Le valet vient faire son rapport à Zorg dans ses appartements.
Zorg. — Je ne t’attendais pas maintenant. Tu as quelque chose à me dire ?
Le valet. — En effet, votre fille veut que je lui trouve quelque chose.
Zorg. — Que veut-elle ?
Le valet. — Un sorcier.
Zorg. — Pourquoi aurait-elle besoin d'un sorcier ?
Le valet. — Pourquoi a-t-on besoin d'un sorcier ! Elle veut lancer un sort. Dois-je lui fournir un sorcier ?
Zorg. — Pas question ! Je sais à quoi elle pense. Par moment, elle me fait terriblement penser à sa mère. Pour commencer, tu vas lui dire que je t'ai rappelé à mon service.
Le valet. — Et pour la suite ?
Zorg. — Je vais devoir sévir, je n’aime pas ça mais...
Le valet. — Vous adorez ça !
Zorg. — Pas avec ma fille, elle a de la valeur pour moi !
Le valet. — Ça fait toujours plaisir !
Zorg. — Tu n’as rien de mieux à faire ?
Le valet. — Je vais de ce pas annoncer la nouvelle à votre fille, elle doit encore être dans sa chambre.
Le valet sort en direction de la chambre de Cordélia laissant Zorg seul.
Zorg. — Tu règles un souci, un autre arrive.
Entre Oreste.
Zorg. — Tiens ! Qu’est-ce que je disais !
Oreste. — Je ne vous dérange pas votre Majesté ?
Zorg. — Conseiller, tu tombes bien, j’aurais besoin d'un bon conseil. C’est dans vos cordes ?
Oreste. — Vous vous apprêtez peut-être à lancer une attaque contre les humains. J'ai déjà dix bonnes idées pour les envahir et leur pourrir la vie.
Zorg. — Ce n’est pas au programme, les luttes incessantes avec ces êtres inférieurs ne nous apportent rien. Le vrai problème, c'est ma fille.
Oreste. — Votre fille !
Zorg. — Oui ma fille, tu la connais, elle se prénomme Cordélia.
Oreste. — Je sais qui est Cordélia. Une jeune fille charmante, bien sous tout rapport.
Zorg. — Ça c’était avant !
Oreste. — Avant quoi ?
Zorg. — Le départ de sa mère.
Oreste. — Faites la revenir !
Zorg. — Pas question ! Ce démon ne paraîtra plus dans mon royaume.
Oreste. — Dans ce cas, ce sera plus dur !
Zorg. — Je n’ai pas besoin qu'on me rappelle ce que je sais déjà ! Tu as un plan ?
Oreste. — Vous n’en avez pas ?
Zorg. — J’ai demandé en premier.
Oreste. — Vous me connaissez !
Zorg. — Tu as un plan !
Oreste. — Et vous aussi !
Zorg. — N’en parlons plus, je parie que ton plan ne vaut rien.
Oreste. — Même si mon premier plan pour résoudre le problème de votre fille ne marche pas, je passerai à un autre.
Zorg. — Je n’aime pas tes hésitations. Fais-moi plutôt des propositions !
Oreste. — Trouver un compagnon à votre fille !
Zorg. — Ça ne me plaît pas !
Oreste. — Une bonne vieille punition !
Zorg. — Ne l’ai-je pas déjà punie en la privant de sa mère ?
Oreste. — J’en conviens mais il faut bien que votre fille se fasse à notre environnement.
Zorg. — Tu peux me laisser, je dois réfléchir à la question.
Oreste sort.