus ou moins sympathique. Outre le fait que sa réplique avait fait mouche, il était rare de voir Nohan riposter aussi frontalement, devant autant de gens.

  —  Sûrement pas ! Je ne suis pas… Je suis hétéro !

  —  Et nous sommes ravie de le savoir, dit Mme Luciphella avec ironie en surgissant dans la salle.

Sa présence était si écrasante que la salle entière se mura dans le silence. La proviseure adjointe s’avança jusqu’à eux, ses talons claquant contre le sol, et les mains jointes derrière son dos. Son expression froide fit frissonner Thalion, mais le pire était la pointe de déception dans ses yeux bleus qui lui tordit l’estomac.

  —  Je trouvais étrange de ne pas entendre de chahut depuis notre table dans la salle d’à côté, alors que d’ordinaire, le vacarme nous sert de bruit de fond. Enfin de compte, c’est parce que vous vous donniez de nouveau en spectacle devant toute l’école. Je ne devrais même pas être étonnée. Jouer les troubadours et amuser la galerie vous plaît tant que ça ?

Camille et Thalion fixèrent leurs chaussures sans oser croiser son regard. Se faire remonter les bretelles devant tout le monde provoquait un sentiment de solitude atroce. Thalion pouvait sentir l’ensemble des paires d’yeux posées sur eux qui suivaient la scène avec un mélange de pitié et de satisfaction. Personne n’aimerait être à leur place.

  —  La journée vient à peine de commencer et vous ne trouvez rien de mieux à faire que de vous comporter comme des enfants immatures. C’est désolant. Vous n’avez pas retenu la leçon avec les picolatons ? Je dois me montrer plus sévère ?

Les deux magériens secouèrent vivement la tête. Aucun d’eux ne prononça le moindre mot, même pour plaider leur cause, de peur d’aggraver leur situation. Leurs amis jugèrent aussi que c’était la meilleure chose à faire.

  —  J’attends de vous que vous vous comportiez comme des jeunes magériens responsables. Si vous n’y arrivez pas, vous n’avez pas votre place à l’académie. La prochaine fois que je vous y reprends, vous ne passerez pas par mon bureau, mais par la porte de l’école. Tous les deux.

Elle garda le silence pendant plusieurs secondes, le temps que ses menaces s’imprègnent dans leurs esprits. Thalion s’était statufié. Voilà. Il se trouvait là où il ne voulait pas être : devant la ligne rouge. Au moindre faux pas, il la franchirait, et se serait game over pour lui.

  —  Retournez à votre table. Si j’entends le moindre propos discriminant, je mets en retenu tous ceux ici présent. Compris ?

Ils acquiescèrent et s’empressèrent d’obéir. Mme Luciphella quitta la salle, laissant derrière elle un silence macabre. Son intervention avait refroidi tout le monde. Il fallut attendre un moment avant que des murmures parcourent les tables et que les discussions reprennent. Alors que Roxanne tentait d’apaiser les envies de meurtre de son petit ami, Thalion, lui, avait le cœur qui battait à la chamade après ce coup de pression. L’avertissement de la proviseure adjointe lui avait coupé l’appétit. Heureusement, Eris n’était pas du genre à se laisser abattre.

  —  Vous avez vu la tête qu’il a fait après la réplique de Nohan ? Soyons honnête, c’était hilarant ! Je ne m’attendais pas à ça venant de toi ! s’esclaffa-t-elle en tapant le dos du magérien.

  —  C’est vrai. Je ne pensais pas que tu interviendrais, reconnut Thalion.

Nohan détourna le regard en se grattant la nuque, l’air embarrassé.

  —  Je… Il m’a un peu énervé. Et j’en avais marre d’être utilisé contre toi. Désolé…

  —  Oublie tout de suite les excuses, c’était bien envoyé.

Eris embêta gentiment Nohan sur son élan de courage jusqu’à ce qu’il rougisse. Les rires résonnaient comme une douce mélodie aux oreilles de Thalion. Il s’était préparé à répondre à leurs questions concernant son orientation sexuelle, mais leur indifférence était la meilleure des réponses. Pour eux, qu’il aime les hommes ou les femmes n’avaient aucune importance, tant qu’il était heureux. Ils préféraient le laisser aborder le sujet de lui-même, quand Thalion le souhaiterait. Il le ferait sans doute un jour, quand il se sentirait plus à l’aise qu’au milieu d’une salle grouillante de monde.

  —  Par contre, votre altercation avec Camille risque de faire parler… les avertit Cally.

Thalion n’avait pas besoin qu’on le lui dise pour le deviner. Il pouvait déjà entendre les commérages d’ici. Savoir que son attirance pour les hommes et sa relation pourtant qu’amicale avec Nohan allaient être un sujet de discussion ne le réjouissait pas. Rien qu’en imaginant les messes basses indiscrètes sur son passage, son mal de crâne s’accentuait.

  —  Ce ne sont que des médisances, ça va passer… tenta-t-elle de le rassurer.

  —  Je sais. Mais ça me file déjà des migraines.

  —  Tu as mal à la tête ? l’interrogea Nohan en fronçant les sourcils.

  —  Ce n’est rien. J’ai dû concentrer un peu trop de magie sans m’en rendre compte tout à l’heure. Ça va se dissiper.

  —  Tu n’as pas l’air d’aller bien, pourtant…

Voir leurs fronts se plisser d’inquiétude le mettait mal à l’aise. Des bouffées de chaleur l’envahissaient, probablement dues à la gêne. Ou peut-être était-ce la salle surchauffée qui le faisait transpirer ? Une crise d’angoisse inopinée ? Thalion ressentit soudainement le besoin de prendre l’air. Il se leva en attrapant son sac.

  —  Venez, on…

  —  Corvus ? l’appela une voix hésitante qui lui rappelait vaguement quelqu’un.

Leur attention se porta sur la magérienne à la peau mate et aux cheveux frisés qui se tenait devant eux. Les yeux de Thalion s’agrandirent en reconnaissant les légères tâches de rousseurs sur le haut de ses joues. Il comprenait enfin pourquoi l’infirmière lui avait paru familière.

  —  Aglaé ? s’exclamèrent en chœur Eris, Calysse et Thalion avant d’échanger un regard décontenancé.

  —  Euh… Pourquoi je suis le seul à ne pas savoir qui c’est ? demanda Nohan en les regardant tour à tour.

  —  C’est notre coloc de chambre, expliqua Eris avant de se tourner vers Thalion. Et toi ?

  —  On était ensemble à l’école Magéra…

  —  On n’était pas amis, précisa la concernée avec une pointe dédain dans la voix.

  —  Le contraire nous aurait étonnés !

Thalion détailla Aglaé qu’il n’avait pas croisé depuis longtemps. Son apparence était toujours aussi soignée, à l’image de la magérienne sage et studieuse qu’il avait côtoyée. Elle paraissait sur la défensive avec ses bras croisés sur sa poitrine où se trouvait un peu plus haut le signe de la salamandre. Son visage fermé indiquait qu’elle n’avait aucune envie d’être là. Lorsque son regard ambré se ficha dans le sien, Thalion prit la parole.

  —  Aglaé. Tu es la fille de Mme Delacroix.

Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Il n’y avait aucun doute quant à leurs liens familiaux. Elles possédaient toutes les deux cette même gentillesse débordante qu’il avait rejeté à l’époque, et pas cordialement.

Aglaé le toisa.

  —  Bien vu. Tu viens seulement de le comprendre ?

  —  Tu es juste déçue de ne pas m’avoir autant marquée que tu l’espérais.

Cette remarque la blessa bien plus qu’elle ne voulait le montrer. Elle n’avait jamais été douée pour dissimuler ses émotions. Elle essaya de rester impassible, mais son regard se durcit comme si elle voulait faire barrage à ses larmes. Au point où il en était, ça lui était égale d’être un peu plus détesté par la magérienne. Thalion ne cherchait pas à se faire apprécier. C’était trop tard pour ça.

  —  Toujours aussi aimable, à ce que je vois, siffla-t-elle entre ses dents.

  —  Ça te tuerait d’arrêter d’être aussi désagréable avec chaque personne que tu croises ? lui reprocha Eris.

  —  Les gens risqueraient de s’habituer, rétorqua-t-il avec insolence.

  —  Excuse-le, dit Nohan à Aglaé, Thalion est juste…

  —  Thalion ? répéta-t-elle, laissant entrevoir sa confusion.

Un silence s’ensuivit où les regards de ses amis se tournèrent vers le concerné pour lui laisser le soin de réagir. Bien qu’impassible, Thalion n’en était pas moins embarrassé. Quelle situation gênante ! Il aurait préféré que personne d’autre qu’eux ne connaissent son prénom. Mais il était évident que cette information finirait par se répandre comme une traînée de poudre. Il ferait mieux de s’y résoudre dès maintenant. Thalion choisit de répondre avec nonchalance.

  —  Oui, oui. C’est mon prénom. Bon, qu’est-ce que tu veux ?

  —  Je… dois te parler en privé. Seul à seul.

Thalion plissa les yeux, méfiant. Même s’il ne s’attendait pas à ce qu’elle s’en prenne à lui d’une quelconque façon, il ne lui faisait pas confiance pour autant. L’envie de refuser était tentante, mais il commençait vraiment à se sentir mal à cause de la chaleur étouffante qui l’envahissait. Il avait l’horrible sensation que son corps s’embrasait, sans parler de ses migraines qui faisaient tambouriner son crâne. Aglaé lui donnait l’occasion de sortir sans inquiéter personne. Pour l’instant, il voulait juste s’en aller d’ici.

  —  D’accord. On se retrouve après, lança-t-il à ses amis avant de se dépêcher de partir.

Les deux magériens marchèrent ensemble vers un couloir isolé. Aglaé était tendu, lui luttait pour marcher droit alors que sa tête commençait à tourner. Il ne comprenait pas pourquoi son corps réagissait comme ça. C’était bien plus qu’une crise d’angoisse. Quel serait le déclencheur de son état ? L’altercation avec Camille ? Ce n’était pas la première fois que ça arrivait, pourtant. Qu’est-ce qui avait changé de ses habitudes, ce matin ? La potion… La nouvelle potion de Mme Delacroix ! Nom d’un nain géant. Thalion n’avait pas imaginé que les effets lui donneraient l’impression de devenir une torche vivante.

Aglaé s’arrêta. Il pria les dieux pour que la discussion ne dure pas. Même si les migraines l’avaient rendu endurant à la douleur, la crise qu’il subissait dépassait tout ce qu’il avait vécu jusqu’ici. Thalion ne voulait pas se montrer vulnérable devant Aglaé, mais si elle s’intensifiait, il serait contraint d’écourter la conversation.

  —  Que veux-tu me dire ? marmonna-t-il alors que sa respiration devenait haletante, le cœur tambourinant dans la poitrine comme si son corps sonnait l’alerte.

  —  Je veux savoir ce que tu fais avec ma mère, déclara-t-elle en se tournant vers lui. Je sais que tu la vois régulièrement, seul, dans son cabinet, alors dis-moi.

Thalion soupira, déjà fatigué par cette discussion. Son état n’aidait pas. La chaleur qu’il ressentait lui donnait le sentiment que toute l’eau de son corps s’évaporait. Sa bouche était pâteuse, si bien qu’il déglutit plusieurs fois avant de parler.

  —  Ça ne te regarde pas. Toi qui veux travailler dans le domaine thérapeutique, tu connais le secret médical, non ?

  —  Comment tu sais ça ? se braqua-t-elle.

  —  Ta mère m’a dit, la Gorgose…

  —  Pourquoi elle t’a raconté ça ? s’époumona-t-elle. Personne ne le sait à part moi ! Tu l’as manipulé pour lui faire croire que tu peux la soigner avec ta magie noire ? Tu marches dans les pas du corbeau qui a créé la maladie ? Ou alors tu t’es inventé une maladie pour attiser sa pitié et piller le cabinet pendant les consultations…

  —  T’es à côté de la plaque, cracha-t-il d’une voix rauque.

Par les dieux, sa gorge était si sèche, et la chaleur si suffocante ! Il ressentirait la même chose au milieu du Sahara sans avoir bu pendant trois jours. Thalion se sentait défaillir.

  —  Écoute, Aglaé…

  —  Me prends pas pour une idiote ! s’énerva-t-elle, les yeux remplis de larmes. Je sais que t’abuses de la gentillesse de ma mère ! Quelqu’un t’a vu dans le cabinet en train de voler ! Tu aurais même attaqué le témoin pour le faire taire. Tu devrais être renvoyé depuis longtemps !

Bon sang, Neil avait préféré répandre des mensonges pour sauver sa dignité plutôt que de fermer sa bouche. Thalion en avait marre que chacune de ses actions soient retournées contre lui. Son duel en compagnie des Ombres n’aidait pas à le blanchir.

  —  T’as pas changé depuis la dernière fois, tu es toujours aussi mauvais, l’accabla-t-elle. J’ai entendu un tas de trucs sur toi… Je ne sais pas ce qui est vrai, mais je ne te fais pas confiance ! Toi… Ta magie noire… Ton mauvais caractère !

Aglaé fulminait, si bien que des larmes se mirent à couler sur son visage. Thalion la soupçonnait de se lâcher sur lui, comme une manière de se soulager du venin accumulé depuis leur ultime discussion. Il reconnaissait qu’il manquait d’éthique, sa bague au doigt en était la preuve, mais il n’était pas immoral au point de vandaliser une infirmerie. Thalion aurait voulu lui expliquer que la vérité avait été déformée, mais il se sentait trop mal pour ça. Réfléchir devenait compliqué. Au diable sa fierté, il devait absolument lui demander de l’accompagner à l’infirmerie.

  —  Aglaé… Emmène-moi… infirmerie… s’il… te plaît... bafouilla-t-il en se tenant au mur, les jambes tremblantes.

  —  Pourquoi t’as besoin de ma mère pour me dire la vérité ? Tu comptes l’amadouer avec des mensonges et des excuses à deux balles ? T’assumes même pas devant moi, t’es qu’un lâche ! Va crever ! s’insurgeât-t-elle en lui tournant le dos, essuyant ses joues striées de larmes.

C’est exactement ce qui va se passer si tu ne m’aides pas tout de suite.

Voilà ce que Thalion aurait voulu rétorquer. Sauf qu’il n’était plus capable de parler. Respirer était aussi difficile que douloureux. Prononcer le moindre son était un effort colossal. Des plaques de brûlures apparurent sur ses mains et le reste du corps. Il avait l’impression que de la lave coulait dans ses veines. Sa peau devenait gonflée, suintante et se recouvrait peu à peu de cloques. Il brûlait. Littéralement.

Thalion s’écroula, ses jambes ne supportant plus son poids. Son visage s’écrasa contre le sol, mais il le ressentit à peine. C’était comme un grain de sable dans le désert. Son corps entier criait de douleur. Il le suppliait d’agir, d’apaiser cette souffrance, mais Thalion était impuissant.

  —  Je te hais, Corvus ! Tu… Corvus ?

Thalion n’arrivait plus à bouger. Il sentait ses forces l’abandonner. Il était en train de mourir. Cette certitude s’imposa à lui comme les gouttes de sang qui s’échappaient de son nez pour ramper au sol sous ses yeux. C’était le constat plus effrayant que Thalion n’avait jamais réalisé. Il allait mourir maintenant, si près de son but ? C’était le prix à payer de Shivana ? Impossible, son souhait ne s’était même pas réalisé ! C’était une punition divine pour ses mauvais comportements ? Par les dieux, il avait envie de pleurer, mais ses yeux semblaient desséchés.

Sa vue se troubla. Son corps était anesthésié, comme si son cerveau avait désactivé ses nerfs à cause de la douleur. Pour l’aider à mieux la supporter ou bien pour rendre ses derniers instants plus agréables ? Respirait-il encore ? Il roula sur le côté. Le visage d’Aglaé apparut devant lui. Thalion ne parvint à discerner l’expression sur son visage. Avait-elle peur pour lui ? Elle n’était pas assez mauvaise pour se réjouir de son agonie. Si ? Méritait-il de mourir ainsi ? Peu importe. Tout ça n’avait plus d’importance. Le monde autour de lui devint noir. Il n’entendait plus rien. Ne ressentait plus rien.

Mille milliards de gargouilles puantes. Il allait mourir, et la dernière chose qu’il avait entendu, c’était « je te hais ».

Ça craint.

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Malodcr
Posté le 28/11/2023
Sacré chapitre !

Un début axé sur le quotidien donc plutôt "sympa" et la révélation de son nom, quel plaisir ! Pour lui c'est un vrai gage de confiance c'est clair !

Par contre Roxanne ? Je suis très déçue d'avoir cru en elle précédemment... Quelle déception...
Puis Camille là ???
Bref une paire dont on se serait bien passée...

J'ai quelques doutes sur la provenances de sa crise, j'espère qu'il s'en remettra. !
Je file donc lire le prochain chapitre !!
Elly
Posté le 30/11/2023
Oui, je suis contente qu'on remarque à quel point c'est significatif pour lui !

je suis désolée d'avoir brisé tes espoirs x) Les gens nous déçoivent parfois, néanmoins tu verras que leur rôle n'est pas seulement d'être les déceptions du roman...

Je te laisse lire la suite pour le découvrir !
Merci pour ton commentaire !
Froglys
Posté le 21/11/2023
Ca craint...

Je me demandais justement quand est-ce que Calysse, Eris et Nohan connaitraient le vrai nom de Corvus. Bon maintenant ils sont beaucoup plus proches !
Je suis plutôt ravie de voir l'histoire "gay" entre Thalion et Nohan continuer, c'est vraiment hilarant.

J'espère que Thalion va aller mieux après...
Elly
Posté le 21/11/2023
Effectivement, ça craint x)

ça a mis un peu de temps mais il était temps qu'ils connaissent enfin son prénom ! ça resserre bien les liens en effet !
Contente que ça te plaise xD
Je te laisse lire la suite pour le découvrir !

Merci pour ton commentaire !
Némériss
Posté le 11/10/2023
Coucou !

Le retour de Camille ! Et bien, ça fait plaisir de voir Nohan plein de répartie, mais cela vient-il de lui ou de l'influence de cette fameuse bague...
Arf, après des potions sans effets il fallait bien que l'une d'elle provoque quelque chose ! N'empêche sa fille tombe à point nommé, je commençais vraiment à la soupçonner d'avoir un intérêt caché dans tout ça.
J'aime aussi la façons dont tu as conclus le chapitre, c'est nickel :)

A très vite pour la suite !
Elly
Posté le 11/10/2023
Coucou !

Je vais pas te spoiler mais écrire un Nohan qui ne se laisse pas faire est un vrai plaisir !
Forcément, il faut bien que ça dégénère d’une façon ou d’une autre ! J’ai bien choisi le timing pour ce chapitre alors, tant mieux ! Je craignais que ça arrive un peu trop à la dernière minute.
Ravie que tu trouves ça bien !

Merci pour ton commentaire, et à très vite !
minoucheKa
Posté le 02/10/2023
hola

j'avoue que je ne m'étais pas rendu compte que personne ne connaissait son vrai prénom.
d'accord aussi que tu as réussi à rendre le chapitre plus vivant.
Elle est penible cette Aglaé a venir se meler de ce qui ne la regarde pas.
Vite je vais lire le chapitre suivant.... comment vais-je retrouver ce pauvre Thalion? En surchauffe, brulé....? En tout cas, il a vraiment l'air de passer un mauvais quart d'heure
Elly
Posté le 02/10/2023
Coucou !

On a tendance à l’oublier au file de la lecture x) Je suis contente que ce chapitre te paraisse réussi !
Je te laisse lire la suite pour savoir ce qui lui arrive ! Mais effectivement, brûler vif n’est pas une partie de plaisir x)
Neila
Posté le 21/09/2023
Il fait une réaction allergique ? :O Ou c'est une intoxication aux métaux. :p
Franchement, s'il n'y avait pas eu sa fille pour rapporter comment tout le monde abuse de la gentillesse de Mme Delacroix, je la soupçonnerais de jouer un double jeu et de vouloir autre chose de Thalion. En tout cas, elle serait bien placée pour l'empoisonner. Mais je pense plutôt qu'elle a simplement mis le doigt sur quelque chose. Va-t-on en apprendre un peu plus sur le blocage de Thalion ? è.é

Le moment où Thalion allait enfin donner son vrai nom à ses amis, je l'attendais avec impatience ! C'était choupitrognon. <3 Il était temps, quand même, parce que ça faisait bizarre de les entendre toujours l'appeler par son surnom de maudit.

Les altercations avec Camille, ça reste toujours assez drôle. Et ça fonctionne bien parce qu'il y a toujours des conséquences. Maintenant Thalion n'a plus le droit à l'erreur, alors qu'il s'apprête à enfreindre le règlement. C'est une bonne façon de faire monter la tension ! En plus de faire progresse l'idée d'une relation entre Thalion et Nohan.

Mais la réflexion que Roxanne fait sur les parents de Thalion. xD Qui peut être assez méchant pour dire un truc pareil ? Oo Vilaine fille.

Très hâte de lire la suite !
Elly
Posté le 21/09/2023
Ah pour savoir, il faudra attendre de lire la suite ;)
Peut-être ! Il faut bien que l’intrigue avance après tout x)

Eh oui, il ne pouvait pas continuer plus longtemps à se cacher derrière son surnom ! Contente que tu aies trouvé ça mignon ^^

Ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas provoqué, ça ne pouvait pas durer évidemment x) Je suis contente que l’effet recherché fonctionne !

C’est sûr qu’elle a pas été très gentille xD Quand ce n’est pas Nohan, elle peut se montrer très incisive !

Merci pour ton commentaire, j’espère que la suite te plaira ! ^^
MrOriendo
Posté le 18/09/2023
Hello Elly !

Je salue comme Reveanne le soin que tu as placé dans les décors, les personnages et l'ambiance pour rendre ce chapitre vivant. Même s'il ne s'agit "que" de rivalités d'adolescents et de potins amoureux à la cantine, ça donne tout de suite une dimension plus travaillée au chapitre et ça le rend clairement plus agréable à lire. Le final est un vrai plus, même si on se doute que Thalion ne va pas mourir, l'effet "tourne-page" est garanti, on a envie de connaître la suite.

Une autre petite faute que je peux souligner (j'ai la flemme de refaire une lecture plus approfondie en mode correction orthographique le matin, désolé ^^) : tu écris à plusieurs reprises "de yeux" au lieu "d'yeux".

Au plaisir,
Ori'
Elly
Posté le 18/09/2023
Coucou !

Je suis contente que mes efforts soient remarqués ! Je fais de mon mieux pour bien travailler les chapitres et de faire en sorte qu’ils restent agréable à lire même si l’intrigue mise en avant dans ce chapitre est assez secondaire ^^
J’avais un peu peur d’en avoir un peu trop fait à la fin mais visiblement ça fait bien son effet alors tant mieux !

Ah, effectivement je fais souvent cette faute, je vais corriger ça !

Merci pour ton commentaire, j’espère que la suite te plaira ! ^^
Reveanne
Posté le 17/09/2023
Peekaboo!
Oh, ça craint en effet. Elle n'est pas très prudente l'infirmière soit dit en passant de faire tester ses potions sans une surveillance médicale proche.
Sinon :
Viiiii, un décors!
Viiiiii, des figurants!
Viiiii, un adulte qui fait son taf!
Juste une question : ils ne font jamais l'appel dans cette école? il n'y a aucune liste d'élèves affichées où que ce soit? Il me paraît assez irréaliste que les autres élèves ignorent le prénom de Thalion alors qu'ils sont dans la même classe et dans le même dortoir depuis des mois!

Sinon : comment tu oses nous laisser sur ça? Mais comment je vais tenir une semaine moi pour avoir la suite?!


pour finir, quelques coquillettes :
"Thaion eut le plus grand mal" = il manque une lettre ;)
"c’est tes 1m50 qui vont m’empêcher" = il faut écrire les nombres en lettre dans un texte.

J'ai hâte d'avoir la suite. :)
Elly
Posté le 17/09/2023
Coucou !

Techniquement, elle est formé quand même médicalement puisqu'elle s'occupe des élèves, et elle veillait tout de même à ce que ça reste des potions simples, mais effectivement les choses ont un peu dérapé...
Viiii, on est tous ravie ! Plus sérieusement, j'ai fait de mon mieux pour bien travailler la scène, les décors et tout, et il faut bien qu'il y ait des adultes compétents dans cette académie x)
Ils le font mais avec les noms, et il n'y a pas de fiches affichés. Le prénom de Thalion doit être connu des profs, mais les élèves s'en fichent un peu et choisissent de l'appeler par son surnom attitré. Thalion préfère d'ailleurs ça, mais les profs appellent les élèves par leur nom donc les élèves de peuvent pas l'entendre par hasard. Mais c'est vrai que c'est peut-être un peu bizarre, je devrais peut-être le préciser pour que ça paraisse plus crédible.

Désolée pour cette fin un peu sadique, je suis sûr que tu parviendras à tenir xD Bon courage pour l'attente !

Merci pour les fautes, je vais corriger ça !

Merci pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira ! ^^
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