Chapitre 31 - Yi

Notes de l’auteur : En le relisant, j'ai remarqué que ce chapitre était bien plus long que les autres.
Couper ou ne pas couper ? Je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez !
Bonne lecture !

   Un sifflement me parvient aux oreilles, puis le bruit d’une porte fermée tout doucement. J’ouvre les yeux et je les referme aussitôt.

   Sacha est sur mon lit.  

   D’ailleurs, elle ne se trouve pas seulement sur mon lit, mais aussi à moitié sur moi. Je rouvre les yeux pour évaluer la situation. Couché sur le dos, elle est à ma gauche, allongée sur le côté, la tête contre ma poitrine nue et son bras gauche en travers de mon ventre, le long de mon bras blessé. Je referme les yeux. Je suis pétrifié. Mon cœur se met à battre à cent à l’heure.

   Je ne devrais pas me mettre dans cet état. Elle est arrivée là pendant la nuit par elle-même. Ce n’est pas moi qui me trouve sur son lit, c’est elle qui se trouve sur le mien. Piètre manière de me rassurer…

   Tellement apeuré de sa réaction, je garde les yeux clos en attendant qu’elle se réveille. Les secondes me paraissent interminables. Elle a dû entendre le sifflement aussi, car elle bouge légèrement. Je sens d’abord sa tête qui se déplace puis son bras qu’elle détache petit à petit de mon corps, très lentement, comme s’il était posé sur une bombe prête à exploser. Elle prend les mêmes précautions pour faire passer tout son corps de mon matelas vers le sien. Un instant plus tard, j’entends la porte de la salle de bain. Je reste complètement paralysé pendant plusieurs minutes, mon corps encore imprégné de la fraîcheur du sien.

   Je finis par lever les yeux vers la pendule sur le mur d’en face. Et je me lève d’un bond. Nous avons rendez-vous à neuf heures dans la cour pour commencer les entraînements. Les aiguilles indiquent déjà huit heures et demie et nous ne sommes ni lavés ni nourris. J’enfile un pantalon et un gilet, et je sors rejoindre discrètement la salle des petits-déjeuners pour y prendre de quoi tenir jusqu’à midi.

   Lorsque je remonte dans notre chambre, Sacha est habillée et lace ses chaussures. Elle semble étonnée en découvrant toute la nourriture que j’ai calée contre mon bras gauche, puis elle jette un œil à la pendule et comprend tout de suite. Son sourire n’a pas de prix. Je passe à la salle de bain en vitesse et je me joins à elle pour notre petit-déjeuner improvisé. Elle ne fait aucune allusion à la situation de ce matin et je n’ose rien dire non plus.

   Nous arrivons dans la cour avec deux minutes d’avance sur l’heure de rendez-vous, mais les derniers quand même. Kari regarde ses pieds, Marina et Diego nous fixent d’un drôle d’air et David n’arrête plus avec ses haussements de sourcils. On dirait même que Paul s’y met aussi. Ce qu’il dit après clarifie tout de suite l’origine du sifflement.

   - Demain, nous devrions peut-être mettre une heure pour le petit-déjeuner. J’ai l’impression que certains profitent trop du temps derrière les portes fermées. Mettez un réveil ! Et si vous n’en avez pas, sachez que je ne me gênerai pas pour venir vous réveiller. 

   Et maintenant c’est Sacha et moi qui regardons nos pieds.

   - Et d’ailleurs, j’ai un double de chacune de vos chambres. Je n’ai pas l’intention de vous laisser hors de ma vue.

   Voilà qui ne laisse plus aucun doute. C’est le sifflement de Paul qui nous a réveillés ce matin. Espérons qu’il ait gardé pour lui ce qu’il a vu.

   Nous nous répartissons selon les mêmes groupes que la veille pour continuer les entraînements physique et de développement des dons. Diego semble avoir repris des forces, il assiste Kari et David dans leurs recherches autour de son don. Les potions de Kari font vraiment des miracles. Grâce à la pommade, l’hématome s’est bien atténué et aujourd’hui, je sens à peine la douleur dans mon bras. Je peux même le tendre et le plier sans avoir l’impression de me faire écarteler. Elle qui se sentait inutile, son don va clairement nous servir régulièrement au cours de notre périple. Ces blessures seront loin d’être les dernières.

   Pendant la pause déjeuner, Kari nous parle de ce qu’elle a développé avec David et Diego. Ce dernier a servi de cobaye et il se met fièrement debout, lève la jambe et la plie à plusieurs reprises pour illustrer les effets du remède que lui a fait tester Kari. Les yeux écarquillés, nous restons tous muets en le voyant gigoter comme il le fait, alors que la veille, il arrivait à peine à traverser la cour par lui-même. Tout à coup, j’ai bien envie de servir de cobaye moi aussi.

   David suggère que nous consacrions une heure de l’après-midi à tester les différents mélanges qu’ils ont créés, notamment ceux censés être offensifs, justement pour voir s’ils fonctionnent vraiment. Les regards se tournent vers Paul. Il approuve dans un sourire et affirme donc que les heures à venir seront consacrées au test des créations de Kari, puis à des exercices de téléportation.

 

 

   Une demi-heure plus tard, tester les potions de Kari ne m’apparaît plus comme une si bonne idée. À genoux par terre, Marina a une main appuyée contre un arbre et l’autre en train de tâter le sol. Sacha se tortille dans tous les sens en hurlant des choses en russe qui ne sonnent pas comme des compliments. David se trouve à plus de vingt mètres de nous, les bras tendus devant lui. Je crois qu’il vient de se prendre un arbre. Et je suis plié en deux, mes jambes se frottant frénétiquement l’une contre l’autre et ma main droite se déplaçant partout sur mon corps pour essayer de faire partir les fourmillements. Paul et Diego jouent les spectateurs à distance et n’arrêtent plus de rire.

   Au départ, nous nous tenions tous en cercle autour de Kari, qui a elle aussi du mal à retenir son rire. J’aimerais bien les voir à notre place !

   Avec Sacha, nous devions attaquer Kari au corps-à-corps, ce que nous avons fait, sauf qu’elle avait enduit les gants sur ses mains d’une crème à gratter et que maintenant nous nous comportons comme deux gosses en train de se faire grimper dessus par une colonie de fourmis. Quant à David et Marina, qui avaient les mêmes consignes, ils étaient encore à plus d’un mètre de Kari quand elle a sorti de sa poche une poudre qu’elle leur a soufflée au nez et qui semble les avoir aveuglés. À en croire la direction dans laquelle est parti David depuis plus de cinq minutes et le nombre d’arbres qu’il a heurtés, il n’a toujours pas retrouvé la vue.

   Paul se rapproche de Kari.

   - Ça dure combien de temps ?

   - Aucune idée. D’où l’intérêt du test.

   Je vais finir par me mettre à hurler en russe moi aussi. C’est insupportable ! J’ai l’impression que ça fait une heure que je souffre le martyre. Sacha se rapproche dans un concert de grognements et se dirige d’un pas décidé vers Kari. Enfin, aussi décidé que lui permettent les grattements. On dirait qu’elle est secouée de spasmes qui l’empêchent d’avancer droit. Je vois soudain ses poings qui s’ouvrent et qui se referment et je comprends tout de suite ce qu’elle a l’intention de faire.

   Kari ne voit rien venir, elle est tournée vers Paul, en train de lui dire quelque chose. En un bond, je me place devant Kari et le pic de glace de Sacha s’écrase contre ma poitrine. Le choc est brutal. Je perds l’équilibre. Sacha parcourt rapidement les quelques pas qui nous séparent et m’attrape par les bras pour que je ne tombe pas. Je m’accroche à elle. Le choc est de nouveau brutal, mais cette fois-ci, électrique.

   Nous restons face à face, sans bouger, accrochés l’un à l’autre, mon bras gauche dans un angle étrange, mais sans me faire mal. Je n’ai plus envie de me gratter. Je sens les fourmillements qui descendent le long de mon corps et s’échappent dans la terre par mes pieds. Je baisse les yeux vers le sol. Sacha aussi. Elle ne se tortille plus dans tous les sens.

   Paul et Kari se mettent de chaque côté de nous. Diego les rejoint.

   - Intéressant, dit simplement Kari.

   - Tu crois que l’effet du poison s’est terminé ?

   - Non, c’est autre chose.

   Elle désigne Marina et David, toujours en train de chercher leur chemin dans les bois.

   - J’ai appliqué un contact à plusieurs endroits, ils auraient dû rester infectés plus longtemps. Je crois qu’ils ont forcé le poison à évacuer leurs corps.

   - Comment ?, s’étonne Diego.

   - Par le contact entre nous, répond Sacha.

   Toujours attachés l’un à l’autre, nous prenons maintenant part à cette discussion qui devient particulièrement intéressante.

   - Exactement, confirme Kari. En vous tenant, vous faites circuler vos énergies entre vous. Vous le sentez, n’est-ce pas ?

   Hochements de tête de notre part. Il y a bel et bien de l’énergie qui passe entre nous. On se fait électrocuter à chaque fois qu’on pose les mains l’un sur l’autre.

   - Ces énergies représentent votre force, c’est de là que doivent venir nos dons. J’ai toujours pensé qu’elles étaient aussi réparatrices. Je ne sais pas vous, mais moi je ne tombe jamais malade.

   Nous acquiesçons tous les quatre. Kari s’apprête à reprendre lorsqu’un cri de David nous interrompt. Il vient de heurter Marina en pleine face. Diego va les chercher et les guide jusqu’à nous. Ils ne voient toujours rien mais ils écoutent.

   - En se rencontrant, vos énergies ont chacune réveillé l’autre et elles ont déclenché leurs propriétés réparatrices. C’est ce qui a l’air de s’être passé en tout cas.

   Je jette un œil vers David et Marina et je remarque qu’ils se tiennent par la main. Ils n’ont toujours pas retrouvé la vue. Je les désigne à Kari.

   - Je sais que David n’a pas de don, mais il a quand même une énergie. Pourquoi est-ce que celle de Marina ne se déclenche pas pour évacuer le poison ?

   - De fait, David a aussi une énergie. Peut-être que ça ne fonctionne qu’entre deux personnes de l’Assemblée.

   - On n’a qu’à essayer, complète Diego en attrapant l’autre main de Marina.

   Il la tient fermement entre les siennes, mais il ne se passe rien.

   - Ça doit être plus complexe que ça… Dans votre cas, continue Kari en se retournant vers Sacha et moi, il y a aussi le fait que vos énergies soient contraires. Le chaud contre le froid. Le feu contre l’eau. Le contact entre vos énergies est presque violent. Comment vous le ressentez ? Qu’est-ce qui se produit quand vous vous touchez ?

   Le regard de Sacha croise le mien et nous commençons à détacher nos bras d’un air gêné. Kari nous arrête.

   - Non. Restez accrochés l’un à l’autre. Qu’est-ce que vous ressentez dans ce contact ?

   Sacha finit par articuler une réponse.

   - Euh… Maintenant, pas grand-chose. Mais, au moment du contact, comme une décharge électrique. Celle-ci était particulièrement violente.

   J’approuve d’un mouvement de tête.

   - Et maintenant ?

   - Quoi maintenant ?

   - Tu as dit que tu ne ressentais pas grand-chose, donc ce n’est pas rien. Qu’est-ce que vous ressentez maintenant ?

   Sacha a perdu ses mots. Elle me fixe d’une manière tellement intense que je ne sais plus où me mettre. Je secoue légèrement la tête pour reprendre mes esprits avant de tenter une réponse. J’ai rarement eu autant de mal à m’exprimer.

   - C’est… Euh… On sent… Je… Je sens l’énergie qui passe… Qui passe entre nous. À chaque fois qu’on se touche, ça fait la même chose… L’énergie entre au niveau du point de contact et elle se répand dans tout mon corps.

   - C’est la même chose pour toi ?, demande Kari à Sacha.

   - Oui. Et… Et tant qu’on reste en contact, nos énergies se mêlent l’une à l’autre. Selon la durée du contact, l’effet reste plus ou moins longtemps.

   À mon tour de la fixer. Est-ce qu’elle fait référence à ce matin ? Pendant qu’elle était dans la salle de bain, j’ai continué à ressentir la fraîcheur de son corps pendant plusieurs minutes. Peut-être qu’il s’agissait de plus que sa simple présence. Son énergie circulait encore en moi. Et elle devait ressentir la même chose.

   - Et est-ce que ça change quelque chose ?, nous interroge Kari.

   - À quoi ?, nous répondons en chœur. 

   - À la manière dont vous vous sentez.

   - Euh… Non, s’aventure Sacha. Enfin, ce n’est pas désagréable, mais… Euh… Je ne crois pas que ça change quoi que ce soit.

   - Vous avez déjà utilisé vos pouvoirs avec l’énergie de l’autre en vous ?

   - Inconsciemment, je pense que oui. Quand on a dû se battre côte-à-côte.

   - Est-ce que ça changeait quelque chose à l’intensité de vos pouvoirs ?

   - Tu veux dire qu’ils pourraient être plus forts avec l’énergie de l’autre en eux ?, intervient Marina.

   - C’est possible.

   - Mais difficile à dire. Pour ma part, répond Sacha, je n’ai pas ressenti de changement.

   - Moi non plus.

   Instant de réflexion. Tout le monde a l’air véritablement préoccupé par le sujet. On pourrait découvrir une nouvelle utilisation non négligeable de nos dons. Diego rompt le silence pour émettre une proposition.

   - On pourrait réessayer pour voir ?

   Cette fois-ci, Sacha me lâche complètement et pointe son doigt sur lui.

   - Ah non ! Il est hors de question que je me remette à me gratter comme une folle comme je viens de le faire pendant dix minutes ! Une fois mais pas deux !

   - On pourrait essayer avec un autre poison, intervient Kari avant que Sacha ne commence à lancer des pics de glace sur Diego.

   Il s’est déjà reculé derrière Marina, qui en passant ne voit toujours rien, mais ne semble pas pour autant rassurée par le ton de Sacha.

   - Qu’est-ce que tu proposes ?, demande Paul.

   - J’ai encore de la poudre pour aveugler dans ma poche. Et dans l’autre poche, j’ai un mélange à souffler aussi et qui fait perdre l’équilibre.

   - Utilise la poudre d’aveuglement, répond Paul sans nous laisser le temps de réagir.

   Sacha pose sur lui ses yeux remplis d’éclairs. Je ne le regarde pas non plus d’un air approbateur. Il s’explique.

   - J’ai une idée. Kari va vous aveugler et nous allons vous placer à des endroits différents du terrain, comme ça on va pouvoir non seulement observer comment vos énergies agissent l’une sur l’autre, mais aussi si vous pouvez détecter l’énergie de l’autre à distance. Vous me suivez ?

   Haussements de sourcils interrogateurs. Et pas seulement de la part de Sacha et moi. Paul clarifie.

   - Je pense que vous vous êtes touchés suffisamment pour savoir à quoi ressemble l’énergie de l’autre, comment elle est, sa présence, son intensité. Je me trompe ?

   Regards vers nos pieds avant de relever les yeux l’un vers l’autre. Sacha articule la réponse dans un soupir.

   - Non.

   Je commence à me demander si Marina n’a pas retrouvé la vue, elle a un drôle de sourire plaqué sur le visage.

   - Je voudrais voir si en étant aveuglés, vous pouvez ressentir l’énergie de l’autre et vous diriger vers elle. Ou mieux encore, Yi pourrait se téléporter vers Sacha comme il l’a déjà fait. Oui, on va faire ça ! On va vous éloigner suffisamment pour que vous ne puissiez pas ressentir la présence de l’autre et Yi va se téléporter vers Sacha, puis vous ferez entrer vos énergies en contact. C’est parti !

   Nous n’avons visiblement pas notre mot à dire sur le déroulement de ce plan.

   Les autres se reculent pour ne pas se retrouver involontairement victimes du poison de Kari. Diego aide David et Marina à se déplacer. Ils ne voient toujours pas. J’espère vraiment que cette histoire d’énergies va fonctionner. Je n’ai pas envie de passer la prochaine heure aveuglé.

   Kari se place face à nous, à un peu plus d’un mètre. Je m’attends à ce qu’elle nous prévienne, mais elle ne perd pas de temps et nous souffle aussitôt une poudre grise dans le visage.

   Je ne vois plus rien. J’ai le réflexe de vouloir attraper la main de Sacha sur ma droite, mais Paul m’attrape par les épaules et m’en empêche. J’entends Diego à côté qui essaye de maintenir Sacha en place. Il se plaint de la température glaciale de sa peau. Elle grogne. Paul m’emmène dans une direction et je perds peu à peu la sensation de la présence de Sacha à mes côtés. Son énergie s’éloigne. Lorsque Paul m’arrête et me positionne dans un sens précis, je ne la sens plus du tout depuis longtemps. Il me laisse seul et le bruit de ses pas s’atténue peu à peu.

   Maintenant, il faut que je me téléporte vers Sacha. Ne rien voir me déstabilise, mais en soi, ça ne devrait pas me poser de problème pour me téléporter. La dernière fois que je l’ai fait, j’avais les yeux fermés. Ça revient à peu près au même. Ma main droite vient se poser sur le pull de Sacha qui maintient toujours mon bras gauche. Je respire un grand coup, je ferme les yeux et je me concentre. Comme la dernière fois.

   La première image qui me vient, ce sont ses yeux qui me fixaient intensément quelques minutes plus tôt. Petit à petit se dessine tout son visage. Son expression apaisée lorsque sa tête reposait sur ma poitrine ce matin. Ses cheveux qui lui tombaient sur la joue. Son bras en travers de mon ventre. Et son énergie qui circulait en moi. La bulle de bien-être dans laquelle je me trouvais.

   Je m’en rends compte seulement maintenant. Je ne sais pas à quel moment de la nuit elle est entrée en contact avec moi, mais je n’ai pas ressenti de choc électrique. Nos énergies se sont connectées naturellement. Tout mon corps se souvient de cette énergie, de cette vague de bien-être. Qui devient comme un manque. J’en ai besoin. Tout de suite. Mon corps s’envole.

   J’ai encore atterri juste devant son nez. Je le sais parce que son énergie est désormais toute proche. Kari se trouvait à proximité et elle vient de pousser un cri de surprise. Sacha a sursauté et a reculé légèrement. J’avais oublié que nous étions aveuglés. Je tends mon bras valide vers elle.

   - C’est moi.

   Je la sens se rapprocher. Je ressens son énergie, comme une aura, maintenant presque collée à moi. Elle ignore mon bras tendu et elle pose ses mains directement sur moi. L’une sur mon bras blessé et l’autre sur ma poitrine, là où son pic de glace a laissé une trace un peu plus tôt. Décharge électrique. Elle ne bouge pas ses mains.

   Il ne se passe rien. Kari se rapproche de nous.

   - Yi, mets aussi ta main valide sur Sacha. Le contact doit peut-être être réciproque.

   Je baisse mon bras droit resté en l’air et le déplace tout doucement vers Sacha. Elle tressaute à mon contact. Je pose ma main dans son dos. Comme tout à l’heure, le poison descend le long de nos corps et s’enfuit par la terre. Je vois Sacha. Elle me voit aussi. Elle sourit.

   Kari nous ramène à la réalité.

   - Ça doit vraiment venir de vos pouvoirs opposés. Mais il y a autre chose en plus, sinon ça aurait marché entre Marina et Diego. L’air contre la terre.

   Les autres se tiennent en cercle autour de nous. Marina et David se frottent les yeux, ils doivent retrouver lentement la vue. Kari poursuit en s’adressant à moi.

   - Vu la vitesse avec laquelle tu as réussi à te téléporter jusqu’à Sacha,

   - À quelle vitesse ?, je la coupe, intrigué.

   - Paul n’était pas encore revenu près de nous que tu étais déjà arrivé.

   - Ah. J’ai eu l’impression que ça m’avait pris plus de temps.

   - Non. Et c’est ce qui me fait dire qu’il ne s’agit pas seulement de vos pouvoirs opposés. Il doit y avoir une connexion spéciale entre vous, quelque chose qui fait que vos énergies se mêlent aussi bien et aussi facilement.

   Kari pose alors ses yeux sur les doigts de Sacha, toujours sur ma poitrine. Sacha suit son regard et ses joues rougissent subitement. Elle retire sa main. S’il n’y avait que nous, je l’embrasserais. Je retire doucement ma main de son dos, mais elle maintient celle sur mon bras gauche, ce qui me surprend un peu.

   - Donc, reprend Diego, si j’ai bien compris, Sacha et Yi se retrouveront toujours, mais si c’est nous qui sommes perdus, nous pouvons toujours attendre ?

   - C’est plus complexe que ça, lui répond Kari. Je pense que nous pouvons travailler cette connexion entre nous, essayer de la développer.

   - C’est aussi ce que je pensais, ajoute Paul. Et la suite du programme est d’ailleurs réservée à ça ! J’ai l’intention de vous faire travailler la téléportation vers les lieux et vers les personnes. Tout est une question d’énergie lorsqu’il s’agit de se téléporter vers les personnes. D’énergie et de souvenirs, mais nous allons essayer de nous concentrer sur les énergies les uns des autres. Pour les repérer et les ressentir. David, tu feras l’arbitre.

 

 

   La leçon sur la téléportation prend place. Je suis encore un peu remué par ce qui vient de se passer lors du test des potions de Kari. Le but de l’exercice me semble avoir dévié rapidement. Mais au final, la première demi-heure nous avait déjà prouvé que Kari sait se défendre. En un sens, c’est même elle la mieux armée sur un champ de bataille. Un souffle ou un simple contact et la voilà débarrassée de ses opposants.

   Paul commence par expliquer le processus de la téléportation vers un lieu. Nous restons dans les bois et nous répartissons en deux groupes, à une trentaine de mètres les uns des autres. Paul effectue le premier trajet, puis je me téléporte vers le groupe qu’il vient de quitter. David se tient au milieu. Muni de jumelles, il examine les déplacements et tente de repérer les traces de la téléportation, aussi bien au départ qu’à l’arrivée. Calepin en main, il prend déjà des notes.

   Chaque groupe a la description précise de l’arbre en face qui représente la cible de la téléportation. Kari prend rapidement le coup. En moins d’une minute, elle parvient à arriver tout contre l’arbre, qu’elle enserre de ses bras.

   Sacha a besoin de plus de temps. Il ne se passe rien pendant au moins cinq minutes et elle commence à grogner. Elle active son pouvoir involontairement à plusieurs reprises. L’arbre le plus proche se retrouve arrosé. Je finis par m’approcher d’elle et je pose une main sur son épaule. Elle tourne son visage vers moi. Ses yeux me lancent des éclairs.

   - Ce n’est pas dans tes mains, c’est dans ta tête. C’est ta tête qui veut être près de cet arbre.

   Je recule de quelques pas pour la laisser se concentrer. Après plusieurs profondes inspirations, elle y arrive enfin. Elle atterrit près d’un autre arbre, à quelques mètres de sa cible, mais elle a réussi à se téléporter.

   Comme Kari, Diego intègre lui aussi rapidement le processus. Il y ajoute sa propre méthode. Il s’accroupit et pose ses deux mains à plat sur le sol, ferme les yeux et deux secondes plus tard, il arrive dans la même position juste à côté de l’arbre ciblé.

   Puis vient le tour de Marina. Elle a aussi des problèmes de concentration. Je crois qu’elle a surtout du mal à concentrer ses pensées, elle n’arrête pas de regarder partout. Je lui conseille de fermer les yeux. Après quelques minutes, sa respiration s’apaise et elle parvient à se téléporter. Elle arrive un peu brusquement et Paul la rattrape avant qu’elle ne perde l’équilibre. Tout le monde a réussi, Paul pousse un cri de fierté et David saute dans tous les sens.

   Nous répétons l’exercice une dizaine de fois. Les atterrissages se précisent, les départs s’accélèrent. Nos prochaines téléportations de groupe devraient bien se passer.

   Paul nous rassemble autour de David et nous parle maintenant de la téléportation vers les personnes. Il ne cache pas que lui-même ne la maîtrise pas vraiment et que je suis le mieux placé pour en faire une démonstration. D’ailleurs, ils en ont déjà vu une lorsque je me suis téléporté vers Sacha. Paul explique que je l’ai déjà fait vers lui aussi et qu’il n’y a pas de raison que je ne puisse pas réussir avec quelqu’un d’autre. Il propose à Marina de servir de cobaye pour une nouvelle démonstration. Elle commence à s’éloigner mais je la retiens.

   - Il me faudrait un objet qui t’appartient. Nous ne sommes pas sûrs que ce soit absolument nécessaire, mais je pense que ça aide.

   Elle enlève son bracelet et me le passe. Je m’éloigne un peu moi aussi. J’observe un instant le bracelet que Marina vient de me passer, puis je le serre fermement dans ma main droite. Je ferme les yeux et comme pour Paul, je mobilise mes souvenirs de moments passés avec Marina. Notre rencontre. Le démon que j’ai fait partir en fumée devant elle. Son regard suspicieux lorsqu’elle m’écoutait lui raconter l’histoire de l’Assemblée. J’ai l’impression que rien ne se passe.

   - Ça, c’est intéressant, dit soudain Paul.

   Sa voix est bien plus proche de moi qu’elle ne devrait l’être. David commence à rire. Diego se joint à lui. J’ouvre les yeux. Je me tiens juste devant Sacha.

   Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je pensais pourtant bien à Marina.

   Je me retourne. Elle se trouve toujours à une dizaine de mètres derrière, le poing sur la hanche comme si elle attendait indéfiniment que j’arrive. Mon regard se repose sur Sacha. Elle a l’air à la fois gêné et amusé. Je ne pensais pas que c’était une combinaison possible sur son visage. Le mien doit être entièrement rouge. Je ne dis rien et je me contente de repartir vers mon point de départ.

   Je reprends le processus à zéro, mais il se passe exactement la même chose. J’arrive nez à nez avec Sacha. Il n’y a plus moyen d’arrêter les rires de David et Diego. Paul hausse un sourcil qui en dit long. Sacha ne sait plus où se mettre et moi non plus. Je baisse les yeux sur le bracelet de Marina dans ma main droite et mon regard glisse sur le pull de Sacha autour de mon bras gauche. Je l’enlève et lui passe.

   - Je crois qu’il y avait des interférences.

   Je sais que c’est une excuse bidon et les autres semblent l’avoir bien compris. Sans le pull de Sacha, j’ai tout de même l’impression d’avoir l’esprit plus léger.

   En vérité, je me sens vide, comme si elle s’était soudain éloignée de moi. Encore ce manque. J’essaye de l’ignorer et de me concentrer sur l’énergie de Marina. Son arc armé, son regard déterminé, son courage face à des ennemis dont elle découvre seulement l’existence. Son énergie est emplie de courage. Je me concentre sur ça. Et j’atterris enfin face à elle. Elle lève vers moi des yeux écarquillés dans lesquels je lis de la surprise et une sorte d’émerveillement. Je n’avais jamais vu que ses yeux étaient si verts.

   Paul s’approche en applaudissant et je recule en rendant son bracelet à Marina.

   - Bon, ça reste un art clairement difficile à maîtriser, mais on va essayer quand même ! Yi, tu veux bien nous décrire un peu ce qui se passe dans ta tête quand tu te téléportes vers quelqu’un ? Enfin, … Pas tout ce qui se passe dans ta tête, ajoute-t-il avec un regard en biais vers Sacha.

   - Euh… Il faut vraiment penser au caractère de la personne, à sa personnalité. C’est plus simple s’il s’agit de quelqu’un qu’on connait bien. Penser à des souvenirs aide aussi, à des traits de caractère particuliers et bien sûr à l’apparence physique.

   - Marina, tu veux essayer ?, lui demande Paul.

   Elle choisit David comme cible. Il est tout heureux de participer à l’exercice. Il faut quelques minutes à Marina, mais comme plus tôt, sa respiration s’apaise peu à peu quand elle ferme les yeux et elle arrive à proximité de David. Tellement ravie d’avoir réussi, elle le serre dans ses bras. Il ne se fait pas prier pour lui rendre son étreinte.

   Kari et Diego ont plus de mal à maîtriser ce style de téléportation. Ils atterrissent plus souvent près des arbres que près des personnes, à croire que leur lien avec la nature est plus fort que leur lien avec les êtres humains.

   Sacha se téléporte vers moi à deux reprises. La deuxième fois, elle arrive carrément sur mes pieds et je la plaque contre moi pour éviter qu’elle ne tombe. Les étincelles partent dans tous les sens. Son énergie m’envahit. Elle ne bouge pas pendant plusieurs secondes avant de finir par se reculer un peu gauchement, les yeux fixés sur ses chaussures.

 

 

   Au diner, je prends soudain conscience que Paul avait raison. Nous sommes une famille. En ce moment-même, on dirait presque qu’on profite simplement des vacances ensemble. Je pose mon regard sur chacun de mes camarades. Aucun d’entre eux ne pense aux combats qui nous attendent, pas même Sacha. Elle rit à une blague que vient de raconter David.

   Je n’ai jamais eu de frères et sœurs. Ni beaucoup d’amis. Et pourtant, je ferai tout ce que je peux pour protéger chaque personne autour de cette table et pouvoir continuer à passer de tels moments avec eux. Ils sont ma nouvelle famille. Et nous avons besoin les uns des autres.

   Après le repas, Kari fait l’inventaire des égratignures et autres bobos reçus au cours de la journée. Rien de grave à signaler et elle me conseille seulement d’appliquer de la crème sur le bleu créé sur ma poitrine par le pic de glace de Sacha.

   Dans la chambre un peu plus tard, j’attrape le pot de crème en sortant de la douche et le tend à Sacha en m’approchant d’elle.

   - Puisque tu es directement responsable de ce nouvel hématome, je suggère que tu sois aussi responsable de sa guérison.

   Elle commence par sourire, puis prend une expression très sérieuse et fixe ma poitrine un peu trop intensément. Soit elle compte m’arranger à coups de pics de glace, soit… Je ne sais vraiment pas. Elle semble plongée dans une réflexion de haute importance.

   Sacha me prend la crème des mains et la pose sur son lit.

   - Je voudrais essayer autre chose d’abord.

   - Quoi donc ?

   - Kari a dit que nos énergies avaient des propriétés réparatrices. Nous avons réussi à contrer les effets de ses poisons, alors pourquoi pas ceux de nos propres pouvoirs ?

   - Tu penses qu’on pourrait soigner cet hématome rien qu’avec nos énergies ?

   - Du fait que le projectile venait de mon don, je pense que oui. On essaye ?

   J’ai à peine acquiescé qu’elle recouvre avec la paume de sa main le bleu sur ma poitrine. Je me prends un coup de jus assez brutal, mais devenu presque familier. La sensation n’est cependant pas la même que lorsque nous avons lié nos énergies pour évacuer les fourmillements ou retrouver la vue. Son énergie circule en moi sans avoir d’effet particulier et Sacha le remarque aussi.

   - Pose ta main sur la mienne, me suggère-t-elle alors. Kari a parlé de réciprocité, il faut qu’il y ait un double contact.

   Je suis sa suggestion et lorsque mes doigts entrent en contact avec les siens, la vague d’énergie est décuplée et une brûlure se fait sentir dans ma poitrine, sans pour autant être désagréable. Il s’agit plutôt d’une sensation de soulagement ou même d’apaisement. J’inspire profondément et ferme les yeux pour savourer ce moment de bien-être absolu.

   Quelques instants plus tard, mes paupières s’ouvrent sur le visage de Sacha figé dans une drôle d’expression. Ses yeux fixés sur moi et sa bouche légèrement entrouverte, elle semble complètement terrorisée.

   Sa main libre vient doucement retirer mes doigts des siens et quand elle rompt tout contact entre nos corps, seule la trace de son énergie reste en moi.

   Avec des mouvements bien plus lents qu’à son habitude, Sacha prend ses affaires et se dirige vers la salle de bain sans dire un mot. Mes yeux la suivent jusqu’à ce que la porte se ferme, puis se baissent sur ma poitrine. L’hématome a complètement disparu.

           

 

 

   Le lendemain matin, j’ai mis l’alarme d’un des réveils que David a récupérés à l’accueil de l’hôtel. J’essaye de l’éteindre de la main droite et je l’envoie involontairement valser sur la moquette de la chambre.

   J’ouvre les yeux, un peu surpris de trouver Sacha contre moi dans la même position que la veille. La joie remplace vite la surprise. Avec le boucan qu’a fait ce fichu réveil, elle ne peut pas ne pas être réveillée. Je garde les yeux ouverts et j’attends qu’elle arrête de faire semblant de dormir. Je ne lui laisserai pas le plaisir de s’éclipser en douce une deuxième fois.

   Elle cligne des yeux à plusieurs reprises. Après un moment d’hésitation, elle lève son regard vers le mien. Un sourire timide se dessine sur ses lèvres. Je ne cache pas le mien et les mots sortent tout seuls.

   - Je suis content de t’avoir à mes côtés.

   Des rafales d’énergie circulent entre nos deux corps. Nous restons quelques instants immobiles.

  Sacha se détache soudain de moi, assez brusquement. Elle roule sur son lit, se lève et va se préparer sans avoir prononcé un seul mot. Les traces de son énergie gardent possession de mon corps.

   Nos bras se frôlent lorsqu’elle sort de la salle de bain et que j’y vais à mon tour. La décharge s’entend, plus que d’habitude. Elle lève simplement son visage vers moi et ne dit rien. Je ne sais pas quoi dire non plus.

   Sous la douche, je passe en revue une dizaine de scénarios possibles. Je ne peux pas continuer comme ça. Elle va m’achever. Il y a des risques, mais je suis prêt à les prendre. C’est plus fort que moi.

   À peine séché, je reviens dans la chambre en caleçon et me plante juste devant Sacha qui se démêle les cheveux. J’attrape son poignet pour arrêter son geste. Elle me regarde avec étonnement.

   - Je pensais vraiment ce que j’ai dit tout à l’heure.

   Pas de réponse.

   Je sais que c’est la chose à ne pas faire, mais je le fais quand même. J’approche mon visage et je pose mes lèvres sur les siennes. La surprise la maintient immobile pendant quelques secondes, j’ai même l’impression que ses lèvres me rendent mon baiser. Et mon visage se tourne soudain violemment et contre ma volonté.

   Elle vient de me mettre une gifle. Difficile de dire que je ne m’y attendais pas cette fois-ci.

   La puissance de ses mots claque contre mes tympans.

   - Ne refais jamais ça !

   Elle quitte la chambre en claquant la porte derrière elle. Planté au milieu de la pièce, la première chose à laquelle je pense est qu’elle ne s’est pas attaché les cheveux avant de sortir.

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Eryn
Posté le 29/06/2020
Coucou
Alors j'ai beaucoup aimé voir toute la scène à travers les yeux de Yi, avec tout ce qu'il ressent pour Sacha, la manière dont il la voit, c'est intéressant !
J'ai trouvé un poil long le passage où ils s'entraînent, sans doute parce qu'ils sont à l'arrêt, mais je pense quand même que tu peux garder la substance de ce chapitre (entraînements, sentiments pour Sacha, et relations entre les jeunes) tout en le réduisant un poil.

Par contre, je sais que Sacha est une fille indépendante, mais je trouve que gifler quelqu'un pour un baiser, c'est un peu exagéré aussi, tu ferais ça à quelqu'un que tu connais toi ? Je veux dire, un parfait inconnu dans la rue, oui, mais sinon, je l'aurai repoussé en lui disant fermement que non, ou au mieux en ayant une conversation aimable pour lui dire que je ne veux pas ça... à la limite, le plaquer par terre avec une bonne clé de bras, à moitié en plaisantant, mais suffisamment ferme pour se faire comprendre, non ? Là vu sa réaction, on a l'impression qu'il a essayé de l'agresser, c'est plus une réaction qu'on pourrait avoir si un inconnu faisait ça, à moins qu'il y ait une raison que le lecteur ne connaît pas à sa réaction violente...
Schumiorange
Posté le 29/06/2020
Merci pour ton retour !

C'est typiquement Sacha comme réaction, et la gifle est pour elle synonyme de modération (un inconnu aurait fini au sol). Elle ne supporte pas de ne pas contrôler une situation, et là, Yi la prend par surprise et elle réagit n'importe comment, surtout que la communication n'est pas son fort non plus...
En bref, je garde la gifle : )
Et il y aura une explication plus tard !
Renarde
Posté le 11/06/2020
Coucou Schumiorange,

"Je rouvre les yeux pour évaluer la situation" : j'ai éclaté de rire. Yi qui tente le mode "gardons la tête froid et analysons"... échec total.

"Le choc est de nouveau brutal, mais cette fois-ci, électrifié." : électrique plutôt ? Je ne sais pas, j'ai relu la phrase plusieurs fois, il y a quelque chose qui me chiffonne.

Sinon Kari et ses potions, on se croirait dans un jeu vidéo, j'adore. Elle a les potions de soin, et maintenant, elle passe au poison. Bientôt les buffs ?

Yi et Sacha sont toujours aussi mimi. Et Paul qui arrive avec ses gros sabots... C'est assez drôle de voir ces deux coincés se faire décortiquer devant tout le monde. Cela aurait déjà mis mal à l'aise n'importe qui, mais c'est d'autant plus savoureux avec ce duo.
Et cette réplique "Yi, tu veux bien nous décrire un peu ce qui se passe dans ta tête quand tu te téléportes vers quelqu’un ? Enfin, … Pas tout ce qui se passe dans ta tête" XD XD XD

Bon, je commentais au fur et à mesure, là, pour le coup, c'est tout de suite moins mimi... Mince :-(
J'étais trop en mode "YES !!!" et je me suis prise la gifle avec Yi...

Sinon, pour la longueur du chapitre, j'avoue que je ne l'ai pas vu passer. La découverte des possibilités de leurs pouvoirs, l'histoire entre Yi et Sacha, bref, je n'ai pas du tout ressenti la longueur.
Schumiorange
Posté le 12/06/2020
Salut Renarde,

Merci d'avoir relevé "électrifié" ! A chaque fois que je l'ai relu, je me suis dit que c'était sympa comme mot et qu'on devrait l'utiliser plus souvent... Sauf qu'on électrifie une voie ferrée, mais pas un contact XD

Malheureusement, ça ne peut pas être mimi tout le temps... Mais ça fait des vagues, alors ça peut revenir à tout moment.

Et sinon, c'est quoi des buffs ?? Le langage des jeux vidéos, c'est pas mon fort : /

Merci pour ta remarque sur la longueur aussi, ça m'arrange si ça passe bien !
Renarde
Posté le 13/06/2020
Généralement, tu as les grands classiques : les potions de soins (rouges) et de mana (bleues), pour régénérer la magie. Suivant les jeux, tu as également des sorts/potions offensives de type poison, et ce qu'on appelle les "buffs", qui servent à améliorer les capacités d'un personnage.

Rapporté à ton histoire, Kari pourrait faire une potion qui décuplerait les pouvoirs pendant un court instant. Ce n'est pas trop le trip, mais c'est pour l'explication ;-)
Schumiorange
Posté le 13/06/2020
Merci pour l'explication ! J'ai appris quelque chose : )
annececile
Posté le 08/06/2020
C'est un chapitre qui a son unite, je ne pense pas que tu devrais le couper. Il commence au meme endroit que la ou il se termine, avec l'evolution de ce qui se passe entre Yi et Sasha, attirance, energies et aussi embarras et peur. Interessant et aussi tres amusant a lire.

Une reflexion que je me faisais a la lecture des chapitres precedents et qui est toujours presente dans mon esprit : il est temps que l'equipe passe a l'offensive. Jusque la, nous avons suivi les preparatifs, les entrainements, l'integration des nouveaux membres, les attaques des demons et tout ca etait tres bien mais il me semble qu'il faut que tu introduises quelque chose de radicalement nouveau, un rythme different pour eviter qqchose qui pourrait devenir un peu repetitif.

Sans compte qu'il y a toujours le pauvre isole en captivite et qu'on n'a qu'une envie, c'est qu'il soit libere et rejoigne les autres!
En tout cas, l'histoire est toujours passionante et on a envie d'avoir la suite! Bon courage!!
Schumiorange
Posté le 09/06/2020
Merci pour ton commentaire !
Ta remarque sur ce chapitre me rassure, merci. Et je me suis dit aussi qu'il n'y avait déjà aucune régularité dans la longueur des chapitres, donc ce n'est pas vraiment gênant.

Pour le rythme, j'ai noté tout ça ! C'est vrai que j'aime bien faire traîner un peu les choses pour avoir le temps de développer les personnages, mais il ne faudrait pas non plus que ça devienne ennuyeux. Dans les prochains chapitres, ils ne passent pas vraiment "à l'offensive", mais ça s'active un peu et ils trouvent des éléments qui vont faire avancer l'intrigue. Tu me diras ce que tu en penses !
Il faut aussi que j'arrive à trouver le temps de retravailler plusieurs chapitres les uns après les autres. Pour le moment, je m'occupe plutôt d'un chapitre par ci par là et c'est pas top... : /

En tout cas, tes commentaires m'aident beaucoup, un grand merci ! : )
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