Chapitre 34

Par Mila
Notes de l’auteur : Et voilà le chapitre 34, dans la foulée du précédent ! Bonne lecture à tous.

Ils touchaient au but. Enfin. Après des jours et des jours de marche, ils avaient enfin découvert le premier signe de vie des Radvenhengs. Celui qui les avait espionnés les avait mis sur la piste, mais ce qu’ils venaient de découvrir était bien plus probant.

 

Un autre symbole, bien plus grand que tous les autres, était creusé dans la roche. Toutes les gravures de la partie inférieure étaient noircies d’un mélange de charbon et d’une autre substance inconnue. Au pied de la paroi, divers bols de pierre et outils étaient dispersés : un peu plus loin, les braises d’un feu de camp étaient encore chaudes. La nuit venait de tomber, et ils en avaient déduit que les artisans qui travaillaient sur la gravure venaient de quitter leur chantier. Plutôt que d’attendre leur retour le lendemain, ils avaient décidé de suivre leurs traces. Ils étaient trop impatients.

 

Ils arrivèrent dans une vallée profondément encaissée entre deux falaises, éclairée par de nombreux flambeaux. La lueur des flammes projetait sur le sol les ombres étranges que formaient les plantes de pierre, aussi fines que de la dentelle. Ils s’avançaient d’un pas confiant, émerveillés, quand une flèche se planta juste devant eux, les stoppant net. Ils levèrent la tête, et découvrirent au-dessus d’eux tout un groupe de Radvenhengs armés, les tenant en joue.

 

“Que faites-vous ici ? tonna une voix rocailleuse.

-Nous sommes des voyageurs, annonça Lo’hic en s’avançant. Nous vous cherchions, afin de vous poser quelques questions.

-Des questions !”

 

Celui qui avait parlé partit d’un éclat de rire, bientôt reprit par tous ses camarades.

 

“C’est bien la première fois que des voyageurs traversent l’intégralité des Montagnes Masiths pour nous poser des questions.

-Et pourtant, c’est bien la raison de notre venue.”

 

Taïe s’était avancée à son tour et parlait d’une voix forte.

 

“Nous savons que d’autres Radvenhengs vivent en dehors de ces montagnes. Deux en particuliers, et peut-être même plus. Combien d’entre vous sont-ils des Fervents ?

-Les Fervents !”

 

Son rire s’arrêta aussitôt, remplacé par une grimace méprisante.

 

“Combien d’entre nous ? En ce qui nous concerne, les Fervents ne sont plus des Radvenhengs. Ce sont des traîtres, l’une des pires engeances de ce monde.”

 

Cette affirmation déstabilisa Taïe, mais elle ne se laissa pas démonter.

 

“Si vous ne connaissez aucun Fervent, peut-être connaissez-vous le Radvenheng qui n’est pas de pierre ?”

 

Un grand silence accueillit sa déclaration, puis un sourire étira les lèvres pierreuses de son interlocuteur. Toujours sans baisser son arc, il se pencha au-dessus du vide pour observer le groupe.

 

“Alors vous voilà. Taïe et Elyie, n’est ce pas ? Les porteuses de l’âme de Temps.”

 

Taïe fit quelques pas en arrière, confuse. Comment savaient-ils qui elles étaient ? Ils pouvaient détecter la présence de l’âme avec leur affinité, mais pas leur identité.

 

“Alors après tout ce temps, vous venez jusqu’ici. Pauvres petites créatures. Si seulement vous saviez !”

 

Il partit d’un grand éclat de rire, hystérique. Tous les soldats Radvenhengs qui les encerclaient souriaient franchement en retendant les cordes de leurs arcs.

 

“C’est ainsi que vous l’appelez… Le Radvenheng qui n’est pas de pierre. Quel manque d’imagination !

-Eh bien pardon pour ce nom pas très original, mais nous n’avons pas trouvé mieux. "

 

Il commençait sérieusement à gonfler Taïe. Pour qui se prenait-il ? Pour le dirigeant de toute une escouade qui nous encercle… soit.

 

“Est-il un Fervent ?

-Lui ? Un Fervent ? Vous êtes décidément assez comiques. Vous avez bien suivi les symboles rebelles pour venir ici, et vous ne saviez pas cela ?

-Les symboles ? Nous avons suivi ce que nous pensions être le symbole Radvenheng.

-Il était connu sous ce nom autrefois. À présent, il s’agit de la figure de ralliement des Rebelles. Comment pouvez-vous être si ignorants ? La garce n’a pas réussi à tout vous dire ?

-La garce ?

-Cette charogne de Tsadienne dont vous portez l’âme. Elle était trop affaiblie pour tout vous révéler? Quel dommage.”

 

Il fit une moue faussement embêtée, puis se tourna vers l’un de ses camarades.

 

“Prévenez-le.”

 

Taïe eut un instant de panique. Est-ce que l’homme des visions allait venir ? Elle fut interrompue dans ses réflexions par Lo’hic qui s’était avancé d’un pas rageur.

 

“Ce symbole, commença-t-il d’une voix tremblante, est celui des Rebelles ? Celui qui signe vos actes ?

-Exactement, confirma le Radvenheng avec un sourire. En voilà un qui suit.”

 

Sa mine moqueuse s’évanouit bien vite quand Lo’hic, d’une violente rafale, envoya une demi-douzaine de soldats s’écraser contre le mur le plus proche.

 

“Lo’hic ! s’écria Elyie. Qu’est ce qui te prend ?

-Il me prend,que ces charognards ont tué Ely’ah ! Leur maudite marque était sur le poignard qui l’a plantée. Nali’ah ! Tu devrais te battre aussi. L’arme de l’armurier ne portait-elle pas aussi ce symbole ? N’a-t-il pas essayé de t’empoisonner ?

-Ohoho, j’adore quand les révélations éclatent et que vous comprenez tout.”

 

Les Radvenhengs balayés s’étaient relevés, apparemment indemnes, et leur chef avait repris son air moqueur.

 

“Taisez-vous ! tonna Lo’hic. N’avez-vous pas honte ? Des dizaines d’innocents sont morts lorsque vous avez attaqué les villages de la Forêt de la Vie !”

 

Les pans de sa blanche robe de sage avaient tourbillonné quand il s’était retourné et avait pointé sur lui un doigt accusateur.

 

“Je vous avoue que je n’ai pas beaucoup d’états d’âme, lui répondit le Radvenheng.

-Pourquoi avez-vous fait cela ? Quelle en était l’utilité ?

-Servir nos intérêts.”

 

Lo’hic se contenta d’un petit rire moqueur.

 

“Je ne m’attends pas à ce qu’un sage nous comprenne, reprit le chef. Notre cause vous dépasse. Ce qui s’est passé il y a des siècles n’est pas terminé, cracha-t-il, hargneux.

-Et Ely’ah ? Sa mort servait-elle aussi votre cause ?

-Tuer un Fervent sert toujours nos intérêts.”

 

Pavel et Ban’eh durent retenir le sage pour l’empêcher de se ruer sur son interlocuteur.

 

“Qui êtes-vous ? demanda Taïe pour détourner le sujet.

-Lieutenant Gavrel, pour vous servir. "

 

Il mima une révérence exagérée, toujours grand sourire.

 

“Que s’est-il passé il y a des siècles ? Est-ce que l’homme qui n’est pas de pierre dirige les Rebelles ?

-Tu précipites un peu les choses, tu ne crois pas ? Notre “chef”, comme tu l’appelles, te connaît bien. Toi, et ton amie, ajouta-t-il en se tournant vers Elyie. Surtout elle.

-Nous voulez-vous du mal ?

-Cette chose-là dépend du point de vue. Ce qui est sûr, c’est que nous ne vous voulons pas du bien.”

 

Cette conversation était une immense blague. Ils devaient à tout prix se sortir de là, avant qu’ils ne les attaquent et avant que Lo’hic ne perde le contrôle de lui-même.

 

“Il me connaît de la Tribu des Parias, n’est ce pas ? demanda Elyie.

-En effet.

-Pourquoi ne m’a-t-il pas tuée sur-le-champ, alors ?

-Calme toi enfin. Nous n’avons jamais dit que nous voulions vous tuer. Quant à ta question, il attendait le bon moment pour faire ce qu’il avait à faire.

-Il attendait que l’âme de Temps se réveille.”

 

Ce n’était pas une question, et pourtant Gavrel répondit à Taïe avec un petit rictus.

 

“Exactement. Il veut reprendre ce qui lui appartient, ce qu’elle lui a pris.”

 

Confuse, Taïe le regarda, les sourcils froncés. L’homme voulait récupérer quelque chose que Temps lui avait pris ? Or, selon sa vision, Temps voulait faire la même chose. Mais que s’était-il passé ?

 

“N’essaye pas de faire des déductions et de tout comprendre. Tout cela est infiniment plus compliqué que tu ne le crois.”

 

Sans transition, son comportement changea du tout au tout. Abandonnant son air décontracté et amusé, ses traits se fermèrent et quand il s’adressa à l’un de ses soldats ce fut sur un ton sec et sérieux.

 

“Est-ce que c’est bon ?”

 

Son subordonné acquiesça, un sourire aux lèvres. Le lieutenant se retourna vers Taïe et Elyie.

 

“Alors il ne me reste plus qu’à vous dire au revoir, je suppose.

-Au revoir ? Comment ça au…

-Tout ça est la faute des Tsadiens et leur orgueil. L’histoire est loin d’être terminée.”

 

Il fit un mouvement de tête en direction d’un groupe de Radvenhengs, qui se mirent à frapper leurs avant-bras avec leur autre poing, en rythme. Le son s’amplifia quand tous les soldats présents reprirent le mouvement, leurs yeux tournés en direction de la sortie de la vallée. Au tout début, Taïe ne vit rien, puis elle entendit. Un énorme grondement qui se rapprochait. Sous leurs yeux ébahis, un torrent de pierres dévala la vallée, fonçant droit sur eux. Un piège ! Sans même avoir besoin de se concerter, tout le groupe prit la fuite. Ils couraient tous ensemble, cavalant le plus vite possible sur le sol inégal. Derrière eux, le grondement se rapprochait de plus en plus quand Taïe vit avec horreur que le chemin s’arrêtait brusquement sur un précipice qui donnait sur l’Aléane, des mètres plus bas. Tout le monde y sauta sans hésiter, même Elyie. Taïe, elle, s’arrêta à la dernière seconde, ses pieds à quelques centimètres seulement du bord.

 

“Gavrel ! hurla-t-elle. Comment s’appelle celui qui n’est pas de pierre ?”

 

Du haut de son promontoire, il lui adressa un sourire radieux.

 

“Tu lui demanderas en arrivant à destination.”

 

Une flèche se planta aux pieds de Taïe, l’obligeant à sauter.

 

Sa chute fut longue, et pourtant elle heurta l’eau bien trop tôt à son goût. Elle coula comme une pierre, étourdie par le choc, avant de parvenir à remuer ses jambes pour remonter à la surface. À cet endroit, le courant était fort et la secouait comme si elle n’avait été qu’une poupée de chiffon. Le poids de ses vêtements l’attirait vers le bas, mais elle les savait trop bien noués pour être en capacité de les enlever facilement. Sa priorité était de garder la tête hors de l’eau : si elle était entraînée sous la surface, elle n’était pas sûre de pouvoir remonter. Tout à coup, alors qu’elle ne se débrouillait pas trop mal, son regard porta devant elle, cherchant ses amis du regard. Elyie ! songea-t-elle avec horreur. La soigneuse était loin de savoir assez bien nager pour résister au courant. Paniquée, elle se mit à nager le plus vite possible, portée par la vitesse des eaux. Elle espérait que Nali’ah et Ban’eh l’aient déjà secourue : en tant que Néréeins, ils étaient à l’aise dans tout type de rivières. Son espoir s’envola quand elle vit devant elle une chevelure brune disparaître sous l’eau. Elle plongea à sa suite, et parvint à agripper un bout de sa chemise : elle tenta de l’attirer vers le haut avec toute la force dont elle était capable. Heureusement, Elyie n’était pas inconsciente et faisait de grands mouvements pour rester à flot.

 

Une question obsédait Taïe : où allaient-ils déboucher ? Et où ? Elle ne connaissait rien de l’Aléane, seulement qu’elle traversait Oedoria du nord au sud et qu’elle prenait sa source dans les Montagnes Masiths. Ce qui se trouvait sur son chemin en revanche… Tout pouvait arriver. Quand le courant se calmerait-il assez pour leur permettre de s’extraire ? Allaient-ils croiser des chutes d’eau sur leur passage ? Se fracasser sur les rochers ? Une partie de son esprit lui rappela que l’homme de ses visions les attendait au bout. Elle ne savait pas si elle devait en être rassurée ou non. La “destination” que Gavrel avait mentionnée lui garantissait une chance de survie : en revanche, elle n’était pas sûre de vouloir aller jusque-là. Qui sait ce que l’homme avait prévu ?

 

Elle n’eut pas à s’en inquiéter bien longtemps. Devant elle, le fleuve disparaissait subitement. Une cascade. Par tous les Esprits faites qu’il n’y ait pas de rochers à l’arrivée… Elle s’accrocha encore plus fermement à Elyie et tourna son visage vers elle.

 

“Elyie, cria-t-elle pour couvrir le bruit de l’eau. Nous allons tomber. Dès que tu arrives dans l’eau, tu nages aussi fort que possible, d’accord ? D’accord ?”

 

Elyie acquiesça laborieusement au moment où elles tombèrent. Taïe tenta de rester accrochée à la soigneuse, mais le tissu lui glissa entre les doigts et elle se retrouva éjectée au loin.

 

La cascade se déversait dans un bassin qui permettait de s’extraire du cours d’eau. Lorsque Taïe parvint à se hisser laborieusement sur la berge, elle se retourna aussitôt pour tenter de localiser Elyie. Son regard se posa sur Nali’ah, qui extrayait Lo’hic de l’eau. Elle lui cria de s’occuper de la soigneuse, et la princesse acquiesça avant de replonger, et refaire surface quelques instants plus tard, puis de la déposer aux côtés du sage. Ban’eh, Pavel et Ka’ni étaient aussi sains et saufs. Taïe se leva pour les rejoindre, quand applaudissement retentit dans son dos. Elle se retourna, surprise, et tomba sur une silhouette encapuchonnée qui les surplombait depuis un promontoire rocheux.

 

“Je pensais qu’il y en aurait au moins un qui finirait noyé.”

 

Taïe courut vers le reste du groupe en hâte : elle ne voulait pas prendre le risque qu’ils soient séparés. Ils tentèrent de reculer le plus loin possible de l’homme, mais des soldats rebelles surgirent dans leur dos, les forçant à avancer.

 

“C’est lui, murmura Pavel. L’homme qui n’est pas de pierre.”

 

En effet, ses mains étaient d’un gris translucide. Elles étaient la seule partie de son corps qui était visible : son visage était plongé dans la pénombre de sa capuche.

 

“Je vous rencontre enfin, déclara-t-il. Alors Temps, n’es-tu pas heureuse de me retrouver ?”

 

Il partit d’un grand éclat de rire hystérique. Hilare, il se tapa la jambe de son étrange main, avant de s’arrêter net.

 

“Tu as quelque chose qui m’appartient, je crois. Ne veux-tu pas me le rendre ? Allez, soit gentille.”

 

Il paraissait totalement fou. Il pensait vraiment que Temps l’entendait ? Taïe ne sentait aucune différence en elle, autre que les voix puissantes des Tsadiens.

 

Trouve la vérité la vérité trouve la vérité la vérité trouve la vérité vérité…

 

Le discours avait changé. Je ne dois plus trouver l’homme… car il est devant moi. Elle prit son courage à deux mains et s’avança.

 

“Qui-êtes vous ?

-Oh… il est vrai que vous ne savez presque rien de moi… Gavrel m’a tout dit. Alors, qu’est-ce qu’elle a bien pu te montrer ? Je croyais qu’elle t’aurait tout révélé, mais elle doit être bien plus affaiblie que je ne le pensais. Tu es restée silencieuse, traîtresse ? Pourtant il va bien falloir tout lui dire.. Enfin, tu aurais dû le faire plus tôt. C’est un peu tard, maintenant. Mesdames et messieurs, vous avez devant vous le Radvenheng qui n’est pas de pierre, Saziel. "

 

Il fit une pause afin de savourer son effet. Taïe, elle, n’avait pas le temps de jouer à ce petit jeu.

 

“Pourquoi êtes-vous devenu l’ennemi de Temps ?

-Ce n’est pas moi qui suis devenu son ennemi ! Ce sont tous les Tsadiens qui se sont ligués contre moi pour me détruire. On dirait bien qu’ils ont échoué.

-Vous êtes à l’origine de la Grande Catastrophe ?

-De bien grands mots. Je suis loin d’être le seul responsable, mais on peut dire que j’ai eu mon rôle à jouer, oui.”

 

Il avait l’air d’apprécier la conversation. Taïe, elle, n’aimait pas les soldats rebelles qui commençaient à les encercler. À leur gauche, un mur de pierre bloquait toute fuite, et à leur droite l’eau les acculait. Devant eux, Saziel, et derrière eux les soldats. Un plan commença à germer dans son esprit. Il fallait seulement qu’elle se rapproche de Nali’ah, et pour cela qu’elle ait du temps.

 

“Qu’est-ce que Temps vous a pris ? demanda-t-elle en commençant à reculer tout doucement.

-Ce qu’elle m’a pris ? Mon pouvoir. Vous ne vous êtes jamais demandé comment une âme Tsadienne avait pu s’échouer dans vos corps ? Elle est liée à une partie de mon affinité qui m’a été arrachée. C’est ma capacité à manipuler les âmes qui a permis à celle de Temps de trouver refuge en vous.”

 

Taïe réfléchit un instant. Alors elle avait aussi en elle une partie du pouvoir de Saziel ? De mieux en mieux. Nali’ah était de moins en moins loin derrière elle, mais elle devait toujours reculer. Elle y était presque… Croisant le regard d’Elyie, elle lui fit comprendre que celle-ci devait prendre la parole. La soigneuse s’avança.

 

“Vous voulez donc uniquement récupérer la partie manquante de votre affinité, qui est en nous ?”

 

Taïe était enfin parvenu à hauteur de la princesse. Elle lui exposa son plan en quelques mots, s’assura qu’elle avait bien compris, puis reporta son attention sur Saziel tout rassemblant toute sa concentration.

 

“Oh que non. Elle m’a pris bien plus, et je cherche également à….”

 

Taïe l’empêcha de finir sa phrase, concentrant tout le pouvoir de l’âme sur lui. Figé, il cessa totalement de bouger. Au même instant, une immense vague balaya les soldats derrière eux. Sur un mouvement de Nali’ah, ils furent plongés dans le bassin. Tout le groupe comprit, et courut le plus vite possible en direction de la brèche ainsi formée. Saziel n’avait pas vraiment formulé de menaces, mais il avait terrorisé Taïe. Il voulait retirer l’âme de Temps pour récupérer son pouvoir, ce qui les tuerait… Mais ses rebelles et lui avaient manifestement d’autres objectifs. Autrement, pourquoi tuer les Fervents, pourquoi massacrer des innocents ?

 

Pour l’instant, elle ne pouvait que fuir.

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