Chapitre 37 : Quand les Ombres s’acharnent, des coups tu recevras

Par Elly
Notes de l’auteur : Bonjour ! Je poste le chapitre avec un peu de retard, je m'excuse, il m'a donnée plus de file à retordre que d'habitude x) Entre le manque d'inspiration et la procrastination... J'espère malgré tout que vous prendrez plaisir à lire. Merci à tout ceux qui commentent, je vous suis sincèrement reconnaissante !

Thalion avait l’impression d’être dans un mixeur. Il lâcha le bras de Camille pendant qu’ils tournoyaient dans le néant, sans parvenir à respirer ni crier. Émettre le moindre son était impossible tant l’air manquait. S’il devait imaginer ce qu’on ressentirait, perdu au milieu de l’espace, ce serait précisément ce qu’il vivait à cet instant, sauf qu’il n’y avait pas la moindre étoile pour les éclairer. Quand ses poumons parurent sur le point d’éclater, lui et Camille furent soudainement aspirés dans un autre vortex qui les recracha juste après. Ils atterrirent sur une surface rocheuse, loin d’être un amortisseur idéal, mais tout ce qui comptait était l’oxygène qui infiltrait de nouveau leurs poumons. En se redressant, Thalion chancela. Après avoir dansé dans le vide, la respiration coupée, et violemment embrasser le sol, retrouver ses repères n’était pas immédiat. Mais le tournis était le cadet de ses soucis.

Une fois stable sur ses jambes, il balaya du regard les environs. Même si le sortilège des Ombres ne leur avait pas fait emprunter le chemin le plus agréable, ils avaient bel et bien été téléportés à l’abri. Thalion était soulagé de s’être enfin éloigné d’Eris. En revanche, il ne s’attendait pas à débarquer dans une grotte. Devant lui, l’entrée de la caverne ouvrait sur le ciel étoilé. En l’absence de nuage, les rayons de la lune éclairaient les parois rocailleuses qui les entouraient et lui permettaient de détailler un peu mieux l’endroit. Il y avait suffisamment d’espace pour contenir une classe entière, et aucune bête ne semblait y vivre puisqu’il n’y avait ni trace de griffures, ni os. C’était relativement rassurant.

Un peu plus loin de lui se trouvait Camille, accroupi, qui se frottait la tête. Il avait eu moins de chance que Thalion et s’était cogné la tête en débarquant ici. Il râlait, mais le sort d’Eris ne l’avait pas touché. Parfait. Ils étaient hors de danger.

Thalion aurait dû se réjouir. Pourtant, ce n’étais pas le cas. Loin d’avoir apaisé sa colère, son affrontement avec Eris n’avait que nourri ce brasier qui le consumait à petit feu. Son duel avait servi d’exutoire, mais en l’arrêtant si brusquement, Thalion avait l’impression de rester sur sa faim. Maintenant qu’il ne pouvait plus déverser sa rage, il ne savait pas comment l’atténuer. Il ne regrettait pas d’avoir fui, mais le goût amer de la rancune persistait, attisant les flammes de son courroux. Dans sa tête, les Ombres s’agitaient. Leurs voix étaient aussi bruyantes que des rafales de vent. L’objectif de Thalion étant atteint, sa volonté faiblissait, ne pouvant plus réfréner leur rébellion. Le pandémonium dans son esprit noyait ses pensées. Le monde autour de lui s’assombrit. Il se boucha les oreilles, mais c’était vain. Il n’entendait rien d’autre que leurs paroles aliénantes. Et cette douleur au cœur qui ne voulait pas disparaître, comme si des centaines d’épingles le transperçaient de part en part… Thalion était incapable de repousser leur assaut, en prise avec ses propres émotions que les Ombres alimentaient allègrement.

  —  Pauvre de toi ! Regarde le mal qu’Eris t’a fait ! Nous qui la croyions sincère…

  —  Elle n’est pas mieux que les autres ! Au fond, personne ne peut te comprendre. Sauf nous !

  —  Nous, on partage ta colère. On ressent ton désir de vengeance, un désir légitime !

  — Pourquoi résister ? Elle, elle n’a pas hésité à tuer. Rappelle-toi le regard vide de Roxanne…

Thalion tomba à genoux, les têtes entre ses mains. Cette fausse compassion lui faisait grincer des dents. Tout ce que recherchaient les Ombres, c’était de semer le sang. Sa vengeance n’était qu’un moyen de parvenir à leur fin. Une vengeance intarissable qui ne s’arrêterait pas à Eris. S’il laissait sa conscience se faire engloutir par l’obscurité, tenir tout ce temps n’aurait servi à rien.

  —  Jamais ça ne te servira ! Tout le monde n’attend que l’instant où tu succomberas à ton destin. Personne n’imagine un autre avenir pour toi. À quoi bon endurer quand c’est vain ? Quand on te reprochera la moindre faute au détriment de tous tes efforts ? Quand les personnes pour qui tu te bats t’abandonnent ?

Thalion devait lutter. Il devait se battre, mais comment tenir quand une part de lui avait envie de s’endormir pour ne plus jamais se réveiller, et qu’une autre était dévorée par la haine ?

  —  Nous, nous ne t’avons jamais fait le moindre mal, contrairement à ces gens qui t’humilient. Contrairement à elle qui t’a menti depuis le début.

  —  Eris doit payer pour ça ! Elle a joué avec toi, s’est moquée de toi, elle ne mérite que la mort !

  —  Pourquoi t’obstines-tu ? Elle aurait dû y réfléchir avant de te trahir.

  —  N’as-tu pas aimé la voir si acculée après ce qu’elle t’a fait subir ?

C’est vrai. Il mentirait en niant son désir de vengeance et la satisfaction qu’il avait ressenti devant son visage furieux. Mais s’il la tuait, il ne serait pas mieux qu’elle. Pas mieux que les précédents corbeaux.

  —  Regardez les gens mourir devant toi te rend-il meilleur ? Ça te convient de te faire marcher dessus ? De te faire manipuler comme un vulgaire pantin ?

  —  Si tu ne lui avais pas fait confiance, Roxanne serait encore en vie !

  —  Nous sommes tes seules alliées ! Si tu nous avais accepté plus tôt, tu aurais pu sauver Roxanne.

Et voilà que la culpabilité venait se mêler à cette tempête émotionnelle. Thalion avait envie de hurler si fort que la voix des Ombres ne seraient plus audibles. Peut-être criait-il vraiment ? Il avait perdu pied avec la réalité. Il était coincé dans ce brouhaha infernal qui annihilait peu à peu sa lucidité.

  —  Tu es un corbeau ! Les gens meurent en te côtoyant d’une façon ou d’une autre. Si tu voulais le bien des autres, tu aurais dû rester seul.

  —  Tu n’aurais jamais dû t’ouvrir aux autres ! Jamais dû leur faire confiance !

Si Thalion était resté renfermé sur lui-même, rien de tout ça ne serait arrivé. S’il était resté seul, personne n’aurait souffert. Surtout pas lui. Pourquoi avait-il renié sa solitude ? Le visage de Nohan et Cally apparurent dans son esprit, mais cette vision fut loin de le rasséréner. Eux aussi le trahiraient-ils ? Non, ils n’étaient pas Eris. Mais tout de même… Thalion refusait de ressentir la brûlure de l’abandon une nouvelle fois. Que devait-il faire ?

  —  Laisse nous t’aider ! Nous te rendrons justice, nous éloignerons ceux qui te menacent !

Non, il ne pouvait pas compter sur elles… Il ne pouvait pas… Pouvait-il ? Non ! Elles ne voulaient que la mort et la destruction !

  —  Et alors ? Tout le monde veut ta mort, de toute façon ! Même Nohan et Cally finiront par changer d’avis. Autant agir avant qu’il ne soit trop tard !

  —  Plus personne ne te fera du mal s’ils crèvent tou…

Thalion n’écouta pas la fin de la phrase car un tiraillement parcourut son corps. Perturbé par cette sensation venue de l’extérieur, il se concentra dessus pour en comprendre l’origine. Son attention se détourna des Ombres qui protestèrent. Quand la crispation se mua en une douleur fulgurante qui se répandit sur sa joue, le voile ténébreux qui recouvrait sa vue se dissipa, laissant tout juste à Thalion le temps d’apercevoir le coup de poing s’abattant sur son visage. Il glapit, et un deuxième coup suivit. Le monde autour de lui retrouva sa clarté. Il était de nouveau allongé sur le dos, et Camille se trouvait au-dessus de lui, les poings fermés. Par reflexe, Thalion protégea son visage avec ses bras pour réduire l’impact du troisième coup, sans grand succès.

  —  Ah, enfin tu réagis ! s’exclama Camille, armé de son habituel sourire carnassier.

  —  Mais qu’est-ce que tu fous !? s’égosilla Thalion alors que les jambes de Camille de part et d’autre de son corps l’empêchait de s’enfuir.

  —  Je te retourne la question ! D’abord, tu te mets à hurler et à pleurer, puis tu ne réagis pas à Molopisos !

Thalion fronça des sourcils. À la lisière de la folie, qu’il crie à s’en irriter la gorge ne l’étonnait pas. En revanche, il fut surpris de sentir des traces humides en tapotant ses joues. Mais cette information n’était pas celle qui l’offusquait le plus.

  —  Attends, tu m’as attaqué avec Molopisos ?! C’est pour ça que j’ai mal partout ! T’es… Mais arrête, bon sang ! rugit Thalion en le voyant levé son bras.

  —  J’arrêterai quand il n’y aura plus une seule goutte d’encre noire dans tes yeux, Corvus, alors dégage ces Ombres de ton crâne !

Le quatrième coup était encore plus violent. Thalion n’avait jamais imaginé qu’il possédait autant de force, ni qu’il allait se faire frapper par celui qu’il avait sauvé. Un goût de fer se répandit dans sa bouche. Il croyait que c’était simple ? Que le frapper l’aiderait ? Il se servait de lui comme défouloir, oui ! La colère enfla dans sa poitrine, jusqu’à ce qu’il remarque les joues luisantes de larmes du magérien.

  —  Camille… souffla Thalion avant de se prendre un autre coup.

  —  Par pitié, Corvus, boucle-la ! cracha-t-il en sanglotant. Je ne veux pas entendre tes excuses à deux balles ! Il n’y a rien à dire. Roxanne est morte, devant moi ! Et j’ai… Je n’ai…

Sa voix se brisa. Les poings serrés, ses bras retombèrent mollement le long de son corps. Ses yeux humides étincelaient dans la pénombre. Les larmes roulaient sur ses joues pour venir s’écraser sur son uniforme. Il renifla. Le voir dans un tel état de détresse en fit oublier à Thalion sa colère. Les voix obscures continuaient de crier dans sa tête, mais s’amenuisaient progressivement. Il les ignora, fixant le visage déformé par la douleur de Camille. Cette situation lui rappelait leur affrontement dans les toilettes. Il s’était lâché de la même façon sur Camille, l’esprit se faisant lentement infester par les Ombres. Thalion avait l’impression que le destin se moquait de lui.

Le maudit réalisa que si le magérien ne l’avait pas frappé, le ramenant à la réalité, il aurait perdu les pédales. Cette constatation lui glaça le sang, d’autant qu’il n’était pas encore tiré d’affaire. Les Ombres n’étaient pas parties. Elles hantaient ses pensées, guettant l’instant où les émotions reprendraient le dessus pour le corrompre. Thalion ne voulait pas les affronter de nouveau. Il n’en avait pas la force, et, dans tous les cas, il n’en sortirait pas vainqueur.

S’il n’avait pas volontairement ouvert les portes de son esprit aux Ombres, sans doute seraient-elles parties d’elles-mêmes comme les fois précédentes, mais maintenant qu’elles étaient bien installées, Thalion devait les chasser. Heureusement, il existait des sorts runiques pour ça. Il était tant de vérifier s’il avait assimilé ses leçons avec M. Pradel. Sous la surveillance de Camille, prêt à le matraquer de coups si nécessaire, Thalion saisit une pierre faisant office de craie pour tracer au sol les runes apprises.

Les traits étaient tremblants, et les symboles imparfaits. Thalion luttait pour ne pas laisser ces voix ténébreuses faire fléchir sa volonté, élément crucial dans la réalisation de l’enchantement. Quand il finit, les Ombres disparurent dans un hurlement déchirant, repoussées par l’enchantement. Heureusement qu’elles n’étaient pas encore assez puissantes pour y résister. Le calme dans l’esprit de Thalion revint. Il avait l’impression de redevenir maître de lui-même, et cette sensation le soulagea. Pour autant, son cœur n’était pas en paix, alors il devait rester sur ses gardes.

L’encre noir qui emplissait ses yeux s’était sûrement volatilisée car Camille se détendit. Il se releva et Thalion l’imita.

  —  On est quitte, se contenta-t-il de marmonner alors qu’un silence étrange s’instaurait entre eux.

Thalion hocha la tête. Les deux magériens étaient lessivés par les événements, harassés par leur fuite, effrayés et grelottant à cause de la fraîcheur de la nuit, mais ils n’avaient pas le temps de s’apitoyer sur leur sort. Eris était toujours à leur poursuite. D’ailleurs, avec un sort de localisation, elle aurait déjà dû les retrouver. Télimavri avait peut-être comme conséquence d’empêcher ces sorts de remonter leurs traces. Ce serait la moindre des choses après avoir frôlé l’asphyxie dans le vortex.

Thalion s’approcha de l’entrée de la grotte. Il repéra avec étonnement l’immense château blanc de l’académie Divithrum, et les dortoirs à côté. Il fronça les sourcils en remarquant des flashs et des éclairs de lumières zébrer l’obscurité près des Arbres-maisons éclairés. Éclairés ? N’était-ce pas plutôt des flammes qu’il percevait ? Par les dieux, que se passait-il ? Cela avait-il un rapport avec le « cadeau d’adieu » d’Eris ? Thalion secoua la tête. Ce n’était pas le moment de se soucier de ça. La seule chose à retenir était que le sort les avait téléportés dans les montagnes. La caverne était logée en hauteur, assez pour qu’une chute dans le vide soit fatale, mais en faisant un peu attention, il pouvait rejoindre la forêt en descendant la pente. Si Zéphire avait été là, la situation aurait été plus simple, sauf qu’il était coincé dans la chambre à balais de l’académie. Eris avait dû récupérer le sien pour les transporter jusqu’à la Cabane. Faute de pouvoir les localiser, elle devait patrouiller dans le coin. Les deux magériens devaient absolument éviter la confrontation. Thalion ne pouvait pas utiliser la magie. Camille était le seul à pouvoir attaquer et défendre, mais il ne faisait pas le poids face à Eris.

Le maudit jeta un coup d’œil derrière lui. La grotte s’enfonçait dans l’obscurité. Peut-être que le tunnel aboutissait à une sortie. En revanche, si c’était un cul-de-sac et qu’Eris les retrouvait… Il valait mieux ne pas prendre le risque de se retrouver face à elle dans un espace sombre et exigu.

Thalion se tourna vers Camille.

  —  Je propose qu’on descende la montagne avec le sortilège d’invisibilité pour ne pas se faire repérer.

Camille afficha un sourire narquois.

  —  Tu as envie de me tenir la main ? Comme c’est mignon.

  —  Imbécile ! On est en danger, tu crois que c’est le moment de…

Une vive douleur au majeur l’empêcha de finir sa phrase. C’était sa bague. Thalion avait l’impression qu’elle se resserrait autour de son doigt. Cette pression désagréable s’accompagnait d’un sentiment de vide, comme si elle aspirait son énergie. Enfin, il avait déjà expérimenté pire comme douleur. D’ailleurs, depuis leur départ de la Cabane, il ne ressentait plus les conséquences de la potion d’éveil. Il n’avait plus l’impression de fondre sur place, et aucun dieu endormi ne s’était déclaré jusqu’à présent. Eris lui aurait-elle menti, finalement ?

  —  Ça va ? demanda Camille en le voyant fixer sa main.

  —  Tu t’inquiètes pour moi ? Comme c’est mignon.

  —  Contente-toi de me répondre au lieu de dire des âneries.

Thalion soupira. Lui qui paraissait du genre à plaisanter dans les moments les moins appropriés, il aurait pu rire devant sa répartie au lieu de le rabrouer.

  —  Ma bague me fait mal, expliqua-t-il avant de tenter de la retirer, en vain.

  —  Nohan va être vexé, ricana-t-il en le voyant faire.

Thalion s’apprêtait à le gratifier d’une réponse cinglante, mais les inscriptions gravées dans l’argent de la bague scintillèrent. Les deux magériens écarquillèrent des yeux en fixant le bijou. Pourquoi réagissait-il soudainement ? Serait-ce parce que Camille avait prononcé le prénom de son ami ? Sa bague semblait liée à la sienne, et quand son sang l’avait tâchée…

  —  Thalion ?

Le magérien sursauta violemment en entendant son prénom. Cette voix… Aucun doute, c’était celle de Nohan ! Il regarda autour de lui, s’attendant à le voir surgir de nulle part, mais il n’était pas présent. D’où venait sa voix, dans ce cas ? Une hallucination ?

  —  Par les dieux, je n’en reviens pas ! Je peux t’entendre réfléchir ! retentit de nouveau la voix de Nohan.

  —  Corvus, tu fais une drôle de tête… dit Camille en fronçant les sourcils. Si c’est les Ombres qui…

  —  Ce n’est pas elles, le coupa-t-il, commençant à comprendre ce qu’il se produisait. Je… crois que j’entends les pensées de Nohan et…

Il pouvait donc entendre les siennes en retour ?

  —  Il semblerait, confirma Nohan d’une voix enjouée.

C’était… incroyable. Un peu flippant, aussi. Même si la présence de son ami dans son esprit n’était pas aliénante comme celle des Ombres, ça restait quelque peu envahissant. Mais tout ce qui comptait, c’était d’être enfin en mesure d’appeler de l’aide !

  —  Nohan, il faut absolument que tu préviennes les professeurs ! C’est Eris qui m’a kidnappé, elle veut me tuer !

  —  Quoi !? Eris ? Que… Pourquoi… Non, attends, dis-moi d’abord où tu es.

  —  Dans une grotte en montagne.

  —  Surtout, ne bouge pas de là. On est en train de chercher quelqu’un à avertir, mais les dortoirs ont soudainement été envahis de Néphalins. Les profs sont débordés…

Un Néphalin était le nom donné à une fée soumis à une malédiction. Sous le joug d’un maléfice, les Néphalins atteignaient pratiquement la taille moyenne d’un humain et n’aspiraient qu’à semer le chaos et la destruction. Les fées avaient toujours été des créatures enquiquinantes, mais maudites, elles faisaient des ravages. Eris avait donc ensorcelé les fées de la forêt comme « cadeau d’adieu ». Thalion la soupçonnait de ne pas avoir uniquement fait ça pour obliger les enseignants à s’occuper des élèves en danger plutôt que de lui, mais aussi par pure divertissement.

  —  Eris est l’instigatrice de… de tout ça ?

  —  Oui…

  —  Par les dieux… Quand on y pense, elle était super insistante avec la potion… Mais quand même ! Bon sang. Cally refuse d’y croire. Elle est persuadée qu’Eris a une bonne raison de faire ça, de l’avoir assommée et de t’avoir emmené. Qu’elle ne veut pas vraiment te… te tuer.

  —  Elle va vite comprendre qu’Eris est on ne peut plus sérieuse…

  —  Tu me fais peur. Qu’est ce qu…

La phrase de son ami fut brusquement interrompue. Thalion fronça les sourcils.

  —  Nohan ? Eh, oh, Nohan ?

Aucune réponse. La pression sur son doigt s’allégea et un vide abyssal retentit dans son esprit. La communication avait été coupée ? Comment ? Pourquoi ?

  —  Je dois m’inquiéter de ton air contrarié ? intervint Camille qui boudait dans son coin, se sentant exclu de la conversation.

  —  J’ai perdu la connexion avec Nohan, lui annonça-t-il.

  —  Ça alors ! J’ai lancé Épikomi pour brouiller les sorts de communication, dans le doute, mais je n’aurais jamais pensé que tu parviendrais à en exploiter un ! À moins que je ne te surestime et que c’est grâce à ces bagues… D’ailleurs, utiliser des objets magiques quand on cherche à se cacher, ce n’est pas très malin. Ils émettent une source d’énergie facile à identifier.

Leur sang ne fit qu’un tour lorsque cette voix malicieuse résonna comme un cauchemar revenu les hanter. Leurs regards alarmés convergèrent vers l’entrée de la grotte où se tenait la source de leur peur. Sa chevelure orange sanguine était en pétard et le sang sur ses vêtements déchirés avait commencé à sécher. On aurait dit une entité vengeresse venue tout droit des Enfers.

Sans se départir de son rictus, elle s’avança alors que les deux adolescents reculaient. Elle ouvrit la bouche, mais Camille réagit aussitôt :

  —  Deskrutos ! hurla-t-il en pointant non pas Eris, mais la paroi rocheuse au-dessus de sa tête.

Thalion ne s’attendait pas à ce que Camille réagisse aussi vite. Eris non plus. La grotte trembla, et l’endroit visé se désagrégea, forçant la magérienne à reculer au risque de finir écrasée. Une volupté de poussière se répandit, leur brouillant la vue. Thalion toussota en chassant la poudre d’un coup de main. Puis il constata que l’éboulement de pierre avait complètement bouché l’entrée, ainsi que leur seule sortie. Ils ne pouvaient plus s’enfuir.

  —  Triple idiot ! Pourquoi tu as fait ça !?

  —  J’ai paniqué ! se défendit Camille. On fait quoi maintenant ?

  —  On court en priant les dieux pour trouver une autre sortie ! répliqua-t-il alors que le rire d’Eris de l’autre côté ne leur indiquait rien de bon pour la suite.

Sans perdre une minute, ils s’enfoncèrent dans la gorge de la grotte. L’éboulement de pierre avait au moins permis de ralentir Eris, leur laissant un peu d’avance le temps qu’elle déplace les obstacles.

Camille eut l’intelligence de lancer Foss pour éclairer leur course. La boule de lumière dorée suivait le rythme de leur course effrénée et les empêchait de se prendre un mur, mais condamnait Camille à maintenir le sort, l’empêchant de lancer une autre incantation au risque de les plonger dans le noir.

La galerie s’était rétrécie, laissant juste assez d’espace aux deux magériens pour courir côte à côte. Ils foulaient le sol aussi vite que leur état le permettait, mais l’épuisement se faisait sentir. Ils ne tardèrent pas à entendre la voix d’Eris se réverbérer dans la grotte.

  —  Je ne vous laisserais pas vous en sortir si facilement ! Ypnosis ! Ypnosis !

Thalion jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit deux boules de lumières rouges foncer droit sur eux. Ils avaient étudié ce sort en cours : il plongeait la cible dans un sommeil profond. L’espace était trop étroit pour qu’ils puissent esquiver, et s’ils se faisaient toucher, c’était fini. Camille saisit rapidement l’enjeux de la situation et… annula Foss. Ils se retrouvèrent soudainement dans l’obscurité. Thalion stoppa sa course, complètement ahuri, sans avoir le temps de s’affoler. Les sphères lumineuses étaient si proches qu’il était ébloui. Il se figea, prêt à ressentir une fatigue écrasante l’emporter. Au lieu de quoi, les lumières rouges volèrent en éclat.

  — Araknos ! cria Camille.

Il réitéra plusieurs fois le sortilège, sans que Thalion, empêtré dans sa confusion, n’en comprenne l’utilité. Puis Eris lâcha un juron, et Camille relança Foss, l’éclairant sur la situation. La galerie était jonchée d’épaisses toiles d’araignée et à l’autre bout, la magérienne avait les pieds pris au piège dans les fils collants. Thalion reconnaissait qu’utiliser ce sort était une bonne idée pour la ralentir, mais il ne comprenait pas comment le magérien avait fait pour contrer la première attaque.

Ils reprient leur course. Camille ricana en croisant son regard perplexe.

  —  T’as oublié que je peux lancer des sorts sans incantation ? Bon, ça marche une fois sur deux… ou une fois sur trois. Heureusement que ça a fonctionné avec Éxodéros.

Éxodéros permettait de neutraliser certains sorts, à condition que la ou les cibles soient sur le point d’être touchés. On l’utilisait rarement à cause de son taux d’échec élevé et son timing serré. Thalion ne sut s’il devait féliciter Camille pour son audace ou l’insulter pour avoir tout miser sur un coup de chance.

Thalion priait pour qu’une sortie se présente à eux alors que ses pas continuaient de marteler le sol. Même s’il commençait à être habitué à courir, il détestait cette impression d’être un lapin poursuivit par un chasseur. Son incapacité à se battre, l’obligeant à fuir et à se reposer sur Camille, lui restait en travers de la gorge. Cependant, sa survie importait plus que son égo.

La galerie finit par s’élargir, leur laissant plus d’espace. Le sol forma une pente qui les obligea à ralentir pour ne pas se casser la figure. En apercevant l’issue sur laquelle débouchait la galerie, leur visage s’éclaira, mais leur soulagement fut de courte durée.

  —  Glasopki ! lança Eris.

Le sol pentu se transforma en patinoire, mais tenir debout ne fut pas un problème car leurs pieds se retrouvèrent coincés dans la glace. Impossible de bouger. Glasopki était donc la version supérieure du sortilège Glaso.

Derrière lui, Camille s’était déjà attelé à briser la glace avec sa magie. Sans baguette, Thalion pouvait difficilement être aussi efficace. Bon sang, qu’il détestait se sentir faible ! Pourquoi était-il encore obligé d’utiliser un auxiliaire de magie à son âge ?

Le souvenir de sa dernière tentative sans baguette répondit pour lui. Acculé par les picolatons, il avait mobilisé sa magie et fini avec des cloques sur les paumes. Il se souvenait encore de la chaleur qui avait enveloppé ses mains.

À cette pensée, une idée lui frôla l’esprit. C’était un peu insensé, mais ça valait le coup d’essayer.

Il se concentra sur ses mains en essayant d’y rassembler le plus de magie possible. Thalion pouvait la sentir affluer dans ses veines et progressivement remonter jusqu’à ses doigts. Peu à peu, sa peau chauffa, si bien que ses paumes devinrent moites. Puis il approcha ses mains des blocs de glace qui retenaient ses pieds et observa avec étonnement la glace fondre. Quelle que soit la nature de sa magie, elle lui était utile, pour une fois. Thalion grimaça en sentant sa peau devenir douloureusement brûlante.

Camille se libéra de la glace avant lui, au moment où Eris surgit. Quelques instants s’écoulèrent dans un silence tendu, avant que les premiers sorts fusent. De son côté, Thalion faisait fi de l’affrontement et des cloques qui émergeaient sur sa peau pour se concentrer sur sa tâche. Camille n’allait pas tenir longtemps, il devait se dépêcher.

Quand ses pieds se dégagèrent de ces entraves de glace, il ne put retenir un soupir de soulagement. Même si le moyen n’était pas parfait, Thalion éprouvait une certaine satisfaction à s’être libéré seul.

Il porta son attention sur le combat. Eris attaquait Camille sans relâche, et ce dernier suait en se défendant inlassablement. Mais il était malin et ne comptait pas s’éterniser dans ce combat.

  —  Deskrutos ! lança-t-il.

Automatiquement, Eris se protégea la tête avec Prostésia, n’ayant pas l’effet de surprise pour la prendre de court. Sauf que Camille changea la trajectoire du sort au dernier moment, visant non pas au-dessus de sa tête, mais ses pieds. Le sol s’écroula, emportant Eris avec lui. C’était leur chance de s’enfuir.

Survint deux effets de surprises.

Le premier : ils avaient oublié le sol glacé. Par conséquent, quand Camille s’avança sans prendre de précaution, il glissa et dévala la pente, supplément effet boule de bowling en faisant tomber Thalion par la même occasion.

Le deuxième : lorsqu’ils se trouvèrent à quelques mètres de l’issue, emportés dans leur élan, ils réalisèrent que cette issue ouvrait… sur un précipice.

Camille éructa une flopée de juron alors qu’ils tombèrent dans le vide. Thalion hésita entre suivre son exemple ou se mettre à hurler. Il était à bout. Pourtant, le désir de vivre encouragea ses derniers neurones à s’activer pour les sauver de cette mort imminente.

  —  Fais-nous léviter ! beugla-t-il à l’attention du magérien.

  —  Je sais pas faire léviter deux corps en même temps ! Donne-moi ta main !

  —  Par les dieux ! vociféra-t-il avant de se mettre à nager dans l’air pour se rapprocher de lui.

Heureusement qu’il craignait plus de mourir écrasé que de ridicule.

Thalion s’acharna à lutter contre le vent, tentant désespérément d’attraper la main de Camille malgré le souffle qui le baladait dans tous les sens, en vain.

Dans un instant, son corps exploserait en mille morceaux. Camille lança Volpao. Thalion ferma les yeux. L’impact était imminent.

Puis il l’entendit.

L’appel de l’ange.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Malodcr
Posté le 28/11/2023
ALORS LÀ

Nohan il était temps (je suis quasi sûre que l'ange à la fin c'est lui ou du moins je m'en persuade)

Mais vraiment les scènes d'actions sont entraînantes, tout se lit parfaitement, on ne s'ennuie pas !
Durant ce chapitre on sent qu'ils sont un peu déconnectés de la réalité, ils ne réalisent pas entièrement qu'ils peuvent mourir et surtout que Roxanne est morte (enfin c'est ce que j'ai ressenti) et je trouve ça particulièrement réaliste !
On sait enfin à quoi serve les bagues, c'est une excellente idée ! Le hasard a enfin bien fait les choses

Il y a toujours une part de moi qui espère qu'Eris a été manipulée ou je sais pas quoi :') Oui j'aime me faire du mal car même si c'est le cas je ne lui pardonnerai jamais donc maintenant qu'elle paye pour ses crimes svp.
Elly
Posté le 30/11/2023
Est-ce lui ? Ou l'ange qui vient emporter son âme ? Tu verras vite ce qu'il en est.

Contente que les scènes d'actions plaisent ! J'ai un peu galéré à les écrire et à trouver l'inspi mais les retours sont bons alors je suis contente !
Je suis ravie qu'on le ressente ! J'essaye de retranscrire au mieux ce qu'on pourrait ressentir dans cette situation, tout en restant un minimum réaliste !

Je sens que tu vas avoir aussi mal que Thalion pour cette trahison xD
Malodcr
Posté le 01/12/2023
Les scènes d'actions sont très compliquées, elles doivent donner un maximum d'informations en très peu de temps et tu t'en sors super bien je trouve !

Honnêtement sa trahison est horrible, j'ai passé ces derniers jours a essayé de trouver une raison à ses actes je suis trop dégoûtée, pour moi elle les aimaient vraiment, tout ne pouvait pas être faux, c'est pas possible, je suis émiettée :')
Némériss
Posté le 17/11/2023
Hello !

Ah, Nohan à la rescousse xD
C'est bien, la tension continue ! Les Ombres, les coups de poing de Camille, le retour d'Eris et les bagues télépathiques, ont a pas le temps de s'ennuyer !
Maintenant que Nohan et Cally sont au courant de la situation, j'ai vraiment hâte de voir comment cette dernière va prendre la nouvelle, après tout Eris est sa meilleure amie. D'ailleurs, quand la connexion avec Nohan est rompue je me suis demandé sur le coup si ça ne pouvait pas être Cally, elles auraient totalement pu être complices toutes les deux !

A très vite pour la suite !
Elly
Posté le 18/11/2023
Coucou !

Le voilà enfin xD
Tant mieux si tu ne t'ennuis pas ! J'ai eu un peu de mal à organiser le tout donc je suis contente que ça plaise x)
Ah ça, c'est tout l'enjeux du prochain chapitre !
Oh c'est vrai que ça aurait pu ! Une double trahison, Thalion ne s'en serait pas remis xD

Merci pour ton commentaire ! A très vite !
Reveanne
Posté le 10/11/2023
mais mais mais... c'est quoi cette fin!?
l'appel de l'ange : Un coup de fil de Nohan?
Sinon, quelle horreur de communiquer par la pensée comme ça, se trouver dans la tête que quelqu'un d'autre...
Mais elle les a retrouvé comme là, l'autre folle?

Bon, ben patientons maintenant. pfffff...
Elly
Posté le 10/11/2023
Ta remarque m'a fait rire xD "l'appel de l'ange" ça sonne mieux que "l'interpellation de l'ange" mais lu comme ça sans la suite, ça peut être étrange xD
Je suis d'accord, c'est pour ça que Thalion était pas non plus enjailler par cette méthode invasive. Mais bon avec les Ombres il commence à être habitué à ceux que d'autres voix se mêlent à ses pensées xD
J'ai dis évoquer le fait qu'elle devait patrouiller dans le coin avec son balai, et j'ai pas réussi à caser une explication pour dire qu'en volant elle a repéré la cavité x) Je sais pas si c'est très logique, sinon il faudra que je trouve un autre moyen et l'expliquer quelque part dans le chapitre.

Sur Plume d'argent on nous apprend à patienter x)
MrOriendo
Posté le 10/11/2023
Hello Elly !

Et bien décidément, c'est plus difficile de se débarrasser d'Eris que d'une verrue ou d'un furoncle ! Comme Neila, j'ai beaucoup aimé l'interaction de Thalion avec Camille dans ce chapitre et toute la partie introspection où il essaie désespérément de résister aux Ombres. Je pense que ce qui fonctionne vraiment bien dans ton histoire, c'est que ton personnage est vulnérable. Il a en permanence cette épée de Damoclès au-dessus de la tête qui vient lui rappeler qu'il n'est pas le héros tout-puissant et que s'il veut se sortir de ce pétrin, il va devoir suer.
Le combat avec Eris dans la grotte est plutôt bien rythmé, l'utilisation des sorts est judicieuse. L'effet sol en pente et boule de bowling fonctionne bien, on visualise la scène et quand tu as parlé du précipice de l'autre côté, je m'y attendais mais dans le bon sens du terme. C'est à la fois drôle et prenant.

J'ai été surpris cependant que Thalion, en entendant Nohan, lui laisse le temps d'exposer le fonctionnement des bagues et la liste des professeurs à leur recherche. Selon moi, dans une situation de ce genre, la première chose qui devrait lui venir à l'esprit c'est "Au secours, Eris essaie de nous tuer, Roxane est morte". D'ailleurs, ça m'a fait bizarre aussi que Thalion s'inquiète de recevoir une punition ou de se faire virer alors que sa camarade de classe vient littéralement d'essayer de le tuer. Il y a un décalage énorme entre la gravité de la situation dans laquelle il se trouve et ses priorités dans la discussion.

Pour moi, c'est la seule "petite" incohérence du chapitre. Pour tout le reste, ça fonctionne vraiment bien. Il y a quelques coquilles orthographiques et de grammaire, mais je ne doute pas que ton regard acéré saura les déceler pendant ta relecture.

Au plaisir,
Ori'
Elly
Posté le 10/11/2023
Coucou !

En ami ou en ennemi, on ne se débarrasse jamais d'Eris aussi facilement xD
Je suis contente que ces parties vous plaisent ! En effet, je voulais faire un personnage qui peut basculer à tout moment et qui et qui doit se battre pour tenir le coup.
Franchement, je suis rassurée que vous appréciez le combat car j'ai eu du mal à faire quelque chose de bien x)

Je comprends que ce point te paraisse incohérent. Pour moi, je le voyais plutôt comme étant confus, pris de surprise par la voix de Nohan dans sa tête, oubliant un peu sa panique sur le coup, mais c'est vrai que le décalage un peu trop gros. Je vais y réfléchir mais je pense mettre un peu en avant l'urgence de la situation dans la discussion.

Mon regard acéré n'en peut plus de ces fautes qui se cachent partout xD Mais je tâcherai de les éliminer.

Merci beaucoup pour ton commentaire !
Neila
Posté le 07/11/2023
Eh ben, il est chouette ce chapitre !
Camille qui met des patates à Thalion pour le sortir de sa transe, c'était marrant. 😄 Bon, c'était poignant aussi. Et sympa de les voir coopérer. J'ai bien aimé tout le combat interne de Thalion pour repousser les Ombres. On voit bien que le power up du chapitre précédent à un prix, et j'imagine que Thalion n'a pas fini de le payer !

Eris fais peur, dis. XD
Le combat était chouette, ça rivalise d'imagination dans l'utilisation des sorts, ce qui est appréciable.

Je n'ai pas grand chose à redire, franchement. À part la chute de la fin qui paraît exagérément longues. :P J'ai du mal à imaginer une falaise assez haute pour leur laisser à ce point le temps de discuter. Je pense que ça gagnerait à être bref et percutant. 😁
Elly
Posté le 07/11/2023
Je suis contente qu'il t'ait plu parce qu'il m'a donnée un peu de mal xD
J'avoue que j'ai bien aimé cette scène aussi xD J'ai bien aimé les mettre dans une situation qui les oblige à coopérer et donné un autre aspect à leur relation. Et puis je trouvais le parallèle avec la scène dans les toilettes intéressant.
Ravie que son combat interne soit cohérent avec le chapitre précédent, j'ai beaucoup travaillé ce passage pour correctement montrer à quel point il avait du mal à lutter cette fois ci, avec la manipulation des Ombres pour le faire lentement sombrer.

C'est précisément l'effet recherché xD Elle est pas là pour blaguer !
C'est précisément ce combat et le manque d'inspiration qui m'a fait procrastiner x) Heureusement que j'ai fini par avoir des idées, en tout cas je suis contente que tu apprécies !

Tu n'as pas tort, je n'avais pas pensé à ça. Je vais retravailler un peu ce passage alors, histoire que ce soit un peu plus cohérent.

Merci pour ton commentaire !
Vous lisez