- Oh non ! Danny ! Ton gâteau…
- Aïe ! Je ne m’en étais pas rendu compte. J’ai juste fais un petit tour et… je ne pensais pas que le temps passé en lavant la vaisselle allait me coûter ça.
- Ouf ! Je crois que là, c’est vraiment foutu.
- Non, il n’y a que la croûte qui a craqué. Je suis sûr que le reste est encore récupérable.
- Tu penses ?
- Oui, regarde par toi-même. Ça a commencé à brûler au niveau des parties qui sont collées à la marmite, mais le noyau à l’air sain et sauf. L’odeur est beaucoup moins descriptive que le gâteau n’a foiré, je t’assure.
- Il y a eu plus de peur que de mal, alors ?
- Tout-à-fait !
Un gâteau qui bat vraiment du feu de dieu !
Après la petite frousse que Danny et moi avions eue, je m’étais à nouveau retrouvé assis dans son salon, cette fois-ci, avec une part de gâteau entre les mains. Je ne savais pas si c’est parce que j’étais incroyablement nul en cuisine, mais, contrairement à ce que je pensais avant, le gâteau avait bel et bien réussi. Il était terriblement délicieux. Ma parole, je n’en revenais vraiment pas. Cette femme savait s’y faire avec une spatule – même si, elle aimait surtout un peu tout faire – On voyait bien que mettre les gens à l’aise et prendre entièrement soin d’eux, c’était son truc. Elle était tellement aux petits soins avec moi qu’il m’arrivait régulièrement d’être gêné par mon inutilité. D’ailleurs, à ce moment-là, je ne savais pas pourquoi elle aimait autant me gâter… et gâter tout le monde. Après avoir servi ma part, elle en avait donné un peu à quelques voisins qui étaient passés pour lui faire un coucou. Est-ce qu’elle était vraiment comme ça en réalité ? Ou alors, étaient-ce à cause de ces études ? Peut-être qu’elle comptait faire dans l’hôtellerie ou autre chose du genre.
Il fallait que j’en sois certain.
- Dis… Danny ?
- Oui ?
- Tu étudie quoi ? Je veux dire, pas ce que tu es en train de lire en ce moment, tes études… Quelle filière, suis-tu ?
- Je fais sécurité informatique.
- Ah !
Rien à voir avec ce que je pensais alors.
- Et toi ?
- Bah ! Moi, j’ai fini depuis.
- Je sais. Je… je demande ce que tu as fait comme études.
- Ah ! Ça ? Et ben ! Disons que j’ai claqué cinq années de ma vie à faire des études pour lesquelles je n’avais aucune passion particulière.
- Ça donne quoi en français ?
- J’ai fait droit.
- Je vois. Mais, pourquoi tu dis avoir claqué cinq ans de ta vie… ? Tu n’as pas aimé faire filière juridique ?
- Oui… et non.
- Hum ? Dis-moi tout.
- Je t’expliquerais ça une autre fois, promis. Là, tu révises et je n’ai pas l’intention de te déranger davantage. A ce propos, il faut que j’y aille.
- Ah ! D’accord.
- Je me suis bien régalé grâce à tes doigts de fée.
- Merci !
- C’est moi qui te remercie.
- O… Ok !
- Ah ! Et, avant que je n’oublie à nouveau, passe-moi ton numéro.
- Enfin… J’ai cru que tu n’allais jamais me le demander.
- Pfff ! Tu plaisante…
- Tiens.
- Chouette ! Et… j’ai passé un super moment en ta compagnie. J’espère que la prochaine fois, ce sera chez toi ?
Hein ? Elle est vraiment très entreprenante, celle-là.
- Avec plaisir. Bzzz !
« Je n’arrive pas à le croire, là… je ne viendrais pas de lui donner un baiser sur le front, à l’instant ? Et, ça n’a même pas l’air de l’avoir déplu tellement elle s’est laissée faire avec spontanéité. On aurait dit clairement qu’elle s’attendait à ça et, peut-être même… à plus ».
Oh là là ! Tout ça devient vraiment trop stressant.
Le lendemain, pendant que je m’apprêtais à aller retrouver Jonathan pour notre rendez-vous, je reçu justement un appel de l’intéressé.
- Allô !
- Oui ! Allô… vieux.
- Bah ! Pourquoi tu m’appelles maintenant ? On n’est censé se retrouver dans quelques heures, non ?
- Et, c’est justement pour ça que je t’appelle.
- Pourquoi ? Tu comptes changer le lieu du rendez-vous ?
- Non ! Je ne pourrais plus venir en rendez-vous. Il faut qu’on le reporte, j’ai eu une merde.
- Tu…
- Je t’expliquerais tout plus tard. Je ne peux en parler ni au téléphone, ni maintenant.
- Ah ! Bon…
Ça aurait été mieux que je l’apprenne comme ça que de qu’il me pose un lapin, en tout cas.
Jonathan était quelqu’un de très important dans son milieu. Donc, j’avais l’habitude qu’il m’arrive ce genre de bourde avec lui. Pourtant, cette fois-ci, j’avais bien senti dans la voie de mon ami qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas bien. Enfin, je devais encore bien-sûr attendre qu’il soit prêt à m’en parler…
En amitié, il faut mettre moins de pression et avoir plus de disponibilité !
Salut Ethan, Comment vas-tu ?
Tu fais quoi, genre now?
Ça va bien et toi ? Là, j'fais rien.
Je m'ennuie.
Hier, j'ai passé un très bon moment avec toi. Et si on se refaisait ça ?
Maintenant?
Comme vous le voyez, je venais de dire à dieu à un rendez-vous avec Jonathan. Mais, j’en avais gagné un avec Daniela. J’étais paniqué. C’était si soudain. Je voulais à la fois déjà la retrouver sur le lieu du rendez-vous et à la fois, pouvoir me rétracter car, à cause du stress, j’avais peur de faire une bêtise.
Oh my god ! Qu’est-ce-que je vais me mettre pour sortir ?
Je stresse ! Je stresse ! Je stresse ! Je streeesse ‼!
…
J’étais devant la porte d’une femme exceptionnelle – je trimais encore un peu sur le choix des adjectifs, à cette époque. J’ignorais si c’était encore trop tôt ou s’il fallait déjà que je mette un nom sur ce que je ressentais pour elle - J’avais des tas de choses dans le ventre. Et, ce n’est pas une métaphore. Je m’étouffais réellement à cause des nachos que ma grande sœur et moi avions mangés, la veille.
D’ailleurs, je n’étais pas le seul à avoir été victime d’un guacamole et d’une moutarde qui avait visiblement dépassé leur date de péremption.
…
J’étais devant la porte de Daniela Chesterfield et je m’apprêtais à frapper lorsque j’entendis un air de romance.
🎵 Haoummm 🎶 Huuum hummm 🎵🎵🎵 Hummm hum hmm hmm hmmm 🎶 Je suis l’ammm… 🎵🎵 Hummm 🎶🎵 Hum hmm hmm 🎶🎶
Mais, quelle voix lumineuse ! Depuis le temps médiocre où mon existence avait pris âge sur terre, je n’avais jamais eu l’opportunité d’écouter un son aussi magnifique.
C’était tout simplement divin !
- Oh ! T’es là, toi ? S’apercevait Daniela.
Moi, j’étais là à sa fenêtre, la scrutant d’un regard illuminé, paralysé par l’art de sa voix. Toutes mes facultés sensorielles étaient confondues. Je voyais sa voix ; j’entendais son regard ; je touchais sa beauté ; Je sentais l’arôme de son Âme… Et, soudain, son corps m’apparaissait appétissant.
Etais-je tombé déjà en amour ?
- Alors, tu fais quoi ? On y va ou pas ?