Chapitre 4

Dans le dortoir des filles, c’était bien plus consciencieux. Elles rangèrent chacune leurs vêtements dans la penderie, sauf Elisa qui jeta ses habits sales sur son lit et laissa le reste dans sa valise, par paresse. Puis, la plupart d’entre elle allèrent chercher leurs affaires qui trainaient dans les autres capsules. Il ne restait plus que Victoire, Elisa et Leah. La plus âgée avait plus de travail que les autres, car elle avait un canapé-lit qu’elle partageait avec Mathilde. Elle devait donc le replier chaque jours pour que toutes les filles puissent circuler dans la chambre. Elle avait oublié qu’elle avait laissé ses dessins dessus, bien en évidence. Elle les trouvait plutôt réussis mais elle préférait les garder pour elle, de peur d’être jugée. Elisa et Victoire les virent et approchèrent Leah. 

-Tu fais des BDs ? questionna Victoire.

-Non, bredouilla-t-elle, en essayant plutôt mal de les dissimuler.

-Pas de chance, dit Elisa, on les a déjà aperçus.

-Allez ! S'il te plaît Leah, ça nous ferait plaisir !

-Bon, d’accord, céda-t-elle à contre-cœur.

Elle prit la première planche et leur donna, puis elle attendit anxieusement leurs réactions.

-Whaou ! Trop cool ! s’écria Victoire.

-Tu dessines vraiment trop bien !

Les deux amies s’esclaffaient tout en lisant les différents gags sur une page ou deux. Leah fut rassurée par leur réaction.

-C’est incroyable ! la complimenta Elisa, tu es très douée !

-C’est vrai ! continua Victoire, regarde la qualité de tes dessins ! Ils sont super beaux !

Leah rougit aux compliments des deux adolescentes et bredouilla un merci.

Les deux filles lui rendirent ses dessins et lui demandèrent pourquoi elle les gardait secret. Celle-ci répondit:

-Je… je ne sais pas… Je ne suis pas très à l'aise à l’idée que tout le monde soit au courant.

-Alors tu peux nous faire confiance, promit Victoire, on ne dira rien.

-Vraiment ? se méfia Leah.

-Vraiment. On ne le répètera pas! déclara Elisa.

-Vous êtes sûres ? continua la jeune femme, je n’aime pas les mauvaises surprises...

-Ne t'inquiète pas, la rassura Victoire.

-On ne le dira à personne, promis juré ! dit son amie.

-Merci… finit par soupirer la blonde.

Jessica et Alice remontèrent dans leur dortoir juste après que les trois filles aient terminé de ranger les bandes-dessinées de Leah.

C’est à ce moment qu’Aaron arriva dans la pièce. Il cria :

-On va bientôt déjeuner ! 

Et il descendit aussi vite qu’il était venu avec seulement Leah sur ses talons. Alice s'approcha de Victoire et Jessica d'Elisa. L’anglaise lui demanda si elle pouvait l’aider au potager, elle ne connaissait pas le nom français des fruits et légumes qui y étaient plantés et avait besoin d’aide. Elisa la suivit jusque dans le potager et elles y restèrent un moment. Pendant ce temps, Alice entama la discussion avec Victoire :

-Tu viens d’où ?

-De Paris et toi, tu as grandi 6 ans à Strasbourg avant de venir dans la capitale, non?

-Comment tu le sais ?

-J’ai discuté avec ton frère tout à l’heure.

-Ulysse ?

-Tu as un autre frère à bord ?

Alice rit.

-Non ! Pas du tout ! Je n’ai pas d’autres frères et sœurs, dans tous les cas ! Et toi tu en as ?

-Non, je suis fille unique mais ça me va.

Elle fit une pause puis demanda :

-Ça fait quoi d’avoir un jumeau ?

-Oh, pas grand chose. C’est comme un frère normal, mais en plus collant, et je dois tout partager avec lui, dit-elle sur un ton exaspéré, on est pas Alice et Ulysse, non. On est « les jumeaux Muller ». Les gens ne nous considèrent pas comme deux personnes distinctes, Plus comme un monstre à deux têtes. Mais au moins j’ai toujours quelqu’un à qui me raccrocher au cas où. Un peu comme un filet de secours en un peu plus sympa.

-C’est pas si mal ! rit Victoire, mais bon, moi, je suis contente d’être fille unique. Tout ce qui me manque ce sont les anecdotes. Il y en a toujours quand on a des frangins, ou des frangines.

-Des anecdotes tu dis ? On en a plein ! Ulysse t’a parlé de notre jardin ? Ou du chien de nos voisins ? demanda Alice avec un sourire.

-Non, pourquoi ?

Alice s’assit plus confortablement puis commença son récit :

-Nos voisins avaient un chien, mais Ulysse a très peur de ces petits animaux trop mignons ! Et donc, il avait besoin d’argent de poche, et j’ai refusé qu’il m’en emprunte pour la treizième fois, alors il a dû promener le chien ! C’était trop drôle ! Il avait tellement peur du chiwawa, que, finalement c’est moi qui l’ai emmené, et je lui ai donné l’argent. 

-C’est trop gentil ! 

Victoire riait de bon cœur en entendant cette histoire.

-Attend, repris t-elle, à mon tour de te raconter quelque chose. La première blague que j’ai fait, je ne savais pas encore parler, je devais avoir à peine deux ans. Je mangeais un gâteau, et j’en ai tendu à mon père. Il a voulu le prendre, et, au dernier moment, je l’ai retiré en riant. Ça a fait mourir de rire mes parents.

-Tu étais déjà un génie de l’humour, alors !

Soudain, Alice sembla se réveiller.

-Oh ! J’ai oublié ! Il faut qu’on aille à table !

Les deux filles dévalèrent l’échelle et arrivèrent dans la capsule principale. Elisa avait commencé à mettre la table, et Victoire la rejoignit.

Une fois la table mise, Lucas posa la ratatouille dessus, ainsi que le riz, la salade et le pain. Elisa alla chercher ceux qui lisaient un peu plus loin et Jessica qui était restée au potager. Victoire vérifia si il avait quelqu’un dans la salle de sport et Lucas se chargea des garçons restés dans leur dortoir. Chacun prit sa place attribuée et Lucas servit la ratatouille. Étrangement, il semblait y avoir bien plus de ratatouille dans l’assiette du cuisinier que dans celles des autres. Tout le monde prit un morceau de pain mais seuls Victoire, Daniel et Jessica prirent de la salade.  

A la fin du repas, ils debarassèrent tous, mais laissèrent Daniel ranger le plus gros. 

Théo, Gabriel, Aaron et Alice allèrent jouer à la console. Leah se mit à ses dessins, Jessica prit un livre ainsi que Mathilde et Jeremy se dirigea vers le cockpit. Daniel alla se reposer et Marie s’installa dans un fauteuil et commença à tricoter.

Elle n’assumait pas ses activités de grand-mère, mais adorait ça, le tricot la calmait. Puisqu’elle devait vivre avec ce petit monde jusqu’à la fin de ses jours, il valait mieux qu’il le sachent tout de suite. De plus, elle était vraiment douée, et ce qu’elle produisait ne semblait pas en laine mais en tissu.Victoire et son amie discutèrent, puis Elisa partit dessiner dans la capsule féminine laissant Victoire seule.

 

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Eryn
Posté le 17/06/2020
Coucou
Bon c'est vivant comme ambiance à bord, et puis ils font connaissance entre eux.
Je trouve par contre qu'ils ont un sujet de conversation tellement léger qu'on en oublie qu'ils se trouvent dans un vaisseau spatial.
Du coup j'ai l'impression qu'on s'éloigne un peu de l'intrigue.
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