Il était occupé à faire ses comptes, lorsqu’un bruit inhabituel parvint à travers le tonneau qui camouflait l’entrée de sa cachette à l’auberge. Des éclats de voix, les bafouilles de l’aubergiste, des sons métalliques. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre.
Ils venaient le cueillir.
Il rangea ses documents à la va-vite, accrocha son fouet à la ceinture et enfila son manteau de laine noire. Il tira son lit de fortune, révélant un conduit étroit qu’il avait construit pour s’enfuir, au cas où. Il se glissa dans la veine la tête la première et remit en place le lit tant bien que mal avec ses pieds. Il progressa doucement dans la poussière et les toiles d’araignées habitées. Heureusement pour lui, ce n'était pas très long. Il débouchait dans les égouts de la cité. Il se laissa glisser le long du mur humide pour se remettre debout. Il connaissait par cœur cette partie de la ville, il se déplaçait presque toujours ainsi. Rien de plus discret.
Il se dirigea vers le nord. Aimsir tout entière devait être bouclée par les chevaliers, mais il ne pouvait pas rester cloîtré dans les égouts. L’odeur et les nuisibles n’étaient pas supportables très longtemps. Pour lui, en tout cas.
Il choisit une bouche isolée pour ressortir, il ne fallait pas qu’il soit vu. Celle-ci donnait sur une venelle très peu fréquentée, même en journée. À mesure qu’il gravissait l’échelle, le froid de l’hiver lui soufflait sur le visage. Il tendit l’oreille, et comme il n’entendit rien, poussa la lourde plaque en fonte pour s’extirper. Il n’eut pas le temps de se hisser qu’il se retrouva dehors, sur le sol gelé, entouré de chevaliers pointant leurs épées sur lui. Il sourit.
- Je vous suis, mais, hé, je suis un Mystique, ne l’oubliez pas, lança-t-il avec malice.
Lorsqu’ils arrivèrent au château, un comité d’accueil l’attendait de pied ferme dans le magnifique hall d’entrée. Till songea qu’il aurait le temps de l’admirer plus tard. Pour l’heure, il se réjouit de voir autant de jolies demoiselles attendre son arrivée, bien que le plaisir ne fût de toute évidence pas réciproque.
Il reconnut la Reine et son Roi, le capitaine Eamon, la princesse Adelle, les Mystiques Ostara, Judith, et… Elista.
- Bien le bonjour, entonna-t-il joyeusement. Veuillez m’excuser, j’ai totalement oublié de venir me présenter. Till, Mystique du Feu, pour vous servir.
Il fit une révérence théâtrale qui offusqua son auditoire. Il se savait intouchable, il n’allait pas s’en priver.
- Veuillez nous suivre, ordonna la Reine.
Elle tourna les talons avec un air pincé. Quelques chevaliers escortèrent Till à la suite de la petite troupe qui entra dans la salle de réunion où trônait une table immense. Till fut assis de force sur l’un des fauteuils. Il songea qu’il prendrait rapidement goût aux belles choses si tout était aussi confortable dans ce château. Il était très riche mais ne le montrait jamais, il ne pouvait pas se le permettre. Il préférait profiter de la richesse des autres. Ce fut la Reine qui ouvrit les hostilités :
- Bien, en premier lieu, doit-on vous appeler Till ou Roy ? lança-t-elle, piquante.
- Comme il vous plaira, madame.
- C’est « Votre Majesté ». Quel est votre nom ?
- Je ne sais pas.
- Par quel prodige ? s’agaça Ariana.
- Notre nom nous est transmis par nos parents, me semble-t-il ?
Il avait réussi à couper la chique à la Reine, il n’était pas peu fier. Il lisait sur tous les visages fermés en face de lui qu’ils étaient particulièrement excédés par son sourire permanent, qui de fait, ne risquait pas de s’en aller.
- Pourquoi, malgré les nombreuses affiches disposées dans le royaume, n’êtes-vous pas venu vous présenter plus tôt ?
- J’avoue que le portrait dessiné me ressemblait si peu que je n’ai pas compris tout de suite qu’il s’agissait de ma personne. Reconnaissez que je suis beaucoup plus beau en vrai.
- Il suffit ! s’emporta le Roi. Savez-vous à qui vous vous adressez ainsi ?
- Je crois, oui, répondit Till avec provocation.
- Répondez à la question, lui intima le capitaine Eamon.
- Je ne suis pas venu parce que je n’en avais pas envie.
- Cela ne fonctionne pas ainsi, rétorqua la Reine, à partir du moment où vous avez volé cette arme sacrée, vous avez hérité de ses devoirs. Vous devez désormais assumer votre rôle de Mystique du Feu.
- Rectification, je ne l’ai pas volée. Nyce me l’a léguée.
Son ton était redevenu très sérieux. Le souvenir de la jeune femme le bouleversait toujours.
- Comment pouvez-vous l’affirmer, elle était incapable de parler, intervint Adelle.
- Il est possible d’être compris autrement qu’avec de simples mots. Elle voulait mourir. Comment aurais-je trouvé l’arme sans son aide ? Je suis peut-être un criminel à vos yeux, mais pas ce genre-là. Je ne tue pas des femmes sans défense dans leurs lits.
Ils le scrutèrent avec attention. Ils sondaient le moindre de ses mouvements et de ses paroles afin de démêler le vrai du faux.
- Par ailleurs, vous me parlez de devoirs, mais dans ce cas, pourquoi ne pas accueillir Kerst comme un Mystique à part entière, puisqu’il possède deux de vos armes ? S’il n’a aucune obligation de se joindre à votre petite fête, alors, moi non plus.
- La situation est différente et vous le savez pertinemment, riposta la Reine.
- Quoi qu’il en soit, esquiva Till, j’ai le Fouet, je suis là. Voilà où nous en sommes. Qu’attendez-vous de moi ?
- Que vous nous aidiez à arrêter Kerst et Ira, à mettre fin à cette folie.
- J’ai peur de ne pas vous être d’une grande aide. Je ne maîtrise pas mon pouvoir comme les autres.
- Nous savons que vous avez rencontré Kerst, lâcha Adelle en le regardant droit dans les yeux.
Elle s’était penchée sur la table, déterminée à le faire vaciller. Il fut surpris, c’était certain, mais il lui en fallait plus pour se laisser déstabiliser. Il éclata de rire. Il venait de comprendre comment ils avaient trouvé sa cachette.
- Dubhan a été bavard, à ce que je vois. J’espère qu’il a été grandement récompensé pour ça.
- Il a vu sa vie épargnée malgré tous ses méfaits, répondit le capitaine avec une légère amertume dans la voix.
- Je suppose que ça valait le coup, alors.
Il n’ajouta rien. Il attendait une autre passe d’armes, qui ne vint pas. Il finit par soupirer.
- Je ne sais pas si je vous apporte mon aide, tout simplement parce que j’ai d’autres engagements importants ailleurs, avec Kerst, entre autres. Je dois y réfléchir. Que m’offrez-vous en échange ?
- Vous pensez sérieusement être en position de négocier ? s’offusqua la Reine.
- Et vous, vous pensez sérieusement que je ne le suis pas ? Vous êtes coincés. Il ne vous reste que trois Mystiques sur sept, vous vous décrédibilisez d’heure en heure. Si vous en êtes réduits à faire appel à moi, c’est que vous n’avez aucune autre piste. Je suis Mystique, et je suis en affaires avec Kerst. Désolé de vous décevoir, Votre Majesté, mais c’est moi qui mène la danse.
La tension qui s’installa fut tempétueuse. Même les sursauts temporels qui ponctuèrent la conversation passèrent inaperçus tant la colère et la défiance prenaient toute la place.
- Nous devons en discuter. Gardes, veuillez conduire monsieur dans les appartements qui lui sont réservés, conclut la Reine.
Till obtempéra. Une escorte musclée le guida à travers les couloirs du château dans lequel il rêvait de pénétrer depuis sa misérable enfance. Il s’était imaginé roi, il n’en était pas loin. Il savoura chacun de ses pas de vainqueur sur le sol de marbre, chacun de ses reflets dans les miroirs dorés qui ornaient les murs blancs. On le fit entrer dans une chambre plus luxueuse qu’il n’en avait jamais connue, bien que celle-ci soit une des plus sommaires. Les gardes verrouillèrent la porte derrière lui. Il s’approcha de la fenêtre. Même pour lui, c’était un peu haut pour songer à s’enfuir. Il se mit à l’aise en attendant la décision des autres qui devaient fulminer. À cette pensée, Till ne put réprimer un sourire enfantin. C’était sa plus belle revanche. Lui qui avait connu la misère la plus vile, dans cet orphelinat de Niflheim, puis dans les rues de la plupart des cités du royaume ; lui que la faim avait rapproché de la mort maintes fois, qu’on avait battu comme un enfant faible et sans défenses qu’il était ; lui, Till sans nom, se faisait manger dans la main par les personnes les plus puissantes d’Hymir.
Installé sur un lit confortable, il s’était assoupi sans même s’en rendre compte. Il fut réveillé par des coups sur sa porte. Il trouva cela étrange puisqu’il ne pouvait pas ouvrir de l’intérieur. Il colla son visage contre le bois.
- Oui ? Qui est-ce ?
- Une domestique monseigneur, dit une petite voix à travers la porte. Avez-vous faim ?
- Ma foi, oui.
- J’ai une collation pour vous dans ce cas.
La serrure se fit entendre. Till recula pour laisser entrer la demoiselle. Il n’eut pas le loisir d’admirer longtemps ses belles formes sans reconnaître Dyme, grimée en servante. Elle avait subtilisé la clef sous le nez des gardes en faction devant la chambre de Till et referma derrière elle avant que quiconque ait pu avoir la moindre réaction. Elle balança le plateau sur une commode et se retourna vers Till, le feu de ses yeux aussi brûlant que le volcan de Muspell. Elle sortit de son jupon une épée courte qu’elle pointa vers Till avec détermination.
- Quelle agréable surprise, plaisanta le jeune homme.
Dyme cracha par terre tout son mépris.
- Comme si tu ignorais que j’étais dans ce château.
- Je ne l’ignorais pas, en effet. Mais que tu viennes jusque dans ma chambre me ravit, tu peux l’imaginer.
- Tu es le plus répugnant des êtres qu’il m’ait été donné de rencontrer.
- Plus que les barbares qui ont lapidé ta famille pour une simple cachotterie ?
Le visage sauvage de Dyme se contracta.
- Bien, je constate que tu es en rogne contre moi pour ce qui s’est passé à Muspell. Avant que l’on en vienne aux mains, je te dois une explication, il me semble.
- À quoi bon ? rétorqua Dyme.
- Eh bien je ne veux pas risquer de mourir sans avoir pu te raconter la stricte vérité, ce serait malhonnête et j’ai horreur de ça.
Sans attendre la réaction de Dyme, Till se lança dans le récit détaillé des derniers instants de sa sœur, dans l’espoir malgré tout de raisonner la guerrière qui attendait le moment pour lui faire la peau depuis.
- Tu mens, dit-elle simplement à la fin de son explication.
- Quel intérêt aurais-je à te mentir ? J’ai déjà l’arme sacrée, je suis officiellement un Mystique, et, pour couronner le tout, je me fiche de ce que tu penses de moi.
- Tu cherches à me manipuler pour que je t’épargne.
- Je n’en ai nul besoin. Si nous nous battons, c’est toi qui devras me supplier de t’épargner.
Dyme ouvrit la bouche, mais fut interrompue par des coups francs sur la porte.
- Tout va bien là-dedans ? demanda l’un des chevaliers.
Il voulut ouvrir la porte, mais lorsqu’il constata qu’elle ne bougeait pas, frappa un peu plus fort.
- Où est la clé ?
- C’est la « domestique » qui vous l’a volée, s’écria Till.
Il toisait Dyme de toute sa hauteur, fier et invulnérable.
- Il serait plus raisonnable que tu reviennes un autre jour, lui lança-t-il à la figure.
Dyme se dirigea vers la porte et tourna la clé à contrecoeur. Elle dissimula son arme et s’excusa auprès des gardes, les yeux baissés.
- Elle souhaitait passer un moment seule avec moi, expliqua Till sans bouder son plaisir de retourner le couteau dans la plaie.
Dyme le fustigea de son regard doré. Les chevaliers la raccompagnèrent dehors, à la fois gênés et amusés. Till avisa le plateau garni de fruits et de brioche, mais songea qu’il valait mieux éviter de manger quoi que ce soit apporté par la guerrière à la rancune tenace.
Le lendemain, il fut de nouveau escorté de près jusqu’à la salle de réunion. Till avait une forte impression de déjà-vu. Tout sourire, il prit place en face des têtes couronnées et des autres Mystiques.
- Nous avons une proposition à vous faire, commença la Reine.
- J’imagine !
La Reine ferma les yeux et soupira avec agacement.
- Nous vous garantissons la protection due à votre rang de Mystique du Feu. Vous aurez les mêmes droits que les autres, recevrez le même accueil au sein de ce château. Nous ne vous poursuivrons pas pour le meurtre de Nyce Tine, ni pour le vol de son arme sacrée. En revanche, nous exigerons de vous, en contrepartie, que vous respectiez vos devoirs et que vous suiviez nos ordres. Si vous refusez, vous ne sortirez pas vivant de ce château. Nous trouverons une excuse plausible pour expliquer votre décès et vous faire remplacer par Dyme.
Till prit le temps de répondre. Il aimait laisser planer le doute sur ses intentions, faire croire qu’il était en difficulté. Il s’appuya sur le dos de son fauteuil, la main sur la bouche, les yeux qui allaient et venaient entre ses interlocuteurs. Il n’était pas mauvais comédien.
- Pourquoi ne me tuez-vous pas tout de suite si vous avez une solution de remplacement sous le coude, qui plus est, bien plus légitime ?
- … Parce que vous avez des contacts. Notamment avec Kerst, concéda la Reine.
Le sourire de Till s’étira sur le côté de son visage. Enfin, son travail et les risques qu’il avait pris toutes ses années allaient payer. Il serait au sommet.
- Il faudra également stopper toutes vos activités « annexes ».
- Non. Je regrette, mais c’est impossible. J’accepte votre proposition avec toutes ses conditions, excepté celle-ci. Rassurez-vous, peu de gens savent qui je suis réellement. Peu de gens sont au courant que je tire les ficelles de toute la « criminalité » d’Hymir, comme vous aimez à l’appeler. Je n’en retire aucune gloire, et au vu de ma position, il vaut mieux que je reste discret, vous en conviendrez. De plus, si j’arrête, Kerst saura que j’ai accepté de vous aider, et il coupera le contact, voire pire.
Il avait dévoilé son identité sans ciller. Il voulait les impressionner, et surtout, qu’ils comprennent bien à qui ils avaient à faire, qu’ils n’envisagent pas un instant de le rouler. Les visages, déjà pâlots en face de lui, avaient encore blêmi, hormis celui du capitaine, qui voyait en lui des années de lutte et de recherche vaines. Il venait de réaliser que le jeune homme à l’allure étrange qui se tenait de l’autre côté de la table détenait un pouvoir monumental, et qu’avec celui qu’ils venaient de lui donner, était susceptible d’être encore plus puissant que la couronne. Il le fixait, avec son masque impassible, ses prunelles foncées durcies par la vérité.
- C’est cohérent, admit le capitaine.
- Dans ce cas, c’est entendu, dit Till en se levant.
Il se pencha sur la table et tendit la main vers la Reine, qui le regarda avec un tel dégoût, un tel mépris, qu’il craignit un instant que sa royale main ne se posât directement sur sa figure balafrée. Elle n’en fut rien. Malgré une entorse évidente au protocole, elle se leva à son tour avec grâce, pour lui rendre sa poignée de main.
- Vous pouvez désormais aller librement dans le château. Votre porte ne sera plus gardée. J’ai votre parole que vous respecterez vos engagements ?
- Vous savez, votre majesté, dans mon monde, on a souvent plus de parole que dans le vôtre. J’accepte votre clémence, ainsi que les devoirs qui en découlent. Kerst n’a rien à m’offrir que je ne possède déjà.
La Reine sembla rassurée. Il quitta la pièce, tout à fait victorieux. Il allait devoir se pencher désormais sur le double jeu à mener avec Kerst, mais avant, il avait une autre affaire à régler.
La nuit venue, il se glissa hors de sa chambre, avec la discrétion féline qui était la sienne depuis l’enfance. Il déambula dans les couloirs pour parvenir jusqu’à une porte comme les autres. Il y glissa deux épingles et fit sauter le verrou sans un bruit. Il pénétra dans la pièce dont la seule source de lumière provenait des braises de la cheminée. Il distingua la silhouette agréable allongée sur le lit, mais il n’était pas là pour ça. Il sortit un poignard de sa ceinture et s’approcha de la belle endormie à la peau dorée, qui scintillait sous l’aura chaleureuse du foyer ardent. Il lui appuya une main sur la bouche, et le poignard sur la gorge. Elle se réveilla en sursaut mais ne put émettre aucun autre son que des gémissements de colère.
- Chut, ma petite Dyme. Chut. Je ne te ferai rien si tu m’écoutes attentivement et sans chercher à te débattre, compris ?
Malgré la rage qui illuminait ses yeux, la jeune femme hocha la tête.
- Bien. Je suis venu t’informer en personne que désormais, je suis adoubé en tant que Mystique du Feu. Ils m’ont préféré à toi parce que je suis plus puissant. Ils ont favorisé mon pouvoir à ta légitimité. J’ai accepté leurs conditions, ce qui signifie que je suis totalement libre de mes mouvements dans ce royaume, ce qui est plus juste, car je n’ai pas assassiné ta sœur. Je ne suis pas ce type d’homme, lâche et vil. J’ai beaucoup de défauts, mais je ne pourrais jamais avoir ce genre de comportement. En revanche, j’ai déjà tué, oui, dans le cadre de mes activités, ou pour me défendre, et sache que cela ne m’effraie pas. Donc, toi, Dyme, si jamais tu cherches encore à porter atteinte à ma personne, s’en est fini de toi. Je te tuerai, et je te ferai disparaître là où personne ne pourra jamais te retrouver. Je ferai en sorte d’effacer ton nom de cette terre, et on t’oubliera comme l’insignifiante guerrière de Muspell que tu es devenue. Est-ce clair ?
Les yeux humides de Dyme le fixaient avec intensité. Elle n’acquiesça pas pour autant. Till sourit un peu plus.
- Je sais que tu as la tête dure. Mais la mienne l’est plus encore. Personne n’est arrivé à me briser, ce n’est certainement pas toi qui y parviendras. Si jamais tu acceptes de me laisser tranquille, tu pourras alors envisager de te trouver un travail, un mari, qui sait, fonder une famille. Je me chargerai personnellement de ta protection jusqu’à mon dernier souffle. Je te dois bien ça, je suppose.
Des larmes perlèrent sur les pommettes hautes de Dyme. Till retira doucement sa main.
- Tu n’es pas obligée de me rendre une réponse tout de suite, conclut-il avant de regagner la sortie.
Il referma la porte avec douceur et regagna son lit. Il verrouilla la serrure de l’intérieur. Il n’était pas sûr que ses menaces aient eu l’effet escompté sur la guerrière, et il avait bien d’autres chats à fouetter pour se laisser assassiner dans son sommeil.
Il s’allongea à l’envers dans son lit, afin d’avoir la tête proche du feu qui réchauffait l’atmosphère de son nouveau repaire. En regardant les flammes danser, il s’imagina la silhouette de Nyce qui les accompagnaient avec un visage joyeux, riant aux éclats d’une voix qu’il n’avait jamais entendue. Alors, le feu se mit à craquer plus fort. Les flammes s’intensifièrent, leur bruit sembla être un cri qui transperça l’âme de Till. L’espace d’un instant, il crut que l’esprit de Nyce se manifestait.
Pourtant, en observant le foyer prendre vie, ce ne fut pas un doux visage qui apparut à travers les flammes, mais celui d’un homme aussi étrange que lui.
Till est tellement bien écrit, c'est bluffant.
J'aimerais te trouver des points de modification à faire (pas pour t'embêter, mais au contraire pour t'aider) sauf que j'en ai pas trouvé un seul.
Ton texte est hyper abouti, bien dosé. Une vraie pépite.
Ne t'inquiètes pas tes remarques sont toujours contructives et m'aident vraiment, et puis lorsqu'on décide de publier sur ce genre de plateforme il faut être ouvert à ça.
Merci vraiment, j'ai l'impression que je maîtrise moins bien les choses au fur et à mesure donc ça me rassure !!