Le chasseur resta immobile, fixant avec horreur la base Impériale en fumée. Aucune pensée ne traversait son corps tétanisé, et il ne ressentait plus rien, sinon une peur sourde, qui envahissait son esprit pour tout occuper. Son cœur battait à toute allure, lui faisant presque mal, et sa respiration se faisait sifflante, soulevant avec lourdeur ses épaules. Les yeux écarquillés, Orn regardait sans comprendre le large nuage de fumée noirâtre qui recouvrait toute la base, et se mouvait avec légèreté face au vent ignorant. Il n’avait pourtant rien dit aux deux Rebelles, et bien qu’il les sût à l’origine de cette explosion trop hâtive, il n’arrivait pas à véritablement réaliser que Rusk et Cara avaient agi sans l’attendre. Il était terrifié. Les captifs de l’Alliance venaient probablement de sceller le destin de tous les Rebelles et les Twi’leks sur cette planète. Les communications Impériales n’étaient pas coupées, ni même endommagées. La Moff Hekat et ses officiers étaient libres d’appeler des renforts, et nul doute que des Destroyers allaient envahir le ciel de Ryloth dans quelques jours, et dans le pire des cas, dans quelques heures. Le seul avantage que les forces Rebelles avaient eu, l’élément de surprise, semblait s’envoler avec les nuages sombres de l’explosion. L’unique espoir qui restait à Orn était que l’effondrement de la prison avait épargné les quelques prisonniers Twi’leks, et surtout la petite fille qu’il avait croisée en visitant Rusk et Cara dans leurs cellules. Ce fut seulement lorsqu’un rapace, s'enfuyant loin de la Base Daala pour s’enfoncer dans la forêt derrière le chasseur, poussa un cri strident qu’il sortit enfin de sa transe paniquée.
La respiration rapide, presque haletante déjà, Orn s’avança de quelques pas vacillants, ses yeux regardant désespérément la base partiellement détruite. Puis, un regain d’énergie, inattendu et inespéré, s’empara de lui, et le Twi’lek se mit à courir à toute vitesse vers les ruines de l'explosion. Le temps pressait, mais il pouvait encore couper les communications de l’Empire pour s’assurer qu’il n’y aurait pas davantage de renforts. Jamais il n’avait couru aussi vite. Il défiait l’inlassable écoulement du temps, mettant une jambe devant l’autre avec une rapidité qu’il ne se connaissait pas. Poussé par l’adrénaline, Orn ne ressentait pas le poids de son armure, ni sa cape qui claquait derrière lui, manquant de faire tomber la capuche qui cachait ses lekkus. Pourtant, avoir son identité révélée était le cadet des soucis du chasseur. Ce qui lui importait maintenant, la seule chose à laquelle tout son être était dévoué, était d'atteindre aussi vite que possible la base. Grognant de colère, il accéléra, ne portant aucune attention au paysage qui l’entourait. Il courait vers l’horizon, avec désespoir et terreur. La buée se mit à envahir son casque, recouvrant sa visière et brouillant quelque peu sa vue. N’y prenant pas garde, trop occupé à atteindre son but, il continua sa course effrénée. Il trébucha, mais se rattrapa de justesse. Son regard ne quittait pas la Base Daala, au contraire. Il la regardait devenir de plus en plus grande à son approche, et bientôt l’odeur de la fumée atteignit ses narines. Ses jambes commençaient à faiblir, il le sentait, mais il se fit violence, et reprit de la vitesse, poussé par la rage du désespoir.
Il ne ralentit que lorsqu’il fut arrivé à la base, soufflant de toutes ses forces, et s’arrêta un instant, impressionné par l’ampleur de l’explosion. Tout autour de lui, des Stormtroopers couraient dans tous les sens, sans prêter attention au chasseur essoufflé. Quelques Death Troopers se pressaient à l’intérieur, à la recherche de la cause de cet attentat. Des officiers hurlaient des ordres et intimaient aux soldats de se préparer à un possible combat, le regard tourné vers la forêt où se terrait le clan Tualin. Orn commença à s’avancer vers la porte grise et imposante de la base, avant de s’arrêter net. L’odeur des débris et de la fumée au-dessus de lui amenait en lui des souvenirs qu’il avait pensé enfouis et oubliés. Des flashs défilaient devant ses yeux, lui montrant un bâtiment s'effondrer avec lourdeur sur lui, pour l’ensevelir sous les décombres. N’étant plus maître de ses émotions et comprenant qu’une nouvelle panique s'immisçait en lui, Orn sentit sa respiration s’accélérer et s’embrouiller. Il lâcha un râle, et porta la main à son ventre, ressentant une vieille douleur. Cette douleur, il l’avait ressentie la première fois quand un débris était tombé sur lui à toute vitesse. Sous la brutalité et la violence du coup, le chasseur était tombé, et ses côtes s’étaient brisées avec une facilité brutale et meurtrière. Il avait craché du sang, et, juste avant de sombrer dans un songe sans rêve, il avait contacté Twik, qui l’avait retrouvé des heures après son appel au secours. Face à ces images cruelles qui dansaient devant lui, le Twi’lek était immobilisé, en proie à une peur qui s’était ancrée dans ses os pour ne jamais les quitter. Un tel état ne lui permettait pas d’entrer dans la base, et d’accomplir sa mission. Pourtant, Orn voulait avancer, et faire ce qu’il avait à faire à tout prix, mais ses jambes ne lui obéissaient plus. Ses membres tremblaient violemment, et sa respiration se faisait irrégulière, le faisant souffrir à chaque nouvelle inspiration.
Puisant au fond de lui-même, le chasseur s’appuya sur un courage dont il avait ignoré l’existence, le même courage qui avait saisi Taano lorsqu’elle s’était précipitée dans le Temple pris d’assaut pour protéger les Novices. Poussé par celui-ci, Orn réussit enfin à avancer, brisant l’invisible barrière qui le bloquait jusqu’à maintenant. Il s’élança sans réfléchir dans la base, poussant les Impériaux qui se tenaient sur son passage. Il se remit à courir, puis arpenta les noirs couloirs où des soldats en uniforme blanc trottaient en rythme. Sentant le temps presser à chaque nouveau pas entrepris, le chasseur était à l'affût, cherchant inlassablement la salle de contrôle des communications. La trouver n’était pas compliqué. Avec tout le chaos qui régnait au sein de la base, la salle de contrôle était laissée sans surveillance, la porte grande ouverte. Une tourelle se situait au milieu de cette salle, et Orn y entra sans attendre. La tourelle, connectée au toit par des centaines de fils, était illuminée par des points blancs, d’où étaient reliés des casques et des micros. Le chasseur s’empara de l’adaptateur intégré à son communicateur, qui ressemblait à une fine clé, imprégné de la technologie du Vautour Couronnée. L'insérant dans une prise sans perdre de temps, il contacta Twik, qui avait attendu son appel avec inquiétude. Ne comprenant que trop bien l’urgence de la situation, ce dernier gardait ses commentaires acerbes pour lui-même.
"Twik, je t’ai connecté à la tourelle de communication. Pirate-moi ce système, maintenant !" hurla presque le Twi’lek dans son communicateur.
Si son co-pilote lui avait répondu, il ne l’entendit pas, car, en une fraction de seconde, il se retrouva plaqué au mur, la respiration coupée et la gorge serrée par une main puissante et meurtrière. Son grognement de surprise fut étouffé par le manque d’air, et Orn leva instinctivement les yeux vers son agresseur. Serrant de plus en plus sa main autour du cou du Twi’lek, le Death Trooper le fixait avec une haine si profonde qu’elle se devinait même sous son casque. De son autre main, il avait immobilisé un bras du Rebelle, le tordant avec violence. Orn releva la tête pour tenter de libérer la pression sur sa gorge, révélant sa peau rouge qui blanchissait sous la pression exercée, en vain. La poigne du soldat d’élite semblait être faite de fer tellement son emprise était forte. Luttant pour respirer, le chasseur agita ses jambes dans l’espoir de le faire reculer, mais le Death Trooper ne broncha même pas, comme si celui qu’il maintenait plaqué au mur était aussi faible qu’un enfant. Orn aurait voulu hurler de rage, de douleur et de désespoir, mais plus aucun son ne sortait de sa gorge, maintenant trop serrée pour laisser passer ne serait-ce qu’un filet d’air. La vision du Twi’lek commençait à se brouiller avec les minutes qui passaient, et ses coups faiblissaient, manquant de force vitale.
"Tu arrives trop tard, traître. L’Empereur a déjà été prévenu," musa son agresseur, ayant coupé le codage de sa voix.
Une détresse sans nom perça les yeux du concerné, qui lâcha un râle douloureux et presque muet. Cependant, cette détresse était accompagnée d’une rage de vivre et de libérer sa planète, d’une envie dévastatrice de gagner, et de se venger. Ce sentiment grandit au fur et à mesure que l’air se raréfiait dans les poumons du Twi’lek, chassant tout doute et toute faiblesse. Avec une force nouvelle, il joignit les jambes, les levant pour venir frapper avec fureur le torse du Death Trooper. Sous le coup de la surprise, ce dernier lâcha son emprise sur Orn, qui tomba au sol, crachant et haletant. L’esprit lucide malgré sa respiration encore faible, le chasseur s’empara de son poignard, puis se jeta sur le soldat d’élite, le faisant tomber au sol lourdement. La respiration coupée par l’impact et les mains plaquées au sol pour se relever par réflexe, le Death Trooper ne put pas se saisir de son arme. Cela laissa une fenêtre d’ouverture dans sa défense, que le Twi’lek s’empressa d’exploiter. Il activa la lame de son poignard. Une pâle lumière rouge se refléta sur les armures noires des deux adversaires, comme si le sang avait déjà coulé. D’un geste expert, Orn visa la gorge du soldat d’élite, entre son casque et son armure, mais ce dernier fut plus rapide, et se protégea avec son bras. Le coup de lame puissant atteignit violemment sur l’armure au lieu de rencontrer la chair, et un bruit de choc retentit dans toute la salle. Obligé de ramener rapidement son bras à lui, le chasseur lâcha son emprise sur le Death Trooper, se relevant d’un coup et s’éloignant.
Ce dernier l’imita tout en s’emparant de son blaster, avant de tirer frénétiquement sur son ennemi. Orn tenta d’esquiver tout en s’approchant d’un pas rapide du soldat d’élite, mais un tir l’atteignit à l’épaule. Protégé par son armure de Clone, il continua à avancer, un regard dangereux dans les yeux et un rictus de haine animant son visage. Ne laissant pas au Death Trooper l'opportunité de se défiler sur le côté, le chasseur lança son poignard tout en se précipitant sur son adversaire pour le plaquer au mur avec brutalité. Son arme se planta dans la visière du Death Trooper, qui laissa échapper une exclamation de surprise et de peur. Faisant appel à toute sa puissance, Orn lui asséna un coup de poing dans l’estomac, lui arrachant un cri de douleur. Ne s’arrêtant pas là, il dégagea sans tendresse son poignard du casque du Death Trooper, avant de le forcer à lever la tête de sa main libre, révélant sa gorge. D’un geste adroit, le chasseur la trancha, laissant couler une rivière de sang sur lui et son ennemi. Orn recula, la respiration haletante, observant le soldat d’élite glisser au sol tout en se recouvrant de son sang. Sous son casque, le Death Trooper crachait et lâchait des râles douloureux et de plus en plus faibles, les yeux fixés sur son meurtrier, puis perdit conscience.
Couvert de sang, le chasseur poussa un soupir tremblant, avant de nettoyer son poignard avec un pan de sa cape, le désactivant au passage. Alors qu’il s’apprêtait à sortir de la salle de contrôle pour rejoindre les deux Rebelles, il s’immobilisa en voyant la Moff Hekat, accompagnée de quatre Death Troopers, bloquant l’unique sortie. Dyann fixait le soldat maintenant mort au sol, l’air horrifié. Le Chasseur Impérial, debout et taché de sang, se tenait à côté d’un Death Trooper dont l’armure était plus rouge que noire, son arme toujours dans sa main. La Moff ne disait rien, toute expression semblait avoir quitté son visage. Elle ne semblait même pas surprise par la trahison soudaine du Twi’lek. Dyann tourna ensuite son regard vers le chasseur, la mâchoire serrée, et, d’un seul homme, les soldats d’élite se mirent à lui tirer dessus.
Lâchant un juron, le Twi’lek se jeta derrière la tourelle, avant de se saisir de son blaster de sa main libre. Sans plus attendre, il sortit de sa cachette, puis lança son poignard, visant un des quatre soldats. Ce dernier esquiva sans difficulté, mais l’arme continua sa course, pour se figer dans le ventre de Dyann, qui vacilla, avant de s’appuyer le mur derrière elle, presque dans le calme. Dans ses yeux, une lueur de détermination et de résolution brilla, tandis qu’elle observa le combat se déroulant devant elle. Orn essuyait les tirs ennemis avec de plus en plus de difficultés, mais réussit à acculer un Death Trooper, l’abattant en tirant frénétiquement sur son casque. Semblant sortir de nulle part, un coup de blaster l’atteignit au visage, le sonnant momentanément. Il tituba, puis rendit coup pour coup les frappes de son agresseur, qui avait abandonné les armes à longue portée pour en venir aux mains. Malgré la douleur, le chasseur esquissa un sourire dangereux, se retrouva dans son domaine de prédilection.
C’était comme ça que son combat avec Enfys Nest avait fini : un affrontement au corps-à-corps, sans autre arme que leurs poings. Quelques minutes se passèrent lentement, pendant lesquelles les deux adversaires paraient, frappaient, ou évitaient. Bientôt, Orn sentit dans la bouche le goût métallique de son sang. Puis soudain, il se baissa, avant de balayer d’un mouvement rapide de la jambe les pieds du soldat d'élite, qui se retrouva au sol, sans arme pour se défendre. Le chasseur s’empressa de tirer deux fois dans la visière du Death Trooper, l’abattant sans remords. Lorsqu’il se releva, les deux soldats restants s’étaient regroupés, le prenant en joue de leur blaster. Ils se dévisagèrent un instant, et les yeux du Twi’lek alternaient entre les deux Death Troopers. Espérant avoir la même chance que Luke quand il l’avait affronté, Orn tira sur un des soldats, visant son casque, tout en se précipitant sur l’autre. Sortant son autre poignard, il profita d’une ouverture pour trancher sa gorge d’un coup sec. Il lui asséna ensuite un coup de pied violent dans l’estomac, le faisant tomber lourdement au sol. Du sang atteignit sa visière, mais il n’en fit rien. Il se tourna vers l’unique Death Trooper survivant, qui, avec une précision redoutable, faisait pleuvoir des tirs de blaster sur lui. Plusieurs l'atteignirent. Certains glissaient sur l’armure du chasseur. D’autres firent mouche, arrachant des moues de douleur au Twi'lek qui lança son poignard. La lame vint se figer dans la côte du soldat d’élite, le forçant à reculer et baisser sa garde. Orn l’abattit d’un coup, puis lâcha un soupir.
Son corps rêvait de se poser au sol, de ne plus bouger et de se reposer. Ses membres tremblaient déjà de fatigue, exténués par ce combat long et difficile. Du sang coulait le long de sa narine et envahissait la bouche. Tout son être lui criait de s’arrêter, mais Orn savait qu’il ne le pouvait pas. Il devait à tout prix rejoindre Rusk et Cara, savoir où en étaient les différents assauts. Il devait savoir si les prisonniers étaient en sécurité, et si le clan Tualin avait lancé l’attaque sur la Base Daala. Le chasseur s’avança doucement, d’un pas lourd, et récupéra son deuxième poignard. Alors qu’il commença à se demander où se trouvait le premier, son regard se dirigea instinctivement vers la sortie de la salle de contrôle. Affalée contre le mur, une main ensanglantée plaquée sur son ventre, Dyann observait calmement le Twi’lek. La douleur crispait son visage hâlé, et à côté d’elle se trouva le poignard de son agresseur. Elle l’avait retiré, sachant pertinemment qu’un tel geste pouvait lui coûter la vie. Mais ses bases se faisaient attaquer les unes après les autres, et la Moff Hekat savait que ses troupes n’en ressortiraient pas indemnes. Elle savait qu’elle allait mourir.
Tout ce qu’elle souhaitait désormais était que les Rebelles souffrent eux aussi de ce combat acharné. Lorsque le chasseur s’approcha d’elle de sa démarche lente et lourde, Dyann leva la tête pour le fixer du regard, révélant un filet de sang qui coulait lentement de sa bouche. Ses lèvres semblaient teintées de rouge, comme un maquillage macabre qui la sublimait dans sa fin de vie. D’un geste faible, la Moff Hekat attrapa le poignard à ses côtés, et le tendit vers Orn, qui la regarda sans comprendre. Hésitant, il s’avança vers elle, puis prit doucement son arme. Il alla la remercier, puis s’arrêta, ne sachant en réalité comment réagir. C’était son ennemie, et il l’avait poignardée. Il s’apprêtait à la tuer, et elle en avait conscience. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’aidait, pourquoi elle ne tirait pas alors que son blaster se trouvait à côté d’elle. Dyann aurait pu le tuer. Elle en avait eu plusieurs fois l’occasion durant le combat, et même maintenant, elle le pouvait. Pourtant elle n’en faisait rien, fixant juste son futur meurtrier en attendant le coup fatal d’un air déterminé. La Moff Hekat était prête à mourir. Il ne lui restait plus qu’à attendre que le Twi’lek en face d’elle se décide. Mais cela, Orn n’y arrivait pas. Après avoir tué ces cinq Death Troopers sans arrière-pensée, voilà qu’il hésitait à assassiner celle qui dirigeait l’occupation de sa planète natale.
"Pourquoi ?" demanda-t-il simplement, sous son souffle.
Dyann esquissa un sourire ensanglanté.
"Vous allez perdre. Les renforts arrivent, et la Rébellion ne va rien pouvoir faire. Je veux que tu sois là à votre défaite. Je veux que tu voies les corps sans vie de tes amis, que tu les vois mourir un à un, sans pouvoir rien faire. Peu importe si je meurs. Je veux que tu souffres, que tu sentes le désespoir te submerger jusqu’à ce que tu oublies tout autre sensation. Et lorsque tu verras tes amis mourir… Souviens-toi que c’est de ta faute, si les renforts sont là. Souviens-toi et survis," articula-t-elle difficilement mais avec une voix ferme, presque autoritaire.
Orn l’abattit. Les derniers mots de Dyann avaient eu l’effet escompté. Mais il était trop tard pour reculer, trop tard pour quitter Ryloth et abandonner. La mâchoire serrée et le doute lui saisissant le cœur, il quitta enfin la salle de contrôle, pour rejoindre Cara et Rusk. Dans ses oreilles retentissaient encore les mots de la Moff Hekat, avec son air victorieux et fier. Néanmoins, il continuait son chemin, se forçant à ignorer ces paroles qui pourtant disaient vraies. Il ne prêtait aucune attention aux Stormtroopers qui se précipitaient çà et là, le poussant parfois sans jamais s’arrêter à sa vue. Au loin, des cris, des tirs se faisaient entendre. Le clan Tualin venait de lancer l’assaut sur la Base Daala, ignorant tout du danger qui se préparait à l’horizon et qui causerait leur perte. Déjà des hurlements de douleur retentissaient dans le ciel encore assombri par les nuages sombres de l’explosion. Un faible vent atteint Orn, dont la cape se mit à doucement onduler dans son dos. En effet, à l’approche de l’endroit où s’était tenue la prison, le couloir s’interrompait brutalement, cédant la place au ciel et à la plaine de Ryloth. Tout était détruit, effondré sur lui-même et presque impraticable.
Une véritable dune de débris noirâtres s'élevait devant le chasseur, forcé de s’arrêter. Une fois de plus, un désespoir perçait son cœur, car il voyait dans cette destruction ce qui avait enclenché le cruel compte à rebours qui sonnerait bientôt la fin de la Mission "Liberté". Apercevoir une main sortir de ces débris, blanchie par la mort, ne l’aida pas. Discrètement, une colère s’installa en lui, remplaçant son désespoir. Ce n’était pas lui qui avait déclenché les bombes thermiques, sans attendre que les communications Impériales soient coupées. Ce n’était pas sa faute si la libération de Ryloth échouait. Il devait retrouver Rusk et Cara, savoir pourquoi ils ne l’avaient pas attendu quand tout le plan qu’ils avaient exposé dépendait de cette explosion si cruciale et dont l’exécution demandait la perfection. Il s’empara d’un de ses blasters d’un geste résolu, puis monta sur les débris. Le chasseur les escalada sans problème, habitué à arpenter des lieux dévastés ou difficiles d’accès. Il grimpa jusqu’à se retrouver au sommet, et observa le champ de bataille qui s’étendait devant lui. Une horde de guerriers Twi’leks et de Rebelles avaient surgi de la forêt, affrontant avec courage et puissance les troupes Impériales. Déjà le TR-TT, machine mortelle immense à deux pattes, gisait au sol, abattu par les tirs experts des Shock Troopers de l’Alliance. De nombreux corps ornaient le sol, recouvrant l’herbe verdoyante qui adoptait une teinte rougeâtre et sombre. Le Soleil, caché par le nuage épais de l’explosion, éclairait à peine la scène, comme si la planète elle-même ne supportait pas que des flots si macabres abreuvent ses entrailles.
Les combats faisaient rage devant le chasseur. Des Death Troopers affrontaient sans crainte les Rebelles, qui se liguaient à plusieurs pour en tuer un. Des guerriers Tualin abattaient les Stormtroopers comme des mouches, mais certains tombèrent également, tués par des Impériaux. Le manque d'organisation des troupes de l’Empire était flagrant. Aucun n'avait pensé à activer les tourelles de la Base Daala, qui pourtant pouvaient leur donner un avantage conséquent. Au lieu de cela, ils défendaient leur base sans véritable plan, tuant un maximum de Rebelles. Mais ces derniers avaient tout prévu, et faisaient preuve d'une connaissance et d'une efficacité au combat inégalables. Contrairement aux Impériaux, l’Alliance ne perdait que peu d'effectifs.
Pour autant, les Death Troopers étaient redoutables. Ils visaient les commanditaires, et les tuaient d'un coup, avant de se défendre contre un combattant qui se jetait sur eux. Ils avaient presque l'air nonchalant, comme si ce n'était qu'un entraînement, une simulation d'une véritable bataille où la mort n'était pas possible. Comme si, finalement, ils savaient que les renforts allaient arriver, qu'ils vivent ou non, et que ce futile combat se terminerait avec une victoire écrasante de l’Empire. Ce n'étaient pas eux que le chasseur recherchait dans tout ce chaos de couleurs et de cris. Non, il cherchait dans la foule qui s'étendait et s'affrontait devant lui Cara Dune et Rusk, seuls responsables de la perte de tout espoir chez Orn. S'ils reconnaissaient certains visages chez les Loups, qui faisaient preuve d'une bravoure sans égale, il lui fallut un certain temps pour enfin apercevoir la Shock Trooper aux cheveux noirs, qui se battait avec une mitrailleuse lourde. Tout autour d'elle, les Stormtroopers tombaient au sol avec une facilité impressionnante, et un sourire narquois et sinistre ornait son visage brillant de sueur. Son bras gauche portait déjà un bandage blanc et rougeâtre, et son armure bleutée semblait plus abîmée qu'auparavant. Elle était animée d'une fureur féroce, et Orn ne put s’empêcher d'apercevoir les deux corps sans vie de Death Troopers gisant à ses pieds, signifiant qu'elle visait toujours juste et ne reculait devant rien. Cara ne semblait avoir aucun mal, aucune difficulté à se battre et à gagner. Ce ne fut que lorsqu'elle vit le chasseur sur le mont de débris qu'elle finit par quitter sa place, se dépêchant pour rejoindre le Twi’lek.
Ce dernier comprit son intention, et dévala les débris, soulevant un nuage de poussière grisâtre qui vint ternir le vert éclatant de l'herbe, tenant son arme fermement dans sa main. La Rebelle aux cheveux noirs attaquait des Impériaux au fur et à mesure qu'elle avançait vers le chasseur, qui lui aussi prit part au combat, abattant les Stormtroopers par des tirs de blaster redoutables. Bien plus faciles à tuer que des Death Troopers, les soldats à l'armure blanche étaient loin d'être des combattants aguerris. Beaucoup avaient suivi un entraînement rapide, qui ne leur permettait pas d'être de véritables adversaires sur un champ de bataille. Loin de l'efficacité redoutable des Clones, qui avaient été créés pour tuer, la force des Stormtroopers résidaient en réalité dans leurs nombres. Mais cette force si précieuse diminuait au cours des combats, car les Rebelles avaient l'avantage de la surprise et de l'organisation. Ils les poussaient dans leurs derniers retranchements, et les Death Troopers étaient assaillis de toutes parts par les guerriers Twi'leks, qui semblaient enragés et ne faisaient preuve d'aucune pitié. Ils se battaient pour bien plus que leur liberté. Ils défendaient leur planète, qui avait déjà bien trop souffert sous l’occupation de l’Empire et qui risquait de subir un sort similaire à Kashyyyk.
Orn et Cara se réunirent enfin, non loin du talus de débris. Près d'eux, les combats continuaient inlassablement sous le Soleil qui commençait à être bas dans le ciel assombri. La Shock Trooper semblait étonnée de le voir ici, comme si elle s'était attendue à l'apercevoir dans les rangs de l'ennemi. Orn n'en avait que faire. Il s'avançait vers Cara d'un pas pressé et lourd, trahissant sa forte colère. La Rebelle fit un mouvement de recul, mais le chasseur la saisit violemment par le col, lui faisant mal. Surprise, elle hésitait entre la colère à son tour ou la peur, ne sachant encore si son agresseur était ami ou ennemi.
"Pourquoi avez-vous lancé le signal sans m'attendre ?!" hurla Orn, maintenant une poigne de fer sur la Rebelle.
Cette dernière ne répliqua pas immédiatement, mais se dégagea de l'emprise du Twi’lek en le poussant avec révolte, le faisant reculer de quelques pas. Son visage montrait toute sa rage et son indignation face à cette accusation sous-entendue. Depuis des années, elle s'était combattue pour la Rébellion, avait perdu sa planète, et avec elle, sa famille, ses amis et ses semblables. Cara ne pouvait pas se laisser être traitée comme cela par un Chasseur Impérial, qui avait choisi de rejoindre leur combat et avait tant profité du règne cruel de l’Empire.
"Tu étais parti, sans rien dire ! Tu nous as laissé dans une base remplie d'Impériaux qui rêvent de nous tuer ! Qu'est-ce qu'on était censé faire ? T'attendre ? Tu es un ancien soldat de l'Empire, tu connais tout notre plan, tu nous as amené ici puis tu es parti. Rien ne nous assurait de ta loyauté," cracha-t-elle avec dédain.
Le concerné regarda Cara avec une expression incrédule. Il s'apprêta à répondre, mais un mouvement à sa droite l'arrêta dans son élan, et les deux Rebelles se mirent immédiatement en position de combat. Rusk, le visage en sang et les mains levées, les regardait avec une certaine surprise, puis esquissa un sourire quand ses deux amis baissèrent leur arme.
"Orn, on te croyait parti ! Pourquoi es-tu revenu ?" lança le nouvel arrivé, sans méchanceté.
Le chasseur dut se faire violence pour ne pas insulter l'ancien pilote. Lui-même avait déjà douté de la loyauté ou des intérêts de certains mercenaires qui l'avaient accompagné lors de ses missions, mais jamais il n'avait mis en péril de plein gré et en connaissance de cause une opération. Que les deux Rebelles l’aient fait si facilement, mettant en danger non seulement leurs alliés mais également tout un peuple ne rêvant que de liberté était incompréhensible pour lui. Malgré son amitié pour Rusk, Orn ne réussit pas à tempérer sa colère intense.
"Je suis revenu pour tenter de vous sauver la peau ! Vous croyez sincèrement que l’Empire me donnerait un accès à leurs communications dès mon arrivée ?! À cause de vous, ils ont eu le temps d’appeler les renforts. Ils savent que nous sommes là.
— Si tu n’étais pas parti sans explication, nous -
— Vous auriez dû m’attendre. La Rébellion a déjà fait pire, lâcha Orn d’un ton acerbe, avant de quitter les deux Rebelles pour prendre part au combat, la rage au ventre.
Il ne vit pas Rusk baisser sa tête en signe d’excuse et de regret, ni le doute traverser le visage de la Shock Trooper qui était si sûre d’elle et de ses actions. Le chasseur continua son chemin, engageant le combat dès qu’il le pouvait. Ils allaient perdre, quoi qu’il puisse arriver. Autant emporter leurs ennemis dans leur chute. Orn tirait dès qu’il apercevait un soldat à l’armure blanche, évitant les attaques et se relevant sinon. Un Stormtrooper, désespéré et paniqué par cette bataille que les Rebelles menaient sans faiblir, le percuta de plein fouet, il l’attrapa par le bras, l’attirant vers lui. Il plaqua son blaster contre le torse du soldat, puis le tua , maintenant toujours son corps sans vie par le bras. Alors qu’il allait le lâcher, un Death Trooper se précipita devant lui, et se mit à lui tirer dessus frénétiquement. Sans réfléchir, Orn utilisa le corps du Stormtrooper comme un bouclier, le plaçant devant lui. Si un tir atteignit sa jambe, l’armure qu’il portait lui permit d’ignorer cela. Sans attendre, il lança le soldat mort sur le Death Trooper, qui s’écarta mais dut baisser sa garde. En profitant, le chasseur l’abattit avec deux coups de blaster rapides et brutaux.
Ne s’arrêtant pas là, il continua son errance dans le champ de bataille, mais deux autres soldats d’élite, accompagnés par dix Stormtroopers, se mirent en travers de son chemin. S’il n’eut aucun mal à repousser les soldats à l’armure blanche, il se retrouva rapidement coincé entre les deux soldats d’élite et huit de leurs alliés. Décidant de tenter le tout pour le tout, Orn se jeta sur l’un des Death Troopers, l’entraînant avec lui au sol. Il lâcha une exclamation de douleur quand, à leur chute brouillée et précipitée, son ennemi écrasa son bras de tout son poids, le coinçant entre lui et la terre. Piégé ainsi, le chasseur ne pouvait pas dégager son bras sans craindre de le briser, car il sentait que son coude était dans une position déjà douloureuse et non naturelle. Une grimace restait figée sur son visage, et il ne trouvait pas son blaster qu’il avait lâché en tombant. Cependant, Orn ne put attraper une autre de ses armes, car bientôt son bras libre se retrouva écrasé par un pied lourd et victorieux. Relevant difficilement la tête, il vit le casque noir et long du second Death Trooper. L’autre, qui était tombé avec lui, se redressa avec précaution, prenant particulièrement soin à maintenir son bras dans cet angle étrange et dangereux pour lui. Coincé ainsi, le temps pour le chasseur semblait terriblement long. Tout autour d’eux, les combats continuaient, bruyants et terribles. Mais pour Orn et ses deux ennemis, une sorte de bulle temporelle s’était formée, les enfermant loin de tous. Il ne pouvait rien faire. Ses bras étaient piégés, et un seul mouvement risquait de briser son bras.
Mais alors que l’un des Death Troopers pointa son arme sur le front du chasseur, l’autre disparut d’un coup. Sans prendre le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer, il prit son poignard, caché dans son dos, puis le planta dans la jambe du Death Trooper qui était resté près de lui, mordant froidement sa chair. Ce dernier relâcha son emprise sur lui, lâchant un cri de douleur et de surprise. Un râle s’échappa de ses lèvres lorsque le poignard se retira, ensanglanté, en même temps qu’il recula. Enfin libre, le Twi’lek se redressa, puis saisit le menton du Death Trooper pour le lever, révélant sa gorge. Avec un sourire dangereux, il la trancha d’un coup sec et rapide, mais le soldat d’élite, dans un ultime geste pour condamner son ennemi, le frappa au crâne d’un mouvement violent de la tête, donc la force était décuplée par le désespoir. C’était son chant du cygne, son dernier acte de servitude et de loyauté. Sonné par un tel coup, Orn tituba avant de tomber, sentant un liquide chaud couler de son nez, qui était maintenant cassé. Des larmes firent immédiatement briller ses yeux, mais il les chassa, pour apercevoir devant lui l’autre Death Trooper, dont le blaster était pointé sur lui. Ne pouvant rien faire d’autre que reculer avec paniquer tout en restant au sol, Orn s’éloigna du soldat d’élite, agitant frénétiquement les jambes pour aller plus vite, en vain. En entendant le tir, il ferma les yeux par réflexe, attendant le coup fatal. Celui-ci ne vint cependant jamais.
À la place du bruit de l’impact, un son étouffé parvint à ses oreilles. Il ouvrit les yeux, et un désespoir immense l’envahit, lui serrant la tête et brouillant sa vue. Sa visière était couverte de sang, tout comme son armure. Mais ce n’était pas un sang ennemi. C’était le sang de Rusk, qui s’était dressé entre le tir et sa cible. Dans la foulée, l’ancien pilote avait également tué le Death Trooper, mais la vie commençait à le quitter, il se sentait. Rusk se tenait sur ses genoux, le dos courbé et la tête basse. Il toussa violemment, crachant du sang, avant de glisser lentement vers l’arrière. Orn le rattrapa avant qu’il ne tombe, posant délicatement sa tête sur ses jambes, paniqué et horrifié en apercevant la blessure fatale de son ami. Son torse, seulement protégé par un vêtement de camouflage, saignait à profusion. Une tâche rougeâtre se répandait lentement tandis que le chasseur posa ses mains tremblantes sur la blessure, tentant vainement d’arrêter l’hémorragie. Rusk crachait à chaque nouvelle seconde, et des secousses irrégulières traversaient son corps faiblissant. Pourtant, son habituel sourire animait son visage déjà bleuâtre. Il tapota avec compassion le bras de son ami, avant de secouer lentement la tête.
"Tu vas te faire tuer, à rester planté là…," souffla-t-il avec difficulté.
Ce fut au tour du chasseur de secouer la tête, lorsque Rusk ferma les yeux un instant. Maintenant une main sur la blessure mortelle, il releva doucement la tête de son ami, sans se soucier du sang qu’il mettait sur son visage. Il ne fallait pas qu’il s’endorme, qu'il ferme les yeux. Il voulait que l’ancien pilote se batte pour survivre, qu’il reste éveillé. Il ne voulait pas le voir partir.
"Je m’en fiche. On va… On va te guérir, tu vas survivre, ça va aller. Mais reste. S’il te plaît," balbutia-t-il avec désespoir, sans réussir à freiner l’hémorragie.
Rusk lâcha un petit rire, mais ce dernier se transforma en une quinte de toux violente et sanglante.
"Orn, laisse-moi. Je t’ai pas sauvé pour que tu meurs à ton tour… J’ai pas envie d’avoir une mort aussi débile…" articula l’ancien pilote, avant d’expirer pour la dernière fois.
Paniqué et refusant la vérité, le chasseur secoua doucement Rusk, sans se soucier des larmes qui coulaient le long des joues et du goût salé qui atteignit sa bouche. Il souffla plusieurs fois son nom, finissant presque par le crier. Secoué par des sanglots, Orn ferma les yeux avec force, ignorant la douleur qu’il ressentait et qui était bien pire qu’une souffrance physique. Il posa son front casqué sur celui, maintenant froid et blanc, de Rusk. Il ne remarqua pas l’ombre qui recouvra soudainement l’entièreté du champ de bataille. Seul le silence soudain qui supplanta des exclamations de surprise l’indiqua, mais Orn n’y prêta au début aucune attention.
Ce fut seulement lorsque les Impériaux poussèrent des cris de victoire que le chasseur se força à relever la tête et ouvrir les yeux, étouffant un sanglot à la vision de son ami mort, le visage vitreux. Le sang sur sa visière le rendait presque malade, lui rappelant que Rusk n’était plus par sa faute, mais il se concentra, avec difficulté, sur l’ombre qui recouvrait la plaine. Tenant toujours l’ancien pilote dans ses bras, il regarda le ciel, et son cœur sembla manquer un battement. Les joues humides mais toute émotion absente, Orn observa l’immense Destroyer Impérial qui se tenait fier contre les nuages, sombre et menaçant. Immobile, le vaisseau se retrouva, en une fraction de seconde, entouré par des chasseurs TIE. Ces petits engins blancs se précipitèrent dans une explosion de bruit vers le champ de bataille, filant à toute allure. Les renforts de l’Empire venaient d’arriver. Le destin des Rebelles sur Ryloth était définitivement scellé, et la Mission "Liberté" allait échouer dans les secondes à venir. L’Empire venait d’assurer sa victoire, et les derniers mots de Dyann retentirent dans l’esprit du chasseur.
J'avais lu le début du chapitre, mais je m'étais arrêtée au milieu (juste après la mort de la Moff Hekat).
Le chapitre est bien rythmé avec pas mal d'action. J'ai trouvé la mort d'Hekat plus poignante et touchante que celle que Rusk, je dois l'avouer. xD Et j'aurais préféré qu'Orn l'épargne ou essaye de la rallier à sa cause, ça aurait pu être intéressant (et rajouter une couche de complexité dans l'affrontement à venir avec l'Empire).
Là ça sent quand même beaucoup le roussi, donc je me demande comment ils vont échapper au Destroyer Impérial.