Chapitre 4 : Murmures inquisiteurs

Par Zosma

Ils étaient longs mes cheveux.

Et rêches.

Et roux.

Et emmêlés aussi.

Ils s’accrochaient et s’enroulaient désespérément entre mes doigts comme s’ils ne voulaient pas me quitter.

Mais l’homme silencieux avait dit qu’ils devaient partir et le Professeur avait approuvé.

Moi, malgré leurs suppliques, je ne pouvais rien y faire.

Le couteau fendit l’air une nouvelle fois et une masse de cheveux supplémentaire s’échoua dans mes paumes.

— Savais-tu que les cheveux repoussent d’un centimètre tous les mois ? me dit le Professeur en s’attaquant à une autre mèche. C’est incroyable, pas vrai ? Les tiens n’ont pas dû être coupés depuis au moins dix ans !

Je ne les connaissais pas si bien que ça mes cheveux, on avait à peine eu le temps de se rencontrer. Pourtant, un nœud s’était formé dans ma gorge quand la décision de m’en séparer était tombée. J’étais triste. C’était comme perdre un vieil ami, c’était comme retirer un bout de moi, ça faisait un petit peu mal à l’intérieur.

Tic-tac.

 

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J’étais assise sur une des nombreuses racines qui émergeaient du sol. Les racines, quand j’étais debout, elles arrivaient jusqu’à mon menton. Des fois, elles étaient même plus grandes que moi, plus grandes que le Professeur, plus grandes que l’homme silencieux. Mais là, j’étais assise sur l’une d’elles alors, pour une fois, c’était moi qui étais plus grande qu’elles.

Les racines, il y en avait plein autour de nous et nous avions dormi entre elles.

Tic.

Nous avions dormi dehors. Alors j’avais pu voir le dehors en plein jour. Et le dehors en plein jour, il n’était pas pareil.

Tac.

Il était chaud.

 

Je fis couler une mèche frisée entre mes phalanges. Maintenant, mes cheveux, ils n’arrivaient même plus jusqu’à mes épaules.

Je me rendis compte que je ne risquerai plus de m’étouffer dans mes propres cheveux et que ma tête était moins lourde sans eux et que mon corps était moins empêtré avec lui-même.

Nous n’avons pas le loisir d’être ralentis.

C’était ce que l’homme silencieux avait dit.

Sans mes cheveux, ce sera plus facile d’avancer.

L’homme silencieux pensait que je pourrais marcher sans aide cette nuit.

L’homme silencieux pensait toujours énormément.

En ce moment, il avait les yeux fixés sur les arbres – il y en avait beaucoup des arbres – mais il ne les regardait pas vraiment. L’homme silencieux, il avait cette habitude constante d’observer le vide. Et moi je ne comprenais pas trop pourquoi il faisait ça, pourquoi il lui prêtait autant attention. Le vide, ce n’était pas très intéressant.

Et sinon, quand il n’était pas perdu en lui-même, l’homme silencieux écrivait dans un carnet, un peu comme le Professeur. Je l’avais remarqué, tous les deux ils écrivaient beaucoup, mais pas de la même façon.

Là où le Professeur, dans une surdose d’excitation, parlait, écrivait et bougeait pour exprimer toutes les observations qu’il avait à faire sur moi, l’homme silencieux écrivait dans son coin et il écrivait des choses qui ne regardaient que lui.

 

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Tic-tac.

— Terminé ! déclara le Professeur.

Je levai la tête et il était flou au-dessus de moi. Il était flou parce que la nuit commençait à tomber et la nuit rendait les gens flous et plusieurs nuits étaient déjà passées depuis que j’avais quitté la pièce blanche.

Les nuits se ressemblaient toutes beaucoup.

On ne voyait rien et on marchait, à côté du ruisseau, parmi les arbres gigantesques et il y avait toujours l’homme silencieux devant nous, parfois il était là, parfois il disparaissait, parfois, même, il était derrière nous. En fait, il était un peu partout. Et il y avait le tic-tac aussi et le tic-tac était fort, de plus en plus fort et c’était toujours la même chose, perchée sur les épaules du Professeur.

Personne ne disait rien.

Puis la nuit s’en allait et on trouvait vite un endroit où se cacher et quand on pouvait on allumait un feu, on ne pouvait pas tout le temps allumer un feu. Après on mangeait et j’adorais manger, puis le Professeur se mettait à côté de moi, il posait des questions et il écrivait et il me regardait très fort derrière ses lunettes, ensuite l’homme silencieux s’approchait et il vérifiait l’état de mes blessures puis il grommelait, s’écartait et après on dormait. Dormir, ça je n’aimais pas.

Cette nuit, sans tous mes cheveux, ce sera un peu différent.

 

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Une main gantée surgit devant mes yeux, paume vers le haut.

L’entièreté de mon corps manqua alors de faire un bond et ma bouche lâcha un cri muet.

Quelqu’un était là et je ne l’avais pas vu. Je ne l’avais pas vu parce que mes pensées s’étaient perdues et quand on cherche ses pensées on ne regarde pas trop la réalité. Et c’était une erreur. Donc je retins mon souffle et je suivis la main, le bras, l’épaule et finalement, c’était juste lui.

C’était juste l’homme silencieux qui avait bougé, sans faire de bruit, sans que je ne voie rien. C’était juste lui qui avait quitté le vide pour être en face de moi.

Et je m’en voulus, je n’aurais pas dû avoir peur, j’aurais dû réfléchir, j’aurais dû reconnaître son gant parce que l’homme silencieux portait toujours des gants maintenant. Et j’aurais dû le savoir parce que l’odeur du cuir chatouillait implacablement mon nez.

Je remarquai qu’il tenait mes cheveux dans son autre main et qu’ils débordaient dans une étrange cascade orangée. Il devait les avoir ramassés à terre. Mais pourquoi est-ce qu’il les avait ramassés ? Il voulait me les rendre ? Les remettre sur ma tête ? Est-ce qu’il s’était trompé ? Est-ce qu’on aurait vraiment dû les couper ? Je relevai les yeux.

La main qui m’avait effrayée était toujours tendue vers moi et l’homme silencieux haussa un sourcil impatient.

Et je compris la signification de son geste.

Alors je resserrai mes poings sur les cheveux coupés, ceux que j’avais gardés dans mes mains.

Parce que c’était le contraire. Il ne voulait pas me les rendre. Il les voulait tous, rien que pour lui, il voulait tous me les prendre.

Mais c’était mes cheveux à moi.

Et il avait déjà des cheveux à lui.

Tic-tac.

De quel droit me les volait-il ?

C’était les derniers.

C’était les miens.

Pas les siens.

Il ne les aura pas.

Je les rassemblai contre moi. Il avait déjà pris tous ceux qui étaient tombés dans l’herbe. Alors les autres, ceux qu’il n’avait pas, ceux-là, je ne les lui donnerai pas.

Puis la folie s’installa un peu plus lascivement sur les débris de ma conscience, là, dedans.

 

Prends-lui ses yeux en échange.

 

Et la folie n’avait pas tort.

C’était une bonne idée.

C’était équitable.

Je n’aurais qu’à faire ça.

Ses yeux contre mes cheveux.

Il me regarda, je le regardai, il tiqua du coin de l’œil et j’étais sur le point de lui abandonner toutes les mèches coupées quand il retira sa main de lui-même.

Je ressentis une profonde vague de déception m’engloutir.

Et il se tourna vers le Professeur :

— Range le campement, je ne devrais pas être très long.

Puis il s’en alla, comme ça, avec tous mes cheveux qu’il avait ramassés et que je ne reverrais plus jamais. Et je laissai tomber ceux qui étaient restés dans mes mains parce que, finalement, ils ne m’appartenaient plus vraiment.

— Il va juste s’en servir pour mener les soldats sur une fausse piste.

Le Professeur expliquait toujours tout sans que je ne lui demande jamais rien. Et le Professeur n’obéissait pas trop à l’homme silencieux quand l’homme silencieux n’était pas là. Alors le Professeur se baissa et se laissa choir à côté de moi, sur la racine qui était très grande. Et le Professeur parla.

 

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Entre deux phrases, pendant un court temps d’inspiration, le Professeur s’était levé et avait tiré son sac jusqu’à nous. Son sac, il était toujours aussi gros et rempli. Il commença à l’ouvrir et je tendis la tête, intriguée, pour en percevoir l’intérieur. Tic-tac. Mais, là-dedans, dans ce fouillis sans nom, j’étais incapable de reconnaître quoi que ce soit.

— J’ai eu une idée tout à l’heure. Je pense que si on étudie ton rythme cardiaque avec précision on pourra voir le moment exact où tu utilises tes pouvoirs, et si ce sont bien des dons similaires aux nôtres. Tu vois, moi, plus je me concentre pour entrer dans la tête de quelqu’un plus mon cœur bat fort. On fera ça quand on sera arrivé, je n’ai pas tous mes instruments ici et j’ai trouvé un OA incroyable la dernière fois. Il n’était pas donné d’ailleurs… Il mesure automatiquement la fréquence cardiaque, tu te rends compte ?

Je posai ma main sur ma poitrine et je me demandai si c’était vrai. Est-ce que parfois ça battait plus fort ? Le Professeur aimait bien dire que je savais faire des choses exceptionnelles, qu’il ne savait pas lire dans ma tête alors qu’il savait lire dans la tête de tout le monde et que quand il me regardait– tictac– c’était comme si je n’existais pas.

Est-ce que mon cœur battait plus fort quand la folie était là ?

Le Professeur plongea sa main dans les profondeurs de son sac en toile et après avoir tortillé son bras dans tous les sens, si longtemps que je crus qu’une bête, tout au fond du sac, était en train de l’avaler, il en sortit un drôle d’objet. C’était en métal, comme un pot fermé, mais avec un bec et je ne savais pas comment ça s’appelait, le mot ne me venait pas. Parfois, les mots, ils me venaient tout seuls, et parfois ils refusaient de se faire connaître. Le Professeur tenait l’objet par une poignée et il l’agitait alors que ses mains bougeaient comme si elles accompagnaient ses lèvres dans la parole.

— Et on fera des tests avec les autres aussi, tu vas voir tu vas les adorer.

Les autres, je ne savais pas qui c’était alors j’attendis patiemment que le Professeur en dise plus, mais le Professeur n’en dit rien. Tic-tac. Pour l’instant, les autres, c’était personne, ils n’avaient pas de noms, un peu comme l’objet que tenait le Professeur, un peu comme les mots qui ne venaient pas. Un peu comme moi aussi.

— D’ailleurs, reprit-il, c’est incroyable le nombre d’OA qu’on a trouvé avec toi. Ils sont rares d’habitude, ils n’apparaissent qu’après la disparition d’un croisement. Savais-tu qu’ils sont la seule preuve que les croisements existent ? J’ai toujours rêvé de voir un croisement de mes propres yeux. On dit qu’ils ressemblent à des trous, je me demande si c’est vrai. Tu imagines, toi, tomber dans un trou et atterrir Ailleurs sans jamais pouvoir revenir Ici ? Bon, en tout cas, les scientifiques de la Reine, ils devaient sûrement rassembler les OA qu’ils trouvaient et les étudier dans ce sous-sol. Du coup, peut-être que tu es un OA toi aussi, peut-être bien que tu viens d’Ailleurs.

Et le Professeur se mit à rire comme si c’était là une blague absurde que je ne comprenais pas très bien. Il avait un drôle d’humour le Professeur.

— On appellerait ça comment tu crois ? Je trouve que PA sonne bien, une Personne d’Ailleurs, tu vois ? Donc, peut-être que tu es une PA. Tu sais quoi ? Je vais faire du thé et on rangera après, ça t’intéresse ?

Comme d’habitude, les phrases étaient décousues et confuses et c’était comme s’il voulait me donner un nom et que ce nom n’allait pas, mais l’idée finale, lorsqu’il l’énonça, sonna bien à mes oreilles, « thé », ce simple mot faisait délicieusement vibrer mes entrailles.

Tic. Il n’était plus assis sur la racine et il était plus bas que moi alors ma main se posa facilement sur la tête du Professeur pour dire que j’étais d’accord. C’était comme ça qu’on faisait avec le Professeur. La tête pour oui, l’épaule pour non. Tac.

L’homme silencieux, il trouvait ça ridicule. Il voulait que je communique avec des signes de tête et il haussait toujours un sourcil quand il nous prenait sur le fait, moi et le Professeur. L’homme silencieux aimait bien faire ça, hausser un sourcil. J’avais essayé, moi, une fois, et ce fut un terrible échec et le Professeur s’était mis à rire si fort que les oiseaux s’étaient enfuis des arbres. L’homme silencieux, il pouvait faire plein de choses dont j’étais incapable.

Le Professeur s’éloigna donc vers les restes du feu de camp dans un sourire rayonnant et avec l’étrange objet qu’il avait sorti de son sac, pour aller faire du thé. Du thé… Et le mot m’assomma, comme ça, d’un coup sec et vif. L’objet, avec son bec, sa poignée, et le thé, il avait un nom, et je le connaissais ce nom. Je le connaissais très bien… Une théière ! Oui c’était ça, une théière, pour le thé, pour le préparer, pour le mettre dedans. Alors j’imitais le sourire du Professeur.

Les mots, finalement, ils finissaient toujours par revenir.

 

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Je balançai mes jambes dans le vide. Mes bleus étaient presque tous partis.

Je touchai mes cheveux. Eux aussi, ils étaient presque tous partis– tictac.

Puis mes doigts arrivèrent en haut de ma tête, là où il manquait quelque chose.

Après je regardai ma robe. Tic-tac. Elle avait tenu le choc jusque là, mais elle n’était plus du tout blanche. Et elle sentait mauvais, un peu comme la fois où j’avais vomi. Tic. C’était il y a longtemps, non ? Tac.

Je ne sais pas.

Le Professeur– tictac– il avait dit qu’on se laverait dans la rivière demain.

Tic-tac.

Tic-tac.

Tictac.

Le bruit n’avait jamais était aussi fort.

 

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C’était comme une vieille rengaine qui ne s’arrêtait jamais.

Tic-tac.

Jamais.

Depuis mon premier jour dehors, le tic-tac ne cessait d’aller et venir. Parfois il était si ténu que je ne l’entendais pas et parfois il était si puissamment présent qu’il était impossible de l’ignorer.

Tic-tac.

Et je me disais qu’il venait de quelque part.

Un bruit, ça vient bien de quelque part.

Tic. Et ce n’était pas qu’un bruit dans ma tête. Tac.

C’était un vrai bruit, un bruit que les autres n’entendaient pas, un bruit que la folie essayait d’étouffer.

Parce qu’elle voulait qu’on l’ignore, qu’on vive avec, qu’on fasse comme si c’était normal.

Tic-tac, tic-tac.

Mais ce n’était pas normal.

Je me mis debout et mes pieds hésitèrent entre rejoindre le Professeur ou partir ailleurs.

Tictactictactictac.

Dans la forêt, derrière tous les arbres.

Tictac.

Parce que le bruit venait de quelque part.

Le bruit voulait que je le retrouve.

Tic.

Je ne serais pas partie longtemps.

Je n’irai pas trop loin.

Il ne remarquerait rien.

 

Je vais juste jeter un coup d’œil.

 

Tac.

 

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C’était comme si je n’avais fait que deux pas.

Mais deux pas c’était déjà trop.

Et quand je m’étais retournée, quand j’avais hésité, quand j’avais voulu revenir en arrière, vers le camp, je m’étais rendu compte que le monde n’était fait que d’arbres et de plantes plus grandes que moi et que l’arrière et l’avant, ça n’existait pas.

Il n’y avait que la forêt.

Immense, sombre et labyrinthique.

J’étais allée trop loin.

 

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Perdue.

Et toutes les directions se confondaient.

Tout se ressemblait.

Tic-tac.

J’essayais de ne pas tomber.

J’avais encore les pieds nus.

Je ne savais plus où aller.

Je n’entendais plus la rivière.

Tic-tac tic-tac.

Et la nuit arrivait, elle arrivait vite.

Il n’y avait plus que le bruit que je pouvais suivre.

Tic-tac.

Il était si fort.

Et j’étais sûre que le temps passait, mais je ne le voyais pas passer parce que, le temps, il m’avait abandonnée.

Seule.

Et alors le tic-tac– tictac– commença à s’accompagner de murmures– tictac.

Et je regardai au-dessus de moi, j’observai la férocité des arbres, leur écorce brune, leurs branches imposantes. Tic-tac. Et le vent sembla charrier une multitude de voix silencieuses qui firent trembloter les feuilles au rythme des mots.

Continues                         Continues           tictac

      Qui es-tu ?

 tictac         Comment t’appelles-tu ?

  Dis-nous

                                           Dis-nous…

  Elle ne dit rien

                                                     tictac                                   Non, elle ne dit rien

                      Par ici                                                                        Elle l’entend      tictac

Tu penses qu’elle l’entend ?

  Laissons-la y aller                                                                                                 tictac

                                             Après tu nous suivras ?

tictac           Tu nous suivras ?                    tictac                      Elle nous suivra

tictac tictac           Et tu nous diras ?

      tictac tictac tictac tictac                                                          Ton nom ?

             tictac       Quel est ton nom ?        tictactictactictac              Elle nous le dira

tictactictactictactictactictactictactictactictactictactictactictac

Cours.

Comme un électrochoc, mes pieds avaient accéléré tout seuls.

Pour échapper aux murmures et aux questions, ces questions-là, celles qui faisaient peur, peur, peur peur peur peurpeurpeurpeur…

 

Mon nom ?

 

Cesse d’y penser. Ce n’est pas le moment.

 

Qui suis-je ?

 

Cours.

 

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Il n’y avait plus que moi, des arbres, leurs murmures, le tic-tac, le noir, pas de chemin, le bruit, le bruit, si fort, alors que la forêt chuchotait. Et la folie, elle voulait qu’on fasse demi-tour, qu’on évite le bruit, parce que le bruit était trop fort et on pourrait même rester là, écouter la forêt, se perdre en elle.

Mais moi j’avançais.

 

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Puis d’un coup tout s’arrêta, les bruits, moi, les chuchotements.

L’espace se satura de silence.

Et peut-être que le silence était plus inquiétant que le bruit.

 

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— Qu’est-ce que tu fais là ?

Le grondement était familier à mes oreilles. Il sonnait comme le tonnerre. Et je n’avais jamais entendu qu’une seule personne gronder ainsi, quand le Professeur faisait trop de bruits, quand on n’allait pas assez vite, quand je ne dormais pas alors qu’il fallait dormir, c’était cette voix-là qui grondait et qui nous rappelait à l’ordre.

C’était l’homme silencieux qui avait fait taire la forêt.

Il agrippa mes épaules et il regarda partout, autour, dans les recoins obscurs, tout au fond des bois, la mâchoire de plus en plus serrée.

— Où est Jemmy ?

Et ses yeux, ses yeux noirs, ils ne quittèrent plus les miens.

Tic-tac.

Encore. C’était revenu. Je tournai la tête dans la direction du bruit. Par là.

Et qu’est-ce qu’il faisait ici, l’homme silencieux, si près du bruit ?

Puis quand il comprit que j’étais seule, et que le Professeur n’était pas là et que je l’avais abandonné, sa poigne se resserra sur mes épaules. Le tonnerre dans sa voix s’accentua :

— Il est arrivé quelque chose ? On vous a trouvé ? Jemmy est vivant ?

L’éclair se brisa un peu sur la fin et mon regard dériva à nouveau vers lui. Je devais lui répondre et je souris parce qu’il était si rare que je connaisse les réponses aux questions.

Alors je levai mon bras, un peu difficilement parce qu’il ne m’avait pas lâchée, et je lui tapai deux fois sur l’épaule et je m’apprêtai à toucher sa tête pour la dernière réponse, mais je me souvins que ça n’allait pas, que je m’étais trompée, que l’homme silencieux ne voulait pas qu’on le touche, que je devais faire autrement. Mais il ne m’avait pas arrêtée et il n’avait rien dit sur le fait qu’il préférait que je bouge la tête quand il fallait répondre, que c’était plus efficace, moins dangereux, moins stupide.

— Est-ce qu’il est vivant ? répéta-t-il.

J’acquiesçais, de haut en bas, lentement parce que je n’étais pas sûre. J’avais laissé le Professeur tout seul. Depuis combien de temps je l’avais laissé tout seul ? Est-ce qu’il était toujours vivant ?

Tic-tac.

Les yeux de l’homme silencieux étaient douloureusement concentrés et la pression en lui se relâcha d’un coup et les yeux se firent durs.

— Qu’est-ce que tu fais là alors ?

Mais cette question n’allait pas.

Le oui et le non, ce n’était pas suffisant pour y répondre.

Et moi, le oui et le non, c’était tout ce que j’avais.

Qu’est-ce que je faisais là ?

C’était le bruit qui m’avait amené ici, et est-ce que l’homme silencieux comprendrait que c’était important, que je devais suivre le tic-tac, que j’avais besoin de savoir d’où il venait, est-ce qu’il comprendrait ?

Comment lui dire ?

Je réfléchis et le tic-tac accéléra un peu plus et, lui, il ne l’entendait pas.

Mais il pouvait voir, et là il où il y avait le bruit il y avait peut-être quelque chose à voir.

Alors il n’avait qu’à venir avec moi et on trouverait le bruit qu’il n’entendait pas et alors peut-être qu’il comprendrait et que j’aurais répondu à sa question.

Oui.

Donc je reculai et l’homme silencieux enleva ses mains de mes épaules alors qu’il n’avait jamais cessé de m’observer.

Je fis quelques pas en arrière parce que le bruit, il était plus fort là-bas donc c’était là-bas qu’il fallait aller et c’est alors qu’un cœur me coupa dans mon élan.

Un cœur.

Un frisson courut tout le long de ma nuque.

Il était arrivé dans le dos de l’homme silencieux, sorti d’entre deux arbres, et il avançait d’une façon toute tordue tandis que sa face était humide et boursoufflée, fascinée par le sol.

L’homme silencieux se retourna brusquement et porta sa main à sa ceinture dans un geste adroit, juste là où il gardait sa dague. Il resta ensuite comme ça, dans une attitude figée.

Le cœur était tout seul. Ses habits, ils ressemblaient un peu à ceux que portaient les deux scientifiques dans la pièce blanche. Les scientifiques morts. C’était tout noir, comme une tunique arrivant à mi-cuisse et sur laquelle ressortait l’image d’un cœur écarlate. Mais lui, il avait aussi des épaulières et des chausses en métal et dans ses mains toutes tremblotantes il tenait un casque hideux. Un soldat. L’homme silencieux et le Professeur les appelaient comme ça, des soldats. Et c’était eux qu’on devait éviter.

Parce que s’ils m’attrapaient, j’allais y retourner.

Mes pieds s’ancrèrent dans le sol et je regardai autour de moi, mais il n’y avait que lui, un seul cœur, personne d’autre.

Pourquoi était-il seul ?

Dans l’obscurité.

Sans lumière.

Et c’est là qu’il nous remarqua et que son regard s’illumina. Sa voix était un éraillement bas et vibrant :

— S’il vous…

Il toussa et manqua de s’étrangler avec ses propres mots.

— Aidez-moi, s’il… vous plaît, la forêt… Je me suis perdu.

Ce cœur-là, il n’avait pas l’air de vouloir m’attraper ni de nous tuer ni quoi que ce soit. Ce cœur-là, il était un peu comme moi, perdu et tout seul.

Et je me dis que l’homme silencieux allait l’aider parce qu’il fallait l’aider, mais moi je ne voulais pas vraiment l’aider.

Je ne les aimais pas les cœurs.

 

Laisse-le là.

 

Laisse-le tout seul.

 

Laisse-le se perdre.

 

Tue-le.

 

Et je me crispai. Je l’ignorai, je devais reprendre ma route, retourner vers le bruit, ce cœur il n’était pas important. Et lorsqu’il me vit un peu mieux il fit de grands yeux étonnés.

— C’est toi ! Attendez, je ne dirai pas que je vous ai vu. S’il vous plaît, aidez-moi… Je ne dirai rien… Faites-moi sortir d’ici, je vous en supplie. Vous les entendez vous aussi, les voix ? Dites-moi que vous les entendez…

Lui aussi, il entendait la forêt ?

Et le tic-tac ?

L’homme silencieux avança vers lui et le cœur pleura et sourit et se jeta à ses genoux, et c’était une position toute tordue, comme son corps, alors que l’homme silencieux, au-dessus, il était tout droit.

— Merci, merci, je vous le promets, je ne dirai rien, personne ne vous trouvera… Elle a ma fille vous savez, mais je ne dirai rien, personne n’en saura rien. Je ne vous ai pas vu, je vous le promets.

Le cœur faisait des tas de promesses avec des tas de larmes, et le tout formait une montagne d’espoir un peu bancale.

Puis l’homme silencieux s’accroupit et je vis trop tard qu’il avait sorti sa dague et qu’elle était dans sa main puis qu’elle se trouva enfoncée dans les côtes du soldat.

Et le cœur lâcha un autre sanglot, ses mains s’accrochèrent aux bras de l’homme silencieux et il murmurait quelque chose, toujours la même chose, jusqu’à ce que sa voix l’abandonne, que ses mains glissent, que son corps tombe.

L’homme silencieux ne l’avait pas vraiment aidé.

Et moi je regardais, je ne pouvais pas faire autrement, c’était fascinant.

 

Approche-toi.

 

Le cœur était parfaitement immobile, à nos pieds.

Mort.

 

Est-ce qu’il est mort ?

 

Je devais regarder. Plus près. Rouges, les mains du soldat, serrées contre ses côtes, là où la dague s’était enfoncée, elles étaient rouges, aussi rouges que le cœur dessiné sur sa poitrine. Rouge.

Mort.

Et là, tout au fond de moi, bien au fond, la folie se noya dans sa propre satisfaction.

 

Regarde.

 

L’homme silencieux s’était penché sur le corps qui ne bougeait plus, qui ne parlait plus, qui ne respirait plus, et il le palpait, il fouillait ses poches, très vite, concentré. Et je voulais le toucher, le corps, je voulais être sûre. Le cœur, il était bien mort ?

 

Est-ce qu’il a souffert ?

 

J’étais derrière l’homme silencieux, je n’avais qu’à faire quelques pas et je saurai, je toucherai, je– tic tac tic tac tic tac.

Le bruit.

Tic-tac.

Tonitruant.

Tic-tac.

Il ne laissait plus place à aucune réflexion.

Tic-tac.

Et il était si proche.

Tic-tac.

Je fis demi-tour.

Et je courrais.

Tic-tac.

J’abandonnai l’homme silencieux, le corps, je dépassai les arbres.

Je m’approchai.

Tic-tac.

Si près, le bruit était si près.

Tic tac tic tac tictac tictac tictac tictac tictactictactictacTICTACTICTAC– là.

 

══════════════════

 

Un trou.

Dans l’herbe, au milieu des racines, dans un monde redevenu silence.

Plus aucun bruit.

Rien que ça.

 

J’avançai et plus j’avançais et plus il semblait pulser.

Un trou.

Noir.

 

Il n’était pas plus grand que moi.

Sur le sol.

Profond.

Attirant.

 

Je m’arrêtai, mes orteils à la lisière du trou, et je me baissai, devant lui, à genoux.

Je me baissai.

Plus près.

Toujours plus près.

Et mon oreille se trouva tout contre son horizon noir.

Et je l’entendis.

Tic tac…

Tout bas.

Tic tac…

Le bruit, il venait de là.

 

Plonge.

 

Éloigne-toi.

 

Et tout à coup je fus projetée loin, très loin, à terre.

Et l’homme silencieux était à ma place, devant le trou, debout, une main tendue vers moi pour m’empêcher d’approcher.

Il m’avait poussée.

Figé.

Il le fixait et le trou le fixait en retour.

Un éclat d’horreur dansait fébrilement dans ses yeux.

Noirs.

Comme le trou.

L’homme silencieux avait arrêté de respirer.

Comme la forêt.

 

Lui aussi il voulait sauter dedans et s’en éloigner, les deux en même temps ?

 

Et j’avais envie de m’approcher, de me pencher, de voir tout au fond, d’y mettre ma main et mon bras et de basculer toute entière dans le vide.

Je devais tomber en lui.

 

Où mène-t-il ?

 

Pourquoi le bruit m’a fait venir ici ?

 

Pourquoi le tic-tac s’est arrêté ?

 

Si j’allais vite, peut-être que je pourrai esquiver l’homme silencieux.

 

Et l’homme silencieux, le trou, il avait l’air de le connaître.

 

Est-ce qu’il voulait le garder pour lui tout seul ?

 

Cette idée me fit grincer des dents.

Alors je me remis sur mes jambes et je fonçai tout droit et l’homme silencieux réagit, il m’attrapa et son bras s’enroula sur ma taille et je luttai, mais je luttai pour rien.

Le trou était parti.

 

Il n’y avait plus que de l’herbe, haute, verte, comme avant, sans aucune trace de lui.

Trop tard.

Plus rien.

Disparu.

Le vide se réinstalla rapidement en moi et mon esprit me fit part de sa déception en refusant de récupérer l’air que je lui donnais, en me donnant l’impression d’asphyxier et puis de mourir un petit peu.

 

Qu’allais-je faire maintenant, sans tic-tac, sans trou, sans rien ?

 

Et puis soudain, un coup de vent fit basculer les herbes de gauche à droite, et un détail se révéla, là, sur l’herbe, un détail que mon regard fut incapable de lâcher.

 

Un chapeau.

 

Noir.

Grand.

Beau.

Dans l’herbe.

À la place du trou.

Et je touchai le haut de ma tête, là où il manquait quelque chose.

 

Mon chapeau.

 

L’homme silencieux finit par me lâcher et il n’eut pas le temps de faire un geste que j’avais déjà plongé vers lui et attrapé le chapeau entre mes mains affamées.

Et je serrai le haut-de-forme, je testai sa rigidité, pour être sûre qu’il était là, dans mes mains, réel. Et il était doux sous mes doigts tremblants, il était doux comme du velours. Il m’avait tant manqué. Et cette fois-ci ce fut comme retrouver un vieil ami, comme récupérer un bout de moi, ça faisait du bien à l’intérieur. Je le palpai, le respirai, il avait l’odeur de la forêt, et sa forme était parfaite, et je le levai devant moi, bien haut.

Je le posai sur ma tête.

Soigneusement.

C’était sa place.

C’était le mien.

C’était là qu’il devait être.

Et une chaleur rassurante gagna mon corps et un écho vibra jusque dans mes veines alors que la folie cognait et grognait et voulait se faire entendre.

 

Jette-le chapeau.

 

Jette-le.

 

Non. Trop tard. Là aussi c’était trop tard. Le chapeau, il était sur ma tête et je ne le quitterais plus. Puis l’écho grandit, se répandit tout en moi, fit taire la folie d’une voix tout usée et bien chaude et elle répétait, répétait et répétait encore…

 

Vas-y.

 

Dis-le.

 

Mais mes lèvres entrouvertes ne laissèrent échapper qu’un souffle, parce que le mot voulait sortir, mais il n’y eut ni consonne, ni voyelle pour lui donner forme, alors qu’à l’intérieur… À l’intérieur le son était étrangement fluide, naturel, distinct et il n’y avait ni éraillement, ni croassement, ni crachotement et c’était comme un murmure à l’oreille de mon esprit, prêt à rouler sur ma langue. Le mot, il était juste là. Et ma voix, ma propre voix, celle qui était à l’intérieur le comprit enfin. Et elle aussi elle répéta.

Puis mes yeux se chargèrent de larmes et je les levai vers l’homme silencieux qui était toujours là, et qui ne savait pas. Et même s’il ne savait pas un sourire s’épanouit de lui-même sur mon visage humide et radieux, parce que moi, maintenant, je savais.

 

Chapelière.

 

Les mots, ils finissaient toujours par revenir.

 

C’est mon nom.

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Nanouchka
Posté le 23/06/2023
Bonjour Zosma,

Depuis mon dernier passage il y a quelques mois, cette histoire n'a pas cessé d'exister en moi. C'est un univers très particulier, un ton surtout. Ça me fait penser à La Maison dans laquelle, parce que c'est tout aussi magique, sinueux, étrange, et que je me sens happée en avant.

J'adore ces personnages, leur dynamique triangulaire, et ce monde de la forêt qui bruisse, du chapeau qui appelle, du tictac du lapin invisible, de la Reine, des cœurs. Je ne suis pas fan de réécritures en général, parce que je me dis toujours à ce compte-là pourquoi ne pas écrire une idée originale, mais ici ta réécriture change tellement tout à ce qui a existé que c'est autre chose, tout en restant un commentaire sur ce qui a été écrit de par les références. J'aime beaucoup.
Zosma
Posté le 02/07/2023
Bonjour et merci ! C'est vraiment gentil :D
En fait, j'ai même du mal à qualifier ça de réécriture tant ça s'éloigne de l'original, je sais pas trop
Tac
Posté le 05/12/2022
Yo !
J'aime vraiment comment le monde est décrit par les yeux de ce personnage. Il est dans une instantanéité qui m'est très agréable. Je suis passé du stress à l'émouvant en lisant ce chapitre et je suis absolument hypnotisé par ton écriture. Je la trouve très fluide, originale, elle arrive à me transporter dans la te^te de Chapelière avec une aisance formidable.
Bref, je suis absolument convaincu.
Plein de bisous !
Zosma
Posté le 09/12/2022
Oh merci, c'est très très gentil tout ça ! Maintenant que tu me parles d'instantanéité, je recommence à me dire que j'aurai peut-être dû écrire le récit au présent (mais faut que j'arrête d'hésiter avec ça, je m'fais du mal pour rien mdrr)
Tac
Posté le 10/12/2022
Yo !
Si tu hésites à passer au présent pour renforcer l'effet d'instantanéité : je pense pas que ce soit nécessaire. Je trouve qu'on y est déjà beaucoup, je ne pense pas qu'il y ait besoin forcément d'en rajouter une couche. Mais c'est à toi de voir bien sûr !
Pluma Atramenta
Posté le 04/04/2021
Salut Zosma !

Si j'ai encore tardé à lire ce chapitre, c'est car me laissant intimidée par son poids volumineux. Hors, me voilà une fois de plus arrivée à la fin de ce chapitre, stupéfaite : à aucun moment la longueur de ton chapitre ne s'est faite ressentir ! Tes mots se sont écoulés sous mes yeux avec fluidité, s'enchaînant originalement et parfaitement, ce fut comme un cours d'eau vive.
Gros coup de cœur encore pour la mise en page ! Elle me fait un peu penser à celle de *Songe à la douceur* de Clémentine Beauvais. C'est vraiment un régal et cela reflète bien cet état de "folie" dans lequel se situe l'héroïne.
Oh, ce que la Chapelière m'a encore bouleversé, en effet ! La manière dont tu poses l'intrigue, sa vision des choses, le style de ta plume ont aussi - et indubitablement - quelque chose à voir avec ce bouleversement. Je suis prise par l'envie de me procurer immédiatement ton livre en format papier pour le dévorer en une après-midi. J'ai tellement hâte de voir le tournant que prendront les choses et... aaaaah, je suis séduite <3
Le pire ou le mieux - je ne sais pas - c'est que l'on arrive vraiment à comprendre la protagoniste. On a comme de l'empathie et de la compassion pour elle et même lorsqu'elle a pensé à arracher les yeux de Kaleb par exemple, quelque part, je l'ai compris. Tu nous fait comprendre le flux de son raisonnement et ça, ça vraiment, c'est une pépite <3 (car en plus, la Chapelière conserve son côté impulsif et on se demande toujours comment elle va agir) Ca doit être du gros travail pour toi mais saches au moins qu'il est excellent ! <3
J'ai en revanche encore du mal à différencier Jemmy et Kaleb, je pense que tu devrais davantage chercher à les décrire (physiquement et mentalement parlant) afin que l'on puisse les différencier bien crûment.

Des éclaboussures d'étoiles et d'inspiration !
Pluma.
Zosma
Posté le 05/04/2021
Bonjour Pluma ! Et merci pour ton commentaire qui fait chaud au coeur, c'est vraiment vraiment vraiment adorable ! (vraiment)

Je comprends que voir un gros chapitre c'est décourageant ^^' (surtout quand on lit sur un écran). J'avais hésité à les couper en deux mais j'étais pas trop fan de cette idée. En fait, je ne m'attendais même pas à ce qu'ils soient si longs une fois écrits !

Je suis contente que ma mise en page expérimentale te plaise toujours x) Je ne connais pas Songe à la douceur mais j'irai jeter un coup d'oeil.

En format papier ? Oula, mais n'allons pas trop vite ;p Et imagine l'épaisseur du bousin avec tous mes retours à la ligne et mes paragraphes d'une phrase ! En tout cas c'est très gentil !

Oui, je voulais vraiment qu'on la comprenne en suivant le fil de ses pensées pour qu'au final ses actions illogiques nous paraissent logiques. Et puis c'est important que le lecteur s'attache à la Chapelière (ça fait du bien de pouvoir enfin dire son nom !) Et c'est vrai que c'est pas toujours évident, même si j'utilise des phrases très simples il faut pas penser que c'est très simple à écrire x) Merci d'avoir partagé ton ressenti sur tout ça, je vais voir ce que je peux faire pour Jemmy et Kaleb et insister un peu plus sur leur description :D
Serdaigle
Posté le 31/03/2021
Cette satisfaction quand elle a retrouvé un peu de mémoire... *^*
*pleurs de joie*

Encore un chapitre au top du top *^*
Et là folie, je l'adore, dans le sens où elle assure bien sa fonction d'antagoniste ^^

C'est avec hâte et impatience que j'attend la suite parce qu'il y a ce petit truc qui fait que j'ai envie de continuer ^^

(te mets pas la pression pour écrire la suite, j'sais que c'est pas forcément évident pour écrire d'une traite, avoir de l'inspi et ensuite publier, ce qui peut provoquer du stress parce qu'on publie pas rapidement et on a peut être peur de perdre son lectorat.)

Du coup, (en tout cas pour ma part ^^'), saches que si tu as besoin tu peux prendre le temps que tu veux pour poster le prochain chapitre, je ne t'en voudrais pas et serais même contente de pouvoir le lire ^^
Zosma
Posté le 31/03/2021
Merciiii !

Oui, un tout petit bout de mémoire mais c'est déjà ça ! C'est difficile avec un personnage amnésique de pas tomber dans les clichés pour lui faire retrouver la mémoire genre il fait un rêve et pouf il se souvient de tout x)

C'est vrai que je l'avais pas vu comme ça mais la folie est un peu un antagoniste, c'est vrai !

Pour la suite, je suis une vraie tortue désolée :( L'inspiration et le courage font des vas et viens à chaque fois, c'est insupportable

Mais merci beaucoup d'avoir lu jusque là et pour tes commentaires, j'espère que quand la suite arrivera elle te plaira aussi !
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