Quelques jours plus tard, mes sœurs ne tenaient plus en place. Quand je descendis dans le salon, ce fut pour les trouver entourant notre père et le suppliant à grand renfort de promesses creuses et de battements de cils. Marietta se trouvait tranquillement installée à la salle à manger à siroter son thé, le journal du matin étalé sur la table.
— Que leur arrive-t-il ? demandai-je alors qu’Elora déposait une assiette de tartines et des petits pots de confiture devant moi.
Je lui souris en la remerciant et commençai à étaler généreusement de la confiture d’abricot sur ma première tartine quand ma sœur leva le nez de son journal.
— Elles veulent absolument aller accueillir Vitali à la gare, mais père n’est pas d’accord pour toutes nous laisser y aller.
— Hmm… fis-je en croquant dans ma tartine.
Je ne pus m’empêcher de sourire. La confiture d’abricot d’Elora était de loin ma préférée. J’eus malheureusement à peine le temps d’en profiter que Calista entra en trombe dans la pièce, un sourire radieux aux lèvres. Derrière elle, les jumelles, Meryl et même Liam revinrent avec une mine d’enterrement.
— Calista a encore eu gain de cause ? devina Marietta alors que nos cadettes se laissaient lourdement tomber autour de la table.
Liam, lui, fit le tour et vint tirer sur le bas de ma robe.
— Dis, dis, je pourrais t’accompagner quand même ? demanda-t-il tout bas. Je me ferais tout petit, promis.
Je fronçai les sourcils, confuse.
— Pas question, pesta Georgia en tapant du poing sur la table. Si nous ne pouvons pas y aller, Liam non plus !
— J’avoue être un peu perdue, fis-je en regardant tour à tour mes sœurs et mon petit frère.
— Calista a réussi à convaincre père de la laisser aller accueillir Vitali, expliqua lugubrement Meryl en sortant un livre dans lequel elle se plongea tout de suite après.
— Mais à la seule condition que vous l’accompagniez, termina Gemma en me piquant une tartine.
J’aurais pu être indignée de voir ma sœur piocher ainsi dans mon assiette si ses paroles ne m’avaient pas clouée sur place. Marietta et moi partageâmes un regard, interloquées.
— Quoi ? lâchâmes-nous en chœur.
Rien qu’à la voir, je sentais que ma sœur était en train de bouillir de l’intérieur.
— Calista… gronda-t-elle les mâchoires serrées.
— Oh, allez ! Ça va être génial, tu vas voir ! s’enthousiasmait notre sœur.
— Pour toi, oui, sans doute, grinça-t-elle des dents.
Mais Calista ne l’écoutait déjà plus.
— Je me demande ce que je vais bien pouvoir mettre… Il me faut une jolie tenue, mais je ne peux pas porter une robe de bal non plus…
Et elle disparut dans un couloir sans cesser de réfléchir tout haut.
Dans la salle à manger, je continuais à fixer bêtement l’endroit où elle s’était tenue, bouche bée.
— Mais quel culot ! explosa enfin Marietta en se levant d’un bond.
— Ne va pas encore faire roussir un mur, la prévint sèchement Meryl, la dernière fois a suffi.
Le silence qui suivit me mit mal à l’aise. Marietta, les joues rouges de honte, quitta la table au pas de course, sans doute pour aller se cacher dans sa chambre.
— Bah, au moins, si elle explose, il y a des chances que ce soit dans la garde-robe de Calista, philosopha Gemma en me piquant une deuxième tartine.
Je ne réagis même pas.
— Je me demande quelle tête ferait Calista si ses vêtements se retrouvaient mystérieusement en lambeaux, poursuivit Georgia l’air malicieux.
Elles se regardèrent avec ce sourire diabolique que je connaissais si bien. Je les imaginais déjà en train de réfléchir à la manière de rendre le désastre le plus spectaculaire possible. Ciseaux ou couteau ? Peut-être devraient-t-elles s’y prendre à la hache ? Vu comme elles semblaient parties, je m’attendais à retrouver le manoir en proie aux flammes à notre retour. Les jumelles étaient très douées pour engendrer des catastrophes. Un peu trop même.
Je me raclai la gorge, attirant leur attention. Mieux valait limiter la casse maintenant avant qu’elles ne détruisent la chambre de notre sœur pendant notre absence.
— C’est un bon plan, intervins-je.
Mes cadettes sourirent de toutes leurs dents. Pour une fois que je les approuvais !
— Si vous voulez que Calista harcèle père pour retourner en ville et se pavaner dans de toutes nouvelles tenues, terminai-je.
Leur enthousiasme retomba comme un soufflé en réalisant que j’avais raison.
— Mais, entre nous, fis-je avec un air conspirateur, vous pouvez toujours vous amuser à suspendre ce qu’elle cache dans ses tiroirs à la vue de tous.
Je leur fis un clin d’œil et me levai pour retrouver Marietta. Les jumelles, un large sourire aux lèvres se frottaient les mains. Détruire nécessitait de racheter et Calista était infernale à ce propos. Alors que chiper pour mieux exposer promettait un résultat on ne peut plus drôle.
Meryl secoua la tête. Elle n’approuvait pas ces vendettas personnelles, ces mesquineries dont les jumelles étaient si friandes. Mais, au fond, je voyais bien qu’elle avait hâte de voir les filles rendre la monnaie de sa pièce à Calista. Qui ne le rêvait pas dans ce manoir ? À jouer constamment les petites filles parfaites, notre sœur exaspérait tout le monde.
***
Quelques heures plus tard, nous arrivâmes à la gare d’Argencour. Le hall était immense et incroyablement lumineux avec son plafond de verre aux structures de bronze. Une effervescence étourdissante animait les lieux. Et il y avait tant de monde, une véritable fourmilière ! Si je n’avais pas la certitude de me trouver au pays de la Nuit, j’aurais pu me croire catapultée dans les terres du Dieu de la Lumière. C’était… déroutant.
Père disait souvent que la gare d’Argencour était la plus belle des Dix Régions. Et, bien que je n’en aie jamais visité d’autres, j’étais assez tentée de le croire.
Des centaines de personnes se pressaient tout autour de nous en habit de voyage, valise ou sac à la main. Des panneaux d’affichage étaient continuellement mis à jour et consultés, annonçant les arrivées et départs des superbes nouvelles locomotives à vapeur.
Sur notre droite, je remarquai même des gens patienter à la terrasse d’un grand café. Les arômes de quelques chocolats chauds et viennoiseries me donnèrent l’eau à la bouche. Si nous n’avions pas été présentes pour une bonne raison, peut-être aurais-je été tentée d’aller m’installer à l’une de ces tables, rien que pour déguster un chocolat et regarder le monde s’agiter.
Je fus brusquement sortie de mes pensées quand Marietta me prit la main pour avancer. Loin d’être aussi émerveillée que moi par la splendeur des lieux, ma sœur pressait tant le pas que je devais trottiner à son côté. La foule l’angoissait, je le sentais. Elle avait hâte de trouver Vitali et de rentrer.
En nous enfonçant un peu plus dans la gare, je remarquai brusquement l’attention qu’on nous portait. Beaucoup de badauds se retournaient sur notre passage pour nous dévisager, ralentissant même l’allure pour nous détailler. Enfin, quand je disais nous… C’était surtout Calista qui attirait les regards. Comme d’habitude.
À côté de moi, Marietta grinçait des dents.
— Elle aurait quand même pu mettre quelque chose de moins voyant, ronchonnait-elle en regardant Calista se pavaner dans la foule devant nous.
Je ne répondis rien mais n’en pensais pas moins. Calista, insupportable comme elle l’était, avait décidé – à la dernière minute, évidemment – de mettre la fameuse robe que père lui avait offert. Elle était magnifique, c’était certain, toute de dentelle et de tulle rose et blanche qui mettait presque trop bien en valeur sa silhouette. Son visage en cœur était déjà assez bouffi d’orgueil, pas besoin d’en rajouter…
Calista avait toujours été la plus belle d’entre nous. Pas uniquement parce qu’elle était filleule d’Amore ou qu’elle prenait grand soin de son apparence – elle allait jusqu’à compter le nombre de coups de brosse dans ses cheveux – mais surtout parce qu’elle avait beaucoup hérité de notre mère, comme les jumelles d’ailleurs. Mère venait des Terres de Thalie, la Déesse de la Nature. Là-bas, on disait que les jeunes filles ressemblaient à des nymphes. Et j’étais tout à fait disposée à le croire en voyant ses vieux portraits. Je n’étais pas étonnée que père en soit tombé éperdument amoureux.
— Regardez bien partout, lança Marietta alors que nous arrivions à proximité des quais. Son train vient tout juste d’entrer en gare, elle ne doit pas être loin.
Nous observâmes avec attention les environs, nos regards glissant d’un visage à un autre. Il y avait tellement de monde… Je regrettais un peu d’avoir accompagné mes sœurs. Pourquoi l’avais-je fait déjà ? Mystère. J’avais certes hâte de retrouver Vitali, mais de là à prendre un bain de foule pareil… J’aurais presque préféré attendre patiemment à la maison. Mais puisque père craignait tant que Calista ne glisse entre les doigts de Marietta, je me retrouvais à les accompagner. Apparemment, ma présence adoucissait un peu les excentricités de mes sœurs.
Enfin, c’était l’avis de mon père. Personnellement, et en voyant Calista faire de l’œil à quelques messieurs en uniforme, j’éprouvais de gros doutes à ce propos.
Calista repéra finalement notre tante et la pointa du doigt.
— Elle est là !
Marietta la repéra à son tour et commença à lui faire de grands signes. Vitali, qui nous remarqua rapidement, lui rendit ses gesticulations, un immense sourire aux lèvres. Notre tante se fraya difficilement un chemin dans la foule et parvint enfin à notre hauteur. Dès qu’elle fut devant nous, elle nous serra dans ses bras.
— Comme je suis contente de vous revoir, mes chéries !
— Nous aussi, tante Vitali, souris-je en l’embrassant à mon tour.
Elle portait encore sa robe de voyage, couverte de poussière, et était bardée de sacs. Je me demandais toujours comment une femme aussi mince pouvait transporter autant de choses. Liam serait ravi, il semblait que notre tante nous ait ramené des cadeaux, elle aussi.
— As-tu fait bon voyage ? s’enquit Marietta.
— Délicieux ! Ce nouveau train à vapeur est drôlement plus confortable que les caravanes du désert de Solar ! s’esclaffa-t-elle.
— Où es-tu allée cette fois ? demanda Calista avec enthousiasme. Les Terres de la Nuit t’ont manquées ? Que nous as-tu rapporté ?
— Doucement, sourit Vitali en replaçant son ombrelle sur son avant-bras. Je vous raconterai tout une fois que nous serons rentrées. Mais, avant, j’aimerai vous présenter quelqu’un.
Elle fit signe à une personne derrière elle et un jeune homme s’avança, portant un vieux sac de voyage sur l’épaule et ce qui semblait être l’une des valises de notre tante. Il déposa le lourd bagage au sol et, en se redressant, mes sœurs et moi ne pûmes cacher notre étonnement.
Bien sûr, Calista fut la première à se réveiller. La surprise passée, elle se mit à battre des cils sans retenue et le dévora des yeux. J’eus la folle envie de lui demander si elle n’avait pas une poussière dans l’œil, juste pour voir. Je détestais la voir en pamoison comme ça, c’était affligeant.
À côté de moi, Marietta paraissait du même avis, se passant une main sur le visage, excédée. Dans son regard, il n’était pas difficile de lire ce qu’elle pensait : Vivement qu’elle se trouve un mari. Mais je n’étais même pas certaine que le mariage calme ses ardeurs. En fait, je plaignais déjà son futur époux ; le pauvre devrait avoir bien du courage pour affronter tous les amants que ma sœur s’amusait à collectionner.
Alors que Calista bavait presque devant l’étranger, Marietta et moi l’observâmes avec une curiosité plus modérée. Il était beau. Trop beau peut-être. Un peu comme un rêve, mais sans les contours flous. Et grand, nous dépassant toutes les quatre d’une bonne tête. Ses cheveux, d’un blond quasi blanc, étaient un peu trop longs, comme s’il ne les avait pas coupés depuis des mois. Ses yeux étaient d’un bleu glacier à couper le souffle et dont je ne parvenais pas à me détacher. À le voir si pâle, on l’aurait dit tout droit sorti du monde de Zaros, le Dieu des Morts. À cela s’ajoutait cette étrange aura qui émanait de lui.
Cachée sous mes vêtements, la clé d’Asling pesait lourd, comme si quelqu’un tirait, appuyait dessus pour m’étouffer. Instinctivement, je passai un doigt sous la chaîne, essayant d’alléger le poids du pendentif. En vain.
Mon cœur rata un battement quand Vitali reprit la parole.
— Je vous présente Rhen, lança joyeusement Vitali. Je l’ai rencontré durant une escale dans les Terres de Zaros et il a bien voulu m’accompagner dans mon périple sous-terrain.
— Enchanté, s’inclina-t-il poliment.
Sa voix était douce comme du velours.
— Rhen, je te présente mes nièces : Marietta, Calista et Adaline.
Son regard sembla flotter une seconde de trop sur moi. Je détournai les yeux, persuadée de me tromper.
— Tu rencontreras bientôt le reste de la famille, lui assura notre tante.
— J’ai beaucoup entendu parler de vous, sourit-il aimablement.
— En bien, j’espère, lança Calista en s’approchant d’un pas.
J’osai lui jeter un regard. Ma sœur semblait chercher à attirer l’attention de Rhen sur son décolleté, jouant négligemment avec la dentelle qui le bordait. Je m’attendais à le voir rougir et détourner les yeux, révélant son intérêt pour ma sœur. Tout le monde s’intéressait à Calista.
Pourtant, rien de tout cela ne se passa. À ma plus grande surprise, Rhen se contenta de regarder Calista dans les yeux et de lui sourire avant de reporter son attention sur Vitali. Ni gêné, ni intéressé. À la vérité il paraissait surtout… ennuyé. Une grande première pour Calista !
Nullement intimidée par ce manque flagrant d’intérêt, ma sœur s’accrocha fermement à son bras. Le geste était tellement inconvenant que j’entendis Marietta s’étouffer d’indignation alors que je regardais ma sœur avec des yeux ronds. Décidément, elle ne reculait vraiment devant rien !
— Je pensais l’inviter au manoir pour les Sélénites, poursuivit notre tante avec entrain. Il n’y a jamais assisté et tout le monde sait que le passage du règne de Nocturna à celui de Chioné se fête le mieux sur les terres de ces dernières. Or, je ne me voyais pas laisser ce jeune homme errer tout seul dans les Terres de l’Hiver.
— Tu n’avais pas besoin de tout ce discours pour nous convaincre, assurai-je avec un sourire.
Je n’osais même plus les regarder.
— On ne sait jamais, me répondit-elle avec un clin d’œil.
— Quelle délicieuse idée ! s’enthousiasma Calista en serrant plus fort le bras de Rhen contre elle. Vous allez voir, les Sélénites sont fantastiques ici !
Essayait-elle de le séduire ou de lui faire plonger la main dans son décolleté ? J’en venais à douter. À côté de moi, loin d’être aussi ravie, Marietta paraissait furieuse.
— Tu es encore descendue dans les grottes de Zaros ? demanda brusquement mon aînée, le regard sévère.
— Allons, Marietta, ce n’est pas comme si c’était la première fois, répondit Vitali avec désinvolture.
— Non, c’est vrai, grinça ma sœur avec sarcasme. Et ce n’est pas non plus comme si tu n’avais pas déjà manqué de te faire ensevelir vivante !
— Vaiment ? demanda Rhen, sincèrement surpris.
Visiblement, il n’était pas au courant de toutes les aventures de notre tante. J’eus presque de la peine pour lui. S’il savait…
— Tu exagères toujours, rétorqua Vitali en secouant négligemment la main comme pour chasser un insecte. Ça ne s’est passé qu’une fois et j’en suis ressortie bien vivante, tu vois ?
Comme pour étayer ses dires, elle tourna sur elle-même.
En les voyant se disputer ainsi, je ne pus m’empêcher de sourire. Tante Vitali m’avait manqué. Elle avait toujours été un peu excentrique, une bonne vivante amoureuse d’aventures toujours plus impressionnantes.
Née sous l’égide de Zaros, le Dieu des Morts, c’était presque comme si elle était bien trop consciente de sa nature de mortelle et voulait profiter de la vie au maximum. Ça l’agaçait énormément de voir Marietta s’angoisser pour le moindre petit incident. Vitali était descendue de nombreuses fois dans les grottes de Zaros. Mais ma sœur ne pouvait pas s’en empêcher. Depuis la mort de Rihite, elle était terrifiée à l’idée de perdre un autre membre de sa famille. L’état de santé de notre mère se dégradant, ma sœur s’inquiétait d’autant plus.
Mais, demander à Vitali de ne plus visiter ces grottes, c’était comme me demander d’arrêter de voyager dans les rêves ou à Meryl de ne plus toucher un livre. Autant dire impossible.
On disait que ces grottes étaient apparues du jour au lendemain après la destruction de la ville de Grisaille. Certains affirmaient que c’était l’œuvre de Zaros. Que le Dieu des Morts, pour une raison inconnue, avait fait éclater sa colère sur la capitale toute entière. Mais, au fond, personne ne le savait vraiment. Ces grottes étaient un véritable mystère de la nature.
D’après les dires de Vitali, c’était un endroit splendide aux parois recouvertes de cristaux de toute beauté mais que personne n’osait toucher. La rumeur voulait qu’un marchand avait tenté d’en arracher pour les vendre. En essayant de ressortir de la grotte, il s’y était enfoncé et s’était retrouvé piégé. On racontait que son corps ne fut retrouvé que des années plus tard par un explorateur.
Vitali ne croyait pas aux malédictions, elle nous avait d’ailleurs déjà ramené quelques cristaux des grottes, un pour chaque enfant Moore – je m’étais servi du mien pour fabriquer l’attrape-rêves de Liam. En revanche, elle croyait aux esprits et affirmait que les grottes en étaient remplies. D’ailleurs, ses voyages là-bas, elle les faisait essentiellement pour guider les âmes des défunts. Car ma tante, comme mes sœurs aînées et moi-même, possédait un don très rare : celui de voir les morts.
Une passeuse d’âme, comme j’étais passeuse de rêve.
Quand je reposai le regard sur Calista, je retins avec difficulté une grimace. Ma sœur ne cessait de se pendre au bras de l’étranger en minaudant. Son comportement frôlait le ridicule et me mit mal à l’aise. Calista, elle, s’en fichait éperdument et continuait son manège, essayant presque désespérément d’attirer l’attention du jeune homme.
Mais, bien qu’il répondît aimablement à chacune de ses questions – même celles qui auraient fait rougir Marietta d’indignation si elle n’était pas occupée à enguirlander notre tante – Rhen ne semblait toujours pas intéressé pour un sou. À la place, il ne cessait de me jeter des regards insistants. Attendait-il quelque chose de moi ? Quand nos yeux se croisèrent à nouveau, un petit sourire lui vint. Je détournai aussitôt le regard, sentant le rouge me monter aux joues.
— Ce n’est pas prudent ! continuait de s’énerver Marietta – et je reportai mon attention sur elle. Imagine que tu n’en sois pas ressortie ?
Elle avait les larmes aux yeux.
— Eh bien je serais morte, répondit tante Vitali avec fatalisme. Cesse donc de te faire du mauvais sang pour rien. Je vais bien, je suis rentrée et je ne compte pas y retourner, de toute façon.
Marietta et moi lui jetâmes un regard étonné. Même Calista avait brusquement cessé de baver sur Rhen pour se tourner vers elle.
— Vraiment ? demandai-je la première. Pourtant tu n’arrêtais pas de dire que tu les adorais.
Vitali haussa des épaules et récupéra les sacs qu’elle avait laissé tomber.
— C’est exact, mais il est temps pour moi de voir d’autres choses. Le prochain voyage souterrain que je ferai, ce sera pour rejoindre le monde de Zaros.
Nous en eûmes toutes les trois des frissons.
— En avant ! lança notre tante en se dirigeant vers la sortie. Qui m’aime me suive !
— Elle ne nous attend même pas… soupira Marietta.
Et nous la suivîmes jusqu’à la voiture qui nous attendait à l’entrée.
Durant le trajet du retour, le calme revint enfin et je ne pus m’empêcher de sourire. Vitali rentrait à la maison. Le manoir ne risquait pas de rester silencieux bien longtemps. Mais… ce n’était pas grave. J’avais hâte, comme mes sœurs, d’entendre ses histoires de voyage.
Quelle scène à la gare ! Les badauds qui lorgnaient sur Calista ont dû se réjouir de voir la tante se faire enguirlander et toutes les simagrées des autres soeurs !
C'est ce que je regrette un peu dans ce chapitre : il y a une petite description de la gare, mais dès que la conversation est lancée, tout est resserré autour de la ptite famille et je ne perçois plus l'ambiance de la gare, alors que j'imagine que c'est quand même un minimum bruyant et mouvementé.
De plus, pour une famille qui a quand même l'air portée sur les conventions, déclencher une telle scène en public est un peu étonnant, je trouve.
"Là-bas, on disait que les jeunes filles ressemblaient à des nymphes. Et j’étais tout à fait disposée à le croire en voyant les vieux portraits de notre mère. " : est-ce que ça signifie que sa mère maintenant est archi moche ? Ce que je n'aime pas dans cette phrase, c'est le sous entendu que sa beauté était associée à sa jeunesse ; n'étant plus jeune, sa mère est d'office plus éligible au terme de "belle". C'est du détail, mais il me tient à coeur de le souligner.
Cela étant la tante et Rhen font de nouveaux éléments qui vont, j'imagine, se fondre dans les arcs narratifs déjà lancés, mais pour l'instant ça fait de nouveaux éléments, j'ai hâte de voir comment ils vont s'agencer avec les anciens.
Plein de bisous !
Alors, pour ce qui est du décor survolé, on me l'avait déjà fait remarqué et j'essaie d'y remédier. J'ai étonnement beaucoup de mal à imaginer les décors réels de cette histoire, ça m'échappe et c'est très flou alors même que les décors n'ont jamais trop été un problème pour moi à décrire. Peut-être est-ce à cause du style narratif de l'histoire ? Je l'ignore. Mais je continue d'y réfléchir !
En ce qui concerne la maman, ce n'est pas qu'elle n'est plus belle, mais depuis la naissance de Liam elle ne va pas très bien (pour ne pas dire qu'elle s'éteint à petit feu) et cela se voit (tu le verras plus loin) elle est amaigrie, pâle et a perdu cette éclat de vie dans le regard. Son état de santé décline lentement et c'est de plus en plus voyant malgré leurs efforts pour la soigner.
Voilà voilà, je crois que c'est tout.
À bientôt ! ^^
Voilà un chapitre intéressant qui, bien qu’au demeurant ne semble pas faire avancer l’intrigue, reste agréable à lire en insérant deux nouveaux personnages qui auront, j’en suis certain, leur importance ! ( je soupçonne que cette histoire de clé et de réaction à Rhen soient étroitement liées à l’intrigue au passage^^)
Pour parler des personnages, je me pose plusieurs questions :
Elle a quel âge Calista ?? :o je crois avoir loupé l’information. En tout cas, c’est une sacré allumeuse, je dirais même plus : une sacré dévergondée :’)
Malgré tout, j’ai quand même de la peine pour elle en connaissant le plan diabolique que lui préparent les jumelles. (après, ça aurait pu être pire! Adaline à sauver sa garde-robe)
Concernant Vitali, au début j’ai un peu trouvé le personnage cliché avec le côté « tante aventurière », puis j’ai eu l’agréable surprise de voir qu’elle avait son propre truc à elle avec cette idée de flirt avec la mort dans tous les sens du terme (que ce soit par ses visites d’endroits dangereux ou son côté « passeuse d’âmes »). Je suis curieux d’en voir plus à son propos.
Pour Rhen… j’ai comme l’impression qu’il va être l’intérêt amoureux d’Adaline.^^ Il fait un peu blond ténébreux (sisi, c’est possible) avec son côté mystérieux et un peu stoïque. J’attends d’en voir plus à son sujet avant de me prononcer !
Fini pour les personnages, maintenant un point : cette fichue clé m’intrigue. Je me demande pourquoi elle s’est alourdie à la rencontre de Rhen. Tout est lié ? Possiblement.
« Bien sûr, Calista fut la première à se réveiller. La surprise passée, elle se mit à battre des cils, le dévorant des yeux. J’eus la folle envie de lui demander si elle n’avait pas une poussière dans l’œil, juste pour voir » => oh que oui, il fallait le faire x)
Quelques remarques :
Elle portait encore sa robe de voyage, couverte de poussière et était bardée de sac. => je pense qu’il faut une virgule après poussière.
Et, comme pour étayer ses dires, elle tourna sur elle-même. => « et » n’est pas vraiment nécessaire.
« Mais ma sœur ne pouvait pas s’en empêcher. Depuis la mort de Rihite, elle était terrifiée à l’idée de perdre un autre membre de sa famille. L’état de santé de notre mère se dégradant, ma sœur s’inquiétait d’autant plus…
Mais, demander à Vitali de ne plus visiter ces grottes, » => répétition de « mais », peut-être faudrait-il le remplacer le mot par un autre ?
« Certains affirmaient que c’était l’œuvre de Zaros, de sa colère » => je trouve la formulation un peu bizarre.
Voilà voilà ! Sinon, encore un super chapitre que j’ai apprécié à lire. J’ai d’ailleurs même pas vu le temps passer, j’ai été étonné d’arriver à la fin.^^
À bientôt :)
Bon, revenons un peu sur ce que tu as dit, j’ai l’impression qu’il y a pas mal à éclaircir !
Tout d’abord, pour répondre à ta question, Calista a 21 ans. Je sais que ce n’est pas explicitement dis, c’est même carrément flou. En vérité je ne savais pas trop comment l’amener… Voilà donc un petit guide des âges (juste en bonus), dans l’ordre nous avons : Marietta 23 ans, Calista 21 ans, Adaline 19 ans, les jumelles 16 ans, Meryl 13 ans et Liam 7 ans. Et ne t’inquiète pas trop pour Calista, elle en a vu d’autres !
Ensuite, si tu as aimé Vitali (ou du moins son introduction) j’en suis ravie ! Pour être honnête, je travaille même à un roman qui lui serait dédié, enfin… plutôt l’écriture de son journal de bord ! Mais j’avoue cafouiller encore un peu sur l’organisation de ce dernier, l’idée est bonne mais je n’ai encore jamais écrit ni même lu de journal de bord, sans compter que ça fait des années qu’elle voyage et que je n’ai pas encore choisi quelles aventures raconter, je voudrais que ce soit une espèce de tour du monde pour en apprendre plus sur un peu toutes les régions mais j’ai peur que les bonds dans les dates perdent le lecteur. Enfin bref ! on s’éloigne du sujet.
Pour Rhen, je ne me le cache pas, ton impression est tout à fait juste ! D’ailleurs tu pourras me donner ton avis sur le développement de leur relation, certains pensent que c’est trop rapide et que ça sort du chapeau alors que d’autres trouve leur relation très naturelle et bien amené. En gros : je suis perdue ! Donc n’hésite pas à critiquer 😉
« Bien sûr, Calista fut la première à se réveiller. La surprise passée, elle se mit à battre des cils, le dévorant des yeux. J’eus la folle envie de lui demander si elle n’avait pas une poussière dans l’œil, juste pour voir » => oh que oui, il fallait le faire x) -> ç’aurait été drôle en effet XD mais Adaline n’est pas comme ça, bien que ce soit franchement dommage. Meryl ne se serait certainement pas gratté elle.
Merci pour toutes tes remarques, je verrais comment améliorer tout ça à ma relecture ! D’ailleurs, pour ce qui est de cette formulation qui t’a paru bizarre (« Certains affirmaient que c’était l’œuvre de Zaros, de sa colère ») je dois avouer qu’à la relecture ça me fait un peu tiquer aussi, il faudrait que je revoie la formulation.
Voilà, je crois qu’on a fait le tour… En tout cas, je suis vraiment contente que l’histoire te plaise, hâte d’avoir ton avis sur la suite x)
A bientôt !
Il n’y a pas de problème, tu réponds quand tu peux/tu veux.^^ (j’espère que ta dent arrachée ne te fait plus mal!)
WOW. Alors là, je suis sur les fesses en apprenant les âges. Moi qui voyais les jumelles dans les 10 ans, il semblerait que je me sois totalement fourvoyé. x) Remarque, pour quasiment tous, je n'étais pas bon. (il n'y a que Liam pour et Meryl pour lesquels j’étais correct) Personnellement, je n'en voyais aucune de majeure. (ça peut être un problème du coup :/ Peut-être faudrait-il plus laisser transparaitre leurs âges)
L’écriture d’un journal de bord pourrait être sacrément intéressante. Dans l’idée, écrire sous forme de journal de bord n’est pas trop compliqué, d’autant plus quand on est habitué à écrire à la première personne ! (en lire quelques exemples n’est pas une mauvaise idée, si cela te fait peur, pour t’inspirer) Concernant les bonds temporels ou autres, ce n’est pas vraiment gênant dans un journal. En-tout-cas, je ne trouve pas l’idée gênante. Je dirais même au contraire, car il vaut mieux faire des bonds que de raconter pour rien dire. x)
Je le savais ! Je l’ai direct vu venir à dix mille kilomètres le Rhen !:p D’acc’, je ne manquerai pas de te dire mon ressenti sur l’évolution entre les deux. :) (même si tu ne me l’avais pas demandé, je l’aurais quand même fait xD)
À la prochaine ! :)
Déjà, ces deux personnages sont très réussis. Rhen en particulier. Pourtant, j'en ai soupé du "beau gosse ténébreux", mais là j'ai une impression de danger avec lui qui est très rafraichissante (avec le pendentif d'Adaline qui s'alourdit) et j'ai hâte d'en savoir plus sur lui.
Vitali est aussi assez réussie, même si je trouve que la révélation sur son pouvoir de passeuse d'âme aurait pu être mieux amenée. C'est une information de taille que tu glisses comme ça, comme si ce n'était qu'un petit détail. Peut-être plus attendre (voir un autre chapitre) pour nous révéler ce pouvoir aurait été mieux.
J'aime bien le fait que Calista soit la petite pimbêche que ses soeurs détestent/jalousent. Ça enrichit la dynamique familiale et rend tes personnages plus vivants.
Petit défaut selon moi : je trouve que tu abuses un peu trop des points de suspension, et ça commence à sonner un peu faux pour moi.
Voili voilou
J'aime bien la tante Vitali qui à l'air d'avoir une sacrée personnalité... Et puis bien sur, ce nouveau personnage étranger qui, je pense, va avoir un grand rôle à jouer dans l'histoire (dit moi si je me trompe, hein)
A bientôt !
J'aime beaucoup Vitali qui semble être un personnage très intéressant ainsi que son ami dont je trouve la description très réussie, et qui est très mystérieux.
À bientôt,
Luna