Chapitre 4 : Ô tartufferie suprême !

En arrivant au restaurant le lendemain, j’essaye d’éviter Franck, la théorie du canular n’étant pas encore totalement écartée. Je croise Joachim dans le vestiaire et la salue chaleureusement comme tous les matins. Mais aujourd’hui, quelque chose dans son regard a changé. Horreur, il sait. Il a deviné que j’ai utilisé le numéro de téléphone qu’il m’a donné. Il sait que j’ai appelé notre patron. Franck lui a certainement dit qu’il avait eu une conversation téléphonique loufoque la veille, et Joachim, par association d’idées, a compris qui était l’interlocuteur « mystère ». Il m’attrape le bras et me chuchote :

- Alors, ça a marché ?

- Oui, comme sur des roulettes, on va au ciné ce soir ! déclaré-je avec le plus grand sérieux et un sourire qu’à moitié feint.

- Quoiiii ?! Sérieusement ? s’exclame-t-il en sautant sur place.

- Oui, il m’a avoué qu’il attendait ça depuis des années, mais que vis-à-vis des collègues il ne voulait pas faire de privilégiés, enfin tu comprends… 

- Put… oh pardon Fifi ! s’excuse-t-il en baissant les yeux avant de corriger : purée mais c’est génial ! Tu me raconteras hein ? hein ? heiiin !!?

- Arrête de secouer mon bras comme un enfant. D’ailleurs t’es naïf comme un gosse de huit ans. T’es tombé les deux pieds dans le plat. En vrai, l’appel avec Franck était un vrai fiasco …

- Heu… comment ça ? Vous n’avez pas fixé un rendez-vous ? Je ne comprends plus rien !

- Mais non, m’impatienté-je. C’était une blague, pauvre andouille. J’aurais aimé que ça se passe ainsi, crois-moi. Au lieu de ça, j’ai décroché un rendez-vous téléphonique avec un orphelin-qui-pense-être-mon-frère et que je n’ai pas-contredis-parce-que-l’après-midi j’avais vu une émission-de-télé-qui-disait-qu…

- STOOOPP Fifi ! m’interrompt-il. Je ne comprends rien ! Tu es encore en train de te payer ma tête ?  

Aïe, j’y suis sans doute allée un peu fort cette fois. Je ne sais plus si je dois rire, pleurer ou crier. Dire la vérité ou m’enfoncer dans mes mensonges.

- Bon, reprend-il avec fermeté, maintenant tu vas m’expliquer tout ça calmement, car ton histoire est impossible à suivre. Mais avant, reprends ton souffle, qu’est-ce qu’il t’arrive ce matin ?

Depuis le réveil je suis une pile électrique, impossible de me concentrer ou de me contrôler, je repense sans cesse à cette conversation rocambolesque. Soit mon patron n’a pas apprécié que je le dérange si tard et a décidé qu’une blague me  servirait de leçon, soit j’ai menti à un orphelin qui va désespérément attendre mon appel toute la journée, voire plus. Dans le premier cas je risque d’avoir du mal à croiser le regard de Franck pendant plusieurs jours, dans le second cas je ne vais pas avoir la conscience tranquille. Mais une chose est sûre : dans tous les cas, appeler ce foutu numéro était une belle boulette, … digne de moi. 

J’entraine Joaquim dans la réserve et là, je lui déballe tout. Tout. L’émission de télé, mon malaise face à ses orphelins, le séchoir tueur, l’idée de la jambe cassée, le premier coup de téléphone, le raccrochage au nez, le second appel, le cri du cœur de l’inconnu, le premier mensonge, le second mensonge…

Jo, ce traitre, se marre évidemment. Son fou rire finit par me contaminer. Voyons Fifi, un peu de tenue !

D’après mon apprenti, Franck n’est pas assez tordu pour faire une blague de ce genre. Dans le doute, je préfère raser les murs et me faire toute petite. Ce deuxième point est inné, merci maman. Toute la matinée je réussis à éviter mon patron avec une simplicité enfantine. À tel point que je finis par trouver ça louche. La victoire est de courte durée. À la fin du service de midi, j’apprends par Marianne que je suis convoquée dans le bureau du grand chef. Gloups.

Il y a encore deux jours, j’aurais sauté de joie à l’idée d’être seule avec lui, en tête-à-tête, séparés par un luxueux bureau en chêne verni. Quelle femme sensée n’a jamais rêvé de se faire renverser sur la table de son patron sexy ? Vous savez, comme dans les films, où le héros ne pouvant plus contrôler ses pulsions, envoie balader d’un geste de la main tout ce qui est posé, afin d’y allonger sa secrétaire en mini-jupe. Bon, je ne suis certes pas sa secrétaire, ni une femme facile, mais je dois avouer que l’idée a toujours existé quelque part dans un coin de mon esprit. Je suppose que ça doit être ce que les autres appellent couramment un fantasme.

Marianne m’informe que Franck a dû se lever du mauvais pied. Génial… A priori, pour se défouler, il a passé la matinée à critiquer le menu, à houspiller les serveurs et à râler après notre livreur de vins. Ayant fait de mon mieux pour ne pas le croiser, je ne connais ni l’ampleur ni l’origine de sa mauvaise humeur, même si j’ai ma petite idée sur la question.

Au moins une fois par mois Franck arrive au travail furax. Personne, de ma connaissance, ne sait pourquoi. En général notre patron tente de dissimuler sa colère en serrant les poings et les dents. D’autres fois, comme aujourd’hui semble-t-il, il se laisse submerger par ce sentiment de rage et s’emporte facilement contre tout et tout le monde. Autrement dit, ce n’est pas le jour rêvé pour un tête-à-tête dans son antre.

Je passe rapidement par le vestiaire pour me refaire une beauté (l’adage dit bien « qui ne tente rien n’a rien », non ?) et toque doucement à sa porte. Avec un peu de chance il ne va pas m’entendre. Ça n’est pas le cas : une voix sourde et lasse m’invite à entrer.

A chaque fois que je pénètre dans cette pièce, j’ai l’impression que l’on m’enfonce une lame dans le cœur. L’odeur, la décoration, le bureau brillant, la musique ambiante : ce lieu est une extension de Franck. Grand, classe, accueillant mais si froid et indéchiffrable.

C’est à peine s’il me regarde lorsque je prends place face à lui, dans un de ces sièges de ministre. Je sens que mes jambes tremblent légèrement. Je choisis de camoufler mon malaise en les croisant, puis je les décroise, et les recroise, pour finalement les enrouler autour des pieds de chaise. La veste que je porte a du rétrécir à la dernière machine à laver, j’ai l’impression d’étouffer. Pareil pour mon pantalon… Mes mains serrées autour des genoux transpirent anormalement. C’est en rencontrant le regard de Franck que je comprends : plus qu’une simple gêne, je suis stressée. J’ai peur. Je suis allée trop loin la veille au soir et je le sais. Que va-t-il me faire ? Me donner un avertissement, me coller le ménage en cuisine, me coller au service en salle, me mettre à pieds quelques jours ? Ou peut-être … Non, Franck sait qu’il a besoin de sa chef pâtissière ; c’est un homme d’affaires avant tout et il est bien trop malin pour me renvoyer du jour au lendemain.

Pourtant la manière dédaigneuse dont il me regarde et son tic de faire tourner un stylo entre ses doigts quand il annonce une mauvaise nouvelle ne présagent rien de bon. C’est bien la première fois que je le vois me dévisager ainsi. J’ai l’impression de lire du dégout dans ses yeux. Il serait insupportable de me savoir détestée par cet homme.

Cet homme que j’aime et admire tant.

Si j’avais su que ce maudit coup de téléphone nous éloignerait, j’aurais déchiré ce bout de papier sans hésitation. Ma relation avec Franck a toujours été particulière. Nous nous entendons à merveille lorsqu’il s’agit de prendre des décisions professionnelles, nous aimons plaisanter pendant le travail, il m’accorde une confiance sans limite pour tout ce qui touche à la pâtisserie. Mais au-delà de cette complicité professionnelle, je ne connais rien de sa vie personnelle. La seule chose que je puisse me réjouir de savoir, c’est que le restaurant appartenait jadis à sa famille. Il m’interrompt dans mes lamentations :

- Bon, Diana, il faut qu’on parle tous les deux.

Les rares fois où Franck m’a appelée Diana, c’était pour me faire des remontrances.

- Oui, réponds-je en baissant les yeux.

- En fait, tu vois hier soir …

Vous avez déjà gonflé un matelas pneumatique ? Vous savez ceux avec les valves aussi larges qu’une châtaigne ? Il y a toujours ce court instant où vous devez en détacher soit vos lèvres soit l’embout du gonfleur. Ce court instant que l’on trouve toujours trop long et pendant lequel, impuissant, on constate que la moitié de l’air est en train de s’échapper. C’est simple, vous remplacer le matelas par mon corps, l’air par mon sang, et la valve par… ok pas de valve ! Mon sang n’est pas littéralement en train de déserter mon corps mais on s’en approche dangereusement. Il a déserté chacune de mes extrémités, me transformant temporairement en statue, afin d’aller alimenter uniquement mon cœur qui bat environ quatre fois trop vite. Et tout cela, dans un laps de temps infiniment cou… loooonng ! Mais pas suffisamment pour que je trouve la force de m’excuser ou de justifier l’incident de la veille.

- … j’ai pris une décision que tu vas certainement trouver un peu loufoque.

« pris une décision un peu loufoque », je ne sais pas ce qui m’effraie le plus dans cette courte phrase : qu’il ait pris une décision ou qu’elle soit loufoque ? Cela ne peut avoir que deux significations : soit il a décidé de me virer, soit de me filer une promotion. Ou peut-être… veut-il me parler de choses moins… disons professionnelles. Cette idée fait bouillir le peu de sang qu’il me reste dans les veines.

- Loufoque ? finis-je par dire. Feindre l’étonnement et répéter le dernier mot, c’est la technique magique du collégien qui ne sait pas quoi répondre à la question de son professeur et essaye par conséquent de gagner quelques secondes de réflexion ou espère que son tourmenteur, agacé d’attendre, jette son dévolu sur un camarde plus brillant.  

- Enfin, peut-être pas loufoque, mais je pense que tu ne vas pas approuver.

Mes jambes tremblent de plus belle, je finis par les recroiser. A ce moment de la conversation il est difficile d’estimer lequel de nous deux est le plus gêné. Il continue :

- C’est un peu délicat ce que je voudrais te demander. Plus qu’une demande de ton patron, j’aimerais que tu voies cela comme un service rendu à un ami. Est-ce que tu penses que …

Mon dieu ! Il avait dit le mot fatidique, celui qu’aucune femme ne voudrait entendre de la part de l’homme qu’elle chérit. Ce petit mot de trois lettres uniquement mais dont les ravages se mesurent plutôt en millier. D’ailleurs quelle est l’unité de mesure du ravage ? Le litre de larmes, les heures au téléphone, les pots de crèmes glacés, les séances de …

- … pendant deux ou trois mois, dit Franck en haussant légèrement le ton, ce qui suffit à me faire revenir à la réalité. Fifi, s’il te plait, je ne requière que deux minutes d’attention, c’est déjà assez compliqué pour moi de te demander ça.

- Oui, heu pardon, excuse-moi, je pensais à autre chose. Vas-y, je t’écoute. Quelle est cette grande demande ?

- Ok, bon cette fois je ne vais pas y aller par quatre chemins : veux-tu bien être ma copine pendant quelques mois ?

Cette fois mes 1,3 litres de sang doivent être concentrés dans mon visage. Mais, Grand Dieu merci, je ne suis pas la seule tomate ici : mon interlocuteur, que je n’ai jamais connu dans une telle situation d’inconfort, est écarlate.

Il veut que moi, Diana Bartholdi, je sois la copine de Monsieur Franck Garoche ? Joie. Champagne. Hurlements muets. Papillons. Folie pure. Rêve. Oui-mille-fois-oui. Béatitude. Crise d’hystérie. Arrêt cardiaque. Défibrillateur.

- Ta copine ? répété-je, une fois de plus.

- Oui enfin, ma prétendue copine, dit-il en complétant sa phrase par des guillemets en l’air.

J’en reste bouche-bée. Ma réaction, ou plutôt mon absence de réaction semble presque l’amuser ; le vautour.

- Je m’explique, reprend-il. Depuis le début de l’année dernière mes parents se sont mis en tête de me caser avec un beau parti. Et tu sais, s’ils peuvent choisir la femme en question, c’est encore mieux. Ma mère est de plus en plus envahissante à ce sujet et commence à me casser royalement les …… pieds. Désolé, voulais pas être grossier, je m’emporte.

Je lui fais signe de la main que ce n’est pas grave. Evidemment que ça ne l’est pas ! Il me demande d’être sa copine puis vingt secondes plus tard il rectifie et m’indique je ne serai que sa « prétendue » copine, et encore vingt secondes plus tard il balance un semi-juron. Et c’est uniquement ça qui l’inquiète ?!?!! C’est une blague ?!

Je suis prête à sortir de mes gonds ; il le remarque.

- Pardon Fifi, je n’aurais même pas dû te soumettre l’idée. C’est extrêmement déplacé de ma part de te demander une telle chose. De mentir aux autres et surtout à mes parents qui sont les propriétaires et pourraient choisir de te faire virer lorsque l’on se « séparera ». T’engager pour de faux avec moi t’empêchera probablement d’avoir une relation sérieuse pendant… mais d’ailleurs je n’y ai pas songé, tu es peut-être déjà en couple sans que je le sache ? Après tout, cela ne m’étonnerait pas et tu le mériterais.

C’était un compliment ça, non ?

Comment avouer le plus naturellement du monde à l’homme que j’aime depuis deux ans que « non, je suis célibataire car amoureuse en silence et sans retour ». Je me contente donc d’un simple geste de la tête signifiant une réponse négative.

- D’accord, répond-il simplement. Mais cela ne change rien au fait que le service que je te demande est très risqué. Si la supercherie venait à être découverte par qui que ce soit, je ne préfère pas imaginer les conséquences…

Je demeure immobile (même mes jambes ont cessé de remuer) et silencieuse. Un léger sourire nait sur ses lèvres.

- Rassure-toi Fifi, je ne souhaite pas que l’information circule, bien au contraire ! Ni que l’on soit intime, même en public. L’idée n’est pas de tromper notre entourage mais MON entourage uniquement, à savoir mes parents, ma sœur Jeanne, et éventuellement quelques un de leurs proches que tu ne connais pas.

- …

- Et si je peux les convaincre uniquement par la parole en leur permettant d’échanger quelques mots avec toi au téléphone, ça serait parfait. Ils t’ont déjà aperçu lors des « 5 ans de l’Assiette d’Or » et lorsque l’on avait organisé l’exposition sur Monet l’année dernière, tu te souviens ma mère t’avais un peu collée ?

- Hum, oui.

- C’est aussi pour cette raison que je te demande ce service. Vu qu’elle semblait t’avoir bien appréciée, je suis certain que mes parents considéreront alors que tu es un parti respectable, « suffisamment digne » pour leur fils.

- Oh, fais-je en feignant l’amusement face à sa fausse modestie.

- Fifi, je m’adresse également à toi car je sais que tu es quelqu’un de confiance. Et puis… il faut être honnête, tu es une femme spirituelle et très séduisante, mes parents n’y verront que du feu !

- T’embête pas à me flatter Franck, tu sais bien que je ne fonctionne pas à ce genre de carburant, répliqué-je sèchement avant de quitter son bureau.

 

X X X

 

Franck est affalé dans son fauteuil de ministre, derrière son bureau de ministre. La mine aussi déconfite que les ministres dans leurs mauvais jours. Si Fifi, la femme la plus mature et sensée qu’il connaisse a refusé son offre, qui pourrait accepter ? Une femme stupide qu’il payerait ? Impossible, il ne peut pas ramener une pin-up sans cervelle à ses parents ; l’imposture ne fonctionnerait pas plus de deux minutes.   

Il pourrait peut-être aussi songer à éventuellement leur dire un jour la vérité, au cas où l’occasion se présenterait …

Alors qu’il médite depuis quelques heures, persuadé d’être seul dans le restaurant, la porte s’ouvre à la volée sur sa chef pâtissière.

- C’est okay Franck. Je serai ta fausse femme.

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Aliceetlescrayons
Posté le 14/04/2020
J’aime beaucoup l’analogie avec le matelas pneumatique :D Les sensations physiques de Fifi sont très imagées et très parlantes ^^
Par-contre, j’ai lu le commentaire d’Isapass et ta réponse et je nuancerais comme elle la suspicion de Fifi au début du chapitre : qu’elle garde un doute sur la véracité de sa conversation me semble logique mais y aller plus en douceur? Et boum repartir sur l’angoisse quand Franck la convoque?
La conversation en elle-même avec Franck est remarquablement bien menée jusqu’à la révélation finale! Pauvre Fifi, elle n’a vraiment pas de chance…
Samy
Posté le 17/02/2020
Hello !

Avant tout, j’ai 2 questions :
- Pourquoi 1,3 litres de sang ? Le chiffre est très précis. 
- « Dans le doute, je préfère raser les murs et me faire toute petite. Ce deuxième point est inné, merci maman. »
A-t-elle eu une enfance difficile avec sa mère ?

En annotations :

Il manque une virgule ici :
=>Au moins une fois par mois, Franck arrive au travail furax.
=> Avec un peu de chance, il ne va pas m’entendre.

Attention : double utilisation du mot « coller »
=> me coller le ménage en cuisine, me coller au service en salle

Mettre à pieds
=> Mettre à pied

Dégout
=> Dégoût

Niveau psychologique on voit qu’elle est toujours amoureuse « Je serai ta fausse femme. »
Heu… Il a dit copine ! Lol
Isapass
Posté le 06/02/2020
Pas de critique sur ce chapitre : le retournement de situation m'a encore bien fait marrer !
Quand même j'ai été étonnée de voir que Fifi se demandait encore si c'était Franck ou pas qu'elle avait eu au bout du fil, la veille. Je pensais qu'elle avait bien compris que ce n'était pas sa voix.
Ce qui m'a le plus fait rire c'est : " Si Fifi, la femme la plus mature et censée qu’il connaisse a refusé son offre, qui pourrait accepter ?" Mature et sensée ?! Mouahahaha ! Très bon ! (Ah oui par contre, je pense que dans cette signification-là, il faut écrire "sensée", pas "censée").
Et je crois que dans les chapitres précédents, tu as mis les pdv Franck en italique. Ne faudrait-il pas garder cette mise en forme ?
A+
Sephirotha
Posté le 06/02/2020
Oups, oui bien vu pour l'italique, c'est modifié !
Contente que ça t'ait plu ! :)
Pour la remarque sur Fifi et ses questions sur la voie, je pense que quand ça t'arrive tu te poses toujours la question du canular. Surtout quand ton job pourrait être en jeu !

Tu utilises les bons termes quand tu dis "nouveau retournement de situation". Ça fait pas de trop ? (promis il y en aura moins après !)
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