Chapitre 31: Pierre d'Abyrel et cuir de Varnak.

Mira terminait le tour de la propriété. Elle traçait quelques signes au sol, discrets, que seule elle semblait comprendre. À voix basse, elle murmurait des mots dans une langue qu’Élika ne reconnaissait pas — des sons anciens, gutturaux, presque étouffés par le vent.

Elles arrivaient au dernier point. Elles avaient bouclé le périmètre.

Élika leva les yeux, tentant de relâcher ses épaules. Le ciel était gris, chargé d’une brume humide qui venait se coller à sa peau. Elle frotta son œil, encore alourdi par une nuit sans repos, rythmée par les souvenirs de l’attaque et cette question lancinante : Qu’avait-elle manqué ?

Une chose restait certaine. Le Varnak n’était pas arrivé là par hasard. Il avait suivi Ayra. Par son aura ? Son odeur ? Quelque chose en elle l’avait attiré — et ça, Élika ne le comprenait pas encore.

Mais une certitude s’imposait :

Elle devait mettre fin à cette traque.

Tant que la menace rôderait, il était hors de question qu’Ayra quitte cette maison.

Elle reporta son regard vers la façade jaunie de pierre de sable.

Ayra les observait depuis la fenêtre de sa chambre, l’air grave, ses traits tirés par la fatigue.

Un son léger se fit entendre : celui de ses paumes qu’elle frottait l’une contre l’autre, pour retirer les résidus de poudre d’argile qu’elle avait utilisés pour dessiner les symboles.

— Bien. Ça suffira pour le moment, déclara Mira en se relevant.

Élika se redressa lentement, fixant sa tante.

— Tu es sûre ? murmura-t-elle.

Car jusqu’ici… tu étais convaincue que ta barrière empêchait toute intrusion.

Elle n’avait pas voulu appuyer sur cette faille, mais la sécurité d’Ayra ne souffrait aucune approximation.

— C’est de ma faute, je sais, répondit Mira en effleurant la cicatrice sur sa joue.

Un geste qu’elle faisait souvent lorsqu’elle était soucieuse ou perdue dans ses pensées. Comme si elle cherchait à se rappeler une douleur ancienne — une douleur qu’Élika ne connaissait pas, mais qu’elle savait profonde.

— Je ne pouvais pas savoir, poursuivit sa tante, que vous faire venir ici, à Clairmont… pouvait fragiliser l’équilibre qui y règne.

Élika fronça légèrement les sourcils.

— Comment peux-tu être sûre que c’est notre venue qui a provoqué ça ?

Mira ne répondit pas tout de suite. Elle s’accroupit, retira une petite motte de mousse qui avait poussé entre deux pierres de la façade jaunie.

— Sûre ? Peut-être pas… murmura-t-elle.

Mais depuis que vous êtes là, les événements étranges se sont multipliés. Il y a toujours eu des choses à Clairmont… des murmures, des signes isolés.

Mais pas de manifestations aussi puissantes.

Pas un Varnak en traque.

Élika aperçut le rideau de la fenêtre du haut frémir.

Ayra avait quitté son poste d’observation.

Depuis l’attaque de la veille, elle avait repris des forces. Comme si l’adrénaline libérée à ce moment-là avait accéléré sa rémission. Elle s’était effondrée de sommeil pendant plusieurs heures, et le soir venu, elle les avait rejoints au salon. Seule.

Elle ne boitait presque plus. Son regard, lui, avait changé. Déterminé.

Pourquoi ? Élika l’ignorait.

Ayra avait parlé peu, mais observé beaucoup.

Elle le sentait : sa sœur ne tarderait pas à réclamer sa place sur les bancs de Clairval.

Un grincement métallique rompit le silence. Celui de la grille d’entrée.

D’un même mouvement, Mira et Élika tournèrent la tête.

C’était Eren.

Élika se surprit à sourire en le voyant.

Vêtu de sa longue veste noire habituelle, qui lui donnait un air sérieux presque strict, Eren s’avançait vers elles avec un large sourire, dévoilant des dents parfaitement alignées. Son visage chaleureux contrastait avec l’austérité de ses vêtements sombres.

— Un peu de jardinage matinal ? lança-t-il en désignant l’herbe que Mira tenait encore entre les doigts.

Élika, d’ordinaire prompte à réagir, resta un instant sans voix. Elle bafouilla légèrement, mais Mira prit le relais avec son aplomb habituel.

— Oui, c’est exactement ça, répondit-elle en rendant son sourire à Eren. L’air frais du matin fait des merveilles.

— Et comment va notre convalescente préférée ? demanda-t-il d’un ton détendu, comme s’il posait la question pour la quatrième fois de la semaine.

C’était devenu une habitude discrète, mais bien réelle. Eren passait souvent, presque toujours pour la même raison : s’assurer qu’Ayra allait bien.

— Elle va bien, répondit Élika. Elle a fait énormément de progrès ces derniers jours.

— Je suis content de l’apprendre ! Elle va bientôt pouvoir aller consoler Kael, qui part chaque matin avec les pieds de plomb depuis qu’elle est alitée.

Élika fronça les sourcils. La remarque l’avait piquée — et Eren le remarqua aussitôt.

— Quoi ? Pourquoi tu fais cette moue ? dit-il en l’imitant avec exagération.

Élika esquissa un sourire malgré elle.

— Je doute fortement que j’aie cette tête-là, répliqua-t-elle en tournant un doigt vers son propre visage.

— Non mais sérieusement, reprit-il, plus calme.

Tu t’inquiètes de son retour à Clairval ?

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée, pour l’instant… murmura Élika.

Eren parut réfléchir. Son regard sombre s’était durci, sérieux. Il passa une main dans ses cheveux noirs relevés, les yeux fixés sur un point invisible à l’horizon.

— Je comprends… cet événement a été traumatisant pour tout le monde.

Il fronça légèrement les sourcils, puis ajouta, plus bas :

— Et ce… ce chien errant court toujours, je suppose.

Élika serra ses bras contre elle. Elle ne voulait pas poursuivre cette discussion.

— Je sais pas vous, mais j’ai froid… On devrait rentrer, non ?

Eren, un café ?

Il sourit, comme si la tentation était trop forte pour être ignorée.

Elle lui prit le bras et l’entraîna doucement vers l’entrée.

— Allez, fais pas semblant d’hésiter !

— Tu commences à bien me connaître, répondit-il dans un sourire.

Ils étaient dans la cuisine. C’était calme. Personne à l’horizon. Les murs blancs de la pièce tranchaient avec le ciel, gris, presque noir, qui s’infiltrait à travers les grandes fenêtres derrière eux.

Mira prétexta avoir du travail dans son bureau et les laissa seuls.

Élika lança la cafetière, puis prit la boîte à biscuits. Elle en sortit quelques-uns pour les déposer sur un petit plateau.

— Tiens, mange. Je sais que tu les aimes, dit-elle en faisant glisser le plat vers lui, tout en en chipant un pour elle.

Eren s’était installé sur l’une des chaises hautes, accoudé au plan de travail. Toujours ce même sourire détendu. Cette décontraction naturelle.

Élika, parfois, la jalousait presque.

Elle le regarda en coin, en s’affairant au café. Elle ne savait pas pourquoi… ni depuis quand exactement, mais elle trouvait son coéquipier de plus en plus beau.

Son calme, sa présence posée, sa façon de la regarder sans jamais la juger…

Il arrivait toujours à la détendre, même quand elle était à bout.

Elle rougit. Comme si ses pensées l’avaient prise en faute.

Brusquement, elle attrapa deux tasses.

Un peu trop vite. Comme pour couper net le fil de ses idées.

Elle les posa sur le plan de travail, un peu plus fort que nécessaire.

Eren l’observa, interloqué, un sourcil haussé.

— Heu… tu vas bien ?

Il désigna les tasses.

— Elles t’ont fait quelque chose, ou c’est personnel ?

Élika rougit franchement. Elle ne savait plus où se mettre.

— Je…

Elle fixa les deux tasses comme si elles allaient l’aider à trouver une excuse crédible.

— Ah, bien. Voilà une explication très claire, souligna Eren avec un ton faussement sérieux.

Élika pouffa, malgré elle.

— Désolée. J’ai mal dormi… Et parfois, j’ai du mal à gérer ma… mauvaise humeur.

Elle détourna le regard, un peu gênée. Eren sourit, mais cette fois, plus doucement. Il ne la lâchait pas des yeux.

Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Élika en éprouva un étrange soulagement, et laissa échapper un petit souffle.

Ayra entra dans la cuisine.

— Oh, salut Eren ! dit-elle en s’approchant pour lui donner une tape légère sur l’épaule.

— Hé bien, Ayra, tu ne boîtes plus ! Tu as l’air en forme, observa-t-il avec un sourire chaleureux.

Ce sourire, pourtant sincère et familier, fit tiquer Élika. Rien de flagrant. Juste une sensation sourde, un léger tiraillement qu’elle ne savait pas nommer.

Eren était gentil avec tout le monde, elle le savait.

Elle n’était certainement pas une exception.

Ayra s’installa sur la chaise à côté d’Eren.

— Tu peux m’en servir un aussi ?

— De quoi ? répliqua Élika, un peu trop sèchement.

Ayra leva un sourcil, interloquée.

— Du café… fit-elle en désignant d’un regard la cafetière qu’Élika tenait encore en main.

Eren se pencha légèrement vers Ayra, baissant la voix dans un sourire.

— C’est rien. Aujourd’hui, même les tasses en prennent pour leur grade. Ne le prends pas perso.

Ayra lui adressa un sourire complice, amusée.

Élika, elle, sentit un pic d’agacement remonter — un frisson qu’elle tenta d’ignorer, mais qui persistait au creux de sa poitrine.

Ils ne s’étaient vus que quelques fois ces deux dernières semaines.

Et pourtant, elle les trouvait un peu trop complices à son goût.

Élika servit la deuxième tasse à sa sœur, puis resta un instant figée. Silencieuse.

Elle bouillonnait.

Contre elle-même.

Parce qu’elle avait des pensées qu’elle n’était pas censée avoir.

Sa mission était claire : protéger Ayra.

Rien d’autre ne devait interférer.

— Tu ne te sers pas ? demanda Eren, sa voix douce dans le silence.

Ses épaules se raidirent malgré elle.

— Non… Je suis déjà assez énervée comme ça, lâcha-t-elle en tournant les talons pour aller replacer la cafetière.

— Dis-moi, Eren, Kael effectue bien le travail que je lui ai demandé ? demanda Ayra.

Élika sentit le regard d’Eren se détourner d’elle pour répondre à sa sœur.

— Oui. Il n’oserait pas faire autrement, répondit-il en riant.

— Mouais, c’est ça… Kael ne fait que ce qui lui chante, ironisa Ayra en levant les yeux au ciel, sa tasse à la main.

— Pas pour toi.

Le silence tomba.

Puis le bruit brutal d’une toux : Ayra venait de s’étrangler avec une gorgée.

— Tu dis n’importe quoi ! lança Ayra en tapant le bras d’Eren, tout en essayant de reprendre son souffle.

Élika était revenue silencieusement parmi eux.

— Oui, c’est sûr. Tu es là pour étudier, Ayra, fit-elle d’une voix ferme, celle qu’elle utilisait pour rappeler les priorités.

Le sourire d’Ayra s’effaça.

— Pour ça, il faudrait déjà que j’aille en cours…

Élika fronça les sourcils. Ayra savait parfaitement qu’elle ne devait pas parler de ça devant Eren.

Il capta l’électricité dans l’air, le léger changement dans leurs regards.

— Quand tu iras totalement bien, ce sera plus facile, Ayra, dit-il simplement, dans un ton apaisant.

Ayra se tourna vers lui.

— Je vais justement très bien. Mais ça, il va falloir lui faire comprendre, répondit-elle en désignant Élika d’un signe de tête.

Sur ces mots, elle se leva, salua Eren d’un simple geste de la main, et quitta la pièce sans un mot de plus.

Eren prit une gorgée de son café. Elle l’entendit inspirer. Elle le vit ouvrir les lèvres, prêt à parler, puis les refermer.

Élika arqua un sourcil, intriguée.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle doucement.

— Bien je ne voudrais pas mêler de ce qui ne me regarde pas…mais tu ne pourras pas la laissée éternellement enfermée ici…

Il avait formulé sa phrase avec toutes les précautions du monde.

— Tu as raison… cela ne te regarde pas. Aussitôt prononcée, Élika regretta sa parole.

Eren ,lui ne lui répondit pas.

Un silence s’installa quelques instants.

Élika souffla.

— Je suis désolée… Je ne voulais pas te parler si brutalement.

Ses épaules jusque-là tendues se relâchèrent enfin.

— Oh, ne t’en fais pas. J’ai l’habitude avec Kael.

Il accompagna ses mots d’un clin d’œil.

Élika lui sourit, presque soulagée qu’il ne lui en tienne aucune rigueur. Ce naturel chez lui… elle ne savait pas encore si ça l’apaisait ou la déstabilisait.

Elle lui resservit une tasse de café encore bien fumant. Le regard d’Eren s’éclaira, une lueur gourmande dans les yeux.

— Tu sais parler aux hommes, dit-il dans un sourire.

Élika haussa un sourcil, amusée.

— Je te sers du café, pas un festin.

 

 

 

 

Ayra était remontée dans sa chambre.

Elle, qui l’avait trouvée parfaitement à son goût, spacieuse et lumineuse à son arrivée il y a quelques semaines, commençait à s’y sentir à l’étroit. Comme si l’air, autrefois apaisant, s’était soudain chargé d’oppression.

Elle referma la porte un peu trop fort. La colère grondait en elle.

Cette créature surgie de nulle part — mi-reptile, mi-mammifère — avait bouleversé tout l’équilibre fragile qui s’était installé jusque-là.

Elle s’adossa à la porte, inspira profondément. Le contact du bois froid dans son dos l’aidait à garder contenance.

L’énergie qui l’avait envahie la veille, lors de la seconde attaque du Varnak, ne l’avait pas quittée.

Elle ne savait pas d’où elle venait, ni ce que cela signifiait.

Mais elle se sentait plus forte. Plus ancrée. Plus déterminée que jamais.

Des légers coups à la porte la firent sursauter.

— Ayra ? C’est moi. Je peux entrer ?

C’était la voix douce de sa tante.

Elle reprit rapidement ses esprits et ouvrit.

— Oui, bien sûr. Tu ne devrais même pas le demander, répondit-elle avec un sourire.

— Je t’ai entendue avec ta sœur et Eren…

Mira referma doucement la porte derrière elle.

Ayra poussa un soupir.

— Je m’y attendais, tu sais. Je connais Élika. Je connaissais sa réaction avant même qu’elle parle. J’aurais pu l’écrire.

Elle alla s’asseoir sur le petit fauteuil près de son large lit.

— Oui, je t’avoue que moi aussi… répondit Mira avec un rire léger.

Ayra esquissa un sourire, malgré elle.

— Je suis venue pour étudier, et me voilà confinée ici jusqu’à la fin de l’année scolaire…

Elle rit, mais d’un rire un peu jaune, fataliste face à la situation.

Mira fit rebondir distraitement une de ses boucles blanches sur son épaule, l’enroulant autour de son doigt.

— Comme je te disais, j’avais vu venir la chose. Et ça, dès le soir de la première attaque.

Ayra ouvrit la bouche, prête à répliquer, mais sa tante lui fit un petit geste pour l’inviter à la laisser parler.

Ce n’est qu’à ce moment-là qu’Ayra remarqua l’objet qu’elle tenait dans sa main droite : une petite bourse en cuir, sombre et usée.

— C’est pourquoi j’ai travaillé sur cet objet depuis. Cela m’a demandé beaucoup de temps… et de sorts… pour y parvenir.

— De quoi tu parles ? demanda enfin Ayra, piquée d’impatience face au mystère que sa tante semblait vouloir entretenir.

— Je n’en ai pas parlé avant, car cela faisait un moment que je n’avais pas pratiqué l’ancienne magie. Mise à part quelques petits sorts de protection, par-ci, par-là…

Elle accompagna ses mots de quelques mouvements discrets des mains, comme pour désigner des lieux invisibles autour d’elles.

Elle sortit enfin, avec délicatesse, l’objet dissimulé dans la petite bourse de cuir usé.

Entre ses doigts fins, elle laissa apparaître un collier.

Le cordon, fait du même cuir ancien, semblait souple mais solide. Une petite pierre rouge, mate et lissée par le temps, y était suspendue. D’apparence simple, presque banale, il aurait pu passer inaperçu.

Mais Ayra le sentit immédiatement.

Il dégageait quelque chose.

Un frisson léger lui parcourut les bras. Ce n’était ni de la peur ni de l’excitation… c’était plus subtil.

Elle ne savait pas ce que c’était, mais elle savait que ce collier n’avait rien d’ordinaire, qu’il était puissant.

Mira avait remarqué le regard d’Ayra, fasciné par le collier. Elle ne tarda pas à lui donner des explications plus claires.

— Ce cuir n’est pas celui de n’importe quel animal, dit-elle en marquant une légère pause.

— Il provient d’un Varnak. Il m’a fallu du temps pour le retrouver…

Ayra écarquilla les yeux, surprise.

— Et cette pierre, quant à elle, vient du cœur même de la terre d’Abyrel, poursuivit sa tante.

Elle n’avait jamais douté que Mira portait en elle bien des mystères. Mais plus elle en découvrait, plus elle en restait bouche bée.

Mira était puissante. Peut-être bien plus qu’elle ne l’avait imaginé jusque-là.

Ayra resta silencieuse, partagée entre l’étonnement et l’intuition que quelque chose d’important se préparait.

Elle ne savait pas exactement ce que cela impliquait, mais une chose était sûre : sa tante avait trouvé une solution.

Et cette fois, elle en était certaine.

— Ces deux éléments, à eux seuls, sont déjà puissants, déclara Mira en tenant toujours le collier entre ses doigts. Mais il a tout de même fallu plusieurs anciens sorts de protection pour en stabiliser l’effet.

Elle se racla doucement la gorge avant de reprendre, son ton plus grave :

— Avec ce collier, le Varnak ne pourra pas te repérer. Mieux encore : il s’en éloignera instinctivement.

Ayra sentit l’émotion l’envahir. Elle était profondément touchée par ce que sa tante avait fait pour elle.

L’idée de se demander comment Mira s’était procuré ces éléments rares lui effleura brièvement l’esprit, mais elle chassa bien vite cette pensée. L’espoir que ce collier représentait l’emplissait bien plus.

— On t’a déjà dit que tu étais géniale ?! Tu es ma sauveuse, Mira !

Elle se leva d’un bond pour venir la serrer dans ses bras.

— Merci, vraiment…

— C’est normal, Ayra, répondit doucement Mira en refermant ses bras autour d’elle. Je suis là pour vous. Toujours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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