Eris et Thalion écarquillèrent des yeux en observant les deux élèves qui pénétraient dans la pièce, main dans la main.
— Eris ? Corvus ? s’étonna Camille en fronçant les sourcils, voyant qu’ils n’étaient aucunement en train de fricoter comme d’ordinaire dans ce lieu. Qu’est-ce que vous fabriquez ici ?
— Tu es au courant que ce n’est pas l’endroit idéal pour effectuer un sacrifice ? ricana Roxanne.
À l’évidence, ils prenaient cette situation à la légère, supposant que c’était une de leur chamaillerie qui partait trop loin. Le caractère espiègle et impétueux d’Eris n’était pas un secret, et sa complicité avec lui ne passait pas inaperçue. Personne ne pouvait imaginer que sa malice déguisait une part bien plus sombre d’elle et que leur amitié, pourtant si forte, n’avait été qu’une illusion soigneusement entretenue.
Même si ce n’était pas l’aide que Thalion espérait, il accueillait leur arrivée avec soulagement. Le nœud dans son estomac se délie et le poids qui compressait sa poitrine s’allégea. Roxanne et Camille n’étaient pas ses amis, mais – pas complètement – sans cœur non plus. Lorsqu’ils comprendraient que Thalion était séquestré et qu’Eris n’était pas pétrie de bonnes intentions à son égard, ils s’enfuiraient et alerteraient les professeurs. Cet espoir de mettre fin à ce cauchemar suffit à éclairer le regard du magérien. Mais cette étincelle fut rapidement étouffée quand la porte derrière eux claqua, les faisant sursauter. Tous frémir soudainement, comme des proies pressentant les intentions meurtrières d’un prédateur. Leurs iris se braquèrent sur l’individu qui réveillait leur instinct de survie. Lui qui avait toujours été décrit comme le plus grand danger du siècle, Thalion ne releva pas que Camille et Roxanne fixaient la même personne que lui.
— Voilà des invités inattendus ! Vous n’étiez pas conviés à la fête, mais vous allez au moins apporter un peu de divertissement… dit-elle en faisant quelques pas vers eux.
— Tu fais flipper, là, Eris, lança Roxanne d’une voix blanche.
La magérienne esquissa un pas en arrière, sans lâcher la main de son copain. Au contraire, leurs doigts entremêlés resserraient leur prise. Thalion savait ce qu’ils ressentaient. Ce malaise qui leur donnait envie de fuir. Cette impression que quelque chose clochait. Ce sentiment d’être en danger sans comprendre pourquoi. La confusion qui se muait peu à peu en peur en leur glaçant les veines et qui les clouait sur place. Camille déglutit, saisissant que la situation était loin d’être normale en croisant le regard épouvanté du magérien prisonnier.
— Depuis ces insultes que tu m’as balancé à la bibliothèque, j’ai toujours voulu te tordre le cou, avoua Eris.
Son aveux, prononcé sur le ton de la confession et accompagné d’un sourire complice, ne le rendait que plus terrifiant. Les deux magériens devinrent livides, devinant la sincérité dans ses mots. La frayeur qui emplissait leurs regards rendit Thalion malade, tout aussi désemparé qu’eux. Le maudit avait peur de réaliser à quel point il s’était trompé au sujet d’Eris.
— Tant qu’on y est, sachez aussi que votre histoire d’amour me débecte. J’ai souvent eu envie de transformer votre comédie romantique en tragédie. Les dieux me donnent enfin l’occasion d’exaucer ce souhait !
— Arrête Eris, ce n’est vraiment pas drôle, lui reprocha Camille qui peinait à dissimuler les trémolos de sa voix.
L’éclat flamboyante dans les yeux d’Eris s’estompa. Ses épaules s’affaissèrent alors qu’un sourire désolé se peignit sur ses lèvres. Elle ressemblait à la magérienne que Thalion connaissait. Celle qui s’excusait quand une blague dépassait les limites. Sauf que rien de tout ceci n’était une plaisanterie.
— C’est vrai, dans un sens. C’est même triste. Si vous n’aviez pas eu la bêtise de venir ici juste pour batifoler ensemble, je n’aurais pas eu à vous tuer.
— Q… quoi ? s’étrangla Roxanne.
— Vous avez vu quelque chose que vous n’auriez pas dû voir, vous comprenez ? « Pas de témoin », c’est la consigne. C’est injuste, mais rassurez-vous, vous ne manquerez à personne !
Ses derniers mots, lancés à la cantonade, provoquèrent un frisson d’épouvante chez chacun d’eux. Encore décontenancés par le changement de comportement d’Eris, Roxanne et Camille ne parvinrent à amorcer le moindre mouvement. Avant que Thalion n’ait pu leur hurler de s’enfuir, Eris passa à l’action.
— Sproté !
Elle balaya l’air à la façon dont on chasse un moucheron agaçant et Camille fut projeté sur le côté, comme s’il avait été ce moucheron. Son corps percuta le mur dans un bruit mat. Complètement sonné, il demeura affalé sur le sol, la respiration perturbée par le choc. Malgré son inquiétude pour lui, Roxanne comprit qu’elle était la suivante et se prépara à se battre. Malheureusement, Eris ne lui laissa pas le temps d’agir.
— Striglo !
L’incantation que Roxanne s’apprêtait à lancer se transforma en un son étranglé. Elle se griffait le cou, tentant désespérément de se dégager de la main invisible qui l’étouffait, mais il n’y avait rien d’autre que le vide. À quelques mètres d’elle, la main d’Eris se resserrait, comme si, dans sa paume, se trouvait le fragile cou de la magérienne. Il ne faisait aucun doute que ce fameux « Il » était celui qui lui avait appris ce sortilège. Combien d’incantation aussi violente son répertoire recélait-il ? Jusqu’à quel point Thalion ignorait-il de quoi elle était capable ?
Roxanne tomba à genoux, ne parvenant plus à tenir sur ses jambes. Alors qu’elle suffoquait, le sourire d’Eris s’étira. À mesure que cette image s’imprégnait dans sa rétine, anéantissant l’illusion qu’il avait d’elle, Thalion se sentit toucher le fond.
Camille tituba en se redressant, prenant appuie contre le mur en bois. Lorsqu’il aperçut sa petite amie en train d’asphyxier, l’éclat de peur dans ses yeux se fissura pour laisser apparaître celle du courage.
— Molopisos !
Trop occupée à observer la vie quitté le corps de Roxanne, Eris n’avait pas remarqué que le magérien s’était relevé. Un râle de douleur s’échappa de la gorge d’Eris avant qu’elle ne s’écroule avec la sensation de recevoir une ribambelle de coups dans le corps. Striglo s’annula et l’air put de nouveau infiltrer les poumons de Roxanne. Elle toussota, reprenant difficilement sa respiration. Des marques violacées encerclaient son cou. Camille se précipita pour la rejoindre, mais Eris n’en avait pas terminé.
— Sale moustique, cracha-t-elle en le gratifiant d’un regard courroucé. Tu ne peux pas te contenter d’attendre ton tour ? Sproté !
Camille fut de nouveau projeté contre le mur, encore plus violemment que la première fois. Thalion jura entendre le bois craqué, à moins que ce ne soit ses os ? Quant à Roxanne, elle s’était à peine remise à respirer correctement qu’elle fut propulsée à l’autre bout de la pièce. Eris s’approcha d’elle.
— Il a voulu te sauver, comme c’est touchant ! On peut saluer sa bravoure. Maintenant, voyons un peu comment il réagit devant ta souffrance. Psyko Martyro !
Thalion ne savait pas en quoi consistait ce sort, et n’avait pas besoin de le savoir. Les hurlements de Roxanne étaient significatifs. Il avait l’impression que ses cris lui déchiraient ses entrailles. Ses muscles étaient tendus, comme si son corps s’efforçait en vain de repousser la pression qui le maintenait au sol. Thalion ne saurait dire si c’était pour s’enfuir de cette cabane infernale ou pour lui venir en aide. Les poings serrés, ses ongles s’enfonçaient dans sa chair jusqu’au sang alors que les pleurs de la jeune fille lui transperçaient les tympans. Camille, lui, tremblait devant cette scène épouvantable. Malgré l’horreur qui lui retournait l’estomac, il se redressa sur ses jambes. Il ne pouvait regarder sa copine souffrir sans réagir.
— Grot…
— Apnéxico !
Eris ne comptait pas se faire avoir une deuxième fois et contra le sort avant que Camille ne finisse l’incantation. Une boule de fumée blanche l’atteignit, s’infiltrant dans sa bouche et son nez, et il tomba à genoux. Sa respiration sifflante laissait penser à Thalion que le sort avait resserrer ses bronches pour compliquer sa respiration. Il avait de la peine à déglutir et à prononcer le moindre mot. Tant qu’« Apnéxico » demeurerait actif, lancer des sorts demeurerait compliqué. Aux dernières nouvelles, Camille parvenait difficilement à réussir des enchantements sans incantations depuis leur duel. Rester passif n’était pas non plus une option pour lui. Il se releva tant bien que mal, les jambes flageolantes. Il fit quelques pas, grimaça en se tenant les côtes, trébucha, puis se remit debout en chancelant. Haletant et couvert de contusions, sa difficulté respiratoire rendait chaque effort pénible. Pour autant, rien ne l’aurait dissuadé d’avancer. Des jambes brisées ne l’auraient pas empêché de ramper. Thalion aurait tout donner pour être en état d’agir et ne pas se contenter d’observer en se lamentant de son impuissance.
L’ascension laborieuse de Camille pour secourir Roxanne ne passa pas inaperçue aux yeux d’Eris qui se marrait devant cette vision pathétique. Elle réduisit ses efforts à néant en réitérant Sproté qui l’envoya de nouveau valser dans la pièce. Cette fois-ci, Camille ne parvint à faire le moindre mouvement, le corps parcourut de spasmes.
Les deux magériens assistaient au cruel spectacle auquel ils ne pouvaient pas se soustraire. Roxanne pleurait et criait à s’en détruire les cordes vocales. Eris se mit à rire. C’était un son que Thalion avait apprécié entendre. Un son teinté de cruauté qui en avait perdu toute sa beauté. Un son qui le tourmenterait à jamais.
Camille vomit à ses pieds. Thalion en aurait fait de même s’il n’était pas contraint de rester allongé sur le dos. Le cœur au bord des lèvres, il ferma les yeux en suppliant les dieux d’abréger la souffrance de Roxanne. Il les suppliait de mettre fin à cet atroce spectacle qui le hanterait jusqu’à la fin de sa vie.
Soudain, les hurlements cessèrent. Ce fut le silence. Un silence sépulcral. Plus bruyant encore que les cris.
Roxanne venait de rendre son dernier souffle.
— Non… Non… C’est impossible, sanglota Camille qui fixait le corps inerte de sa petite amie avec l’espoir de la voir bouger. Roxy… Roxanne, réveille-toi… s’il te plaît…
Les supplications de Camille auraient brisé le cœur de Thalion s’il n’était pas déjà réduit en miettes. L’espoir qui persistait dans son regard vola en éclat quand Eris bougea le cadavre avec son pied, et que la mèche qui dissimulait le visage de Roxanne dévoila des yeux dénués d’étincelle de vie. Quelque chose se brisa en Camille. Que ce soit son cœur ou son âme, Roxanne venait d’emporter avec elle une part du magérien.
— Ça tombe bien, ses cris commençaient à m’agacer, commenta Eris avec indifférence.
Elle se retourna vers eux, et son visage ne laissait entrevoir aucune trace de remord. Elle avait simplement l’air d’avoir accompli une tâche comme une autre. Thalion fut effaré en se demandant comment il avait pu apprécier quelqu’un capable de tuer sans ciller.
— Eh bien, toi qui a toujours été fier et méprisant, cette nouvelle expression te va à ravir ! Si le désespoir avait un visage, ce serait le tient, déclara-t-elle en dévisageant Camille, l’air admiratif devant son œuvre.
Camille n’esquissa pas le moindre mouvement lorsque la magérienne s’avança vers lui. Son regard vide ne quittait pas Roxanne. Il paraissait complètement anesthésié, sans même avoir conscience des larmes qui roulaient sur ses joues. Thalion, lui, sentait son sang bouillir en voyant le sourire en coin d’Eris. Cette fille qu’il avait aimée comme on aimait une sœur lui avait planté un couteau dans le dos sans hésitation et trahi sa confiance. Elle manipulait sans vergogne et osait se moquer de la souffrance qu’elle provoquait. Et surtout, elle ôtait la vie comme on s’ôtait une épine du pied. Cette fille n’était pas son amie, c’était une meurtrière.
Thalion avait envie de hurler. De crever ces yeux qui n’avaient vu en lui qu’une marionnette à manipuler. Le désir de vengeance l’étouffait et la haine qui submergeait son cœur semblait se répandre dans ses veines. Roxanne n’avait jamais été son amie. Il ne l’appréciait pas particulièrement. Mais elle ne méritait pas de mourir ainsi. Ni lui, ni Camille.
Ils devaient se sortir de là, coûte que coûte.
Sans baguette, Thalion ne pouvait pratiquer aucune magie, sauf une. Eris était persuadée qu’il ne prendrait pas le risque de se faire posséder par les Ombres, surtout avec la rage qui l’habitait, mais au diable les précautions. Roxanne était morte sous ses yeux. Morte parce qu’il avait été trop lâche pour faire ce qu’il fallait. Si Camille mourait aussi, sa conscience ne supporterait pas le poids d’une autre vie sans avoir fait tout son possible pour la sauver. Il ne voulait pas revoir ce regard vitreux, ni entendre de nouveau le silence de mort.
Il serait déjà possédé par un dieu, il pouvait bien faire une place pour les Ombres.
Comme si sa volonté avait ouvert les portes de son esprit, les Ombres surgirent. Leurs voix ténébreuses se mêlèrent sans attendre à ses pensées. Thalion n’arrivait plus à savoir lesquelles étaient les siennes. Son esprit devenait un véritable pandémonium dans lequel il allait rapidement sombrer. Il devait se dépêcher avant de perdre la raison.
Aidez-moi ! leur ordonna-t-il sans savoir si elles écouteraient ou non. En réalité, il ne leur laissait pas le choix. Elles devaient lui obéir. Peut-être était-ce l’absence de doutes ou son inébranlable détermination, mais les Ombres se plièrent à son ordre sans discuter. Sur le bout de ses lèvres, il sentit un sortilège obscur mais puissant s’y déposé. Sans hésiter, Thalion prononça l’incantation.
— Lakziros !
Surprise par son intervention, Eris n’eut pas le temps de réagir. Son corps fut lacéré de toutes part, comme si une multitude de poignards dansaient autour d’elle. Ses vêtements se déchiraient à mesure que les blessures se multipliaient. Les entailles étaient aussi nombreuses que profondes. Elle s’effondra, frémissante de douleur. Thalion en profita pour se libérer. Une fois encore, les Ombres répondirent à ses attentes.
— Éléphthosi !
La force qui le maintenait allongé se dissipa. Son corps se décolla du sol. Thalion fut soulagé de retrouver l’usage de ses membres et de ne plus être un simple spectateur. Il se redressa sans attendre, non sans vaciller un peu. Les runes qui circulaient au sol s’effacèrent. Son regard croisa celui de Camille. Il avait délaissé Roxanne pour porter son attention sur lui. Les yeux remplis d’encre noir de Thalion devaient lui indiquer que les Ombres étaient de la partie. Mais ce coup-ci, il semblait presque y consentir. En cet instant, Eris était un danger plus terrifiant qu’un magérien possédé par des Ombres.
Eris s’était dépêchée de marmonner des sorts de soins pour au moins réfréner l’hémorragie avant que Thalion puisse profiter de cet instant de faiblesse. Tout de même affaiblie, elle tituba en se remettant debout.
— Je ne sais pas si je suis déçue ou ravie que tu aies fini par céder aux Ombres malgré ton refus, admit-elle.
Leur discussion lors de leur visite au temple se rejoua dans sa mémoire. Elle l’avait pratiquement enjoint à exploiter les Ombres pour se venger. Thalion se souvenait de sa compassion, de cet instant où ils s’étaient confiés et réconfortés. Mais quand une illusion s’effondre, comment déceler le vrai du faux ? N’avait-elle jamais fait preuve de sincérité ?
— Il est temps d’utiliser les cartes que le destin m’a attribué, n’est-ce pas ?
Thalion ne reconnaissait pas sa propre voix. Elle ressemblait à celle des Ombres. Une voix d’outre-tombe. Un rictus déforma les lèvres de la magérienne, puis ils entamèrent l’affrontement.
— Enthosis ! cria Thalion.
— Foveris Dolos ! se défendit Eris.
Les sorts s’entrechoquaient, s’annulaient et se répercutaient sur la cabane. Des étincelles rouges et noirs envahissaient la pièce. Les murs furent balafrés, les rares meubles détruits, et les carreaux de la fenêtre explosèrent. Le fracas couvrait à peine leurs voix qui criaient les sorts sans répit. Les attaques fusaient, mais Eris ne faisait pas le poids face à la fureur du magérien, amplifiée par les Ombres qui lui murmurant à l’oreille des sorts plus ténébreux les uns que les autres. Autant dire que les Ombres s’en donnaient à cœur joie.
— Ponabloka !
Eris écarquilla des yeux en se tenant la gorge. Un gargouillement étrange s’échappa de sa bouche. Elle ne semblait plus capable de respirer correctement.
Une sombre envie de poursuivre cet affrontement traversa Thalion. L’envie de faire payer la magérienne, de la faire autant souffrir que lui le tiraillait. Une tentation que les Ombres encourageaient allègrement. Mais son objectif premier persistait à résonner dans sa tête, comme une lumière qui refusait de s’éteindre dans l’obscurité.
Eris s’activait à tracer des runes à toute vitesse pour se libérer du sort avant que le manque d’oxygène ne la fasse perdre connaissance. Plutôt que d’en profiter pour déverser sa colère, Thalion se rua vers Camille qui s’était planqué dans un coin de la cabane pour se protéger. Sa respiration fluide lui indiqua que le sortilège Apnéxico était levé. Le magérien hurla, craignant sans doute que le maudit s’en prenne à lui – et il mentirait en disant que les Ombres ne lui avaient pas souffler cette idée – mais il tenait bon. Thalion le saisit par le bras au moment où Eris se remettait du sort. Le jeune homme savourait l’animosité qui se lisait dans ses yeux.
Les deux adolescents se défièrent du regard. L’un tenait difficilement debout, son corps ensanglanté mis à rude épreuve, et l’autre rongé par des entités machiavéliques, avec un magérien brisé qui s’agitait à ses pieds.
Dans un ultime face à face, ils hurlèrent le sortilège qui clôturerait le combat.
— Tilémavri ! lança Thalion en désignant sa gauche.
— Élévma ! rugit Eris en le visant.
Un jet de lumière rouge fusa dans leur direction au moment où une sorte de trou noir surgit à côté d’eux. Sans se poser de question, Thalion se précipita vers lui tout en tirant Camille par le bras. Tout se passa très vite. Et en même temps, tout se déroula au ralenti. Thalion avait l’impression d’être hors du temps. Chaque seconde s’imprégnait dans sa rétine avec netteté. Le visage enragé d’Eris. L’air affolé de Camille. Le piteux état de la cabane. L’éclat rouge qui s’approchait dangereusement d’eux. Le maudit se jeta dans le vortex en espérant que le sort d’Eris n’ait pas le temps de les atteindre, ou que le sort soufflé par les Ombres ne leur porte pas préjudice.
J'aimerai me limiter à ce mot.
Pour moi, cette violence est bien dosée on la comprend et on la tolère même si elle est douloureuse.
Comme dit dans un commentaire, la mort de Roxanne provoquera peut-être une alliance inattendue...
Je suis tout de même bouleversée... Cette tournure après des chapitres aussi "doux" c'est tellement prenant et on ressent ce sentiment de trahison, il reste à espérer que Thalion ne cède pas toute son âme aux Ombres.
Le maître d'Eris serait-il l'Enfant Sanglant ???? Ce serait incroyable bien que peu probable mais sait-on jamais...
Merci pour ces chapitres, vraiment, je suis heureuse d'avoir découvert ton histoire, comme quoi les réseaux sociaux ont du bon
Pour leur alliance, je te laisse voir par la suite, mais effectivement, c'est violent pour Thalion (et un peu pour le lecteur aussi) qui en paiera les conséquences...
Mystère ! Tu finiras bien par le découvrir.
Merci à toi de lire et commenter mon histoire ! ça me fait très plaisir de voir que mon histoire plaît !
Quel passage plein de tension !
Dans l'ensemble le tout me semble bien dosé, je ne trouve pas qu'il y ait besoin de les adoucir !
Je suis contente que ce soit eux, ça fait sens, vu qu'on sait qu'ils avaient l'habitude de se retrouver dans la cabane. La mort de Roxanne est très triste, mais ça va te permettre de pouvoir bien faire progresser le personnage de Camille. Le duo Thalion-Camille peut être vraiment intéressant, en tout cas j'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner !
Juste une chose, après l'attaque d'Eris tu dis que Camille est couvert d'hématomes. Les hématomes mettent un peu de temps à apparaître, peut-être que tu pourrais parler de contusions ou de blessures ?
A très vite pour la suite !!
D'accord, tant mieux si l'ensemble est plutôt bien dosé alors ça me rassure !
Oui, je voulais offrir une opportunité de changement à Camille et surtout faire évoluer la relation entre lui et Thalion. Tu pourras en voir un petit aperçu dans le prochain chapitre d'ailleurs !
Ah, je n'avais pas penser à ce détail. Je pense parler de contusions dans ce as.
Merci pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira !
Bon, tu m'as encore bien eu, je ne m'attendais pas du tout à voir Camille et Roxane débouler dans la cabane. C'était pourtant logique, tu as rappelé à plusieurs reprises qu'ils se rendaient là-bas pour leurs rendez-vous amoureux.
Le comble de l'histoire aurait été que Thalion soit sauvé par Camille, mais j'avoue que l'inverse c'est déjà pas mal non plus. Et de toute façon, au vu des pouvoirs d'Eris, ça aurait été hautement improbable.
Concernant le niveau de violence, j'ai trouvé que c'était plutôt bien dosé. Le fait de recourir à l'étranglement plutôt qu'à des plaies béantes, de ne pas décrire ce qu'Eris inflige à Roxane mais de nous laisser l'imaginer au travers de ses cris de douleur, c'est une bonne idée. Même quand tu évoques le sortilège de Thalion qui lacère Eris comme des coups de poignard, au final ça reste assez soft. Et ça vient d'un mec qui a horreur de la violence et qui a peur du sang, donc si moi je trouve ça tolérable c'est que ça devrait passer auprès de tout le monde, je pense ^^
Le duel entre Eris et Thalion est bien raconté, la tension ne s'arrête pas. Un passage pourrait gagner à être éclairci je pense :
"— Il est temps d’utiliser les cartes que le destin m’a attribué, n’est-ce pas ?
Thalion ne reconnaissait pas sa voix. Elle ressemblait à celle des Ombres. Une voix d’outre-tombe."
Ici, l'espace d'un instant je me suis demandé si ce n'était pas Iris qui parlait, si elle n'était pas possédée elle aussi par les Ombres et si ce n'était pas elle, l'Enfant Sanglant qui trucidait tout le monde dans les vieilles histoires. Et puis non, j'ai vite compris que cette réplique, c'était Thalion qui la prononçait parce qu'il avait embrassé le pouvoir des ombres. Ma suggestion, c'est simplement de rajouter "Thalion ne reconnaissait pas sa propre voix", comme ça il n'y a plus d’ambiguïté possible. Il ne peut pas parler de la voix d'Iris.
Bon, maintenant que j'ai lu tout ça, il me tarde de découvrir l'identité du maître d'Eris et de savoir comment Thalion va réussir à repousser les Ombres après avoir embrassé leur pouvoir.
À très bientôt pour la suite :)
Ori'
Je me doutais que ça allais en surprendre plus d'un xD C'est vrai que ça aurait été assez cocasse, mais j'aime bien l'idée que Thalion le sauve malgré tout.
Ah, tant mieux ! Je voulais que cette scène reste assez soft tout en soulignant la violence d'Eris. Et puis, la magie noire est censée être la plus dangereuse des magies donc je devais un peu mettre en avant cette caractéristique, sans tomber dans le gore pour autant. Je suis rassurée de savoir que j'ai plutôt bien dosé dans l'ensemble ^^
Effectivement, maintenant que tu le dis, c'est vrai que ça peut prêter à confusion. Je vais suivre ton conseil, comme ça, plus d'ambiguïté !
Merci beaucoup pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira !
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!
Vilaine.
Pauvre Roxanne! :'(
Après pour le niveau de violence, je suis très mauvais juge, j'ai un seuil de tolérance très haut en lecture.
Sinon, c'est rondement mené, on est happé du début à la fin.
Le seul pinaillage que je ferais c'est qu'on n'a pas eu de monté en tension entre l'aspect "club des 5" du début et le côté "petit meurtre entre amis" actuel, on est passé de l'un à l'autre sans transition, ça enlève un peu d'enjeu dramatique pour le lecteur. mais c'est juste une petite pinaillerie de lectrice exigeante.
Bon, ben faut attendre une semaine maintenant. :'(
Oui, ce qui lui est arrivé est terrible...
Bon au moins je sais que j'ai pas dépassé ce seuil de tolérance très élevé x)
Je comprends très bien ta remarque et j'ai d'ailleurs essayé de faire monter un peu la tension dans les derniers chapitres, mais il n'empêche que la transition n'est pas la meilleure.
Merci pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira !
RIP Roxanne. C’était un peu une garce, mais elle méritait pas ça. Camille non plus. En tout cas je ne m’attendais pas à ce que ce soit eux qui franchissent la porte !
Avec tout ça, je me demande quand même ce qu’Eris a fait de Nohan et Callie… et quand on voit ce qu’elle vient de faire à Roxanne, ça inquiète. xD Ça m’étonne un peu que Thalion lui ait pas posé la question dans le chapitre précédent, d’ailleurs. Certes, il est sous le choc de la trahison, mais sachant à quel point il est attaché à ses amis, ça lui ressemblerait bien de très vite se soucier de ce qu’elle a pu faire aux autres.
Sinon, pour répondre à tes inquiétudes, je ne crois pas que le chapitre soit trop violent. Certes, il y a de la torture et un mort, mais c’est pas non plus gore ou trop graphique. J’ai vu bien pire dans des romans jeunesses !
Petites remarques :
Là :
« — Depuis ces fichues rumeurs que tu as répandues sur moi, j’ai toujours voulu te tordre le cou.
Son aveux, prononcé sur le ton de la confession et accompagné d’un sourire complice, ne le rendait que plus terrifiant. » J’ai pas compris qui parlait. ^^’ J’ai cru que c’était Camille ou Thalion, comme la phrase suivante dit « le rendait plus terrifiant ». Si c’est Eris qui parle, ça devrait être au féminin.
Sinon, quand Eris torture Roxanne à mort, je veux bien croire que Camille n’arrive pas à se concentrer pour lui lancer un sort, et d’accord, il a du mal à tenir debout, mais il pourrait au moins essayer de se jeter sur elle plutôt que de rester là à regarder. Quitte à se vautrer. Dans ce genre de situation, je pense que tu fais abstraction de tes côtes cassées et tu tentes quelques choses pour sauver ta copine, avec ou sans magie.
A part ça, rien à redire sur le fond ! Eris fait une méchante terrifiante. Quant à Thalion, même si ça ne présage rien de bon, c’était quand même jouissif de le voir céder aux Ombres et mettre la pâté à Eris ! À voir comment tout ça va finir.
Comment n'ai-je pas pensé à ça avant x) ? En effet, il tient énormément à ses amis donc c'est étrange qu'il ne s'inquiète pas avant. Je vais y remédier.
Ouf, ça me rassure ! Je ne voulais pas trop décrire au risque de rendre le tout trop graphique mais je voulais aussi bien faire comprendre au lecteur le danger qu'incarnait Eris.
En fait, de base je voulais dire que ça rendait l'aveux d'Eris plus terrifiant mais ça ne semble pas très claire donc je vais peut-être suivre ta suggestion pour que ce soit plus compréhensible. Ou en tout cas, je vais retravailler le passage.
En y réfléchissant, tu n'as pas tort. J'imaginais que dans ce genre de situation, t'es tellement sous le choc que tu n'arrive plus à agir, mais ce serait plus logique qu'il tente tout et n'importe quoi pour la sauver.
C'est clair ! Je voulais qu'il cède au moins une fois aux Ombres dans l'histoire pour se venger d'une façon ou d'une autre.
Merci pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira !