Chapitre 32 : En fuite
Alix
Après le départ précipité du marais, les fugitifs n’avancèrent plus que de nuit. Ils contournaient Terce par l’orient. Les routes de ces régions de hautes collines, peu adaptées à la charrette, retardaient leur progression. Albérac avait dans l’idée de sortir de Cazalyne. Ils devraient franchir la chaîne montagneuse qui formait la frontière vers le royaume de Marmane, au sud.
Alix prit conscience de l’ampleur de la présence du Haut-Savoir. Les pélégris étaient partout. Aux alentours du moindre village, des troupes effectuaient des rondes qui obligeaient le petit groupe à de larges détours. Ils évitèrent in extremis un convoi de lourds chariots escortés par les soldats sans visage. Sur les murs des cités qu’ils contournèrent, de nouveaux étendards vert foncé ornés des armoiries de l’Ordre s’étaient ajoutés à ceux du royaume et aux bannières des seigneurs locaux.
Même dans l’obscurité, des pélégris patrouillaient, mais ils les évitaient en soufflant leur lanterne, cachés dans des fourrés à l’écart de la piste. Apaisant les chevaux, ils attendaient que les soldats en vert soient passés. Voyager de jour était trop risqué. La charrette d’Ensgarde, dans laquelle Venzald était étendu, empêchait de traverser bois et champs et les routes étaient trop empruntées pour qu’ils ne soient pas repérés.
À l’aube, ils s’arrêtaient dans une grange vide ou un abri rocheux et dormaient à tour de rôle. Albérac se fabriqua un petit arc pour chasser, sous les yeux impressionnés d’Alix. Les provisions qu’ils avaient emportées ne dureraient pas longtemps et le maître d’étude expliqua qu’en cette période de famine, se procurer de la nourriture s’avèrerait vite difficile. Même le gibier risquait de se faire rare, déjà chassé ou braconné. Albérac boitait bas depuis leur fuite du château, pourtant il ne se plaignait pas et n’utilisait plus sa canne.
Quatre jours après leur départ, alors qu’elles attendaient dans une cabane à l’écart de la piste que l’aventurier revienne avec du gibier, Ensgarde se mit à changer les bandages de Venzald, comme elle le faisait quotidiennement. Cette fois, Alix la vit tapoter les joues du garçon, griffer les plantes de ses pieds et soulever ses paupières pour examiner ses pupilles.
– Il ne veut pas se réveiller, n’est-ce pas ? lui demanda la jeune fille.
La rebouteuse la considéra avec surprise de ses yeux étincelants. Alix lui retourna un regard de défi. Ce n’était pas la première fois qu’elle étonnait la vieille femme. Il semblait à Alix que personne n’avait jamais prêté attention à ses propos, mais Ensgarde écoutait tout. Si elle ne répondait pas toujours, son visage parlait pour elle et la jeune fille aimait ce qu’elle y lisait : une forme de respect et de la curiosité.
– Bien vu, gamine, commenta la vieille. Quelque chose cloche. Voici plusieurs heures que j’ai cessé de lui donner la tisane de pavot qui le maintenait endormi. Il aurait déjà dû se réveiller. Les brûlures sont moins chaudes, le cœur bat normalement, mais ce coquin ne veut pas reprendre conscience.
– Vous croyez qu’il fait semblant ?
– Non, il est vraiment absent, dit la guérisseuse avec un sourire. Je ne sais pas si c’est la douleur de ses blessures ou celle de son esprit qui l’empêche de revenir à la réalité. Parfois, la volonté — consciente ou non — possède sur le corps un étonnant pouvoir.
– Ce serait pourtant tellement plus pratique ! Nous pourrions abandonner la charrette, s’il tenait à cheval.
Alix s’approcha de Venzald pour observer le visage endormi. Les paupières frémissaient comme si le prince rêvait. Une crispation tirait les coins de la bouche vers le bas.
– Même son sommeil ne l’épargne pas. La souffrance se lit sur sa figure.
Elle le dévisagea encore un instant.
– Venzald ! Réveille-toi ! hurla-t-elle soudain dans les oreilles du garçon. C’est une question de vie ou de mort !
Le prince ne bougea pas.
– Tu vas nous faire repérer, petite, dit calmement Ensgarde, l’œil rieur.
***
Le manteau bleu
Il décacheta la lettre d’un geste nerveux en dégrafant l’attache de son manteau. La trace des fugitifs avait été repérée, disait la missive. En quittant le Marais-aux-Saules, ils avaient pris la direction du sud-est, vers Bartillane. Les pélégris les suivaient de près, ils ne tarderaient pas à les rattraper, puis à les ramener à Terce.
Ils avaient intérêt à ne pas les laisser échapper et à les retrouver vivants, ou il se chargerait lui-même de les punir. Ça calmerait sûrement sa rage. Moins, cependant, que s’il tenait ce salopard d’Albérac. Il froissa le parchemin d’un geste convulsif et le jeta par terre. La dernière chose dont il avait besoin, c’était bien d’avoir quelqu’un d’autre à rechercher.
Jusqu’à maintenant, tout ce qu’il avait entrepris s’était déroulé à merveille, grâce aux quelques sacrifices qu’il avait consentis. Pourquoi fallait-il que ce petit maître d’étude soit venu contrarier ses plans ? La situation se présentait pourtant sous les meilleurs hospices. Aux Cimiantes, il pouvait s’assurer de la sécurité des princes. De plus, le sommeil de Themerid s’avérait bien pratique : tant qu’il dormait, la régence serait prolongée aussi longtemps que nécessaire pour éliminer le dernier élément perturbateur. Or, à cause d’Albérac, Venzald courait sûrement des risques considérables, et le prince malade pouvait rendre l’âme à tout moment. Il fallait que les jumeaux restent vivants, c’était impératif. S’ils mouraient trop tôt, il perdrait définitivement le trône.
Malheureusement, il ne pouvait rien tenter lui-même. Il devait s’en remettre aux pélégris, et il détestait se sentir impuissant.
***
Abzal
Abzal regarda par la fenêtre Flore et Elvire qui saluaient une dernière fois leurs parents à la porte de la grande cour. Ceux-ci partaient pour Tourrière, car Godmert s’était trop absenté de Listène. Son rôle de gouverneur en pâtissait, les allers-retours incessants le fatiguaient et il souhaitait se rapprocher pour superviser la reconstruction du castel et la gestion du domaine.
La disparition d’Alix avait rendu de Hénan à moitié fou. Quelques jours auparavant, il avait fait irruption dans le cabinet d’Abzal en hurlant tout ce qu’il pensait de ses gardes. Il était allé jusqu’à lui reprocher d’avoir présenté Albérac à son frère et de l’avoir fait entrer dans leur vie. Il le tenait pour responsable du départ de sa fille, se contredisant d’un instant à l’autre dans ses explications. Abzal était resté stoïque jusqu’à ce que les cris s’apaisent, puis il avait déclaré qu’il lui importait tout autant qu’à Godmert de retrouver les fugitifs et qu’il avait lancé des poursuites. Le seigneur d’Arc-Ansange s’était calmé pendant une heure, puis il avait recommencé le même manège auprès de Matifas Bréol en rugissant.
– Vos pélégris peuvent enfin servir à quelque chose ! Mettez-les sur la piste de ma fille et de cet animal d’Albérac !
Puis il avait claqué la porte.
Mélie, déprimée par le départ de sa benjamine — volontaire ou non, personne ne savait vraiment qu’en penser —, accompagnait son époux. Les deux aînées insistèrent pour rester à Terce. Leur père qui craignait qu’Arc-Ansange ne soit pas à l’abri d’une nouvelle attaque finit par céder, à la condition qu’elles résident au château sous le chaperonnage de Renaude.
Quand Godmert et Mélie eurent disparu dans les rues de Terce, Abzal ordonna qu’on lui amène les demoiselles et la nourrice. Dès qu’elles furent introduites dans le cabinet, il sut qu’elles se défiaient de lui. Leurs mines ne trompaient pas. Elvire et Flore paraissaient prêtes à s’enfuir et la déception se lisait sur le visage de Renaude. Elles avaient raison de le craindre.
Pourtant, il les aimait. Malgré ce qu’elles pensaient de lui, tenir son rôle était la seule voie possible. Il fit taire ses émotions.
– J’ai donné des ordres pour que vous ne sortiez pas du château. Aucune de vous. Dans l’enceinte des remparts, vous resterez libres d’aller où il vous plaira.
Le silence accueillit sa déclaration, mais leurs traits se crispèrent davantage. Il ne put résister.
– Croyez-moi, je vous en prie. C’est uniquement pour vous protéger.
– De quoi ? interrogea Renaude qui tremblait d’une fureur rentrée.
– De vous-mêmes, avant tout. Vous êtes capables de beaucoup, dit-il en jetant à Elvire un regard réprobateur.
Le garde revenu du Marais-aux-Saules lui avait rapporté la présence de la jeune fille sur les lieux. Un battement de paupières lui montra qu’elle avait saisi l’allusion.
– Or, il est plus sage de contenir votre héroïsme. Terce va devenir très dangereuse. Vous ne mesurez pas à quel point.
Lui-même n’était pas certain de savoir ce qui se préparait, mais il pressentait le pire.
– Alors faites cesser cette folie ! cria Renaude. Vous êtes le régent !
Il détourna les yeux.
– L’entretien est fini, lâcha-t-il.
Il les regarda sortir, les deux jeunes filles qu’il avait vues grandir et cette femme qui l’avait aimé comme une mère.
Comme il contemplait tristement la cité à travers le vitrail de sa fenêtre, les rues de Terce s’embrasèrent et se couvrirent de sang l’espace d’un instant. Il avait beau essayer de fermer son esprit, cette vision revenait sans arrêt.
Décidément, il préférait les deux sœurs et Renaude enfermées mais vivantes. Même si elles le haïssaient. Il pensa aux yeux clairs de Flore en frottant la paume de sa main gauche.
***
Alix
Les fugitifs parcoururent la route escarpée qui montait sur le haut-plateau du sud de Bartillane. L’ascension fut harassante : le gros poney d’Ensgarde, pourtant vaillant, peinait à arracher les roues des pierres du sentier. La fatigue rendait son pied moins sûr et il manqua deux fois de faire basculer la charrette dans le vide. Ensgarde descendit pour le mener par la bride et les deux cavaliers mirent pied à terre pour joindre leurs forces à celle de l’animal.
Ils n’atteignirent le sommet qu’au petit matin et ne trouvèrent aucun abri sur le plateau à la végétation pauvre et rase. Ils poursuivirent leur route en espérant que la région aride n’était que peu peuplée. Pourtant, ils constatèrent rapidement que les habitants du coin avaient d’autres préoccupations qu’eux. Ils croisèrent des gens hâves qui cherchaient des baies ou grattaient la terre pour dénicher des racines. À leurs côtés, des enfants aux joues creuses regardaient passer les voyageurs de leurs yeux éteints. Un peu partout se dressaient les restes de bûchers funéraires.
Lorsqu’ils trouvèrent enfin une grotte où s’arrêter, Alix partit sous le prétexte de chasser. Elle retourna vers le dernier hameau qu’ils avaient dépassé. Les visages émaciés, les corps trop maigres flottant dans les vêtements avaient ému la jeune fille. Quand elle approcha, cependant, elle vit un grand chariot rempli de sacs arriver et stationner au centre de la vingtaine de maisons. Les dix pélégris qui l’escortaient se répartirent en cercle pour protéger le chargement. L’un d’eux, derrière son masque, appela les villageois. D’où elle se trouvait, la jeune fille ne saisissait que des bribes de son discours, mais elle comprit aux gestes du soldat qu’il promettait les sacs sous certaines conditions. Il entra dans chacune des masures. Il en ressortit chaque fois en possession de parchemins qu’il plaçait dans le chariot et attribuait une ration de blé avant de passer à la prochaine habitation. Un vieillard, qui vivait dans une maisonnette à l’écart des autres, obtint sa précieuse offrande en échange d’une dizaine de manuscrits reliés de cuir, qu’il regarda disparaître avec regret. Alix fit demi-tour sans attirer l’attention et fila raconter ce qu’elle avait vu. Albérac posa ses carnets — qu’il consultait sans cesse depuis leur départ — pour l’écouter, puis demanda à rencontrer l’homme aux livres.
Un peu plus tard, ils retournèrent tous deux vers le hameau. Quand ils se furent assurés que les pélégris avaient déguerpi, Alix indiqua la chaumière au maître d’étude. Le vieillard les fit entrer avec un regard inquiet à la ronde.
– Les soldats donnent du blé en échange de nos livres, expliqua-t-il en réponse aux questions d’Albérac. Ils ont emporté mon encre et mes plumes d’oie aussi. Ils nous ont dit que c’était interdit, maintenant.
– Ça y est, ça commence, souffla pensivement l’aventurier.
– Il y a beaucoup de pélégris, dans le coin ? demanda Alix.
– Je ne me déplace pas beaucoup, dit le vieux, mais tous ceux qui vont vers le bourg, au marché, en rencontrent des troupes entières. Il y a un Haut-Collège à quelques lieues vers le sud, c’est là que se trouve leur garnison.
– Ah... grimaça Alix.
Albérac lui jeta un regard de reproche, mais leur hôte avait déjà compris l’inquiétude de la jeune fille. Il se leva, attrapa un pot de terre et un morceau de lin sale accroché à la porte, puis les tendit à Alix.
– Je ne veux pas savoir pourquoi vous préférez les éviter, dit-il, mais ça peut vous intéresser d’entendre qu’ils cherchent quatre personnes, dont une jeune fille rousse.
Alix prit l’étoffe et l’enroula autour de ses cheveux.
La journée touchait à sa fin. Albérac était parti en reconnaissance sur le chemin qu’ils devaient emprunter. Ensgarde rassemblait ses fioles après avoir changé les bandages de Venzald.
– Rends-moi ça, petite, dit-elle à Alix qui scrutait son reflet dans la lame d’un grand couteau.
Elle avait coupé ses nattes. Le pot donné par le vieillard contenait une pâte d’écorce de pielles, dont la jeune fille avait enduit ses mèches courtes.
– Je crois que je ressemble à Flore, avec les cheveux noirs, remarqua-t-elle en tendant le couteau à Ensgarde.
Mais celle-ci ne l’écoutait plus. Au fond de leur abri, Venzald gémissait faiblement. Elles s’approchèrent de lui. Il remua la tête, puis les jambes.
– Regarde, dit Ensgarde en montrant la main gauche du garçon.
Les doigts s’ouvraient et se refermaient sur le vide.
– Il cherche celle de Themerid, expliqua la jeune fille avec une grimace de chagrin.
***
Venzald
Comme j’ai froid. Comme j’ai mal. J’ai peur, dans ce noir. Je n’ai jamais eu aussi peur. Mais je ne veux pas ouvrir les yeux. Je ne veux pas savoir d’où me vient cette angoisse.
Où est ta main ? Pourquoi je ne peux pas l’attraper ? Tu es fâché, tu ne veux pas me la donner ?
Ou alors...
C’est pour ça que j’ai froid ? Que je ne sens plus ta chaleur ? Parce que ton corps n’est plus contre le mien ? Non...
...
Non... Non... Non non non NON NOOOOOOOOON !
...
...
Alors c’est la réalité ? Ce n’était pas un cauchemar. Tu n’es vraiment plus là. On nous a coupés. Amputés. Séparés. Qui ? Qui a commis cette abomination ? Qui nous déteste assez pour ça ?
Tu n’es plus là, mon frère. Plus à mes côtés.
...
...
Je ne sens que le vide autour de moi. La pulsation vaine de mon sang dans ma chair torturée. Aucun écho de toi. Ni les battements de ton cœur, ni ta chaleur, ni tes pensées. Ni tes doigts auxquels me raccrocher.
Quelle solitude. Quel poids...
Je suis mort. Je ne veux pas de cette vie-là. Une vie à moitié. Coupée en deux.
...
...
Rien ne me rendra ce que j’ai perdu. Ce miracle de n’être jamais seul, jamais livré au doute.
Je vais errer, sans trouver mon chemin. Nul ne comprendra ce qui me manque. Personne ne percevra la douleur de cet arrachement.
Même pas ces voix amies que j’entends près de moi. Je les aime, ils s’inquiètent, ils me veulent du bien, ils feront tout pour moi. Mais quoi qu’ils tentent, ils ne me rendront pas mon frère, mon double, l’autre morceau de mon âme.
Pour la première fois, je souhaite que tu sois mort. Alors je me laisserai mourir aussi pour te rejoindre, pour que nos corps se soudent à nouveau. Pour toujours.
...
...
Je reviens vers le jour... Pourquoi ? Non ! Je ne veux pas de cette vie.
Tu n’es plus là, mon frère, tu n’es plus là.
Pourquoi les as-tu laissés nous faire ça ?
***
Albérac
Avant même que ses paupières s’ouvrent, des larmes intarissables inondaient les joues de Venzald, tandis que sa poitrine se contractait, secouée de sanglots douloureux et muets qui l’étouffaient. Albérac souleva le corps du garçon pour le serrer contre lui. Il savait pourtant que son étreinte ne valait qu’une goutte d’eau dans l’océan de chagrin du jeune prince. Dans le menton tremblant d’Alix et dans ses yeux mouillés, dans le silence de la vieille rebouteuse, il lut la même pitié que la sienne, pour une douleur qu’ils ne pouvaient qu’imaginer.
– Themerid ? prononça Venzald d’une voix entrecoupée. Il est en vie ?
– Oui, affirma Albérac en espérant que c’était vrai.
– Ramenez-moi auprès de lui, je vous en prie. Ça fait trop mal...
– C’est impossible, mon prince. Je sais que ce que je vous demande est considérable, mais il nous faut continuer. Pour votre sécurité et celle du royaume. Et nous devons accélérer car nous sommes poursuivis par les armées de l’Ordre.
Venzald agita ses mains de rage et de douleur, le souffle coupé par les pleurs. Seuls de longs gémissements émergeaient de sa gorge serrée. Déchirée par sa peine, Alix joignait ses larmes à celles du prince en essayant de retenir son bras pour l’empêcher de rouvrir ses plaies.
– Je veux mourir... murmura le garçon en refermant les yeux.
La main qui ne rencontre que du vide.... wow, super image, vraiment. Le passage dans la tête de Venzald est super triste.
L'ordre commence donc à interdire la culture, l'inverse de ce pourquoi il est à priori créé. Ses intentions commencent à se clarifier et son plan est simple mais vicieux : détenir seul la culture. C'est un thème très intéressant à développer.
Mes remarques au fur et à mesure :
"Terce par l’orient." bizarre comme expression, j'aurais plutôt vu l'est mais en soit pourquoi pas
"Moins, cependant, que s’il tenait ce salopard d’Albérac." un suspect en moins pour le manteau bleu, même si ce n'était pas le plus gros ^^ oh, c'est bon on prend ce qu'on peut !
"Il les regarda sortir, les" -> il regarda sortir les ?
"en frottant la paume de sa main gauche." avec tout ces évènement j'avais complètement oublié qu'Abzal était un bouchevreux, son rapport à l'ordre m'intrigue encore plus après ce rappel.
"Ils ont emporté mon encre et mes plumes d’oie aussi. Ils nous ont dit que c’était interdit, maintenant. – Ça y est, ça commence," Comment ça ? "Ca y est" Il serait au courant du plan de l'ordre ? Les a-t-il déjà rencontrés dans ses anciens voyages ? en a-t-il été membre ?
Je m'arrête là pour aujourd'hui, l'air de rien la fin approche^^
A bientôt !
En effet, Albérac n'est pas le manteau bleu, bien vu !
A propos d'Albérac, il dit "ça y est, ça commence parce qu'effectivement, il est un des seuls à s'être renseigné sur la véritable doctrine de l'Ordre : il en parle dans un des chapitres de la P2 (celui où l'orage arrive).
Merci pour ta lecture et tes commentaires ! Je mets cette formule à chaque fois, mais elle est vraiment sincère : j'apprécie énormément tes remarques et tes idées ♥
Si les pélégris savent où sont les fugitifs, on peut se demander pourquoi ils ne les arrêtent pas (outre le fait que ça arrange l’autrice). Ici, tout porte à croire qu’Abzal est le manteau bleu ; quoique ça pourrait aussi être celui qui tire les ficelles et à qui Abzal doit obéir.
La souffrance de Venzald est palpable, ce passage est vraiment poignant.
Lève-toi, Venzald. Ce n’est pas le moment de flancher. Ton combat ne fait que commencer. (Oui, autrement, il n’y aurait pas de deuxième tome...)
Coquilles et remarques :
— empêchait de traverser bois et champs et les routes étaient trop empruntées [Comme il y a deux « et », je mettrais une virgule avant « et les routes ».]
— se procurer de la nourriture s’avèrerait vite difficile [NB : graphie rectifiée]
— La situation se présentait pourtant sous les meilleurs hospices [auspices]
— Pourtant, il les aimait. [Comme la phrase est très courte, je ne mettrais pas la virgule.]
— la route escarpée qui montait sur le haut-plateau du sud [le haut plateau]
— Quand ils se furent assurés que les pélégris avaient déguerpi [déguerpir veut dire s’enfuir, s’en aller précipitamment ; ce n’est pas le bon verbe ici]
— Non... Non... Non non non NON NOOOOOOOOON ! [À mon avis, cette manière d’écrire un cri appartient au style de la bande dessinée, pas à celui du roman.]
— il lut la même pitié que la sienne [Je m’interroge sur l’emploi du mot « pitié » (ici, dans son sens premier) parce qu’aujourd’hui, il a une connotation péjorative et qu’on parle d’un prince ; « compassion », peut-être ?]
Les pélégris savent approximativement où sont les fugitifs, mais ça ne veut pas dire qu'ils leur mettent la main dessus si facilement ;)
Abzal, manteau bleu ou pas, c'est LA question ;) Mais pour une fois, je peux te donner une indication plus satisfaisante que "on le saura à la fin du tome 2", puisqu'on le sait à la fin... du tome 1 ;)
Tant mieux si la souffrance de Venzald est palpable : c'était le but, comme dit dans ma précédente réponse.
Leur fuite, désespérée, et pourtant vaine, vu qu'apparemment le manteau bleu / Abzal sait déjà où ils sont...
Abzal et sa vision de la ville en flammes, un rappel de sa 1ère vision, non ? Il s'était persuadé que c'était le passé, et en fait...
L'excuse bidon de "je t'enferme pour te protéger".... je lui souhaite du courage avec les 3 miss qui ne se laisseront pas faire !
Et l'Ordre.... de la bouffe contre la culture. C'est tellement vicieux et tellement bien fait ! Purée je me demande comment ils pourront lutter contre ça, plus tard.
Abzal veut peut-être vraiment protéger les deux sœurs et Renaude, non ?
L'idée de la bouffe contre les livres, c'est parce que je pars du principe que celui qui possède le savoir contrôle les autres. C'était d'ailleurs ce que faisait l'église au moyen-âge : ils étaient les seuls à parler latin, à savoir lire et écrire... Les femmes qui savaient lire étaient considérées comme hérétiques... Tout ça c'était probablement pour garder le savoir pour eux.
Pourquoi empêcher les gens d'écrire et de lire? Pour détenir à terme tous les savoir ? Fonder leur réalité?
Alors les erudits veulent détruire le savoir du peuple pour en être les uniques détenteurs ? Mais pourquoi ?
Détruire une mémoire collective et rebâtir leur vérité ??
Ce lui qui détient le savoir détient à mon avis le pouvoir sur les autres, c'est ce que vise le Haut-Savoir. D'ailleurs c'est fortement inspiré de ce qui se passait au moyen-âge : le clergé (et la noblesse dans une moindre mesure) était seul à maîtriser le latin, voire à savoir lire, et tous les écrits, ou presque étaient en latin. Pendant le haut-moyen-âge, les femmes du peuple qui lisaient étaient plus ou moins considérées comme des sorcières, ou au moins comme des hérétiques. C'est l'idée que j'ai voulu réappliquer ici