Raoul, le pélégri
L’aube grisaillait à peine lorsqu’un pélégri-trois fit irruption dans la tente en ordonnant aux jeunes recrues de s’habiller et de se présenter rapidement à l’entrée du camp. Raoul — ou plutôt le pélégri — obtempéra comme les autres, constatant avec une pointe de fierté qu’il n’avait plus besoin d’observer ses camarades pour revêtir convenablement les différentes pièces de son uniforme. Il fut même le premier en tenue. Il entreprit de fixer les brides de son masque autour de sa tête, mais son supérieur l’arrêta d’un geste.
— Ce ne sera pas nécessaire.
Le jeune pélégri reposa l’objet en effleurant avec regret sa joue droite. Sa curiosité reprenant le dessus, il suivit le mouvement, puis se posta comme on le lui indiquait aux côtés des nouveaux, à l’extrémité du premier rang de la troupe. De là, il vit approcher deux cavaliers, vêtus du vert foncé du Haut-Savoir. Cela expliquait l’inutilité du masque, réservé aux seuls étrangers à l’Ordre. Lorsque les arrivants mirent pied à terre, le garçon remarqua cependant que leurs uniformes n’avaient de commun avec le sien que la couleur. Le long manteau à col haut d’un cuir plus épais et plus souple que celui de sa veste, les bottes rutilantes et la riche étoffe de la tunique étaient semblables à ceux de l’Érudit qui avait soigné sa mère et l’avait amené jusqu’à la troupe. À la pensée de sa mère, une bouffée de nostalgie lui gonfla la gorge, mais il se souvint qu’il ne devait plus y songer. Pendant cinq ans, tout du moins.
Les Érudits marchèrent à pas lents vers les rangs impeccables sans interrompre leur conversation. Le jeune pélégri constata avec surprise que l’un d’eux était un garçon à peine plus âgé que lui-même. L’autre, en revanche, arborait une chevelure et une barbe d’un blanc immaculé, assorti aux rides de son visage paisible.
— Pourquoi pensez-vous cela impossible ? disait-il à l’adolescent avec un sourire. Vous avez réussi à atteindre le rang d’Érudit avant vos quinze ans, ce qui est remarquable. Je crois très sincèrement que votre soif d’apprendre, votre esprit acéré et votre dévouement à l’Ordre pourraient vous mener à celui de Maître-Érudit en seulement quatre ou cinq ans, si c’est bien ce à quoi vous aspirez.
L’adolescent baissa modestement les yeux sans pouvoir retenir un sourire de fierté sous les compliments du vieil homme.
— Je vous remercie pour votre confiance, Maître, dit-il en s’inclinant. C’est mon souhait le plus cher, en effet, mais je pense que vous le savez déjà.
L’Érudit aux cheveux blancs lui jeta un regard malicieux en riant.
— Votre discipline n’est cependant pas la plus facile, ajouta-t-il quand il eut repris son sérieux. Devenir Maître-Stratège en temps de paix demande souvent plus de patience qu’en cas de guerre où les occasions de se distinguer sont plus nombreuses. Toutefois, si vous parvenez à mettre en application votre brillante théorie sur l’instruction des recrues, je ne doute aucunement de votre succès. Dans quelques années, vous serez à la tête d’un Haut-Collège !
Ce fut au tour du jeune Érudit de rire.
— Une telle prédiction est peut-être prématurée, Maître. Mais soit, je relève le défi !
— Ne crois pas que je sois le seul à manifester de l’ambition pour toi. Tes résultats et tes idées ont impressionné en haut lieu et le Collège-Supérieur compte ardemment sur ta réussite. Il est fort possible que dans un avenir proche, les effectifs augmentent exponentiellement.
L’adolescent s’immobilisa en dévisageant son interlocuteur. Il semblait ne pas oser croire ce qu’il venait d’entendre. Le vieil homme continua d’avancer vers les pélégris en retenant un sourire.
— Voici tes premières recrues ! annonça-t-il avec un geste vers le premier rang. Et je pense que tu devrais choisir une ordonnance, parmi ces jeunes garçons. Ton grade t’y donne droit et ce pourrait être ton sujet privilégié.
Le petit pélégri avait suivi leurs échanges avec la plus grande attention, pourtant il n’en avait pas saisi la moitié. Aussi fut-il soulagé lorsque, sans attendre la réponse de son disciple, le savant s’adressa à la troupe d’une voix claire et forte :
— Pélégris ! Je suis le Maître-Érudit Joalim Botan et voici l’Érudit Lancel de Kelm. Il appartient comme vous au Haut-Collège d’Altamonte. Il sera responsable de l’instruction des nouvelles recrues.
Le garçon en fut impressionné : c’était donc ce si jeune seigneur qui allait lui apprendre à lire, écrire, compter, et toutes ces choses qui feraient de lui un homme instruit quand il rentrerait chez ses parents ? Il devait être fort savant.
— En premier lieu, l’Érudit Lancel de Kelm va choisir parmi vous une ordonnance, c’est-à-dire un pélégri qui sera à son service personnel.
Il s’écarta pour laisser le champ libre à son élève avec un geste du bras pareil à celui d’un commerçant présentant son étal aux chalands.
Tandis que Lancel de Kelm passait lentement devant eux en les dévisageant l’un après l’autre, Raoul fit son possible pour garder le regard et les épaules droits, mais il se sentit accablé par le poids de la déception. Il savait déjà qu’il ne serait pas choisi. La tache sur sa joue avait toujours provoqué la gêne et le recul, pour ne pas dire le dégoût. Si sympathique que paraisse ce petit seigneur, il ne s’encombrerait pas d’un serviteur dont la figure risquait de lui causer des haut-le-cœur du soir au matin. Il aurait pourtant tout donné pour côtoyer chaque jour quelqu’un d’aussi intelligent.
Il tenta d’oublier sa peine en regardant laquelle des recrues l’Érudit allait choisir. Les sourcils froncés par la concentration, celui-ci semblait prendre sa décision très au sérieux. Il passait les visages en revue en adressant à chacun un salut aimable, sans s’arrêter, mais à une lenteur angoissante. Il avait presque atteint le bout du rang sans que son attention se soit encore porté sur un des garçons en particulier. Enfin, ses yeux se fixèrent sur Raoul et, comme celui-ci s’y attendait, il eut un sursaut de surprise. Toutefois, au lieu de la moue de dégoût qui suivait généralement, ses sourcils se haussèrent, il se tourna de manière à lui faire face, puis un large sourire s’épanouit sur ses traits.
— Mon choix est fait, annonça-t-il en lui posant la main sur l’épaule. Tu seras mon ordonnance personnelle, pélégri. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble, j’espère que nous nous entendrons bien.
Le cœur du pélégri accéléra. Il murmura un remerciement, bien fade par rapport au déferlement de gratitude qui l’envahissait. Ce jeune seigneur, cet Érudit l’avait choisi entre tous ! Il se jura de lui obéir et de le servir sans une faille jour après jour, afin de ne jamais le décevoir.
***
Einold
Un grondement de tonnerre annonça bien en avance le retour du roi et de sa troupe, pourtant réduite de moitié. Einold avait laissé derrière lui Barnoin qui l’aurait retardé, ainsi qu’une vingtaine d’hommes pour l’escorter. Les cavaliers franchirent l’enceinte du château des Cimiantes au galop. Le souverain sauta à bas de sa monture harassée et parcourut les couloirs en courant, suivi par un valet qui attrapait au vol les pièces d’habillement boueuses dont il se défaisait. Les quelques heures de chevauchées avaient profité à l’angoisse, aussi la folle cadence de son cœur lorsqu’il s’immobilisa devant la porte de la salle d’accouchement ne devait-elle rien à la course.
Il ressentit un choc en entrant. Les draps tachés de rouge, le décor froid et la reine inconsciente, il mesura à quel point la situation semblait critique. Blême, indifférent à l’image qu’il allait donner de lui-même, il s’agenouilla auprès d’Almena et serra sa main blanche dans les siennes. Elle paraissait encore plus jeune. Et si faible. La sueur et le sang mêlaient leurs effluves à son parfum de rose. Il eut la pensée fugace d’une biche acculée par les chiens, qui ne se défend plus et attend l’hallali.
Une pointe entra dans sa poitrine ; si elle mourait, il n’existerait plus.
Almena ouvrit les paupières et la sincérité du sourire qui s’épanouit sur son visage lorsqu’elle le reconnut éprouva davantage encore le courage d’Einold.
— Vous n’auriez pas dû venir, mon ami, souffla-t-elle alors que ses yeux affirmaient le contraire.
— N’est-ce pas mon rôle de protéger ma femme et mes enfants ? répondit-il en souriant bravement.
— Vous les protégerez fort bien, ces enfants, j’en suis certaine. Quant à moi, je crois que très bientôt, rien ne vous obligera plus à me défendre.
— Ne dites pas ça, je vous en prie. Gardez confiance. Quatre médecins vous entourent, il n’arrivera rien de mal.
— Je sais toutes les dispositions que vous avez prises pour moi. Je vous en remercie. Vous avez toujours fait tellement.
Elle ne put empêcher son visage de se crisper. Avec la conscience, la douleur était revenue.
— J’en ai fait trop, je crois, murmura Einold en baissant les yeux. Je vous ai enlevée à votre père. Je vous ai imposé un vieux mari égoïste. Je vous ai enfermée dans ce château où vous mourez d’ennui. Me pardonnerez-vous ?
— Il n’y a rien à pardonner, mon vieux mari. Et laissez-moi la gloire d’avoir choisi cette vie.
Elle serra ses deux mains autour de celles du roi, dans un geste qui parut lui coûter ses dernières forces. Son visage grave portait une telle urgence qu’il en fut bouleversé.
— Einold, croyez-moi, je vous en prie : j’ai adoré chaque instant avec vous. Et chaque heure loin de vous, car elle me rapprochait de notre prochaine rencontre. Je vous aime, Sire, je vous appartiens. Je ne savais pas qu’on pouvait chérir un être à ce point. Vous me l’avez appris.
Le roi tremblait. Son corps lui faisait mal comme si, gelé, on l’avait plongé dans l’eau brûlante.
— Ne parlez pas, supplia-t-il en lui caressant la joue, laissant ses larmes couler dans sa barbe.
— Si, il le faut, écoutez-moi. Je veux parler avant qu’il soit trop tard, poursuivit-elle dans un murmure envoûtant, bien que haché par la souffrance. Vous êtes tout ce dont j’ai besoin. J’ai eu tout ce qu’il faut pour une vie heureuse, simplement en me tenant auprès de vous. Ne vous reprochez rien. Jamais.
La souffrance semblait reculer sous l’intensité des paroles. Einold ne savait plus s’il pleurait de peur ou d’amour. Il se fit violence pour répondre.
— Je vous aime, Madame, souffla-t-il. Restez avec moi.
Les lèvres d’Almena s’étirèrent davantage :
– C’est bien. Nous avons tous deux réussi à dégeler nos cœurs et nos voix qui ignoraient comment parler d’amour. Continuez, mon ami, n’endiguez pas ce flot. Laissez vos sentiments couler comme des rivières. Elles irrigueront votre vie. Elles feront pousser nos petits.
Ses traits et son sourire devenaient extatiques, comme si une vision sublime flottait devant ses yeux.
— Accordez-moi une dernière faveur, Sire. Veillez à ce que les enfants restent vivants quand je serai partie. Faites encore ça pour moi. Et chérissez-les, mon amour, mon roi. Ils sont aussi les vôtres…
Le murmure se tut. Einold releva le front. Sa petite reine avait sombré dans l’inconscience.
— Sire ?
La voix rassurante de Renaude tira Einold de son abîme. Agenouillé auprès du lit d’accouchement, tenant toujours la main d’Almena, il tourna vers sa conseillère un regard suppliant et fiévreux.
Renaude se pencha vers lui.
— Sire, il faut faire vite. Peut-être tout n’est-il pas perdu. Envoyez chercher la vieille Ensgarde.
Einold dut faire un effort pour se raccrocher aux paroles de la nourrice.
— Ensgarde ? La poison du Marais-aux-Saules ? Pourquoi ?
— J’ai entendu dire qu’elle avait fait naître des enfants qui ne venaient pas naturellement. Les quatre guérisseurs n’ont plus aucun recours malgré tout leur savoir, même s’ils ne le disent pas. Je connais les rumeurs sur sa réputation, mais ne voulez-vous pas tout essayer ?
Le roi sortit passer ses ordres. Quand il revint auprès d’Almena, il avait retrouvé un peu de sa hauteur.
Il ne fallut pas plus de deux heures pour que l’on introduise Ensgarde dans la chambre.
Petite, large, enfouie sous de nombreux vêtements, elle arborait un bonnet de grosse toile écrue dont s’échappaient des épis raides d’une curieuse teinte gris jaunâtre. Chargée de plusieurs lourdes besaces de cuirs qu’elle avait refusées de confier à quiconque, elle semblait se mouvoir difficilement. Balançant son poids d’un pied sur l’autre sans plier les genoux, elle avança jusqu’au roi, sous le regard stupéfait des quatre médecins.
— Ce n’est pas souvent qu’on m’appelle aux Cimiantes, lui dit-elle avec une moue ironique.
— Pouvez-vous sauver la mère et les enfants ? demanda Einold sans relever la pique.
— Sire ! s’interposa Iselmar de Lans. Vous n’allez pas vous fier à cette femme ! C’est une poison, qui fait commerce avec les forces sombres. Mes confrères et moi, nous sommes sur le point…
Le souverain lui fit face d’un bloc.
— Qu’alliez-vous dire ? interrompit-il d’une voix sèche où perçait la colère. Sur le point de quoi ? La reine est inconsciente, elle se vide de son sang, et si je comprends bien, les enfants ne sont pas plus près de naître qu’hier.
— Sire, nous ne devons pas aller contre la volonté de la nature. Cette bouchère tranche les chairs, ouvre les corps, avant de les fumer comme des morceaux de viande !
L’homme avait touché au but : Einold eut un sursaut et se tourna vers l’arrivante. Elle resta indéchiffrable, soutenant son regard de ses petits yeux noirs.
— Voulez-vous voir la reine tailladée, Sire ? continua Iselmar.
— Je préfère la voir découpée et vivante, si les deux sont possibles… Et maintenant, sortez, je vous prie. Sortez, tous les quatre.
Le guérisseur accusa le coup. Pendant un court instant, il afficha la figure de celui qu’on vient de gifler, écarquillant ses yeux profondément creusés, les lèvres pincées. Puis il se dirigea vers la porte à grands pas, perdant quelque peu sa dignité dans la rage. Ses trois confrères suivirent.
— Dehors, les charlatans, marmonna la poison, assez distinctement pour être entendue.
Puis, laissant là l’ironie, elle s’approcha du lit pour ausculter longuement Almena.
La peau de la jeune femme avait pris une teinte bleutée, accentuée par le contraste de sa chevelure noire. Les yeux étaient soulignés de cernes violacés. La reine était agitée de spasmes, son visage se crispait sans qu’elle reprenne connaissance. Ensgarde souleva les paupières pour examiner ses pupilles, approcha la joue de sa bouche pour sentir son haleine. Elle palpa longuement le ventre tendu. Enfin, elle écouta le cœur d’Almena et ceux des enfants.
Puis elle revint vers le roi, dont Renaude serrait le bras.
— Je peux essayer, Sire. Mais la pauvrette s’est beaucoup affaiblie, elle a perdu beaucoup de sang. Voilà des heures que j’aurais dû être appelée. Les deux petits se coincent entre eux et aucun ne peut descendre.
— Aidez-la, Madame, je vous en prie.
— Madame ? releva-t-elle, mi-moqueuse, mi-flattée.
Puis, retrouvant son sérieux :
— Êtes-vous conscient que ce prétentieux d’Iselmar a raison : il va me falloir ouvrir.
Le souverain devint gris.
— Cela va la tuer…
— Il se peut qu’elle survive. Et les enfants aussi. Ne rien tenter, en revanche, les condamne forcément.
— Alors, essayez tout ce que vous pouvez. Le sort me contraint à vous accorder ma confiance. Ne me décevez pas, ordonna le roi en dardant sur elle un regard lourd de sens qu’elle soutint, le visage impassible.
Einold céda brusquement. Il baissa les paupières et supplia :
— Je vous en prie…
Il embrassa encore Almena avant de sortir.
En marchant vers son cabinet, il songea à son frère. La présence enjouée d’Abzal lui aurait été d’un grand secours dans la pénible attente à laquelle il se préparait. Car son cadet possédait la spontanéité de ceux qui vivent légers. Il savait dire et écouter les choses sans détour — comme Almena l’avait fait pour la première fois tout à l’heure. En cela, le roi l’avait toujours admiré. Il l’envoya quérir par un valet, en espérant de toutes ses forces qu’il se trouvait bien aux Cimiantes.
***
Renaude
Restée seule avec la rebouteuse, la vieille suivante se demanda si elle avait eu raison de recommander à Einold les services de cette étrange femme. Elle semblait connaître son affaire et Renaude espérait de toutes ses forces que ce soit vraiment le cas. Très attaché à son ancienne nourrice, le roi lui attribuait un statut particulier de conseillère officieuse que nul n’ignorait. Elle était tour à tour jalousée — les mauvaises langues ironisaient qu’elle nourrissait toujours Einold d’un lait qui l’envoûtait — ou respectée, car elle avait la pleine confiance du souverain, sans en avoir jamais abusé. Elle savait qu’il ne l’accablerait pas s’il arrivait malheur. Elle, en revanche, se reprocherait amèrement son initiative.
Elle aida la guérisseuse à déposer ses besaces sur l’une des tables. Ensgarde écarta sans ménagement les flacons qui y étaient alignés. Elle en tira ses propres préparations, des herbes, plusieurs couteaux d’acier très fins et des aiguilles.
— Puis-je vous assister ? demanda Renaude.
— Si vous avez le cœur bien accroché, j’accepte. Disposez ces cailloux dans les grands chandeliers. Vous les mettrez aux quatre coins du lit. Puis couvrez bien votre visage et allumez-les, dit-elle en lui tendant des pierres couleur d’or vieilli. Vous passerez ensuite dans toute la chambre en faisant brûler cette torche imbibée d’alcool.
Renaude s’exécuta en regardant la guérisseuse introduire une potion entre les dents serrées d’Almena qui cessa bientôt de s’agiter. Les cailloux jaunes répandirent en se consumant une odeur âcre qui piquait la gorge et les yeux malgré l’étoffe qui servait de masque.
— Approchez, demanda Ensgarde. Vous allez la tenir fermement. Le macérat que je viens de lui faire prendre apaise et prolonge le sommeil, mais il n’élimine pas la douleur. Il se peut que le corps réagisse quand je couperai la chair. Alors mettez-y toutes vos forces.
La gorge nouée, la vieille femme s’assit auprès de la jeune reine et plaça les mains sur ses bras. Elle ferma les yeux quand le couteau incisa la peau avec un crissement discret. Un effluve écœurant de tripes s’ajouta à l’odeur métallique du sang et à celle du minerai jaune.