16.
Un long sifflotement joyeux résonne dans l’entrepôt et se promène le long des allées bordées de mousse. Isonima se redresse doucement pour voir qu’Andiberry vient d’arriver dans sa petite automobile tandis que les autres ouvriers le saluent avec des exclamations réjouies. Un air un peu idiot sur le visage, Andiberry remonte ses lunettes de protection dans ses cheveux bruns et distribue des sourires à la ronde ainsi qu’un grand nombre de gourdes que les travailleurs se font passer de main en main.
— Bière de mousse ! annonce l’ingénieur. Il faut bien ça pour vous désaltérer !
Isonima sourit lui aussi, avant de s’éponger le front avec un mouchoir. C’est vrai que dans les entrepôts agroalimentaires, il fait une chaleur incroyable : des néons et des lampes chauffantes créent une atmosphère estivale idéale pour favoriser la pousse de la mousse. Les hangars sont construits dans les sous-sols et s’étalent sur des dizaines de kilomètres. Cinq gros véhicules sont garés autour du groupe : des engins fabriqués pour diffuser des pesticides partout sur leur passage. L'électronique manque à Isonima, mais c’est à présent son métier de conduire l’un de ces monstres et il n’a pas le droit de faire le fin gourmet. Pour le moment, il s'est arrêté avec quatre de ses camarades pour avaler un repas frugal et l’arrivée d’Andiberry tombe à pic.
Isonima porte l’une des bouteilles à sa bouche et le liquide frais coule dans sa gorge tandis que l’ingénieur vient s’asseoir à ses côtés. De toute évidence, cet homme l’apprécie, mais Loup ne sait pas très bien pourquoi. Bien sûr, Andiberry a l’air de bien aimer tout le monde, mais il lui prête une attention particulière, comme si le spectacle de la personne solitaire qu’il est forçait sa sympathie.
Isonima en profite pour lui tendre sa bière ; l'ingénieur lui répond par un clin d’œil, puis il se retourne pour lancer à la cantonade :
— Et personne ne laisse traîner ses bouteilles comme la dernière fois, bandes de glands ! Il y aura une inspection des entrepôts par la Machine dans les semaines qui viennent !
Maja hausse les épaules et lui répond d’un air revêche sublimé par son monosourcil :
— Par Juniper, ils vont pas l’annuler avec le gros Morse qui s’est fait crever ? C’était lui qui s’occupait de tout ça.
— Oh ! Ils vont envoyer un clampin quelconque, je pense. Ou bien une des autres bestioles.
Un homme avec des favoris impressionnants frissonne :
— J’espère qu’ils ne vont pas choisir ce type avec le masque de serpent, il me fait froid dans le dos…
Andiberry glousse et Isonima lui lance un regard inquiet.
— Qu’est-ce qui te fait rire ?
— Ils n’enverront pas Serpent. Il ne peut pas conduire un véhicule.
Isonima sent sa bouche devenir sèche :
— Pourquoi ?
Tous les ouvriers se taisent pour écouter. Andiberry répond :
— Tu vois, c’est un sylphe. Il serait incapable de pousser un levier ou de soulever une botte de mousse, voilà pourquoi il ne viendra pas ici. Le membre le plus à craindre serait Chien, mais il a trop à faire avec son Mur. Je pense que si l’un d’entre eux doit venir par ici, ce sera plutôt Carpe. Il est orgueilleux, mais ce n’est pas une lumière. Il suffira de lui lécher le cul et tout ira bien.
Le regard de Loup ne peut se détacher de son interlocuteur. Un malaise l’envahit quand il s'aperçoit qu’Andiberry aussi le fixe. Il s’humecte les lèvres avant de baisser les yeux :
— Tu sembles savoir beaucoup de choses sur la Famille.
— Ma grand-mère a travaillé toute sa vie aux cuisines de la Machine, avant qu’ils ne s’en débarrassent. Et mon père après elle. Ils ne les ont jamais croisés, mais ils avaient des instructions précises. Pour Serpent, il ne fallait que quelques insectes...
Isonima croise instinctivement ses longs bras de singe devant lui. Maja s’approche d’eux :
— Serpent ne peut pas être un sylphe. Le principe de la Famille, c’est que ce sont tous des descendants de Morrigan.
— Morrigan ? demande Loup d’une petite voix.
— Cerf, si tu préfères, d’où tu sors toi ? Tout le monde connaît son prénom.
Isonima se renfrogne ; à la Machine, l'utilisation des prénoms est taboue et seul Chien connaît le sien. Andiberry continue de l'observer, un léger sourire posé sur ses lèvres. Avec ses verres de myope et ses lunettes de protection remontées sur la tête, il donne l’impression d’avoir quatre énormes yeux d’insecte. Il se tourne vers Maja.
— C’est un peu plus compliqué que ça, en fait.
Les trois derniers ouvriers et ouvrières se sont rapprochés aussi, le visage sérieux. Celui qui arbore d’importants favoris prend la parole :
— Tu devrais leur raconter, Berry. Parmi les jeunes générations, il y en a plein qui ne savent pas du tout comment on est arrivé à cette putain de dictature.
Isonima resserre davantage ses bras contre sa poitrine, mais les yeux de Maja flamboient.
Andiberry sort une pipe de sa veste et la bourre précautionneusement avant de l’allumer :
— Soit. J’aime raconter cette histoire de toute façon. D’après ce qu’on sait, tout a dû commencer il y a environ 100 ans... à cette époque, il n’y avait pas de Brume sur la Terre, il y avait des villes, des pays, des alliances... mais nous avons perdu la trace de tout ça, seuls les membres de la Famille ont dû conserver des documents. Malgré tout, la situation n’était pas rose dans l’ancien monde, il y avait une grande guerre entre deux tribus d’humanoïdes. Cela vous parle ?
— Les humains et les sylphes, renifle Maja.
— Exact. Vous voyez, les humains auraient dû avoir une supériorité évidente, étant donné que les sylphes ne peuvent pas utiliser d’outils. Cependant, ce n’est pas aussi simple. Je ne sais pas grand-chose sur les sylphes, mais on dit qu’il est très difficile de les tuer. La guerre entre les humains et les sylphes durait depuis une bonne cinquantaine d’années quand Morrigan et Héquinox de la Famille sont arrivés. Certains disent qu’ils sont venus d’un autre monde, parallèle au nôtre, mais en l’absence de preuve tangible, je ne me prononcerai pas.
— J’ai jamais rien compris à ce truc, grogne un ouvrier. Toutes ces histoires de Multivers...
Maja hausse les épaules :
— Le Multivers, c’est juste l’ensemble des dimensions parallèles qui se côtoient, non ? Notre univers en fait partie d’ailleurs. A priori, les autres mondes ont également leurs planètes et leurs systèmes solaires, on y trouve des humains, mais aussi des créatures complètement différentes de nous. On n’en avait aucune idée avant, mais c’est arrivé plusieurs fois que des voyageurs d’autres dimensions finissent par s’échouer sur cette planète. C’est ma grand-mère qui m’a raconté ça. Ceci dit, j’ai toujours pensé que c’était des conneries...
— Mais le Griffon, il voyage bien dans le Multivers, non ?
— Ah non ! Griffon, c’est le chef de la police du Rêve. Il n’accède qu’à Limbo. C’est aussi une sorte de monde, mais seulement à moitié tangible. Plutôt un réseau tissé avec tous les rêves des gens où il projette son esprit. C’est comme ça qu’il vient voir ce qui se passe dans nos pensées, mais il ne peut pas accéder au Multivers. Et Cerf ne le peut plus non plus à présent, pour autant qu’il ait jamais eu ce pouvoir. Enfin c’est ce qu’on raconte. Ça aussi ça me semble être de belles conneries.
— On est sûr de rien alors ?
— Non, je peux continuer ? demande Andiberry.
Les travailleurs acquiescent.
— Vous voyez, l’arrivée de Morrigan a changé la donne pour les humains. Certains le disent inventeur génial, d’autres disent qu’il savait toutes ces choses parce qu’il avait volé les connaissances des autres mondes qu’il avait traversés, les derniers pensent que c'était sa femme, Héquinox qui était le véritable cerveau de l'opération. Le résultat est que cet individu a donné aux hommes de nouveaux moyens de se battre et tout ça, en commençant par une simple fabrique de robots.
— On la trouve toujours aux abords de Vérone, marmonne un des ouvriers. Je l’explorais souvent quand j’étais gamin, elle est sinistre.
— L’inventeur a rapidement pris du galon au sein des armées qui affrontaient les sylphes, continue l’ingénieur. Il a grimpé les échelons à une vitesse vertigineuse et ce sont les hommes eux-mêmes qui l’ont mis là où il se trouve aujourd’hui. Il a fini par monter sa propre forteresse ; une ville machine qui serait le centre de la guerre contre les sylphes.
— Notre ville, dit Isonima.
Il connaît déjà la suite. Il connaît très bien l’intégralité de cette histoire, en fait. Maja demande :
— Et les sylphes ?
Andiberry ricane, crache un nuage de fumée bleutée et l’éparpille d’un geste de la main :
— Que peuvent des êtres de vent contre du métal ? Cette guerre sans fin a été étouffée en une poignée de mois. Les sylphes ont été décimés, les quelques rares survivants ont trahi leur peuple pour survivre, deux en particulier se sont vendus directement à Morrigan.
— Serpent ?
— C’est exact, j'ignore ce qu’il est advenu du deuxième. À ce moment-là, il y a un peu plus de cent ans, tout allait bien pour Morrigan : il était à la tête d’un empire, les gens l’adulaient, il transformait Vérone en capitale fastueuse et le monde était en paix. Et puis, il s’est passé quelque chose que nul ne peut expliquer. Certains disent qu’il s’agit d’une expérience qui a mal tourné. C’est possible, je n’en sais rien…
— Qu'est-il arrivé ?
— Sa femme Héquinox est morte. Et dans les jours qui ont suivi, la Brume est arrivée. Bam ! D’un coup ! La Brume a avalé les villes et la terre a été secouée de tempêtes et de séismes pendant onze jours. Quand l’ouragan s’est arrêté, Vérone était seule au milieu du monde. Morrigan s’est retrouvé à la tête d’une mégapole qui n’avait aucun moyen de se nourrir par elle-même, seul avec ses deux enfants : sa fille aînée Bebbe, dont nous connaissons tous le charmant profil, et le garçon que l’on nomme Griffon, âgé d’à peine quatre ans.
— S'cuse-moi, l’interrompt Maja, les mains enfoncées dans les poches de sa salopette. Je ne veux pas dire de conneries, mais si cet homme est bien le Cerf de la Famille, alors cela lui fait une sacrée longue vie.
— Je n’ai pas oublié ça. En effet, tous les membres de la Famille semblent bénéficier d’une belle longévité. Cependant, cela est difficile à vérifier aujourd’hui à cause de leurs masques : peut-être sont-ils remplacés une fois morts ? Ou bien bénéficient-ils d’une technologie venue d’un autre monde ? Ce qui est sûr, c’est qu’il y a cent ans, Morrigan allait encore tête nue. Et ce qu’on dit, c’est que le temps n’avait aucune emprise sur lui, mais à partir du jour où la Brume est venue, alors il s’est mis à vieillir comme n’importe quel homme.
Isonima écoute en silence en se mordillant les lèvres. Il s’arrête quand il sent le sang envahir sa bouche. Andiberry continue :
— En montant sa dictature, Cerf — car il avait à présent adopté son déguisement actuel — a réussi à sortir la ville de la guerre civile et de la famine. Et cela fait maintenant plus d'un siècle que ça dure alors que le régime aurait dû s’assouplir. On lui connaît une fille et cinq fils. Dans l’ordre de naissance : Bebbe, Griffon, Rhinocéros, Carpe, Lièvre et Chien.
Alors qu’il parle, Andiberry trace un schéma dans la terre à l’aide d’un bâton :
Isonima se force à maîtriser le tremblement qui est en train d’envahir ses bras. Ces hommes en savent beaucoup plus sur leur compte que ce qu’imaginent les membres de la Famille et cela cache quelque chose. Il est évident que le vent de la révolte souffle chez les ouvriers, cette révolte a-t-elle un noyau organisé ?
— Morse est le fils de Carpe. Ocelot, celui de Rhinocéros. Serpent est un sylphe. Restent Mante et Loup. En toute franchise, je ne sais pas très bien où caser ces deux-là. Mante ne commandait jamais rien en cuisine, comme s’il ne mangeait pas.
— Peut-être que l’un des deux est le deuxième sylphe ?
— Ça pourrait être Loup ? Les sylphes sont plus grands que des humains.
— Il n’y a pas de femmes ? demande Maja. Pas d’autres que Bebbe ?
— Pas à ma connaissance. Mais il est tout à fait possible que les femmes restent cachées dans la Machine. Bebbe et Georges sont les enfants d'Héquinox, mais les autres... c'est un mystère...
Un homme pouffe d’un air goguenard :
— C’est peut-être la sœur leur mère à tous… ce serait bien le genre de tous ces tarés.
Maja mime le geste de se mettre les doigts dans la gorge pour vomir. Isonima saute sur ses pieds et se rend compte un peu tard que son mouvement est brutal. Les hommes et les femmes lui jettent un regard surpris. Isonima a envie de frapper le type qui a fait cette blague, et Maja aussi ; la mimique de la femme lui reste en travers de la gorge. Vous ne savez rien ! Rien du tout ! Il sait que ses nerfs sont fragiles, aussi s’arme-t-il de tout son courage pour marmonner :
— Je pense qu’on a fait un peu durer la pause. On devrait reprendre le travail si l’on ne veut pas se faire engueuler ce soir.
Les ouvriers approuvent et se lèvent à regret. L’un d’entre eux lui lance un regard courroucé. Alors qu’Isonima sangle son sac à dos à l’arrière de son tracteur, Andiberry vient le trouver et s’accoude contre le monstre de métal.
— Ça va ?
— Oui.
— Tu as vraiment l’air contrarié. On a dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
Isonima décide de jouer la carte de la prudence :
— Il y a des espions de la Famille partout dans cette ville. Et vous, vous racontez ces histoires à voix haute, à tort et à travers. Je ne voudrais pas être à votre place si ça arrive jusqu’aux oreilles des enfants du Mur.
Andiberry baisse les yeux et prend un air contrit :
— Tu as raison. Je suis désolé. Tu vois, j’ai un peu fanfaronné, mais c’était stupide d’étaler mes connaissances.
Isonima se radoucit :
— Ce n’est pas grave. Je n'aurais pas dû m'énerver.
Andiberry le regarde de ses yeux bruns et chaleureux, un léger sourire aux lèvres.
— Quoi ? demande Isonima, gêné.
— Si tu as besoin de parler à quelqu’un, je suis prêt à t’écouter.
Tout en discutant, Andiberry pose sa main sur l’épaule de son interlocuteur. De plus en plus mal à l’aise, Loup se dérobe à ce contact et répond d’un ton évasif :
— Merci, je m’en souviendrai, mais je ne crois pas en avoir besoin.
— Comme tu veux, je ne te force pas.
Comme les ouvriers reprennent leur travail, Andiberry récupère sa voiture et se désolidarise d’eux. En une dizaine de minutes, il atteint la sortie de l’entrepôt et y gare son véhicule. Puis il s’égare dans les rues hétéroclites de la Ville Noire et marche une petite heure jusqu’aux abords de la décharge.
Cette fois, l’ingénieur se dirige sans hésiter jusqu’à un énorme réfrigérateur à moitié enfoncé dans une pile de détritus. Après avoir vérifié soigneusement que personne ne le suit, il ouvre la porte et se glisse dedans.
À l’intérieur, il fait tout noir ; Andiberry craque une allumette et frappe doucement sur le fond qui s’ouvre en pivotant sur des gonds. Une voix murmure de l’autre côté :
— Salamandre ?
— Et bigorneaux.
Le battant s’ouvre et laisse apparaître un quinquagénaire très empâté avec de longs cheveux bruns et de petits yeux verts et vipérins.
— Olween Mawow ! Comment ça va, vieil ours !
— Berry ! Depuis le temps ! Sois le bienvenu, espèce de canaille !
Andiberry se glisse dans une pièce des plus étranges dont les murs sont composés d’ordures diverses et variées : des pare-chocs, des fours à micro-ondes, des cartons et des cuisinières, tout se mélange dans un beau bric-à-brac... Et la salle est loin d'être vide : il s'y entasse une infinité de choses absurdes, certaines ayant l’air précieuses, d’autres justes décalées. Deux lampes à huile éclairent une armoire remplie de livres usés ainsi qu’une machine aussi grande qu’un homme et surplombée d’un hublot. Dans un coin, la lueur d’un vieil ordinateur projette une lumière glauque sur des murs recouverts d’étagères. Il y a tellement de bazar qu’Andiberry doit faire attention pour voir où il met les pieds.
Sur un vieux fauteuil à bascule, un adolescent blond et potelé se balance en grattouillant une guitare.
— Berry ! s’exclame-t-il avec un sourire en tranche de courge. J’ai une nouvelle chanson, tu veux l’entendre ?
— Pas tout de suite Su', mais bientôt, promis !
— Tu as tort, elle a arrêté Bebbe de la Machine en pleine promenade furtive. Elle m’a même donné une pièce ! Je l’ai reconnue parce qu’on voyait son tatouage sur son front, même si elle essayait de le cacher. Et pourtant ils l’ont déjà interdite, cette chanson, c’est même elle qui l’a annoncé sur les ondes.
— Bebbe de la Machine t’a vu chanter une chanson interdite ? Tu ferais bien de rester planqué un petit moment, jeune crétin. C’est une chanson sur quoi ?
— Sur deux personnes qui se trahissent pour des raisons politiques. Ça m’a été inspiré par un livre du Multivers que j’ai trouvé ici. Un truc totalitaire avec un dictateur. On devrait utiliser ce surnom pour parler de Cerf ! BIG B !
Sunna a l’air d’un enfant réjoui, alors Andiberry n’a pas le cœur de lui dire que ce n’est pas un jeu, mais Olween le rappelle à l’ordre avant d’installer ses kilos devant l’ordinateur :
— Ça suffit avec tes conneries, Su’. À ce rythme-là, ces enculés fascistes vont te mettre un sac sur la tête et on n’entendra plus jamais parler de toi. Si Berry est là, ce n’est pas pour t’écouter jouer la sérénade, il a sans doute des infos pour Gyfu.
Comme s’il avait suffi qu’on la nomme pour qu’elle apparaisse, Andiberry remarque alors la sylphide qui étale son corps anguleux et rachitique sur une longue banquette de velours râpé et il se demande si elle écoutait depuis le début. Lentement, la femme se déplie. Elle est si grande que son crâne racle le plafond.
— Dame Gyfu, dit Andiberry en inclinant la tête en guise de salut. J’ai peut-être du nouveau. Et j’ai peur de m’être montré imprudent aujourd’hui.
Sans répondre, Gyfu s’assoit sur l’accoudoir de la banquette et fixe l’homme de son regard profondément noir et doux. Il se sent un instant troublé par le visage inhumain et sans âge. Une girafe, pense-t-il pour la millième fois, avant de chasser cette image de son esprit et reprendre :
— Il y a une nouvelle recrue aux ateliers, alors j’ai fait comme d’habitude. Il travaille avec des membres de confiance et l’on essaie de lancer des sujets sur la Famille pour tâter un peu le terrain et voir s’il peut être des nôtres ou pas. Cependant, j’ai un pressentiment sur ce garçon.
— Quel genre de pressentiment ?
— Les yeux violets, la peau sombre, longs cheveux bouclés d’un brun châtaigne. Ça ne vous dit rien ? Les yeux de cette couleur, ça ne court quand même pas les rues.
— Une fossette ?
— Je ne sais pas, il ne sourit pas beaucoup. Il dit s’appeler Isonima.
— Un nom bien connu dans d’autres mondes, mais il peut être faux.
— Après la découverte du masque, je trouve que ça fait beaucoup. Aujourd’hui, nous avons beaucoup parlé de la Famille et il avait l’air troublé. J’espère que je ne suis pas allé trop loin et que je ne nous ai pas mis dans une situation délicate.
Gyfu réfléchit un instant tandis que ses yeux s’attardent sur le masque de porcelaine, posé sur un guéridon bancal.
— Pour le moment, continue à te rapprocher de lui. Surveille-le, mais n’essaye pas de le manipuler. Fais comme s’il n’était qu’une autre recrue potentielle. S'il est ce que nous croyons, alors il pourrait être l’allié le plus précieux que nous ayons pu rencontrer jusqu’ici.
17.
La main de Numéro 5 devient molle. Les doigts — crispés à en faire blanchir les articulations — se relâchent, mais c’est maintenant Bebbe qui s’y accroche farouchement.
Une odeur d’antiseptiques plane dans l’air. Un tuyau terminé par un masque de plastique est posé sur le visage de Numéro 5 ; un gaz soporifique l’a plongée dans un sommeil artificiel. Hagarde, Bebbe bat des paupières plusieurs fois, pour essayer de chasser l’éblouissement provoqué par la puissance des néons. Des taches noirâtres clignotent devant ses yeux.
— Est-ce que vous allez rester ici encore longtemps ?
La question a été posée sans agressivité. Lièvre a lavé ses mains avant de mettre une paire de gants neufs en latex et n’a même pas jeté un coup d'œil à Bebbe, qui ne daigne pas lui répondre. À présent, il aligne soigneusement ses instruments de chirurgie sur une table et ajoute d'un ton neutre :
— Si vous comptez rester, allez vous laver les mains et les bras. Il y a un lavabo derrière vous ; le désinfectant est sur la tablette. Enfilez aussi une blouse, des gants et une charlotte. Si vous la contaminez avec un germe, vous risquez de la tuer.
Bebbe hésite avant de lâcher le bras de son double, puis elle obéit sans discuter. Tout en se frottant les mains sous le robinet, elle observe le laboratoire.
C’est la sixième fois qu’elle y entre, mais jusqu’ici c’était en tant que future mère. La pièce n’a pas changé : c’est toujours le même espace clair et propre avec ses tables de métal qui sentent l’éther et ses pots remplis de pinces et de scalpels immaculés. De grosses bobines de fils chirurgicaux sont enserrées dans des films plastiques, côtoyant des bouteilles d’alcool désinfectant. Un petit coffre-fort repose au fond de la pièce. Quelques tableaux ornent les murs : des natures mortes... Bebbe laisse planer son regard sur les fruits éventrés qui exhibent leur chair avec obscénité.
Bebbe frémit et va se poster à côté de son double en jetant une œillade farouche à Lièvre qui stérilise un à un tous les instruments qu’il a disposés sur la table. Des scalpels bien sûr, des pinces, mais aussi une petite clef hexagonale.
— Vous êtes sûre de ne pas vouloir sortir ?
Cette fois, il lui fait face. Elle essaie de déchiffrer le son de sa voix à défaut de pouvoir lire à travers son masque de porcelaine. De l’agacement ou de l’inquiétude ?
— Qu’est-ce que ça peut vous faire que je reste ?
— Votre expression me gêne. Arrêtez de jouer les chats écorchés…
— Il faudra vous y faire. Est-ce que je peux me rendre utile ?
— Prenez l’aspirateur. Oui, le petit tuyau transparent. Il faudra pomper le liquide de croissance quand je commencerai la césarienne, mais je vais la laver avant.
— Je vais vous aider.
— Non.
Le ton est glacial alors Bebbe obtempère. Lièvre se penche sur le corps de l’endormie avant de découper sa tunique avec une longue paire de ciseaux.
À l’aide d’une petite douchette, le médecin rince la femme dénudée et il la frotte avec un gant de crin jusqu’à ce que la peau soit propre et rougie. L’eau souillée disparaît dans des rigoles creusées dans le sol. Bebbe le regarde faire sans un mot, les mouvements de l’homme sont presque tendres et elle se sent troublée.
Lièvre passe doucement une lingette imprégnée de gel sur la surface de l’épiderme, puis il se débarrasse de ses gants et en enfile une paire neuve.
Bebbe retient son souffle tandis que le médecin prend son scalpel. La lame s’enfonce dans la partie inférieure du ventre comme dans une motte de beurre et il y dessine une ouverture en croissant de lune avant d’y plonger les doigts. Avec de légers mouvements des phalanges, il retrousse la peau qui se fronce de façon surnaturelle jusque sous les seins. Un sang rare laisse des traînées poisseuses sur le globe énorme du ventre, composé à la fois d’un exosquelette de métal et d’une gaine caoutchouteuse en forme d’outre translucide dans laquelle repose le bébé.
Le cœur de Bebbe se met à battre plus fort. À travers la poche, elle distingue nettement l’ombre d’une main minuscule, plaquée contre le plastique.
— Aspirez le sang, s’il vous plaît.
Elle s’exécute promptement tandis que Lièvre récupère la clef et l’insère dans une serrure menue située sur le flanc gauche. Avec un grincement rauque, l’exosquelette s’ouvre comme une fleur. À l’intérieur, l’utérus de synthèse flotte comme une grosse bulle.
— Préparez l’aspirateur, je vais crever la poche, annonce Lièvre.
— Combien de chances y a-t-il pour que ce soit quand même un garçon ? Pour qu’on n’ait pas vu le pénis sur l’échographie ?
Lièvre ne répond pas. D’un mouvement assuré du scalpel, il tranche dans le vif de la poche et aussitôt un liquide épais et orange vif en émerge. Bebbe s’empresse de le faire disparaître. De ses mains gantées, Lièvre écarte les pans de l’utérus de synthèse avant d’en sortir avec douceur un nouveau-né recouvert de fluide orangé qui, après un moment de panique, se met à pousser de longs vagissements dès que l’air commence à entrer dans ses poumons.
— C’est une fille, murmure Lièvre alors que les épaules de Bebbe s’affaissent.
Pendant un instant hors du temps, l’homme tient l’enfant à bout de bras, comme s’il refusait de l’enlacer. Bebbe n’ose pas bouger. Son ventre n’est qu’un nid de serpent. Son esprit ? Une poche de brouillard. Lièvre coupe le cordon ombilical, exécute le nœud du nombril, puis lui tend le bébé :
— Tenez-la. Je dois recoudre la mère.
Bebbe hésite un instant avant de lui prendre l’enfant d’un geste compulsif pour le presser contre son sein. La main menue enserre un de ses doigts dans un réflexe instinctif, collant contre le gant une substance répugnante.
Lièvre s’est déjà détourné. Avant même de toucher au fil, il s’occupe de sortir l’utérus de synthèse, puis, à l’aide des clefs à molette, il desserre les tiges de l’exosquelette avant de les replier soigneusement dans le ventre, là où reposait le nouveau-né, il y a quelques instants encore.
Mais Bebbe ne se rend pas compte de tout cela. Elle fixe l’enfant : un bébé aux yeux bleus et aux cheveux si blonds qu’ils paraissent blancs. Son petit visage de crapaud se tord tandis que la fillette hurle de toute sa mâchoire édentée. Bebbe la serre fort, cherchant du regard un tissu pour l’envelopper, pour finalement se contenter d’un torchon propre destiné à nettoyer les paillasses, puis elle se met en quête d’une bassine pour laver le nourrisson.
Lièvre, qui a commencé à recoudre le ventre de Numéro 5 après avoir aspiré ce qu’il restait de liquide de croissance, lui jette un coup d'œil avant de murmurer :
— Tu ne devrais pas. Cela ne sert à rien et tu le sais.
Bebbe voudrait l’ignorer, mais ce tutoiement soudain la dérange. Elle prend la bassine et s’occupe de la remplir d’eau, mais celle-ci est à peine tiède, alors elle renonce.
Son cœur bat fort ; elle n’a pas beaucoup de temps. Son regard parcourt la pièce pour se poser sur un éclat d’argent. C’est le scalpel, abandonné sur la table derrière elle. Son regard va de la lame étincelante à la nuque de Lièvre, qui recoud son double en lui tournant le dos. Elle hésite, tend la main, se ravise, puis ses doigts se posent sur le scalpel en silence et elle le glisse dans sa poche.
Quelques instants plus tard, Lièvre se redresse après avoir coupé le fil qui recoud la césarienne de Numéro 5. Il n’y a plus aucune trace d’un ventre de femme enceinte si ce n’est la cicatrice. Les preuves ont été soigneusement cachées à l’intérieur et déjà, Bebbe regrette. Elle aurait dû profiter du moment où il avait le dos tourné pour faire quelque chose, mais elle a été lâche.
Et puis tout arrive trop rapidement, elle ne parvient pas à réfléchir de façon correcte. Le bébé qui hurle contre sa poitrine lui donne une migraine qui résonne jusque dans les tréfonds de son crâne. Lièvre se tourne vers la femme et l’enfant avant de tendre les bras :
— Donnez-la-moi.
— Non.
Bebbe n’a même pas réfléchi avant de répondre. Que peut-elle répondre d’autre d’ailleurs ?
Lièvre n’a pas l’air surpris et sa main retombe mollement contre sa hanche :
— Que comptez-vous faire ?
Sa voix est lasse.
— Je ne sais pas. Mais elle est trop grande... Cette enfant est viable !
— Vous allez affronter la colère de Cerf ? Souvenez-vous comment ça s’est passé la dernière fois, Numéro 7. Vous ne serez pas la seule à le payer. Numéro 5 n’en réchappera pas. Et combien d’autres avec elle ?
Bebbe sait tout ça, mais elle ne peut simplement pas lui donner cet enfant.
— Elle ne souffrira pas, je vous le promets, ajoute Lièvre, doucement. Et je n’ai pas envie de vous faire mal. Pas une deuxième fois aujourd’hui.
Bebbe serre plus fort la petite fille et sent la forme du scalpel contre son coude, à travers le tissu de sa poche. Il faut qu’elle gagne du temps, afin de mettre en place un plan. Elle regarde Lièvre. Elle sait approximativement où se trouve la carotide. Elle pourrait peut-être… peut-être quoi ? S’enfuir avec un nouveau-né qu’elle ne peut pas nourrir ? Se cacher dans une ville close où toutes les pièces de monnaie portent son visage ?
— Donnez-la-moi, répète Lièvre, mécaniquement, en tendant à nouveau les mains.
— N’avez-vous jamais hésité ? La toute première fois ? Tuer des bébés était une vocation ou bien un simple travail comme un autre ?
La main de Lièvre retombe encore, tout aussi mollement, et finit par se poser dans les cheveux blonds de Numéro 5. Il les caresse doucement avant de répondre :
— La toute première fois, je… la première fois, j’ai envisagé de m’opposer à Cerf. J’ai vraiment voulu le faire, mais je n’en ai pas eu besoin.
— Et p…
— Je sais ce que vous pensez.
— …
— Vous pensez que Cerf essaie de vous punir, parce que votre mère a tenté de se débarrasser de lui.
— Il déteste les femmes, il nous hait à cause de ça.
— Oui. Mais ce n’est pas pour ça qu’il veut tuer les filles qui sortent de vos ventres, il le fait parce qu’il a peur. Et moi aussi... alors que je désirais sauver la première enfant, j’ai eu peur.
— Je ne comprends pas.
Lièvre reste très droit devant elle, très guindé.
— Il reste une épreuve. Si elle n’y est pas réceptive, alors elle vivra, mais jusqu’à aujourd’hui, toutes les filles étaient positives...
Bebbe fronce les sourcils tandis que l’homme se tourne à nouveau, cette fois pour se rendre au petit coffre-fort. Le cœur de la femme bat dans sa gorge et du bout des doigts, elle tâte le scalpel. C’est peut-être le moment...
Quand Lièvre reprend la parole, c’est pour laisser passer un simple murmure :
— Vous devez l’ignorer, mais elle est de moi.
Bebbe lâche le manche de l’instrument, muette de surprise tandis qu’il continue :
— La première aussi l’était. Comme cinq autres. Toujours des filles.
La bile remonte dans la gorge de Bebbe :
— Quel genre de monstre tue ses propres enfants ?
Elle qui croyait que Lièvre ne s’intéressait pas à la paternité ! Il avait simplement eu la malchance de n’avoir que des filles. Sans répondre, l’homme se tourne vers elle, en tenant une minuscule boîte qu’il vient de sortir du coffre. Un écrin à bijou. D’une main toujours gantée de latex, il ouvre la boîte. Lentement.
Le temps se suspend.
Bebbe sent son pouls qui bat violemment à ses tempes, avant de se rendre compte ce qui a changé. Les hurlements de l’enfant se sont fanés, à cette seconde précise où la boîte a été ouverte. Sur le velours rouge se trouve une unique perle, grosse comme un petit pois.
Bebbe baisse les yeux vers le bébé qu’elle tient dans ses bras et elle doit se faire violence pour ne pas le lâcher. Quelque chose s’est passé : l’enfant n’est plus grimaçant, la créature a tourné la tête et fixe la perle avec fascination. Alors que ses yeux étaient limités à deux fentes bouffies de larmes, les prunelles se sont écarquillées et semblent manger le visage. Les iris bleus se teintent progressivement de gris pâle ; les pupilles ne cessent de se dilater et de se contracter à un rythme saccadé. La main minuscule se tend vers Lièvre tandis que le visage se crispe en un masque de souffrance.
Lièvre ne bouge pas d’un pouce, mais tout doucement, la perle se met à rouler hors de son écrin, comme mue par une volonté propre. Elle tombe sur le carrelage dans un bruit cristallin et rebondit trois fois avant de s’immobiliser contre les pieds de Bebbe. Dans ses bras, l’enfant se tortille et essaie de se dévisser la tête pour suivre la perle du regard.
— C’est une perle du Chapelet ? demande Bebbe d’une voix tremblante.
Lièvre acquiesce.
— Cerf m'en a confié une pour que je puisse tester les filles.
En quelques pas vifs, il se rapproche et récupère la sphère qu’il s’empresse d’enfermer à nouveau dans sa boîte, puis dans le coffre.
— Et cette enfant ? demande Bebbe.
— Cette enfant n’en est pas une. Et elle revient. À chaque fille, elle revient. Je regrette, mais elle est positive.
Les prunelles du nourrisson sont à présent totalement grises, sa peau a perdu sa rougeur et paraît plus sombre. Ses cheveux blonds tombent en flocons sur le sol et un duvet couleur châtaigne pousse sur son crâne. Le bébé grandit à vue d’œil, mais son visage est contracté par la douleur : sa transformation semble une épreuve. Bebbe frémit d’horreur :
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Elle est en train de prendre la place de son hôte. Le Chapelet la force à accélérer le processus.
— C’est une possession ?
— Il ne s’agit pas que de ça. Ce n’est pas juste une « âme ». Elle se reforme, esprit et corps. Mais pour ça, elle a besoin de la matière d’une enveloppe primitive. Plus l’ADN initial est semblable au sien, plus la transformation est facile. C’est pour cela qu’elle n’infecte que les filles de notre famille, sa lignée-lien.
Bebbe a la tête qui tourne. La petite chose qui est en train de changer de visage dans ses bras lui inspire un malaise sans nom et de la répugnance. Elle vient de prendre au moins trois centimètres depuis qu’elle a vu la perle.
Bebbe se souvient, elle se souvient de ce que disait Cerf sur cette créature, à elle et ses sœurs : un Pilier de leur sang, venue leur dérober le Chapelet. Et sans le Chapelet, tout espoir de fuir ce monde sera perdu.
Lièvre se rapproche et lui extirpe le bébé des bras. Bebbe proteste mollement, mais dès que la chaleur du corps menu la quitte, le soulagement l’étreint.
En moins d’une minute, le masque qui maintenait Numéro 5 dans son sommeil artificiel est posé sur le visage changeant de la petite créature. Celle-ci se débat, pousse des cris perçants et lance un long regard de perle à Bebbe avant de sombrer dans l’inconscience. La femme frémit et se détourne, mais pas suffisamment pour ne pas voir l’éclat d’une lame qui fend la gorge de la créature.
Bebbe vomit. De lourdes gouttes de sang noir tombent sur le dallage blanc.
18.
Griffon referme la porte derrière lui dans un claquement sec, avant de s’y appuyer pendant quelques secondes.
— Bonjour Cerf.
Le vieillard ne répond pas tout de suite, alors Griffon se détache du battant et donne un tour de clef dans la serrure avant de s'approcher du lit.
— Je t’ai apporté un peu de musique.
Cerf renifle tandis que Griffon pose un petit cylindre de métal sur la table, à côté de tous les médicaments. Immédiatement, l’ensemble se déplie en de multiples arceaux qui se modèlent en un étrange tourne-disque à cornet. Aussitôt, une musique de cirque semblable à une fanfare criarde se met à hurler et la main de Cerf se contracte sur la couverture tandis que Griffon s’assied sur le bord du lit d’hôpital, presque sur les jambes de son père.
— C’est trop fort, articule sèchement le vieillard. Et tu me fais mal.
Griffon se contente de sourire étrangement et accepte de baisser un peu la musique afin de pouvoir faire la conversation :
— Cela fait longtemps, n’est-ce pas ? Combien de temps depuis notre dernier face-à-face en dehors des réunions de famille ? Dix ans ? Quinze ?
— Qu’est-ce que tu veux, Georgie ? Tu profites de ma faiblesse pour tourmenter un vieil homme proche de la mort ?
— Oh, n'essaie pas de m'apitoyer ! Je ne suis pas venu pour bavarder, j’ai rencontré quelqu’un dans le monde des rêves... pas une rêveuse, non, une voyageuse. Je me demandais si c’était une de tes relations.
La main métallique de Cerf se met à tapoter le couvre-lit, nerveusement.
— Tu as un nom ?
— Oui. Mais pas le sien. Elle était en quête d’une fille prénommée Lù et m’a demandé si je savais que j'étais un Pilier. Elle connaissait clairement le concept.
La main s’immobilise sur le couvre-lit et Cerf articule d’une voix pâteuse :
— À quoi ressemblait-elle ?
— Une humanoïde d’un autre monde, avec quatre yeux et des tentacules violets sur le chef.
Cerf hésite trop longtemps. Il va mentir, pense Griffon.
— Je ne me souviens pas, mais Pilier est un mot utilisé dans une grande partie du Multivers pour désigner les gens comme toi et moi : des Changemondes, des Vers de rêves ou bien des individus qui peuvent modifier la texture des mondes, déformer l’espace et le temps. Des êtres bloqués dans le temps qui ne vieillissent pas et finissent par se reformer dans le corps d'un enfant de leur famille s'ils viennent à mourir.
— C’est ce que je pensais. Peu importe comment, cette fille connaît quelqu’un de similaire à moi qui lui a permis d’accéder à Limbo... si elle n’est pas un Ver de rêve elle-même.
— Et tu l’as laissée filer, comme un imbécile ?
— Mon cauchemar est arrivé, je n’ai pas eu d’autre choix que de briser le songe. Tu aurais été bien arrangé si j’étais décédé, on ne connaît pas mes conditions de résurrection.
À nouveau, Cerf renifle et Griffon sort la photographie de son costume sombre :
— Est-ce que tu reconnais quelqu’un sur ce cliché ?
Cerf tente doucement de la saisir, mais Griffon fronce le nez et la recule de quelques centimètres. La bouche pincée, le vieillard plisse ses yeux mordorés derrière les fentes du masque et montre du doigt le double de Tony :
— C’est ton frère ?
— Il semblerait, mais ce ne peut pas être réellement lui, pas comme nous le connaissons en tout cas. Je l’interrogerai plus tard.
L’homme sur la photo a l’air beaucoup plus âgé que Chien, même si sa tenue de serveur et son attitude lui donnent une allure d’adolescent, mais ce sont les serveuses qui intéressent Georges.
Il y a une brune à la peau sombre avec des cheveux courts, un long collier de perles et de gros seins ; l’autre est une jeune femme dodue aux cheveux bleus, longs et bouclés.
Cerf examine longtemps la photographie ; ses yeux glacés passent lentement d’une fille à la suivante. Enfin, il conclut :
— Je ne les connais pas. Cette « Lù » est là-dessus ?
Il ne me dit pas tout… pense Griffon. Il l’a regardée trop longtemps pour être honnête. Mais moi non plus je ne lui dis pas tout. Il n’a pas pu manquer de voir qu’elle portait le Chapelet... Il a aussi fixé la petite ronde plus longtemps que nécessaire.
— Je crois, son nom te dit quelque chose ?
— Pas du tout.
Il ment, pense à nouveau Griffon.
Il décide de ne pas parler du site ni des codes que lui a donnés la grune ; après tout, ce n'est pas comme si Internet était censé exister dans cette dimension, lui-même ayant appris le concept en explorant l'onirisme. D’un geste désinvolte, il se redresse et augmente d’un tour de doigt le volume de la musique. Le son est atroce et lui fait mal au fond des tympans. Il ne se sent bien qu’en apercevant la grimace de souffrance de son père. Il finit par baisser le volume, très, très lentement, avec un sadisme étudié.
— Est-ce que tu réalises à quel point ce que tu fais est puéril ? crache le vieil homme. À ton âge ! Pauvre imbécile !
Oh oui. Bien sûr qu’il en a conscience. En face de lui, un miroir mural lui renvoie l’image de sa silhouette. Griffon lance un regard mélancolique à son reflet. Malgré son nez un tantinet crochu, ses grands yeux ronds et jaunes lui donnent l’air d’un garçonnet. Pourtant, il a noté des changements réguliers dans son apparence physique jusqu’à sa quarantième année. Après ça, le temps s’est figé pour lui.
Comme son père, il est une aberration. Un « Pilier » a dit la créature. Des êtres comme on en trouve quelques poignées dans toute l’infinité du Multivers. Et eux sont père et fils ! Est-ce le hasard ou bien la volonté de quelque chose qui les dépasse ? Griffon n’en sait rien et cela lui est égal.
Il n’est instruit que du minimum, ce que son père a appris lui-même au cours de ses multiples voyages : les Piliers ne vieillissent pas, ne connaissent ni maladie ni mort naturelle et chacun d’entre eux possède une capacité qui dépasse l’entendement des mortels.
Celle de son père était de traverser la texture qui sépare les dimensions du Multivers. Lui, Griffon, peut accéder à Limbo, le territoire du rêve, un univers à part, commun à tous les autres. Un monde qu’il peut modifier par la simple force de sa volonté.
Son père a cru après de multiples vies que son état de Pilier durerait toujours, mais tout a disparu brutalement le jour où la mère de Griffon est morte.
À cette pensée, il se détourne de son reflet et foudroie du regard le mourant. Celui-ci doit le sentir, car il murmure soudain :
— Je vais mourir sans que tu me pardonnes, n’est-ce pas ?
Griffon se penche sur le vieillard :
— J’avais quatre ans. Quatre ans quand tu as tué Mère devant mes yeux. Cette image ne me quittera jamais. À chaque fois que le cauchemar vient, je sais que tu l’as créé en moi ce jour-là.
— C’est elle qui a commencé, Georgie ! Tu étais là ! Elle m’a attaqué la première !
— Et pourquoi ? Pour nous protéger Bebbe et moi, de ta démesure ! De toute cette folie !
La haine bout dans les veines de Griffon : il voudrait que cet homme infâme soit déjà mort ! D’un geste rageur, il monte le volume de la musique et sort de la pièce d’un pas précipité. Le hurlement des trompettes et des accordéons explose derrière lui.
Griffon fuit au rythme des tambours et des violons. Une fois bien à l’abri dans la salle du rêve, les cris du vieillard millénaire bourdonnent encore pendant plusieurs heures à ses oreilles.
19.
Grenade escalade l'escalier de son immeuble depuis quinze longues minutes. Elle a mal aux jambes, trébuche pour la troisième fois et s’écorche le genou contre une marche. Plus que huit étages. Elle respire un grand coup et lève les yeux vers le haut avant de froncer les sourcils : il y a de la lumière à sa fenêtre, elle reconnaîtrait l’horrible store de l’appartement entre mille. Pendant un instant, elle hésite à redescendre là où l’ont accompagnée les punks, puis reprend finalement son ascension à pas lents. Est-ce Georges qui est rentré ?
Quand Grenade pénètre dans son couloir, elle s’aperçoit immédiatement que la porte est entrouverte. Elle jette un coup d’œil discret. L’air est imprégné d’un parfum de femme, certainement pas l’odeur de Georges, pas plus que celle d’un enfant du Mur.
Il n’y a aucun bruit. D’une main hésitante, elle pousse légèrement le battant et se glisse dans l’appartement. La lumière est allumée dans la salle principale, mais il n’y a personne. Est-il possible que les enfants du Mur aient oublié d’éteindre après leur passage ? Mais alors, d’où provient cette odeur ?
Grenade sursaute. Un lourd manteau noir est posé sur une chaise et du courrier est étalé sur la table. Toutes les enveloppes sont déchirées et l’une d’entre elles traîne, grande ouverte :
« Je vais bien. »
Grenade ne sait pas très bien lire, mais « Je vais bien », c’est simple. Nerveusement, elle se dirige vers la chambre ; une silhouette est allongée sur le lit. Incapable de s’en empêcher, Grenade s’approche et se dissimule dans la pénombre. D’un geste vif, elle récupère ses lunettes qui traînent sur la commode, ainsi qu’un soutien-gorge, qu’elle fourre dans sa besace. La porte entrouverte laisse courir un rayon de lumière sur le visage de l’inconnue.
C’est une grande femme aux longs cheveux blonds et bouclés et Grenade la reconnaît tout de suite : c’est cette personne dont on voit le profil sur les pièces de monnaie. Ses joues sont rouges et ses yeux gonflés, elle a dû beaucoup pleurer avant de s’endormir d’épuisement, dans une robe légère qui dénude sa gorge et ses épaules. Grenade la trouve belle.
Presque distraitement, elle glisse ses doigts dans sa besace, en sort le grand Dénominateur et le place en silence sur son visage. Elle est aussitôt saisie par une sensation familière de décalage et s’approche de la dormeuse. Le nom est là, inscrit d’une main élégante, en une simple ligne droite qui suit les clavicules. Grenade se mord la lèvre et se concentre pour réussir à assembler les syllabes :
« L’enfantôme qui court après la rivière »
Grenade retire le masque et cligne plusieurs fois des paupières. Elle sait qu’elle ne devrait pas et cependant… elle ne peut s’en empêcher. Sa main tâtonne à nouveau dans le sac et en sort un nouveau masque. Celui-ci est noir et brillant comme de l’obsidienne, des éclats de turquoises sont incrustés autour des yeux et la bouche grimace affreusement pour s’ouvrir en un orifice qui laisse dépasser de vraies dents : son nom est le Rebrousseur. Grenade s’agenouille devant la femme, pose le masque sur son visage et aussitôt la nuit tombe sur elle.
À chaque fois que Grenade porte le Rebrousseur, elle a cette sensation d’être plongée dans de l’eau : L’image est floue et il faut qu’elle se débatte pour se rapprocher et réussir à voir net. Bien sûr, elle ne se débat que mentalement, comme si elle nageait avec son esprit. Elle prend une grande respiration et se laisse sombrer.
Tout est noir, il y a juste une toute petite image trouble, très loin. Doucement, Grenade arrive à se rapprocher et distingue une table ronde, entourée de dix animaux. Le temps qu’elle distingue les détails, la scène s’est évanouie comme des gouttes de colorant dans du liquide : c’était un souvenir de la Dame de la Machine mais aussitôt, un autre se forme.
Une femme enceinte, avec de longs cheveux blond vénitien. Très maigre. Un endroit très sale.
Les scènes défilent à un rythme rapide. Les morceaux de mémoire se succèdent, de plus en plus vieux...
Un homme avec un masque de lièvre trifouille dans le ventre d’une femme rousse.
Un enfant joue avec un train en bois.
Un discours murmuré dans un micro.
Une rangée de cellules dans un couloir blanc.
Un garçon aux yeux violets et aux cheveux bruns bouclés sanglote dans un entrepôt rempli de robots et de machines compliquées.
C’est là le pouvoir du grand Rebrousseur : remonter dans les souvenirs des gens.
Grenade commence à se dire qu’il vaut mieux qu’elle retire le masque et qu’elle s’en aille. Les images sont sombres, tristes et traînent dans l’esprit de leur propriétaire comme des blessures. Grenade se sent intruse, voyeuse...
Mais soudain, tout se passe comme si un courant violent avait refusé qu’elle parte, comme si dans le lac du songe, quelqu’un avait ôté la bonde et Grenade n'arrive pas à nager à contre-courant. Sa main se lève mollement et se pose contre la surface lisse du masque, mais elle ne trouve pas la force de l’enlever. Son corps est lourd, ses tempes bourdonnent... Le Rebrousseur ne lui a jamais fait ça !
La tête lui tourne et elle ferme les yeux. Cela ne dure que quelques secondes et quand elle les rouvre, une nouvelle illusion est en place, étrangement plus nette que les précédentes : une petite fille est debout, droite comme un « i » dans une robe à fanfreluche. Ses longues mèches d’un blond vénitien sont torsadées en anglaises. Les grands yeux gris perle fixent devant eux.
— Je veux grandir, dit l’enfant.
Le silence lui répond, alors la fillette reprend d’une voix dure et sans appel :
— Je veux vivre. Être une femme. Voilà mon vœu ! Pouvez-vous faire ça ?
Elle s’efface.
Grenade est dans une salle toute noire. Si noire qu’elle ne parvient même pas à voir ses pieds.
Autour d’elle, dix petites filles semblables jouent à la corde à sauter dans le jardin d’un cloître, sous un saule pleureur. Avec leur faciès de poupées, leurs grands yeux gris, leur peau marmoréenne et leurs longues boucles blondes, elles sont d’innombrables copies enfantines de la femme de la Machine. Les petites filles chantent en chœur une comptine de leur invention, mais cette musique n’est pas suffisante pour dissimuler un bruit de respiration sifflante et inquiétante, plutôt un halètement.
Grenade se retourne et regarde autour d’elle. Sans qu’elle comprenne pourquoi, la peur lui monte au ventre. Essaie de te calmer, il peut rien t’arriver, ce n’est qu’une illusion, le reflet d’un ancien souvenir…
Ses yeux commencent à s’habituer à l’obscurité qui persiste sous les arcades. Une forme immense se détache. Grenade est d’abord happée par l’œil, si fixe qu’il paraît faux, puis elle voit les grandes mains griffues, la tête couverte de plumes et le bec aiguisé, luisant de salive. La chose est humanoïde et porte des vêtements : une redingote rouge et blanche. Sa longue queue vient caresser nerveusement le sol. Un griffon ! Grenade veut hurler, mais sa voix reste bloquée dans sa gorge.
Dans un silence presque absolu, l’image se dissout. Une autre apparaît où une fillette blonde hurle :
— Ne regarde pas, Georges !
Une femme frappe un homme avec un objet lourd. Une poêle ou un marteau. Grenade ne veut pas voir ça. L’homme est au sol et l’on ne distingue plus rien de son visage qu’une bouillie répugnante.
Dans un coin, un petit garçon aux cheveux bleus sanglote, la tête enfouie dans la jupe de la fillette blonde tandis que neuf copies se tiennent en retrait, les yeux écarquillés d’horreur, le dos collé au mur. Une femme à moitié nue pousse un hurlement. Cheveux noirs, yeux cernés, taches de rousseur et dents du bonheur, cette femme à moitié nue n'est nulle autre que Grenade elle-même !
D’un geste impérieux, la jeune fille arrache le masque de sa peau. Aussitôt, la réalité revient avec une violence presque physique, comme un coup de poing dans l’estomac !
Terrifiée, Grenade s'enfuit de la chambre. Une fois dans le salon, elle glisse le masque dans sa sacoche puis se précipite vers l’escalier sans se soucier d'être bruyante ou non. Le cœur au bord des lèvres, elle dévale les marches de métal comme si elle volait.
Par Juniper, qu’est-ce que c’était ça ?
L’image du petit garçon qui pleure se fige dans son esprit.
« Ne regarde pas, Georges ! »
Pas de doute, cet enfant était bien son ancien colocataire ! Et cette femme qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau ? Qu'est-ce que ça voulait dire ?
Comme on a un peu papoté de Ville Noir hier ça m'a donné envie d'y revenir. Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi de ce chapitre, mais j'imagine aussi que c'est fait exprès et que les choses sont progressivement esquissées et approfondies ! Les "clônes" de Bebbe, comme tu as dit que j'avais juste à 90%, je dirais que c'est ses soeurs ou en tout cas les filles "négatives" de sa famille, mais en fait sans certitude ^^ du coup ils ont peur de quoi , Que ce soit la femme de Cerf qui revient dans chaque fille ? Ou quelqu'un d'autre qu'elle ?
Les explications d'Andiberry sur la Famille sont bien utiles. Il explique après que c'est fait exprès, que c'est une tactique pour évaluer les nouveaux, du coup ça justifie qu'il y passe tant de temps et c'est cool. On dirait que Loup est démasqué par contre :p
Concernant Grenade, je ne saisis pas encore bien qui elle est, et comment elle est entrée en possession de ces deux masques. Pareil, la recherche de Lù par Griffon est encore assez mystérieuse, pour autant j'ai pas été trop perdue, plutôt intriguée avec l'envie d'en savoir plus. J'aime bien l'ambiance de ton texte, c'est assez sombre et en même temps sans fioritures, je trouve que c'est un mariage intéressant.
Vwala. Je te fais des bizus et à bientôt ^^
Oui effectivement, c'est normal de ne pas tout comprendre au début. Ce sera clair au chapitre 8 en gros, même si tu apprendras plein de choses dans les autres aussi (genre qui est Grenade et pourquoi elle fuit par exemple, ça devrait arriver bientôt!).
en fait pour les clones, tu es aprtie du principe que Bebbe était le modèle original mais rien n'est moins sûr. Il y a un original, c'est vrai, mais est-il parmi elle? Est-ce la Bebbe narratrice. On en sait pas (et on ne saura pas :p)(Même si moi je sais).
Et tu sauras plus tard de quoi ils ont peur exactement , ce serait trop facile si je répondais uhuhu!
Normalement tu sais déjà comment elle a eu les masques: dans le chapitre trois, elle raconte que c'est la punk qui lui a donné quand elle était petit.
Et merci encore pour les qualité sur l'écriture, je pense que je peux te renvoyer le compliment <3.
Des gros bisous et merci beaucoup beaucoup! *groscalin*
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1. C'est vraiment cool ce petit récapitulatif de ce qu'on sait de la Famille, et la leçon d'Histoire au passage (moi qui avais peur d'être un peu larguée parce que j'ai fait une vilaine grosse pause dans ma lecture, c'était pile ce qu'il me fallait pour remettre le pied à l'étrier !)
C'est intrigant tout ça ; vu le récit de Berry, j'aurais été tentée de croire que le second sylphe a avoir trahi son camp était Gyfu, alors soit il fait semblant de ne pas savoir qui est ce fameux deuxième pour la protéger, soit y'a un mensonge quelque part… Ses magouilles avec elle me rendent curieuse, d'ailleurs ; je ne sais plus trop si on en apprenait davantage dans les chapitres passés, mais je me souvenais pas qu'ils essayaient de recruter.
J'ai adoré le passage à travers le frigo !! Je sais pas comment tu fais pour créer des décors aussi insolites et en même temps super clairs en si peu de mots. C'est exactement le genre d'idées loufoques et géniales que j'aimerais avoir, mais eh, un peu d'envie n'a jamais fait de mal ! Je suis très intriguée par ce petit noyau de complices cachés là, j'aime beaucoup en tout cas les échos que ça renvoie avec les chapitres d'avant (la chanson interdite, Bebbe) et le clin d’œil à 1984 aussi !
La réaction de Loup était assez touchante, aussi ; ça serait intéressant d'avoir son point de vue honnête sur la Famille…
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2. Mais comme c'est charmant tout ça… C'est vraiment intéressant de suivre Bebbe là-dedans, en tout cas, parce qu'on éprouve tout comme elle : la compassion, la révolte, la curiosité, le malaise, puis le dégoût, même si on ne comprend pas aussi bien qu'elle tous les tenants et aboutissants de l'affaire. Enfin, la perle, je me dis que ça a un rapport avec Lou et que le chapelet est probablement son collier ; mais du coup, j'ai du mal à savoir quelle peut être la créature qui essaye de le leur voler. Lou elle-même qui veut le récupérer ? Autre chose ?
Que de questions qui s'ajoutent ! En tout cas, j'aime bien comme on découvre plusieurs facettes des personnages à chaque fois. C'est vrai qu'égorgeur de bébés, ça donne pas une super image, mais même si ça paraît de toute façon inexcusable et qu'on comprend pas assez leurs motivations pour dire qu'ils ont raison, on finit par comprendre le geste de Lièvre, justement parce que ce bébé est si flippant xD Alors qu'au fond, c'est peut-être tout le contraire qu'il faudrait faire ? Le fait que la créature puisse les empêcher de partir, ça donne envie de se mettre de leur côté, parce que bon, j'y passerais pas mes vacances, là-bas… En même temps, j'avais pas envisagé que des membres de la Famille eux-mêmes puissent avoir envie de partir et ça a quelque chose de lâche, vu qu'ils sont en partie responsables…
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3. Hmmm donc il y avait bien Lou, et je suppose Honorine, sur cette photo avec Chien. La rousse me dit rien… mais le garçon blond et potelé avec sa guitare doit être Sunna. Tout ceci est fort mystérieux.
J'ai encore beaucoup aimé cette scène, dans un tout autre registre que les deux précédentes, mais on en apprend beaucoup aussi d'une autre façon. Griffon me plaît vraiment bien, et puis ça apporte déjà un nouvel éclairage sur ce qui a provoqué toute cette déchéance (le fait que ce soit Cerf qui ait tué leur mère). Du coup forcément on se pose plein de question sur les pouvoirs des Piliers, si une « simple » mort peut provoquer des effets pareils, ça annonce rien de bon. J'ai hâte de découvrir ce que peuvent être les pouvoirs de Lou, du coup…
La relation Cerf/Griffon est vraiment intéressante ; c'est sans doute eux qui devaient le plus ressembler à une vraie Famille à la base, mais ça a tellement généré dans tous les sens qu'on se demande s'il peut rester un genre d'amour filial quelque part ; avec des êtres aussi décalés, ça paraît impossible, mais la rancune de Griffon ressemble quand même bien à celle d'un fils envers son père, et c'est l’ambiguïté qui est la plus intéressante, je trouve.
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4. Mmmhhh tout ceci est très curieux… Parce que du coup, soit l'histoire racontée par Berry est fausse, soit Cerf est revenu d'entre les morts après que sa femme l'a tabassé à mort (you go girl!). Soit il s'agissait d'un autre homme ? Je me questionne aussi sur le fait qu'on décrive la couleur des yeux de Loup et celle des yeux de George ; bon, mauve et violet c'est pas tout à fait la même chose mais comme en plus tu commences par dire qu'on ne sait pas qui est le père de Mante et Loup, je serai tentée de penser que Loup est le fil de Griffon. Mais après, dans le chapitre 1, Loup appelle Bebbe « maman », alors ça voudrait dire qu'ils se la jouent Jamie et Cersei là…
J'ai buggé avec cette histoire de dix petites Bebbe (après les dix petits nègres) ; je sais pas pourquoi, j'avais imaginé que le clonage était seulement venu au moment où ils avaient commencé à vouloir agrandir la Famille (et du coup… c'est bourré d'inceste quand même, non ? Les autres fils de Cerf sont bien nés d'un clone de Bebbe ? Je sens que je m'enfonce…) mais en fait elle a été clonée enfant et toutes les versions actuelles (y'en a moins que onze maintenant hein ?) ont le même âge que la Bebbe "officielle" n° 7 ?
En tout cas le principe des masques est vraiment trop cool ! Je me demande comment Grenade est entrée en leur possession ; pour l'instant, c'est peut-être celle que j'arrive le moins à raccorder aux autres, mais ça donne des scènes extra (donc c'est cette phrase le vrai non de Bebbe ? Encore plein de mystèèère !). Et que fout Bebbe chez Grenade ? Elle cherchait Griffon ?
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Désolée du coup si ce commentaire fait un peu « liste de courses » x'D J'ai parfois profité des coupures entre les scènes pour faire autre chose donc y'a pas beaucoup de lien, alors que le chapitre au contraire en fait pas mal entre les différentes scènes. C'est d'ailleurs très bien, parce qu'une « crainte » que j'avais avec ces scènes qui s'enchaînent c'est que ça donne un aspect haché/patchwork qui permette mal de recoller les morceaux ; mais tu fais attention à faire des clins d’œil et des références régulièrement du coup ça se tient bien.
J'aurais une dernière remarque globale sur la forme, mais je verrai en continuant ma lecture si mon impression se maintient : je me disais que parfois, tu pourrais peut-être trouver des « voix » plus distinctes à tes narrateurs. Alors c'est trouble, parce que dans la première scène par exemple on est plutôt en omniscient puisqu'on bascule de Loup à Berry pour la narration ; mais je trouve généralement qu'une histoire avec beaucoup de narrateur gagne en clarté quand on leur trouve des tics ou des façons de parler qui permettent de les distinguer rapidement. Par exemple, je ne note pas vraiment de différence de registre de langue entre Bebbe et Grenade, alors que Bebbe fait quand même partie de la haute (d'une façon) et que tu dis que Grenade a du mal à lire ; du coup on imaginerait bien un langage soutenu pour la première et un peu plus familier pour la seconde.
Bien sûr il ne s'agit que d'une suggestion, hein ! Je n'ai pas la prétention de te dire comment tu dois écrire. Surtout qu'à ce stade, on a déjà bien positionné tous les personnages et on n'est pas perdus ; mais je me disais que ça pouvait peut-être être une piste pour les lecteurs qui ont du mal à raccrocher les wagons au début ? Dans tous les cas, jouer sur les façons de narrer ça permet de bien fixer les personnages à leur place rapidement et ça permet parfois de mieux se repérer plus vite :)
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En tout cas ce chapitre m'a énormément donné envie de poursuivre ma lecture et m'a énormément fait regretter d'avoir laisser passer tant de temps depuis mon dernier passage. Je suis toujours aussi soufflée par la manière dont les choses se mettent en place ; on sent que tout est abouti et maîtrisé, que tu racontes pile ce qu'il faut savoir au bon moment, et pour ça je me consterne à tes pieds (et je leur vole un bisou au passage).
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A très vite !
Mais mon dieu tes comm sont si looooong!!! :O Merci pour letemps que tu y passes en tout cas, je te suis profondément reconnaissante :).
Ce serait avec plaisir que je regarderai ton fichier de correction. Quand aux espaces de ponctuation, il ne s'agit aps d'un oubli: j'ai malheureusement toujours fait comme ça et je vais avoir beaucoup de mal à faire différement parce que je trouve ça très lai. Mais je crois bien qu'il va falloir que je fasse un effort ^^.
1. Non, on ne sait pas grand chose de plus sur le lien que Berry entretient avec Gyfu mais vue que c'est une sylphe un peu planquée, à priori oui, c'est secret. Quand à un point de vue honnête de Loup sur la Famille, on a des éléments mais ça manque de certaines choses, on me l'a fait remarquer pour les derniers chapitres de la partie 1.
2. Oui cette scène était très compliqué à écrire. Entre ce que ne sait pas le lecteur et les histoires qu'on a raconté auxprotagonistes (vraies ou fausses ?, il est difficile de juger même si ça ne donne pas très envie d'être copain avec Lièvre. Et je ne répond pas aux questions sur Lou :p. Et normalement, après le chapitre 5 tu dois comprendre que les membres de la Famille ne font pas exactement ce qu'ils veulent dans l'ensemble donc certains ont bien envie d'une opportunité de vie différente.
3. Ce n'est pas vraiment un secret, la rousse sur la photo c'est Iza. Les autres tu as raison :).
En tout cas je suis bien contente que Griffon te palsie comme perso :)
4.Mmm alors il y a bien un bug dans la matrice avec cet histoire de décès. Normalement, je crois que tu en sais déjà un peu plus mais tout devrait être clair à partir du chapitre 8.
Par contre, tu as fais une confusion (à moins que ce ne soit moi dans le texte) car Griffon a les yeux jaunes. C'est Serpent qui a les yeux mauves et il n'est pas vraiment humain ^^. Donc la proba que Loup soit le fils de Griffon baisse drastiquement. Concernant les "mamans" et les filiations, je pense qu'il faut attendre encore un peu pouren savoir plus. Pareil pour cette histoire d'inceste, pour le moment, ça reste "pas clair" mais ça le sera bientôt. Je ne dis pas que ce sera très sain, mais je cautionne moins l'inceste que ce qu'il parait.
Toutes les Bebbe ont bien le même âge. Ce ne sont pas des clones comme nous en avons fait avec de moutons. Elles ont été recrées entièrement au même âge et avec les même souvenirs que l'originale. Mais je spoile déjà un peu, on en saura plus plus tard.
Quand à ce que faisait Bebbe chez griffon, je crois que tu as oublié un truc des premiers chapitres:
Quand Bebbe dit à Loup de s'enfuir dans le chapitre 1, elle lui demande de lui envoyer des lettres anonymes chez Griffon (elle ignore que grenade y vit). D'où la lettre sur la table. Donc Bebbe passe chez Griffon et fait une pause chez lui parce qu'elle se sent mal, mais elle n'a aucune raison de rester plus longtemps. D'où le fait que dans le chapitre suivant, quelques heures au moins se sont passées et elle est de retour à la Machine. Est-ce que ça parait plus clair?
Je vais réfléchir à cette histoire de language. Je ne pense pas qu'il y ait des différences de registre de language entre les personnages, il n'y a vraiment pas de bourgeoisie même dans al Famille (mais certains se vouvoient) et Grenade ayant été une militaire, on ne lui a aps appris à lire mais la discipline était dure sur la façon de s'exprimer aussi. Par contre je pourrais plus travailler les tics de language effectivmeent. Je crois que je n'y faisait gaffe que pour Honorine et Berry jusqu'ici :/.
Tu te "consternes" à mes pieds meuf? Ca me rend triste pour toi :'(. Ne voudrais-tu pas plutôt dire "prosterne" :D.
En tout cas merci beaucoup pour ton retour détaillé! J'aprécie vraiment les remarques pointilleuses!
Calinours d'orteils!
1. Oh, j'étais sûr qu'il cherchait à tester Isonima, en racontant autant de choses sur la Famille... ! (Mais ouais, en même temps les yeux mauves c'est pas super discret xD) Et puis au moins ça te fait une façon subtil pour nous donner des infos, bien joué ^^ Et puis je découvre Olween et Sunna dont j'avais vu les fanarts sur ton JdB, c'est cool ! (Bon, il a l'air bien naïf le deuxième garçon, j'espère qui lui arrivera rien ! Hein ? S'il-te-plaît ?)
2. La joie, le retour des mères porteuses (beurk). Avec un assassinat d'enfant en plus, tu sais t'amuser toi !
D'ailleurs, j'ai une petit coquillette à signaler : "Celle-ci se débat et pousse des cris perçanst (perçants)."
Cette perle me rappelle irrésistiblement le collier de Lou... Qu'est-ce que c'est que l'esprit qui s'empare de ces petites ? C'est Lou ? (Elle m'avait l'air gentille moi, et là...) Je me demande toujours pourquoi il y autant de mères porteuses et surtout pourquoi ils changent, alors que les autres sont encore vivantes. Et qu'est devenue l'originale ? (Parce qu'apparemment c'est pas la Bebbe qu'on connaît...)
3. Ah, pour l'entente dans la famille, ce n'est pas encore ça... Gulp. En même temps, voir son père assassiner sa mère, ça doit pas être génial pour se contruire. J'ai tellement hâte de comprendre ce qui s'est passé à ce moment-là, parce que ça a l'air d'être à la base d'un truc bien important (et bien glauque au passage, sinon c'est pas drôle) !
4. Bebbe chez Grenade, ouch, qu'est-ce que c'est que ce gros noeud narratif que tu es en train de nous faire... Comment sait-elle où elle habite ? Ou elle le sait pas, et elle pensait que c'était juste la cachette de Georges ? Les masques de Grenade sont fascinants en tous cas, on comprend enfin l'importance qu'elle y attache ! Et celui qui permet de revenir dans les souvenirs... Gulp. (Et puis ça veut dire que les copies existent depuis toujours ? mais qu'est-ce qui se passe...)
Concernant les mères-porteuses et le bébé assassiné, c'est une réincarnation donc en théorie personne n'est mort hein. Comment ça ce n'est pas comme ça que ça se passe dans les histoires civilisées? Et effectivement, le collier de perle est le symbole de Lou et à ton stade de lecture tu dois avoir la réponse concernant les réincarnations ^^.
Concenrnant les mères porteuses, ils en utilisent une au pif je dirais, mais elles sont favorisées si elles donnent naissance à des garçons. Quand à l'originale, ils l'ont malencontrueusement "perdue" au milieu des clones. Mais comme certaines sont mortes, nul ne sait si l'originale est en vie parmi elles ou non.
Pour ce noeud narratif, je dirais que GRenade habitait chez George et Bebbe avait son addresse (c'est celle qu'elle a donné à Isonima pour qu'il envoie son courrier). du coup elles se retrouvent au même endroit. Et concernant les copie vues dans sa mémoire, il s'agit des copie du Monde avant la reconstruction.
"Loup, mon petit, fais gaffe dans ton sommeil si tu veux garder ton innocence :huhu:"
<3 :3
"En tout cas, à pas se contrôler, il va finir par se griller x) Berry aurait pas justement raconté ça pour tester sa réaction ?"
Oh ben peut-être :D.
Partie 2: Oui, cette scène est volontairement dérangeante.Mais je voulais montrer très clairement que même au sein de la Machine, les relations sont vraiment très compliquées et conflictuelles. Et au milieu de ça il y a un peu le mystère que représentent les filles qui sont toutes tuéesMais pourquoi exactement, tu ne le sauras pas avant quelques chapitres. Mais normalement à la fin de la partie 1, tout est à peu près clair.
Partie 3: c'est bien le George de Grenae :). Bebbe a l'air moins traumatisée que Griffon mais elle était plus grande et Bebbe est beaucoup plus forte que Griffon (ce qui n'est pas forcément le cas de tout ces clones si tu te souviens de celles qui sont folles). Bebbe est peut-être bien là à cause de sang-froid.
Partie 4: La partie 4 est compliqué. Oui, Bebbe est dans l'appart de Grenade qui est l'ancien appart de George dont elle a donné l'addresse à Loup.
La phase du rêve peut avoir l'air absurde et c'est normal. Toutes les questions que tu pose sont logiques et justifiée, tu as absolument tout compris et tu verras la logique un peu plus tard :D.
Je donne un petit spoil par rapport à des questions que tu poses régulièrement: Vis à vis de la technologie, ils possèdent des technologies super développées parce que Cerf les a appris apr coeur mais sur d'autres choses ils sont complètment à côté de la plque. donc quand des fois tu mes dis: ils pourraient faire autrement, c'ets peut-être aprce qu'ils ne peuvent pas faire autrement.
Et il n'y a pas d'avortement prématuré pour les filles car les corps des fillettes sont étudiées après (sympa, pas vrai?).
Voilà!!! Merci beaucoup pour ces super longs commentaires! Un gros caline et à bientôt!
Le réfrigérateur qui sert de porte d'entrée à une cachette est une jolie trouvaille. Là aussi, j'aime bien l'ambiance, mais pour le moment, je ne comprends pas bien le rôle de ce petit groupe. On dirait qu'ils travaillent pour Gyfu, mais je ne comprends pas s'ils cherchent simplement des renseignements ou s'ils veulent lutter contre le pouvoir en place.
Le passage avec le nouveau-né est assez flippant. On en vient à se demander si ce bébé est vraiment un monstre à éliminer. C'est probablement voulu, mais avec Lièvre, on ne sait pas sur quel pied danser : dans quelle mesure est-il inhumain et dans quelle mesure fait-il face le mieux qu'il peut à une situation impossible ? Bebbe semble être à la limite de ce qu'elle peut supporter. Quant à Cerf, on souhaiterait presque sa mort, comme Griffon.
Et enfin Grenade : on voit qu'elle a un lien avec Griffon, mais elle évolue de son côté et je ne comprends toujours pas son but, ni son éventuelle mission.
<br />
1) sa petite automobile à moteur [Une automobile est par définition une voiture à moteur. Il faut donc dire "voiture à moteur " ou "automobile " tout court.]
Andiberry leur distribue des sourires à la pelle [Je suggère : "Andiberry distribue des sourires à la ronde"]
de mains en mains [de main en main ; l’expression est au singulier]
Isonima sourit lui-aussi [pas de trait d’union : lui aussi]
partout sur leurs passages [partout sur leur passage au singulier]
comme si le spectacle du garçon solitaire qu’il était forçait son empathie [qu'il est]
Isonima en profite pour tendre la bouteille de bière à l’ingénieur qui lui répond par un clin d’œil [je mettrais une virgule avant "qui"]
Il serait incapable de pousser un levier, ni d’inspecter une salade ["Il serait incapable de pousser un levier ou d’inspecter une salade" ou "Il ne serait pas capable de pousser un levier, ni d’inspecter une salade"]
Avec ses verres de myopes et ses lunettes de protections [myope et protection au singulier]
Tu devrais leur raconter Berry [il faut une virgule avant "Berry"]
tout a du commencer [a dû]
il n’y avait pas de Brume sur la Terre [Pourquoi la "Brume" ? Est-ce un phénomène différent de la "brume" dont tu parlais précédemment ? Sinon, il faut toujours l'écrire de la même façon.]
seuls les membres du parti ont du conserver des documents [ont dû]
En absence de preuves tangibles [En l'absence]
Toutes ces histoires de Multivers...[précédemment, tu n’as pas mis de majuscule. Il faudrait systématiquement l'écrire avec une minuscule, comme l'univers. Ce n'est pas un nom propre.]
des dimensions parallèles qui se cottoient [côtoient]
On n'en avait aucune idées [aucune idée]
finissent par s'échouer [finissent par s'échouer ici ? En tout cas, il faut préciser où]
C'est aussi une sorte de Monde [monde avec une minuscule : ce n'est pas un nom propre]
Plutôt un réseau tissé avec tous les rêves des gens et où il projette son esprit [le "et" est superflu]
Les travailleurs acquiessent [acquiescent]
Toujours est-il que l'arrivée du marionnetiste [marionettiste]
L’inventeur a vite pris du gallon [galon]
Il a monté les échelons ["grimpé" serait préférable]
Il connait très bien l'intégralité de cette histoire en fait [il faudrait une virgule avant "en fait"]
A ce moment là [A ce moment-là avec un trait d’union]
Et dans les jours qui ont suivi la Brume est arrivée [je mettrais une virgule après "suivi"]
la terre a été secouée de tempêtes et de tremblements de terre, pendant onze jours. [Ce serait mieux d’enlever la virgule avant "pendant". Le mot "terre" se répète.]
BAM. D’un coup. [Bam ! D’un coup !]
de technologies [d’une technologie]
–car il avait à présent adopté son déguisement actuel- [les tirets sont dissemblables ; il faudrait mettre les mêmes partout : des cadratins ou demi-cadratins]
le régime aurait du s’assouplir [ aurait dû]
s’étonne un des hommes, mais les deux autres ne semblent pas surpris. [ Je mettrais un point à la place de la virgule.]
Ce serait bien le genre de tout ces paranos tarés [tous ces paranos]
L’ouvrière aussi, sa grimace lui reste en travers ["L’ouvrière aussi ; sa grimace lui reste en travers de la gorge."]
Si tu as besoin de parler à quelqu’un, je suis prêt à t’écouter au besoin. ["je suis prêt à t’écouter" suffirait]
jusqu’à un énorme frigidaire [Frigidaire est une marque. Il faut dire "réfrigérateur".]
Après avoir vérifié soigneusement que personne ne le suivait, il ouvre la porte [que personne ne le suit]
des micro-ondes [des fours à micro-ondes]
Soit le bienvenu espèce de canaille ! [Sois]
Deux lampes à huiles [à huile]
une armoire remplit de vieux livres [remplie]
avec un sourire en tranche de courge, J’ai une nouvelle chanson [Il faut remplacer la virgule par un point]
Et pourtant, ils l’ont déjà interdite cette chanson. [Je déplacerais la virgule pour la mettre avant "cette "]
Bebbe de la Machine t’as vu chanter [t'a vu]
A ce rythme là [ce rythme-là]
Mais Olwyn le rappelle à l’ordre avant d’installer ces kilos devant l’ordinateur [ses kilos]
et transperce l’homme de son regard profondément noir et doux [transpercer d’un regard doux, c’est contradictoire.]
Il se sent un instant troublé par le visage inhumain et sans âge. [Je dirais "ce visage "]
Les yeux mauves. La peau sombre. Les cheveux d’un brun châtaigne. Ça ne vous dit rien ? Les yeux mauves ça ne court quand même pas les rues. [Je changerais la ponctuation : "Les yeux mauves, la peau sombre, les cheveux d’un brun châtaigne. Ça ne vous dit rien ? Les yeux mauves, ça ne court quand même pas les rues."]
J’espère ne pas être allé trop loin et que je ne nous ai pas mis dans une situation délicate. [Cette phrase est bancale. Je suggère : "J’espère que je ne suis pas allé trop loin et que je ne nous ai pas mis dans une situation délicate".]
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2) Il n’a même pas jeté un œil à Bebbe qui ne daigne pas lui répondre [un coup d'oeil / je mettrais une virguel avant "qui"]
La pièce n’a pas changé, c’est toujours le même espace clair (…) [Je mettrais un point après "changé "]
Un petit coffre fort [coffre-fort. Ce mot revient plusieurs fois : utilise la fonction "rechercher "]
Quelques tableaux ornent les murs ; des natures mortes [il faudrait mettre deux points]
Bebbe laisse planer ces yeux [ses yeux]
tous les instruments qu’il a disposé sur la table [qu’il a disposés]
Elle essaie de déchiffrer le son de sa voix à défaut de ne pas pouvoir lire à travers son masque de porcelaine [à défaut de pouvoir lire ; à défaut de pouvoir veut dire qu’elle ne peut pas]
Le ton est glacé soudain ["Le ton est soudain glacial"]
un nouveau-né recouvert de fluide orangé qui après un instant de panique, commence à pousser de longs vagissements [il faudrait mettre "après un instant de panique" entre virgules]
Puis à l’aide de clés à molettes, il desserre les tiges [il faudrait mettre "à l’aide de clés à molettes" entre virgules]
ce qu’il restait de liquide de croissance dans son ventre lui jette un œil avant de murmurer [il faudrait une virgule après "ventre" / un coup d'oeil]
Il n’y a plus aucune trace d’un ventre de femme enceinte si ce n’est la cicatrice [je mettrais une virgule avant "si ce n'est"]
Il faudrait décider si tu écris "numéro cinq " ou "numéro 5 " et faire la même chose partout.
Elle aurait du profiter [aurait dû]
Mais elle ne peut juste pas lui donner cet enfant. ["Mais elle ne peut simplement pas lui donner cet enfant"]
Elle ne souffrira pas, je vous le promet, ajoute Lièvre [je vous le promets]
Elle sait où se trouver la carotide. ["Elle sait où se trouve la carotide" ou "Elle sait où trouver la carotide".]
Et moi aussi; alors que je voulais sauver le premier enfant, j’ai eu peur [il manque l'espace avant le point-virgule]
Entre "Sans répondre " et "Lentement ", il y a une fois "boîte " et une fois "boite ". Là aussi, utilise la fonction "rechercher".
comme mue d’une volonté propre [mue par une volonté propre]
essaie de se dévisser la tête pour suivre la perle du regard [Il manque un point]
Et cet enfant ? Demande Bebbe [demande : minuscule]
Lièvre se rapproche et lui extirpe des bras [et la lui extirpe des bras]
pousse des cris perçant [perçants]
Elle lance un long regard de perle à Bebbe avant de sombrer dans l'oubli ["sombrer dans le sommeil". Sombrer dans l’oubli veut dire être oublié]
La femme frémit et se détourne mais pas suffisamment [je mettrais une virgule avant "mais"]
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3) cette fille connaît quelqu’un comme moi qui l’a faite passer dans le monde des rêves [fait passer ; ça ne s’accorde pas]
Et tu l’as laissée filer, comme un imbécile ? [NB : avec le verbe laisser suivi d'un infinitif, les rectifications orthographiques de 1990 permettent de ne pas accorder le participe passé, comme avec le verbe faire suivi d'un infinitif.]
je n’ai pas eu d’autres choix que de briser le rêve [d'autre choix]
Mais ce n’est pas lui qui intéresse Griffon, c’est plutôt les trois filles [ce sont plutôt]
Secondaires aux yeux de Griffon [secondaire au singulier]
je ne lui dit pas tout [je ne lui dis]
qu'elle portait un collier de perle [de perles]
Est-ce que tu réalises à quel point ce que tu fais est puéril ? Crache le vieil homme [crache : minuscule]
Depuis "Pourtant, il avait noté des changements réguliers dans son apparence physique " jusqu’à la fin de la partie, on a un mélange de passé et de présent qui n'est pas très cohérent.
au cours de ses multiples voyages : Les pilliers ne vieillissent pas. [les (minuscule) / piliers]
que son état de Pillier durerait toujours [pilier]
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4) elle hésite à redescendre en bas, là où l’ont accompagnée les punks [descendre en bas est un pléonasme. Je suggère : "elle hésite à redescendre là où l’ont accompagnée les punks"]
L’une d’entre elle traîne grande ouverte [d'entre elles / Je mettrais une virgule après "traîne ".]
Grenade ne sait pas très bien lire, mais "Je vais bien " c'est simple.. [Je mettrais une virgule après "Je vais bien" et il y a un point de trop à la fin.]
Presque distraitement, elle glisse la main dans sa besace et en sort le grand Dénominateur et le place en silence sur son visage. [Il faudrait enlever un "et" : "elle glisse la main dans sa besace, en sort le grand Dénominateur et le place (...)"]
Grenade essaya de nager à contre courant [essaie / à contre-courant]
Ses longues mèches d'un blond-roux [blond roux : pas de trait d’union]
Merci beaucoup, ça me fait plaisir ^^.
Le réfrigérateur qui sert de porte d'entrée à une cachette est une jolie trouvaille. Là aussi, j'aime bien l'ambiance, mais pour le moment, je ne comprends pas bien le rôle de ce petit groupe. On dirait qu'ils travaillent pour Gyfu, mais je ne comprends pas s'ils cherchent simplement des renseignements ou s'ils veulent lutter contre le pouvoir en place.
A priori le rôle de ce groupe devient très clair dans le chapitre 7. Peut-être que j'attends trop pour expliquer?
Le passage avec le nouveau-né est assez flippant. On en vient à se demander si ce bébé est vraiment un monstre à éliminer. C'est probablement voulu, mais avec Lièvre, on ne sait pas sur quel pied danser : dans quelle mesure est-il inhumain et dans quelle mesure fait-il face le mieux qu'il peut à une situation impossible ? Bebbe semble être à la limite de ce qu'elle peut supporter. Quant à Cerf, on souhaiterait presque sa mort, comme Griffon.
C'est amusant, j'ai eu plusieurs commentaire dans ce sens: Est-ce vraiment un monstre ou pas? Je suis très heureuse de semer le doute dans vos esprits car ça permet de justifier le sentiment de Bebbe. Ca me rassure beaucoup :). Lièvre est un personnage assez ambigu effectivement,je le voulais comme ça. J'ai été assez surprise que plusieurs lecteurs l'apprécient beaucoup. Il est assez effrayantdans l'ensemeble, même si ce n'est pas forcément de sa faute.
Cerf est un problème à part. Commeje ne l'utilise pas comme personnage central, c'est plus difficile de se mettre à sa place. J'hésitais à faire une annexe pour sa genèse. Mais je crois que je ne l'aime pas trop non plus en fait ;)
Et enfin Grenade : on voit qu'elle a un lien avec Griffon, mais elle évolue de son côté et je ne comprends toujours pas son but, ni son éventuelle mission.
C'est drôle aussi, on m'a parlé souvent de but ou de mission, alors que au début de l'histoire, son seul but est de rester en vie. On comprend plus tard pourquoi elle a plus peur que les autres, je pense que c'est ça qui vous perturbe.
Houlalà je suis toute perdue pour te commenter. Ville Noire est si VASTE que je ne sais pas par quoi commencer.
Ce qui est sûr c'est qu'on sent à quel point tu maitrises les lieux et les personnages. Peut-être que le savoir influe mon jugement, mais je trouve assez évident la force avec laquelle ils t'habitent <3
Sur les premiers chapitres j'ai surtout eu l'impression de me balader : personnages, situations, lieux... J'ai essayé de tout relier sans trop y arriver. Qui est la mère de qui ? Qui êtes-vous tous ? Pourquoi Loup est-il parti ?
Mais ce chapitre a mis en lumière pas mal de choses et je dois avouer que, pour l'instant, il est mon préféré ! L'histoire de Berry m'a beaucoup aidé à tout mettre en place ! Si j'ai bien compris, il essaye initialement de renverser le régime de Cerf ? Mais là, sa priorité est de s'assurer que Loup... est bien Loup.
Ce qui est clair c'est que Cerf possédait bien cette capacité de voyager dans le Multivers (c'est pour ça qu'il est excellent ce chapitre : tu jettes de nouvelles pistes mais apportes assez de réponse pour ne pas nous noyer dans les différents éléments). Et cette histoire avec Griffon, cette scène finale... J'adore Griffon, voilà c'est dit. C'est sûrement mon personnage préféré jusque là <3 (avec Loup, mais il reste encore discret)
Bebbe est fascinante aussi ! On l'aurait cloné quand elle était seulement enfant ? Elle est donc bien la mère de tous (genre... même de seiche et Morse...). Ou ils ont tous essayé avec ses clones ?
Ouh que c'est glauque.
Et ces filles attirées par la perle... Ca c'était bien flippant ahaha
Je trouve Ville Noire vraiment prenant ! Visuellement, c'était gagné au chapitre 1 de toute façon : ces visages masqués, la brume, la Machine, les allées sombres et sinueuses que je me visualises, ce Mur et ces enfants (je veux en savoir plus sur eux ! Chien a dû faire ses armes là-bas ?)
ARG j'ai trop de questions ! Je continuerai donc de lire <3
Merci pour cette histoire Lou !
PS : j'y pense, mais j'ai vu plusieurs coquilles (malheureusement j'ai lu trop vite, sans les relever ==" je noterai les prochaines si tu veux) et il y a quelques incises qui ont gardé leur majuscule
Mais du coup c'est peut-être ma faiblesse aussi de si bien connaitre mes personnages. du coup il y a des choses qui me paraissent évidente à propos d'eux que j'oublie de dire dans VN parce que ça me parait tellement couler de source.
Après la grande incompréhension du début est normal puisque le but de la partie est juste de répondre à toutes ses questions ^^.
Je suis contente pour Loup, pour le moment tout le monde l'aime beaucoup. Ce doit être parce qu'il est moche et gentil X). Quand à ce que fait Berry. en gros c'est ça; Mais le problème va un peu au delà de renverser le régime. Mais on en parle plus loin.
<br />du coup pour la méternité de Bebbe c'est un peu compliqué, mais je pense que c'est un peu moins glauque que ce que les gens s'imaginent. Mais la réponse vient un peu plus tard. Si elle était juste la mère, la soeur et la compagne de tout le monde ce serait un peu trop consanguin; ca ne se passe pas comme ça du coup. ^^. Mais oui, elle a été clonée enfant. C'est ça qui a provoqué la dispute entre Cerf et sa femme (Du spoil O.O!).
Je suis contente que tu trouve ça prenant, j'espère que le chapitre 8 répondra à toutes les grosses questions qui trainent et qu'après tout sera plus simple :D.
(Et oui il faut que je corrige, je n'ai jamais été très bonne en dictée ^^) (Pourtant, j'ai déjà deux bété qui s'y sont collés)
Merciiiiii Claqueettte!!!
Dans l'ensemble c'est un chapitre que j'ai vraiment apprécié car j'ai eu l'impression d'avancer dans l'intringue, ou dans l'univers de la Ville Noire, comme tu veux ^^
Remarques générales:
- Par contre, je dois bien admettre que je n'ai pas compris grand chose de la partie avec Lièvre et Bebbe. Ou du moins, je suis très confuse avec la lecture. Du coup, je me demandais si tu ne devrais pas intervertir cette partie avec celle concernant Berry et Loup. Car après l'explication de l'histoire, peut-être que ça éclaire un peu les horizons. mais c'est toi qui voit, of course :D
- J'aime bcp l'ambiance quand on part du côté de Berry et de Loup. C'est moins artificiel que ce qui se passe dans la Machine, moins statique, plus réel. (c'est pas une critique, hein, C'est juste un ressenti ^^)
- Je crois que mes persos préférés pour le moment sont Loup et Griffon car à leur manière, ils me font un peu penser à Nathan. Je les aime bien !
Ma tentative de compréhension de la chose (si je suis à côté de la plaque, dis-moi hein ^^) et mes questions:
- Concernant la naissance, si ça avait été un garçon, il serait devenu un membre de la Famille, comme tous les autres, avec un masque ? C'est comme ça qu'ils se reproduisent ?
- Numéro 5, c'est un clone de Bebbe mais commen ça se fait qu'elle a toute une armature métallique et un utérus artificiel ? C'est un genre de clone avec option ? ^^
- Quand une fille nait, ça devient tout le temps une "créature" qu'il faut éliminer ?
- Si le numéro 5 est encore en vie, pourquoi il y a un numéro 7 ?
- J'imagine que la Bebbe qui a aidé sa mère a trahir Cerf est la Bebbe originale ? Pas le num 7 ?
- D'après la conversation entre Cerf et Griffon, on comprend queux et Bebbe viennent d'un autre monde, comme le suggère Berry dans son histoire.
- J'imagine que le collier de perle sur la photo et la perle que Lièvre montre à la créature ont quelques points communs
Mon petit coup de coeur sémentique:
- "Son ventre n'est qu'un nid de serpent. Son esprit ? Une poche de brouillard"
Quelques remarques/coquillettes:
- Au début, Lièvre vouvouie Bebbe, puis, il la tutoie
- La main de Lièvre retombe encore, tout aussi mollement et finit par se poser dans les cheveux roux et sales de numéro sept --> c'est numéro 5, non ?
- Quand Berry raconte, it dit "tout a du commencer il y a environ 100 ans". Mais plus tard, dans les explications tu dis "il y a un peu plus de 200 ans, tout allait bien pour le marionnettiste". Est-ce qu'il a "régné" pendant 100 ans pépère et puis la brume s'est pointée ?
- L’inventeur a vite pris du gallon, continue l’ingénieur. Il a monté les échelons à une vitesse vertigineuse et ce sont les hommes eux-mêmes qui l’ont mis là où il se trouve aujourd’hui. Il a fini par monter sa propre forteresse.
- Tu as tort. [...] Elle m'a même donné une pièce !
- Bebbe de la Machine t'a vu
- Comme s'il avait suffi qu'on la nomme pour qu'elle apparaisse
- J'ai rencontré quelqu'un dans le monde des rêves
Voili voilou !!!
kiss kiss <3
Les coquillettes sont réparées! eT j'ai effectivement échangé les parties 1 et 2 sur tes bons conseils! C'est vrai que c'est beaucoup mieux comme ça!
(Et officiellement Tout s'est passé il y a 100 ans :). Et puis Bebbe et Lièvre se vouvoient. Je devais corriger tout ça avant de poster et j'avais oublié -_-'...
Faudra que je vérifie s'ils ne se tutoient pas dans le chapitre précédent.)
Pour les questions:
- Concernant la naissance, si ça avait été un garçon, il serait devenu un membre de la Famille, comme tous les autres, avec un masque ? C'est comme ça qu'ils se reproduisent ?
Tout à fait B-).
- Numéro 5, c'est un clone de Bebbe mais commen ça se fait qu'elle a toute une armature métallique et un utérus artificiel ? C'est un genre de clone avec option ? ^^
Bonne question ^^.
Je te dirai que je ne donne pas de réponses claires dans ce chapitre mais que des hypothèses sont envisageables:
Les "Bebbe" ont toutes le même age. Soit plus de 100ans puisqu'elle était née avant l'arrivée de la brume et de la mort de la femme de Cerf. Si on part de nos normes à nous, quelle genre de femme est encore apte à procréer à cet age?
Cerf a déjà des bras robotisée, Bebbe a également des implant tout le long de la colone vertébrale (chapitre un), pourquoi pas avoir un utérus de synthèse basé sur des technologies aprises dans un autre monde?
On peut aussi penser que sont corps a été refait de bien d'autres façon.
- Quand une fille nait, ça devient tout le temps une "créature" qu'il faut éliminer ?
Exact.
- Si le numéro 5 est encore en vie, pourquoi il y a un numéro 7 ?
Comme le montre le chapitre précédent (avec les "clones" enfermés dans des cellules) et dans les "visions" de Grenade de ce chapitre, l'ensemble (ou une partie) des doubles co-existent en même temps. La raison qui explique la place et le rôle des doubles et pourquoi numéro 7 a clairement une situation à part sera expliqué plus tard. :p
Dans le chapitre précédent, il y a onze cellules (Et onze fillettes en tout dans les vison de Grenade) mais Bebbe n'en nettoie que 6. On peut logiquement penser que les dernières cellules sont vides.
- J'imagine que la Bebbe qui a aidé sa mère a trahir Cerf est la Bebbe originale ? Pas le num 7 ?
On peut le penser mais ce n'est pas sûr. La question subsidiaires est: Y a t-il un moyen de faire la différence? D'ailleurs, y a t-il une originale?
- D'après la conversation entre Cerf et Griffon, on comprend queux et Bebbe viennent d'un autre monde, comme le suggère Berry dans son histoire.
Cerf et son "ex-femme" venaient d'un autre monde mais Griffon et Bebbe sont nés dans la Ville Noire et ne l'ont jamais quittée. Griffon connait bien l'existence des autres mondes par l'intermédiaire des rêves. Cependant leur sang et leur patrimoine génétique n'est pas exactement le même que celui des habitants, bien qu'ils puissent se reproduire ensemble. Ils vivent naturellement un peu plus vieux.
- J'imagine que le collier de perle sur la photo et la perle que Lièvre montre à la créature ont quelques points communs.
Oui.
J'en profite pour te rappeller de plus vieux clins d'oeil ;):
Dans l'introduction, la fille qui se suicide porte un collier de perle.
Dans le chapitre un, quand Gyfu raconte sa rencontre avec Lou, celle-ci tripote également un collier de perle, c'est la seule chose qu'on sait sur son "physique" d'ailleurs.
Voili-voilou!!!!
Merci beaucoup pour ton com :D!
1 : Bien aimé cette partie ! C’était très intéressant d’en apprendre plus sur les débuts de la société et du règne de Cerf. Pauvre Loup, il n’a pas toujours l’air très à l’aise dans sa nouvelle vie. J’ai bien aimé les dialogues, aussi. Et quand Loup se lève brusquement, ça m’a fait penser à cette scène dans Harry Potter 2 quand Harry et Ron déguisés en Crabbe et Goyle se lèvent parce que Malefoy a dit un truc choquant (je me souviens plus lequel).
2 : Aah ! J’ai compris ce que c’était que l’espèce de prison que Bebbe a visitée l’autre fois. C’est une sorte d’usine à bébés ? Tu l’as peut-être expliqué dans l’autre chapitre et j’ai mal lu. En tout cas, cette partie, elle m’a complètement transportée. C’est parfait. Ça glace le sang, et plusieurs fois, parce qu’il y a comme plusieurs petits retournements de situation. J’ai maintenant encore plus de sympathie pour Bebbe, et Cerf me semble encore plus effrayant. Du coup, pourquoi la Famille se rebelle pas ? Parce qu’ils veulent conserver leur statut social ? Ils ont tous l’air malheureux, sauf genre Serpent et les idiots.
3 : Cette partie-là aussi, ça a été un plaisir à lire. Ah, Cerf. Quelle ordure. Mais en même temps, j’avais mal compris la partie où Griffon se réveille avec la photographie, donc je voyais pas trop ce qu’il cherchait comme information en questionnant Cerf… Le collier de perle, en tout cas, ça m’a fait penser à la perle de la partie précédente, celle du chapelet ou je sais pas quoi.
4 : Je dois admettre que j’étais légèrement déçue en revoyant apparaître Grenade, parce que j’ai du mal à la saisir dans toute cette affaire. Malgré tout, c’était intéressant, et puis il y a Bebbe dans sa maison ? Je sais pas si j’ai bien suivi. Et puis ces trucs qu’elle met pour changer de vision, j’étais pas sûre de comprendre ce que c’était. Ce qu’elle voit, on dirait une sorte de résumé déformé des événements qui viennent de se passer, je sais pas trop ce que ça ajoute. J’ai un peu honte, mais j’ai toujours pas compris qui était George, huh…
Et sinon, comme je suis sur mon ordi, j’ai relevé des fautes :
« Bière de mousse ! Annonce l’ingénieur » : Dans ce cas, je crois qu’il faut mettre une minuscule à annonce.
« En théorie, les humains auraient du avoir » : dû
« il est venu d’un autre monde, parallèle au notre » : nôtre
« Et dans les jours qui ont suivis la Brume est arrivée » : suivi
« Peut-être sont-ils remplacés une fois mort » : morts
« il s’est mit à vieillir comme n’importe quel homme » : mis
« a déjà été assassiné ? S’étonne un des hommes » : Encore là, j’aurais mis une minuscule
« Cela cachait quelque chose. […] Cette révolte avait-elle un noyau organisé ? » : de l’imparfait ! Je pense qu’il faudrait mettre au présent.
« je ne sais pas très bien où caser ces deux là » : deux-là
« ces histoires à voix haute, à tord et à travers » : tort
« Soit le bienvenue espèce de canaille ! » : Sois le bienvenu
« doit faire attention pour voir où ’il met les pieds. » : Il y a ici une apostrophe perdue
« Berry ! S’exclame t-il » : Encore une minuscule
« Elle a arrêtée Bebbe de la machine » : arrêté
« A ce rythme là, Ils vont te mettre un sac sur la tête » : rythme-là ; est-ce que le Ils est voulu ?
« « Une girafe » Pense-t-il pour la millième fois » : encore la minuscule
« Des tâches noirâtres clignotent devant son regard » : taches
« ni des codes que lui a donné la fille » : donnés
« Des être comme on en trouve une maigre poignée » : êtres
« la volonté de quelque chose qui les dépassaient? » : dépassait. Et aussi : il n’y a pas d’espace avant le point d’interrogation. En France, normalement, ça en prend un, et j’ai remarqué que tu faisais parfois sans, parfois avec.
« chacuns d'entre eux possèdent une capacité » : chacun ; possède
« je sais que vous l’avez crée en moi ce jour là. » : créé ; jour-là
« Elle m’a attaqué la première !!! » : Je pense que ce serait mieux avec seulement un point d’exclamation, pareil pour les points d’interrogation/exclamations juste un peu plus bas dans le texte.
« Un fois bien à l’abri dans la salle du rêve, les cris du vieillard millénaire bourdonnèrent » : Une anacoluthe ! On dirait que c’est les cris du vieillard qui sont bien à l’abri. Selon Internet, c’est soit une figure de style, soit une faute. Je sais pas qui décide de ça, mais moi, ça me sonne bizarre. Et puis je suis pas certaine du temps pour bourdonnèrent.
« Il n’y a aucun bruits » : bruit
« Elle a du beaucoup pleurer » : dû
« Voilà mon vœux! » : vœu
Pourquoi la Famille ne se rebelle pas? Mouaha. La rponse viendra après. Mais c'est une réponse facile. Il y a une forme de chantage là-dedans ^^.
3)Le chapelet de perles est effectivement un élément récurrent: la fillequi se suicide dans l'intro en porte un, Lou est décrite avec au début du chapitre 1, il y a la scène avec Bebbe et maintenant celle-là...
4) Griffon a l'air de te faire des misères ^^. Alorsje te refais un résumé même si la suite t'aurais ré-expliqué: George est le prénom de Griffon mais effectivement on ne l'apprends pas tout de suite. Au début il rêve de Grenade. Et quand Grenade se réveill, elle dit avoir rêvé de George. donc il y a potentiellement un lien entre les deux mais on ne sait pas si Grenade sait que George est un membre de la Famille.
Bon, on l'apprends de façon un peu plus claire plus tard mais je l'explique: Le masque permet de remonter dans les souvenirs des gens. Potentiellement quand on essaie de comprendre comment se sont déroulés les évènements, ça peut-être utile ;). Mais normalement c'est plus clair, là elle était préssée donc les souvenirs sont très flous.
Et merci beaucoup pour les corrections, il faut que je m'y mette dès que j'aurais un peu de temps!