Chapitre 32 - Narhem – Plans contrariés

La réception d’un message par un aigle inconnu le ramena à la réalité : « Armes récupérées au lieu indiqué sans difficulté. Dans les temps ». Narhem se rendit compte des années passées. L’attaque commençait. Il n’avait rien vérifié, rien supervisé, trop occupé à chercher l’anneau. Il n’avait même pas fait sa part du travail.

En jurant contre lui-même, il se rendit à la première taverne, y engagea sans négocier les premiers mercenaires qu’il trouva afin qu’ils s’attaquent aux coursiers et aux pigeons de Falathon. Aucun message en provenance du sud ou l’est de Falathon ne devait passer. Chaque pigeon devait être tué. Ils semblaient capables de remplir la mission. Tant mieux car Narhem avait mieux à faire. Des orcs attendaient son commandement.

Narhem se rendit à Anargh sans passer par le château. Il courut vers la forêt, la parcourant de long en large, s’enfonçant puis revenant, ne comprenant pas. Où était la trouée ? Plus important encore ! Où étaient les orcs ? Narhem baissa les yeux et insulta copieusement ces bêtes sauvages qui n’avaient pas obéi à ses ordres. À moins que…

Narhem traversa la forêt, rageant contre le temps perdu. Pendant ce temps, que d’occasions manquées de trouver l’anneau d’Elgarath. Il arriva enfin au fleuve Vehtë pour y trouver une colonne interminable d’orcs longeant l’eau, scrutant les arbres à la recherche d’une trouée qui n’existait pas.

Narhem resta caché derrière les arbres. Traverser le fleuve gigantesque, convaincre les bêtes de rebrousser chemin, tout cela lui prendrait des jours de plus et encore… que leur dire ? Comment expliquer ce revirement ? Après des années à les dresser dans ce seul et unique but. Narhem rebroussa chemin. Il comptait bien retourner à Tur-Anion pour tenter d’y trouver l’anneau mais pas sans avoir pris quelques instants pour faire souffrir ce salopard de duc de Phalté, censé agir afin que rien ne contrecarre la trouée.

Narhem arriva rapidement au château du comté d’Anargh, lieu de vie privilégié du duc… pour y apprendre sa mort et son remplacement par une femme inconnue.

- Elian, lui annonça un serviteur.

- Depuis quand tient-elle ce comté ?

- Un très long moment, lui répondit le vieil homme. J’ai eu deux enfants depuis.

- Qui est-ce ? Je n’ai jamais entendu parler d’une Elian…

- Elle n’est pas née noble, expliqua le serviteur. Le roi lui a donné ce titre après qu’elle a remporté le tournoi annuel d’archerie de Tur-Anion. C’était sa récompense. Cadeau empoisonné.

- Pourquoi ?

- Parce qu’elle a dû tuer le duc de Phalté pour prendre sa place. Il refusait de partir.

Narhem hocha la tête. Une archère qui n’avait pas hésité à tuer, voilà un adversaire de valeur.

- Elle est exceptionnelle, continua le serviteur et Narhem le laissa parler sans vraiment prêter attention à son radotage qui l’intéressait peu. Elle a rendu la forêt aux bûcherons et aux gardes forestiers. Elle a même usé de son amitié avec les elfes des bois pour leur demander de régénérer la forêt abîmée. Si vous l’entendiez parler lambë, c’est…

- Les elfes des bois ont régénéré la forêt ?

- Les orcs avaient déraciné des arbres sur des lieues ! s’exclama le vieillard. Incompréhensible !

Narhem serra les poings. Il s’excusa auprès de son interlocuteur et s’éloigna. L’appeau fut de sortie : « Les elfes de ton fils soignent des trous dans les forêts ? Tu le sais ? ». Puis, Narhem courut jusqu’à Tur-Anion où il contacta la guilde des assassins.

- Arnaud, maître de la guilde. Qui puis-je tuer pour vous ?

- Elian, comtesse d’Anargh, annonça Narhem en présentant une dizaine de pierres précieuses dans le creux de sa main.

Le maître de guilde tressaillit un moment.

- Méfiez-vous, elle a gagné le tournoi d’archerie de Tur-Anion, indiqua Narhem.

- Je préviendrai mes gars. Elle sera morte avant la fin de la semaine.

- Le plus tôt sera le mieux, indiqua Narhem avant de prendre une chambre dans une auberge réputée et très passante de la ville.

En y laissant traîner les oreilles, on y apprenait énormément de choses. En passant ses nuits ici et ses journées dans le plus belles demeures de la ville, Narhem ne raterait pas l’anneau s’il venait à réapparaître.

Un rapace lui porta la réponse de Khala : « Le peuple de Beïlan aime les arbres. Ils passent leur temps à prendre soin de la forêt. Nul ne peut les en empêcher. En quoi cela est-il un problème ? ». Narhem grimaça. Il n’avait pas partagé cette partie-là de son plan avec son second. Il ne pouvait donc pas lui en vouloir de cette bévue. Il sentit une rage immense s’emparer de lui. Seule compensation : sans alliés, les elfes noirs allaient s’écraser sur les murailles de Tur-Anion. Leur extermination serait cependant une bien maigre consolation face à la perte de Falathon. Narhem pensait pourtant avoir tout prévu. Comment une telle catastrophe avait-elle pu se produire ?

- Et dire que c’est une ancienne voleuse, dit un homme. Il paraît que c’est elle qui a dérobé les bijoux de la comtesse Olinde Dacil au palais.

Narhem s’était posé en salle, dégustant de la bière. La discussion se tenait à la table voisine entre deux hommes, des meuniers vu leurs vêtements.

- Les préoccupations des petits-gens la concernent parce qu’elle vient du peuple, comme nous.

- Nous ne deviendrons jamais comte, maugréa le premier.

- Parce que t’as pas les couilles d’aller voler le maître de la guilde des voleurs ! répliqua le second. Elle a permis à Brian de monter sur le trône. Normal qu’elle ait une récompense en échange.

- Vous parlez de qui ? demanda Narhem.

Le regard des hommes fut gêné.

- Je suis vraiment désolé de m’immiscer ainsi dans votre discussion. Je me rends compte de mon impolitesse. Serveuse ! Deux bières pour ces messieurs, sur mon compte !

La serveuse hocha la tête et les meuniers se détendirent d’un coup.

- Nous parlions de la comtesse d’Anargh. Tout le monde parle d’elle en ce moment. Elle a…

- Elle était voleuse ? le coupa Narhem.

- À Liennes, la ville d’origine du prince Brian. Ils se sont connus là-bas, on ne sait pas trop comment.

- Elle était amie avec sa sœur, ignorant débile ! gronda le second.

- Ta gueule ! Tu ne connais cela que parce que tu écoutes les histoires des troubadours. Ne sais-tu donc pas qu’ils enjolivent toujours la vérité !

- Pas besoin dans ce cas, l’histoire est tellement incroyable !

Narhem n’en revenait pas. La comtesse qui avait rebouché sa trouée l’avait également privé de l’anneau d’Elgarath. Narhem se mit à trembler sans pouvoir se contrôler.

Une ancienne voleuse. Voilà pourquoi elle n’avait pas hésité à tuer le duc de Phalté refusant de quitter Anargh. Elle appartenait aux bas-fonds, à la plèbe, aux hors la loi.

- Qu’une voleuse devienne l’ami d’une princesse, en soi, c’est déjà improbable, mais les elfes des bois ? demanda Narhem qui se rappela que le serviteur lui avait annoncé qu’Elian avait usé de son amitié avec les créatures blanches aux oreilles pointues pour régénérer la forêt.

- Elle a rencontré l’ambassadeur des elfes au tournoi d’archerie qu’elle a remporté. J’étais là. C’était grandiose. Une démonstration d’archerie comme on n’en avait pas vu depuis des générations.

- J’ai raté ça, maugréa le second. Mais pas cette année ! Ma foi, j’y suis allé et croyez-le ou pas, ils ont remis ça ! Un petit spectacle, juste pour le plaisir.

Narhem fut soudain pris d’un énorme doute. Si Elian était une voleuse, alors elle savait manier bien davantage qu’un arc. Le combat rapproché ne devrait pas lui poser de problème non plus. Sa confiance envers la guilde des assassins baissa d’un cran.

Alors qu’il pleuvait à verses, Narhem choisit la prudence. Sa trouée avait été rebouchée parce qu’il avait omis de prévenir son allié d’un pan entier de son plan. Cette fois, il mettrait toutes les chances de son côté. Ainsi, si les assassins rataient leur coup, les elfes noirs pourraient peut-être rattraper l’échec.

« Si jamais tu croises Elian, comtesse d’Anargh, je la veux morte sans délai. Méfie-toi : elle est redoutable à l’arc et en combat rapproché. Concentration maximale en sa présence. Elle est amie avec Ceïlan alors elle pourrait apparaître à Irin. Transmets à ton fils pour intervention de sa part si besoin. »

Khala recevrait ce message avant la fin de la journée. L’aigle monterait au-dessus des nuages pour gagner en vitesse. Même ainsi, Narhem n’était pas certain de la réussite de la mission. Après tout, la probabilité pour que la route des elfes noirs croise celle de cette comtesse sudiste était minime mais Narhem décida de mettre toutes les chances de son côté.

Il voulut se rendre chez un de ses alliés mais celui-ci était absent. Il s’était rendu en urgence au palais pour un conseil des ministres exceptionnel. Narhem courut vers les hauteurs. Il trouva le palais en ébullition.

- Duc ! interpella Narhem celui qui l’avait informé sur l’anneau d’Elgarath. Que se passe-t-il ?

- Les elfes noirs et les orcs nous attaquent. Incroyable de se dire que nous étions en paix hier et en guerre aujourd’hui avec la mort noire sur le chevet de notre porte.

Comment pouvaient-ils être au courant ? Ses mercenaires étaient censés couper toutes les communications vers le sud et l’est. Il pesta contre ces incapables.

- Le roi est vert de rage, intervint un homme dont Narhem ne connaissait que le titre : comte.

- Parce qu’il ne le découvre que maintenant ? supposa Narhem.

- Plutôt parce qu’une petite comtesse de bas étage a osé interrompre un haut conseil, y prendre la parole, lui couper la parole et donner de meilleurs conseils que tout le monde, indiqua le duc en souriant.

- Elian a bien fait ! Regarde les conséquences ! Le premier elfe des bois est venu nous apporter un message du sud : les archers sont sur place. Alors que nos fortifications sud s’apprêtaient à tomber sous le poids des orcs, les elfes ont redressé la barre et désormais, nous ne craignons plus rien.

Elian, comtesse d’Anargh, encore elle. Décidément, cette petite peste avait le don d’interférer dans tous ses plans. Les orcs avaient failli remporter la victoire ? Narhem fut impressionné de leur persévérance. Ils allaient être anéantis à cause de l’intervention d’Elian. Il détestait tuer les humains mais cette salope verrait son sang se répandre sur le sol, il se le promit.

- Où est-elle ? J’aimerais beaucoup lui parler, indiqua Narhem.

- À Irin, elle transmet notre demande d’aide et de soutien officiel au roi des elfes des bois, lui indiqua le comte. Elle a pris la place de Brian, bien plus utile ici qu’à courir les routes. Elle parle mieux le lambë que lui de toute façon. Cela vaut mieux...

Irin ? répéta mentalement Narhem avant de sourire. Beïlan savait qu’il souhaitait la voir morte. Elle tomberait à peine le pied posé en forêt enchantée. Enfin une victoire facile ! Elle allait droit dans la gueule du loup. L’épine sortait enfin du pied. Quelle joie !

- De plus, nous sommes rapidement au courant de la progression des elfes noirs grâce au magicien elfe, continua le duc.

- Il n’est pas magicien, le contra le comte. Il parle avec les animaux.

Un nilmocelva renseignait les humains. Narhem sourit. Les elfes noirs n’avaient aucune chance. Ils allaient se faire exterminer, ce qui n’était pas pour lui déplaire. De toute façon, avec l’anneau d’Elgarath, il n’aurait plus besoin d’eux. La fidélité à la terre supprimée, les soldats d’Eoxit fondraient sur Falathon, offrant ce royaume à Narhem sur un plateau d’argent.

- Et ce n’est pas de la magie, peut-être ?

- Non. Je ne considère pas le dressage comme de la magie.

- Il discute avec des animaux sauvages, argua le duc.

- Il est meilleur que notre meilleur dresseur, voilà tout.

- Où sont les elfes noirs ? intervint Narhem.

- Ils avancent lentement parce qu’ils passent leur temps à bouffer.

- Comment ça ? interrogea Narhem.

- À croire qu’ils étaient morts de faim ! Ils ne touchent pas aux céréales mais le moindre cochon est égorgé et consommé sur place. Les paysans se terrent, conscients du danger.

Narhem sourit. Les elfes noirs n’avaient pas pu résister à l’appel de l’estomac, vide depuis leur plus tendre enfance.

- Tant mieux, cela nous laisse le temps de nous préparer au siège. Les greniers se remplissent. Les bêtes arrivent tranquillement. On ne dirait vraiment pas que la mort avance vers nous.

- Quand ils seront là, il nous suffira de les arroser de nos flèches…

- Et de celles des elfes venus nous rejoindre...

- Et des boulets de nos catapultes…

- Et de nos scorpions...

- Ils ne passeront pas.

- C’est évident.

Narhem sourit. Qu’ils crèvent tous. C’était sa volonté. En attendant qu’ils arrivent, Narhem comptait bien profiter de la diversion pour agir. Enfin dans la place, il comptait pénétrer au plus profond des appartements privés du palais. Cependant, la garde était vigilante. L’aile royale était sous haute surveillance. Corrompre une femme de chambre ne suffirait pas. Il fallait un expert. L’anneau était bien gardé, surveillé comme du lait sur le feu, sans que Narhem ne s’en explique la raison. Il essayait de s’en emparer, d’accord, mais d’abord nul ne le savait et ensuite, qu’importait cet anneau ancestral, surtout pour des falathens allergiques à la magie.

Narhem observait les appartements royaux, cherchant une entrée. Le roi veuf couchait souvent, mais dans le lit des autres, le sien resta froid. Nulle femme ne pénétrait l’intimité de Sa Majesté.

Deux hommes le suivaient régulièrement à l’intérieur : son gendre, Brian Eldwen, le futur roi, et Ceïlan, l’ambassadeur des elfes, ami très proche de Brian. Ce qu’ils se disaient là-dedans était un véritable mystère, pour tout le monde.

Narhem avait fouillé l’intégralité des appartements du palais. Il avait naturellement commencé par ceux de Laellia Eldwen, la gardienne de l’anneau, titre censé être secret et dont tout le monde à la cour avait donc connaissance. Sa recherche méticuleuse n’avait rien donné.

Il avait même pris la peine de passer ses vêtements au peigne fin auprès des lavandières, sans succès. Aucune marque de couture annonçant un bijou attaché sous la robe comme lors du mariage de Brian et Yillane. Le meilleur voleur de la ville avait vérifié la princesse et assuré qu’elle portait énormément de choses de valeur, mais pas d’anneau magique en vue.

Narhem avait ensuite fouillé les autres appartements du palais de Tur-Anion : ceux des nobles, des bourgeois, des invités, des réguliers, des serviteurs, les cuisines, les salles de bal et même les jardins. Deux endroits manquaient : les appartements du roi et la salle des coffres.

Narhem avait essayé de se mettre à la place de Laellia. Si je devais garder un objet de valeur hors de portée de quiconque mais assez facile d’accès pour le sortir à chaque mariage d’une cousine éloignée, où le mettrais-je ? Narhem répondrait bien : dans ma poche, mais Laellia n’en ferait rien. Le roi avait désigné une gardienne de l’anneau au lieu de le conserver comme d’habitude dans la salle des coffres, comme si, pour une raison mystérieuse, le roi sentait que l’anneau était en danger.

Narhem avait peut-être exagéré en lançant autant de mercenaires à sa recherche. Avait-il éveillé les soupçons ? Il grimaça. La surprise et l’urgence lui avaient fait commettre quelques erreurs. Rien de bien conséquent mais suffisamment pour se retrouver face à des obstacles dont il se serait bien passé.

Et si le secret éventré de l’identité du gardien de l’anneau était volontaire ? Et si Laellia n’était qu’un paravent cachant la vérité élémentaire : le bijou était dans la salle des coffres. Narhem se maudit de sa stupidité. Le roi devait bien rire de lui.

Cambrioler la salle des coffres de Tur-Anion n’avait cependant rien de simple. Narhem devait trouver un moyen. La serrure ne lui posait aucun problème. Les gardes, en revanche… Il tenait à ce que le vol se fasse en toute discrétion, que nul ne le voit. Il ne voulait éveiller aucun soupçon. Plus ils s’en rendraient compte tardivement, plus il aurait de temps pour filer. S’il s’y prenait bien, peut-être même que ses armées déferleraient sur Falathon avant qu’ils aient constaté la disparition de l’anneau.

Les elfes noirs arrivèrent devant les murailles de Tur-Anion. Narhem utilisa ses relations pour être présent lors du conseil de guerre qui suivit le début du siège. Nombreuses étaient les personnes présentes dont deux elfes, surprenant le roi d’Eoxit. Que Ceïlan fut présent était logique : il ne quittait jamais Brian, son ami, et Brian ne quittait jamais le roi, apprenant à ses côtés son futur rôle avec humilité en silence. L’autre, Narhem ne le connaissait pas. Un dissident venu aider, sans aucun doute, mais Narhem ignorait son identité ou son rôle.

- Comment se passe cette première rencontre nos hommes et les elfes noirs ? interrogea Arthur.

- Ils attaquent de jour comme de nuit, annonça le chef des armées. Le jour, nos archers répliquent. La nuit, les archers elfes, qui voient dans le noir, prennent le relai.

Ceïlan hocha la tête pour confirmer. Le chef des armées continua :

- Ils semblent déterminés mais totalement incapables de prendre une ville fortifiée. Ils ne nous assiègent même pas !

- Comment ça ? interrogea Arthur, surpris.

- Ils ne tentent pas de prendre les routes. Nous avons fermés les portes sud et est par précaution mais au nord et à l’ouest, les ravitaillements passent sans difficulté. De ce fait, ils commencent à manquer de nourriture. Ceci dit, ça n’a pas l’air de les déranger.

- Des pertes ?

- De leur côté, nous estimons à mille. Du nôtre : aucun.

Narhem sourit. Mille elfes noirs tués à Falathon. Un quart de la population de Dalak venait de disparaître. C’était parfait.

- Il serait peut-être temps de faire cesser ce désastre… pour eux, annonça Arthur. J’aimerais beaucoup communiquer avec eux, comprendre leur motivation. S’ils ont faim, un commerce de nourriture peut être envisagé.

- Que pourraient-il bien nous offrir en échange ? lança l’intendant.

- Des armes en métal noir ? proposa Arthur.

Hors de question ! s’exclama Narhem en pensées qui soudain fut pris d’un énorme doute. Les elfes noirs étaient-ils capables de vendre les armes de métal noir ? Après les avoir jetées dans le désert sombre, c’était plus que probable ! Si Falathon s’armait de cette façon, les armées d’Eoxit auraient beaucoup plus de mal à prendre le pays. Narhem voulait Falathon, certes, mais avait espéré une reddition par la peur. Armés de métal noir, les falathens risquaient de ne pas baisser les bras facilement.

- Peut-on communiquer avec eux ? interrogea Arthur.

- Ils savent parler, lire et écrire le ruyem, annonça l’elfe dont Narhem ignorait l’identité.

Le roi d’Eoxit sentit sa gorge se serrer.

- Comment pouvez-vous le savoir ? s’étonna Arthur, répétant mot pour mot les pensées de Narhem.

- Je vois, répondit l’elfe. Ils échangent des messages écrits via des oiseaux. Je ne sais pas lire le ruyem mais je sais le reconnaître quand je le vois. J’entends. Lorsqu’ils ont croisé des paysannes ou des enfants en chemin vers Tur-Anion, certains elfes noirs leur ont parlé en ruyem afin de leur dire de se cacher ou de les rassurer.

- Je l’ignorais, annonça Arthur. C’est une excellente nouvelle ! Je vais faire envoyer un émissaire vers eux. Il faudrait un cadeau pour montrer notre volonté sincère de discuter.

- Apportez-leur de la viande, annonça l’elfe. Du mouton, c’est leur préférée.

Encore exact, gronda Narhem. Cet elfe savait vraiment tout. D’où tenait-il ces informations ? Beïlan avait-il cafté auprès des forestiers d’Irin ? Si c’était le cas, il paierait cher cette trahison.

Un homme dans la salle se proposa de servir d’intermédiaire. Les débats commencèrent quant à la meilleure manière de procéder. Narhem sentit qu’il perdait pied. Cela ne se passait pas du tout comme prévu. Non ! Les falathens et les elfes noirs devaient se battre, jusqu’à l’extermination totale des agresseurs.

Le conseil fut dissolu et la rencontre préparée. Narhem se retrouva hébété, perdu, ne sachant plus que faire. L’émissaire revint vivant de sa rencontre. Les elfes noirs avaient pris la viande et écouté l’homme avant de le laisser partir, mais sans lâcher un seul mot. Désormais, Falathon attendait la réponse.

Narhem sourit. La réponse, ils allaient la recevoir. Hors de question de laisser une quelconque négociation se tenir ! Narhem agit rapidement, trop heureux que deux objectifs soient remplis en même temps. Dans un couloir, il frôla le roi qui ne prit pas garde à la minuscule piqûre sur son avant bras, semblable à l’agression d’un moustique.

Narhem se trouvait à deux pas seulement lorsque le roi se mit à hoqueter, quatre lorsque l’assemblée se rendit compte du problème, dix lorsqu’il tomba au sol. Blessure au métal noir pur : la douleur serait inimaginable, les hallucinations sans précédent, la mort rapide mais bien trop lente aux yeux du blessé.

Narhem perçut les hurlements du roi de très loin. Des gardes affluaient d’un peu partout. « Métal noir », entendit-il. « Les elfes noirs », « Lâches ». Narhem était aux anges. Sûr qu’avec une telle action, les falathens n’allaient pas tenter de nouveau de discuter avec leurs adversaires.

Effet supplémentaire : tous les gardes avaient été appelés pour protéger le nouveau roi : Brian Eldwen. De ce fait, comme Narhem l’avait espéré, la salle des coffre était libre. Plus personne. La vie du roi importait bien davantage qu’un peu d’or. Narhem entra sans difficulté, refermant la porte derrière lui. Il entreprit une fouille minutieuse et complète, ouvrant chaque coffre, fouillant chaque tiroir, détaillant chaque contenant, regardant partout. Il recommença une deuxième puis une troisième fois.

Il n’avait aucune idée du temps qu’il avait passé là, à ronchonner, à jurer, à trembler. Il finit par sortir. Toujours aucun garde. Il en fut très heureux mais également surpris. Il erra dans le palais au milieu des badauds, complètement hagard, incapable de trouver la solution. Où était l’anneau d’Elgarath ?

Le conseil de guerre se réunit et Narhem fit en sorte d’en être. Brian le présidait. Narhem avait raté son couronnement. Peu importait.

- Quelles nouvelles concernant ma sœur ? demanda Brian.

Sa sœur ? se répéta Narhem mentalement. Il s’en fichait de Laellia Eldwen, quoi qu’il lui fut arrivé.

Il s’agissait d’un conseil de guerre. Pourquoi parler de la princesse ? Les elfes noirs n’étaient-ils plus le sujet principal ? Le siège était-il terminé ? Étaient-ils tous morts ? Narhem n’était même pas allé voir.

- Aucune, indiqua le chef des armées. Pas de rançon.

- Pas de tête sur une pique aux pieds des remparts, lança l’intendant.

- Elle n’est pas dans le campement des elfes noirs, assura l’elfe qui savait beaucoup de choses.

Le siège tenait encore, comprit Narhem. En revanche, il ne s’expliquait pas pourquoi quiconque pensait la princesse auprès des elfes noirs.

- Qu’est-ce que les elfes noirs peuvent bien faire d’elle en ce cas ? s’exclama le chef des armées.

- Ce ne sont peut-être pas eux les responsables, intervint le chancelier.

- Qui pourrait en vouloir à ma sœur en dehors des elfes noirs ? interrogea Brian, très surpris.

- Celui qui souhaite vous ravir l’anneau d’Elgarath, indiqua le chancelier.

Brian pâlit à cette remarque. Narhem aussi, mais nul ne le remarqua.

- Que… Vous… Comment ? balbutia Brian.

- Votre sœur est sa gardienne, annonça le chancelier tandis que le reste de la salle ne parvenait pas à cacher sa gêne.

- Non, répliqua Brian d’un air grave.

Il mentait excellemment bien, trouva Narhem. Cela l’épata. Narhem donna toute son attention au chancelier. L’anneau d’Elgarath venait soudain de refaire surface et pas n’importe où : au conseil royal ! Narhem comptait bien obtenir un maximum d’informations.

- Vous le cachez fort mal, continua le chancelier sans se laisser démonter par la réponse ferme de son roi. Tout le monde le sait. Celui qui le souhaite aura simplement profité de la diversion offerte par la mort de feu Arthur de Baladon. Après tout, après le régicide, tous les gardes se sont concentrés sur vous. Nul ne pensait que votre sœur pourrait être enlevée.

Narhem grimaça. La sœur du roi avait disparu ? Qui ? Pourquoi ?

- La personne désirant l’anneau aura simplement été persévérant, observateur et patient, profitant d’une opportunité offerte par les elfes noirs sans pour autant être lié à eux, proposa le chancelier.

« Ce n’est pas moi », maugréa Narhem qui aurait préféré que ça soit le cas. Il s’en voulait de ne pas y avoir pensé.

- Je suis navré, Majesté, mais je pense sincèrement que votre sœur est dans une ferme paumée en train de se faire arracher les ongles et les dents par un malade désireux de s’emparer de l’anneau, termina le chancelier.

- Pourquoi quiconque en voudrait ? demanda Armand Thorolf.

Brian lui lança un regard transperçant. N’avait-il pas voulu lui-même le lui prendre avant son mariage ?

- Je veux dire, s’expliqua Armand. Quand j’ai cherché à m’en emparer, ça n’était pas pour nuire au royaume mais simplement pour qu’Arthur de Baladon perde sa confiance en vous, afin que vous baissiez dans son estime et que j’y remonte. Quel intérêt quiconque aurait à le vouloir aujourd’hui ?

- C’est sûr que si Laellia remplit sa mission et meurt lors de l’interrogatoire, emmenant l’emplacement de l’anneau d’Elgarath avec elle dans la tombe, cela ne sera pas une grosse perte, annonça le chef des armées. Pardon, je ne parlais pas de votre sœur, bien évidemment, mais de la bague. C’est une babiole sans importance.

- Pas tant que ça, répliqua Armand. Les symboles sont importants. S’il venait vous demander de le lui vendre, combien en donneriez-vous ? demanda Armand en direction de Brian.

- Je refuserais. Il n’est pas à vendre. Pourquoi pensez-vous tous que quelqu’un en a après l’anneau d’Elgarath ?

- Les rois l’ont toujours conservé dans la salle des coffres du palais, indiqua Armand. Mettre en place un gardien et tout tenter – même mal – pour cacher son identité montre que vous êtes méfiant. Aucun de nous n’a envie que l’anneau disparaisse. Vous craignez donc quelqu’un d’autre et les évènements vous donnent raison.

- Comment ça ? grogna Brian, visiblement mécontent que son stratagème soit connu de tous.

- La salle des coffres a été fouillée, annonça le grand intendant.

- Quoi ? s’étrangla Brian tandis que Narhem grinçait des dents.

- Le cambrioleur a tout retourné. Rien n’a disparu. Rien du tout. Celui qui a profité de la panique générale n’a pas trouvé ce qu’il cherchait Ne pas trouver l’anneau a dû sacrément l’énerver. Je plains votre sœur entre ses mains rageuses…

« Je n’ai rien à voir avec sa disparition » gronda intérieurement Narhem, outré d’être condamné sans fondement, même s’il aurait préféré l’avoir sous la main pour la torturer.

- Laellia est là, dehors, dans un trou, en train de se faire torturer ? bafouilla Brian.

- Nous sommes tellement désolés, indiqua le chancelier et l’assemblée hocha la tête.

- Nous ne pouvons pas fouiller chaque grange, chaque cave, chaque grenier, chaque maison abandonnée, chaque ferme paumée… maugréa le chef des armées.

- Bien sûr que non, gronda Brian. Nous sommes sous la menace des elfes noirs. Vos soldats ont bien mieux à faire. Pardonne-moi, Laellia. Quelles nouvelles du front ?

- Leur roi est parti, annonça l’elfe inconnu de Narhem.

- Quoi ? s’exclama Brian tandis que Narhem pensait la même chose très fort.

- Khala, roi des elfes noirs, est parti en courant après qu’un messager elfe noir lui ait transmis une information.

- Laquelle ?

- Ni les animaux ni moi ne comprenons la langue des elfes noirs, indiqua l’elfe.

Animaux, se répéta Narhem. Cet elfe était capable de communiquer avec la faune. C’était ainsi qu’il obtenait autant d’informations : les oiseaux et les souris lui rapportaient les échanges au sein du campement elfe noir.

Brian jura.

- Que font-ils en attendant son retour ?

- Rien, annonça le chef des armées. Ils ont cessé leurs attaques sur nos murs. Ils ne s’en prennent toujours pas à nos convois de ravitaillement. Ils restent plantés là, menace présente mais immobile.

Brian secoua la tête. L’incompréhension se lisait sur son visage.

- Quelle est la situation au sud ?

- Les attaques ont cessé, indiqua un homme dont Narhem ignorait le nom. Il semblerait que tous les orcs soient morts. Ils se sont suicidés sur nos murs. C’est incompréhensible. Le charnier est immense. Les soldats brûlent ces pauvres bêtes. Les elfes courent vers la capitale pour nous soutenir.

Narhem se sentit soudain mal. Ses bêtes loyales venaient de mourir, toutes, sans exception. Malgré les morts, elles avaient continué, suivant les ordres d’un homme en qui elles avaient confiance. Narhem connaissait la situation et avait choisi de ne pas les aider. Il venait de réussir à exterminer les orcs alors qu’il leur avait pardonné.

Les elfes noirs étaient responsables. Tout était de leur faute. C’était eux qui avaient obligé les orcs à le sodomiser, créant la situation. Ils devaient payer. Pour cela, il fallait les amener à se battre au lieu de rester inactifs. En titillant les falathens, ils les amèneraient à se défendre et donc, à s’en prendre aux elfes noirs. Le statu quo ne lui convenait pas. Il voulait voir couler du sang elfique sombre, vite, et beaucoup.

Il décida, dès la nuit tombée, de rejoindre le camp elfe noir. L’absence de Khala lui déplaisait fortement. Il aurait préféré lui envoyer un message écrit avec un aigle. Devoir se déplacer l’éloignait de la capitale, d’un éventuel conseil d’urgence, d’une réapparition miraculeuse de Laellia ou d’une discussion d’apparence banale sur l’anneau d’Elgarath lui apportant l’indice qui lui manquait.

Il évita aisément les elfes noirs qui, sachant les humains aveugles sous cette nuit sans lune, ne surveillaient que peu les abords du camp. Narhem arpenta les tentes telle une ombre invisible et indétectable. Enfin, il trouva ce qu’il cherchait : la tente des anciens.

Il écouta de l’extérieur. Les anciens discutaient, du temps, de L’Jor, de Khala parti soudainement et très en colère pour une raison inconnue, de la situation en cours, mauvaise selon eux. Au moins étaient-ils conscients du désastre.

- Une ville fortifiée ne se prend pas par la force, mais avec du temps et de la patience, annonça Narhem en amhric en entrant dans la tente.

Tous les anciens sursautèrent. Ils avaient bien vieilli pour s’être ainsi laissés approcher.

- Cul à orc ! s’exclama l’un d’eux. Tu… es…

- Restez à distance des catapultes. Coupez la route à leur convoi de ravitaillement. Ne les détruisez pas. Prenez-les pour vous et profitez-en pour manger !

Les anciens restèrent muets face à ces déclarations.

- Obligez-les à fermer les portes nord et ouest par des attaques aussi brutales qu’inattendues. Tentez des entrées. Faites leur peur. Empêchez-les de dormir. Empêchez-les de manger. Quand ils seront morts de faim et de sommeil, ils plieront le genou.

Les anciens se regardèrent, abasourdis.

- Cela s’appelle faire un siège, indiqua Narhem.

- Un siège ? répéta un ancien.

Narhem s’était contenté de traduire littéralement le terme en amhric, ignorant totalement si un mot spécifique existait dans cette langue. Probablement pas, puisque les elfes noirs de L’Jor n’avaient jamais, à sa connaissance, eut besoin d’user d’une telle stratégie.

Narhem hocha la tête et expliqua :

- Vous vous asseyez et vous attendez. Une lune, une saison ou une année, qu’importe ! Vous marchez sur de l’herbe et vous mangez. Vous avez tout votre temps. Ils seront forcément à cours de vivre à un moment ou à un autre. Vous aurez la victoire par forfait.

- Ce n’est guère honorable, grogna un ancien.

- Vous préférez mourir sous leurs murailles, tailladés par leurs flèches, broyés par leurs boulets de catapultes ?

Les anciens secouèrent négativement la tête.

- Personne ne s’attaque frontalement à une ville aussi fortifiée, annonça Narhem.

- Je n’aime pas cette façon de faire la guerre, indiqua un ancien.

- Peu importe, balaya Narhem. De toute façon, je suis votre roi. J’ordonne et vous obéissez. Ne vous inquiétez pas pour Khala, j’échange avec lui depuis des siècles.

Les anciens ouvrirent de grands yeux surpris.

- D’où croyez-vous que viennent les outils apparus miraculeusement à Dalak ?

- Il a dit…

- Je lui ai demandé de mentir, précisa Narhem. Khala est accepté en temps que chef. La plupart des habitants de Dalak ne me connaissent pas. J’ai choisi de le laisser gouverner en apparence. Cela valait mieux.

- C’est toi, les armes de métal noir, dit un autre et Narhem acquiesça de la tête.

- D’ailleurs, je ne m’explique pas une chose : dans la cache se trouvaient des pointes de flèches en métal noir. Je n’ai vu aucun de vous…

- Aucun de nous ne sait faire de flèche ou d’arc, indiqua un ancien. Ce savoir a été perdu.

Narhem soupira. Plus les elfes noirs deviendraient dangereux et agressifs et plus les falathens répliqueraient. Un combat violent, voilà ce que voulait Narhem.

- Je vais revenir avec les flèches et les arcs. En attendant, faites répandre ma volonté et mes ordres. Plus aucun convoi ne doit entrer dans Tur-Anion. Consommez la nourriture ostensiblement. Lorsqu’ils commenceront à mourir de faim, cela sapera leur moral et ils s’affaibliront. Passez la nuit à danser et chanter. La musique les empêchera de dormir. Ils ne supporteront pas ce traitement très longtemps, assura Narhem.

Les anciens hochèrent la tête. Narhem retourna à Tur-Anion. Il récupéra aisément une dizaine d’arcs et des flèches. En ces temps de guerre, il y en avait un peu partout. Les elfes noirs reçurent ses présents avec plaisir. Il leur montra comment changer la pointe de flèche et s’assurer de l’équilibre de l’ensemble. Il n’était pas un expert mais leur montra tout ce qu’il savait.

- Reste à vous entraîner, indiqua Narhem.

- Avec joie, lança un ancien. Narhem, tu es notre roi.

- Bien sûr, répliqua-t-il nonchalamment. Je retourne à Tur-Anion afin de surveiller ce qui se passe de l’autre côté.

Les anciens hochèrent la tête en souriant pleinement. Ils étaient ravis. Nul doute que leurs chants acclameraient leur roi. Narhem se retourna afin de partir.

- Fais attention à toi, lança un ancien.

Narhem ignora la remarque. Il était immortel. Que pouvait-il lui arriver ? Être jeté aux oubliettes, susurra une petite voix qu’il fit taire. Il n’avait pas le temps de revenir sur ces souvenirs désagréables.

Il retourna à Tur-Anion, avide de voir du sang couler. Quelques humains périraient dans l’histoire, certes, mais les dégâts collatéraux étaient inévitables. L’extermination des elfes noirs méritait bien quelques vies.

Narhem entendit en souriant l’alarme sonner. Les portes nord et ouest furent fermées en urgence. Le siège commença dans la plus grande pagaille. Les premières flèches filèrent. Les victimes des pointes de métal noir rendirent les nuits à Tur-Anion encore plus terribles. Narhem parvint à récupérer les pointes pour les rendre aux elfes noirs.

Brian Eldwen fut incapable de prendre des décisions fortes. Totalement perdu, il attendait, sans comprendre que chaque jour passé affaiblissait ses hommes. Il fallait frapper maintenant et durement mais le jeune roi hésitait, bégayait, gérait mal le premier siège de sa vie. Son chef des armées le conseillait bien mais Brian ne voulait perdre aucun homme. Il gâchait de bons soldats à protéger les fermes alentours des pillages des elfes noirs qui avaient, aux yeux de Narhem, un peu trop bien compris le principe.

Narhem enrageait. D’autant qu’il n’avait toujours aucune nouvelle de Laellia Eldwen. Où était la gardienne de l’anneau d’Elgarath ? Et si son agresseur obtenait le précieux ? Comment le retrouver ensuite ? Narhem passait ses jours et ses nuits à tourner en rond, rongé par la colère et l’impuissance.

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blairelle
Posté le 08/09/2023
Assez peu de surprises dans cet épisode, c'est juste les événements vécus par Elian mais du point de vue de Narhem. (Et du coup ma théorie de Narhem = père d'Elian s'effondre. Reste à trouver qui est le père d'Elian et au passage qui est le père de Ceïlan. Enfin, si ça se trouve ça n'a aucune importance.)
Par contre si Narhem trouve l'anneau et met fin à la malédiction de Bintou, alors il meurt lui-même, non ?

À Irin, transmettre notre demande d’aide et de soutien officiel au roi des elfes des bois => cette phrase est bizarre. "à transmettre" plutôt ?
C’est vous, les armes de métal noir => il parle de Narhem et Khala, ou c'est un vouvoiement oublié ?
Nathalie
Posté le 08/09/2023
Certes, on revoit des événements dont on connait l'issue, mais Elian ne se trouvait pas à Falathon (étant prisonnière à Dalak à ce moment-là). Savoir ce qui se passait là-bas en son absence est sympa, non ?

Est-ce important de connaître l'identité du père d'Elian (et est-ce le même que Ceilan) ? Je dirais que ça dépend pour qui. Pour Ceilan, non, vu que c'est un elfe et qu'il s'en tape. Pour Elian, difficile à dire. Est-elle assez elfique pour n'en avoir rien à faire ? Cela la toucherait-elle de le savoir ? Son père ? Ca dépend probablement qui c'est. Pour le lecteur ? Je n'en sais rien. Il faut le lui demander alors : est-ce important pour toi ? En tout cas, en effet, nous ne sommes pas dans un remake pourri de Starwars (j'en ai marre des "Je suis ton père", des héros orphelins qui sont toujours les fils ou les frères du méchant). En revanche, si ça peut te rassurer, l'identité du père d'Elian sera donnée à un moment (et tu me diras si c'est important à tes yeux ou pas).

Si Narhem met l'anneau d'Elgarath, que se passera-t-il ? Là est la question. Mourra-t-il ? Se contentera-t-il de redevenir mortel et donc de vieillir à une vitesse normale ? La fidélité à la terre prendra-t-elle fin ? Que d'interrogations ! Vivement la suite ;)

J'ai corrigé les deux coquilles. Pour la seconde, c'était bien un vouvoiement oublié (je suis française. J'ai du mal à m'en départir même si j'aime beaucoup l'idée des langues sans vouvoiement) et de l'effet que ça donne à mes textes.

Encore merci pour tes supers commentaires !
blairelle
Posté le 09/09/2023
Pour le père d'Elian, la question c'était plutôt "est-ce qu'elle a des avantages génétiques du fait de l'identité de son père" ? Si ça se trouve son père c'est Arthur l'ancien roi qui couche à droite à gauche suite à la mort de son épouse, et qui a très bien pu baiser Ariane. Donc ça donnerait à Elian une légitimité pour le trône de Falathon donc ce serait important. Mais après, si c'est un humain quelconque, savoir si c'est Jacques ou Pierre, perso j'en ai pas grand-chose à faire. (Si ça se trouve c'est même pas un humain, c'est un elfe et c'est Beïlan... ou Theorlingas... ça se fait chez les elfes de coucher avec ses parents ou enfants ??)
Nathalie
Posté le 09/09/2023
Quand on saura qui c'est, tu me diras si tu trouves ça important ou pas...

Oui, les elfes baisent avec leurs enfants, frères, soeurs, père et mère vu qu'ils ignorent qui ils sont...
blairelle
Posté le 22/10/2023
Encore une fois, je trouve que la volonté de Narhem de mettre à prix la tête d'Elian est un peu rapide. Quand il demande sa mort, il vient tout juste d'apprendre qu'elle a aidé à reboucher la trouée (et ce sont les elfes des bois de Beïlan qui ont fait tout le travail). Je pense qu'il faudrait au moins attendre qu'il apprenne qu'elle a protégé l'anneau d'Elgarath, pour qu'il ait un peu plus de raisons de lui en vouloir.
Sinon j'aime bien le "bah au pire c'est pas grave si les elfes noirs n'arrivent pas à prendre Falathon, de toute façon je voulais les exterminer, au pire j'attaquerai avec l'anneau d'Elgarath"
Nathalie
Posté le 22/10/2023
Alors d’abord, ce sont les elfes de bois de Ceïlan qui ont fait le boulot (les dissidents), pas ceux de Beïlan.
Ensuite, il sait qu’elle a rebouché la trouée et qu’elle l’a empêché d’obtenir l’anneau d’Elgarath. Je cite : « La comtesse qui avait rebouché sa trouée l’avait également privé de l’anneau d’Elgarath. » C’est bien la double combo qui l’amène à vouloir sa mort.
blairelle
Posté le 23/10/2023
Narhem commandite la mort d'Elian avant d'apprendre que c'est elle qui a sauvé l'anneau d'Elgarath.
Et pour les elfes de Ceïlan, c'est vrai j'avais oublié. Après, Narhem ne le sait pas, si ? En tout cas dans le chapitre il va faire des reproches à Beïlan via Khala qui ne voit pas le problème.
Nathalie
Posté le 23/10/2023
Hum... Tu as raison pour le meurtre commandité. Tu trouves que juste parce qu'elle a rebouché une trouée et buté son point d'accroche dans le sud, ça ne suffit pas. Je vais y réfléchir.

D'accord, mais les elfes n'auraient rien fait si Elian ne le leur avait pas demandé (ils s'en foutent, d'un trou dans une forêt qui n'est pas la leur). Ceci dit, je vais quand même y réfléchir.

Merci pour tes commentaires !
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