Les douloureuses raideurs dans ses bras et son dos. Le frottement du pavé contre ses jambes. Le soufflement du vent sur son visage et dans ses cheveux. L’odeur métallique du sel et de la neige fondue. La conversation de deux voix à l’accent nasal. La pression de mains étrangères sur ses poignets. On le tirait. Ewannaël refusa d’abord d’ouvrir les yeux. Il préférait la douce inconscience au retour de la souffrance. Lorsque son dos heurta un pavé démis, la douleur devint trop forte pour être ignorée. Ses paupières se levèrent péniblement.
On le traînait sur une place entourée de bâtiments immenses. C’était comme si on avait empilé trois ou quatre fois sa maison. Le sol était couvert de détritus alimentaires qui pourrissaient en dégageant des relents putrides. Une grande fontaine avec une mouette sculptée trônait au milieu de l’ensemble. D’étranges signes en d’or ornaient les ailes de l’oiseau. Le vent avait faibli et le brouillard envahissait l’atmosphère, coupant la visibilité. Il n’empêchait cependant pas de deviner les silhouettes de longues tables devant les bâtiments. De nombreuses personnes y mangeaient ou buvaient en conversant. Il y avait des familles, des jeunes gens, des couples. Ils tenaient des objets circulaires remplis d’aliments colorés et des gobelets transparents, qu’ils portaient à hauteur de leurs épaules. Leurs sourires achevèrent de plonger Ewannaël dans la confusion : comment ces esprits mauvais pouvaient avoir l’air si humains ?
Voyant qu’il avait repris conscience, les deux uniformes verts le remirent debout, ignorant ses gémissements et aboyèrent de nouvelles phrases incompréhensibles. Il se garda de leur répondre, craignant d’attiser leur colère. À leurs ceintures, ils portaient le même objet métallique qui avait provoqué la mort d’Œil-du-Soir. Il redoutait chacun de leurs gestes, chacun de leurs mots, une mort loin des siens. Son regard fit le tour de la place, mais ne trouva ni Jolyn ni Faè.
Ewannaël espérait qu’elles avaient pu fuir cette terre maudite, avant de songer qu’elles ne partiraient pas sans lui. Sa famille avait dû se réfugier sur le bateau, s’y cacher pour échapper à la fureur des esprits mauvais. Elles devaient l’y attendre dans une angoisse indicible. À chaque seconde qui passait, Jolyn et Faè risquaient d’être trouvées, mises en danger, peut-être tuées. Il fallait fuir, les rejoindre au plus vite, prendre la mer à nouveau.
La prise de ses gardiens sur ses épaules s’était relâchée. Ils le tiraient plus qu’ils ne le tenaient, Ewannaël n’aurait aucun mal à leur échapper. S’il fuyait, il risquait cependant de subir le même sort qu’Œil-du-soir. Sa résolution faiblit alors qu’il rejouait l’horrible scène dans son esprit. Puis il songea à ce qui l’attendait s’il se laissait faire. Les uniformes verts l’entraînaient toujours plus loin dans leur ville, toujours plus loin de la mer. Ils traversèrent des rues d’une largeur insensée. Toutes les maisons se touchaient, comme si elles avaient été toutes bâties dans un seul chantier. Des engins à deux roues les dépassaient à toute vitesse.
Quelle ignoble châtiment lui feraient-ils subir pour avoir osé se dresser devant eux ? Un frisson parcourut son dos alors qu’il les imaginait le rouer de coups de matraques. Il fallait tenter quelque chose.
Le pêcheur prit une grande inspiration puis repoussa soudain ses geôliers. Ce mouvement raviva la douleur des coups et faillit lui faire perdre l’équilibre. Il se mordit les lèvres pour oublier les ecchymoses dans son dos et ses bras. Il courut. Il courut à en perdre haleine, sans réfléchir, comme si une centaine d’ours le poursuivaient. Les uniformes verts crièrent, certains le coursèrent, mais le claquement de leur sortilège ne résonna pas. Ewannaël accéléra en entendant le claquement de leurs bottes derrière lui, un peu plus étonné à chaque seconde d’être toujours en vie.
Il ignora les courbatures lancinantes, la terreur, la faim, la soif et l’épuisement. De toutes ses forces, de toute son âme, il courut. Ses jambes répondirent à son appel avec une force qu’il leur ignorait. Ses muscles, entraînés par les longues sorties dans la neige, le poussèrent à travers les rues. Peu à peu, le bruit de ses poursuivants se tut. Il continua encore longtemps, jusqu’à parvenir au pied d’un grand pin. L’arbre se dressait droit, sa cime supplantait les toits alentour. Ses branches étaient couvertes d’aiguilles vertes, dont le parfum de résine rappela à Ewannaël la forêt qui entourait sa maison. Après s’être assuré de ne plus être suivi, il commença à escalader. De là-haut, il pourrait voir le port, retrouver son chemin et les siens. Il attrapa les branches une à une, s’appuya sur l’écorce brune et rugueuse de toutes les forces qui lui restaient. Il dut s’arrêter plusieurs fois, alors que son corps menaçait de le lâcher. Ses muscles brûlaient d’épuisement, son estomac criait famine, sa gorge s’asséchait, ses paumes picotaient, traversées d’échardes et ses blessures irradiaient de douleur.
Enfin, il arriva au-dessus des dizaines de toits, avec leurs bardeaux couverts de givre. Il plissa les yeux de longues secondes jusqu’à deviner la mer à travers la brume, puis la place du port. La descente du tronc fut au moins aussi difficile que l’ascension. À chaque geste, Ewannaël manquait de chuter, se rattrapait de ses bras tremblants. Il n’avait qu’une envie : s’effondrer en larmes. Pleurer pour Œil-du-Soir, pour sa famille et pour lui-même. Le temps lui manquait. Il tomba plus qu’il ne sauta de la dernière branche et se mit en route vers le port. Il trottina en tirant la langue. Son souffle saccadé ne suffisait pas à aspirer assez d’air, il dut s’arrêter pour tousser plusieurs fois.
La ville était presque déserte. Il ne croisa que quelques hommes et femmes qui marchaient en sens inverse, vers les montagnes. Toute et tous portaient le même chapeau de cuir, une blouse blanche et une musette avec des outils. Ils avançaient en silence, le regard dans le vague, fantômes gris. Effrayé par ce triste cortège, Ewannaël se garda de regarder ou d’approcher ces inconnus. Il rasa les murs en espérant ne pas être vu.
Enfin, il arriva au port. Le lieu était désert. Seuls quelques chaises renversées et restes de nourriture picorés par les mouettes témoignaient de l’agitation de la veille. Les tables où s’étaient rassemblés tant de gens étaient vides. Le vent s’était tu et la mer s’était couverte de brume. Comme il le craignait, il serait impossible de repartir avec ce temps, au risque de s’échouer sur un des nombreux récifs qui parsemaient la côte.
En traversant la place, il eut l’impression que chacune de ses pierres était tâchée du sang d’Œil-du-Soir. Avec le brouillard, chaque protubérance du sol ressemblait à son cadavre. Dans le silence, il lui semblait saisir le lointain écho de ses aboiements. Il ignora la naissance d’un sanglot dans sa gorge. Une vague de soulagement déferla dans sa poitrine quand il reconnut la silhouette de son voilier et les deux corps qui s’y tenaient. Faè guettait et fut la première à s’exclamer :
— Papa ! Papa est là !
Trois enjambées et un saut le menèrent sur l’embarcation. Jolyn et Faè se jetèrent sur lui et il les étreignit malgré la douleur. Alors qu’il touchait leurs peaux, leurs cheveux et leurs vêtements, sentait leurs odeurs, toute la pression accumulée lors des précédentes heures se relâcha. Il s’effondra comme une poupée de chiffons, se recroquevilla sur lui-même comme il le faisait, petit, lorsqu’Ilbaël frappait sa mère. Il ferma les yeux et espéra, un instant, que son esprit s’en aille, loin. Assez loin pour entendre à nouveau la voix chaleureuse de son père, pour toucher encore la fourrure d’Œil-du-Soir.
*
— Ewannaël, je vais sortir.
Le blessé peina à émerger du brouillard de son esprit. Depuis les retrouvailles, il s’était abandonné à une lourde torpeur. La vision de Jolyn debout, prête à l’abandonner fut un électrochoc.
— Non. Reste ici.
— Il faut manger quelque chose. On n’a plus rien.
— Oui, j’ai faim, geignit Faè pour appuyer sa mère.
— Si tu sors d’ici, ils vont te … Tu as vu ce qu’ils ont fait à Œil-du-Soir ?
— C’est parce qu’il les a attaqués. Ils ont eu peur de lui.
— Ils m’ont emmené avec eux. Ils allaient…
— Quoi ? Tu es ici, non ?
— Je me suis enfui. Il faut qu’on parte.
— Avec cette mer, ce serait du suicide. Il faut manger quelque chose maintenant. J’y vais.
Ewannaël détestait s’opposer à sa femme, et plus encore la contredire devant Faè. Il ne pouvait cependant la laisser se mettre en danger.
— Non ! Reste !
— Ce n’était pas une question.
Jolyn sauta sur le quai d’un pas leste. Il essaya de la retenir, mais, trop lent, encore somnolent, se vautra sur le ventre. Quand elle disparut dans la brume, il voulut la suivre mais son corps ne suivait pas et Faè ne pouvait rester seule. À regret, il la laissa s’éloigner, implora en silence tous les esprits du monde pour sa sécurité. Jolyn était forte, s’il avait réussi à fuir cette ville, elle y parviendrait aussi. Il n’avait pas d’autre choix que de le croire.
Ses yeux se portèrent enfin sur sa fille. Ewannaël réalisa qu’il l’avait que trop peu regardée depuis leur arrivée. Faè restait mutique, ses traits tirés de fatigue, les jambes pliées contre son buste. Elle grattait la coque avec un copeau de bois dans un rythme nerveux. La perte d’Œil-du-Soir ne devait pas lui faire oublier pour qui il avait entrepris ce voyage. Il ouvrit les bras et murmura :
— Viens. Je vais te raconter l’histoire de Katil, l’aventurier qui explora le fond des océans.
*
— J’ai trouvé du pain et de l’eau.
Le ton de Jolyn était rieur, son sourire était vrai. L’estomac d’Ewannaël se souleva alors qu’elle montrait un pichet en bois et deux miches encore fumantes. Leur parfum inconnu promettait un festin. Malgré sa volonté de se jeter sur la nourriture, il aida son épouse à servir Faè, se délecta de ses cris de joie. Il s’arracha ensuite une portion généreuse et ferma les yeux. Ses inquiétudes s’atténuèrent avec le croquant de la croûte sous ses dents et la douceur de la mie sous sa langue. Il se sentit revivre.
— Comment t’as fait ? s’étonna Ewannaël.
— Je les ai échangés à un vieil homme contre mon couteau en os de phoque, répondit Jolyn. Il arrêtait pas de me parler mais je ne comprenais rien. Quand j’ai mimé que j’avais faim, il a commencé à rire.
— Je peux en ravoir ? demanda Faè, peu intéressée par la provenance du pain.
— Il faut peut-être en garder, tempéra Ewannaël.
— Tiens, prends ! s’exclama Jolyn. On ira en rechercher plus tard.
Une miche entière disparut, la deuxième fut entamée de moitié. Enfin rassasié, Ewannaël se demanda ce qu’ils devaient faire. Rester sur le bateau ? Partir en mer ? Risquer de sortir à nouveau ? Il redoutait toutes ces options. À défaut de bons choix, il demeura assis, accueillit Faè sur son genou. Jolyn sortit sa flûte, souffla dans l’instrument. La pureté du son enchanta son mari. Lorsque les notes s’assemblèrent jusqu’à former une musique, il se demanda pourquoi elle ne lui en avait jamais joué avant. Cette mélodie accélérait les battements de son cœur, lui évoquant à la fois la douceur de son foyer perdu et la tristesse du souvenir d’Œil-du-Soir.
Ewannaël battit des mains tandis que l’air devenait joyeux, entraînant. Il se surprit même à sourire quand Faè entama une danse désordonnée. Jolyn continua ses variations de ton, qui firent passer son auditoire par une série de sensations contradictoires. Elle joua longtemps, berça sa famille d’espoir. Puis Faè demanda à son père de lui apprendre de nouveaux nœuds, lança une bataille d’eau, Ewannaël raconta une nouvelle histoire, Jolyn improvisa des marionnettes avec son manteau. Le jour mourut pendant leurs éclats de rire.
Faè bâilla. Peu après, sa mère la couvrait d’une fourrure et l’allongeait contre le sac de la tente. Elle s’endormit sous les croissants de lune. Jolyn et Ewannaël s’assirent côte à côte, partageant une fourrure. Il enroula son bras autour de sa nuque tandis qu’elle lui caressait l’épaule.
— Je t’aime, chuchota Jolyn.
Ce furent ses derniers mots avant de fermer les yeux. Ewannaël la serra avec reconnaissance tandis qu’elle s’en allait au pays des songes. Son souffle chaud sur sa joue le réconforta tandis qu’il veillait, ruminant la perte de son ami de fourrure. Il céda à un sommeil agité, où il lui semblait se réveiller à chaque murmure du vent.
Quand le soleil se leva, parant le ciel de son aurore rougeoyante, il comprit qu’il ne dormirait plus. La soif et la faim revenaient déjà à la charge et il ne leur restait qu’une demi-miche. Une ferme résolution s’empara de lui : il allait sortir. Il s’enleva avec douceur de l’étreinte de son épouse et sortir un beau manteau de fourrure de la cale. Il ne put chasser un pincement au cœur en le préparant pour le troc, ce vêtement avait été l’objet de plusieurs jours de travail.
— Je vais chercher à manger, annonça-t-il à l’oreille de Jolyn. Je reviens.
En posant le pied sur le quai, Ewannaël s’étonna de la beauté du port à cette heure matinale. Le matin chassait les dernières traces de brume. Les rayons du soleil drapaient les voiles des navires de pourpre et d’or, l’eau des flasques miroitait d’éclats argentés. Il découvrit de nombreux détails qu’il n’avait vus la veille : des filets de pêche, des tas de cordage et des morceaux de caisses de bois aux odeurs âcres de poisson. Les gens d’ici pêchaient. Comme eux. Peut-être n’étaient-ils pas aussi monstrueux qu’il l’avait pensé. Il peinait pourtant à baisser sa garde, encore hanté par la mort d’Œil-du-Soir.
La place était déserte, seulement animée par l’écho de conversations lointaines. Ewannaël longea les tables où tant de gens mangeaient la veille. Débarrassées et lavées, il n’y trouva pas le moindre reste. Il poursuivit son exploration dans les ruelles attenantes. Enfin, il aperçut un bâtiment éclairé. Le mur était coupé par de larges plaques d’une matière inconnue transparente. Il y en avait sur toutes les maisons de cette ville, en plus ou moins grande quantité. Derrière, des étals couverts d’éclats de glace où étaient exposés des dizaines de poissons de toutes tailles et couleurs. À la vue de leurs écailles brillantes, de leurs yeux vitreux, Ewannaël songea qu’il aurait dû être avec Briennec à cet instant, à pêcher au milieu des mers. Un nœud lui serra le cœur. Il espérait que son frère le comprendrait, lui pardonnerait. Derrière la devanture, un vieil homme au crâne dégarni commença à lui sourire.
L’étranger lui inspirait confiance mais il se rappelait trop bien des coups reçus, du meurtre de son chien-loup. N’était-ce pas un nouveau sortilège, un nouveau piège ? Sans sa famille, il n’aurait sans doute pas eu le courage d’entrer. Il ne pouvait tourner les talons devant tant de nourriture. Quand il poussa la porte, une clochette sonna. L’atmosphère était froide. Des machines installées à hauteur de visage dispensaient du vent à l’entrée. Il souffla doucement pour se calmer et s’avança jusqu’à l’étal. Le vieil homme lui sourit de plus belle. Ewannaël n’avait encore jamais vu plusieurs des espèces exposées et voulut demander à l’homme comment il se les était procurées. Était-il possible qu’il ait tout pêché seul ? Malheureusement, il ne le comprendrait pas. Il devait seulement réussir à troquer son manteau.
Pris d’une inspiration soudaine, il salua à la manière de la femme qu’ils avaient croisé la veille :
— Tùn nonrak !
Malgré ses efforts, il prononça les mots d’une manière bien différente que ce qu’il aurait voulu. Certains sons étaient impossibles à reproduire. Surpris, le tenancier lui répondit une phrase incompréhensible sans le lâcher des yeux. Sans se démonter, Ewannaël mima qu’il mangeait, montra le manteau de fourrure. Le vieil homme lui posa une question, la répéta à renforts de geste devant son absence de réaction. Ewannaël finit par comprendre qu’il lui demandait de choisir ce qu’il voulait. Il tendit la main vers un bel omble chevalier aux nageoires rouge vif. Puis deux truites et trois morues. Il ne donnerait pas son manteau pour moins.
Le vieil homme emballa les poissons dans un sac de tissu fin et tendit la main. Ewannaël lui donna son manteau de fourrure, ce qui lui fit froncer les sourcils. L’étranger haussa la voix et montra sa main à nouveau. Le cœur de son client se mit à battre, il était incapable de comprendre ce qu’on attendait de lui. Comment Jolyn avait-elle fait ?
— Je suis désolé, s’expliqua-t-il. Je n’ai rien d’autre.
L’homme leva les yeux en l’entendant s’exprimer dans sa langue, puis lui fit signe de ne pas bouger. Il disparut dans l’arrière-boutique. Il en revint avec un manteau et des moufles, demanda à nouveau à Ewannaël de ne pas bouger. Il ferma la porte et s’en alla dans la rue. Le pêcheur se retrouva seul avec les poissons, incapable de savoir ce qu’il devait faire. Obéir ? Risquer l’arrivée d’uniformes verts ? Partir ? Revenir près des siens les mains vides ? Il ne put s’y résoudre et attendit de longues minutes en marchant nerveusement.
Enfin, alors qu’il perdait confiance, le vieil homme revint, accompagné d’une femme aux longs cheveux blancs nattés. Son visage ridé était orné d’étranges objets dorés et elle portait un châle d’une couleur qu’il n’avait jamais vue, où se mêlait le rose du crépuscule et la noirceur des tempêtes. Ils entrèrent en conversant, sans prendre garde au tintement de la porte. La femme se tut dès qu’elle arriva face à lui, le dévora des yeux, comme s’il était une espèce animale inconnue. Peut-être était-ce le cas pour les gens de cette ville. Après une longue observation, elle demanda :
— Vous venez d’un village du nord, n’est-ce pas ?
Son cœur se souleva de joie. Il y avait des gens qui parlaient sa langue. Enfin, il allait être compris. Il pourrait enfin demander de l’aide et poser toutes les questions qui le torturaient depuis des heures. À ce moment, il répondit simplement :
— Oui.
— Que faites-vous ici ?