Sa cavalcade avait été de courte durée. Elle n’avait parcouru que quelques centaines de mètres dans les bois épais avant que des elfes noirs sortant de nulle part l’emmènent à Svartal, leur ville au coeur de la végétation imprenable. Elle avait été impressionnée par cette découverte. Une palissade immense en rondins de bois énormes en faisait le tour. Toutes leurs constructions étaient faites du même matériau, ce qui donnait une impression de robustesse et de chaleur. Il y avait d’innombrables maisons et commerces enchevêtrés dans cet espace restreint, qu’il devait être difficile de repousser. Les bois étaient denses, remplis de ronces, marécageux par endroits, bourdonnants de bestioles volantes, rampantes, piquantes, irritantes, et de plantes tantôt bénéfiques, tantôt meurtrières. Ira regretta presque sa chambre sous terre quand une horde de moustiques s’attaqua à sa peau, malgré ses vêtements. Elle ne pensait pas trouver quelque chose de plus agaçant que les elfes noirs.
Ces derniers étaient en effet le contraire de la sympathie, tout était austère chez eux. Ils avaient une peau très sombre, des yeux souvent fins, de très grandes oreilles pointues qui dépassaient le sommet de leur crâne, ils étaient très grands et athlétiques. La notion de sourire, ou même d’expression autre que la morosité leur semblait étrangère. Ira songea que ce physique lui rappelait quelque chose, mais elle ne put retrouver dans sa mémoire à qui elle attribuait cette ressemblace. Elle fut conduite à l’extrémité de la ville, devant une maison plus imposante que les autres. Celle de leur chef, à n’en pas douter. Elle fut pratiquement poussée à l’intérieur, découvrant une pièce immense, haute de plafond, telle une salle du trône. Deux escaliers encadraient l’estrade au bout de la salle, sur laquelle était installé un siège en peau et en bois. Des coursives à l’étage dominaient ce grand hall, étonnamment chaleureux avec ses nombreuses lanternes et ses tapis chatoyants sur le sol. Ira vit arriver par une porte sur le côté une grande femme maigrelette, avec une tresse blanche qui touchait presque le sol. Elle était vêtue d’une tenue plutôt guerrière, mais ses bijoux et sa cape en fourrure de loup ne laissèrent pas de doute quant à sa position à Svartal. Elle s’installa sur son siège et toisa Ira de ses yeux de vipère.
- Je suis Lise Goimh, chef des elfes noirs de Svartal. Inutile de me dire qui vous êtes, nous le savons déjà. Vos « exploits » sont même parvenus jusqu’ici, voyez-vous.
- Par les gazettes, je suppose ? ironisa Ira.
- Vous feriez mieux de ne pas plaisanter. Nous ne savons pas encore quel sort nous vous réservons.
- Je n’ai rien fait de répréhensible, me semble-t-il. Enfin, pas sur votre territoire.
- Nous avons fait en sorte de ne pas vous en laisser le temps. Que venez-vous faire ici ?
- Je fuyais, pour être honnête. J’imagine que vous êtes au courant de l’intrusion des troupes d’Aimsir dans notre cachette ?
- Et où comptiez-vous aller ?
- Je n’en ai pas la moindre idée. Je voulais simplement me faire oublier quelque temps et ressortir à un moment plus propice. Je n’ai aucun plan, à vrai dire.
La grande Lise la regarda avec une certaine forme de perplexité.
- J’avais oublié que vous n’étiez pas le cerveau dans cette affaire, finit-elle par lui balancer au visage.
- Le cerveau ayant déserté le navire après avoir déclenché le chaos, il m’est difficile de savoir comment me retourner, en effet, rétorqua Ira avec agacement.
La chef de Svartal prit un moment de réflexion beaucoup trop long pour l’absence de patience d’Ira. Lise ne demanda rien à personne, ne bougea pas. Elle fixait Ira dans le fond des yeux, cherchant quoi faire de ce bout de femme dangereuse et imprévisible.
- Emmenez-la, ordonna-t-elle finalement à ses guerriers.
Deux grandes bringues mal commodes saisirent Ira par les bras et la firent sortir de la maison de Lise sans ménagement. Elle n’apprécia guère, mais ils l’avaient désarmée. Seule contre toute une ville d’elfes combattants, même elle n’était pas assez folle pour tenter une évasion dans ces conditions. Elle se laissa donc mener à contre-cœur vers une immense bâtisse rectangulaire : la prison de Svartal. L’intérieur paraissait vide. Seules les cages disposées en long de chaque côté du mur brisaient l’espace. Ira eut la surprise de constater qu’elle ne serait pas seule. Dans le fond, sur toute la largeur de la prison, était disposée une cage plus grande que les autres dans laquelle se trouvait un groupe d’une dizaine d’hommes, qui semblaient être là depuis un bon moment, au regard de leurs cheveux sales et de leurs barbes ébouriffées. Ils levèrent des yeux lassés vers leur nouvelle voisine. Ira fut placée à deux cellules de la leur. On lui apporta un peu d’eau et de nourriture, puis les gardes verrouillèrent la porte de la prison depuis l’extérieur et ils se retrouvèrent seuls. Ira croqua une baie sucrée et mastiqua un bout de pain noir rassis sans conviction. Elle n’eut pas le temps de commencer à réfléchir à une solution pour se faire la belle, car ses voisins l’apostrophèrent :
- Hé ! Comment tu t’appelles ?
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?
- Oh, ça va, on peut discuter. Ça fait des mois qu’on est là, on est content de voir un nouveau visage.
Ira soupira. Il avait raison, nul besoin d’être autant sur la défensive. De plus, si ces hommes étaient emprisonnés depuis longtemps, ils pourraient sans doute lui en apprendre beaucoup sur Svartal.
- Je m’appelle Ira.
- Ira ?! s’exclama l’un d’entre eux.
Elle ne l’avait pas remarqué de prime abord, car il se tenait au fond de la cage, derrière les autres, prostré. Il se leva et dévoila une silhouette fine et gracile, aérienne. Il avait un visage triangulaire mangé par une barbe claire. Ses cheveux de neige lui tombaient aux épaules, il semblait pourtant être assez jeune. Il s’approcha et regarda Ira avec des prunelles noires qui contrastaient brutalement avec le reste. Son regard froid brillait pourtant d’une étrange avidité.
- Vous êtes vraiment Ira, la compagne de Kerst ?
- C’est moi, mais je ne suis pas sa compagne, rectifia-t-elle, vexée.
- Ce sont les esprits qui vous envoient !
Ira ne comprenait pas pourquoi sa présence suscitait un tel enthousiasme. C’était bien la première fois.
- Je peux faire quelque chose pour vous ? demanda-t-elle avec maladresse.
- Je suis Lars ! Lars Ran, le prince d’Heimdall.
- Je vous demande pardon ?
- Le fiancé de la princesse Adelle. Les elfes noirs nous ont enlevé mon escorte et moi sur le chemin vers Aimsir, et ils nous ont remplacés par un imposteur qui a pour objectif de voler l’Epée du Temps !
Ira se remémora alors cet homme étrange tenter de s’introduire dans la chambre de la princesse le soir où elle-même avait été arrêtée. Elle comprenait désormais pourquoi le physique des elfes noirs lui rappelait quelque chose.
- Bon sang… Tout est limpide maintenant. Toutefois, je suis navrée, mais je ne vois pas comment je pourrais vous aider. Nous ne sommes pas vraiment du côté des « gentils », au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.
- Certes, mais vous, vous pouvez sortir d’ici, et informer le château de notre situation.
- Je ne crois pas que j’aurais le temps ne serait-ce d’ouvrir la bouche si je mets un pied dans la capitale… Si vous me connaissez, c’est que vous êtes au courant des derniers évènements. Quant à partir d’ici…
- Je vous en prie, vous êtes la première étrangère à venir ici depuis que nous avons été capturés, vous êtes notre seul espoir !
Ira aurait presque trouvé cela drôle.
- Écoutez, pour l’heure, je ne sais même plus quelle est ma propre situation. Je dois y réfléchir. Je vous promets de vous inclure dans ma réflexion. Nous aurons peut-être une chance de nous évader tous ensemble, qui sait ?
- Je vous remercie. Cela nous redonne de l’espoir.
- De rien… Dites-moi, vous avez mentionné Kerst tout à l’heure, je suis plutôt étonnée, comment connaissez-vous son nom ?
- Il vient régulièrement à Svartal. Il nous a rendu visite plusieurs fois. Je pense que c’est lui qui tient les elfes informés de ce qu’il se passe à l’extérieur des bois.
Le cœur d’Ira bondit dans sa poitrine. Kerst se servait-il des elfes noirs pour l’aider dans son projet ? Ou était-ce une alliance ? Mais dans ce cas, qu’est-ce que les elfes avaient à y gagner ?
- Vous n’étiez pas au courant ?
- Non. À vrai dire, Kerst me tenait volontairement dans l’ignorance de ses activités. Je ne lui connaissais pas d’allié avant aujourd’hui.
- Oh… Je vois.
- Pourquoi les elfes souhaitent-ils se procurer l’arme sacrée du Temps ?
- D’après ce que nous savons, les elfes noirs sont en conflit avec les elfes blancs depuis la fin de la Guerre Antique à cause de leurs idéologies par rapport aux pouvoirs de la nature.
- Les elfes blancs ? Ceux qui peuplent la cité d’Yggdrasill au sud-ouest d’Hymir ?
- C’est cela. Ces derniers sont des fervents défenseurs des Mystiques et des armes sacrées. Pour eux, c’est le seul moyen de préserver une paix durable dans le royaume mais aussi avec ses voisins, Heimdall entre autres. Il en est de même pour Helheim, le royaume sur votre frontière est. Pour les elfes noirs, c’est l’inverse : ils estiment que cela enferme le peuple dans un système de castes élitiste, alors que si l’on est capable de donner beaucoup de pouvoir à un, on devrait pouvoir en donner un peu à tous. Avec cette prise de position à contre-courant des autres cités, les elfes noirs ont été naturellement rejetés à la fin de la Guerre, lorsque les armes ont été forgées et distribuées. Ils se sont repliés dans ces bois, ont fondé Svartal, et la suite de l’histoire, nous la connaissons. Il en résulte qu’un millier d’années d’exclusion ont créé un ressentiment exacerbé envers le pouvoir, et je suppose que le vol de l’arme sacrée de la princesse constitue un vrai symbole pour eux. Peut-être que, comme Kerst, ils ne s’arrêteront pas à celle-ci.
- Ils devront se battre contre lui alors. Nous devrions peut-être les laisser faire, ça réglerait le problème…
- Vous n’y pensez pas ? s’indigna Lars.
- Je plaisantais.
- Vous avez un étrange sens de l’humour !
- Je n’ai pas souvent l’occasion de m’exercer, à vrai dire, rétorqua Ira avec un sourire forcé. Quoi qu’il en soit, c’est la première fois que j’entends ça. Je ne prétends pas être très cultivée sur l’histoire d’Hymir, mais je n’ai pas le sentiment que cela soit un fait très connu, je me trompe ?
- Non, en effet. Les puissants réécrivent l’histoire à leur convenance.
- Alors comment êtes-vous au courant ?
Lars hésita. Pour la première fois depuis le début de la discussion, il détourna son regard glacial d’Ira. Il jeta un coup d’œil à ses compagnons, qui hochèrent la tête en guise d’approbation.
- Il se trouve que nous avons également des elfes noirs à Heimdall. Ils sont issus de colonies qui ont fui la persécution d’Hymir. Ils sont un peu sauvages, néanmoins, nous avons de bonnes relations avec eux. Ils sont naturellement encore en contact avec Svartal.
- Je vois… Vos espions se sont retournés contre vous, cela doit être rageant, observa Ira.
Lars sourit avec une pointe de malice.
- Ça l’est, admit-il. Je ne leur en tiens pas rigueur pour autant. Nous sommes certes emprisonnés, mais nous ne sommes pas maltraités.
- Vous êtes trop aimable.
- J’ai mes raisons.
Le prince des glaces qui semblait si transparent venait de prendre un peu de profondeur. Ira était ravie d’avoir pu en apprendre autant, en revanche, il lui manquait l’essentiel : le rôle de Kerst dans cette histoire. Mais ça, ils ne pouvaient pas le savoir.
- Vous dites que les elfes noirs veulent s’emparer de l’arme sacrée, mais puisqu’ils ont été exclus du système, ils ne sont pas censés maîtriser l’alchimie. Comment l’ont-ils apprise ?
- Décidément, vous êtes bien ignorante. Ce sont les elfes noirs qui sont à l’origine de l’alchimie. Ce sont eux qui ont tout inventé. Les armes, la maîtrise magique, les formules… Votre royaume leur doit tout.
Ira en resta interdite. Pourquoi le royaume a-t-il réservé un tel sort à ce peuple, après qu’ils leur aient rendu un tel service ? Serait-ce en lien avec la Guerre Antique ?
- Je vois… Je vous remercie pour toutes ces informations, Lars. Je vous promets de tout faire pour vous aider, nous reparlerons de ma contrepartie le moment venu.
- Bien entendu.
Ira retourna à son repas peu engageant, puis s’allongea sur sa paillasse lorsqu’elle eut terminé. Une immense fatigue la saisit. Elle repensa à l’attaque de leur repaire, à sa fuite. Elle-même avait du mal à réaliser qu’elle avait réussi à se sortir d’une situation aussi difficile. Elle commença à envisager qu’elle était peut-être bien plus forte que ce que voulait lui faire croire Kerst.
La nuit venait de tomber lorsque la porte de la prison s’ouvrit. Ira jeta un coup d’œil endormi vers l’entrée, mais ne distingua pas qui venait leur rendre visite. Elle ne pensait pas être concernée, elle ne prit pas la peine de bouger un muscle. On frappa contre sa cage avec force, tous les barreaux se mirent à trembler dans un fracas assourdissant. Elle se releva sur sa paillasse avec frayeur. Il n’existait qu’une personne capable d’être si brutale.
- Que fais-tu ici, Kerst ? demanda-t-elle avec défiance.
- Je pourrais te retourner la même question. Tu ne sais décidément rien faire de correct sans moi, c’est désolant…
- Nous avons déjà eu cette discussion, il me semble. Où étais-tu quand Aimsir a attaqué ?
- Ailleurs.
- Sans blague.
- Ne me parle pas sur ce ton, Ira. Je pensais t’aider à sortir d’ici mais finalement, je crois que je vais te laisser croupir dans ce trou. Ce n’est pas comme si tu allais manquer à qui que ce soit.
Dans la cellule des captifs d’Heimdall, les regards s’étaient tournés discrètement vers Ira et Kerst. Lars n’en perdait pas une miette.
- Rien ne t’oblige à m’aider. Je pourrais être enfin libre.
La bouche sèche se tordit. Elle avait marqué un point.
- Hors de question.
- Je ne vois pas ce que je peux faire de plus pour toi. Je ne pense pas que tu aies besoin de moi pour t’emparer des autres armes, avec celles que tu as déjà et tes copains à travers tout le royaume.
- Comme à ton habitude, tu es incapable de réfléchir plus loin que ce que l’on te met devant le nez. J’ai un nouveau projet pour toi.
- Je suis impatiente…
- Tu vas te rendre à Fenrir.
Ira haussa les sourcils de surprise. Elle attendit la suite, encore moins impatiente.
- Ce peuple est une plaie pour tout le monde. Ils ne méritent pas leur arme sacrée. Ils se croient tout permis et puissants parce qu’ils l’ont encore en leur possession, mais si on leur enlève, ils ne seront plus un problème pour personne. Je veux que tu ailles là-bas et que tu reviennes avec leur arme.
- C’est de la folie Kerst. Ils ne me laisseront jamais arriver jusque-là !
- Bien sûr que si. Tu n’auras qu’à demander à voir Morrigan, leur chef, de la part d’Elbow. Les portes te seront grandes ouvertes.
Ira en fut estomaquée. Qu’est-ce qu’Elbow avait à voir dans cette histoire ? La question lui brûla les lèvres, mais elle se douta que Kerst ne lui répondrait pas. Elle le découvrirait certainement à Fenrir.
- Une fois que tu seras face à elle, tu la tueras et prendras son arme, les Sabres de l’Ombre.
- Si c’est si simple, pourquoi tu n’y vas pas en personne ?
- Parce que je ne veux pas être vu, voyons, tu as bien un cerveau, non ? rétorqua-t-il avec mépris.
- Pourquoi ne pas m’y avoir envoyée avant ?
Il soupira avec une lassitude feinte.
- Je t’ai déjà expliqué que je voulais l’Epée du Temps car elle nous faciliterait la tâche pour voler les autres, bon sang, que tu es stupide.
Ira se demanda si Kerst avait conscience de dévoiler tous ses plans devant des inconnus qui avaient tout intérêt à le répéter à qui voudrait l’entendre. Elle songea alors qu’il devait être sûr qu’ils ne représentaient pas une menace et que, de ce fait, il ne les aiderait certainement pas, eux. Cela ne la satisfaisait pas.
- Je veux bien prendre le risque d’y aller, à condition qu’ils soient libérés aussi, dit-elle en désignant le groupe d’Heimdall qui faisait semblant de ne rien écouter.
Kerst la regarda fixement quelques secondes et éclata d’un rire vil.
- Tu négocies ?
- Pourquoi pas. Tu ne vas pas me tuer, si ? Tu refuses de me libérer, tu l’as dit toi-même.
Le visage émacié de Kerst se ferma complètement. Il semblait déstabilisé par cette assurance nouvelle. Au fond d’elle, Ira sentait que la peur qu’il lui inspirait était moins oppressante qu’avant. Elle en avait assez d’être sa serpillère. Elle avait sacrifié sa courte vie à exécuter des ordres qui la plongeait dans l’horreur perpétuelle, dans des situations dangereuses et inutiles. Elle avait un royaume entier à ses trousses, tout un peuple qui souhaitait sa mort à cause de lui. Tout ça pour qu’elle n’y gagne rien en retour. Cette courte parenthèse sans lui, et sa rencontre avec d’autres êtres humains sans velléités assassines lui avait probablement plus ouvert les yeux qu’elle ne l’aurait imaginé. Finalement, le sourire pervers de Kerst refit surface.
- Je ne voulais pas te le dire pour que tu ne t’égares pas encore de ta mission, mais tu as un très grand intérêt à te rendre là-bas.
Ira le fixa, dans l’expectative. Quelle parole tordue sortirait encore de cette bouche méchante ?
- Qui sait, ta mère est peut-être encore en vie ? lança-t-il avec sadisme.
À ces mots, Ira ne put réprimer l’émotion brutale qui la traversa, ni les questions qui l’accompagnèrent.
- … Je suis née à Fenrir ?
- Ça se pourrait…
- Toi aussi alors. Tu m’as dit t’être occupé de moi depuis ma naissance.
- Je t’ai recueillie alors que tu étais bébé, c’est différent. Ta mère t’a abandonnée. À mes bons soins.
- Tu mens.
- Il ne tient qu’à toi d’aller vérifier. Vois comme je suis généreux, je t’offre cette possibilité.
Ira prit le temps de reconsidérer ses paroles. Il pouvait parfaitement lui mentir pour la manipuler et la forcer à se rendre à Fenrir exécuter ses desseins. Il ne ressemblait pas à un elfe noir, et pourtant il manipulait l’alchimie avec brio. Ira eut le sentiment que lui aussi était né dans ces montagnes. Non, c’était une certitude. Elle pourrait trouver des réponses à ses questions, enfin, mais elle craignait de se jeter dans la gueule du loup.
- Peu importe. Je ne consens à m’y rendre que si tu fais libérer ces hommes, en vie, inutile de le préciser. Je me suis passée de mes parents toutes ces années, et s’ils m’ont abandonnée, alors je n’ai pas à me soucier de les rencontrer. Je veux qu’ils puissent sortir de Svartal, et je veux le voir de mes propres yeux.
Ira était consciente que même si les elfes les laissaient sortir des bois, ils les traqueraient pour les empêcher de se rendre à Aimsir. Néanmoins, une fois dehors, ils avaient une chance d’en réchapper. Au bout d’interminables minutes de silence, Kerst prit enfin la parole :
- Je vais soumettre l’idée à Lise.
Et cette fois, j'ai deux - trois choses à dire (je vais enfin pouvoir t'aider ^^).
Déjà je trouve le nom des deux royaumes un peu trop similaires. C'est pas facile de les mémoriser et de les différencier.
Ensuite, j'ai trouvé un peu trop rapide le "ah d'autres humains" - "oh c'est vous ! Vous allez pouvoir nous aider".
Et une broutille :
"Ira sentait que la peur QU'IL lui inspirait "
Mais comme d'habitude, ça se lit très bien et ça se lit d'une traite !
Je prends note pour ma réecriture. En effet, je trouve aussi que c'est un peu rapide pour le sauvetage il va falloir que je rendes ça un peu plus crédible.
J'avoue avoir du mal avec ce genre de gros chapitre "révélations", je manque de subtilité ^^" Mais ça viendra!
De plus, quand je l'ai écrit j'étais encore en plein doute sur la suite à donner et je pense que ça se ressent. Quand je le corrigerai je pense modifier pas mal de choses.
A bientôt pour la suite :)