La nuit était noire et profonde mais le bourg de Vitarive vibrait d'excitation.
Une à une, les maisons et les rues s'illuminaient de lueurs tremblantes projetées par des bougies et des torchères. Les miliciens, reconnaissables à leur uniforme frappé d'un écusson d'azur, patrouillaient autour des Trois Couronnes. Sur le pas des portes, des habitants en chemise de nuit ou en braies discutaient avec animation de ce qui venait de se passer : une cohorte de soldats avait forcé la porte nord, s'était rendue à la taverne d'Oriendo et n'était pas reparue. Le bâtiment était détruit, entièrement consumé par les flammes. Plus incroyable encore : l'aubergiste qu'ils avaient accueilli comme l'un des leurs était, d'après les rumeurs, un magicien puissant qui avait sauvé ses clients en invoquant un ange de lumière. D'une maison à l'autre, le ton des conversations différait radicalement : pour les uns, Oriendo Cirin'Del était un héros et devait être célébré comme tel ; pour beaucoup d'autres, il était un mage qui avait transgressé le Grand Interdit et qui attirerait la colère de l'Esperial sur le village. Personne en revanche ne mentionnait l'enchanteresse aux yeux vairons. Elraza avait employé un sortilège d’oubli sur les clients des Trois Couronnes pour effacer sa présence.
Emmitouflé dans une longue cape pour se protéger de la pluie, Oriendo avançait avec prudence. Maintenant que ses pouvoirs étaient connus des habitants, il devait quitter la bourgade sans se faire remarquer. Utiliser la Shâat sur les terres de l'Esperial était puni de mort. La magie d'Elraza les dissimulait tous les deux : elle prenait la forme d'un rideau de ténèbres opaque qui les rendait invisibles et masquait le son de leurs pas. Sans un bruit, ils progressaient d'une rue à l'autre en direction de la palissade qui entourait Vitarive. Devant eux, reconnaissable à son galurin à larges bords, Roch semblait pressé lui aussi ; il marchait d'un pas vif, une torche dans la main gauche pour éclairer son chemin, sans accorder la moindre attention aux gens autour de lui.
« Il faudra rester prudents et l'observer à distance, murmura Elraza. Si mes soupçons se confirment, ceux qui ont envoyé Roch te tuer sont des mages très puissants.
- Tu es certaine qu'il s'agit de renégats ? demanda Oriendo en retour.
- Hélas, oui. Je les ai pourchassés pendant plusieurs semaines. Ils étaient six au départ de Tarinnen, mais deux ont obliqué vers l'est pour longer la côte. J'ignorais pourquoi jusqu'à maintenant.
- Tu penses qu’ils sont venus payer le mercenaire et les soldats pour s'en prendre à moi ?
- C'est ce que nous allons voir », répondit-elle.
Ils poursuivirent en silence, accompagnés par les conversations des villageois autour d'eux. Roch avançait à grandes enjambées, une main crispée sur le pommeau de son épée. Il jetait fréquemment des coups d’œil inquiets par-dessus son épaule. À plusieurs reprises, lorsqu'un groupe de miliciens débouchait devant lui au coin d'une rue, il sursautait avant de les saluer d'un hochement de tête. Les gardes ne cherchaient pas à l'interrompre, signe que le bretteur était connu ici.
« Il prend la direction du vieux presbytère, commenta Oriendo à voix basse. Une route part de la porte nord de Vitarive et contourne le pied d'une colline avant de rejoindre le hameau de Tord-la-Falaise, à environ deux lieues d'ici.
- Toi qui connais la région, as-tu une idée plus précise de sa destination ?
- Pas vraiment, non. La maison sainte est habitée par un vénéré de Ran, le Père Gatien. Je doute que le vieil homme puisse se compromettre avec des renégats, c'est un ermite qui prie toute la journée et dispense des cours aux enfants du village. Il y a également une forge près de Tord-la-Falaise, tenue par maître Hobb. Mais c'est un ami de longue date, donc aucun risque de ce côté. À mon avis, la rencontre aura lieu à l'écart de la route, peut-être dans la forêt. »
Une cohorte de soldats passa près d'eux, manquant de bousculer Elraza. L'enchanteresse s’écarta au dernier moment pour ne pas être percutée. Elle se morigéna en silence : la magie de son Œil-de-Var dissimulait sa présence mais ne rendait pas leurs corps immatériels pour autant. Elle devait se montrer plus vigilante. Après sa débauche d'énergie aux Trois Couronnes, elle n'aurait pas la force d'affronter le reste de la garnison.
« Il est drôlement prudent ce mercenaire, fit remarquer Oriendo en désignant une enseigne. C'est la deuxième fois que nous passons devant la boutique du tanneur. Roch nous fait tourner en rond.
- Il a deviné qu'on le suit ?
- On dirait bien. Ça ressemble à une manœuvre pour épuiser notre Shâat et nous forcer à réapparaître. »
L'enchanteresse se renfrogna. Décidément, ce spadassin disposait d'affinités avec la magie qui ne lui plaisaient guère. L'idée qu'un tel individu erre dans la nature sans que le Clan en ait connaissance la mettait mal à l'aise. Roch avait refusé d'éliminer Oriendo : pour le moment, il s'était rangé de leur côté. Mais il pouvait très bien s'agir d'une ruse pour les conduire dans un piège.
« Griver m'a raconté la mort d'Anthéa, dit Elraza pour changer de sujet. Je suis désolée pour ton épouse. Je sais à quel point tu étais amoureux d'elle.
- Ce n'est pas ta faute, répondit Oriendo d'un ton cassant. Elle a attrapé une mauvaise fièvre qui circulait dans le pays depuis plusieurs semaines. Un de nos clients était malade quelques jours auparavant.
- Peut-être, mais j'aurais pu la soigner si j'étais là.
- Tu n'es pas responsable des missions que le Clan te confie, Rani. Tu as rempli ton devoir envers les Sildaros, c'est le plus important. Parle-moi plutôt des affaires en cours. J'imagine que le vieux Galar ne t'a pas envoyée vers moi sans raison. »
Elraza soupira. Oriendo s'était montré enthousiaste et heureux de la revoir aux Trois Couronnes. Mais à présent, un voile sombre avait chassé la bonne humeur de son visage. Il redevenait cet homme froid et austère qu'elle avait quitté après le décès de leur fils. Avec Anthéa, le destin lui avait offert une chance de reconstruire sa vie : la mort de sa nouvelle épouse avait dû le dévaster. Pour ne pas le blesser davantage, elle accepta de changer de conversation.
« Il faut que tu reviennes Ori, déclara-t-elle. On a besoin de toi au Clan. Plus que jamais.
- Ça, je m'en serais douté. C'est lié aux cavaliers que tu pourchasses ?
Elle acquiesça distraitement. Roch venait de tourner à un embranchement, disparaissant de leur champ de vision. Ils forcèrent l'allure.
- Je me contente de les surveiller pour le moment. La proximité de ces renégats avec les soldats de l'Esperial n'est pas bon signe. Galar pense qu'ils jouent un rôle dans la guerre civile et qu'ils sont au service d'un maître plus puissant.
- Le vieil Im'Radiel a toujours été paranoïaque, commenta Oriendo en haussant les épaules. Cela fait des décennies qu'il est persuadé que les Seigneurs Ombre vont revenir, mais rien ne lui a donné raison. Si tu veux mon avis, il est temps que quelqu'un d'autre prenne la direction du Clan.
À ces mots, l'enchanteresse lui jeta un regard plein d'espoir.
- Ne me dévisage pas comme ça, Rani. Je suis vieux et fatigué. J'ai quitté les Sildaros parce que j'en avais assez d'être un chasseur de mages noirs. Je n'ai pas l'intention de remplacer Galar. Ce manteau pèse sur tes épaules, désormais.
- Si tu refuses d'être notre chef, répondit la magicienne, aide-moi au moins à vaincre ces cavaliers. Ils dégagent une aura maléfique considérable. Je ne pourrai pas les affronter seule. »
Elle baissa la voix tandis qu'ils franchissaient la grande palissade pour quitter Vitarive. Devant eux, Roch prenait de l'avance. Sa silhouette se découpait distinctement au milieu de la route, éclairée par son flambeau et la pâle lueur de la lune. Comme l'avait supposé Oriendo, il se dirigeait vers le nord, marchant d'un pas vif pour s'éloigner du village. Désormais certains d'échapper à la vigilance des gardes, Elraza et l'aubergiste mirent fin à leur camouflage. La nuit était suffisamment profonde pour que le spadassin ne remarque pas leur présence. Par prudence ils s'écartèrent de la route, préférant progresser sur les bas-côtés où la végétation et l'obscurité achèveraient de les rendre invisibles. Oriendo reprit la conversation à voix basse.
« Si tu souhaites que je t'aide, il va falloir m'en dire plus sur cette affaire. À commencer par la raison pour laquelle ces mystérieux cavaliers voudraient m'assassiner.
Elraza poussa un profond soupir avant de lui répondre.
- Tu n’es pas le seul concerné, dit-elle. Les renégats s’en prennent à tous les enchanteurs du Clan. Nous avons perdu Mæve En'Doriel l’an dernier. Elle a disparu mystérieusement en Vearn et son mari Silas Cornefer a été exécuté par des soldats.
- J'ai toujours dit à Silas qu'il finirait par s'attirer des ennuis. Il n'était pas assez prudent lorsqu'il utilisait ses pouvoirs. Pour lui, le Grand Interdit était une plaisanterie.
- Nous avons peut-être manqué de rigueur lors de sa formation, concéda la magicienne. Néanmoins, sa mort est une perte tragique pour notre famille et la disparition de Mæve nous a terriblement affaiblis.
- Que s'est-il passé exactement ?
- Nul ne le sait. Galar l'a envoyée en mission dans les terres de Vearn l’été dernier. Au début, elle nous a tenus régulièrement informés. Au milieu de l'automne, ses messages ont brusquement cessé de nous parvenir. Plusieurs des nôtres sont partis à sa recherche en vain. Elle s'est volatilisée.
- Hmm. »
L'aubergiste resta silencieux un long moment, pensif. Le chemin qu'ils empruntaient obliquait à main gauche, en direction du couchant. Au loin, ils distinguaient les contours d'un promontoire rocheux et d'une bâtisse à son sommet. La route passait au pied de la colline avant de s'éloigner en serpentant dans les plaines. Roch continuait de la suivre, progressant d'un pas plus lent depuis qu'il avait quitté la ville. Les deux mages lui laissaient volontairement une avance confortable.
« Tu penses que ces événements sont liés à tes mystérieux cavaliers ? interrogea Oriendo.
- C'est loin d'être impossible. Ils ont été vus à la cour de Vearn peu avant la disparition de Mæve, et Silas Cornefer était sur leurs traces lorsque les soldats de l’Esperial l'ont exécuté.
- Donc, résuma l'aubergiste, ce groupe de renégats s'en prend aux membres du Clan. Im'Radiel doit être furieux.
- Sa colère dépasse tout ce que tu peux imaginer. Ses chants et ses poèmes se sont teintés de noirceur dernièrement. Je m'inquiète beaucoup pour lui.
- Ne t'en fais pas pour le vieux Galar, Elraza. C’est un Grisécaille, il est foudrement solide.
- Les choses ont changé depuis que tu as quitté le Clan. L'histoire des enfants de Belfara Eren l'a profondément meurtri. Ce que le jeune Domadan a fait... »
Elle réprima un frisson d'angoisse. Même après toutes ces années, l'enchanteresse avait encore du mal à en parler.
« C'est du passé, Rani. Mieux vaut ne pas s'égarer dans ses méandres. Je comprends que la mort de Silas éveille des souvenirs douloureux. Mais c'est là tout ce qu'ils sont : de vieux souvenirs.
- Hélas, j'aurais aimé qu'il en soit ainsi. »
Elle marqua une pause, s'aventurant prudemment sur le bord de la route pour vérifier que Roch était toujours en vue. Le spadassin poursuivait son chemin et ne semblait pas s'être aperçu de leur présence. Satisfaite, elle revint jusqu'à Oriendo et lui fit signe de continuer dans la même direction. Ils gagnaient du terrain.
« Vas-tu enfin te décider à m’avouer ce qui te tourmente ? dit celui-ci. Tu n'es pas venue me rendre visite aux Trois Couronnes par hasard. Je peux sentir la peur qui grandit au fond de toi.
L'enchanteresse détourna le regard avant de répondre.
- Galar pense que Domadan est toujours en vie et que les renégats cherchent à le libérer. »
Ce chapitre de discussions de donner beaucoup d'informations de contexte alors qu'on nageait jusque-là en plein brouillard. Peut-être même un peu trop de choses d'un coup ? Dans le sens où tu donnes beaucoup de prénoms sans les développer plus que ça, ce qui peut-être un peu déroutant. Mais mon impression générale est très positive, j'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur Oriendo et Elzara et les enjeux de l'intrigue.
La chute fonctionne bien, ça donne envie d'en apprendre plus. Je devine un lien avec le prologue mais j'avoue que je ne me souviens plus des noms xD
Petite remarque :
"Elraza avait employé un sortilège d’oubli sur les clients des Trois Couronnes et il semblait avoir fonctionné." -> Le sortilège d'oubli d'Elzara semblait avoir fonctionné ?
Un plaisir,
A bientôt !
Effectivement, on est ici davantage sur un chapitre d'exposition, c'est pour cela aussi que j'ai fait en sorte qu'il soit plus court. Le lien vers le prologue arrive, puisque Galar Im'Radiel est l'étranger du prologue et Domadan l'un des deux jumeaux ;)
Peut-être qu'effectivement il y a beaucoup d'informations, mais je te promets que toutes ces pièces vont rapidement s'emboîter et faire sens :)
Si j'ai d'autres retours disant qu'il y a trop d'informations d'un coup dans ce chapitre, je réfléchirai à un moyen de l'alléger un peu.
À bientôt pour la suite !
Un petit moment que je n'étais pas passée par ici. Je me suis replongée sans mal dans le récit, signe que ce que j'avais lu jusqu'à présent était parfaitement clair.
J'ai bien aimé ce petit chapitre, la tension retombe après l'incendie mais on reste quand-même dans l'action avec la filature de Roch. De plus, ce chapitre commence à exposer l'intrigue du roman. Je ne suis pas certaine mais je crois voir le lien avec le prologue.
Petite coquille : "des conversation" => manque un s
Bref, un plaisir de replonger dans ton univers. À bientôt :)
Ça fait plaisir de te retrouver par ici, j'espère que ce commentaire t'a permis de crier "bingo !" :p
Content de voir que la première partie de mon récit est claire. J'ai complètement changé l'introduction de cette histoire il y a peu de temps, donc avoir ce genre de retours, c'est rassurant.
Effectivement, le lien avec le prologue commence à apparaître et toutes les pièces vont s'assembler doucement.
J'espère que la suite de l'histoire te plaira.
Un chapitre qui se lit bien. Tu profites de leur filature pour caser un peu de lore. Ainsi, on apprend que les mages font parti d’un clan et qu’Oriendo l’a quitté il y a quelques années, mais que El a besoin de lui pour la suite (pour libérer un type ?).
Pour l’instant, c’est fluide et agréable à lire. On comprend bien la situation.
À la fin, je me demande s’il ne serait pas mieux d’enclencher direct sur une action, genre mettre le bloc du début de chapitre suivant au bout de celui-ci, histoire de relancer le suspense, parce que le dernier paragraphe/dernière phrase n’est pas à tomber par terre. Et comme tu es toujours dans le début, il faut faire attention au rythme.
Mes notes de lecture
(attention, je précise que ton style est très bon donc je suis passée en mode pointilleuse de l’extrême. Je ne le fais pas pour beaucoup de textes sur PA, seulement si on me le demande. Et je le ferai que pour le début. Donc t’inquiète, ne doute pas du texte, c’est des détails, voire on passe dans de la correction. Et bien sûr comme d’hab, tu en fais ce que tu veux. Si ça ne t’aide pas, n’en tiens pas compte. C’est juste pour challenger le texte, afin de se reposer des questions dessus et de tout bien ficeler. Perso, au bout d’un moment, avec mon propre texte je ne vois plus rien, alors qu’il y a certainement masses de soucis dedans)
« se protéger de la pluie »
> Je te conseille de décrire la pluie ou de nous mettre dans une « ambiance pluie » disons, plutôt que de nous dire « pour se protéger de la pluie ». D’ailleurs comme se protège-t-il de la pluie ? Il tire sur les pans de sa cape ? Il met sa capuche ? Tire sa capuche sur ses yeux ? La pluie mouille-t-elle ses joues ? Le sol est tout spongieux ? Ce serait plus immersif de montrer ce qui se passe plutôt que de le dire. Et s’il n’y a pas de pluie (j’ai plutôt eu ce sentiment par après), je te conseille d’enlever cette précision confusante.
« il semblait avoir fonctionné »
« Roch semblait pressé de quitter les lieux »
> Tu as une répétition de « semblait ».
> Par ailleurs, je te conseillerais en général d’être direct et donc de ne pas utiliser ces termes « sembler » « presque » « quasi » etc, mais d’y aller franco. Ces petits mots ajoutés donnent l’impression au lecteur (ou du moins à moi) que tu n’oses pas écrire à fond les ballons, même si en vrai, je me doute que ce ne soit pas ça, c’est juste l’impression que ça donne. J’ai remarqué que c’était courant sur PA, ce n’est pas la première fois que je dis ça dans un commentaire, donc je me permets de glisser ça ici. Je me souviens d’un autre « sembler quelque chose » dans le chapitre précédent que je n’ai pas relevé, puisqu’un seul, ça va. Mais si ça revient tous les chapitres, je te conseille de garder un œil dessus.
Par exemple, tu peux dire : « il avait fonctionné » et « Roch se dépêchait/s’empressait de quitter les lieux », tout simplement.
« Les miliciens, reconnaissables à leur uniforme frappé d'un écusson d'azur »
« Devant eux, reconnaissable à son galurin à larges bords, Roch »
> Attention tu as une répétition de structure à quelques paragraphes près.
« Une torche dans la main gauche »
> Même s’il pleut ?
« La magie de l'enchanteresse les dissimulait tous les deux : elle prenait la forme d'un rideau de ténèbres opaque qui les rendait invisibles aux yeux des habitants et masquait le son de leurs pas. Sans un bruit
> Tu as une répétition d’idée ici avec « qui les dissimulait » et « qui les rendait invisibles » et aussi « opaque » qui veulent dire la même chose. Je combinerais les 2 phrases, par exemple : « La magie de l'enchanteresse qui prenait la forme d'un rideau de ténèbres les dissimulait aux yeux des habitants et masquait le son de leurs pas. Sans un bruit »
> Pareil avec le « masquait le son de leurs pas » suivi de « sans un bruit »
« qui les rendait invisibles aux yeux des habitants et masquait le son de leurs pas. Sans un bruit, ils progressaient d'une rue à l'autre en direction de la palissade qui entourait Vitarive.”
> Tu as une répétition de la structure avec « qui » d’une phrase à l’autre, mais je ne la relève que parce que parce que je l’ai vue en commentant la phrase plus haut. Ça ne m’aurait pas choqué sinon.
« Ils se turent brusquement car un groupe d'habitants passa près d'eux, manquant de bousculer Elraza. »
> La magie masque-t-elle tous les sons qui émanent d’eux ou juste les bruits de pas ?
« L'idée qu'un tel individu erre dans la nature sans que le Clan en ait connaissance ne la rassurait pas vraiment. »
> C’est intrigant
« mais j'aurais pu la soigner si j'étais là. »
> Si j’avais été là ? (au plus-que-parfait car on est dans le passé du passé)
« « Griver m'a raconté la mort d'Anthéa, dit Elraza pour changer de sujet. Je suis désolée.”
> Ce dialogue, je me demande si ce serait pas mieux de le remonter dans l’auberge. Elle pourrait parler à Oriendo rapidos en commandant sa bière et échanger des banalités et nouvelles dont ça. Sinon, au milieu de leur filature, ça tombe comme un cheveux sur la soupe, je me verrais pas dire un truc aussi important (relatif à la mort de la femme de quelqu’un), en pleine mission d’infiltration. Sinon, le dialogue est bien en soi.
Quand ils parlent des Renégats, c’est bon, car ils continuent la discussion d’avant. C’est juste la mention à la mort de sa femme qui me paraît mal placée. Tu peux aussi faire le choix de le garder sous le coude pour plus tard à mon avis.
« aurevoir »
> au revoir
« Elraza poussa un profond soupir avant de lui répondre. »
> Pourquoi ? On la croirait saoulée tout d’un coup
« Donc, résuma l'aubergiste, ce groupe de Renégats s'en prend aux membres du Clan. »
> Je choisirais entre « donc » et l’incise
Par exemple : « Donc ce groupe de Renégats s'en prend aux membres du Clan. » ou « Ce groupe de Renégats s'en prend aux membres du Clan, résuma l’aubergiste.
> Par ailleurs, l’incise me paraît mal placée, juste après un seul mot comme ça. Je me souviens du livre rigolo Zazie dans le Métro dans lequel Queneau s’amusait avec les incises comme avec « on, dit Gabriel, pourrait lui donner » (je viens vite d’en chercher un exemple sur internet, ce n’est ptêtre pas le meilleur), ce qui crée un effet comique.
« pour le vieux Galar »
> Ho ! c’est le mec du prologue ?
« Tu n'es pas venue me rendre visite aux Trois Couronnes par hasard, tu cherchais de l'aide. »
> Il n’a rien écouté ou quoi ? Elle vient de lui dire qu’elle avait besoin de son aide.
« Galar pense que Domadan est toujours en vie et que les cavaliers cherchent à le libérer. »
> Mmh on ne sait pas qui est Domadan donc le cliffangher n’est pas WTF pour le lecteur. On se dit, ok.
Un bon petit chapitre, plus calme. Il n’y a pas beaucoup d’actions, mais en même temps, ils sont quasi morts dans l’auberge qui brûle juste avant. Je me demande tout de même si tu de devrais pas relancer l’action en fin de chapitre, pour relancer le suspense et ne pas faire retomber l’intérêt du lecteur à ce stade.
Au plaisir de lire la suite 😊
Merci pour ton commentaire et tes compliments, ça me fait toujours chaud au cœur !
"À la fin, je me demande s’il ne serait pas mieux d’enclencher direct sur une action, genre mettre le bloc du début de chapitre suivant au bout de celui-ci"
--> C'est parce-que ce n'est pas une vraie fin de chapitre. Sur mon traitement de texte, les chaps 4 et 5 n'en forment qu'un, je les ai redécoupés différemment pour ne pas avoir un chapitre trop long sur PA. Au final, ça n'aurait fait "que" 4,2K mots donc j'aurais pu me permettre de les publier ensemble, mais bon... c'est fait comme ça maintenant ^^
"attention, je précise que ton style est très bon donc je suis passée en mode pointilleuse de l’extrême."
--> C'est noté, pas de pitié ! x)
« il semblait avoir fonctionné », « Roch semblait pressé de quitter les lieux »
--> Bien vu, je n'avais pas remarqué ce tic d'écriture ! J'y ferai attention quand je ferai une relecture approfondie de toute la première partie :)
"C’est juste la mention à la mort de sa femme qui me paraît mal placée. Tu peux aussi faire le choix de le garder sous le coude pour plus tard à mon avis."
--> Le truc c'est que justement, dans l'auberge ils n'ont pas vraiment le temps de parler. Oriendo est bien occupé, Elraza n'a affaire qu'à la serveuse et lorsque finalement ils se retrouvent, un détachement de soldats de l'Espérial vient de massacrer un quart de la clientèle et d'incendier le bâtiment. Ils ont autre chose à se dire que parler de la mort d'Anthéa, non ?
Alors que là au contraire, ils sont dans un moment où la tension retombe, ils marchent dans le noir derrière Roch, il ne se passe plus rien. En tout cas, c'est comme ça que je voyais les choses.
« pour le vieux Galar »
> Ho ! c’est le mec du prologue ?
--> Affirmatif, le prologue n'était pas seulement là pour faire joli, un lien va se tisser progressivement avec l'histoire principale ;)
« Tu n'es pas venue me rendre visite aux Trois Couronnes par hasard, tu cherchais de l'aide. »
> Il n’a rien écouté ou quoi ? Elle vient de lui dire qu’elle avait besoin de son aide.
--> Elle ne le disait pas avant, j'ai fais quelques corrections il y a deux-trois jours et j'ai oublié de virer cette mention en fin de chapitre vu que je l'ai remonté plus haut. Merci de la remarque :)
« Galar pense que Domadan est toujours en vie et que les cavaliers cherchent à le libérer. »
> Mmh on ne sait pas qui est Domadan donc le cliffangher n’est pas WTF pour le lecteur. On se dit, ok.
--> C'est pas vraiment un cliffhanger, comme je le disais on est à la moitié d'un chapitre, j'ai juste fait un redécoupage pour PA qui, avec du recul, manque d'intérêt et n'est pas super pertinent.
À bientôt pour la suite et merci pour toutes tes remarques ! :)
C'est vrai que t'aurais limite pu publier tout le chapitre d'un coup. Mais je comprends que sur PA, ça peut être embêtant de pas pouvoir finir le chapitre sans marque page 🙂
"pas de pitié ! x)"
> Haha tout à fait !
J'essaierai de m'arrêter faire des points d'ensemble au cours de la lecture, je sais pas, au milieu et à la fin disons 🙂
Pas la peine forcément de contextualiser ou quoi, j'essaierai de donner mon ressenti (donc subjectif) sur le texte. Mais après, c'est sympa de parler autour de nos textes, donc n'hésite pas à me raconter la vie du Sildarios si tu en as envie, c'est toujours intéressant de découvrir le chemin de l'écriture et comment tu as procédé, les choix réalisés tout ça. Une question que je me pose systématiquement pour tout livre lu, c'est quel est l'intention de l'auteur. Mais je le découvrirai au fur et à mesure 🙂
Un chapitre tout en douceur après l'action dans l'auberge. Quelques explications, pas trop pour ne pas ennuyer, assez pour donner envie d'en savoir plus. J'approuve.
J'essaye de travailler le rythme de mon récit autant que possible dans le Sildaros, pour faire monter la tension progressivement mais sans oublier d'insérer des chapitres plus "calmes" où le scénario avance davantage par les dialogues :)
Me revoilà par ici, et je passe d'un chapitre à un autre sans discontinuer. C'est très bien écrit, du genre on suit le courant sans jamais heurter une pierre ;) Bref, un bonheur à lire.
J'ai beaucoup aimé le prologue - ça m'a vraiment donné envie d'en savoir plus. La manière dont tu places l'ambiance, la façon de décrire les caractères des personnages. Puis hop, on saute dans le vif de l'histoire avec Elraza - on ne sait pas qui c'est vraiment (liens avec les enfants?), mais on te suit tout à fait, tu nous a pris par la main - avec au passage une très belle description de l'auberge, de ce qui s'y passe, des talents magiques qui sont tout à fait 'visualisables' grâce à tes descriptions.
On se demande bien où tu vas, quels sont les liens, mais en même temps, l'histoire coule.
Puis tiens, voilà les enfants Eren de retour :)
Tu sais garder le suspense en tout cas! Bon, je continue :)
Ça fait plaisir de te recroiser par ici, merci de prendre le temps de découvrir mon histoire principale 😊
Et merci surtout pour ce commentaire positif, que ce soit sur le prologue, mon style d'écriture ou les descriptions. J'essaie au maximum d'avoir une plume "visuelle" pour plonger le lecteur dans mon univers, mais sans alourdir le récit avec des descriptions inutiles et à rallonge.
Et oui, pour l'instant il y a encore du mystère autour de l'intrigue, du rôle d'Elraza et de Roch, des enfants Eren... mais tu vas voir que tout s'enchaîne et s'imbrique par la suite ;)
Bonne lecture !
C’est que les enfants reviennent ! Rah, tu m’as trop intriguée là ! Je veux savoir ce qui s’est passé entre le frère, la sœur et le vieux lézard ! Domadan serait passé du côté obscure ?
C’est qu’il me donne une petite vibe Ordre Jedi ce clan d’enchanteur. Ça me plaît bien tout ça.
Finalement, la présence d’Elraza dans l’auberge et son intérêt pour les gens qui en ont après Oriendo s’explique très bien, tout est lié.
Un truc que je trouve original, aussi, c’est que pour une fois, dans une histoire de fantasy, les protagonistes ne sont pas de jeunes inexpérimentés qui découvrent le monde et la magie et tout ce que tu veux. Ils ont déjà de la bouteille, une histoire qui a l’air bien fournie et compliquée. Ça rend les personnages forts intéressants.
Je vais enchaîner, ça se lit comme des petits pains tout ça.
Mais tu as vraiment dévoré l'histoire, en fait !
Et oui, bien sûr que les enfants Eren reviennent ! Je ne me suis pas embêté à écrire un prologue de 15 pages pour faire joli x)
Leur rencontre avec Galar Im'Radiel est le point de départ de toute cette histoire. Alors d'une manière ou d'une autre, attends-toi à souvent les revoir ;)
J'avoue que je n'avais jamais vraiment pensé aux Sildaros comme à l'ordre Jedi, mais il y a un peu de ça en effet xD
Et oui en effet, je ne voulais pas tomber dans le cliché de l'enfant prodige qui se découvre héritier d'un royaume oublié et qui va sauver le monde parce-qu'une ancienne prophétie l'a annoncé. Ici, les Enfants de Shâat ont une importance cruciale, mais le trio qui s'est formé entre Elraza, Oriendo et Roch sera tout autant au centre de l'histoire !
Bonne lecture pour la suite <3
Ori'