Chapitre 37

Par AliceH
Notes de l’auteur : Un avant-dernier chapitre avec le retour de vos deux guest-stars préférées ! ♥

Noémie se redressait pour aller chercher un paquet de cookies quand le téléphone de Camille sonna. Celle-ci étira les bras comme elle le pouvait mais sans parvenir à saisir son smartphone. Cela faisait trois semaines qu'elle avait accouché, elle était en plein retour de couches. Elle avait mal, c'était très désagréable, mais au moins, se disait-elle, elle n'avait pas eu d'épisiotomie. C'était déjà ça de pris. Isabelle lui avait expliqué qu'elle avait du rester presque six jours non-stop sur une bouée après avoir accouché de son deuxième enfant avant d'être interrompue par Madeline qui lui demanda très soudainement d'aller fermer la fenêtre, oui, maintenant Isa, s'il te plaît, merci. Noémie prit pitié d'elle et lui apporta. Elle répondit à l'appel visio.

– Grande nouvelle ! annonça Madeline.

– T'es enceinte aussi.

– Non.

– T'as enfin eu ta plaque, tenta Maria.

– Non plus.

– C'est toi qui as volé l'orange du marchand ? avança Véronique.

– Je voulais juste vous dire que Lydia Demeulsteer est officiellement poursuivie en justice pour le meurtre de son mari.

– Grâce entre autres à mon témoignage, lança Camille. Ravie de savoir que j'ai contribué à sauver le monde malgré le fait que j'ai donné naissance à un cancer.

– C'est un peu exagéré de traiter ton enfant de cancer, même si t'en voulais pas.

– Non, pas un cancer. Un Cancer avec une majuscule. Il est né le 23 juin.

– Les Cancer sont des gens bien !

– Kévin, tu es Lion.

– J'ai quand même le droit d'avoir mes opinions astrologiques. Bref, maintenant qu'on en sait plus sur cette histoire, est-ce qu'on ne parlerait pas plutôt de nos projets de vacances ?

Camille n'avait pas pensé une seule seconde à préparer ses vacances durant ces derniers mois. Elle avait d'autres choses à l'esprit (et au ventre) pour s'en soucier. Quand Isabelle rejoignit leur conversation et apprit l'absence totale de projet estivaux de Camille, elle la força à utiliser sa maison de vacances (avec piscine) au Pays basque. Certes, « forcer » était un grand mot puisqu'elle avait à peine fini sa proposition que Noémie apparut sur l'écran pour crier un énorme « OUI ! » Quelques minutes plus tard, la discussion se termina et on sonna à l'interphone. Noémie et Camille échangèrent des regards puis cette dernière se releva en grognant. Elle décrocha le combiné.

– Oui ?

– C'est vous, Truc ?

– Miro, vous avez du lire mon nom sur la liste des résidents pour pouvoir sonner à l'interphone, dit-elle après avoir immédiatement reconnu le type qui semblait tenir à ne pas vouloir l'appeler par son prénom. Vous savez que je m'appelle Camille.

– C'est vrai.

– Comment vous avez eu mon adresse ?

– Je suis la main de la Mort, je sais tout.

– En vrai, on a juste demandé à vos collègues, intervint Stanislas.

– Pourquoi vous voulez me voir ?

– On a un cadeau pour vous.

– Vous pouvez pas le mettre dans la boîte aux lettres ?

– Dites-le tout de suite si on vous soûle à venir sur notre temps libre pour vous donner un cadeau alors qu'on se connaît juste parce qu'on a trimballé les corps d'un mec ensemble ! s'emporta Stanislas avant de lâcher un petit : Bonjour Madame.

– On peut pas vous le mettre dans la boîte aux lettres. On peut monter ?

– OK.

Inviter les frères dans son état ne l'emballait pas plus que ça mais Camille était curieuse de voir ce qu'ils lui avaient acheté. Quand elle ouvrit la porte, elle tomba nez-à-nez avec deux hommes aux chemisettes sorties de Parker Lewis ne perd jamais.

– Salut Camille, la salua Miroslav.

– Bonjour, dit son frère qui croisa le regard de Noémie. J'ai des nouvelles à propos du type de la dernière fois.

– Tout est réglé, le coupa son grand frère. On a réussi à couvrir le truc en un temps record.

– Et grâce à mon aura mystique encore peu compréhensible y compris pour moi-même et ma famille, personne n'est traumatisé par cet événement particulièrement affreux !

– OK, répondit Camille qui comprit aussitôt pourquoi le sort terrible de Théo ne l'avait pas plus bouleversée que le fait de surprendre le corps d'un hérisson mort sur le bord d'une autoroute.

– Et Jeansson ? C'était vous ? demanda Noémie qui s'approcha d'eux.

– Jeansson ?

– Un mec qui dirigeait des pompes funèbres à Saint-Maurice.

– Il est pas mort de causes naturelles ? dit Camille qui n'avait pas repensé à la mort soudaine de Mathurin Jeansson.

– Non. Il aurait bouffé du gluten alors qu'il s'y savait allergique depuis des années, lui apprit sa petite amie.

– Désolé de vous apprendre qu'on tue pas les gens à coup de baguette tradition dans le gosier. Quoique, on devrait tenter, ça changerait un peu.

– Votre cadeau, annonça Stanislas qui sortit deux cartes cadeau de ses poches.

– C'est ça qui rentrait pas dans la boîte aux lettres ?

– Les cartes, oui. Tout l'amour qui va avec, non. La nouvelle à propos de Théo et notre collaboration non plus.

– Notre collaboration ? releva Noémie qui comptait reparler de la mort de Jeansson plus tard.

– Quoi ? Une collaboration ? J'ai rien dit. Vous n'avez rien entendu, déblatéra Miroslav après que son frère lui a collé un coup de coude dans les côtes.

– On faisait juste un petit check comme ça de manière amicale.

– Voilà. Ça, c'est pour un bon pour une journée spa pour deux. L'autre, c'est pour vous acheter des boules de bain. J'espère que vous avez une baignoire.

– C'est notre sœur qui nous a dit que c'était toujours une bonne idée les boules de bain.

– On a pas osé la contredire.

Après une conversation des plus confuses, les deux frères repartirent et laissèrent Noémie et Camille en tête à tête. Tandis que Camille reprenait place dans le lit, elle demanda plus d'explications concernant Jeansson à sa petite amie qui posa :

– Jeansson était fortement allergique au gluten. Pas intolérant, allergique à fond. C'était parfois terrible de faire des repas à l'extérieur car il fallait qu'il n'y ait aucune trace de gluten dans ses plats. J'y ai repensé récemment à cause de l'histoire des noix des Demeulsteer, alors j'ai fini demander un rapport d'autopsie à la police, en disant moi aussi qu'ils nous devaient ça à cause de l'affaire avec Théo. Il était écrit noir sur blanc qu'il était mort à cause de son allergie au gluten. Un mec qui sait qu'il peut mourir d'un truc aussi courant fait super attention. Il avait toujours son téléphone avec lui pour appeler les secours aux premiers signes de réaction, même aux toilettes. Il serait pas mort de ça accidentellement.

– Qui l'aurait buté ? Bérengère ? C'est une connasse certes, mais une meurtrière ?

– T'imagines bien que vu l'opinion que j'ai d'elle, ça m'étonnerait qu'à moitié... Et je vois pas qui d'autre voudrait le tuer. À part moi.

– Quelqu'un qui a subi la même chose ? Une stagiaire ?

– Je sais pas. Je sais pas. Mais ça m'interroge.

 

_____

 

Noémie avait terminé son stage et attendait les résultats de son concours. Elle toqua à une porte, le cœur lourd. Elle avait longtemps du batailler contre elle-même, se convaincre qu'elle en avait besoin, qu'elle en avait le droit, que ce n'était pas une preuve de faiblesse. La porte s'ouvrit : le visage souriant de Nour lui apparut et l'invita à entrer dans son bureau.

– Je suis contente que tu me fasses confiance à ce point, lui dit-elle. Delphine m'a aussi demandé une petite entrevue, pour avoir mon opinion d'amie et de psy. J'ai l'impression que tu as pas mal de choses sur le cœur, je me trompe ?

Le petit clin d’œil qui ponctua sa phrase soulagea Noémie. Ces mots répondaient à la question que s'était posée Delphine il y avait de cela plusieurs semaines : oui, les psys vont voir des psys.

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Tac
Posté le 15/01/2024
Yo !
Je plussoie Nanouchka pour le chap précédent : ça valait le coup de la recommencer plusieurs fois cette lettre !
Ce chapitre m'a bien fait rire ; je ne m'attendais pas à revoir surgir les death givers, encore moins pour offrir des cadeaux post maternité !
Cela étant, même si c'est génial pour la dose humour et bonne humeur, je ne peux m'empêcher de trouver étrange que quasi tous les personnages fassent de l'humour et aient souvent le même genre de blagues. En termes de définition de caractères, ça leur fait à beaucoup un gros point commun, je trouve. Et même si on dit que qui se ressemble s'assemble, bon^^
Plein de bisous !
AliceH
Posté le 18/04/2024
Je repensais justement à ce souci humoristique ces derniers temps, tu fais bien de le souligner ! Le souci, c'est que comme tu dis "qui se ressemble s'assemble" et je suis entourée de personnes avec les mêmes refs et le même humour que moi. Je pense nuancer ça dans les tomes suivants, mais je retravaillerai dessus à l'occasion !
Nanouchka
Posté le 15/11/2023
Tout plein de portes qui se ferment doucement, et certaines qui s’ouvrent. La lecture morcelée du roman fait que les noms ne me rappelaient pas grand-chose et que je comprenais ensuite avec les explications au fil de la conversation. Tout le monde a l’air d’aller mieux, en tout cas, c’est chouette.

Coquillettes :
« vous avez du lire » dû
« Elle avait longtemps du batailler » dû
AliceH
Posté le 10/09/2024
Oh, merci des retours, je n'avais pas vu (j'ai eu des problèmes de santé, je ne reviens que maintenant) ! <3
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