L’ENVIRONNEMENT, DISAIT DOUCEMENT LA VOIX FEMININE,
EST REMPLI DE FORCES ET D’ENERGIES.
ET A L’ORIGINE DES ENERGIES, IL Y A L’ATOME
-°-
Moebius ouvrit péniblement les yeux sous des paupières de plomb.
A son retour pitoyable avaient suivi un sermon, une nouvelle chirurgie, et un second sermon. Un novice fut affecté pour le surveiller.
Il lutta contre les effets des narcotiques pour ne pas se rendormir instantanément. Le soleil avait l’air déjà bien haut. Combien de temps avait-il dormi ?
Ses pensées s’éclaircirent peu à peu, et sa curiosité revint. Lister les incongruités remarquées la veille lui tira un frisson. Peut-être la fatigue et les médicaments lui faisaient-il imaginer des choses ? Peut-être que son état de faiblesse lui faisait voir du danger ?
— Maître ?
Il tourna la tête vers la voix. Un second novice avait manifestement prit le relai du premier avant son réveil.
— Vous avez mal ? Vous voulez manger quelque chose ?
Moebius hocha la tête. Le garçon l’aida à se redresser, le cala avec des coussins, et approcha la table de chevet où, à côté des mélanges médicinaux avaient été laissé des galettes de maïs, de l’eau et des morceaux de banane.
— Je vais chercher le médecin, dit le novice. Il a dit qu’il voulait voir votre plaie, mais à chaque fois qu’il est passé vous dormiez.
Le sucre des bananes acheva de le réveiller.
Il y avait sa façon de s’exprimer. Elle n’avait pas d’accent, et parlait impeccablement, d’une voix claire et maîtrisée. Et il n’avait jamais entendu aucun domestique, peu importe leurs fonctions, dire « n’avoir pas ».
Et elle n’est pas remontée vers les chambres des serviteurs, il en était quasi certain. Pas une lingère, donc.
Occupé à gérer sa blessure, il n’avait pas prit le temps de l’observer. Il se souvenait vaguement d’yeux plutôt foncés et d’un visage ovale.
Il tourna la tête vers le médecin qui entrait, et avala la banane qu’il suçotait.
— Je suis content de vous voir réveillé, Moebius, dit l’Egy massif en s’asseyant sur un tabouret devant lui.
— Hadrien, salua-t-il faiblement. Vous avez prit des cheveux blancs.
Le médecin haussa les épaules et lui prépara un breuvage qu’il lui tendit.
— C’est pour la douleur. Et pour vous passer l’envie de sortir vous promener aujourd’hui. Heureusement qu’on n’a pas d’autres patients comme vous, ou on serait obligés d’inventer une profession. Geôlier de malade.
Hadrien rit à sa propre boutade comme d’habitude. En réalité Moebius aurait bien rit, lui-aussi, mais il avait suffisamment mal pour ne pas s’y risquer. Il se laissa faire pendant que Hadrien ôtait son pansement et inspectait la suture.
— Ma foi, ce n’est pas si terrible, vous vous en sortez bien. Je ne vois aucun signe d’infection. Par contre vous aurez une sale cicatrice. La prochaine fois qu’il vous vient un besoin de grand air, regardez-la bien, ça pourrait vous sauver la vie.
Le jeune novice toussa dans l’espoir de cacher son hilarité.
Hadrien badigeonna la blessure d’un épais onguent poisseux qui sentait le chou et l’avocat.
— Donc, pour vous assurer ma coopération, vous m’enduisez de restes des cuisines ? Grogna Moebius alors que le médecin passait un bras sous son dos pour dresser son pansement à nouveau.
Le médecin dut s’arrêter un moment pour reprendre son souffle.
— Je m’en souviendrai de celle-ci, dit-il en épinglant les bandages. Bon, je vous en prie, soyez sage aujourd’hui. Si vous avez besoin de vous vider, vous avez un pot ici. S’il faut remplir votre estomac, vous avez un novice là. Ne m’obligez pas à vous faire attacher à votre lit.
Moebius tenta de se redresser et abandonna avec un couinement. La mixture d’Hadrien avait dû l’endormir encore, il se sentait un peu plus frais, mais tout mou. Un courant d’air frais et des exclamations enjouées lui parvenaient de la fenêtre ouverte.
— Les chasseurs viennent de rentrer, dit le novice du coche qui avait prit le rôle de geôlier de malade.
Il se saisit d’une galette de maïs et la grignota en discutant un peu avec le garçon - Eliott ? - pour passer le temps. C’était un novice intelligent, et manifestement assidu à ses leçons. Un jour peut-être qu’il demanderait à le prendre comme apprenti. S’ils survivaient jusque là. Emile.
Moebius finit par envoyer Emile à la bibliothèque chercher de quoi s’occuper pour les prochains jours, en lui indiquant vouloir mettre à jour ses connaissances de la cour. Puis il profita de l’absence du novice pour se soulager tant bien que mal dans le pot, et se passer un linge humide sur le visage.
Il fit la moue en constatant la disparition de l’étoffe brodée qui lui avait servit de bandage, emportée avec le paquet de linge tâché de sang qui se trouvait au pied de son lit. Dommage.
Le peu de nourriture qui restait sur sa table de chevet fut rapidement avalé, et il regretta de ne pas avoir également demandé à Emile de passer aux cuisines. Il passa la langue sur ses lèvres desséchées. On ne lui avait même pas laissé d’eau, seulement de la tisane qui sentait, elle aussi, le chou.
Emile revint plus de deux heures plus tard, l’air contrit, mais les bras chargés. Non seulement il avait rapporté des livres, mais il tenait aussi un petit plateau qui sentait bon la soupe et le poisson grillé, et chassa rapidement l’odeur du chou.
— Mes excuses, maître, j’ai pris du retard, puis j’ai pensé que vous deviez avoir faim.
Moebius en aurait presque pu le serrer dans ses bras. Il leva les yeux vers Emile, qui se dandinait maintenant d’un pied sur l’autre.
— C’est qu’il y avait Mademoiselle à la bibliothèque quand je suis arrivé. Elle me met mal à l’aise, toujours à poser des questions. J’ai préféré attendre dehors qu’elle ait terminé.
— Même enfant elle faisait cet effet-là, marmonna-t-il la bouche pleine en réprimant un frisson.
Il fit honneur au poisson en écoutant distraitement Emile qui lui montrait les livres choisis et lui récitait avec enthousiasme les recommandations d’Achilles.
— Merci, dit-il en croquant dans une galette au cacao, avec tout ça je ne vais pas manquer.
Moebius termina son repas puis ouvrit le livre sur la famille royale et s’y plongea, répondant de temps à autre aux questions du novice sur ce qu’il espérait apprendre dans ces ouvrages. Il n’en était pas sûr lui-même…
— Maître, demanda soudain Emile, c’est vrai que vous discutez avec les cibles ?
Moebius reposa le livre et regarda le novice qui se dandinait sur sa chaise en tripotant ses mains.
— C’est vrai. Je préfère savoir qui je tue, et pourquoi.
— Pourquoi vous faites ça ? Ce doit être plus difficile après…
— Pour moi, tuer ce n’est jamais facile. Je parle avec les gens, comme ça je n’ai pas l’impression de les faire disparaître. Je me souviens d’eux, donc ils ont existé.
— Vous n’avez jamais refusé le mandat après ?
— Non. Ce serait inutile. Un autre Egy serait envoyé à ma place finir le travail. C’est notre vie, Emile, il vaut mieux l’assumer.
Moebius somnola quelques minutes en regardant le plafond s’assombrir alors que la nuit tombait.
Le livre ne lui avait rien appris. Rien qu’il ne sache déjà. Feu le roi avait trois enfants officiels, Mademoiselle, l’aînée, issue d’un premier mariage, son frère cadet Gabriel, l’héritier, et le benjamin, Cyrill, celui qui briguait maintenant aussi la couronne, soutenu par les dernières volontés de son père. Le reste de la famille, tentaculaire, s’était encore élargie de plusieurs têtes pendant son absence de Chantelli.
Encore un autre novice remplaça Emile, l’aida à réintégrer sa chambre et son lit, lui apporta des lampes à énergie pour pouvoir continuer à lire, et son dîner.
Un orage couvait, faisant grésiller les lampes.
Moebius avala son dîner rapidement, et but lentement l’infusion médicinale en feuilletant le bulletin des bans royaux. Rien d’intéressant non plus.
Le tonnerre gronda, et le vent se mit à siffler sous sa fenêtre, l’empêchant de se concentrer.
— Je suis idiot, murmura-t-il en se pliant le moins possible pour poser les livres au sol.
Il s’allongea et se laissa bercer par le crépitement de la pluie sur sa fenêtre.
Il devait y avoir des dizaines de jeunes nobles pouvant correspondre. Sans compter les filles de marchands, de diplomates, de dignitaires ou d’officiers. Il n’était pas Martial. Il n’arrivait déjà pas à garder contact avec les rares amis qu’il avait déjà. A quoi ça lui servirait de trouver qui c’était ?
Moebius se réveilla avec une migraine et de vagues souvenirs de cauchemars décousus. Il se redressa péniblement, regrettant presque la présence d’un novice pour l’aider. S’appuyant sur le mur, il se leva et marcha vers la fenêtre pour faire entrer de l’air frais avec la désagréable impression d’avoir oublié quelque chose.
Une épaisse odeur de friture montant des cuisines lui retourna l’estomac, et il referma précipitamment avec une grimace.
Il prit un accumulateur et un commutateur que quelqu’un lui avait déposé sur sa table de chevet, probablement pour qu’il appelle à son réveil, les plaça l’un contre l’autre et activa le commutateur.
Peu après Hadrien frappa à sa porte, vérifia sa blessure, lui refit une séance de soin magique, l’enroula dans un bandage propre et le laissa avec une tasse de tisane anti-douleur.
Moebius rouvrit un oeil avec l’impression d’avoir à peine cligné des yeux, dérangé par une autre personne à la porte.
— Maître Moebius ? C’est Emile !
Il s’assit gauchement sur le lit en espérant qu’Emile entre sans qu’il soit obligé de crier pour lui en donner la permission.
Le novice glissa la tête par la porte, puis entra et se dandina devant la porte.
— Qu’y a-t-il Emile ?
— On me fait vous dire que le corps est arrivé…
Moebius sentit son coeur sauter un battement et s’appuya sur le matelas d’une main pour se stabiliser.
— La crémation aura lieu à la tombée de la nuit.
Il bascula les pieds sur le sol avec une grimace de douleur.
— Merci Emile. Vous pouvez y aller.
Lorsque la porte claqua il se cala la tête dans les mains. Evidemment le corps avait été rapatrié. C’était toujours le cas.
L’inutile quête de l’identité de Madeleine lui avait juste permis d’occulter cette évidence. Il allait rendre les livres et cesser de divaguer sur des sujets sans lien avec lui. Il le devait aussi à Martial.
Il se leva en serrant les dents et mit une main devant ses yeux pour se protéger du soleil qui rentrait maintenant directement dans sa petite chambre. Il ne devait pas être bien tard.
Moebius prit un sac, y jeta sans distinction nécessaire de rasage et vêtements propres, et se dirigea à pas lents vers les bains. Il en revint un peu plus frais, et le crâne rasé comme l’exigeait la tradition pour les survivants. Il serait bien resté dans l’eau, mais avec sa blessure ce n’était pas possible pour l’instant.
Enfilant son uniforme de cérémonie, il remonta ses chausses qui lui tombaient anormalement bas sur les hanches. Ce n’était pas bon. Il lui faudrait reprendre du poids avant de repartir en mission, sinon ce serait dangereux. Sans compter que s’il ne mangeait pas assez il mettrait encore plus de temps à récupérer ses capacités magiques.
A l’aide d’une dague il perça un nouveau trou dans sa ceinture pour ajuster ses chausses, et termina de s’habiller.
Moebius poussa la porte de l’immense crématorium, officiellement construit pour la famille royale. L’endroit avait été complètement refait depuis sa dernière venue, probablement à la mort du roi.
Le plafond, haut de plusieurs mètres, avait été repeint, et la fresque des constellations avait disparue, remplacée par des allégories des Trois Etages du Monde sur fond rouge. Dans un contraste saisissant, une fresque de bas reliefs noirs courait sur les murs maintenant blancs et lisses.
Il passa à droite de la grande cheminée, enjamba par habitude une aération et entra sans bruit dans la salle de veillée, plus petite, soulagé de n’y trouver personne.
Serpentant entre les chaises, Moebius s’approcha de l’autel sur lequel avait été apprêté le corps de Martial, et s’assit en silence.
L’arrivée des officiants et de confrères ayant été apprentis en même temps qu’eux le sortit de sa torpeur aggravée par l’encens.
— On est que cinq, lui dit Orphée. On a pensé que tu voudrais faire partie des porteurs.
Moebius opina rapidement et tourna la tête vers la porte. Etant donné le bruit, le crématorium se remplissait. Orphée et les autres s’assirent au début des litanies pour attendre leur tour.
Il avait assisté à tellement de ces cérémonies qu’il en connaissait les paroles des chants par coeur. Leur succéderaient les tambours, le don du sang, l’entrée du corps, le défilé, la torche et la cheminée.
Il se leva en même temps que les autres lorsque les tambours retentirent, sortit une dague, la tendit à Orphée et serra les dents pendant que celui-ci lui entaillait le haut de l’avant-bras, avant de coller une feuille de ceiba sur la coupure pour ensuite la déposer sur Martial. Puis la petite lame passa de main en main, Léandre, Kreos et les autres répétant le geste sur leur prédécesseur, jusqu’à ce que à son tour il termine le rituel sur le bras de Nolan et place sa feuille écarlate près des autres.
Opinant à l’attention de ses confrères, il saisit la première poignée à droite, et ils soulevèrent le corps, plaçant une épaule sous la planche en soutien. Sa blessure lui tira, et il espéra qu’elle ne se rouvre pas à nouveau.
Ils firent le tour de la salle avec la dépouille et la déposèrent doucement sur le bûcher dans la cheminée, avant de s’aligner un peu en retrait derrière le maître de cérémonie.
Moebius regarda sans les voir les domestiques, confrères, apprentis ou novices défiler devant Martial dans une longue et lente procession sans fin, et ne se rendit compte que les tambours avaient cessé que lorsque l’officiant se racla la gorge pour attirer son attention sur la torche enflammée qu’il lui tendait.
Le silence de l’assemblée lui bourdonnant aux oreilles, il saisit la torche et l’abaissa sur le corps, en apnée. Les secondes s’égrenèrent sans que rien ne se passe. Puis les flammes prirent d’un coup et s’élevèrent dans une vrombissement jusqu’à engloutir le corps.
La fin de la cérémonie lui parut lointaine. L’odeur de l’encens. Le crépitement du feu. La température de la pièce qui monte, inexorable. Les toux plus ou moins discrètes. Les autres qui partent, peu à peu, à la fin du quart d’heure règlementaire.
Une fois tout le monde parti, Moebius s’approcha du feu, fouilla dans ses poches, et y jeta le petit morceau de jade que Martial avait trouvé lors d’une mission et qui les avait beaucoup amusés parce qu’il ressemblait à une figure féminine plutôt avantageuse.
Moebius remonta lentement l’escalier en direction des cuisine, la main en appui sur son bandage, pour calmer sa faim qui avait fait un retour spectaculaire à sa sortie du crématorium.
On lui prépara un panier avec des galettes de maïs, du guacamole et des tranches de llama séchées. Le commis prit pitié de lui, et lui rajouta même des zapotes et un morceau de gâteau à la papaye.
De retour à sa chambre, il suspendit soigneusement son uniforme de cérémonie sur la fenêtre ouverte pour chasser l’odeur de l’encens, et remit son uniforme de service. Son pansement n’avait pas bougé, tant mieux.
Moebius se passa la main sur le crâne, surpris par la sensation nouvelle de courant d’air sur sa tête, et s’approcha de la fenêtre. Il y avait un reflet près de la grande cheminée, sur le toit.
Il enfila son manteau, prit son panier et sortit.
Je ne l'attendais pas à tomber sur une confrérie d'assassins de la sorte. Ils sont plutôt "sympas" entre eux alors qu'on aurait pu imaginer quelque chose de beaucoup plus froid. Mais pourquoi pas, ça rend Moebius plus humain et non cliché de l'assassin sanguinaire et sans cœur.
Il est vraiment obsédé par sa rencontre sur les toits ! Ce qui m'amène à une remarque double :
Ces assassins ont l'air de vivre assez librement dans le château pour avoir accès comme ca aux cuisines, faire leur cérémonie de funérailles avec une assemblée nombreuse. Je ne les trouve pas si "secret" que ça. Or, lors du premier chapitre Madeleine n'a pas l'air de connaitre plus que ça cette organisation, uniquement des ouï dires... De son point de vue, ils étaient si discrets, que leur présence dans le château en devenait presque une légende. Or, ce n'est pas trop le sentiment que j'ai en lisant ce chapitre. Pour une princesse importante de la cour, je trouve étonnant qu'elle ne soit pas au courant de ces funérailles qui ont l'air régulières et ouvertes à beaucoup de monde.
Ce qui m'amène à mon deuxième point, un peu dans le même sens : Pour un assassin intégré dans la cour du roi, étonnant que Moebius n'est pas pensé à la princesse en la voyant. En tant qu'assassin de la cour, il doit forcément la connaitre, connaitre également ses habitudes ? (Pas la première fois qu'elle va sur les toits. Là en deux jours, il la voit deux fois sur les toits - je suppose que c'est elle qu'il voit à travers la fenêtre à la fin du chapitre).
Sinon c'est toujours aussi sympa à lire, on sent qu'il va vouloir vite lever le voile sur l'identité de cette chambriere ! En espérant qu'une fois la vérité connue, il ne va pas trop s'attacher à Madeleine, qui apparemment ne doit rien savoir de tout ça !
Au plaisir de lire la suite.
"il n’avait pas prit le temps de l’observer. " > pris
"Vous avez prit des cheveux blancs" > pris
"En réalité Moebius aurait bien rit" > ri
"l’étoffe brodée qui lui avait servit de bandage" > servi
"en direction des cuisine" > cuisines
Exemple : "— Donc, pour vous assurer ma coopération, vous m’enduisez de restes des cuisines ? Grogna Moebius alors que le médecin passait un bras sous son dos" Grogna
Sur le fond, en fait pour moi plusieurs facteurs jouent. Peut-être cependant que ce n'est pas assez expliqué :)
1er point:
- Le palais, c'est une ville dans la ville, il y a des temples, plein d'ailes de tailles différentes, plusieurs cuisines... et Diane est une princesse curieuse, mais pendant longtemps elle a été très surveillée. Donc elle n'a pas pour habitude d'aller fouiner partout.
- Il n'y a que les 5 doyens de la confrérie qui ont aussi un peu de vie publique, les autres ne sont jamais dans les palais (sauf les gamins qui jouent et que Diane avait l'habitude de terroriser, et qui du coup ne jouent plus ...)
- Les assassins ne sont pas des milliers non plus, et beaucoup sont en missions dehors les 3/4 de leur temps (c'est plus qu'une confrérie d'assasins, il font les fins de vie, les exécutions légales, dès qu'il faut tuer quelqu'un quoi)
- Diane a été complètement écartée de la succession à la mort de sa mère, elle avait 7 ans (c'est pas un gros spoil, je vend donc la mèche), donc depuis elle n'a accès à aucune information ou document "d'état". Ses frères et une poignée de ministres sont au courant de l'emplacement de la confrérie, du fait qu'ils utilisent le crématorium, il existe même des documents statutaires légaux sur la confrérie.
- La confrérie a sa cuisine, ses domestiques (souvent ce sont les plus jeunes qui domestiquent aussi), ses heures pour laver le linge à la laverie, son coin dans les écuries, son pigeonnier... bref, les assassins ne sortent pas vraiment.
- A la crémation il n'y avait que les assassins, apprentis et novices et des domestiques de la confrérie, aucun extérieur.
2e point:
- Moebius était en poste ailleurs pendant des années. Il n'a pas vu Diane de près depuis l'enfance (et il en garde un souvenir mitigé),
- J'en parle plus tard mais il y a des rumeurs sur elle, plutôt du genre "folle aux faucons" et pas "funambule des toits", donc pour lui ce n'est pas "logique" qu'elle soit sur les toits.
- Les autres assassins qui vont et viennent sur les toits ont souvent croisés la "lingère", mais vu le nombre de toits il leur suffit d'éviter le toit où elle monte, vu que c'est toujours le même
- Sur les toits il y a aussi plusieurs zones librement accessibles, par des prêtres pour l'astronomie, pour faire sécher le linge... donc du monde sur les toits la nuit, ce n'est pas quelque chose de vraiment surprenant.
>>> Merci ça m'a forcé à faire un petit travail de synthèse, et j'ai identifié quelques pistes à creuser pour m'assurer de ne pas laisser l'impression qu'il y a un plothole :D n'hésites pas à rebondir ;)
J'ai bien aimé que ce chapitre nous permette d'en connaître un peu plus sur Moebius et sa vie (enfin sa convalescence). Mon côté fleur bleue apprécie qu'il cherche à retrouver Diane, et je suis curieux de savoir ce qu'il connaissait d'elle quand elle était plus jeune (donc la fin m'a évidemment donné envie d'aller lire la suite).
En voyant le passage avec l'orage, j'ai trouvé amusant de me souvenir du passage d'avant, donc je continue à penser qu'il serait dommage de le supprimer entièrement (mais je suis toujours de mauvais conseil pour ça).
Pour le coup, on voit mieux l'intérêt d'Emile ici. Il a l'air chouette, le petit. (enfin assassiner les gens, c'est toujours discutable après ^^)
La seule partie où j'adhère un peu moins c'est les funérailles. En soi elles sont bien décrites, mais je n'arrive pas avoir l'impression que Moebius enterre un ami. Il est écrit qu'il est dans une certaine torpeur au début, donc si c'est l'objectif c'est qu'elle dure c'est réussi ! Je ne sais toutefois pas si ça vaut le coup d'avoir une partie aussi long, si c'est pour ne rien ressentir. Sinon, je trouve que ça manque de sentiment pour Moebius. Il devrait avoir des souvenirs de son ami, le coeur lourd, envie de pleurer (même s'il se retient), être en colère, enfin quelque chose de moins descriptif et plus émotif.
Sur le style, c'est très compréhensible et plutôt agréable à lire. On imagine bien les scènes et les actions.
Je reste toutefois sur mon idée que cela pourrait gagner un peu en fluidité, alors je vais mettre quelques exemples (mais le style c'est personnel alors tu verras ce que tu en fais ^^)
> Fluidifier les ", et" en retirant les "," (quand la phrase est courte surtout)
"Ses pensées s’éclaircirent peu à peu, et sa curiosité revint." , "Elle n’avait pas d’accent, et parlait impeccablement", "Le tonnerre gronda, et le vent se mit à siffler sous sa fenêtre" ...
> Retirer une partie des jonctions dans les dialogues. C'est naturel, mais ça alourdit : "Bon", "Donc", "Ma foi"...
> Pour continuer sur les dialogues, "Donc, pour vous assurer ma coopération, vous m’enduisez de restes des cuisines ?" ce n'est pas vraiment une question, le "?" m'a semblé étrange.
> Je crois avoir lu qu'il fallait se méfier des "devoir", "sembler", "paraître"... et je suis assez d'accord. Par exemple : "Il devait y avoir des dizaines de jeunes nobles pouvant correspondre" => est-ce que "Des dizaines de jeunes nobles pouvaient correspondre" ne serait pas plus direct ?
Désolé pour cette longue liste, le style est chouette et l'histoire aussi alors je m'emballe ^^'
J'arrête là et je vais plutôt lire la suite.
À bientôt !
C'est "amusant" parce que sur la crémation j'ai une lectrice qui a pleuré ! Du coup je suis dans le flou... Je me laisse le temps de mûrir aussi ma réflexion sur le personnage de Moebius, je souhaite mettre en valeur des aspects psychologiques complexes (de type emprise sectaire notamment), j'ai encore besoin de faire des recherches et de voir ce que je peux indiquer ou sous-entendre, sans trop noircir le tableau...
Ce fut un chapitre très émouvant à lire. J'aime beaucoup voir les choses à travers le personnage de Mœbius. Si on met de côté son "travail", il a l'air d'être quelqu'un de très empathique, loyal et profondément juste! Seule la suite saura me dire si j'ai raison ou tort mais en tout cas il m'inspire de la sympathie!