Chapitre 33 : La prisonnière de la chambre d'or

Notes de l’auteur : Lien pour consulter le guide de l'univers (carte, lexique et liste des personnages) : https://www.notion.so/La-Dynastie-des-Damn-es-7c359f3baa98499d8193a2756af2a766?pvs=4
(ATTENTION : cette page ne contient pas de spoil, néanmoins elle présente d'emblée certains concepts qui sont découverts petit à petit au fil de l'histoire).

Bonjour, ça va vous ? Moi ça va !
Je me suis amusée un peu avec les temps et les procédés de narration, je suis curieuse d'avoir votre avis là-dessus !

Attention chapitre dur.
Mais bonne lecture quand même ;)

Lorsque les portes de ses appartements se refermèrent derrière elle, la reine Jade d’Indeya crut, avec une naïveté qui lui était peu caractéristique, être enfin seule.

Les pas lourds qui retentirent contre le parquet et firent grincer le bois lui prouvèrent rapidement qu’elle ne l’était pas. Un croassement assourdissant trancha l’air, elle leva les yeux vers le balcon. Son corbeau était posé sur la rambarde de pierre, et elle sentit comme une douce étincelle réchauffer sa poitrine à la vue de son compagnon de plumes. Elle se retourna, le plus lentement possible, pour retarder ce face-à-face qu’elle savait ne pas pouvoir éviter.

Les yeux jaunes d’Ighnar brillaient de suffisance. Ses dents brisées, découvertes par un sourire torve, lui donnaient un air de mercenaire cupide, prêt à passer un pacte qui le mènerait droit vers la folie. Il croisa les bras sur sa cuirasse d’acier, tandis qu’il s’appuyait nonchalamment contre la porte close.

— Vous voilà donc dans une piètre posture, Votre Majesté…

Jade ne répondit pas, au lieu de cela, elle releva le menton d’un air hautain.

— C’est triste, quand même, être dénoncée par sa propre mère, minauda-t-il. On aurait pu penser que pour les gens comme vous, la famille est quelque chose de sacrée. Entre femmes, entre mère et fille, vous devriez vous serrer les coudes… Et pourtant !

Toujours muette, la reine tendit une main vers le côté, et aussitôt, Neven s’élança dans les airs pour venir se poser sur son avant-bras, comme si c’était là la place qui lui était destinée.

— On ne peut pas dire que les autres souverains vous ont défendue non plus. C’est bizarre, vous aviez l’air plutôt proche de la Présidente – la reine d’Elesther, c’est bien ça ?

Jade entreprit de caresser la tête du corbeau dans un mouvement calme et flegmatique, qui échoua pourtant à dissimuler le tremblement de ses doigts. Elle leva des yeux éteints vers le Général de la garde d’Indeya.

— Que faites-vous encore ici, Général ? Le premier ministre vous a sommé de m’enfermer dans ces appartements. C’est désormais chose faite. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps. Vous pouvez disposer.

Ighnar éclata d’un rire gras. Dans un geste vif, il se détacha des battants de bois et décrivit un pas lent vers la reine, sans se départir de son rictus cassé.

— Mais qui vous dit que j’ai envie de disposer, moi ? Le premier ministre m’a ordonné de vous enfermer ici, mais il ne m’a pas ordonné de partir après avoir tourné la clé dans la serrure…

La main de Jade s’immobilisa sur le dos du corbeau, et son visage changea de couleur peu à peu, de blafard à livide. Lentement, elle tourna la tête vers lui, la mâchoire tendue.

— Peu importe les charges qui pèsent contre moi, chuchota-t-elle je demeure la reine. Si je vous ordonne de quitter la pièce, vous devrez obéir.

— Hm, je ne sais pas… rétorqua-t-il, l’air faussement pensif, caressant une barde inexistante avec son pouce. Qui saura que vous m’avez donné un ordre et que je vous ai désobéi ? Non, attendez. Mieux que ça : qui saura que je suis ici ?

La bouche de la reine se scella. Une lueur fugace traversa son regard, mais ses prunelles retrouvèrent rapidement leur vert sombre. Les traits de son visage étaient tirés à l’extrême dans une expression de marbre qui jouait comme une armure, rendant le tressaillement de son menton d’autant plus visible.

— Général Ighnar, commanda-t-elle d’un ton tranchant, néanmoins pollué par une légère hésitation. C’est votre reine qui vous parle, et je vous ordonne de sortir de mes appartements sur le champ.

L’interpellé ricana de plus belle, avant de parcourir la distance qui le séparait encore de Jade. Cette dernière décrivit un pas en arrière en réponse.

Deux pas.

Trois pas.

Un bruit sourd retentit lorsque le dos de Jade percuta une haute commode de bois clair. Au même instant, son souffle se coinça dans le fond de sa gorge. Ses membres devinrent glace un à un, aussi lourds que le verre, impossibles à mouvoir. Neven poussa un hurlement qui arracha un léger sursaut au Général Ighnar, mais ce dernier retrouva très rapidement son calme.

Avec une lenteur cruelle, il leva une main, caressa la joue de la reine. Son sourire blanc luisant, ses yeux jaunes écrasant.

— Non, je crois que je ne vais pas partir, objecta-t-il. Parce que je crois avoir quelque chose qui pourrait vous intéresser…

Un rire déchiré s’extirpa de la bouche de Jade, et fut presque immédiatement accompagné d’un croassement de l’oiseau, qui battit des ailes furieusement, avant de quitter l’épaule de la reine. Cette dernière se raidit un peu plus, son regard perdu là où le corbeau s’était posé, sur le boudoir quelques mètres plus loin.

Trop loin.

— Veuillez m’excuser, Ighnar, mais je ne crois pas que vous déteniez quoi que ce soit qui puisse m’intéresser.

Le rictus du Général s’affina dans un sourire narquois, provocant, tandis qu’il se penchait en avant, forçant Jade à se cambrer par-dessus la commode pour s’éloigner du visage engloutissant.

— Vous parlez bien vite, pour une reine, susurra-t-il au creux de son oreille. Vous êtes sûre de ne pas vouloir savoir ce que moi je sais ?

Jade baissa les yeux, les lèvres pincées.

— Oui. Cela ne m’intéresse pas.

— Ah.

Ighnar s’écarta d’elle un court instant, ses sourcils blancs haussés, l’air sincèrement surpris. Mais rapidement, ses yeux jaunes retrouvèrent leur lueur menaçante. Il plaça ses deux mains sur le bois, de chaque côté, emprisonnant la reine entre ses bras. Il s’approcha, encore et encore, jusqu’à murmurer à quelques millimètres de ses lèvres tremblantes.

— Et si je vous dis… que j’ai vu le Léopard Blanc.

Les yeux de Jade s’écarquillèrent soudainement. Par réflexe, elle plaqua une main contre le torse du Général, peut-être pour rejeter l’information, ou bien l’homme.

— Quoi ? articula-t-elle, son ton soudain tendu. Vous… Vous l’avez vu ? Où cela ?

Ighnar sourit, vainqueur, et recula son visage à une distance plus raisonnable.

— Je savais que ça vous intéresserait. C’était dans les appartements de la reine Diane. Parmi les pièces dont elle a l’usage, il y a une sorte de petit cagibi, je ne sais pas trop à quoi ça sert d’habitude… Mais bref, le Léopard Blanc est retenu là.

— Mais comment se fait-il que personne au Palais des Lumières ne se soit rendu compte de sa présence avant ? N’est-il pas sorti des appartements de la reine Diane, au moins une fois ?

— Apparemment pas.

Ighnar haussa les épaules avec nonchalance.

— J’imagine que la reine Diane a profité du chaos généré par son arrivée plutôt mouvementée pour le faire entrer discrètement dans ses appartements. On avait tous les yeux rivés sur ce pauvre Uriah, vous souverains étiez occupés à appeler les médecins et à lui trouver une chambre où il pourrait se reposer...

— Et pendant ce temps, elle a fait entrer ses accompagnateurs par la porte des domestiques, bien sûr, acheva Jade dans un souffle. J’aurais dû me douter que le… spectacle morbide de son arrivée n’avait pas pour unique but d’inspirer la terreur.

Le Général coula un regard vénéneux vers elle.

— Non, le but premier était évidemment de vous briser.

Lorsque Jade releva la tête, ses yeux n’était plus mornes, un éclat de détermination, d’espoir avait repris place dans son regard.

— Et c’était une belle tentative… admit-elle entre ses dents. Mais qui demeurera toujours insuffisante.

— Ah oui ? s’amusa-t-il, se penchant de nouveau sur le visage de la reine. Alors, je me demande… Qu’est-ce qui pourrait bien vous briser ?

Jade se figea parfaitement quand l’index et le pouce d’Ighnar vinrent capturer son menton. Son autre main moite s’enroula autour de sa nuque, et la reine sentit l’air quitter sa gorge et sa poitrine, pour ne plus y revenir. Lorsqu’elle reprit la parole, elle concentra toute la froideur dont elle était capable pour habiller son ton d’une parure invincible. Elle rechercha désespérément cette glace qu’elle avait tant de fois entendue dans la voix de sa mère, pour mieux étouffer son angoisse.

— Maintenant que vous m’avez partagé cette information, rien ne vous retient ici. Aussi, je vous demanderai de partir, Ighnar.

L’interpellé poussa un soupir faussement attristé, avant de retrouver son sourire bestial. Ses yeux dardèrent la peau blanche qui se soulevait au rythme de la respiration chancelante de la reine, et comme pour accompagner son regard, sa main descendit de la gorge de la reine pour saisir le collier d’or serti d’émeraudes qui habillait son cou.

Le collier vola en éclats comme des milliers de fragments de miroir lorsqu’il l’arracha d’un geste sec. La bouche de Jade se cristallisa dans un cri qui ne franchit jamais la barrière de ses lèvres.

— Vous êtes trop arrogante, grogna Ighnar contre sa joue.

Et la bête aux yeux jaunes fondit sur elle. Pour détruire, pour briser. Les griffes déchirèrent le satin de la robe, découvrant la chemise fine qui lui servait de dessous. Le lin blanc pur fut réduit en pièces à son tour. Malgré sa peau découverte, libérée, Jade fut pourtant enveloppée dans une bulle étouffante, paralysante, un poids immense l’écrasait sans pitié, comme l’on écraserait un insecte insignifiant. L’air avait définitivement cessé de pénétrer à l’intérieur de son corps, et à cet instant, elle n’était pas certaine d’avoir la chance de le sentir à nouveau.
Tout autour d’elle sembla s’enliser dans une mare de ténèbres, puante, gluante, capturé dans ces eaux troubles impénétrables. Les mouvements, les sons, les lumières lui parvenaient avec une lenteur démesurée. Elle pouvait voir chaque chose se rapprocher avec plusieurs longues secondes d’avance, et pourtant, elle était incapable d’esquisser le moindre geste pour empêcher l’inévitable.

Les pattes humides et chaudes s’insinuèrent sous ses jupons.

Comme si une hache avait tranché ses genoux, ses jambes se plièrent tout à coup, et elle s’échoua au sol. La bête suivit sa chute, mais sans la retenir, elle s’enroula tout autour d’elle, l’emprisonna au sol et contre le meuble de bois.

 

Prisonnière de la chambre d’or.

La reine se rend dans le silence de sa mort.

 

La voix résonna contre les parois de son crâne, profonde, caverneuse, familière, la transperçant de toute part, mais surtout de nulle part. Moqueuse, tortueuse, sa lourdeur posée sur un fil était porteuse d’une étrange empathie.

 

La bête n’entendait pas la voix. La bête continuait son carnage, hermétique à tout ce qui vivait autour d’elle. Elle griffait, mordait, raclait jusqu’à ce qu’il ne reste plus que l’enveloppe vide d’une chair minée, d’un vase cassé. La bête s’immisça à l’intérieur, sa lame de mort s’enfonçant encore, et encore, coupant et labourant sur son passage, ignorant le cri arraché.

 

La chair s’étire, s’éventre, s’écœure.

Se déchire comme une poupée sans cœur.

 

La vue du lit, du boudoir, de la terrasse au loin se fondit dans le noir de l’oubli absolu. Sous ses paupières closes, dans la cage de son esprit, Jade aperçut une femme aux longs cheveux d’ébène enveloppée dans une robe de charbon.

Elle était infinie.

Dans son monde de cauchemars atrophiés, Jade lui tendit les bras, supplia.

Le Néant avait la bonté de ne pas être, et c’était tout ce qu’elle désirait.

La déesse de la Mort lui offrirait la belle mort, avant que la souffrance vive encore.

Mais Velmerys secoua la tête.

Jade voulut crier dans les méandres de son illusion, mais les mirages n’entendaient pas les hurlements des âmes perdues.

 

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la bête était toujours vautrée sur elle, ancrée en elle. Un voile recouvrait ses yeux et lui offrait une distance salvatrice avec ce monde qu’elle désirait quitter. La déchirure et la destruction étaient sourdes, lointaines. Seules les secousses mécaniques, animales, qui articulaient son corps-marionnette lui rappelaient qu’elle était encore.

Puis, une ombre barra son champ de vision. Au loin d’abord, la silhouette se dressa ensuite au-dessus de la bête, avant de couler sur elle comme une cascade de Néant.

 

La bête hurla.

La bête se détacha d’elle.

La bête bascula en arrière dans un couinement d’agonie.

 

La dague au fond d’elle se retira, et le voile qui protégeait ses yeux se dissipa lentement. L’air s’engouffra dans ses poumons comme si c’était la première fois, dans une inspiration sifflante. Le temps reprit son cours, et Jade vit à nouveau le monde pour ce qu’il était.

Toujours écrasée contre le bois de la commode, elle prit soudain conscience de la douleur dans son épaule où s’était enfoncée la poignée ronde d’un tiroir. Les muscles de ses jambes s’animèrent un à un, et lentement, elle ramena ses genoux contre elle. Elle n’osa pas bouger plus de peur de réveiller les meurtrissures intérieures, elle n’osa pas baisser les yeux sur ses jupes déchirées qu’elle ne pouvait, saurait voir.

Droit devant elle s’étalait un volcan de chaos.

Ighnar se tenait prostré, les mains plaquées contre le bas de sa jambe droite. Son mollet était un dégradé de lambeaux rouges. Une rivière écarlate s’en échappait et tachait le parquet, s’écoulant doucement dans sa direction. Elle fixa longuement le rouge qui s’engouffrait entre les lames de bois avec une curiosité morbide. Entre les pleurs de la bête redevenue homme, Jade pouvait distinguer le grondement sourd d’un animal.

Au-dessus d’Ighnar, l’immense loup noir toisait le général d’un regard bien plus humain que celui de sa piètre imitation. Une menace certaine, une sentence cruelle brillaient dans ces iris jaunes.

— Qu’est-ce que… qu’est-ce que c’est que…

Les gémissements d’Ighnar furent avalés par un nouveau grondement du loup noir. Le général écarquilla les yeux et rampa en arrière, s’éloignant de l’animal en furie.

— Mais qu’est-ce que… articula-t-il entre deux respirations rauques. Vous êtes… Ce palais… Ce palais est rempli de fous…

Sans un regard pour la reine, Ighnar se leva avec difficulté, prenant appui sur sa jambe valide, la main toujours recouvrant la plaie béante de son mollet. Il recula lentement vers la porte, rampant plus que marchant, sans quitter des yeux la bête noire. Dans un ultime grognement, il ouvrit la porte et disparut derrière les battants de bois.

 

Le silence reprit possession de la pièce, survivante d’un combat sans pitié.

Jade leva une main vers l’avant, ouvrit la bouche, mais sa gorge désespérément sèche était incapable de produire la moindre vibration. Comme s’il comprenait, Wanafer fit quelques pas vers elle et s’assit face à elle, la couvant de ses yeux jaunes doux, rassurants.

Jade ferma les yeux dans un soupir inaudible, et sentit pour la première fois le goût salé, glacé de l’eau qui inondait ses joues. Elle ne tenta pas de l’essuyer ni d’en effacer les traces d’un revers de main.

Le mouvement était proscrit, le noir était salut.

Puis, Wanafer pivota la tête en direction du balcon et emprunta de nouveau une position défensive, pattes tendues et mâchoires serrées dans un grognement tremblant.

La jeune femme trouva le courage de suivre le regard du loup dans un geste lent, lourd. Ses sourcils de feu se froncèrent. Sur le balcon, une haute figure vêtue d’une longue tunique qui tombait au sol, le visage dissimulé sous un capuchon.

Wanafer s’approcha de l’étrange apparition à pas mesurés, menaçants. Aussitôt, la silhouette présenta deux mains en signe d’apaisement et recula doucement vers la rambarde de pierre. Wanafer s’immobilisa. La silhouette s’inclina comme dans un remerciement, avant de faire volte-face.

Dans un geste fluide, elle sauta par-dessus la rambarde.

Les yeux de Jade s’ouvrirent en grand, mais le cri qu’elle sentit vrombir au fond de sa gorge n’en sortit jamais.

De longs cheveux blonds s’échappèrent de tous les côtés de la capuche grise, dansant dans le vent.

Jade se détourna rapidement des portes-fenêtres grandes ouvertes sur le jardin en contre-bas. L’air de la nuit et la caresse de la lune étaient un délice de sérénité. De nouveau, elle leva une main vers la bête qui lui faisait face. Celle-ci comprit immédiatement sa requête et retourna auprès d’elle sans tarder. Cette fois-ci, Wanafer marcha jusqu’à elle et s’allongea à ses pieds, ses prunelles scintillantes, fidèles, humaines posées sur elle et elle seulement.

 

Ses prunelles devenues ternes, effacées, elle glissa une main absente dans la mare rouge. Comme happée par un autre monde, elle observa les plis qui déformaient la surface vermillon.

 

Un sourire cassé décora les lèvres craquelées de la reine d’Indeya, et elle ferma les yeux encore, avec au fond du cœur l’espoir fou qu’ils ne s’ouvrent plus jamais. Là, immobile, dans le silence et le calme noirs de son esprit éteint, elle aurait pu mourir. Et nul ne l’en aurait empêchée.

Elle aurait pu essayer de chuchoter, parler, chanter, s’assurer qu’elle était toujours vivante.

 

Mais à quoi bon parler quand on ne peut plus hurler ?

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Capella
Posté le 08/10/2022
Yooooooooo le chapitre de fou que je viens de lire la
J'ai aimé chaque mot du début jusqu'à la fin
Dès le début c'est évident qu'Ighnar est pas là pour discuter simplement mais le fait qu'il se permette de donner des infos et de pendant un instant, être un perso normal, le rend excessivement classe dans sa cruauté. En terme d'antagoniste il se met très bien .
Naturellement avec mon habitude de romans adolescents et leurs codes moyens, j'aurais pas cru que ça irait aussi loin, et du coup, j'en suis que des plus heureux.
C'est assez drôle mais je suis tellement content que ce soit aussi bien écrit que j'oublis que le sujet du base est assez glauque, j'ai l'impression d'être dans les gradins et de crier "vas'y !" ; je m'excuse auprès de Jade pour mon manque d'empathie, mais je lui dirais aussi que sa scène était extrêmement impactante !
Ah oui voilà (ouais j'ai jamais envoyé de commentaire avec autant de spontanéité donc je me perds un peu), toute la scène est impactante de bout en bout. Quand Ighnar révèle ses informations j'ai eu un sourire en me disant "ah l'enflure, il arrive à devenir un personnage lambda le temps d'un instant, car il a le temps d'être tranquille", quand il attaque Jade, j'ai pas pu m'empêcher de sourire en me disant "Evidemment elle peut rien faire, Contesse n'a fait que nous le rappeler jusque-là". Quand tu décris la scène poétique j'ai eu un sourire (un peu nerveux) en me disant que c'était fichtrement bien écrit bon sang de bonsoir et que c'était trop bien que tu te sois pas bridée sur la souffrance de ton personnage en le couvrant du bouclier-protagoniste-indestructible. Et quand Wanafer arrive c'est à la fois la conclusion la plus horrible et la plus belle qu'on aurait pu avoir. Sauvée ; trop tard ; laissée seule ; pas totalement.
Je sais plus si j'avais d'autre trucs à dire mais dans le doute je préfère laisser mon commentaire tel quel vu que j'aurais rarement l'occasion d'être aussi authentique.

Ah ouais sinon pour mes critiques sur l'écriture habituelles j'ai pas pu m'y plonger complétement mdr~ j'étais trop happé par l'histoire et j'ai délaissé mon esprit critique au vestiaire.
Bon en tout cas Ighnar monte aussitôt dans mon classement des persos préférés (mon classement n'a sincèrement plus aucun sens… j'espère pour ma santé mentale qu'un personnage sincèrement bienveillant va s'y hisser parce que bien écrire des persos cruels c'est cool mais au secours la déprime... Sauf Valmec, il est pas déprimant Valmec. Bref, je m'arrête là ! Trop bien le chapitre ! Insane même. Incroyable !)
Contesse
Posté le 10/10/2022
Coucou Capella ! Et wow, quel commentaire tu me fais, vraiment tu n'imagines pas à quel point ça me fait plaisir et ça me fait chaud au cœur tout ce que tu me dis là !
C'est un chapitre très difficile, et donc ton accueil me rassure et me touche d'autant plus, alors merci beaucoup :)

Je suis vraiment contente que tu soulignes l'intelligence (si je puis dire) d'Ighnar. Effectivement, je ne voulais surtout pas en faire une espèce de débile qui répond juste à ses pulsions (parce que c'est assez simpliste et peu réaliste). Je voulais vraiment en faire quelqu'un de réfléchi, mesquin, un mec qui n'a juste aucun respect pour la volonté et la dignité d'autrui et qui ne sait pas comment faire autrement. Ce n'est pas quelqu'un de foncièrement "cruel", c'est quelqu'un qui agit en suivant ses intérêts, persuadé que les intérêts de Jade coïncident avec les siens. C'est ça qui le rend si insupportable je pense. ^^
De là à entrer dans ta liste des personnages préférés, j'avoue je suis quand même un peu (beaucoup) surprise xD Parce que, autant que tu le trouves intéressant, j'en suis flattée, c'était mon but, qu'il ne soit pas qu'un antagoniste là juste pour faire souffrir le personnage principal... mais personnage favori quand même ? Déjà que je me remettais doucement de ta passion pour Valmec, tu ne me laisses pas une journée de répit xD
Effectivement je crois qu'il va falloir que j'arrête de créer des connards, tu as raison xD Et puis Diane va être jalouse en plus x)

Tant mieux si tu as trouvé la scène impactante du pdv de Jade. C'était le but, et ma narration en métaphore filée avait aussi pour objectif de rendre la chose encore plus horrible, justement parce qu'on ne met pas de mots crus dessus (je déteste ça je trouve toujours que ça gâche tout ^^).

Et tu as totalement raison, dès le début, et ça fait même plusieurs chapitres déjà qu'on sait que Jade est totalement impuissante ici. Physiquement parce qu'elle est tout simplement pétrifiée, et ensuite pour ce qui est du "après" parce qu'elle ne peut rien dire. Elle est dans une position telle qu'elle ne peut rien faire... C'est pas comme si elle était une reine lambda, bien acceptée et respectée comme telle, là c'est tout le contraire. Et c'est ça le pire ^^
Je suis également contente que tu aies totalement compris la cruauté de la fin. Oui, elle est "secourue" par Wanafer mais tellement trop tard. Elle a un soutien et une compagnie, mais qui ne lui sert plus à rien, à part à la voir détruite...

Ahah, pour ton esprit critique, j'aime à penser qu'il a été satisfait de ce chapitre, et qu'il reviendra sans doute sur d'autres chapitres pour émettre des critiques xD En attendant je m'en contente tout à fait ;)

Merci sincèrement pour ton commentaire qui était adorable, et passionnant de bout en bout !
A tout bientôt et au plaisir ;)
Capella
Posté le 10/10/2022
Yeey
Avant tout, je fais la distinction entre personnage préféré et PREFERE
Disons que Ighnar est dans mes persos préférés car en terme d'écriture, il se pose là. En tant que personnage, je le déteste bien entendu, ce qui est plutôt normal.
A côté le bro Valmec c'est personnage préféré en écriture et aussi en tant que personnage ; la nuance est importante ! (idem pour Juliette)

Juste un point aussi, raconter ce genres de scènes de manière crues peut être intéressant mais d'une, si tu pousses le vice trop loin tu peux plus être édité chez les jeunes adultes (lol), et la métaphore permet de donner un effet d'absence, comme dans la réalité, le fait que l'esprit de la victime se mette à flotter pour pas penser à ce qu'elle subit. Raconter de manière cru c'est si vraiment tu veux dire au lecteur "tiiiens regarde ce qu'il se passe allez hop t'es mal à l'aise hein :)))))))" (c'est sympa aussi ptdr).

Voilà voilà ; je lirai sûrement le prochain chapitre dans la semaine en tout cas~
J'avoue qu'aussi je suis intrigué par le sort final qui sera réservé à Ighnar, s'il va dead, s'en sortir, etc... Mais ça je pense que j'ai un peu le temps mdrr
Contesse
Posté le 11/10/2022
Oui je vois la distinction que tu fais, et heureusement ahah ^^
Alors, je prends ça pour un compliment ! Et je suis heureuse que tu apprécies tant Valmec et Juliette, c'est clair qu'ils sont déjà plus aimables qu'Ighnar en tant que personnes xD

Je reconnais que raconter ce genre de scènes de manière crue peut avoir un intérêt, même si j'ai remarqué que moi ça me touchait pas énormément. Donc pour ça que j'ai préféré le procédé de la métaphore pour ce chapitre, je suis contente si l'effet détachement de la réalité et du corps pour Jade passe bien parce que c'était justement l'impression que je voulais donner donc parfait ahah ^^

Merci encore pour tes retours qui m'aident toujours énormément !
Ne t'en fais pas pour la suite, prends tout ton temps ;)
Pour le sort d'Ighnar, eh bien... Je te laisse découvrir ça, ça devrait arriver plus vite que tu ne le crois :P

A bientôt ;)
Edouard PArle
Posté le 02/09/2022
Coucou !
Ouhhh, je ne pensais pas que la scène irait aussi loin... C'est à la fois extrêmement dur et superbement bien écrit avec le poème qui entrecoupe la scène et la métaphore de la bête...
Quand ils se sont mis à parler du Léopard Blanc, je ne savais pas trop quoi penser. Déjà, je ne pensais pas qu'Ighnar connaissait son existence et en plus, je ne pensais pas qu'il était venu pour faire la conversation. Et ... en effet il n'était pas venu pour ça )=
Je pensais que Jade serait sauvée plus tôt, mais non.... D'ailleurs je me demande si c'est nécessaire que le Loup intervienne. Peut-être serait-ce encore plus dur en terme d'émotions si Ignar se retirait en la laissant seule, brisée.
Avec le passage "la bête hurla", j'ai cru qu'Ighnar venait de se faire poignarder. (un instant j'ai même cru que Didi arrivait à la rescousse même si c'était pas hyper logique ^^^). Malheureusement pour Jade non... Mais heureusement pour le scénario, ça va faire planer une menace constante puisque Jade est enfermée dans ses appartements. (d'ailleurs si le loup ne vient pas, la tension serait peut-être encore plus grande par rapport à ça).
En tout cas, ça devait être extrêmement à dur écrire comme scène. Je n'ai jamais été aussi loin dans ce genre de scènes, mais rien qu'un début d'agression me met toujours hyper mal à l'aise et me fait mal pour mes persos. Bravo pour l'avoir fait aussi bien !
J'avoue que je n'ai aucune idée de ce qui va se passer maintenant. Ca risque de ne pas être hyper joyeux...
Je poursuis.
Contesse
Posté le 02/09/2022
Re !
Oui, un chapitre peu joyeux, n'est-ce pas ? ^^
Je rigole, mais en réalité je suis vraiment très heureuse que cette scène t'ait semblé à la fois dure et bien écrit. C'était un vrai challenge de présenter ça "joliment" c'est à dire sans mot cru ou trop direct (je déteste ça), et à la fois de rendre bien clair l'horreur du truc. Finalement j'ai trouvé après réflexion que justement, l'utilisation de ma métaphore participe à rendre la scène encore plus horrible ^^ (vive mes idées lol)

Effectivement, Ighnar ne perd pas le nord, et il a une idée bien précise derrière la tête :/ En plus il arrive pile au moment où Jade est dans la pire position, au plus bas, plus personne ne la croit ni ne lui porte de l'attention donc ouais... très bon timing pour lui, malheureusement.

J'ai longtemps hésité à faire intervenir quelqu'un pour sauver Jade mais je trouvais ça scénaristiquement trop facile, et surtout, malheureusement ce viol a une "utilité" pour l'intrigue et le personnage de Jade donc... désolée Jade, puisses-tu me pardonner un jour ^^
Quant au loup, encore une fois son intervention a une utilité pour l'intrigue et notamment pour un autre personnage, tu verras ça par la suite ! En vrai, je trouvais que Jade était bien assez seule et brisée, la présence du loup (qui arrive trop tard en plus) n'y change pas grand chose x)

Et non, ce n'est pas Didi qui vient sauver sa fille, mais ta réflexion m'a fait rire ahah ^^

Effectivement la scène a été très dure à écrire, mais étrangement, au début j'avais prévu uniquement d'écrire une tentative de viol et puis je sais pas... je me suis laissée guider par mes personnages et résultat, Jade souffre encore plus, je suis vraiment la pire autrice :/

Mais en tout cas je suis heureuse si la scène t'a vraiment touché, parce que c'était le but aussi !
Et pour ce qu'il va se passer, tu as déjà une petite idée xD

Merci encore pour tes retours adorables, à tout de suite !
Edouard PArle
Posté le 02/09/2022
"Effectivement la scène a été très dure à écrire, mais étrangement, au début j'avais prévu uniquement d'écrire une tentative de viol et puis je sais pas... je me suis laissée guider par mes personnages et résultat, Jade souffre encore plus, je suis vraiment la pire autrice :/"
Wow, je n'aurais pas du tout imaginé ça. Mais en vrai, je peux le comprendre.
Contesse
Posté le 03/09/2022
Ouais, hein, étrangement ça me fait passer pour une plus grosse folle que ce qu'on aurait imaginé xD
Edouard PArle
Posté le 03/09/2022
xD
Sklaërenn
Posté le 01/04/2022
Plop ! J'ai enfin le temps de passer faire un tour :D

"— Hm, je ne sais pas… rétorqua-t-il, l’air faussement pensif, caressant une barde inexistante avec son pouce. Qui saura que vous m’avez donné un ordre et que je vous ai désobéi ? Non, attendez. Mieux que ça : qui saura que je suis ici ?" En cinq minutes, j'ai déjà envie de le fracasser x) Je peux ?

Bo, alors euh, tu avais prévenue xD Et je suis loin d'être celle qui peut se plaindre vu ce que je fais subir à mes persos, mais j'ai eu l'espoir fou qu'elle ne vive pas l'intégralité du truc ;-;

J'ai d'autant plus envie de l'emmener loin de tout ça... C'est franchement dramatique, il aurait du le dévorer en entier èOè Ma pauvre petite TuT

Je te rassure, je ne te détestes pas ( c'est assez drôle, je t'ai fait la même demande quand je t'ai envoyé le chapitre aujourd'hui d'ailleurs x) ) mais j'ai mal pour elle ;O;
Contesse
Posté le 03/04/2022
Coucou :D

"En cinq minutes, j'ai déjà envie de le fracasser x) Je peux ?" --> Alors, oui, tu peux le fracasser mais... je crois que c'est un peu trop tard, non ? :P (la meuf sadique mdr)

Ah, cet espoir fou qu'elle s'en sorte... que peut-être elle arriverait à le distraire en discutant... horrible, hein ? xD Mais t'inquiète, tu n'es pas la seule à l'avoir eu x)

Mais oui, là tout est complètement noir pour Jade, ça va être compliqué de se relever après tout ça... En espérant qu'elle y arrive ? :/
Contente que tu ne me détestes pas, mais comme tu l'as dit, tu es tout de même mal placée pour me juger là-dessus xD

A bientôt ;)
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