«Il y a quatre cents ans de cela, le Royaume était à feu et à sang. Les forces du mal, menées par le terrifiant Rébékiel, avaient décidé d'envahir notre contrée. Des armées de gobelins assoiffés n'avaient de cesse d'attaquer nos villages. »
– On dit "assoiffés de sang". »
«Non, non, l'histoire raconte qu'ils étaient juste assoiffés. C'était pendant la Grande Canicule. C'est toi qui as écrit l'histoire, peut-être, Tobias ? Bien, merci. Je disais, donc, que nos villages ne se sentaient plus en sécurité. Ce n'était pas mieux à la capitale. On raconte que des hordes de monstres s'écrasaient sur nos remparts, et que le dragon Zuichen était passé leur prêter mainforte. Seul le courage sans faille des Chevaliers d'Illadum et des Mages nous permit de résister à l'envahisseur. »
«À cette époque, les branches de la magie étaient déjà nombreuses. Magies élémentaires, ancestrales, de divination, occultisme… chaque arcane avait son groupe de fervents supporters au sein du Collège de la Magie. Et il existait une guilde tout à fait particulière : celle des alchimistes. »
« Les alchimistes se revendiquaient capables de faire des transformations élémentaires au-delà de ce que leur permettait la nature. Il y a de nombreuses occurrences dans notre folklore local : la transformation d'eau en vin, la capacité à donner vie au bois, à transformer la chair en pierre... ah, je vois que cela vous évoque quelque chose. Et bien, une légende raconte qu’à cette époque, un alchimiste a fait une découverte révolutionnaire. Cette formule s'est perdue depuis. On raconte qu'il avait écrit un livre sur le sujet, entreposé à la bibliothèque du Collège. »
« Malheureusement, comme vous le savez peut-être, une énorme section de la bibliothèque a pris feu le jour où le dragon Zuichen a décidé d'attaquer la capitale. D'après les écrits, Zuichen n'a pas attaqué le Collège de magie directement. Il semblerait que mes confrères de l'époque aient raté le séquencement d'un sort de miroir, censé renvoyer une possible attaque du dragon, avec un sort de boule de feu. Les deux sorts, lancés dans le mauvais ordre, sont la cause d'une perte de plus de douze siècles de connaissance dans la section alchimie – la plus proche de la fenêtre à l'époque. Et d'un certain nombre d'alchimistes en train d'étudier. »
« Toujours est-il que la section Histoire de la Magie, elle, étant stockée à la cave, derrière une porte qui n'était ouverte que quand un mage un peu fêlé décidait d'écrire un ouvrage sur le sujet, l'Histoire de la Magie disais-je, était intacte. Et en fouillant celle-ci il y a trois semaines — non, ne me jugez pas s'il vous plait —, j'y ai trouvé un document mentionnant l'Alchimiste Razelgor. Un faisceau d'indices dans diverses sections de la librairie (dont les restes de la section alchimie) me laisse à penser que Razelgor pourrait être le responsable de cette fameuse découverte révolutionnaire. »
« Mais il n’est plus mentionné la moindre trace de Razelgor après le passage de Zuichen. Nul ne savait ce qu'il était devenu, jusqu'à ce que je dégote un rapport qui disait l'avoir aperçu dans les lointaines contrées méridionales. Les légendes folkloriques racontent qu'un mage a sauvé un village de la soif des gobelins en transformant l'eau du puits en un puissant somnifère, qui a fait dormir les troupes ennemies pour l'éternité. Elle ajoute que l'homme, fier de sa victoire sur les forces des Ténèbres, a décidé de se retirer dans la montagne pour méditer sur le devenir de l'humanité. Avec les richesses prélevées sur ses ennemis vaincus. »
« Et je crois que j'ai trouvé dans quelle montagne. Je suis convaincu que les recherches sur cette transmutation révolutionnaire se trouvent dans la grotte dans laquelle Razelgor s'est installé. Nous n'aurons qu'à nous téléporter le plus au sud possible, à traverser un petit bout du Royaume, puis les Steppes Sauvages, et à entrer dans ce lieu, afin de nous emparer de ces recherches, et des trésors qu’il a entreposés. »
« Je dispose de toutes les informations nécessaires pour nous guider une fois là-bas. Il ne manque plus que quelques informations pratiques sur la façon de se rendre dans ce petit village reculé. Mais je pense que la section "Guide et Tourisme" de la bibliothèque du Collège devrait avoir les infos. Nous pourrions donc partir dès demain, et devenir immensément riches dans le mois qui vient. »
« Je ne vous donne aucun lieu, car je ne veux pas de concurrence. Mais je vous communiquerai toutes les informations à la sortie de la ville si vous acceptez de m'accompagner. Alors ? Êtes-vous de la partie ? »
On en apprend plus sur Razelgor. Son somnifère est très efficace, il me faudra la recette :')
Assoifés pendant la Grande Canicule :')
l'intervention de Tobias mdrrr
je continue, voir ce que donne leur début de l'aventure avant la cata :)
J'ai bien apprécié ce chapitre alors que généralement les chapitres de légende pure sont un peu casse-gueule en début de roman. J'ai trouvé l'histoire bien racontée, avec assez d'infos pour qu'on s'y intéresse mais sans nous surcharger de lore. Tu développes une figure intéressante avec Razelgor, on se doute que ce n'est pas pour rien. Il y a plein de petites graines plantées, je l'imagine, pour la suite de l'histoire. Curieux de voir où ça va mener.
Mes remarques :
""assoiffés de sang". » «Non, non, l'histoire raconte qu'ils étaient juste assoiffés." bravo, un rire en 2 lignes c'est un bon ratio xD
"était passé leur prêter mainforte" tiret entre main et forte ? ou c'est volontaire ?
"un puissant somnifère, qui a fait dormir les troupes ennemies pour l'éternité" le poison est un sacré somnifère en effet xD
Un plaisir de te lire,
A bientôt !
J'ai effectivement beaucoup taillé dans ce chapitre pour l'alléger avant de le poster, content de voir que ça a payé !
Après vérification, "mainforte" est une orthographe valide, c'est la version réformée de "main-forte" visiblement. C'est Antidote qui me l'a corrigé ^_^
Merci pour ton retour !
LX
Quel plaisir de pouvoir enfin lire la suite de cette histoire qui me plaît tant. J’ai franchement adoré les chapitres précédents !
Je ne souhaite pas critiquer ton œuvre ( que j’adore ), mais je ne retrouve pas ton humour dans ce texte… J’ai l’impression qu’il manque un truc. Pas de nez ou dents cassés, pas de maltraitance amicale… Où est passée ta fourberie, ta plume qui frappe en dessous de la ceinture ?
Serais-tu devenu gentil ?
Désolé pour mon insolence… J’espère ne pas t’avoir contrarié !?
À très vite pour la suite de ton travail.
Zao
Voilà un retour intéressant. Il se trouve que je n'ai pas beaucoup changé le ton de cette scène, qui était déjà quasiment écrite, donc ça ne vient pas de la remise en route ^_^
On va tâcher de revenir à la maltraitance amicale (ou moins amicale) dans les prochaines scènes alors !
Merci pour ton retour !
LX
Je me suis permis de t’en informer, car pour moi, l’humour est la clé de voûte de ton récit. Tu as de la filouterie au bout de ta plume.
Tu as un réel talent pour ce genre de roman. Je dévore tes textes à chaque fois. Ton univers est exceptionnel pour les fans d’humour comme moi.
Bonne continuation cher ami !
Zao