Chapitre 4.2 Le bois aux lianes

Ils se retrouvèrent avec Lucan à la fin d’un chemin entre les champs que Gruma avait emprunté. Ils découvraient des traces fraiches grâce à l’orage de la nuit d’avant. Le sol était encore humide. Ils pouvaient clairement voir l’endroit où la petite avait dû s’effondrer avant d’être ramassée par un ou deux fermiers qui s’étaient précipités. En remontant cette piste, ils parvinrent à l’orée du bois qui se dressait devant eux. Cattleya eut l’impression que les arbres s’étaient avancés depuis ces dernières années, comme s’ils avaient rampé sur les prairies des abords du village. Ces grands arbres, qui ne semblaient pas surnaturels, jetaient une certaine ombre en raison de leurs tailles devenues démesurées. Sans aucun entretien des villageois, la nature avait repris ses droits.

La piste devenait plus difficile à suivre à partir du moment où les fourrés commençaient à leur barrer la route. Isil se mit à inspecter la trajectoire de Gruma, tout comme Cattleya. Isil s’agenouilla afin d’utiliser ses techniques pour voir d’où venait la trace. Cattleya y alla d’instinct en se rappelant comment était la forêt plusieurs années auparavant. Elle y parvint en retraçant ce qu’elle imaginait être avant un sentier pour accéder à cette partie du bois. Puis, elle retrouva les empreintes de la petite fille. Ils entrèrent dans la forêt qui était de moins en moins dense. En revanche, les arbres étaient de plus en plus grands et l’environnement devenait peu à peu sombre avec la couverture de la canopée au-dessus de leur tête.

— Par là ! indiqua Cattleya. Regardez, ce champignon a été écrasé récemment !

— Oh ! s’étonna Elaron. Petite information, si vous ne connaissez pas ce champignon et bien je peux vous spécifier que c’est une coulemelle.

Personne ne semblait écouter le demi-elfe. Ils reprirent leur chemin pour retrouver rapidement la trace de la naine. À la fin de cette piste, ils finirent à la clairière de bouton d’or qui était au demeurant très belle. Ils y passèrent quelque temps. Des papillons étaient en train de butiner la couverture verdoyante et dorée qui arrivait jusqu’à la moitié des mollets. En tentant de suivre de nouvelles traînées, ils se rendirent compte que c’était un lièvre qui s’était caché quelque part. Ils perdirent du temps et Lucan perdit patience.

— Calme-toi, Lucan ! réagit Cattleya. Si tu paniques, nous allons nous égarer davantage.

— Tu as raison ! C’est juste que…

— Oui ! Ils sont importants. Nous le savons, reprit Cattleya.

— La gamine a besoin de ses parents et nous aussi, précisa Lucan d’un air agacé. Ils nous apportent presque un tiers de notre viande. Si nous les perdons, nous n’avons plus de revenu et je ne pourrais plus payer les réparations de l’église et si nous ne pouvons plus restaurer l’église alors…

— Nous allons trouver une solution ! coupa Cattleya en le regardant fixement dans les yeux et en apposant ses mains sur ses joues.

Les deux amis de longue date se contemplèrent pendant quelques instants avant de reprendre la piste, mais cela leur prit un moment. Ils retrouvèrent différentes coulées. Ils aperçurent des allées de lièvre, de cerf, puis enfin de naine. Ils récupérèrent le bon chemin, celui-ci s’enfonça dans une partie de la forêt plus humide et moins dense. Lucan, avec une pointe d’espoir, commença à accélérer pour suivre cette piste et rejoindre les parents de la petite fille. Isil se rua sur lui pour le retenir.

Pendant qu’Isil était en train de ralentir Lucan, Ymir et Elaron perçurent des bruits de brindille cassée par quelque chose de trapu et comme des grognements. Ymir se concentra sur la zone du tumulte pour mieux les comprendre. Elle se demandait si c’était quelque chose de sinistre, mais ne discerna rien de surnaturel.

— Chut ! ordonna Elaron à ses compères.

Tous restèrent sur leur garde. Puis, les grognements s’intensifièrent dans leur direction. Ils virent surgir de derrière les fourrés un nain avec une méchante blessure. Du sang lui couvrait la moitié du visage et il boitait férocement tenant une hache à la main et un arc abimé par-dessus l’épaule.

— Ma Fille ! Où se trouve ma fille ?

Lucan se précipita vers lui.

— Au village ! Elle est retournée au village.

— Ne le touche pas ! précisa Cattleya.

— Je préfère l’inspecter avant, ajouta Ymir.

En entendant que sa fille allait bien, le nain grogna une dernière fois et s’évanouit de douleur avec une jambe dans un sens désagréable. Elaron et Ymir se lancèrent vers lui. Isil monta dans un arbre pour voir les alentours et Cattleya jeta un œil dans la direction d’où venait Grivault. Du haut de sa branche, Isil comprit qu’ils avaient escaladé un grand tronc mort couché sur le sol. Gruma avait dû ramper dessous pour passer au travers. Cattleya, qui l’avait saisi à son tour, regardait si elle ne trouvait pas la trace d’un ruisseau ou d’une étendue d’eau non loin d’eux pour continuer leur recherche.

Elaron vit que Grivault présentait plusieurs griffures un peu partout plutôt récentes et sans importance. Le demi-elfe se dit que cela était sans doute dû à sa traversée entre les branches, mais ce qui l’interpellait le plus c’était les différentes vilaines ecchymoses. Une se trouvait à la hauteur de son arcade qui était ouverte et qui saignait profusément sur son visage et une autre au niveau de son bras. Quelque chose l’avait méchamment malmené et alors qu’il allait retrousser la manche de sa jambe, le nain se mit à hurler de douleur. Il vit que le membre était fracassé de l’intérieur, comme si on l’avait piétiné.

— Un centaure ? se demanda à voix basse Ymir.

Elle chassa rapidement cette pensée de sa tête. Elaron vit à plusieurs endroits, proches de ces hématomes, que les bords des plaies commençaient à tourner un brin terne, étrange. Ces traces sombres suivaient les lignes de ce qui avait provoqué les ecchymoses. Elaron lança un regard inquiet à Ymir en face de lui.

— Ce n’est pas une infection ! engagea Elaron. Ce n’est pas naturel !

— Veux-tu que je regarde ? demanda Ymir.

Ymir observa, mais c’était une chose dont elle n’avait aucune connaissance pratique, mais ça s’apparentait à une magie primitive. Quelque chose de druidique, de plus païens dans la manipulation des forces naturelles de la maladie, de la vie et de la mort, mais pas de la même saveur de se qu’elle maîtrisait. Elle en parla à tout le monde.

— Où est ta femme ? demanda Cattleya. Où est Arma ?

Le nain se mit à regarder l’occultiste avec tension. Il lâcha sa hache et lui fit un geste dans la direction de là où il venait.

— Isil, nous devrions y aller ensemble, vite ! suggéra Cattleya.

— Non ! Nous ne nous séparons pas ! intervint Lucan suivi par Isil du même avis.

Ymir acquiesça à son tour, inquiète.

— Si elle est en danger ou en train de se vider de son sang, nous devrions nous dépêcher. Elle a peut-être besoin de nous, reprit Cattleya.

— Oui et que faisons-nous de lui ? demanda Elaron.

— Non, grommela difficilement Grivault en posant sa main sur le demi-elfe pour s’exprimer. Elle est…

— Elle est morte, avoua Isil à demi-mot.

— Ou elle est peut-être cachée dans un camp ! affirma Cattleya en jetant un regard noir à Isil.

— Non, grommela une fois de plus le nain avec souffrance. Nous n’avons pas de tanières dans cette partie du bois. Elle est partie… l’élan, c’était… étrange !

Grivault se mit à tousser avec difficulté en se retenant les côtes. Il avait du mal à respirer et à s’exprimer convenablement.

— Est-ce elle qui s’est transformée ? supposa Ymir.

— Je n’en sais rien, reprit Grivault en état de choc. Vos trucs de… magie vous pouvez vous les garder et retrouver ma femme !

— Lucan, tu n’as qu’à emmener Grivault ! ordonna Cattleya pressée. Tu le ramènes et nous allons chercher Arma !

— Je suis d’accord ! affirma Ymir en tenant le pommeau de son épée fermement.

Elaron acquiesça d’un petit raclement de gorge.

— Nous avons seulement besoin que les premiers soins soient bons et qu’il puisse survivre au voyage, ajouta l’occultiste.

Elaron s’y remit aussitôt et termina d’installer une attelle. Le corps paraissait bien fixé et bien préparé à un transport. Pendant ses soins, Grivault leur expliqua qu’ils avaient été attaqués par quelque chose qui ressemblait à un élan saisi par un mal putride. Il précisa également que la créature semblait pourchasser la harde qu’ils étaient en train de traquer eux-mêmes. Isil commençait à rassembler les pièces dans sa tête et tout devint logique pour elle. Cattleya se demanda à quelle sorte de maléfice ils étaient confrontés. Grivault pensa que cette bête étrange avait dû les repérer et avait détourné son attention sur eux. L’animal était anormalement agressif, apeuré et désorienté comme une bête acculée, blessée ou mourante qui luttait une dernière fois, du moins, selon les explications du nain. Elaron commença à douter du danger.

— Il y a sûrement une chose ou quelqu’un derrière tout ça, annonça-t-il. Un nécromancien peut-être.

— Un druide ! suggéra Ymir avec instinct.

Cette déclaration provoqua une incertitude dans l’esprit de Cattleya, elle qui pensait toujours à son maléfice.

— Un druide maléfique ? demanda Cattleya avec hésitation.

— Vu ce que j’ai ressenti avec ma magie, c’était d’une nature druidique, précisa Ymir.

Cattleya pressa le pas à tout le monde en donnant un signal de départ.

— Lucan, tu rentres ! Nous, nous y allons ! annonça-t-elle.

Lucan essaya de le soulever de différente manière. Il lui fit passer ses bras valides par-dessus l’épaule et hissa du mieux qu’il pouvait un nain adulte sur son dos. Ymir se sentit admirative de la force de ce simple homme. Elaron se rendit compte que depuis les soins qu’il avait prodigués, Lucan avait retrouvé l’intégralité de ses capacités.

Avant de partir avec Lucan, qui désirait l’emmener voir Ithroëne le plus vite possible, Grivault leur indiqua que sa femme avait attiré l’attention de la bête. Il avait essayé de la suivre, mais il avait reçu un mauvais coup de corne et lorsqu’il reprit connaissance, il était seul. Il s’était rendu compte qu’il n’avait perdu connaissance que depuis quelques minutes, car la position du soleil n’avait pas changé. Ymir commença à penser à la menace et se dit qu’elle était peut-être sur une piste.

— Il s’est pris un coup de corne ? s’étonna Isil en regardant le corps du nain.

Elaron justifia le manque de déchirure en précisant que les élans possédaient des bois plus arrondis que les cerfs, ce qui pouvait donner des ecchymoses larges comme celle qu’il avait sur l’abdomen. Il montra également que la tête de Grivault avait subi un violent choc, sans doute dû à une roche se trouvant probablement près de la zone où il avait chuté. Toutes les blessures furent éclaircies par le demi-elfe qui croyait en l’explication du nain. Isil demanda à Grivault avec qui il se trouvait à l’instant où il avait perdu connaissance. Grivault lui rappela qu’il était avec sa femme et sa fille à ce moment, mais qu’avant de les perdre il avait ordonné à Gruma de courir en direction du village pour aller chercher Lucan. Puis Arma était partie dans l’autre sens pour attirer le monstre. Seulement, en se réveillant, il avait fait le choix d’aller rechercher sa fille en premier. Cattleya comprit alors que le nain ne savait pas du tout ou se trouvait sa femme.

Pendant ce temps de discussion, Ymir scrutait les alentours et pensa que cela ressemblait vaguement à des marécages avec toutes ces lianes. Elle songea qu’une sorte de sorcière pouvait vivre dans les parages et qu’elle était peut-être à l’origine de ce monstre. Elle commençait à spéculer sur la menace pour mieux se préparer. Seulement, elle n’avait aucune possibilité de s’en assurer.

Lucan leur lança un regard soucieux à tous en portant le corps du nain.

— Savez-vous ce que vous faites ? demanda-t-il très inquiet.

— Oui ! affirma Ymir.

— Nous avons anéanti des goules juste avant de venir, ajouta Cattleya.

— D’accord, parce que nous allons nous prendre une bonne bière ce soir et c’est non négociable !

L’humaine et le demi-elfe rirent en silence, quant à l’elfe, elle le toisa avec sérieux.

— Avant la bière, nous allons retrouver Arma ! annonça avec bravoure Isil.

— Ramenez-la-nous ! ordonna Lucan.

Subitement, il se mit à trottiner avec Grivault sur le dos dans la direction d’où il venait.

Ils parvinrent rapidement à rejoindre la trace de Grivault qui était beaucoup plus lourde que sa fille. Il avait laissé dans le tapis d’humus de profondes empreintes sur plusieurs centaines de mètres. Ils pouvaient apercevoir la marque de sa jambe cassée qu’il avait traînée. Alors qu’ils progressaient, ils ressentirent une fraicheur particulière en contraste avec cette journée de fin d’été. Puis, tout devint vraiment lugubre. Ils virent que ce n’était plus tant la canopée des branches qui bloquait la lumière directe du soleil, mais c’était les arbres qui commençaient à changer d’aspect. Moins feuillus, mais tout aussi touffus par autre chose, c’était comme si une sorte de liane était en train de pousser sur presque tous les arbres et jusqu’au bout des branches. Puis, au fur et à mesure qu’ils progressaient, cela devenait de plus en plus fort. Cattleya sentit une odeur étrange, une espèce de moisissure. Elaron regarda l’horizon et vit une très légère brume tapie sur le sol. Isil ressentit la fraicheur de ce sous-bois et Ymir huma l’humidité désagréable qui était bien plus présente que dans la partie de la forêt dans laquelle ils avaient commencé à pénétrer. L’eau par terre avait comme du mal à partir. Il y avait toujours une flaque dans la trace qu’ils laissaient au bout d’une centaine de mètres. Ymir pensait à ses chaussures qu’elle salissait et s’en répugnait. Isil scruta ces lianes et remarqua qu’elles se répandaient un peu sur le sol.

— Évitez de marcher sur les lianes ! indiqua Isil avec calme.

Elaron suivit les pas d’Isil et marcha dans les mêmes traces que l’elfe avec prudence. Isil se déplaça lentement et essaya de faire attention à ce qui se trouvait autour d’elle. Elle cherchait avec ténacité la plus insignifiante trace. Ils arrivèrent sans trop de problèmes au bout de la piste laissée par le nain à la jambe brisée. Ils pénétrèrent à l’intérieur d’une nouvelle clairière, plus sombre, sans le moindre élément de comparaison avec la douce clairière de bouton d’or. Là, ils virent l’endroit de l’affrontement. Isil se demanda si des lianes avaient été coupées.

Ymir avait déjà côtoyé la mort et elle était plus coriace que ses camarades qui ressentirent une sensation désagréable. Lorsqu’ils s’introduisirent dans cette clairière très différente, quelque chose était vicié et empoisonné. Ymir remarqua que d’après la hauteur et le diamètre des branches cassées et les traces de sabot qu’elle découvrit dans le sol, elle sut que la bête avait une grande force. Elle devait mesurer deux mètres entre l’avant et l’arrière et elle pouvait se dresser à au moins quatre mètres de hauteur sur ses pattes arrière. Isil détermina que les champignons et les plantes qui germaient autour des empreintes de la créature n’étaient pas à leur place. Ce n’était pas logique, comme si cela avait poussé anormalement vite. C’était pour Isil le type de plante qui ne se trouvait pas dans cette partie de la forêt, des champignons aux spores toxiques et des végétaux qui apparaissaient dans les sols profanés. Elle partagea cette information avec le reste du groupe.

— Faites attention aux champignons ! avoua Isil. Ils peuvent être nocifs et nous affecter.

— Donc, ne pas marcher dessus, ne pas ingérer, ne pas toucher ! reprit Elaron.

— Ne pas les respirer, ajouta Isil.

— Sais-tu d’où cela vient ? demanda Cattleya.

— À mon avis, ce n’est pas là depuis très longtemps et c’est bien trop développé.

— Donc il y a un maléfice ou quelque chose de malveillant dans le coin, répéta Cattleya.

Isil vit qu’à certains endroits où les traces étaient les plus fraiches, comme sur les bords de l’empreinte, se trouvait une sève dont elle se garda d’entrer en contact, excepté avec la pointe d’une de ses flèches. Elle comprit que c’était de cette sève que venait l’odeur nauséabonde qui planait. En durcissant autour des empreintes les plus vieilles, elle commençait à avoir le même aspect que les lianes qui étouffaient les arbres tout autour d’eux.

— Sous aucun prétexte, nous ne devons casser ces lianes en deux. Ce que vous voyez là, cela provient de cette sève et je pense que ça va se transformer petit à petit, annonça Isil.

— Se transformer ? s’inquiéta Elaron en regardant autour de lui pour n’en toucher aucune.

Isil montra le liquide étrange, la couleur commençant à avoir l’aspect des lianes qui les entouraient. C’était la même couleur qu’ils avaient observée dans les blessures de Grivault. Ymir et Cattleya continuèrent de croire en un maléfice. Soudain, Cattleya réalisa une erreur.

— Attendez ! Grivault ! Nous venons de l’envoyer à Gondalfen ! S’il se transforme en…

— Cela veut dire qu’il est empoisonné, ajouta Isil en étant elle aussi convaincue.

— Il peut se métamorphoser en une créature dangereuse ! poursuivit Cattleya. Nous allons contaminer Gondalfen !

Ymir sentit que la situation allait leur échapper. Isil scruta ses mains subitement et s’avança vers Elaron. Elle se rappela avoir ressenti une sorte de poison en entrant dans la clairière et se demanda si elle n’était pas contaminée dès à présent.

— Regardez-moi ! Est-ce que j’ai la même chose que Grivault ?

Elaron remarqua qu’elle n’avait pas été infectée et cela les rassura.

— Ce ne sont pas les spores dans ce cas, mais bien la sève qui nous envenime, affirma Isil.

— Donc nous ne devons pas la toucher, reprit Cattleya. Grivault est forcément contaminé et la créature que nous poursuivons est souillée.

Comme Ymir, Cattleya se souvint de certaines histoires de pouvoirs druidiques ou malédiction, mais elle ne savait pas exactement d’où cela provenait. Pour l’occultiste, c’était une sorte de magie maléfique, mais primitive. Néanmoins, elle se rappelait qu’auparavant des druides vivaient dans cette forêt et qu’ils s’occupaient de sa santé, parfois au détriment des Gondalfiens. D’après ses anciens souvenirs, elle savait qu’ils demeuraient plus loin dans les bois.

— Nous allons devoir nous enfoncer dans un nid de guêpes tout en cherchant Arma, annonça Cattleya avec découragement.

— En évitant les lianes et les champignons, chantonna Ymir.

— Nous devons retrouver sa trace, indiqua Isil qui fouilla de nouveau.

Par élimination, ils aperçurent quatre jeux d’empreinte différents. Celle de petites chaussures naines qui fuyait, la traînée de Grivault qu’ils avaient remonté jusqu’ici, la marque qui s’était plongée contre un rocher qu’Elaron avait repéré. Puis les stigmates de grands sabots fendus d’une bête suivie d’une deuxième paire de jambes lourdes qui courait. Cette dernière trace était poursuivie par les sabots dans une direction.

— Bon et bien, on va casser la gueule à un truc bizarre ! lança Ymir.

— Est-ce que vous êtes prêt ? demanda Cattleya.

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