Chapitre 33 : L'Héritière

Notes de l’auteur : Plus qu'un chapitre avant la résolution du cryptex. :)

— Elle n’était pas avec vous ? s’enquit Bérénice en glissant la photographie de sa mère dans sa poche.

Elle se retourna vers Lysandre, couvert de bandelettes des pieds au cou. Armand lança :

— Non. Elle était censée être avec vous ! Quand vous avez disparu, Héloïse est partie à votre recherche. Elle ne voulait plus vous quitter d’une semelle.

Chacun savait que l’absence d’Héloïse n’était pas de bon augure.

— Ne t’affole pas Lysandre. L’anxiété altère l’odeur, fit Dimitri en forçant son frère à se rallonger dans la baignoire vide. Tu en as encore pour quelques heures.

— Héloïse a toujours été là pour moi depuis le début. Elle n’aurait raté ce moment pour rien au monde, lui répondit Lysandre.

— Je sais où elle pourrait être, lança Bérénice. J’y vais et en cas de problème, je vous contacterais par Icare.

Elle bondit, attrapa ses affaires au vol, tandis qu’Icare fonçait vers elle.

— Nous voilà rassurés, ironisa Dimitri alors qu’elle franchissait la porte.

Bérénice ressortit de l’opéra en passant par la banque.

Au loin elle aperçut Pierre et Léopold qui menaient les troupes de Lysandre. Elle ne pouvait imaginer sa frustration. Il devait renoncer aux combats pour une idée qui avait peu de chance d’aboutir. En l’apercevant, Pierre accourut vers Bérénice, couvert de sang, de sueur et les traits tirés. Seuls ses yeux glacés brillaient.

— Où est Lysandre ? demanda-t-il.

— Avec Dimitri ! Il reviendra d’ici quelques heures. Gagnez du temps !

— Baissez-vous !

Bérénice s’accroupit et la lame de Pierre percuta le métal. Elle releva la tête. Un coq les attaquait avec férocité. Bérénice attrapa sa dague. Pierre tira avec un revolver sur le coq à plusieurs reprises. L’emblème se figea.

Bérénice soupira de soulagement. Mais soudain, le coq se releva, sa collerette dressée et attaqua.

Pierre poussa Bérénice avec violence sur le côté, alors qu’elle sentit une déchirure sur son épaule. Pierre l’attrapa et la força à se redresser pour fuir.

— Avez-vous vu Héloïse ? Je la recherche ! s’écria Bérénice, tandis que Léopold et Pierre se battaient contre l’emblème.

— Non ! Et personne ne l’a vue depuis hier soir, s’exclama Léopold.

Ensemble, Pierre et Léopold visèrent le coq. Pierre lui proposa :

— Prenez les aérotilus. Il y en a plusieurs derrière nos lignes de défense. Descendez le boulevard Haussmann et vous les trouverez !

Bérénice acquiesça et disparut, Icare à ses côtés.

Sur son chemin, elle croisa des ouvriers et des soldats blessés, des corps sur le sol. A ce moment, elle partagea le sentiment de culpabilité de Lysandre. Elle aida un homme à soutenir un autre combattant jusqu’à un brancard et aperçut les aérotilus. Elle se précipita vers le premier, mais une fois dans la machine, sentit ses jambes flancher :

— Encore et toujours des machines volantes, marmonna-t-elle.

Icare lui lança un regard blessé et Bérénice sourit :

— Je ne parlais pas pour toi ! Mais je n’ai aucune idée de comment marche cet enfer volant.

La manette ne fonctionnait pas d’elle-même et Bérénice appuya sur tous les boutons jusqu’à trouver celui qui allumait la machine. L’aérotilus vira brusquement :

— Ah ! s’écria-t-elle en tombant sur le dos à l’intérieur du cockpit.

Sur son épaule, la blessure du coq se raviva et Bérénice cria de douleur. Elle se releva précipitamment, puis s’assit à la place du pilote en ignorant sa blessure.

Tirant sur le manche de l’aérotilus, le vaisseau démarra à vive allure. Elle frôla un mur, faucha un arbre au passage et faillit renverser trois soldats ennemis.

Rejoignant rapidement la Concorde, elle remonta le long des Champs-Élysées et acheva sa course tant bien que mal devant l’hôtel de la Paiva. Elle freina brusquement et se maintint de toutes ses forces au cockpit de peur de basculer par-dessus bord. Le cœur battant et chancelante, elle gravit les escaliers de la demeure des Harcourt, mal-assurée.

Elle sonna à la porte :

— Madame, que puis-je pour vous ? Une erreur sans doute ? présuma le majordome en l’examinant avec scepticisme.

— Non, pas du tout, je suis là pour voir Alexandre Harcourt.

— Qui-est-ce ? questionna une voix, derrière le majordome.

A travers la porte entrebâillée et le majordome agacé, apparut Gisèle Harcourt en fauteuil roulant :

— Que faites-vous là ? fit-elle avec animosité en reconnaissant Bérénice. Vous avez du toupet de taper à notre porte.

La famille Harcourt savait donc que Bérénice était à l’origine de la mort de leur emblème.

Le majordome se décala et Bérénice pénétra dans le sublime hall, redoutant de mettre de la boue sur le sol immaculé. L’hostilité ambiante n’était pas pour la rassurer, ni la possibilité que surgisse Auguste Harcourt à tout moment.

Gisèle l’analysait de la tête aux pieds.

— Je dois absolument voir votre fils, madame. Je n’aurais jamais osé venir, mais c’est une urgence. J’ai conscience que ma venue ici n’est …

— Allez chercher Alexandre. Il dans le bureau de son père. Je reste avec mademoiselle Savary. Elle a une manie de tout casser.

Le majordome disparut, toujours ébahi.

— Alors c’est vous qui avez mis quasiment à mort l’emblème de mon mari, reprit-elle de sa voix veloutée.

Aucun venin dans sa voix, elle semblait amusée. Bérénice ne savait plus sur quel pied danser.

— Je n’ai fait que me défendre, se contenta-t-elle de répondre.

Gisèle hocha la tête et replaça son fauteuil face à elle :

— Mon mari vous déteste autant que notre fils vous adule. Vous avez une grande influence sur lui.

— Et vous, que pensez-vous de moi ? la coupa Bérénice à voix haute.

— Moi ?

Un pas lent et réfléchi descendit l'escalier. Gisèle sourit et reprit d'une voix plus forte, à l'adresse de son fils, qui arrivait :

— Alexandre, je crois que cette jeune fille a besoin de tes services.

Gisèle ne lui avait pas répondu.

Alexandre apparut, sa démarche maladroite. Il se figea en reconnaissant Bérénice. Ces derniers jours, la vie n'avait pas dû être facile pour lui : son emblème détruit, son père dans le viseur de l’empereur…. Bérénice se précipita vers lui et Gisèle disparut dans un autre salon :

— Alexandre ! Savez-vous où se trouve Héloïse ?

— Comment ? Elle a disparu ? La dernière fois que je l'ai vue c'était ici, à la soirée de mon père. Et la lettre que je vous avais confiée ?

— Je lui ai transmise ! se justifia Bérénice. Je croyais que vous pourriez m'en dire plus. Vous n'aviez pas projeté de fuir ensemble, dites-moi ?

— Bien sûr que non ! Jamais Héloïse n'aurait voulu. Ce n'était pas la teneur de ma lettre !

Bérénice fit les cent pas devant le regard alarmé d'Alexandre. Il soutenait sa colonne vertébrale d'une main. Rester debout trop longtemps lui coutait.

— Quand a-t-elle disparu ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas exactement. Hier soir, elle est allée se coucher. Ensuite, je suis partie dans la nuit.

— Avez-vous essayé de joindre les membres de son journal ?

— Si elle avait dû les rejoindre, elle aurait prévenu quelqu'un, non ? Pour moi, elle a disparu malgré elle. Vous ne pensez pas qu'elle aurait pu venir ici dans l'espoir de vous retrouver et…tomber sur la mauvaise personne ? chuchota Bérénice le regard navigant du salon à l'escalier.

— Impossible, je n’ai pas quitté la maison, soupira Alexandre.

Il releva la tête avec virulence :

— Et ces Coeurderoy ? Depuis qu'elle est revenue, la moitié des journaux l'imagine fiancée à un frère. L'autre moitié, à l'autre frère !

Alexandre avait beau admirer Héloïse pour ses prises de positions, il masquait mal sa jalousie.

— La tournée en province qu'elle a faite avec Lysandre était partout dans les journaux, mais ce n’est pas une raison… Non mais attendez ! Si tout le monde sait que Lysandre et Héloïse sont rentrés, c'est que peut-être ses parents aussi ! Réalisa Bérénice

— Comment cela ?

— C'est évident ! Comment pensez-vous que les Lépine ont réagi en apprenant que leur fille est à l'origine du retour de Lysandre ?

— Octave et Blanche retiendraient leur propre fille ? Ils seraient incapables d’un tel geste !

—  Au contraire, je n’ai aucune peine à l’imaginer. Je vais voir chez eux et je vous tiens au courant !

Bérénice ouvrit la porte et descendit les marches du perron. En se retournant, elle s'écria :

— Mais que faites-vous là ?

Alexandre la suivait avec difficulté. Elle ne commenta pas mais grimpa dans l'aérotilus et l'aida à se hisser dans l'appareil.

— Pas question de vous laisser seule.

Il prit place à l'arrière et Bérénice s’installa à celle du pilote. Ils naviguèrent dans les avenues désertées, longèrent les quais, le parc du Luxembourg et s’arrêtèrent devant la demeure des Lépine. Lorsqu'il les aperçut, Nordebert, leur emblème, se redressa sur ses pattes et pénétra par la fenêtre entrouverte :

— Nous sommes attendus, soupira Bérénice.

Alexandre hocha la tête. Tous deux atteignirent la porte et il toqua :

— Bérénice ! s’exclama Blanche en ouvrant, un sourire plaqué sur ses lèvres.

— Blanche ! reprit Bérénice sur le même ton. Auriez-vous croisé votre fille ces derniers jours ?

— Non, et j'ai le regret de vous annoncer que vous n'êtes plus la bienvenue dans cette maison.

Blanche analysa la sueur, le sang et la saleté dont Bérénice était recouverte, la porte entrebâillée.

— Quel dommage ! Nous espérions la retrouver, fit soudainement Alexandre. Bonjour madame, excusez-nous de nous présenter sans nous être annoncés.

Bérénice leva les yeux au ciel devant son attitude de gendre idéal. Blanche écarquilla les yeux en reconnaissant l'héritier Harcourt. Livide, elle reprit :

— Monsieur Harcourt, vous espériez voir notre Héloïse ?

Blanche se tourna avec hésitation vers l'intérieur du hall. Bérénice la bouscula et pénétra dans la pièce :

— Cela suffit ! lança-t-elle, maintenant vous allez nous dire où est votre fille. Si elle est ici, ce n'est certainement pas de sa propre volonté !

Au salon, Charles lui jeta un regard peiné. Face au silence de Blanche, Bérénice gravit les escaliers jusqu'au bureau d'Octave. De toutes ses forces, elle cogna contre la porte fermée. Celle-ci ne lui opposa aucune résistance et Bernice perdit son équilibre en pénétrant brutalement dans la pièce. Elle se retint de justesse au bureau.

En face d'elle, Octave Lépine et Nordebert la scrutaient. L'un, le regard noir, l'autre le poil métallique dressé. Octave se releva et Nordebert bondit. Bérénice referma la porte au moment où l'emblème se jetait contre la porte.

Elle recula de plusieurs pas, reprit ses esprits et courut vers la chambre d'Héloïse. Elle entendait l'emblème se jeter avec fracas contre le bois. Plus lent qu'elle, Alexandre atteignait à peine le premier étage :

— Attendez ! J'ai la clé.

Bérénice se tourna vers Alexandre, talonné par Blanche, piteuse. Avait-il usé de son statut pour récupérer les clés ? Elle n'allait pas s'en plaindre.

— Alexandre ? s’écria la voix incrédule d'Héloïse à travers la porte.

— Héloïse ! C’est nous ! On vient te récupérer.

Alexandre mit la clé dans la porte, sous le regard de Blanche. Silencieux, Octave les rejoignit en observant Icare. Il devait avoir entendu parler de l'emblème de Bérénice.

Cette dernière se tourna vers la porte et se précipita à l'intérieur pour délivrer Héloïse. Assise sur son lit, attachée par ses propres parents, elle se débattait dans tous les sens.

— Icare ! Aide-la !

L'oiseau mécanique attaqua les cordes furieusement. Libérée, Héloïse se précipita vers Bérénice puis se jeta dans les bras d'Alexandre, sous le regard médusé de ses parents. Elle expliqua :

— Ils m'ont attrapé devant le Cassandre. J'y allais pour donner un article. Ils m’ont enfermée ici ! Comment avez-vous su ?

—Qu'est-ce qui se passe ici ? Quelle est votre relation, tous les deux ? questionna Octave en pointant Héloïse et Alexandre du doigt.

Désarçonné, Octave surveillait l’étreinte de sa fille et Alexandre sans y croire. On aurait dit que le prestige des Harcourt l'empêchait de se précipiter sur eux. Même Nordebert ne cilla pas. En revanche, Blanche attrapa sa fille et s'écria :

— Héloïse, viens de suite ! Tu n'as rien à faire avec ces gens ! Tu es folle ! D’abord ce Coeurderoy ! Ensuite, tu t’associes à mademoiselle Savary !

Héloïse donna un coup sec pour que Blanche lâche prise. Elle se dressa devant ses parents avec fierté et détermination :

— Ne voyez-vous pas qui est véritablement tourné en ridicule ici ? Regardez-vous !

Alexandre n’était que souffrance et extase. Tandis que le poids d’Héloïse contre lui le tourmentait, il n’aurait pour rien au monde relâché sa prise. Agrippée à lui, la fille Lépine s’enflamma :

— Nous nous aimons ! Voilà des années que nous échangeons des lettres, que nous nous voyons en secret. Opiniâtre, journaliste, conseillère de Lysandre, peu lui importe, il m'aime telle que je suis. Malgré le tort que je pouvais lui causer, il m'a encouragée à me battre pour ce en quoi je croyais. Et cela, ça n'a pas de prix !

Bérénice écarquilla les yeux se demandant ce qu’il figurait dans la lettre qu’elle avait transmise entre Alexandre et Héloïse.

— Pourquoi ne pas l’avoir épousé ? Tu aurais eu notre bénédiction, affirma Octave sévèrement.

A regret, Héloïse se détacha d’Alexandre pour se diriger vers son bureau. Personne ne l'arrêta. Icare veillait, tournant sans cesse autour d'eux.

Héloïse eut un rire sans joie et retira son collier duquel pendait une petite clé. Elle ouvrit l'un de ses placards. Une fois sa machine à écrire sortie, elle se pencha sous le tiroir principal. Un cliquetis et Héloïse dégagea du bureau une boite dérobée et l'ouvrit. En se relevant, le sourire amusé, elle présenta à tous un paquet de documents que Bérénice avait déjà vu : les articles d'Edmond Hardi.

— Pourquoi ne pas l'épouser ? Je ne voulais pas vous faire ce plaisir ! J'ai lutté contre cet amour de toutes mes forces ! Un mariage avec un Harcourt et vous m’auriez contrainte à jouer la bonne petite épouse. C’en aurait été fini de mes aspirations. Je veux écrire. Je veux donner mon avis. Je veux parler politique sans qu’aucun homme dans la pièce ne lève les yeux au ciel !

Tous avaient le souffle coupé. Héloïse se consumait pour ses passions. Bérénice ne pouvait que la comprendre. Seul Hippolyte l'avait prise au sérieux.

— Je me débarrasserai de tous mes titres pour être avec toi, souffla Alexandre avec gravité.

Tremblante, Héloïse se posta devant ses parents atterrés, et jeta un à un ses articles à leurs pieds :

— Oui, Edmond Hardi, c'est moi ! L'un des hommes les plus recherchés de l'empire, mais l’un des plus lus, respectés et admirés. L'homme qui est allé chercher Lysandre Coeurderoy pour qu'il reprenne son trône, c'est également moi ! Je suis à l'origine de tout ce désordre. Alexandre m’a aimé et m’aime encore plus pour cela ! acheva-t-elle en enroulant son bras contre l’épaule d’Alexandre.

Blanche gronda. Par mimétisme, Nordebert battit furieusement de la queue. Seule Bérénice le remarqua.

— Quel déshonneur, ma fille, gronda Octave en marchant sur les articles avec dédain. Comment n'avons-nous pas vu ?

— Votre fille est la seule qui préserve l’honneur de cette famille, articula Alexandre, raide et sévère.

— Quelle honte ! Une telle désobéissance ! Notre fille est une petite idiote qui se croit maligne en écrivant des torchons ! Qui crois-tu intéresser ? cracha Blanche, hors d’elle.

— A mon âge, j'ai une conscience politique bien plus aiguë que la vôtre.

— Les affaires politiques sont bien plus compliquées, dit Octave sans un regard pour sa fille.

— Regardez-vous, maman. Vous, héritière d'une des plus grandes familles de la noblesse, fière de dire que vos ancêtres sont morts pour le roi. Vous, pour qui l'honneur coule dans le sang, vous n'avez même pas reconnu votre véritable empereur ! Alors je vous demande : qui, de vous ou de moi, n'a pas respecté l'honneur de la famille ?

Bérénice inspira, consciente des coups assénés par Héloïse. Elle ne ménageait pas ses parents.

— J'en ai assez entendu, articula Blanche. Nordebert explique à cette enfant qui fait la loi ici.

Bérénice dégaina immédiatement son couteau. Alexandre se posta devant Héloïse. Sur la pointe des pattes, la queue redressée, le regard furieux, le renard était électrique. Il se faufila entre les jambes immenses d'Alexandre et fut pris de convulsion.

Le coup ne vint jamais.

Soudain, Nordebert se figea, s'étira avec paresse et se lécha la patte. Dans un bâillement, il se posta aux pieds d'Héloïse et s’allongea de tout son long.

Héloïse, bouche bée, se pencha à son niveau :

— Même toi, tu n'as plus le courage de me gronder, chuchota-t-elle au renard. Celui-ci lui tendit une patte joueuse contre sa main.

Blanche de colère se jeta sur sa fille. Vivement, l'emblème se redressa, se tourna vers la mère Lépine et la percuta, la faisant tomber au sol.

— Toi aussi ! Va-t’en, sale animal ! gémit Blanche avec pour la première fois des larmes dans les yeux.

Indécis, Icare papillonna autour de Bérénice qui lui tendit une main sur laquelle il se posa. Tous deux avaient compris : Nordebert s'était retourné contre sa maitresse.

Octave aida Blanche à se relever, Nordebert toujours agressif.

— Arrête ! s’écria Héloïse en se plaçant entre l’emblème et sa mère.

L'emblème se pétrifia sous l’ordre. Alexandre murmura :

— Héloïse, ordonne-lui autre chose.

— Nordebert, reviens à mes pieds.

L'emblème obéit, s'enroulant autour d'elle tel un chat. Abattue, Blanche baissa la tête. Trahie par sa fille. Trahie par son emblème.

Bérénice affirma : 

— Nordebert a choisi un nouveau maitre.

— Oui, reprit Alexandre. Il a choisi la digne héritière de la famille.

— Allons-y, fit Bérénice. Nous n'avons plus rien à faire ici.

Sans être aussi vif qu’Icare, Nordebert n'avait jamais été aussi éveillé. Sans un mot, ils contournèrent les Lépine et quittèrent la maison, Nordebert sur leurs traces.

Une fois à l'extérieur, Héloïse chancela, Bérénice affirma :

— Ne t'inquiète pas, tes parents t'aiment. Ils entendront raison.

— Ohé ! Ohé ! Les ouvriers sont sur le point de déposer les armes, Lysandre Coeurderoy disparait ! Les ouvriers sont sur le point de déposer les armes, Lysandre Coeurderoy disparait ! héla un crieur des rues en passant près d’eux.

Lysandre ! Tous trois se fixèrent, tétanisés. Soudain, ragaillardie, Héloïse ordonna :

— Retournons auprès de Lysandre. Il a besoin de nous !

— Je n'y vais pas, répondit Bérénice.

— Comment ? Tu nous abandonnes ?

— Lysandre a besoin de moi, ailleurs. Mais, allez le rejoindre, si vous le souhaitez !

Alexandre était hésitant. Il avait beau soutenir Héloïse, il n’était pas prêt à pactiser avec un Coeurderoy :

— Pas question de vous laisser seule, promit-il.

— Très bien ! Direction les quais de Notre-Dame. Sur le chemin je vous résumerai ce que je sais de la bataille, proposa Bérénice en grimpant dans l’aérotilus.

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Fannie
Posté le 12/02/2021
Il y a deux choses qui m’ont frappée dans ce chapitre : l’attitude ambiguë de Gisèle et le fait qu’un maître puisse apparemment pousser un emblème à s’attaquer à un membre de sa propre famille.
Gisèle semble être partagée entre ce qu’on attend d’elle et ce qu’elle pense, entre son mari et son fils. Elle est censée se montrer solidaire avec son mari, voire soumise à lui, et apparemment, elle n’est pas d’accord avec lui ; et elle a aussi envie de soutenir son fils, quitte à s’opposer à son mari. Cependant, elle ne le fait pas ouvertement.
Quant à l’emblème, je trouve qu’on sent son conflit de loyauté. À un moment donné, on dirait qu’il va tomber en panne, griller ses circuits (s’il en a vraiment), puis il se soumet à Héloïse. On dirait presque que les emblèmes ont une conscience. Il y a une phrase où tu compares la posture du renard à celle d’un chat. Je trouve qu’il y a effectivement quelque chose dans son comportement général qui rappelle celui du chat.
Enfin Héloïse et Alexandre peuvent s’enlacer ! S’il est prêt à la laisser vivre sa passion pour la politique et le journalisme, ils peuvent se marier. Apparemment, il a assez de force morale pour s’affranchir de l’autorité paternelle et vivre sa vie comme il l’entend.
Coquilles et remarques :
— Ne t’affole pas Lysandre. L’anxiété altère l’odeur [Virgule avant « Lysandre ».]
— Elle n’aurait raté ce moment pour rien au monde, lui répondit Lysandre. [Je verrais mieux Lysandre dire « manqué ce moment ».]
— J’y vais et en cas de problème, je vous contacterais par Icare [je vous contacterai ; futur simple / Le verbe « contacter » a été proposé en 1842 dans le sens d’« établir un contact, des contacts » par J.-B. Richard de Radonvilliers dans son dictionnaire des mots nouveaux, mais il ne s’est répandu dans le langage courant qu’à partir de 1940. Il est toujours déconseillé par l’Académie française : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/DNP0291. Je propose « je vous enverrai Icare » ou « je vous ferai avertir par Icare ».]
— Au loin elle aperçut Pierre et Léopold qui menaient [La virgule après « Au loin » n’est pas obligatoire parce que ce complément est très court, mais mon instinct voudrait la mettre.]
— Il devait renoncer aux combats pour une idée qui avait peu de chance d’aboutir. [Pensent-ils vraiment que la technique utilisée par Antoine a peu de chances de réussir ?]
— Mais soudain, le coq se releva, sa collerette dressée et attaqua. [Il faudrait placer « la collerette dressée » entre deux virgules. (Je dirais « la collerette » plutôt que « sa ».)]
— Pierre poussa Bérénice avec violence sur le côté, alors qu’elle sentit une déchirure sur son épaule. [Il me semble qu’« avec violence » est excessif ; « brusquement » suffirait (« Pierre poussa brusquement Bérénice sur le côté ») / alors qu’elle sentait ; imparfait / une déchirure ? on se demande si le coq déchire son vêtement ou s’il la blesse ; ce serait bien de le préciser.]
— Prenez les aérotilus. Il y en a plusieurs derrière [Prenez un aérotilus  ; elle ne peut en prendre qu’un.]
— A ce moment, elle partagea le sentiment [À]
— Elle se précipita vers le premier, mais une fois dans la machine, sentit ses jambes flancher [Ici, il vaut mieux répéter le sujet : « elle sentit ».]
— Mais je n’ai aucune idée de comment marche cet enfer volant. [Je ne pense pas qu’à l’époque, on employait la tournure incorrecte « aucune idée de comment » (voir ici : http://academie-francaise.fr/ils-ont-reflechi-sur-comment-faire). Je propose « Mais je ne sais absolument pas comment marche cet enfer volant » ou « Mais je n’ai aucune idée du fonctionnement de cet enfer volant ».]
— La manette ne fonctionnait pas d’elle-même [« ne fonctionnait pas à l’arrêt », peut-être ? Elle ne s’attend quand même pas à ce que la manette bouge toute seule, j’imagine.]
— Tirant sur le manche de l’aérotilus, le vaisseau démarra à vive allure. [Syntaxe : ce n’est pas le vaisseau qui tire sur le manche. Je propose : « Tirant sur le manche de l’aérotilus, elle fit démarrer le vaisseau à vive allure » (« fit démarrer » parce que « démarrer » est intransitif dans cette acception.]
— Elle freina brusquement et se maintint de toutes ses forces au cockpit de peur de basculer par-dessus bord. [Je ne comprends pas comment elle peut se tenir au cockpit alors qu’elle est encore aux commandes ; mais je propose « se cramponna » ou « s’agrippa ».]
— Le cœur battant et chancelante, elle gravit les escaliers de la demeure des Harcourt, mal-assurée.[Ce n’est pas judicieux de mettre une apposition en début de phrase et une autre en fin de phrase. « Le cœur battant et chancelante » cloche un peu ; je propose : « Chancelante, le cœur battant, elle gravit les escaliers de la demeure des Harcourt d’un pas mal assuré ». (Pas de trait d’union à « mal assuré(e) »). J’ai l’impression qu’elle n’est pas descendue de l’aérotilus que déjà, elle monte les escaliers.]
— Madame, que puis-je pour vous ? Une erreur sans doute ? présuma le majordome en l’examinant avec scepticisme. [Virgule avant « sans doute ». / Le verbe « présuma » ne colle qu’avec une partie de la réplique. Je propose simplement « dit », que tu emploies rarement.]
— Qui-est-ce ? questionna une voix, derrière le majordome. [Qui est-ce / pas de virgule avant « derrière ».]
— A travers la porte entrebâillée et le majordome agacé, apparut Gisèle Harcourt en fauteuil roulant [À / avec cette formulation, on dirait que Gisèle apparaît à travers le majordome (et la porte) ; je propose : « À travers la porte entrebâillée et devant le majordome agacé apparut Gisèle » (sans virgule avant « apparut »).]
— Que faites-vous là ? fit-elle avec animosité en reconnaissant Bérénice. Vous avez du toupet de taper à notre porte. [Je dirais « frapper » plutôt que « taper ». / Comme elle change complètement d’attitude un peu plus bas, je trouve qu’« avec animosité » est excessif ; je propose « sèchement ».]
— La famille Harcourt savait donc que Bérénice était à l’origine de la mort de leur emblème. [Tu ne peux pas mettre « leur » emblème alors que tu parles de « la famille » : « La famille Harcourt / la mort de son emblème » ou « Les Harcourt savaient / la mort de leur emblème ».]
— L’hostilité ambiante n’était pas pour la rassurer, ni la possibilité que surgisse Auguste Harcourt à tout moment. [Cette phrase est un peu bancale. Je propose : « L’hostilité ambiante n’était pas pour la rassurer, pas plus que l’éventualité de voir surgir Auguste Harcourt à tout moment ».]
— Je n’aurais jamais osé venir, mais c’est une urgence. [Il manque quelque chose comme « en temps normal »ou « dans d’autres circonstances » après « jamais osé venir ».]
— Allez chercher Alexandre. Il dans le bureau de son père. Je reste avec mademoiselle Savary. Elle a une manie de tout casser. [Il est dans / Elle a la manie de tout casser.]
— Alors c’est vous qui avez mis quasiment à mort l’emblème de mon mari [Il faut éviter d’intercaler un complément à l’intérieur d’une locution : « qui avez quasiment mis à mort l’emblème ».]
— Aucun venin dans sa voix, elle semblait amusée. [Syntaxe : « Sans aucun venin dans la voix, elle semblait amusée ».]
— Et vous, que pensez-vous de moi ? la coupa Bérénice à voix haute. Elle ne lui coupe pas la parole (encore heureux !) et le COD est de trop. Je propose « riposta Bérénice ». J’enlèverais « à voix haute », qui paraît plus qu’évident.]
— Gisèle ne lui avait pas répondu. [Je propose quelque chose comme : « Bérénice nota qu’elle ne lui avait pas répondu ». Ce serait plus clair et ça éviterait de répéter « Gisèle ».]
— Alexandre apparut, sa démarche maladroite [la démarche]
— Je lui ai transmise ! se justifia Bérénice. [Je la lui ai]
— Il soutenait sa colonne vertébrale d'une main. [Soutenir sa colonne vertébrale, c’est bizarre. Je dirais plutôt qu’il se tenait le dos.]
— Avez-vous essayé de joindre les membres de son journal ? [Il parle de les joindre : s’ils ont le téléphone au journal, d’où Bérénice les appellerait-elle ? De chez Dimitri ?]
— chuchota Bérénice le regard navigant du salon à l'escalier. [Virgule avant « le regard ».]
— Il releva la tête avec virulence [Dans ce contexte, le terme « virulence » est une impropriété. Le mot que tu cherchais est certainement « véhémence », mais pour le simple geste de relever la tête, « vivement » suffirait : « Il releva vivement la tête ».]
— Alexandre avait beau admirer Héloïse pour ses prises de positions [ses prises de position]
— Non mais attendez ! Si tout le monde sait que Lysandre et Héloïse sont rentrés, c'est que peut-être ses parents aussi ! Réalisa Bérénice [Virgule entre « Non » et « mais ». / Pas de majuscule à l’incise, point à la fin de la phrase. / Le verbe « réaliser » ne convient pas aux incises. Je propose : « remarqua » ou « observa ».]
— Elle ne commenta pas mais grimpa dans l'aérotilus et l'aida à se hisser dans l'appareil. [Il n’y a pas d’opposition, donc la tournure avec « mais » n’apporte rien ; je propose : « Sans commenter » ou « Sans commentaire, elle grimpa ».]
— Il prit place à l'arrière et Bérénice à celle du pilote. [Syntaxe : tu ne peux pas dire « celle » en te référant au mot « place » qui se trouve dans la locution « prit place ». Je propose : « Il prit place à l'arrière et Bérénice s’installa aux commandes » ou « Il s’installa à l'arrière et Bérénice, à la place du pilote » (la virgule marque l’ellipse du verbe).]
— Auriez-vous croisé votre fille ces derniers jours ? [Virgule après « fille ».]
— Blanche analysa la sueur, le sang et la saleté dont Bérénice était recouverte, la porte entrebâillée. [L’apposition ne fonctionne pas. Je propose : « Par l’entrebâillement de la porte, Blanche analysa (...) ».]
— Bonjour madame, excusez-nous de nous présenter sans nous être annoncés. [Ponctuation : « Bonjour, madame. Excusez-nous ».]
— Cela suffit ! lança-t-elle, maintenant vous allez nous dire [Ponctuation : « Cela suffit ! lança-t-elle. Maintenant, vous allez nous dire ».]
— Bérénice referma la porte au moment où l'emblème se jetait contre la porte. [Répétition. Et pourquoi voudrait-il se jeter contre la porte avant qu’elle soit fermée ? Je propose : « Bérénice referma la porte au moment où l'emblème s’apprêtait à se jeter sur elle. »]
— Bérénice se tourna vers Alexandre, talonné par Blanche, piteuse. [« Piteux » se dit rarement pour une personne et on ne sait pas à qui se rapporte l’apposition. Je propose : « talonné par Blanche, qui avait piteuse mine ».]
— Alexandre ? s’écria la voix incrédule d'Héloïse à travers la porte. [Ce genre d’incise est à éviter. Je te propose d’enlever l’incise et de la remplacer par une phrase d’introduction : « Elle n'allait pas s'en plaindre. Une voix se fit entendre à travers la porte : / (à la ligne) — Alexandre ? ». L’adjectif « incrédule » alourdirait inutilement la phrase.]
— Héloïse ! C’est nous ! On vient te récupérer. [À l’époque, on n’employait pas le verbe « récupérer » dans ce sens. Je propose « délivrer ».]
— Ils m'ont attrapé devant le Cassandre [attrapée]
—Qu'est-ce qui se passe ici ? Quelle est votre relation, tous les deux ? questionna Octave en pointant Héloïse et Alexandre du doigt. [Quelle est votre relation à tous les deux ? / en pointant du doigt Héloïse et Alexandre.]
— Héloïse, viens de suite ! Tu n'as rien à faire avec ces gens ! [tout de suite]
— Héloïse donna un coup sec pour que Blanche lâche prise. [Ce n’est pas clair. Elle tape Blanche ? Elle se dégage simplement ? Je propose quelque chose comme : « Héloïse donna un coup sec sur le bras de Blanche pour qu’elle lâche prise » ou « Héloïse se dégagea brusquement des mains de Blanche ».]
— il n’aurait pour rien au monde relâché sa prise. [Il vaut mieux éviter d’insérer ce genre de complément entre l’auxiliaire et le participe passé : « il n’aurait relâché sa prise pour rien au monde » ou « pour rien au monde il n’aurait relâché sa prise ».]
— Bérénice écarquilla les yeux se demandant ce qu’il figurait dans la lettre qu’elle avait transmise entre Alexandre et Héloïse. [Cette phrase est mal construite. Je propose : « Bérénice écarquilla les yeux en se demandant ce qui figurait dans la lettre d’Alexandre (qu’elle avait transmise à Héloïse) ». Tu pourrais remplacer « en » par une virgule et même enlever le passage entre parenthèses. On comprend très bien de quelle lettre il s’agit, puisque Alexandre en a demandé des nouvelles tout à l’heure.]
— A regret, Héloïse se détacha d’Alexandre [À]
— Un cliquetis et Héloïse dégagea du bureau une boite dérobée et l'ouvrit. [La tournure est étrange et il y a deux fois « et ». Je propose : « Dans un cliquetis, Héloïse dégagea du bureau une boite dérobée qu’elle ouvrit ».]
— En se relevant, le sourire amusé, elle présenta à tous un paquet de documents que Bérénice avait déjà vu : les articles d'Edmond Hardi. [Autre tournure étrange ; je propose : « En se relevant avec un sourire amusé » / avait déjà vus]
— Un mariage avec un Harcourt et vous m’auriez contrainte à jouer la bonne petite épouse. C’en aurait été fini de mes aspirations. [Encore une tournure étrange ; je propose : « Si j’avais épousé un Harcourt, vous m’auriez contrainte » / C’en serait fini de mes aspirations.]
— Je me débarrasserai de tous mes titres pour être avec toi, souffla Alexandre avec gravité. [Ici, tu as employé le futur simple, ce qui veut dire qu’il a décidé de se débarrasser de ses titres. S’il veut dire qu’il serait prêt à le faire, il faut employer le conditionnel présent : « Je me débarrasserais ».]
— Alexandre m’a aimé et m’aime encore plus pour cela ! [aimée]
— A mon âge, j'ai une conscience politique bien plus aiguë que la vôtre. [À / Il faudrait introduire une opposition. Par exemple : « Malgré mon jeune âge, j'ai une conscience politique bien plus aigüe que la vôtre » (la graphie rectifiée est « aigüe »).]
— Alors je vous demande : qui, de vous ou de moi, n'a pas respecté l'honneur de la famille ? [qui, de vous et moi]
— Nordebert explique à cette enfant qui fait la loi ici. [Virgule avant « explique ».]
— Sur la pointe des pattes, la queue redressée, le regard furieux, le renard était électrique. [L’expression « était électrique » me paraît bizarre. Je propose « semblait électrisé ».]
— Héloïse, bouche bée, se pencha à son niveau [La tournure « Bouche bée, Héloïse se pencha à son niveau » permettrait d’éviter d’entrecouper la phrase.]
— Celui-ci lui tendit une patte joueuse contre sa main. [Il faut choisir entre « lui tendit une patte joueuse » et « tendit une patte joueuse contre sa main ».]
— Blanche de colère se jeta sur sa fille. [Il faut choisir entre « Blanche de colère, elle se jeta sur sa fille » et « En colère, Blanche se jeta sur sa fille » ou « Dans un accès de colère, Blanche se jeta sur sa fille », propositions qui n’ont pas toutes le même sens.]
— Toi aussi ! Va-t’en, sale animal ! gémit Blanche avec pour la première fois des larmes dans les yeux. [Il faudrait placer « pour la première fois » entre deux virgules.]
— Indécis, Icare papillonna autour de Bérénice qui lui tendit une main sur laquelle il se posa. [Il vaudrait mieux scinder la phrase. Je propose : « Indécis, Icare papillonnait autour de Bérénice. Celle-ci lui tendit une main sur laquelle il se posa ».]
— Octave aida Blanche à se relever, Nordebert toujours agressif. [Cet enchaînement ne fonctionne pas. Je propose : « Octave aida Blanche à se relever ; Nordebert était toujours agressif » ou « Octave aida Blanche à se relever alors que Nordebert était toujours agressif ».]
— Sans être aussi vif qu’Icare, Nordebert n'avait jamais été aussi éveillé. Sans un mot, ils contournèrent les Lépine et quittèrent la maison, Nordebert sur leurs traces. [Deux phrases consécutives commencent par « Sans » ; je propose : « Bien que moins vif qu’Icare, Nordebert (...) » / « sur leurs traces » sous-entend qu’ils sont déjà partis depuis un moment ; je propose « sur leurs talons ».]
— Une fois à l'extérieur, Héloïse chancela, Bérénice affirma : [Ça s’enchaîne mal ; je propose : « Une fois à l'extérieur, Héloïse chancela. Bérénice tenta de la rassurer : ».]
— Ohé ! Ohé ! Les ouvriers sont sur le point de déposer les armes, Lysandre Coeurderoy disparait ! [Avec cette formulation, on comprend que Lysandre disparaît parce que les ouvriers sont sur le point de déposer les armes. Je propose : « Les ouvriers sont sur le point de déposer les armes, Lysandre Cœurderoy a disparu ! » ou « Lysandre Cœurderoy disparait*, les ouvriers sont sur le point de déposer les armes ! » *selon la graphie rectifiée.]
— Lysandre ! Tous trois se fixèrent, tétanisés. Soudain, ragaillardie, Héloïse ordonna [Tu emploies un peu trop souvent le verbe « fixer » pour regarder. / Pas de virgule entre « Soudain » et « ragaillardie ».]
— Lysandre a besoin de moi, ailleurs. Mais, allez le rejoindre, si vous le souhaitez ! [Ponctuation : pas de virgule avant « ailleurs » ni après « Mais ».]
— Très bien ! Direction les quais de Notre-Dame. Sur le chemin je vous résumerai ce que je sais [Virgule après « Sur le chemin » / Je doute que l’expression « Direction les quais de Notre-Dame » ait été employée à l’époque. Je n’ai rien trouvé dans les dictionnaires ni sur Internet à propos de cet usage, mais j’ai l’impression qu’il est récent. Je propose : « Volons en direction des quais ».]
Dans ces derniers chapitres, je remanie beaucoup de tes phrases, mais je n’ai pas la prétention de récrire ton roman. Ces propositions sont des pistes à travers lesquelles je te montre comment je raisonne et comment je résous ou contourne certains problèmes.
Dans mes remarques, il y a des choses que Rachael t’avait déjà signalées, mais ce serait long de faire le tri.
Rachael
Posté le 14/07/2020
On fait le tour des familles, dans ce chapitre… Après les Harcourt, la famille d’Héloise. Je n’ai pas trouvé super claire le comportement de la mère d’alexandre. Elle est hostile au début puis semble amusée, je n’ai pas compris pourquoi. Peut-être doit-on le comprendre par la suite ? C’est beaucoup plus clair en revanche du côté des parents d’Héloise, qui sont vraiment détestables. Alexandre et Héloise sont enfin dans les bras l’un de l’autre, c’est mignon !
Attention à la ponctuation dans ce chapitre. Il manque des virgules, des points…

Détails
J’y vais et en cas de problème, je vous contacterais par Icare : contacterai
Pierre poussa Bérénice avec violence sur le côté, alors qu’elle sentit une déchirure sur son épaule : alors que commande plutôt l’imparfait (alors qu’elle sentait), mais la tournure me semble un peu bancale.
Tirant sur le manche de l’aérotilus, le vaisseau démarra à vive allure : changement de sujet dans la phrase (c’est Bérénice qui tire, pas le vaisseau)
et se maintint de toutes ses forces au cockpit : maintenir ne me semble pas convenir ici. S’accrocha ? se tint ?
Bérénice referma la porte au moment où l'emblème se jetait contre la porte : repet.
ce qu’il figurait dans la lettre : ce qui
A mon âge, j'ai une conscience politique bien plus aiguë que la vôtre : j’ai trouvé cette réplique un peu artificielle dans le contexte
Blanche de colère se jeta sur sa fille : tournure bizarre (on dirait qu’elle est blanche de colère…)
Arabella
Posté le 26/10/2020
recoucou Rachael ! Oui, c'est un chapitre familial...mais pas très agréable pour la famille vu que je détruis toutes ces familles en mettant un énorme pavé dans la mare. Le comportement de la mère d'Alexandre est ambigue, mais c'est exprès, elle est intriguée par Bérénice, la perçoit également comme une menace pour son fils, n'est pas tout à fait d'accord avec Harcourt également. Je n'en dis pas plus, mais oui, on en reparlera par la suite. Je suis contente que cela te plaise la suite avec les parents d'Héloise et la réunion des tourtereaux ! Je corrigerais la ponctuation et tes remarques merci pour ton oeil ! :) :)
Alice_Lath
Posté le 03/05/2020
Oooh, un sacré chapitre, et Alexandre et Héloïse sont vraiment beaucoup trop mims huhu, je les trouve vraiment trop mignons tout plein tous les deux! Et le coup des Lépine qui enferment leur fille, grrr, c'est pas bien, le karma a bien fait de leur faire payer. Pareil, ça m'a fait plaisir de voir la réaction de Gisèle Harcourt, on sent qu'elle sera capable de ramener son époux du côté "lumineux" de la Force ou au contraire de le faire basculer pour de bon. J'espère qu'elle fera les bons choix!
Arabella
Posté le 04/05/2020
coucou Alice ! Hihi, merci pour ton commentaire, je suis contente qu'H et A te plaisent <3 Tu me fais trop rire avec ton Karma (tu y crois !) Ahah, en tout cas, j'espère que le dénouement te plaira :)
Gabhany
Posté le 25/04/2020
Héhé, excellente cette prise de position d'Héloïse ! Elle a du cran et j'ai bien aimé que tu montres aussi sa peine et sa fragilité en se voyant rejetée par ses parents. Et le coup de Nordebert ! Je file lire la suite :)
Arabella
Posté le 25/04/2020
coucou Gabhany !!! merci beaucoup pour ton commentaire ! Je suis contente que ça te plaise et de ton enthousiasme <3 <3 merci merci !
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