Chapitre 4 - Blaine

— Depuis quand elles se parlent comme ça Kayla et Charlie ? me demanda Ulric en jetant un coup d'œil pas très discret par la fenêtre.

— Arrête de les regarder comme ça, elles vont te repérer, rétorquai-je sans même lever les yeux de mon livre.

Il tira le rideau et vint s'asseoir à mes côtés. Son regard se posa longuement sur le livre que j'étais en train de lire, suffisamment pour me déconcentrer et pour le fermer. Je me tournai vers lui, essayant de retenir un désagréable soupir.

— T'as pas quelque chose de moins déprimant à lire que le témoignage d'un ancien toxico ?

— Ce n'est pas aussi déprimant que tu pourrais le croire et peut-être même que tu ferais bien de le lire tiens, lançai-je un brin provocant en lui tendant le livre

— Il faudrait que t'arrêtes d'être aussi chiant comme ça.

Je levai les yeux au ciel et rouvris mon livre, espérant pouvoir éviter une énième discussion de ce genre avec mon frère.

— Et pour Kayla, elle avait l'air de sociabiliser pas mal avec elle hier quand on devait chercher son chat, expliquai-je peut-être un peu trop froidement.

— Pardon ? Tu te fous de ma gueule ? Je crois pas que ça va plaire aux parents ça ! s'emporta-t-il en se levant d'un bon du canapé.

Je fermai de nouveau mon livre et aperçus sa mine à la fois effrayée et énervée, tandis que je devais juste avoir l'air de plus en plus excédé.

— Pour l'instant, les parents sont pas là donc on arrête de s'affoler.

Je me levai à mon tour et partis en direction de ma chambre, mais il m'intercepta devant les escaliers.

— Alors comment tu expliques qu'elles soient devenues amies sur Facebook ? me demanda-t-il, l'air malin en me montrant la preuve sur son téléphone.

— Tu veux pas lui foutre la paix un instant ? Tu crois pas qu'elle en a suffisamment marre que tu la traites comme une gamine ?

— Je continue de penser que c'est pas à nous de gérer la situation et encore moins qu'on doive garder le secret.

— Mais t'as oublié les conséquences ? Tu sais très bien comment réagiront nos propres parents, alors imagine le reste !

Je forçai le passage pour monter à l'étage et rejoignis rapidement ma chambre. Ulric ne m'avait pas abandonné en chemin, au contraire, il venait d'entrer à son tour, se fichant soudainement de mon espace personnel.

— Ça, c'est ce que tu crois ! Parce que tu penses vraiment mieux connaître la situation que n'importe qui ! Mais t'en as aucune idée toi non plus !

Je posai mon livre sur mon bureau, essayant de paraître le plus calme possible, mais je ne pus retenir mes poings qui se serrèrent. Je n'avais aucune envie de le frapper physiquement, je voulais juste qu'il se dise et qu'il fasse enfin preuve d'empathie.

— Tu t'es pas dit qu'elle faisait encore une fois l'intéressante ? Ça expliquerait pourquoi elle ne veut pas aller voir le médecin d'elle-même !

— Tu veux vraiment avoir cette discussion maintenant ? lançai-je, complètement sur les nerfs. Je croyais qu'on avait été clair.

— Vous m'avez convaincu tous les deux que ce serait mieux ainsi. Je n'ai pas eu mon mot à dire.

— Et t'aurais dit quoi ? Qu'on aurait dû la laisser crever ?

Son visage blanchit d'un coup et sa respiration s'arrêta. Il ne semblait pas prêt à abandonner cette discussion, à mon plus grand malheur, parce que je savais pourquoi je faisais ça et les mêmes images tournaient en boucle dans mon esprit.

— Tu dramatises complètement la situation, soupira-t-il en s'approchant de la sortie.

— Ah oui ? Vraiment ? Peut-être que si j'avais été aussi « théâtral », je n'aurais pas perdu un ami comme ça.

Il se tourna de nouveau vers moi. Cette fois-ci, son expression avait changé. Un brin de frayeur avait pris le dessus et son mépris semblait comme effacé.

— Pardon ?

— Ne me fais pas répéter... Mais continue de penser que c'est un choix alors que des gens en meurent.

J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir, ce qui mit court à cette discussion – qui était déjà en péril depuis quelques minutes. Je jetai un dernier regard à mon frère, tout en espérant qu'il n'en rajoute pas une couche, et quittai ma chambre pour retrouver Kayla dans le hall.

Alors qu'elle enlevait son manteau, elle se tourna vers moi, tout sourire.

— Ça va ? Tu fais une drôle de tête... Et on dirait presque que t'as pleuré, me fit-elle remarquer.

— Probablement le courant d'air, mentis-je.

Ulric nous rejoignit, les yeux rivés sur son téléphone.

— Depuis quand t'es amie avec la voisine ?

— T'es sérieusement encore en train de chercher le conflit là ? lâchai-je, en me tournant vers lui, excédé.

— Ce n'est pas moi qui sympathise avec l'ennemi ! se dédouana-t-il avec l'air le plus faux au monde.

Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel et avant même que je puisse le contredire, Kayla prit le dessus. Cette fois-ci, sa voix était très ferme. Elle prenait bien plus de risques que d'habitude.

— J'en ai rien à foutre de nos stupides conflits de famille de merde ! Elle avait l'air sympa et pour une fois, c'était pas quelqu'un qui me regardait de travers. Pour la première fois depuis des mois, j'ai enfin pu parler à quelqu'un qui me considérait comme un être humain.

Ses yeux s'embuèrent et je n'avais pas besoin d'en entendre plus pour comprendre la solitude qu'elle traversait actuellement. Son frère et moi n'étions plus que son unique entourage. Ses proches qui connaissaient également son terrible secret et avec qui elle ne pouvait plus prétendre avoir une vie quelconque.

— Tu sais tout de même que tu ne peux pas lui faire confiance ? insista Ulric.

— Je crois que c'est la dernière chose qu'on veut entendre actuellement, rétorquai-je à mon frère.

— Mais t'en as pas marre d'ignorer tous les dangers à force ?

Ma sœur tremblait et elle peinait désormais à tenir debout. Je m'approchai alors d'elle pour la prendre dans mes bras. Elle aurait pu me rejeter, me repousser, mais au contraire, elle me serra fermement contre elle en fermant les yeux au passage.

Cette scène sembla énerver notre frère au plus haut point, suffisamment pour qu'il émette un bref râlement et monte dans sa chambre.

— Merci, me souffla-t-elle d'une voix à peine audible.

Je caressai délicatement sa chevelure alors qu'elle déchaîna un torrent de larmes sur mon torse.

*

Dans l'après-midi, je m'étais occupé de la boutique.

Depuis quelques générations, notre famille gérait une boutique de compositions florales et en période de fêtes, l'affluence des clients pouvait rapidement augmenter ou disparaître du jour au lendemain.

D'ailleurs, nous étions assez réputés pour les risques que nous prenions à chaque composition, à nos associations particulières et l'envie de renouveler chaque création.

Aujourd'hui fut assez calme. Nombreux furent ceux qui vinrent par curiosité et pour étaler leurs projets de grandeur. D'autres ne venaient que pour avoir une bonne oreille. Alors, entre quelques commandes, j'avais entendu les histoires des grands-mères qui étaient isolées du reste de la famille et des mères qui avaient toute la charge de la préparation des repas de famille.

Néanmoins, il ne fallait pas oublier un détail à toutes ces histoires. Notre clientèle était tout de même assez aisée et toutes leurs histoires tournaient autour de l'argent d'une manière ou d'une autre.

D'habitude, j'avalais toutes leurs histoires sans me soucier de quoi que ce soit. Désormais, je n'arrivais plus à rentrer dans leurs stupides préoccupations.

Mon frère était donc occupé avec une vieille dame qui cherchait le rouge parfait entre une cinquantaine de nuances tandis que je gérais quelques papiers administratifs.

— Ce rouge est bien trop écarlate, n'en auriez-vous pas un plus doux ? demanda-t-elle froidement.

Mon frère s'exécuta aussitôt. Il était vraiment aux petits soins avec cette femme alors que plus elle ouvrait la bouche, plus j'avais envie de la baffer.

Au bout d'une dizaine de minutes, il réussit à trouver quelque chose lui convenant et après le départ de la cliente, il s'approcha de moi.

— Tu fais encore la gueule ? me demanda-t-il.

— Je me demande si je vois rouge écarlate ou rouge carmin maintenant, me moquai-je sans lever le regard de mes papiers.

— T'es sérieux là ? Arrête un peu d'être ronchon comme ça.

Je posai mon stylo et croisai son regard. Il tentait désespérément d'avoir l'air calme et rassurant, mais ce n'était qu'une façade avant qu'il ne me reprenne la tête avec les mêmes sujets.

— Tu devrais venir à la fête de Kate ce soir, ça te changerait les idées, me lança-t-il presque innocemment.

— Pitié non...

— Quoi ? T'as un problème avec elle ? Ça fait des mois que tu l'évites.

— Et peut-être qu'il vaudrait mieux qu'il en reste ainsi.

— Pourtant, elle est très sympa.

Mon frère et moi ne vivions vraiment pas dans le même monde. Ou peut-être que j'avais quitté le sien quelques mois auparavant. J'avais enfin ouvert les yeux sur beaucoup de sujets et Kate en avait fait partie.

— Y aura plein d'autres gens sympas, ajouta-t-il comme si ce serait suffisant pour me convaincre.

Je savais exactement ce qui se passerait si je venais. Nous aurions tous plusieurs coupes de champagne à disposition pendant que Kate raconterait encore à quel point ses parents l'ont gâtée sans aucune raison valable, juste parce qu'elle était leur petite princesse. Et c'était là tout le problème de Kate : ce n'était qu'une princesse qui voulait tout obtenir et qui se fichait des limites des autres.

— Ça te changera un peu les idées, ça ne peut te faire que du bien, poursuivit-il.

— On verra s'il n'y a pas trop de boulot à la boutique...

Il afficha un bref sourire victorieux alors qu'en réalité, ce n'était qu'une vague réponse pour qu'il se calme.

*

La boutique se vida assez rapidement et Kayla me rejoignit en fin d'après-midi. Elle était constamment sur son téléphone et échangeait très peu avec moi.

— Je peux prendre une photo de ce que t'as fait dans l'après-midi ? me demanda-t-elle soudainement alors que j'étais sur l'ordinateur professionnel.

— De quoi ?

— Ta composition rouge et noir.

— Hum... Si tu veux, répondis-je, peu concentré.

J'entendis le bruit de son appareil photo puis de nouveau, les incessants bruits d'une conversation textuelle.

— Je rêve ou t'as envoyé ça à quelqu'un ? m'enquis-je en levant immédiatement mon regard vers elle.

— Ne t'en fais pas, c'est juste pour... une amie.

— Une amie qui s'appelle Charlie ? osai-je demander.

Elle mordit sa lèvre inférieure et éteignit son téléphone.

— Désolée...

— Je ne vais pas t'interdire de lui parler, mais malheureusement, je dois rejoindre notre frère sur un point, fais attention. J'ai pas envie qu'il t'arrive encore des merdes.

— Je sais.

Elle s'approcha de moi pour me prendre dans ses bras tout en me remerciant une énième fois. Puis elle me relâcha en entendant un nouveau message.

— En tout cas, tu as les compliments de Charlie.

Je me contentai d'un timide sourire. Même si c'étaient nos parents qui nous avaient tenus à l'écart, je n'arrivais pas à aller au-delà de tout ça. La haine entre nos familles n'était pas qu'une fumée sans feu. Malheureusement, tous les problèmes étaient concentrés autour de petites anecdotes et problèmes que chacun avait envenimés.

À chaque fois, ils avaient voulu accuser l'autre des pires crimes. Fut-ce une époque où chaque cambriolage était forcément l'œuvre de l'autre famille quand bien même aucun coupable n'avait été trouvé par les autorités. Puis des tas d'histoires de concurrences déloyales, de vols de client... Tout un business qui nous avait échappé en étant gamin.

Mon téléphone s'alluma brièvement en réceptionnant un message. Je le pris en main pour apercevoir qu'il s'agissait de Tyler.

« Tu viens ce soir ? Faut qu'on parle. »

Des mois que j'évitais tout un tas de personnes. Mais Tyler était probablement un des rares qui faisait partie des dommages collatéraux.

Je fixai longuement son message sans être capable de savoir quoi lui répondre. J'aimerais beaucoup retrouver notre complicité, ou du moins, en partie. Malheureusement, son visage me rappelait sans cesse celui de son frère et d'autres souvenirs s'enchaînaient par la suite.

Ulric arriva dans la pièce et mes yeux quittèrent alors mon portable. Il avait mis une chemise à peine repassée et une veste de costume. Sa tenue était bien trop habillée pour une soirée, mais avec Kate, c'était le code vestimentaire. Il fallait toujours prétendre via les apparences.

— Alors, tu ne viens toujours pas ? me demanda-t-il une énième fois.

Mon regard se posa de nouveau sur le message de Tyler puis sur Kayla, qui semblait bien plus inquiète que d'habitude.

— Si tu as peur de me laisser seule, ne t'en fais pas. Je peux tenir une soirée.

Même si son ton était extrêmement calme, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Mais je ne voulais pas non plus la materner. Elle avait besoin d'indépendance et je devais accepter que je ne serais pas celui qui la sauverait. Ou du moins, pas tout le long de son combat.

— Ok... Je vais juste enfiler quelque chose, lâchai-je dans un bref soupir.

*

Je sentis une boule se former dans mon ventre, dès que je franchis le seuil de la maison de Kate. Comme toujours, toutes ses possessions étaient des cadeaux de ses parents sans que ce soit lié à une réelle occasion. Et même si je n'y avais pas mis les pieds depuis des mois, je me souvenais encore à la perfection de chaque recoin.

Elle ne tarda pas à nous accueillir. Elle insista pour nous faire la bise à mon frère et moi, mais bien plus avec moi. Elle me serra longuement contre elle et je sentis un peu trop son parfum qui me brûlait les narines. Puis elle me relâcha en remettant sa longue chevelure en place.

Elle avait probablement dû prendre des heures pour se préparer dans l'unique but d'impressionner ses convives. Les ondulations de ses cheveux caramel étaient parfaites et son maquillage semblait si naturel tout en la sublimant. Elle pourrait totalement sortir d'un magazine et elle n'avait même pas besoin d'une quelconque retouche pour faire de l'effet.

Quant à sa robe, il s'agissait d'une simple robe cocktail rouge mais qui était néanmoins suffisant moulante pour mettre en valeur les courbures de sa silhouette et complètement en accord avec son teint légèrement basané.

— Blaine ! Je ne pensais vraiment pas te voir ! Tu m'as terriblement manqué ! s'exclama-t-elle d'une voix totalement fausse.

Désormais, je connaissais ses réelles intentions. Malheureusement, je m'étais fait avoir bien trop souvent avant de m'en rendre compte.

— Il faut que je te montre ma dernière merveille !

Je n'eus pas le temps de répliquer qu'elle me saisit par le poignet et me conduisit jusqu'à l'extérieur. Elle prit mon visage entre ses mains et le caressa délicatement. Elle tenta alors de m'embrasser, mais je me reculai aussitôt.

— Tu sais très bien que c'est fini tout ça !

— Ne me dis pas que tu n'en as pas envie. Je le vois à ton regard...

Et le sien devint totalement enjôleur.

— Je t'ai déjà dit que tant que ce ne sera pas clair, je ne veux rien de tout ça.

— Mais on ne fait que s'amuser pourtant, tenta-t-elle d'esquiver avec une voix légèrement plus aiguë.

— Non ! Ce n'est pas s'amuser ça ! Une fois, tu ne veux que du sexe, d'autres fois, je deviens l'homme de ta vie pour finalement mieux me rejeter. J'ai aucune idée de ce que je suis pour toi...

Elle posa ses mains sur ma taille pour tenter un rapprochement mais je l'arrêtai en coupant court à son contact.

— Blaine, je tiens à toi. C'est tout ce que je sais.

— C'est pas suffisant.

— Alors pourquoi tu es venu ici si ce n'est pas pour moi ?

Sa voix était tremblante et je savais que si elle n'avait pas peur de détruire son maquillage, elle aurait pleuré pour sembler plus crédible.

Malheureusement, elle m'avait toujours considéré comme acquis et je n'étais qu'une autre de ses quelconques possessions alors que j'étais tombé amoureux d'elle.

— Parce qu'on a des amis en commun. Alors, cesse de croire que je ne suis que ton jouet...

— Mais tu ne l'es pas.

Elle voulut repousser une mèche de mes cheveux mais encore une fois, je ne lui laissai pas le temps de faire.

— Maintenant, je vais tenter de profiter de la soirée du mieux que je peux.

— Je croyais que tu m'aimais...

Elle tirait encore et toujours sur la ficelle. Dès le moment où je lui avais exprimé mes sentiments, j'avais commis une effroyable erreur et ça me tuait encore aujourd'hui d'avoir une certaine forme d'attachement pour elle.

— Désolé, soufflai-je.

Je lui adressais un dernier regard et revins à l'intérieur.

Mon frère s'était déjà mêlé à la foule et échangeait sur divers sujets. Il avait bien plus l'habitude que moi de ce genre de soirées. Puis mon regard croisa celui de Tyler, qui tenait une coupe de champagne en main. D'un simple geste de tête, il me proposa de l'accompagner à l'extérieur pour fumer.

Immédiatement, je m'exécutai. Il alluma silencieusement sa cigarette tandis que je l'observai, angoissant déjà à l'idée de notre future discussion.

Je me posai sur la rambarde du perron et fixai l'horizon en attendant qu'il prenne la parole. Après tout, c'était lui qui voulait me parler, il avait probablement quelque chose pour lancer la discussion.

— Ça va bientôt faire huit mois, lança-t-il en se posant à côté de moi sur la même haie en bois.

— Je sais, soupirai-je.

— Ça va ?

— Non.

Je me tournai vers lui, l'air triste. J'aurais pu lui mentir, mais je n'en avais même pas la force. Pour une fois que je pouvais lui parler, autant être honnête.

— Tu t'en veux encore ?

— Évidemment ! rétorquai-je en me relevant brusquement. Je n'ai pas su ce que c'était sur le moment même. Et peut-être que si j'avais su, j'aurais pu mieux gérer. Peut-être que ç'aurait fait la différence...

— Tu ne peux pas dire ça. Personne ne savait ce qu'il traversait. Il allait terriblement mal et il l'a bien caché. Et on a des tas d'exemples comme ça. On en a trop vu des cas où c'était malheureusement trop tard...

À contrecœur, je devais lui donner raison. Même pour ma sœur, il avait été trop tard en quelque sorte. Je n'ai pas vu son mal-être et ç'aurait pu lui être fatal.

— Personne n'est responsable de sa mort. On a fait tout ce qu'on a pu et ce n'était pas notre devoir de le sauver, ajouta-t-il.

— J'ai failli perdre ma sœur comme ça. Mais cette fois-ci, j'avais ce qu'il fallait pour la sauver...

— Ça ne prouve toujours pas que tu aurais pu sauver Wade, me lâcha-t-il froidement.

J'aimerais bien le croire. Mais mon esprit était rempli de « et si...? » et je ne cessais d'imaginer un monde où j'aurais agi autrement. Ma raison n'arrivait toujours pas à calmer mes sentiments et mes regrets.

— Je sais qu'on doit tous les deux faire notre deuil. Prends le temps qu'il te faut, mais n'en souffre pas trop non plus.

Il écrasa sa clope par terre et mon regard ne pouvait le quitter. J'avais tellement envie de lui hurler qu'on avait terriblement raison mais aucun mot ne sortit de ma gorge. Une boule était en train de s'y former et je respirai bien plus difficilement. Je me contentai alors de le prendre dans mes bras et le serrai fermement contre moi.

Malheureusement, une époque d'insouciance était révolue et je n'étais pas encore sûr de totalement apprécier ça...

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
MickyBlue
Posté le 25/08/2020
Beaucoup de secrets, de mystères, de décès autour d'eux apparemment. Beaucoup de coup bas aussi. Je serais curieuse de savoir comment t'es venu cette histoire
MissRedInHell
Posté le 25/08/2020
Je ne saurais trop dire comment en fait (':

Il y a toujours plein de thèmes qui traînent dans ma tête sans jamais vraiment être utilisable dans une histoire. J'ai surtout eu envie de me concentrer sur une relation enemis-to-lovers avec des familles ennemies et tout s'est construit naturellement autour. (':
MickyBlue
Posté le 25/08/2020
Ben GG !

Et oui tu arrives très bien je trouve à mettre ce qu'il faut de mystère. Tu te débrouilles très bien !
MissRedInHell
Posté le 25/08/2020
Merci ! :D
J'espère que j'y arriverai tout aussi bien tout au long de l'histoire. :3
MickyBlue
Posté le 26/08/2020
Ben il n'y a pad de raisons ! Et tu comptes, la publier une fois finit ?
MissRedInHell
Posté le 26/08/2020
L'histoire sera publié intégralement sur PA, mais de ce qu'il en est de l'édition, je ne me suis pas trop penchée sur ça pour le moment. ^^'
Darkangelesse
Posté le 28/07/2020
Hey,

Mais c'est Quoi de ce chapitre 😱
Il est sombre, les secrets font surface, le passé de Blaine aussi !
Éclaires-moi stp mais on parle de suicide ou alors j’ai pensé overdose ?🤔

En tout cas j’aime bien Kayla qui se fiche des embrouilles, et secrets de la famille et qui accepte d’être amie avec Charlie.

Dans ce chapitre j’ai l’impression que Blaine porte tous les malheurs sur son dos 😢, il cherche à se rattraper d’une erreur de jeunesse on dirait.

Enfin j’ai aimé et je file au suivant 😉
MissRedInHell
Posté le 28/07/2020
Merci pour ton retour o/

J'aime beaucoup foutre le bordel haha ! Pour son passé, c'est un peu plus compliqué, mais ça finira par être su dans les prochains chapitres. c:

C'est bien un des problèmes de Blaine pour le coup et qui va être développé sur quelques chapitres. Il a beaucoup de chemin à parcourir là-dessus. ;-;

J'espère que la suite te plaira tout autant o/
Vous lisez