Chapitre 37 : Valkys

Par Talharr

Valkys :

Le groupe de Zarktys mené par Valkys marchait derrière les survivants de l’armée de Balar.
Elira avait parlé avec le roi Karstan Drirr. Il s’était dit heureux de compter parmi eux le peuple de femmes guerrières, même si ses troupes restaient méfiantes. Valkys ne pouvait leur en vouloir : ils avaient vu leurs camarades tomber sous les lames de ses anciennes sœurs. Celles qui avaient choisi le mauvais camp.

Elira lui avait aussi confié que le roi avait parlé au Loup. Qu’à ses côtés, il n’avait vu que des hommes et des femmes de valeur.

Ce qui ne veut pas dire que le Serpent n’est pas avec eux… pensa Valkys.

Elle s’approcha d’Elira. Les Choristes, toujours intactes, abattaient encore des arbres pour dégager leur route.

    — Qu’allons-nous faire une fois au royaume de Balar ? demanda-t-elle.

    — Nous battre. Que pourrions-nous faire d’autre ? répondit la magicienne.

    — Balar ne tiendra pas longtemps, tu le sais. Pourquoi ne pas retourner chez toi ?

    — À Lordal ? Non. Je dois rester ici. Mais toi, Valkys, je veux que tu ailles aider ma fille.

    — Quoi ?! Je me battrai à tes côtés jusqu’à mon dernier souffle ! C’est toi qui devrais aller la rejoindre !

Elira baissa la tête. Ses couleurs étaient revenues, ses pouvoirs se renforçaient de jour en jour.

    — Ce n’est pas mon rôle, pas maintenant. Je dois leur donner du temps. Et pour ça, je dois rester au cœur des batailles.

    — Et si c’est Dalar qui revient au lieu de Malkar ? Tu sais très bien qu’il n’y a que toi…

    — Je le sais. Mais je n’ai pas prévu de mourir, Valkys. Si Dalar est libéré, alors toi, tu devras protéger le Loup et l’Hirondelle. En qui pourrais-je avoir plus confiance pour une telle mission ?

Valkys se mordit les lèvres. Inutile d’insister : la magicienne avait déjà choisi.

    — D’accord. J’irai.

    — Alors c’est ici que nos chemins se séparent. Même si je suis certaine que nous nous reverrons, dit Elira avec un sourire.

La Zarktys aurait voulu continuer à la suivre, à la protéger, mais elle devait obéir.

    — Qui va pouvoir te supporter à présent ? T’empêcher de faire les mauvais choix ? lança-t-elle.

Elira éclata d’un rire sincère.

    — Je vais retrouver Alistair. Il m’aidera.

Valkys hocha la tête puis s’adressa à ses sœurs d’armes :

    — Mes sœurs ! Je pars en mission de la plus haute importance. Votre devoir est de protéger Elira, quoi qu’il arrive !

Les guerrières répondirent d’un cri de ralliement. Valkys sourit, puis revint vers la magicienne.

    — Bonne chance, dit Elira en la serrant dans ses bras.

    — À toi aussi. Ne meurs pas, répondit Valkys.

Elles se séparèrent. Valkys enfourcha un Tyrgrill et quitta la colonne armée.

    — Aide-les. Méfie-toi des Dralkhar… et du Serpent, souffla la voix d’Elira dans son esprit.

    — Je déteste quand tu fais ça…

    — Désolée.

Valkys perçut son sourire, mais plus elle s’éloignait, plus le lien s’effaçait.

Les arbres défilaient sous la course rapide de sa monture.

Je vais rentrer à la maison… Talkys, tu aurais dû être là.

La nuit tombait, mais Valkys chevauchait encore. Le temps pressait : elle devait retrouver les élus au plus vite. Se joindrait-elle à eux ? Pas tout de suite. Mieux valait rester en retrait, observer leurs alliés. Se montrer trop tôt pourrait accélérer les plans de l’ennemi et les rendre irréversibles.

Perdue dans ses pensées, elle perçut des craquements. Des yeux orangés, de part et d’autre, avançaient à son rythme.

Ils nous suivent depuis la bataille… Ils n’oseront pas attaquer ici.

Et pourtant deux Crazstyr bondirent de l’ombre.

Valkys dégaina ses armes.

Je ne mourrai pas maintenant. Elira compte sur moi.

Un Crazstyr à gauche, un autre à droite. Elle lança son Tyrgrill à l’assaut du premier, tandis qu’elle-même bondissait sur le second. Pas de cavalier. Elle le taillada de toutes ses forces. Le sang éclaboussait sa peau et sa lame. Elle creva ses yeux, souleva une écaille, enfonça sa dague dans le crâne.

    — Tu ne peux rien contre moi ! cria-t-elle, victorieuse.

À quelques mètres, son Tyrgrill luttait contre l’autre monstre. Mais une flèche siffla à son oreille. Valkys fit un pas de côté et coupa le projectile en deux. Un sourire carnassier étira ses lèvres.

Alors la fête n’est pas terminée ?

Des Drazyliens en armure beige approchaient. Elle se figea. Ici, dans la Forêt Sans Morts, tuer des hommes la condamnerait. Tuer une bête, oui. Mais pas un humain.

Que faire ?

Ils n’avaient pas l’air de s’en soucier. Même un blessé lui coûterait sa vie

Quatre ennemis.

Elle regarda à nouveau le combat du Tyrgrill. Toujours indécis… Bon je vais devoir les faire dormir…

Les Drazyliens n’étaient plus qu’à quelques mètres d’elle.

Elle lança une dague. L’un leva son bouclier, comme prévu. Valkys bondit, ses deux pieds claquant sur le métal : l’homme s’effondra aussitôt dans un sommeil profond.

Les trois autres se lancèrent sur elle. Valkys sortit ses deux lames. Elle dévia, frappa de poings, de genoux, d’épaules. Pas de faille. Encerclée, mais infatigable. Elle virevoltait sans relâche, jusqu’à voir leurs gestes ralentir.

Ils ne tiendront pas longtemps. Moi, si.

Un d’eux commit une erreur. Valkys retourna sa lame et asséna un coup de pommeau sur son crâne. L’homme s’écroula.

    — Tu vas mourir, sale garce ! cracha un autre.

    — Je pense que tu devrais plutôt prier pour que ça n’arrive pas, répliqua-t-elle.

Du coin de l’œil, elle vit son Tyrgrill dominer le Crazstyr.

    — Savez-vous seulement où vous êtes ? lança-t-elle.

    — Dans la Forêt Sans Morts. Nous ne croyons pas à ces malédictions, ricana un guerrier.

    — Alors vous êtes des idiots. Cette forêt a des légendes pour une raison. Des choses pires que vous ne pouvez l’imaginer y sont arrivées.

Un des deux blêmit. Ses yeux se tournèrent vers les arbres. Valkys en profita : bondit sur lui, deux coups de pommeau, et il s’effondra.

Plus qu’un.

    — Je ne suis pas aussi idiot que lui, prévint le dernier.

Un silence tomba. Derrière eux, plus de combat de bêtes.

    — Bon appétit, dit Valkys.

    — Quoi ?

Il n’eut pas le temps de comprendre. Un souffle rauque s’abattit derrière lui. Le Tyrgrill déchiqueta l’homme en un instant.

    — Bien joué… On doit continuer. D’autres ne tarderont pas, souffla Valkys.

Elle remonta sur sa monture, blessée mais debout. Elle caressa son encolure, tachée de sang.

    — Ne t’inquiète pas, je vais m’occuper de ça, dit Valkys, en caressant la bête musculeuse.

Le Tyrgrill grogna, puis reprit sa course vers les Terres Abandonnées.

Elira, je ne faillirai pas. Peu importe ce qui m’attend. La force de Malkar m’accompagne.

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Scribilix
Posté le 31/08/2025
Salut,
bataille sympa, mais je reste curieux de savoir ce qu'il advient quand du sang est versé dans cette foret. J'imagine que ca ne tardera pas à se produire ;)
Je continue,
Scrib
Talharr
Posté le 31/08/2025
Hello ^^
J'essaie de garder un certain suspens autour de cette forêt, c'est certain que quelque chose va s'y produire, à voir quand ;)
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