Heureusement pour Thalion, voler en dehors de la ville était possible à condition d’être discret. Si le magérien avait dû faire le chemin jusqu’au Bois Charmant à pied, ses jambes ne lui auraient jamais pardonné. Habiter dans un manoir au bord de la mer, à l’écart de la population, avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients.
Le Bois Charmant était une forêt magique composée d’innombrables chemins de téléportation que seuls les magériens pouvaient emprunter. Chaque sentier avait une destination bien précise, il fallait donc éviter d’y aller sans connaître exactement la route à suivre, au risque de se retrouver téléporté à l’autre bout du pays. Il existait plusieurs Bois Charmant disséminés dans le pays, agissant comme des points relais dans ce réseau téléportatif national. Tous les magériens connaissaient ce bois qui permettait de faire de longs trajets sans s’épuiser, mais il était surtout utilisé par les apprentis magériens. En effet, traverser ce bois était le seul moyen de se rendre en cours car la localisation des écoles était inconnue. Une mesure de protection pour éviter de potentielles attaques. Les magériens n’étaient pas en paix avec toutes les créatures magiques.
Honnêtement, Thalion n’était pas fan de ce système de téléportation. Il avait été traumatisé par son premier jour à l’école Magéra. Dans la forêt, Berry l’avait accompagné sur la moitié du chemin, mais Thalion avait insisté pour terminer le trajet seul, « comme un grand ». Finalement, il s’était trompé à l’intersection et avait atterri près d’un lac de boue où se trouvait un plus loin un béhémot, une bête colossale loin d’être réputée pour son pacifisme. Elle avait la taille d’un éléphant, un corps encore plus robuste que celui d’un rhinocéros avec une peau épaisse et une queue de crocodile qui battait l’air comme un fouet. Le plus impressionnant n’était pas ses crocs acérés aussi grands que ses doigts ou les multiples cornes qui ornaient son corps, mais le poids de leurs pas qui faisaient trembler le sol. Une bête terrifiante, donc. En plus d’avoir eu une énorme frayeur, il était tombé dans un tas de ronces en fuyant. Il était arrivé à l’école en retard avec des vêtements déchirés, et les joues brûlantes de honte. Les regards de ses camarades l’avaient longtemps hanté. Il n’avait pas refait le trajet seul avant ses dix ans. Au moins, aucune rentrée ne serait pire que celle-là.
Une fois arrivé, il contempla l’orée du bois. Comme à chaque fois, il était frappé par l’éclat majestueux de la forêt. Depuis son départ, le ciel s’était dégagé. Le feuillage verdoyant des arbres brillait sous les rayons de soleil et se balançait au rythme de la brise. La frondaison luxuriante formait comme un bouclier contre les intempéries et donnait l’impression de protéger la forêt. Si les ténèbres étaient tentées de l’envahir, elles seraient immédiatement chassées par la lumière que les arbres semblaient absorber.
Après quelques pas dans la forêt, l’atmosphère autour de lui devint plus calme. Plus apaisante. L’air s’était rafraîchi. Le bruissement des feuilles, le craquement des branches et le son de ses pas l’accompagnaient le long du sentier. Il pouvait entendre au loin un cours d’eau ruisseler et des oiseaux gazouiller. Les rayons dorés se frayaient un chemin entre les feuilles, éclairant les troncs d’arbre scintillants. La magie tapissait le sol de ce lieu depuis des siècles. Après des années, les racines avaient fini par l’absorber. La magie stockée au fil du temps s’était cristallisée, devenant visible à travers les nervures dorées des troncs noueux, mais ce n’était pas le seul effet. La forêt entière s’était retrouvée ensorcelée, si bien qu’une sorte de conscience lui était apparue. Les occasions de le constater étaient rares car la nature préférait agir avec discrétion, surtout devant les humains, mais Thalion avait déjà eu cette chance. Une fois, une épaisse branche barrait le passage, certainement cassée par un animal sauvage. Rien d’anormal, jusqu’à ce que les racines enterrées de l’arbre voisin se mettent à bouger, faisant craqueler la surface de la terre pour rejoindre les racines de celui qui avait perdu sa branche. Les arbres scintillèrent et la branche repoussa sous ses yeux ébahis.
Thalion sauta sur les rochers en veillant à ne pas tomber dans la rivière translucide. Zéphire ne rendit pas la tâche simple en tournoyant autour de lui pour le déconcentrer, le faisant rouspéter. En chemin, un caillou de la taille de son ongle lui heurta la tête. Il l’ignora en poursuivant sa route. Il reçut un deuxième caillou. Puis un troisième. Thalion s’efforça de ne pas y prêter attention, jusqu’à ce que le projectile atteigne son œil. Il jura en clignant des paupières, ramassa la pierre et la renvoya dans la cime de l’arbre à côté de lui. Le tintement d’un grelot retentit et les coupables s’enfuirent. Les fées étaient des créatures incorrigibles qui n’en manquaient pas une pour importuner les élèves. Le son de leur rire était la seule chose qui les rendaient mignonnes.
À une intersection, il chemina vers le sentier habituel en sifflotant un air qui lui passait par la tête, savourant de la sérénité du lieu, jusqu’à ce qu’un coup de balai vienne le rappeler à l’ordre.
— Aïe ! Quoi, Zéphire ?
Le balai s’agita dans tous les sens devant la mine circonspect du jeune homme. Ce dernier tenta de déchiffrer au mieux la raison de son comportement.
— J’ai marché dans une crotte ? l’interrogea-t-il en vérifiant ses chaussures.
Zéphire se secoua pour lui signifier que non, puis se dirigea vers le sentier opposé à celui qu’il empruntait. Thalion mit plusieurs secondes avant de comprendre ce qu’il voulait dire. Il se frappa le front.
— Je suis trop bête ! s’exclama-t-il en suivant son balai. Dire que j’avais l’habitude de prendre ce chemin...
À force de prendre le même chemin pendant huit ans, c’était devenu un automatisme. Sauf que cette année, Thalion n’allait pas à l’école Magéra, il entrait à l’académie Divithrum.
Les apprentis magériens étaient admis à l’une des écoles éparpillées dans le pays comme l’école Magéra, juste après le rite de reconnaissance, à l’âge de sept. Ils y apprenaient les bases des arts magiques et développaient leur savoir sur ce monde jusqu’à leurs quinze ans. Ensuite, les élèves intégraient la seule et unique académie Divithrum pour approfondir leur maîtrise et leurs connaissances magiques.
Thalion avait été soulagé d’être accepté à l’académie malgré ses difficultés, et même étonné. Le proviseur aurait pu juger son niveau insuffisant et le recaler. Cette décision aurait rendu de nombreux parents d’élèves heureux d’éloigner un tel danger de leur progéniture. Il avait peut-être agi par pitié, mais à choisir, l’adolescent préférait ça plutôt que de redoubler. La plupart des élèves réussissaient au moins à maîtriser les bases, et lui n’était pas capable de canaliser la magie sans baguette.
Ce n’était pas non plus le seul souci de Thalion. Sa vie n’était pas assez compliquée comme ça. En plus d’avoir du mal à canaliser la magie, dès qu’il essayait de maîtriser des sorts plus compliqués ou qu’il pratiquait la magie trop longtemps, il avait des migraines pouvant aller jusqu’à lui faire perdre connaissance.
Thalion shoota dans un caillou en se remémorant son été. Il avait décidé de mettre son temps libre à profit en se donnant pour mission de progresser coûte que coûte. Au diable les maux de tête, il comptait s’entraîner sans relâche, quitte à y laisser des plumes. Il espérait maîtriser au moins un nouvel enchantement par semaine. Le premier jour de cet objectif, il choisit le sortilège « Pluie de grenouille ». Rapidement, il eut l’impression qu’une tronçonneuse tranchait son cerveau. Il persévéra, lançant le maléfice jusqu’à voir des étoiles danser autour de lui.
Lorsque son tuteur revint après sa journée de travail, il retrouva le magérien évanouit dans le jardin.
Quand Thalion s’était réveillé le lendemain matin, Berry l’avait incendié. Malgré ses protestations, le conseiller lui avait interdit de reprendre ses entraînements intensifs. Dégouté, l’adolescent avait dû se contenter d’optimiser les petits sorts de son arsenal pour affronter cette nouvelle année scolaire. Il ne pouvait pas faire autrement. Berry lui avait collé aux basques un « œil d’Argos ». Un œil magique, rond et globuleux qui surveillait ses moindres faits et gestes. Impossible pour lui de s’exercer en cachette.
Le magérien soupira en repensant à tous ses efforts qui n’aboutissaient pas à cause de ses migraines qui l’empêchaient de progresser correctement. À l’école Magéra, il avait réussi à s’en sortir car le niveau en magie n’était pas très élevé. Tout changeait à partir de cette année. Le sortilège d’illusion que Berry avait utilisé sur lui était typiquement le genre de magie qu’on apprenait à l’académie Divithrum. Autant dire que son crâne allait vite exploser.
Son balai tournoya autour de lui, interrompant le fil de ses pensées. Zéphire avait remarqué que Thalion se mettait à ruminer, chose qu’il n’appréciait pas. L’adolescent n’aimait pas non plus se morfondre, mais il restait un être humain comme les autres. Avoir le moral dans les chaussettes arrivait même aux meilleurs. Quoi qu’il en soit, si jamais le jeune homme avait le malheur de passer trop de temps à s’apitoyer sur son sort, il était sûr de recevoir un coup de manche sur la tête.
Un sourire se dessina sur ses lèvres. Bien qu’il ne soit qu’un balai, Zéphire était ce qui se rapprochait le plus d’un frère pour lui. Thalion savait qu’il pourrait toujours compter sur lui.
— Tu as raison. Même si les choses vont se corser, je parviendrai à m’en sortir d’une façon ou d’une autre.
Le balai sembla se satisfaire de cette réponse, et prononcer ces paroles à voix haute suffit à Thalion pour retrouver un peu de motivation. Sa situation était compliquée, mais tout n’était pas noir. Il avait maintenant les sorts de bas rangs les plus puissants possibles, et avait des avantages : sa rapidité d’exécution des enchantements et les leçons de son tuteur, spécialiste en magie bleue. Il avait aussi réussi à maîtriser « Pluie de grenouille » à la fin des vacances en s’entraînant petit à petit chaque jour sous la surveillance accrue de Berry. Certes, un magérien lambda y arrivait en trois jours, mais Thalion n’était pas un magérien ordinaire.
Après quelques minutes de marche, Thalion et son compagnon arrivèrent au bout du chemin. En sortant du bois, ils découvrirent avec stupéfaction le paysage qui se dressait devant eux.
— On s’est trompés d’allée ? demanda-t-il à son balai qui ne semblait pas non plus comprendre pourquoi ils se trouvaient sur une falaise au bord de la mer.
L’adolescent n’avait pas prévu ça. Il sortit de sa poche la lettre envoyée par l’académie dans l’espoir d’y lire un élément ayant échappé à son regard. Malheureusement, la feuille parcheminée ne mentionnait que l’itinéraire dans le bois à suivre ainsi qu’une citation : « Il faut plonger dans les ténèbres pour trouver la lumière ». Une citation aussi obscure qu’inutile.
À l’école Magéra, tous les magériens recevaient une missive détaillant les démarches à suivre, mais l’académie Divithrum préférait dévoiler le moins d’informations possible. Il y a quelques années, des vampires avaient tenté de s’y infiltrer en interceptant une lettre. Depuis, l’institution était particulièrement méfiante. Berry ne lui avait rien dit non plus concernant son accès. Soit il avait estimé qu’il s’en sortirait sans aide, soit il avait voulu lui jouer un mauvais tour. Ça ne l’étonnerait pas venant de lui.
— Tu as une idée de ce qu’il faut faire ?
Zéphire se secoua négativement, l’air penaud. Voyant que les choses ne se déroulaient pas comme prévu, Thalion commença à râler, à défaut de s’inquiéter.
— Tu ne m’aides jamais, maugréa-t-il, ne sachant pas quoi faire d’autre que de s’énerver contre sur son balai qui se secoua d’un air indigné. Ne prends pas cet air outré. Ça se trouve, on est paumés à cause de toi. Regarde, je crois que tu m’as fait tourner à la mauvaise intersection…
C’était injuste, il le savait. Le magérien avait simplement besoin de trouver un autre coupable que lui-même. Ne pouvant pas répliquer, Zéphire tenta de le bousculer pour exprimer son désaccord, mais Thalion l’évita.
— C’est dingue, tu ne sais régler les choses que par la violence, lança-t-il avec un sourire goguenard.
Son acolyte s’échauffa à son tour et lui fit une balayette que le magérien ne put esquiver. Encore plus agacé, Thalion continua les provocations pour le faire enrager. Les deux compères poursuivirent leur chamaillerie jusqu’à ce qu’un rire les ramène à la réalité. Ils se tournèrent vers l’origine du bruit. Deux jeunes filles se tenaient non loin et semblaient n’avoir raté aucune miette de ce spectacle embarrassant. Thalion eut envie de se frapper. Comment n’avaient-ils pas remarqué leur présence plus tôt ? Et surtout, pourquoi avait-t-il fallu que la fille à la chevelure rousse soit parmi elles ?
— Tiens, tu ne serais pas le gamin de la librairie ? Toujours aussi puérile à ce que je vois, le provoqua-t-elle avec un sourire en coin.
— Et toi, toujours aussi méprisante à ce que je vois, répliqua-t-il du tac-au-tac, dissimulant son embarras derrière son habituel sarcasme.
Personne ne dit mot pendant quelques secondes. Chacun se jaugeait du regard comme des adversaires. Cette fille l’irritait. L’envie de lui faire ravaler son sourire arrogant le démangeait, mais on ne lui en laissa pas le temps car son attention fut attirée par la brune qui se tenait à côté d’elle. Contrairement à son interlocutrice, elle était horrifiée.
— Tu es folle !? C’est Corvus ! chuchota-t-elle sans aucune discrétion.
Thalion concentra son attention sur la magérienne. Elle avait un teint laiteux, à moins que la peur soit la raison de sa pâleur, et des cheveux lisses arrivant en dessous de ses épaules. Ils étaient plus courts que les cheveux roux cuivrés de son amie. Sous le regard impénétrable de l’adolescent, elle se recroquevilla.
Corvus. Voilà le surnom dont on l’avait affublé à l’école, faisant tomber dans l’oubli son prénom, comme si l’appeler avec ne correspondait pas au monstre qu’il était. Que ça lui donnait une apparence trop ordinaire, trop humaine. Cependant, il ne s’en plaignait pas, au contraire. Il s’était habitué à être surnommé ainsi. Qu’on l’appelle autrement l’horripilait. À l’école, il n’était pas Thalion, il était Corvus. Ce surnom était devenu une armure contre les rumeurs et les insultes. Une protection pour son « vrai » lui. Personne, en dehors de Berry, n’était autorisé à l’appeler par son véritable prénom. Quand on l’employait, il avait l’impression de se mettre à nu, d’être vulnérable face aux mots. Le connaître serait une preuve de confiance immense, et Thalion était terrifié à l’idée d’être trahi.
— Je sais Cally, je ne suis pas stupide. Et alors, qu’est-ce que ça change ? lui répondit-elle sans même lui jeter un regard. Il ne me fait pas peur.
Était-elle stupide ou suicidaire ? C’était sûrement ce que se demandait la dénommée Cally en la dévisageant, la bouche grande ouverte. Quant à lui, il demeurait impassible, les bras nonchalamment croisés sur son torse. Thalion n’avait pas l’habitude d’échanger avec une personne aussi indifférente à son égard, mais ça ne signifiait rien pour lui. Cette fille était moins peureuse que les autres, voilà tout.
— Je ne te fais pas peur ? J’en serais presque vexé.
— C’est pourtant vrai. Qui pourrait avoir peur d’un gamin qui se dispute avec son balai ?
— Le gamin a le même âge que toi, je te signale.
— Physiquement, oui. Mentalement, c’est une autre histoire.
— C’est vrai. Je dois avoir quelques années d’avance sur toi.
Elle le fusilla du regard tandis qu’il afficha un sourire provocateur.
— Tu te crois plus intelligent que moi ? dit-elle avec une pointe d’agacement dans la voix.
— Je ne le crois pas, je le suis.
Thalion se délectait de voir la colère briller dans ses yeux. Cette fois-ci, c’était lui qui arborait cet air hautain.
— Va te faire…
— On va y aller ! l’interrompit son amie en la tirant par le bras.
La magérienne plissa les yeux, mesurant le pour et le contre, puis elle finit par suivre son amie jusqu’au bord du précipice.
— On se reverra à l’académie, affirma-t-elle avant d’enfourcher son balai, imitée par Cally qui ne cessait de lui jeter des coups d’œil apeurés.
Thalion ne répondit rien et se contenta de les regarder s’envoler dans le ciel jusqu’à les voir disparaître à l’horizon.
Il ne savait pas quoi en penser. Quelque part, ces joutes verbales avec elle étaient divertissantes. Il trouverait même dommage d’avoir été interrompu. Cependant, il tenait à rester seul et à préserver sa tranquillité.
Zéphire, qui n’avait pas raté une miette de la scène, vint se planter devant lui.
— Je ne sais pas ce que tu essayes de me dire, mais c’est sûrement quelque chose de déplaisant. Mis à part ça, on sait maintenant qu’on est au bon endroit.
Son balai se décala lorsque le jeune homme s’avança près du vide. Le vent violent et désordonné menaçait de le faire tomber. Les vagues s’écrasaient avec force contre les rochers, et devant eux s’étendait l’océan à perte de vue. Rien n’indiquait le chemin à suivre. Pourtant, les filles avaient volé comme si elles le connaissaient. Ou plutôt, comme si elles étaient guidées.
— Bon, on y va ? déclara-t-il après un instant de réflexion. Ne me regarde pas comme si j’étais stupide, Zéphire. La seule solution est d’avancer comme elles l’ont fait. Je pari qu’un sortilège va se déclencher.
Son balai n’était pas convaincu, mais l’écouta.
Ils s’envolèrent et, après avoir été malmenés par le vent sur quelques mètres, ce dernier s’apaisa. Il devait être enchanté pour agir comme une barrière, n’autorisant que les élèves de l’académie à le traverser. Toutefois, Thalion ne s’attendait pas à ce que des lamelles de vent s’assemblent devant lui, se mélangeant jusqu’à ce que naisse du amas venteux un oiseau. Il n’était pas plus grand que sa main et semblait avoir été découpé dans de la mousseline de coton. Son corps vaporeux et translucide se mouvait avec légèreté, ses ailes transparentes battant l’air avec douceur, comme des caresses. Sans un bruit, il tournoya autour du magérien avant de se positionner devant lui, l’incitant à le suivre.
Malgré cette surprise, Thalion ne put s’empêcher de sourire fièrement.
— Qu’est-ce que je disais ? dit-il pour narguer son balai qui resta bien évidemment muet.
Ils se laissèrent guider jusqu’à l’académie. Si le début du chemin s’était fait dans la tranquillité, ce ne fut pas le cas pour la suite.
Au fur et à mesure qu’ils avançaient, les élèves, accompagnés par un oiseau similaire au sien, étaient de plus en plus nombreux. En tant qu’unique corbeau, le visage de Thalion était connu par la plupart et sa présence ne demeura pas inaperçue bien longtemps. Les apprentis magériens près de lui s’écartèrent comme s’ils craignaient d’être infectés par la malédiction. Thalion appréciait cette distance autour de lui, mais les bourdonnements incessants de leurs chuchotements dans ses oreilles l’agaçaient tout comme leurs regards scrutateurs. Il n’était pas une bête de foire, bon sang ! Même s’il était habitué, au fond, ça l’irritait toujours, surtout quand les messes basses évoquaient des horreurs qu’il n’avait jamais dites ou faites, ou bien des réflexions peu élogieuses à son sujet.
Quelqu’un le bouscula brutalement, manquant de le faire tomber de son balai. Heureusement qu’il tenait fermement le manche par prudence. Un incident est vite arrivé, et cette situation le démontrait parfaitement, même si cette bousculade n’avait rien d’accidentelle. Thalion eut à peine le temps de croiser le regard dédaigneux du coupable que celui-ci se fondit dans la foule, disparaissant de son champ de vision. Thalion soupira d’un air las. Et dire qu’il n’était même pas encore arrivé à l’académie…
L’agitation ambiante rendait Zéphire nerveux. Thalion le sentait à la façon dont il tremblait fébrilement sous ses mains. Il décida de s’éloigner de tout ce monde sous le regard surpris de ses admirateurs, jusqu’à se retrouver seul au milieu de l’océan. L’oiseau s’agita, mais n’eut d’autre choix que de modifier l’itinéraire à sa volonté. Une fois isolé et loin de tout ce monde, Thalion se détendit.
— On est mieux ici, pas vrai ? lança-t-il à son balai qui manifesta son approbation en volant avec plus d’enthousiasme, arrachant un sourire au magérien. Ça nous oblige à faire un détour, mais avec l’oiseau pour nous guider, on rejoindra l’académie sans se perdre.
Cet épisode avait au moins permis à Thalion de constater que rien n’avait changé malgré ces deux mois de vacances passés. Il n’en était pas ravi, mais pas non plus abattu. L’adolescent ne pouvait pas forcer les autres à ignorer le danger qu’il incarnait.
Thalion ne demandait pas à ce qu’on soit gentil avec lui, ni même qu’on l’apprécie. Il souhaitait seulement être traité comme les autres. Comme un humain. Sauf qu’il n’en avait pas le droit car le seul avenir qu’on lui réservait était de devenir l’un des magériens les plus dangereux de l’Histoire. Comme tous les corbeaux, on l’avait condamné à avoir les mains couvertes de sang et à s’enfoncer dans les ténèbres, jusqu’à en mourir.
Thalion doit arriver à destination et tandis qu'il se perd, une petite introspection surgit pour nous monter d'où il "vient". Le ton est subitement devenu plus sérieux à mesure qu'on découvre son passé à Magéra et les aléas des mauvais chemins à prendre. On sent que tu souhaites que Thalion cherche avant tout à être accepté, en se fondant dans les normes des autres magériens.
On perd un peu de peps côté humour. Seul Zéphyre permet de provoquer la petite discussion détendue vite balayée par l'arrivée de Cally et de la mystérieuse rouquine. Cette dernière ne juge toujours pas le Corvus sans oublier de le mépriser au passage, noblesse oblige.
C'est dommage qu'après avoir trouvé son oiseau-guide, Thalion décide de s'isoler, sans boutade, ni démonstration de son auto-dérision face à ses futurs camarades apeurés.
Néanmoins, ces remarques ne me laissent pas quitter ton univers très plaisant à lire et à découvrir. J'aime beaucoup tes descriptions !
Il me tarde de revoir Thalion avec plus de répondant pour destabiliser la jeune fille amenée à entrer dans sa vie d'une manière ou d'une autre.
Au plaisir !
Disons que ça le saoul un peu d'être autant au centre de l'attention et qu'il n'aspire qu'à un peu de tranquillité, ce qui implique de se fondre un peu plus dans la masse... ou de trouver cette tranquillité dans l'isolement.
Je suis contente que ça continue de te plaire malgré tout ! C'est marrant que tu complimentes mes descriptions car c'est souvent le gros point faible de ma plume, je ne décris pas assez xD j'ai beaucoup retravailler tout ça quand j'ai publié ces chapitres au tout début après les premiers retours donc quand on complimente mes descriptions, ça me fait très plaisir !
Ne t'inquiète pas, en terme de sarcasme et de joute verbale, tu seras servie !
Merci pour ton commentaire !
( truc qui a rien à voir, tu as le même prénom que l'un de mes personnages ça me fait un peu rire)
Bien comme toujours on a quelque choses de fluide et de bien enchainer. Dire deux fois le même compliment avec deux mots different, oui !
Bon l'histoire se poursuit et ton univers reprend les codes du genres en les déplaçant à ta façon. Et pour moi ça marche ! Et ça peut le faire pour de petit amateur de roman magical academie. L'humour est toujours présent et astucieux, et bien placer, il est présent sans être lourd, en gros il ne gène pas la lecture. Cependant je trouve qu'il peut être un peu plus subtile. On revient toujours sur des actions dans le dévolpement de ton personnage qui sont un peu caché derrière des vannes au premier plan. Mais si c'est juste ton style et ce que tu cherches à créé, ne change rien.
Bonne journée !
Nuah
(oh, bah voilà une excellente façon de titiller ma curiosité et de me donner une excuse pour aller tes histoires dès que j'en aurais le temps !)
C'est vrai que la subtilité n'est pas moins point fort, mais je ne suis pas certaine d'avoir compris ta remarque : en gros les actions de mes personnages sont minimisées par les blagues ?
Il est vrai que je mets en œuvre un style simple, sans prise de tête et pas tellement dans la subtilité, mais je gagnerai peut-être à mettre en avant un peu plus les actions ? J'y réfléchirai
Merci pour ton commentaire, bonne journée à toi aussi !
Encore un agréable chapitre. La relation que Thalion a tissée avec son balai est amusante et cohérente (son seul ami n'est pas humain, ni même animal, comme on le voit souvent). Il me semble cependant que la grande rousse qui n'a pas peur va croiser à nouveau la route de notre magicien. En tout cas elle entame déjà, malgré elle, un rôle d'adjuvante, puisqu'elle montre à Thalion le chemin à suivre pour rejoindre son académie.
On lui souhaite quand même de se faire des amis humains, ça va être difficile, le quotidien, sinon...
Autre chose, au début du chapitre, j'ai eu un peu de mal à visualiser le Bois Charmant, et à comprendre sa spécificité, ça s'est légèrement éclairci au cours de l'avancée.
En tout cas c'est toujours un plaisir de te lire,
A très vite !
Je suis contente que l'histoire continue de te plaire !
Effectivement, la fille rousse ne va pas rester une inconnue à ses yeux bien longtemps !
Ne t'en fais pas, le destin de Thalion n'est pas cruel au point de le condamner à la solitude éternellement...
C'est une de mes difficultés pour ce bois, j'ai du mal à mettre en avant ce qu'il a de si particulier. Au moins, j'ai réussi à préciser ça au cours du texte mais je devrais peut-être songer à retravailler ce passage.
Et pour moi, c'est toujours un plaisir de lire tes commentaires !
A très vite !
Du côté de l'écriture, j'arrive personnellement a toujours imaginer ce que tu décris, le passage de la forêt avec l'aspect "magie" est bien amener mais je trouve qu'on l'oublie, je ne saurai dire pourquoi mais dès la fin de sa description lumineuse et magique je me suis replongée dans une forêt sombre, peut-être est-ce simplement ce que mon cerveau voulait voir pour cette scène ? Mais mine de rien, l'approche est vraiment intéressante !
Les détails sont bien amenés et très clairs, les retours dans le passé sont subtilement abordés, non vraiment je valide !
La lecture est très fluide je trouve !
Pour ce qui est dans leur relation, je te laisse la surprise en lisant la suite ;)
J'essaierai peut-être de mieux intégrer la forêt dans le texte après les descriptions dans ce cas. Sinon, je suis contente que l'approche et que mon écriture te plaise !
Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'espère que la suite te plaira ^^
C'est marrant le contraste, à force de lire Thalion, on s'en fait une idée de prénom chaleureux et humain, Corvus ça lui va pas du tout, ça fait tellement solennel ! Mais c'est sûrement le but recherché. Après ça m'étonnerait que les profs et le personnel l'appellent aussi Corvus, ils doivent bien avoir des registres avec son vrai prénom, mais peut-être qu'ils l'appellent par son nom de famille ?
La forêt a l'air chouette mais j'aurai aimé qu'elle soit encore plus dépaysante on va dire, et plus vivante : on voit bien qu'il y a une atmosphère particulière, mais il ne s'agit que d'arbres et tout le long du dialogue qui suit, je trouve qu'on en oublie un peu le cadre, ce qui n'arrivait pas dans le manoir.
La petite rouquine bien insupportable, si j'étais mauvaise langue je dirais que je sens venir le love interest, mais je suis sûre que tu vas faire quelque chose de plus subtil que ça ! Le dialogue me paraît juste un peu trop "gentil" entre gens qui se lancent des piques, ou alors c'est moi qui ait l'habitude de balancer des horreurs xD
Je note :
"La forêt entière s’était retrouvée ensorceler" -> ensorcelée
"une armure contre le harcèlement morale" -> moral
J'ai aperçu un autre er à remplacer par un é mais je le retrouve plus, honte sur moi !
Oui justement, les gens voient "corvus" et pas "thalion" comme le lecteur. Effectivement les professeurs l'appellent plutôt par son nom de famille comme tous les élèves.
Je vois, c'est vrai que le décor s'oublie un peu, je réfléchirai peut-être à une façon de le rendre un peu plus présent. Je ne pense pas modifier tout de suite le décor pour le rendre un peu plus dépaysant, mais je garde ta remarque à tête au cas ou une idée me vient !
Ah ça, je te laisse la surprise en lisant la suite ! Pour les dialogues, ça dépend de la sensibilité de chacun mais ils se lancent pas des mots doux non plus xD je ne tiens pas trop non plus à verser dans la méchanceté bête et méchante donc je vais m'en tenir à mes petites piques x)
Mais non, honte à moi pour les fautes ! En vrai merci de me les avoir signalé, je corrigerai ça !
Merci aussi pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira !
Ce chapitre est plus descriptif et un peu plus sombre, les problèmes vont arrivés rapidement, on le sent.
La phrase "Le bois Charmant n’avait rien d’une forêt ordinaire." me semble de trop, on se rend compte de la magie qui règne grâce à ta description.
"Ce serait une preuve de confiance immense, et Thalion était terrifié à l’idée trahi", je mettrais à l'idée d'être trahi.
Bonne journée !
Forcément, tout ne va pas être tranquille pour Thalion en arrivant à l’académie… et même avant son arrivée !
C’est vrai que c’est peut-être inutile de le préciser. Je vais sans doute le retirer.
Ah oui effectivement ce serait plus clair, je vais corriger la faute !
Merci pour ton commentaire et bonne journée à toi aussi !
Bon, je sais, ça fait déjà deux chapitres que je dois retourner bosser. Mais ce n'est pas ma faute si je suis happé par ma lecture, hein !
Bref, tu l'auras compris, le fait que j'ai du mal à décrocher est extrêmement positif pour ton histoire, ça prouve que la magie opère :)
Je dois toutefois avouer que j'ai trouvé ce quatrième chapitre un peu moins réussi que les trois autres. Ça ne veut absolument pas dire qu'il est raté ou nul, loin de là, mais je pense qu'il manque un peu des ingrédients qui m'ont accroché dans le début de ton histoire :
- Le rythme retombe un peu, tu enchaînes le long passage de description de la forêt avec des explications sur le fonctionnement des écoles. C'est nécessaire bien sûr, mais ça rend ce quatrième chapitre moins dynamique et moins amusant que les autres.
- L'humour, justement. Le début de ton histoire est vraiment savoureux, chaque chapitre jusqu'ici a son petit moment comique qui donne le sourire. Je retrouve moins cet humour dans ce quatrième chapitre, même si la confrontation entre Thalion et la rouquine est bien écrite.
Pour moi, l'anecdote de la rencontre avec le béhémoth serait l'endroit parfait pour caser une petite touche d'humour supplémentaire sans rendre le récit lourdingue. On sent bien qu'à cet endroit tu essaies d'ajouter une dimension un peu légère voire comique avec cette première téléportation catastrophique, mais je pense que tu peux encore accentuer un peu cet effet. Car pour l'instant, il croise juste la bête que tu décris vaguement (j'ai du mal à me la représenter, d'ailleurs ?) et il tombe dans des ronces. Et ça ne va guère plus loin. Je pense qu'il y a vraiment matière à faire une anecdote savoureuse en deux trois lignes, je te laisse le soin d'y réfléchir le cas échéant :)
Bref, tout ça pour dire que j'apprécie toujours ton histoire et je lirai la suite avec plaisir, même si ce chapitre 4 m'a semblé un peu plus en demi-teinte par rapport aux autres :)
À bientôt donc,
Ori'
Je suis extrêmement flatté que tu accroches autant à mon histoire ! ça me fait très plaisir ^^ !
Je suis quand même contente que ce chapitre t'ait plu malgré tour. C'est vrai que les explications donnent un ton un peu plus sérieux. Je vais voir ce ce que je peux faire avec le béhémot (dont je vais peut-être un peu peaufiner la description du coup) pour alléger un peu le chapitre.
Dans tous les cas, j'espère que tu continueras de prendre plaisir à lire les chapitres.
Merci pour ton commentaire, et à bientôt !
PS : Ne soit pas surprise si certaines infos du chapitre précédent se retrouvent dans le chapitre 5, j'ai juste essayé de suivre des conseils... ^^
Effectivement, je pense que le passage du béhémoth gagnerait à être retravaillé un peu pour lui donner davantage d'intérêt, sans forcément non plus en faire un énorme pavé qui éloignerait trop le lecteur de la trame principale. Le challenge serait de faire concis et drôle selon moi, mais je suis sûr que tu peux y arriver au vu de ce que j'ai déjà lu jusqu'à présent !
Sinon une autre solution pour amener une petite note d'humour bienvenue serait d'ajouter quelques effets secondaires malencontreux et drôles au moment où Thalion raconte qu'il s'est entraîné tout l'été à lancer son sortilège de pluie de grenouilles.
Après, peut-être est-ce aussi un choix volontaire de rendre progressivement ce récit plus sérieux et plus sombre, ce qui ne gâcherait pas sa qualité, bien au contraire. Je pense simplement qu'en ayant démarré sur un ton assez humoristique, si tu veux prendre ce chemin, il faut une transition progressive ;)
je sens que le duo va être très intéressant à découvrir.
J'ai bien hâte.
Toujours aussi fan de ton histoire.
J'ai relevé quelques coquilles que je te liste dessous.
"recaler" au lieu de "recaller"
"peureuse ou hostile" au lieu de "peureuse ou hostiles"
" J’en serais presque vexé" au lieu de '"J’en serais presque vexée", c'est Thalion qui parle.
J'espère de tout cœur que leur duo te plaira ! J'ai beaucoup aimé développer leur relation :)
Ravie que ça te plaise toujours autant !
Merci pour les corrections, je vais modifier ça de ce pas !
C’est parti pour le chapitre 4 ! *Craquements de doigts sonores*
Après les adieux déchirants, Thalion doit trouver son chemin vers sa nouvelle école. Perdu il croise notre chère rouquine et après avoir montré leur appréciation commune (j'aime toujours autant leur interaction), ils se dirigent vers l’académie.
Un chapitre un peu moins haut en couleur qui fait la transition vers l’académie. On découvre un petit peu plus ton monde magique et comment il fonctionne. Et nous avons la confirmation de la haine aveugle, infondée, et complètement irraisonnée des camarades de Thalion.
Je commence à me poser la question s’il n’y a pas une raison qu’on ignore encore qui fait que tout le monde le déteste. Parce que bon, le temps fait oublier et à moins d'avoir une raison valable de détester quelqu'un, on devient plutôt indifférent à la personne, surtout que Thalion ne me semble pas être repoussant. C’est même étonnant que personne n'ait essayé de devenir son ami à l’école ou ailleurs. Nous avons rencontré deux personnes qui aiment/apprécient notre personnage (Cyan et Berry), donc c’est possible.
Est-ce que les jeunes, plus sensibles à la magie par exemple, ont une réaction épidermique en le voyant, sentant inconsciemment le danger. Ou bien leur animal totem sont des déités qui sont fâchés contre le corbeau, et indirectement les personnes portant leur signe haïssent par extension le corbeau ? Des questions qui seront certainement répondues plus tard si tu veux garder le suspens ;).
La sensation globale que j’ai eu en te lisant, l’image mentale que je me fais de l’histoire, se déroule comme une bande dessinée. Je ne sais pas comment tu visualise tes scènes lorsque tu écris, mais de mon côté j’ai tendance à me visualiser les scènes de dialogue comme une pièce de théâtre ou à une BD, les scènes d’actions à des films et des musiques, et les scènes de description comme à des peintures ou des illustrations. Chacun de ces médias ont leur force qui m’aide à savoir quelle atmosphère je veux instaurer dans mon récit.
La force de tes dialogues et ton type de description me paraît idéal pour une adaptation en BD. Peut être qu’imaginer tes descriptions comme une illustration te permettras de mieux fixer le décor et de décrire avec précision ce que tu veux vraiment véhiculer comme émotion. Je m’explique.
On découvre le bois Charmant, tu nous décris son utilité, à quoi il sert, et qu’on peut facilement s’y perdre. Tu l’as décrit comme paisible et loin d’être ordinaire, et on ne demande qu’à te croire, mais je ne l’ai pas vraiment ressenti. Comme un tableau, chaque phrase est le coup de pinceau qui façonne ta scène. Je ne sais plus où je l’ai lu, mais un exemple qui me vient à l’esprit est comment on décrirait l’espoir. L’espoir c’est une jeune femme qui s’est fait envoyer au sol pour la vingtième fois, qui se relève en titubant, et qui dit, les yeux déterminé en crachant une dent, “Encore”. J'essaye en général de créer une atmosphère de la même manière.
Bon je me suis égaré. Tes descriptions sont bonnes et font très bien le travail ! Il te manque juste quasi rien pour les lecteurs comme moi ; et je pense que en vrai beaucoup ne trouveront rien à redire, ça c'est encore moi qui pinaille :D . J’avoue que j’adore faire les descriptions et mon point faible c’est les dialogues (j’aurais envie d’avoir le quart de ton talent de ce côté là.)
Mes observations paragraphe par paragraphe ci dessous :
> “Les sorciers n’étaient pas en paix avec toutes les créatures magiques.” Un peu de foreshadowing avec une éventuelle attaque de créature magique ?
> “mais en plus de ça il est tombé” > “il était tombé” pour garder le temps du récit au passé. “Il était arrivé à l’école” même remarque
> “mais le lieu n’avait pas perdu de sa prestance” Les synonymes de prestance sont : Maintien, comportement qui en impose, je ne suis pas sur que ce soit quelque chose qu’on puisse dire d’une forêt, surtout qu’on ne s’attend pas à ce qu’une forêt change en deux mois, donc je ne pense pas que la remarque soit pertinente. Plutôt “Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici, et sa dernière visite ne datait que de deux mois, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’être frappé chaque fois par la splendeur de l’immense forêt.” quelque chose du genre.
> “La frondaison formait comme un bouclier protecteur qui éloignait les ténèbres de ce monde.” Pour moi la frondaison empêche le soleil de pénétrer au sein de la forêt, et donc favorise l’ombrage… Mais je comprends ce que tu voulais dire.
> “Le jeune homme faisait presque tache dans la pureté de ce décor.” Point de vue extérieur employait ici, plutôt “Le jeune homme avait l’impression de faire tache [...]” C’est toujours de son point de vue que l'on part.
> “Aïe ! Quoi, Zéphire ? J’ai marché dans une crotte ? l’interrogea-t-il en vérifiant ses chaussures.” C’est une réaction… très spécifique ! C’est quelque chose qui doit lui arriver tout le temps pour dire ça dès qu’on le frappe. Un rajout du style “Aïe ! Quoi, Zéphire ? Le balai s’agitait dans tous les sens devant l’air circonspect de son propriétaire. J’ai marché dans une crotte ? l’interrogea-t-il en vérifiant ses chaussures.” Permettrait d’enlever cette impression.
> “Je suis trop con !” Si tu comptes faire publier ton manuscrit un jour (et je te le souhaite ton histoire est vraiment bien jusqu’à présent), et sachant que tu te diriges plus vers un public jeunesse, je pense que les gros mots sont à exclure de ton récit, même si je trouve que les grossièreté font partie intégrante du personnage de Thalion. Plusieurs solutions : des insultes plus modérés (fichtre, crotte, bête), des gros mots à la scoobydoo (zifi, deng, zoing), ou encore des gros mots propres à ton monde que tout le monde sait que c’est une insulte (sang-de-bourbe). Et comme je le dis souvent, la langue française est si riche que ce serait dommage de s’en priver pour imaginer de nouvelles insultes.
> “Les apprentis sorciers étaient admis à l’école Magéra à partir de onze ans.” *tousse* Poudlard *tousse*. Je rigole bien sûr, ça correspond au collège de cet âge. Mais ma question est qu’est ce qu’ils font de 5 ans jusqu’à 11 ans ? Peut être que tu devrais dire qu’ils sont acceptés à l’école dès lors cérémonie des signes (il faudrait lui donner un nom particulier à ce point, vu que c’est un baptême, leur premier sabbat ? un Sabbaptême ! )
Second point, je ne sais pas si t’en parleras par la suite, mais ça soulève la question s’il existe d’autres écoles etc. vu que tu en parles comme étant L’académie. On comprend qu’il y a plusieurs “collèges” vu qu’ils ne se connaissent pas tous, mais on dirait qu’il y a qu’un seul “lycée” dans leur région. Même si la notion de région peut ne pas s’appliquer avec le bois Charmant…
> “quitte à y laisser des plumes” de corbeau *bad doum tchaa * ok je sors.
> pluie de grenouille. Intéressant. J’ai hâte de le voir en application; c’est un sort défensif, offensif ? Si Thalion s’est tant entraîné pour le maîtriser ça doit être puissant >< mais pour l’instant…
> Berry lui avait collé aux basques un « œil d’argos ». Jolie, c’est une référence à Argos Panoptès ? Du coup une majucule pour le nom.
> “Le sorcier soupira en repensant à tous ses efforts qui n’aboutissaient pas. Ses stupides maux de tête qui l’empêchaient de progresser correctement.” > “n’aboutissaient pas à cause de ses stupides maux de tête [...].”
> “Le sortilège de manipulation que Berry” Je ne savais pas trop de quelle sortilège ça faisait référence, plutôt dire explicitement “le sortilège d’illusion” pour être clair.
> “la rumeur sur sa médiocrité”. Pourquoi avoir peur d’un élève médiocre ? Je rejoins mon point du tout début où la défiance des autres est franchement étrange.
> “Lui non plus n’aimait pas se morfondre.” J’ai eu du mal à savoir qui parlait, je pensais que c’était le balai vu qu’on parlait de lui juste avant et je me suis dis que ça n’avait aucun sens, et en effet c’était en faites Thalion. Bref, le paragraphe mériterait certainement une autre tournure.
> “même sans échanger le moindre mot” A part quand il croit avoir marché dans une crotte ;).
> soit en certains. “sois-en certain”
> “pluie de grenouille” puis “Pluie de grenouille” il faut homogénéiser la façon d’écrire les sortilèges. Majuscule ou non au début.
> “ Tu ne m’aides jamais, maugréa-t-il” Un peu rapide l’agression Thalion ! Il faudrait une petite phrase juste avant > “Tu as une idée par où il faut continuer ? Devant le signe négatif de son balai il continua, tu ne m’aides jamais, maugréa-t-il, [...]
> “Visiblement, Thalion adorait mettre de l’huile sur le feu.” Point de vue extérieur, il faut enlever le visiblement.
> “jusqu’à ce qu’un rire les ramenèrent à la réalité” les ramènent. Je crois que c’est du subjonctif présent ici. Je ne suis pas sûr de moi sur ce coup là.
> “Ils s’arrêtèrent tous les deux avant de se tourner vers les deux spectateurs derrière eux. Ces derniers n’avaient pas raté une miette de ce spectacle embarrassant.” On comprend que le rire les as interrompu juste avant, tu peux être plus efficace dans l’action “Ils se tournèrent vers l’origine du bruit, deux jeunes femmes se tenaient non loin et elle semblait n’avoir pas raté une miette du spectacle embarrassant qu’ils venaient de montrer.”
> “Et toi, toujours aussi méprisante à ce que je vois, répliqua-t-il du tac-au-tac.” Une petite description manque, “cachant son embarrassment derrière dur sarcasme” “se reprenant rapidement”. Bref, quelque chose qui fait qu’on sait que Thalion devient Corvus. Le changement de personnalité qu’il prend avec tout le monde pour se préserver, et qui pourrait être une cause aussi de pourquoi les gens l’aime pas, alors que nous (lecteur) on le trouve normal.
> “Voilà le surnom dont il était affublé et que tous les élèves utilisaient pour le désigner” > “Voilà le surnom dont on l’avait affublé à l’école”. On comprend que personne ne l’appelle par son vrai prénom avec la phrase qui suit.
> “du maudit dangereux entretenue.” Je ne pense pas trop saisir l’implication du mot entretenue ici. Ce paragraphe se répète un peu dans son contenu. Le passage notamment sur la “véritable preuve d’amour” est un peu trop cash. Si c’est un dénouement futur de ton roman, tu peux l'amener plus subtilement. Par exemple : “Personne, en dehors de Berry, n’était autorisé à l’appeler par son véritable prénom. Il ne voulait pas donner aux gens l’opportunité de l’atteindre encore plus, c’est pour cela qu’il s’était juré de ne jamais dévoiler son véritable prénom à quiconque.” Tu peux rajouter des détails comme du genre que connaître son prénom c’est déjà se rapprocher, et donc la possibilité de le trahir, etc.
> "On est sur un caillou au milieu de l’océan". Expression qui donne l'impression qu'ils sont sur une île.
> "Thalion eut à peine le temps de croiser le regard dédaigneux du coupable avant que celui-ci se fonde dans la foule, disparaissant de son champ de vision." > "Thalion eut à peine le temps de croiser le regard dédaigneux du coupable que celui-ci se fonda dans la foule, disparaissant de son champ de vision."
> "on devrait rejoindre l’académie sans se perdre." On verra si Thalion aurait mieux fait de se taire dans le prochain chapitre ;)
> "L’adolescent ne pouvait pas forcer autres" je pense qu'il y a une coquille ici.
> "Sauf qu’il n’en avait pas le droit car le seul avenir possible pour lui était de devenir l’un des sorciers les plus dangereux de l’histoire. Comme tous les corbeaux, il était condamné à avoir les mains pleines de sang et à s’enfoncer dans les ténèbres, jusqu’à en mourir." Trop dark ! Plus sérieusement, je ne sais pas si à ce point de l'histoire Thalion croit vraiment à ces histoires. Là ça fait un peu trop fataliste pour quelqu'un qui ne veux pas se laisser abattre. Je te suggère cette tournure : "Sauf qu'il n'en avait pas le droit, car le seul avenir qu'on lui réservait était de devenir [...] Comme tous les corbeaux, on l'avait condamné [...]". Ce n'est pas lui qui veut de ce destin au final.
Bon, je crois que j’ai la palme d’or de la longueur avec celui-là \o/. Très bon chapitre comme d'habitude, j'ai hâte de découvrir l'académie et ce que tu nous réserve pour la suite.
Merci pour ton travail et bonne continuation
Je comprends que leur haine te paraisse complètement irrationnelle et insensée. Mais rassure-toi, tu comprendras mieux (normalement) dès le prochain chapitre pourquoi leur haine contre les corbeaux est aussi ancrée en eux. Faut dire que pendant longtemps, les corbeaux n’ont clairement pas été les gentils de l’histoire…
Ahah, tes interrogations sont légitimes, mais tu comprendras bien vite ;)
La façon dont tu visualises les scènes est très intéressante. J’avoue que j’ai déjà imaginé ce que donnerait l’histoire en bd… et j’ai adoré, je me suis dis que ça rendrait trop bien x) donc je pense que ton intuition est plutôt bonne.
Je vais essayer d’utiliser cette technique pour les descriptions. Même si tu pinaillerais, je reconnais que mes descriptions manquent un peu de saveur. Au passage, j’adore ta personnification de l’espoir !
Je suis flattée que tu envie mes dialogues, même si moi je rêverai d’être capable de faire des descriptions comme les tienne x)
J’ai déjà donné un nom à cette cérémonie (le rite de reconnaissance, tu comprendras aussi après pourquoi je parle d’une « reconnaissance ») j’avoue que le mot « sabbaptème » est vachement cool x) et plus court, mais pour l’instant je vais rester sur le nom d’origine. Et du coup j’ai clarifié un peu le processus scolaire (plusieurs écoles disséminées dans le pays, une grande académie).
« “quitte à y laisser des plumes” de corbeau » : ça m’a bien fait rire merci xD
Pour le sort, Thalion a surtout eu du mal à le maitriser car il est, comment dire, nul. Du moins, il a de grosses difficultés qu’étrangement personne d’autres n’a… Mais le sort réapparaitra bien un moment donné dans l’histoire ^^
C’est bien une référence à Argos Panoptès ! J’adore la mythologie grecque, et plus généralement les mythes. D’ailleurs, la plupart des créatures mentionnées, si ce n’est toutes, proviennent de légendes réelles, souvent d’origine bretonne.
Pour la rumeur, c’est surtout Thalion qui a peur, car les élèves le croient dangereusement puissant, donc ils le craignent ? sauf que s’ils découvrent qu’il est faible, ils risquent de se montrer, hm, hostile puisqu’ils n’ont plus rien à craindre. Encore une fois, tu comprendras normalement mieux après, mais je pense retirer cette phrase. Dans ce contexte, c’est pas très utile ni très clair.
Ne t’inquiètes pas, j’accueille ce long commentaire avec plaisir xD J’ai intégré la plupart de tes corrections dans le chapitre, il me reste plus qu’à m’occupé de la descriptions du bois.
J’espère que la suite te plaira, et merci de prendre le temps de laisser un commentaire !
J'aime toujours autant ton écriture, claire concise et sans détour, tout en gardant le mystère sur cette histoire!
Je trouve ça vr
À plus tard!
J'espère que son évolution au file des chapitres te plaira, à plus tard ! :)
Ce chapitre est un peu plus descriptif j'ai l'impression, c'est intéressant d'en apprendre plus sur l'environnement de Thalion et ses souvenirs d'enfance !
Si je fais le pointilleux, le second paragraphe m'a peut-être paru un peu « formel » : plus tard, tu présentes le bois à travers le point de vue de Thalion, ce qui m'a plus atteint que sa description factuelle. Cependant c'est un détail... je trouve ce chapitre de qualité, et j'ai hâte de poursuivre :)
Je prends note de ta remarque, en tout cas je te remercie pour ce commentaire, et j'espère que la suite te plaira toujours autant ^^ !
Le chemin qu'emprunte Thalion nous permet d'en apprendre plus sur les écoles et cet univers magique, c'est plutôt bien amené.
J'ai adoré la dispute entre Thalion et Zéphire. Quant à la rousse, je suppose qu'ils vont rapidement se lier tous les deux, d'une façon ou d'une autre x)
La fin du chapitre est très bien ! C'est cool de terminer de cette manière, en rappelant ce qu'implique d'être un corbeau et ce qu'il pourrait devenir :)
J'ai aussi relevé encore quelques alternances de temps passé/présent.
Ah mince ! Je vais essayer de corriger ça. En tout cas merci beaucoup pour ton commentaire ^^ !
Avec plaisir :)
Il est quand même un peu con-con Thalion. XD
Sinon "le sorcier le plus dangereux" : car il est tellement nul en magie qu'il en est dangereux pour quiconque s'en approche?
Une sorcière rousse, pas de doute, c'est une Weasley! (pardon, je m'égare!)
Un courant d'air ascendant pour aller au lycée? il ne doit pas y avoir de jupe dans cette école, ou de personne à cheveux long... la tête d'épouvantail à l'arrivée. XD
Sinon, c'est toujours aussi bien!
Rendez-vous au chapitre suivant.
C’est clair qu’il a plus de chance blesser quelqu’un en échouant un sortilège qu’en cherchant volontairement à blesser quelqu’un xD
Effectivement c’est pas pratique mais les sorciers choisissent toujours les moyens les plus loufoques et les plus compliqués xD tout comme pour aller à l’école magera, mais ça tu l’apprendras dans quelques chapitres plus tard !
Et tes commentaires sont toujours aussi plaisants à lire !
La relation entre Thalion et la rousse est exquise ! J'ai hâte de voir comment elle va se développer ! X)
J'avoue beaucoup aimer l
En effet, l'année scolaire de Thalion ne va pas être de tout repos !
J'avoue beaucoup aimer leur relation et écrire leurs échangent, c'est toujours amusant x) !
J'ai relevé quelques coquilles le sourire en coin et non en soin/ j'en avais vu une autre mais je ne la retrouve plus :)
a bientot
Ah oui, je corrige ça de suite ! Je ferai une relecture complète en même temps.
Merci beaucoup pour tes commentaires, à bientôt !