Chapitre 4

Notes de l’auteur : Prise de motivation, j’ai écris rapidement ce chapitre, en espérant qu’il puisse vous plaire! De gros bisous

 

Port de Londres, Angleterre.

 

Après cette soirée mouvementée, la jeune aventurière était partie dormir dans une auberge, là où elle avait loué une chambre pour la nuit. A l’aube elle devait se retrouver au port sinon ils partiraient sans elle. Ce pirate s’était bien fait comprendre et elle en était restée bouche-bée. Tout le long elle avait cru comprendre que John était le dirigeant de cette opération, le capitaine de son équipage. Elle s’était fait avoir en beauté lorsque le dénommé Amaury s’était interposé sans vergogne pour lui donner sa directive. Cela allait être fort charmant, cet homme ne lui inspirait rien de bon contrairement à John qui respirait la gentillesse.

 

En faisant son sac dès le lever du soleil, elle soupira. Elle n’avait pas dormi de la nuit, bien trop excitée par la suite des événements. Bien entendu, elle ne perdait pas son objectif de vue : elle devait récolter un maximum d’information afin de retrouver les assassins de son père. Cette virée en mer était un bonus, quelque chose dont elle avait secrètement rêvé. Sans pour autant être naïve, elle se doutait bien que cela ne serait pas aisé. La vie en mer était rude surtout auprès des pirates. Logiquement elle devrait les fuir et voilà maintenant qu’elle s’était alliée à eux. Ses idées n’avaient aucun sens et elle se laissait porter par le courant.

 

Une fois ses maigres affaires prêtes, elle quitta l’auberge et rejoignit le port. L’humidité était présente en cette matinée brumeuse. Assez perplexe, elle ne distingua aucun navire amarré, ni en navigation. Le port était vide et les tavernes fermées. Elle grinça des dents et longea les bords du quai, la moue contrariée.

Olympe se demanda si ce n’était pas une mauvaise plaisanterie. Plissant les yeux, elle tenta d’améliorer sa vue mais le brouillard était tenace. Néanmoins, au loin, elle entendit les vagues s’agiter. Son regard se porta immédiatement sur l’eau et l’ombre d’un navire se dessina. Un immense vaisseau prit place dans son champ de vision avec ses grosses voiles blanches, ses mats vertigineux et son drapeau noir brodé d’une tête de mort.  Lorsqu’il se rapprocha d’avantage, elle put distinguer le nom « The Mary » inscrit sur la coque. La jeune brune en resta bouche-bée, fascinée par ce vaisseau qui pouvait égaler un navire militaire.

Le bateau arriva et après plusieurs manœuvres, termina son mouillage. Puis, sans attendre, alors qu’elle était plantée devant en papillonnant des yeux, une planche en bois fut jetée pour faire la liaison entre le bateau et la terre ferme. Amaury, qui s’était accoudé aux cordages et avait ses pieds posés sur le plat bord, la toisait de haut en bas avec un petit sourire en coin. Il répliqua par la suite,

  • Eh bien, qu’attendez-vous pour monter ? On n’a pas toute la journée.
  • Vous êtes en retard. C’est moi qui devrais partir sans vous, siffla la jeune femme en montant sur la planche, non sans manquer de perdre l’équilibre une ou deux fois.

Amaury continua de la toiser et lâcha un ricanement en sautant sur le plancher. Un matelot se dépêcha de récupérer la planche et de la ranger. Une voix ordonna de lever l’ancre. Olympe tourna doucement sur elle-même pour regarder tout ce qui se trouvait autour d’elle. Le pont était immense. Plusieurs cordages épais trainaient aux alentours. Elle remarqua le gaillard avant, celui de derrière ; les mats étaient impressionnants, volumineux et imposants. Elle en resta scotchée puis son regard se posa une silhouette humaine : John Lewis. Il était devant elle, les bras croisés et un léger sourire sur le visage. Il semblait ravi de sa présence.

  • Bienvenue à bord, mademoiselle Fiennes.
  • Bonjour, John.
  • Vous faîtes preuve d’audace, le Capitaine apprécie cela.
  • Je croyais que c’était vous le capitaine, au départ…, souffla-t-elle en continuant de regarder autour d’elle.
  • Ah ah non en revanche je suis le Second. Amaury me charge toujours de faire les recrutements car soi-disant je suis objectif… Il leva les yeux au ciel et se tourna légèrement vers le côté pour inciter Olympe à le suivre.

 

Elle remarqua qu’Amaury n’était plus présent dans son champ de vision et elle suivit alors John avec plus de sérénité. Elle avoua à demi-mot, craignant d’être entendue.

 

  • J’ai cru à une plaisanterie, je ne voyais personne sur le port. Suis-je la seule à avoir été recrutée ?
  • Oui.
  • Quelle est la raison ? Comme vous me l’avez bien fait comprendre, je suis une femme… affirma-t-elle en le dévisageant, décidant de croiser les bras.
  • Hm…  John parut mal à l’aise. Il passa une main derrière sa tête et se crispa légèrement en la fuyant un instant du regard. Il avança vers un escalier qui menait au pont supérieur. Olympe le suivit et le Second reprit : Je n’ai aucune réticence au fait que vous soyez une femme, seulement la vie est dure ici et nous voulons des personnes prêtes à tout. A partir du moment où vous mettez un pied à bord, vous devez vous consacrer corps et âme à ce navire, et surtout au Capitaine. C’est lui qui nous nourrit, nous loge et nous protège.

La jeune femme l’écouta sans sourciller. Elle continua de le suivre tout en analysant le bateau sous toutes ces coutures. John continua son monologue.

  • Je suis son bras droit et son ami d’enfance. Le Capitaine est un homme dur mais juste. Il a une personnalité particulière mais on arrive à s’adapter. Ici, tout le monde se soutient mutuellement. C’est plus qu’un équipage : c’est une famille. Cela fait des années que nous naviguons ensemble. Bien sûr nous avons eu des pertes, de nombreuses pertes… Mais ça ne nous a jamais empêché de continuer. Car, après tout, nous somme prêt à tout, trancha John en plantant ses yeux clairs dans ceux de la demoiselle.

Olympe était absorbée par ses paroles. Elle hocha doucement la tête en observant le ciel. La brume se dissipait petit à petit. Sans s’en rendre compte, le navire quitta le port. Pourtant c’était calme et elle n’avait pas encore vu d’autres hommes. Se cachaient-ils d’elle ?

  • Oui, je comprends. De toute façon, vous n’avez pas répondu à ma question : pour qu’elle raison vous m’avez embauchée ? Je suis une femme et je suis faible. Mes arguments n’avaient pas semblé vous faire réagir alors pourquoi ? demanda-t-elle en se tournant vers John, la tête penchée sur le côté.

 

Il soupira puis, résigné, haussa les épaules.

 

  • Ce n’est pas ma décision, c’est celle d’Amaury. Il a changé d’avis, voilà tout. C’est une bonne nouvelle, n’est-ce pas ?
  • Oui, c’est vrai… Je suis désolé d’être aussi insistante.
  • Ce n’est rien, ne vous en faites pas. Votre questionnement est légitime mais je préfère vous laisser le demander au Capitaine. Il sera plus en position de vous répondre. A présent, je vais vous faire visiter The Mary et je vous présenterai aux restes de l’équipage.
  • C’est le nom du bateau que j’ai aperçu sur la coque ?
  • En effet, répliqua fièrement l’homme comme si c’était son propre navire.
  • Très joli... souffla-t-elle doucement en portant ses yeux vers la dunette, là où se trouvait le gouvernail.

Amaury était posté derrière celui-ci, tenant la barre. Impassible, il se sentit observer et croisa son regard. Pendant un instant ils ne se quittèrent pas des yeux puis John tendit son bras galamment vers Olympe, le sourire retrouvé.

  • Me feriez-vous l’honneur ?

Elle le prit tout en regardant une dernière fois le capitaine puis se concentra sur John, légèrement amusée.

  • C’est étrange de vous voir vous comportez ainsi alors que vous êtes un pirate.
  • Ce n’est pas parce que j’en suis un que je dois me comporter comme tel.
  • Vous avez bénéficié d’une éducation, n’est-ce pas ? Vous ne semblez pas pauvre d’esprit.

Elle l’inspecta longuement, cherchant la faille. Elle était curieuse et ça le remettait de nouveau mal à l’aise. Il répondit néanmoins tout en faisant attention à ses propos.

  • En effet. J’ai été éduqué.

Ayant remarqué son malaise, Olympe préféra garder le silence. Elle suivit le second qui lui fit visiter les lieux. Il lui présenta les cabines présentes, la sienne et celle du capitaine puis la cale qui avait pour but de garder la marchandise et les prisonniers. Ce fut suivi du gaillard avant, là où on manœuvrait les voiles et les cordages. John l’amena ensuite vers la proue. La vue était imprenable. Les vagues s’éclataient contre la coque sans qu’ils en ressentent les secousses. C’était plaisant. Olympe avança lentement et sentit l’air marin lui chatouiller le nez.

John la laissa quelques instants profiter du moment puis il amena la jeune femme au réfectoire, près des cales. Un cuisinier était d’ailleurs attitré à la tâche et ce matin, tous les hommes de l’équipage s’y trouvaient. Ils étaient installés autour de longues tables en bois massif dans la salle tamisée. A vue d’œil, ils étaient nombreux, peut-être une vingtaine. Olympe fut immédiatement intimidée. Être face à tous ces hommes qui n’inspiraient que la crainte lui donnait la nausée. Son pouls s’accéléra et des perles de sueur apparurent sur son front. Son audace précédente s’était vite envolée.

  • Messieurs, je vous présente notre nouvel élément, Olympe. Je vous suggère de lui faire un bon accueil… souligna-t-il en s’adressant à ses collègues qui relevèrent la tête.

Les matelots ne furent pas vraiment impressionnés ni même étonnés de voir une femme à bord. John désigna de la main un homme d’une vingtaine d’année, brun aux yeux noisette.

  • Voici Russell, notre navigateur. Ici vous avez William, le médecin.

William était le plus vieux. Avec ses cheveux bouclés grisonnant, il portait une paire de lunette ronde. Son visage abordait une barbe de trois jours. Assez mince, il se leva.

  • Bonjour, répliqua l’homme poliment.

Tandis que Russell se contenta de lever la main en croquant dans son morceau de pain.

 

Olympe leur sourit en soufflant une salutation lorsqu’une petite tête se leva et un gamin s’approcha d’eux. Olympe crut l’avoir déjà aperçu. Ce n’était pas l’enfant qui se trouvait à la taverne, la veille ? Petit, mince et brun. Ses yeux étaient foncés et il arborait quelques minimes taches de rousseurs. Sa tenue n’était pas des plus présentables mais sa chemise noire et son pantalon de la même couleur, tenu par des bretelles marron, faisait l’affaire. Les mains dans les poches, il fronça le nez et s’exclama après avoir dévisagé la jeune femme.

  • B’jour. Moi c’est Eliot et j’ai treize ans. Je vais bientôt en avoir quatorze, les gars disent que je vais devenir un homme alors faut pas trop m’chercher. Toi c’est Olympe, c’est ça ? Enchanté. 

Olympe cligna des yeux à plusieurs reprises, déconcertée d’avoir affaire à un enfant. Elle comprenait mieux à présent pourquoi Amaury avait acceptée de la recruter. Il prenait les enfants alors pourquoi pas les femmes ?

Eliot donna un petit coup de coude à John qui paraissait crispé. Il chuchota à son intention.

  • Hey, c’est bien ça qu’on dit ? Enchanté ? Parce que j’sais pas si je l’suis vraiment.
  • Eliot, tais-toi, murmura-t-il entre ses dents en lui faisant signe de retourner à sa place.
  • Non mais je tiens vraiment à faire les choses bien John, je vais devenir un homme alors je dois me préparer à être galant. Du coup, m’dame Olympe, tu es ici pour quoi ? Les gars et moi on vous a dit bonjour mais on ne comprend pas trop. Une femme, en plus toute mince, mal habillée… Fin’ les catins dans les tavernes elles sont vachement plus jolies !

Olympe ne sut où se mettre. Elle avait perdu les mots et se sentait très mal à l’aise devant cet adolescent qui n’avait pas sa langue dans la poche. Lui, visiblement, il n’était pas bien élevé. Malgré l’âge, c’était bel et bien un pirate. Elle recula d’un pas en se mordant la lèvre inférieure. John se crispa d’avantage et se massa l’arrêt du nez.

  • Arrête Eliot, ce ne sont pas des choses qui se disent. Sois gentil, veux-tu ?
  • Mais je suis gentil, j’ai dit enchanté ! Elle en revanche, elle ne m’a pas dit bonjour. Elle mérite d’être pendue, grommela Eliot en croisant les bras.
  • Tu veux que j’appelle le capitaine ?
  • Bon, les gars, on va laver le pont ? s’exclama soudainement le jeune garçon en faisant volte-face. Il prit ses jambes à son cou et se réfugia entre ses camarades qui se moquèrent de lui à grand éclats de rire.

Olympe reprit son souffle car il était coupé depuis le début de la conversation. Sans un mot, elle sortit de la salle et rejoignit le pont. Il lui fallait de l’air. Elle alla s’accrocher sur le bastingage et respira un bon coup. Elle essuya son front du revers de sa manche et contempla l’océan. Un léger soleil faisait son apparition, réchauffant la température d’habitude basse.

John avait voulu la rattraper pour s’excuser du comportement du jeune garçon mais il fut bien vite surmené par les hommes qui commençaient à s’agiter. Après la sortie de la jeune femme, les commérages ne se firent pas attendre et John dû calmer ce petit monde.

 

  • Quel pirate a pu vous mettre dans cet état ? avait répliqué le Capitaine en s’adossant au bastingage, le dos tourné à l’océan. Il regarda en l’air en humant la délicieuse odeur de sel.

Olympe fut d’abord surprise que cet homme la rejoigne puis contrariée en se rappelant l’arrogance dont il avait encore fait preuve ce matin même. Elle se redressa légèrement et passa une main dans ses cheveux ondulés.

 

  • Il s’appelle Eliot et il a dit que je devais être pendue car je n’avais pas répondu à son « bonjour ».
  • Mh, il est assez à cheval sur la politesse.
  • Etonnant pour un pirate…
  • Dit-elle alors qu’elle vient d’en devenir une, souffla le pirate en souriant d’un air amusé.
  • Je n’ai jamais prétendue que j’en étais une alors ne m’insultez pas, je vous prie.
  • Dois-je pour rappeler pour quel poste vous m’avez supplié de vous engager ?
  • Je me considère comme aventurière, pas comme une pirate.

Amaury rejeta la tête en arrière en émettant un petit rire. Il tourna la tête pour la regarder tandis qu’elle détournait le regard, le nez froncé et l’air boudeur.

  • On ne nait pas pirate, on le devient.
  • A ce sujet… Pourquoi avoir finalement changé d’avis ? Maintenant que je sais que c’est vous le Capitaine, donc par déduction celui qui a le dernier mot, la décision de me recruter viens de vous, s’exclama Olympe en tournant finalement la tête vers lui. Leurs yeux se croisèrent.

Le Capitaine frotta sa barbe naissante et changea la direction de son regard qui se porta en face de lui. Il semblait réfléchir.

  • Eh bien… J’ai eu un moment de faiblesse.
  • Plait-il ?
  • On a quelque chose en commun, vous et moi. C’est ce qui m’a décidé.
  • Qu’est-ce donc ? demanda-t-elle, incrédule, un sourcil élevé. Elle se permit de le dévisager.

Amaury sourit finalement et la regarda de nouveau.

  • Mon père est également mort sous les assauts de pirates. Et je veux me venger.

Olympe resta interdite en l’écoutant. Elle ravala sa salive alors qu’Amaury reprit tranquillement, de la conviction dans la voix.

  • Alors, même si vous êtes une femme, même si vous êtes faible, j’ai voulu vous donner une chance. Je vous aiderai à trouver vos pirates. Mais… Seulement si vous m’aidez à trouver les miens.

 

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Après la révélation du Capitaine, celui-ci l’avait délaissée pour retourner dans sa cabine. Olympe était restée pour contempler la mer. Ses derniers propos lui trottaient en tête et elle se posait des questions. Ils avaient la même histoire ? Son jugement était toujours aussi correct : les pirates n’étaient bons qu’à semer le chaos, que ce soit envers leurs ennemis ou contre leurs alliés. Des forbans, rien de plus.

L’après-midi était déjà présente et John était revenu près de la jeune femme. A la cale, il lui montra son couchage. Un tas d’hamac était accroché au plafond. Elle déglutit. La vie allait être dure, en effet. John passa la journée avec la jeune femme, à lui expliquer le règlement, comment on procédait pour le salaire et quelle était leur prochaine destination. Il lui expliqua également ce qu’ils faisaient une fois sur l’île, le ravitaillement et s’ils avaient des blessés. Olympe comprit un peu le fonctionnement des pirates.

 

Au soir, après qu’il ait finit d’expliquer toutes les tâches quotidiennes auxquelles Olympe devra faire face, il lui laissa quartier libre. John n’était que le qecond mais il était présent pour donner les directives et semblait proche des autres matelots. L’homme gérait l’ensemble de l’équipage sans sourciller. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il n’était que second.

Arrivée au réfectoire pour prendre son repas, la jeune femme s’écarta du groupe d’hommes. Elle n’était pas à l’aise et préférait rester discrète pour le moment. Le cuisinier, qui n’avait pas encore été présenté jusque-là, s’approcha d’elle avec une grosse marmite et lui tendit une louche.

  • Soupe ce soir. Je suis Henry. Bienvenue, Olympe. Tu m’aides ?

La jeune femme observa l’homme en face d’elle. Il n’était pas très grand et pas très maigre mais avait l’air agréable. Elle prit la louche et en souriant, déclara,

  • Bien entendu.

Tous deux servirent les hommes présents. Aucun pirate ne fit de commentaire, ils se jetèrent sur leur bol, trop affamés. Olympe s’installa à l’écart une fois terminé et entama sa soupe qui était accompagné de pain. On lui proposa du rhum qu’elle refusa gentiment, préférant se rabattre sur l’eau.

Eliot vint la rejoindre et s’assit à ses côtés. Il posa son menton dans la paume de sa main et la contempla.

  • Quand je disais que les catins étaient plus jolies, ce n’était pas vrai… Tu es bien plus ravissante. Et ce n’est pas John qui m’a dit d’le dire.

Olympe tourna la tête, la bouche ouverte et le liquide de son diner qui coulait de la cuillère en bois. Visiblement ce gamin avait le don pour la déconcerter. Elle prit une bouchée puis répliqua doucement en le regardant du coin de l’œil.

  • Merci…

Le jeune garçon croisa finalement les bras sur la table et posa son menton.

  • Ça fait quatre ans et demi que je suis ici. Le Capitaine m’a trouvé en ville et ma demandé si je voulais venir avec lui. Je n’avais pas de parents alors j’ai dit oui. Et depuis, je n’ai plus faim ni soif. Même si Adam ronfle la nuit, j’dors pas trop mal, répliqua l’adolescent en souriant de toutes ses dents. Ledit Adam grogna en lançant un bout de pain sur la tête d’Eliot. Olympe ne put s’empêcher de sourire en l’entendant et de rire en voyant le geste. Eliot reprit, semblant heureux de faire sourire la jeune femme : avec John on s’entraine souvent. Il sait bien se battre mais pas autant que le Capitaine. Le Capitaine il est extrêmement fort. C’est vraiment un homme sympathique. Après, pas trop le matin, ni le soir et… quelquefois la journée. Il a sans doute des sauts d’humeurs, j’sais pas trop pourquoi mais on l’aime bien.

La jeune femme continua de manger tout en riant à certains moments. Ce jeune garçon était étrange mais tout à fait adorable.

  • La vie est donc agréable, souffla la jeune femme en prenant une gorgée d’eau.
  • Moi oui, j’apprécie. Mais je n’aime pas quand les autres matelots meurent. Ça arrive pendant certains combats et le navire devient triste pendant plusieurs jours.
  • C’est toujours douloureux lorsqu’on perd un être cher.
  • Sans doute, oui, affirma le gamin avant de se lever, de la saluer puis de partir. Il rejoignit la table d’autres matelots.

Son repas terminé, la jeune femme se leva, remercia le cuisinier et quitta la pièce. Quelque peu craintive, elle s’assura que personne ne la suivit et se dirigea à la cale, près de son nouveau couchage. Elle allait expérimenter le hamac et se demandait si le lendemain elle n’aurait pas le dos en miettes. Fatiguée par sa journée au sein d’un équipage de pirate, elle décida de se coucher. Malgré l’inconfort très présent, ses yeux ne tardèrent pas à se fermer et le sommeil l’emporta.

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