Chapitre 4 - Quand on apprend qu'Eli n'aime pas les caramels durs, que sa mère est une grognasse

Notes de l’auteur : et que Yan peut avoir deux fois une sale tête dans la même journée.

Yan avait une sale tête.

Une. Vraiment. Sale tête.

La tête de quelqu’un qui vient de passer des heures et des heures au boulot, qui va devoir payer un surplus de nounou, dont les gosses lui font la gueule et qui en plus vient de recevoir sa feuille des impôts.

Sauf qu’au lieu de la feuille d’impôt, c’étaient deux rapports d’autopsie et une convocation de son patron qui avaient atterris sur son bureau, à 8h du matin, après quatre nuits blanches et définitivement pas assez de café.

Bordel de merde.

Il se laissa aller en arrière dans son siège, les mains sur le visage, sentant sous ses doigts la rugosité de sa barbe pas entretenue, espérant vaguement que lorsqu’il rouvrirait les yeux, les trois documents sournoisement apparus sur son bureau pendant sa brève pose toilettes auraient disparus.

Bah non.

Toujours là.

Merde.

L’inspecteur se leva tout en cherchant son paquet de cigarettes dans les poches de sa veste, songeant distraitement aux expressions qu’auraient eues Camille et Brän s’ils l’avaient entendu jurer. Enfin. S’ils ne lui avaient pas fait la gueule, bien évidement. Avec un soupir, il embarqua dossiers et convocation sous son bras, s’accordant une autre pause, dans le coin fumeur de la cafet cette fois, pour lire les comptes rendus de Sarah avant de devoir affronter son chef.

Et c’était pas la joie.

Les filles n’avaient pas vraiment trouvé de trucs concluants. Des vers dans les cerveaux, celui de la mère, du plus vieux des enfants et du tigre. Des bestioles réputées pour être capables de modifier la chimie du cerveau afin de pousser leurs hôtes au suicide, que ça soit en se donnant la mort où en allant volontairement vers un prédateur (ce qui collait plutôt bien avec les attitudes des deux premières victimes, vu qu’elles fréquentaient un sociopathe…) mais qui n’étaient censées ne coloniser que les fourmis et les sauterelles. Bien sûr, il y avait eu un cas ou deux de mammifères infectés, mais c’était affreusement rare, et en général, c’étaient des petits bêtes avec le cerveau cafi de larves grouillantes et de vers adultes.

Pas des êtres humains en bonne santé et en pleine possession de leurs moyens.

Et puis c’était quoi cette taille ridiculement grande ?! Quatre mètres pour le premier, celui récupéré à la morgue, et respectivement deux et six mètres pour ceux du zoo. Sans compter celui découpé en petits morceaux en même temps que la mère. Les spécialistes interrogés sur le sujet n’avaient pas encore fait de retour, Eli se murait dans un silence complet, refusant catégoriquement la moindre « conversation » avec les spinochordodes, et lui nageait dans le brouillard, visiblement confronté à une mutation hallucinante d’une espèce animale pouvant présenter un réel danger pour l’humanité, mais sans éléments réellement probants pour appuyer ses théories et être crédible devant sa hiérarchies.

Qui refuserait de lancer une alerte aux vers géants manipulateurs de cerveaux sans bases solides.

Bon sang. On se serait cru dans un mauvais film de SF.

Ou une nouvelle fantastique amateure.

Dans tous les cas, c’était de très mauvais goût et c’était à lui de présenter ça au boss…

Merveilleux.

Bon sang, il aurait préféré ne s’être jamais levé 72h plus tôt pour aller bosser…

Résigné, l’officier attrapa la convocation, le dossier de l’enquête, son mug de café froid, deux marshmallows et son courage, puis franchit la porte de son bureau pour aller toquer à celui de son chef.

Advienne que pourra.

 

 

Et si on allait refaire un tour, du côté de chez Eli ?

Pas de jeune fille en fleur (ça fait pas assez d’ombre), ni de chêne. Et puis elle avait pas spécialement envie de revoir son premier amour. Et elle était pas fan des baisers sur la joue.1

Merde.

Voilà qu’elle avait la chanson dans la tête maintenant.

Comme si avoir l’odeur dans le nez ne suffisait pas.

En parlant de nez…

Elle le pinça près des yeux, espérant ainsi voir sa migraine s’envoler tout comme ces dernières heures avaient vu disparaître, dans un bonheur éthylique de 33 export’ (fallait pas déconner non plus, la 33’ c’est bien suffisant pour les loches!), ou dans la cuvette des toilettes quand elle y arrivait assez vite, un nombre considérable de trucs visqueux et gigotants.

Bon sang, elle aurait besoin d’une bonne Delirium lorsque tout ça serait fini…

Enfin. Si elle arrivait encore à en supporter le parfum.

Vie de merde.

Vraiment.

Avec un soupir, elle se laissa glisser sur son canapé, lorgnant sur les bassines posées à l’autre bout de la pièce. Les nausées étaient venues en même temps que l’aurore, deux appels pour du travail, la quatrième couche de neige, le vent, sa première tasse de café, et les hurlements de la voisine sur ses deux gosses hyperactifs qui avaient visiblement décidé de mettre le feu à l’immeuble avant 7h du matin ce jour là. Pliée en deux sur la cuvette de ses chiottes, Elizabeth avait régurgité pendant une bonne heure des gastéropodes de différentes tailles, toutes plus débiles les unes que les autres, et menaçait sérieusement de boucher l’entièreté des tuyaux de la résidence à force de tirer la chasse pour les envoyer voir ailleurs si elle y était.

C’était toujours comme ça quelques jours avant la période anniversaire de la mort de sa sœur.

Depuis quatre ans, une petite semaine avant la date marquant le début de son seul et unique trou de mémoire, elle commençait à cracher du gastéropode sans même avoir à amorcer le processus en ouvrant la bouche. D’habitude, elle prenait ses vacances à ce moment là, n’ayant ni la volonté ni l’envie de se confronter à la pitié des autres, au ramassage de limaces sur le lieu de travail, et au regard de chien battu, plein d’attente et d’incompréhension, de Yan, qui attendait depuis tout ce temps qu’elle se rappelle comment son épouse bien aimée avait disparu.

Le soucis, c’est qu’en dehors d’une maîtrise relative du langage des rampants à mucus et de deux mois de vide complet dans sa mémoire, Eli n’avait rien gardé de cette période. Tout ce dont elle se souvenait, c’était d’être partie pour le Hell’s avec sa sœur, puis de s’être retrouvée avec son cadavre dans les bras, en plein milieu du parc près du café.

C’était tout.

Désespérément tout.

Et cette année, avec l’histoire des meurtres slash suicides aux vers intelligents, elle avait totalement oublié de poser ses jours…

Donc son téléphone avait sonné en plein milieu d’une régurgitation.

Pour un truc aussi banal qu’une autopsie à faire « mûrir » (entendez par là des œufs à faire éclore pour dater plus rapidement une mort). Elle avait vomi un « Va te faire foutre » et trois asticots à Sarah qui s’était contentée de rigoler avant de raccrocher.

Pour rappeler trois minutes plus tard pour lui donner l’heure du rendez-vous.

Du coup elle allait devoir se balader avec un seau à limaces.

Genre.

Partout.

Et tout le temps.

Des fois elle détestait sa vie.

Surtout quand cette dernière se comportait comme une connasse et décidait de lui envoyer tout un tas de saloperies à la suite.

Genre lui faire oublier de prendre ses jours.

Inonder la ville de neige au point de l’obliger à devoir prendre les transports souterrains. Avec son SEAU. De limaces. Oui oui oui.

Plus glamour tu meurs.

Et donc là, en plus des nausées, des gamins chiants, de la neige et de l’oubli des jours de congés, la vie avait décidé de lui envoyer une carte postale.

Une jolie carte postale en plus.

En kirigami, ce truc japonais qui consiste à découper le papier comme de la dentelle. Un élégant phénix se déployait sur le devant de la carte, le délicat dessin ajouré de ses plumes ne cachant qu’à moitié l’agressive écriture cursive de l’émettrice de la carte.

Sa mère.

Qui lui annonçait sa venue pour les fêtes comme on annonce un décès : d’un ton pesant et roide, le tout en y mettant les formes.

Mais sans les formes de politesse. Et avec un sachet de caramels durs qu’Eli détestait ainsi que les menaces habituelles de désapprobation chronique de sa non-vie sentimentale. Depuis la mort d’Anna-Maria, leur mère semblait s’être souvenue qu’elle avait une seconde fille. Une qui n’avait « pas bien réussi sa vie », contrairement à la première, et qu’il fallait donc guider dans le droit chemin de la réussite sociale – entendons par là mariage-enfants-femme au foyer – à grand coup de commentaires désobligeants et de pénibles rencontres arrangées qu’il avait fallu subir un temps sans rien dire jusqu’au jour où elle avait tout simplement régurgité une platée de limaces directement dans l’assiette du jeune homme installé en face d’elle. Le pauvre n’avait pas mérité un tel point final à une soirée déjà désastreuse, mais trop, c’était trop.

La carte postale avait échoué sur la table basse, à côté du cadavre de plusieurs boîtes d’anti-vomitif et de quelques tasses sales, et depuis le canapé où elle gisait, la jeune femme pouvait voir le délicat motif de la dentelle de papier au travers de l’ombre de ses cils.

Peut-être que Seth avait raison finalement…

Peut-être qu’il serait beaucoup plus simple de présenter le jeune barman comme son compagnon, histoire de définitivement dégoûter la reine mère : son ami avait l’art et la manière d’être positivement insupportable quand il le voulait. Et adorait les déguisements. l’idée de présenter un punk bien gratiné à sa mère, ou encore un gothique émo et suicidaire, la faisait jubiler d’avance.

Restait le problème de la dette que cette situation engendrerait…

Bien que l’idée de pouvoir pourrir les sacro-saintes fêtes-guirlandes-petit-jésus-messe-de-minuit de sa génitrice lui faisait le plus grand bien au moral, elle n’était pas certaine que ça en vaille la peine… connaissant le caractère de son ami, il risquait de demander un dédommagement pénible… genre des sorties au cinéma. Ou au parc. Ou toute autre absurdité nécessitante de voir des gens ou de paraître en public. La dernière fois elle avait dû l’accompagner à un concert. Puis à un dîner. Puis en BOITE DE NUIT ! Et tout ça uniquement pour quelques courses… alors pour une semaine complète de « petit ami » parfait (ou pas), elle risquait de payer le prix fort…

La plaie.

Elle risquait donc bien de devoir affronter les fêtes seule… enfin, à demi, vu que Yan et les enfants seraient obligés de venir.

L’horreur.

Pour eux hein. Elle aimait bien les p’tits. Passer les moments importants de l’année (anniversaires, fêtes de fin d’année, passages de grades…) en leur compagnie était l’un des petits plaisirs de son existence. Mais quand y’avait leur grand-mère… tout tournait vite a l’enfer. Interdiction de sortir de table tant que tout le monde n’avait pas fini de manger, interdiction d’ouvrir les cadeaux avant minuit, interdiction pour Camille de porter autre chose qu’une robe, interdiction de boire de l’alcool, interdiction interdiction interdiction…

- Aaaaaah !

De frustration, elle enfouit son visage dans son coussin préféré, préférant de loin son parfum un peu puant que la simple pensée des jours à venir.

Et puis une convulsion la prit puis deux, et elle s’en alla recracher les copines d’Annabelle dans une des bassines de bière.

Bénies soient les limaces et leur amour de la 33’, le paradis leur est offert…

 

 

Yan avait une sale tête.

Une. Vraiment. Sale tête.

Et l’impression bizarre de penser deux fois la même chose.

Ceci dit, après la journée qu’il venait de se fader… il n’aurait pas été étonné d’être en train de refaire des trucs déjà réalisé le matin même. Comme nettoyer une tasse propre par exemple. Mh. Oui. Cette tasse était belle et bien immaculée. Et celle pleine de café – froid le café – se trouvait encore sur sa table de bureau. Se massant nerveusement les tempes, il abandonna le petit espace cuisine de son antre pour zombiter jusqu’à la porte, renonçant à nettoyer ou ranger quoi que ce soit de plus. Ses clefs en poche, il se pressa ensuite jusqu’au parking pour le découvrir tellement recouvert de neige qu’il était impossible de distinguer la moindre voiture : l’espace entier n’était qu’un gigantesque mur blanc. Et plat.

- Chianlie…

Adieu rêve de bain chaud et de soirée cheminée avec les enfants.

Reculant dans les zones plus chaudes du poste, il dégaina son téléphone pour joindre la nounou tout en essayant de ne pas penser au trou qu’allaient faire ces heures supplémentaires dans son pauvre salaire de fonctionnaire, et, après avoir réglé les menus détails « oui je vous paierai double. Oui vous pouvez les emmener manger des pizzas si les allées sont dégagées. Non Brän ne peut pas sortir en costume de superman il fait moins quinze ! » et ainsi de suite, il perdit un temps précieux à trouver quelqu’un qui pourrait potentiellement l’aider à regagner le centre ville.

C’est comme ça qu’il croisa Eli et son seau de mauvaise bière éventée.

- Bah ? Qu’est ce que tu fais là ?

La jeune femme avait une aussi sale tête que la sienne, a n’en pas douter. Levant les yeux au ciel, elle se contenta du geste pour « travail » avant de commencer à se détourner. Plus rapidement brusquement qu’il ne le souhaitait, il l’attrapa par l’épaule.

- Eli. Tu n’es pas en vacance ? C’est pourtant…

« Le temps des Perséides, je sais »

Le policier eut un sourire amusé en la voyant utiliser le nom que ses gosses avaient donné à cette période de l’année où Eli produisait plus que gastéropodes que le passage de la Terre dans la ceinture d’astéroïdes ne produit d’étoiles filantes au mois d’août. La jeune femme continua, tapant à toute allure sur son téléphone portable.

« J’ai oublié de poser mes jours »

Ah. Oui. Évidemment.

- A cause des Spino ?

- Nh.

- Et de Gaïl de la compta je parie.

« Ce connard a refusé de me les donner quand je m’en suis souvenue »

- … il à la rancune tenace…

« J’ai juste dis non pour le fait de sortir avec lui »

- Et tu as placé des asticots dans son café. Et dans ses sandwichs.

« Main au cul =_= l’avait mérité ! »

Il eut un petit rire.

- C’est vrai. Tu rentrais ?

« Trop de neige »

- Ouais pareil.

La jeune femme à ses côtés sembla avoir un temps d’hésitation, puis ses doigts s’agitèrent de nouveau sur les touches de son téléphone qu’elle lui brandit ensuite sous le nez.

« Vais voir les spino. Viens ? »

Entre les vers intelligents et la neige… le choix était assez vite fait : Yan détestait les basses températures.

On avait installé les vers dans un des petits débarras attenant à la morgue. Chacun disposait d’une cage en verre très éclairée, de nourriture, et d’un petit bol d’eau dans lequel ils passaient en général la plupart de leur temps. Comme la disposition des cages suivait plus ou moins l’ordre dans lequel les créatures avaient été récupérées, la première abritait donc Spino premier du nom, qui se redressa en dansant sur son corps longiligne lorsqu’Eli franchit en première la porte de la salle. Visiblement heureux de la voir, il la salua d’un gazouillant « bonjour véhicule intelligent ! » avant de tancer ses collègues qui ne se levaient pas assez vite à son goût. Les deux cages d’après hébergeaient respectivement le spino (Cramouille. Oui, Eli aimait les noms pourris pour ses animaux) qui avait rendu un tigre fou-furieux, et celui, en cours de reconstitution (Pièces. Avec un s. Eli y tenait) qui s’était retrouvé dans la tête de la maman suicidaire. La quatrième et cinquième cage comportaient quant à elles les vers découverts dans les têtes de leurs deux dernières victimes : un mari et une femme qui s’étaient entre-charcutés dans leurs jeux SM jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Dégueulas.

Et Dégueulas 2.

Pour ceux là, on était pas allés chercher bien loin…

Traversant la pièce sans les regarder, notre Reine des Limaces alla poser son seau sur une petite table de dissections, suivie de près par un Yan plutôt mal à l’aise.

- Ils parlent ?

La jeune femme hocha rapidement la tête, chaussant ensuite une paire de boules quies en arborant un sourire béat.

« Sont affreusement bruyants »

- Qu’est ce qu’ils te disent ?

Il avait un peu haussé le ton pour qu’elle l’entende malgré les bouchons d’oreille.

« Des hommages. Surtout. Et ils parlent d’une prophétie »

- … Euh. Tu me fais marcher là.

Le regard blasé que lui adressa sa belle sœur le rassura. Elle blaguait.

« Si seulement »

- Hein ?

Mais avant qu’elle ne puisse approfondir, une voix retentit dans tous le commissariat. Un brin hystérique, cette dernière commandait à l’inspecteur Yan Tersën et à Elizabeth Lin de bien vouloir monter TOUT DE SUITE à l’accueil. Et aux autres d’évacuer le bâtiment.

Ils échangèrent un regard.

- On devrait monter.

« Ranafout’ »

- Eli, c’est pas l’moment.

- J’m’en ta

- ELIZABETH MARTHA ELËNWEL LIN SI TU RAMÈNES PAS TON CUL TOUT DE SUITE JE TE JURE QUE J’EN FAIS DES PÂTÉS !

Ça c’était la voix de Sarah. Et c’était pas DU TOUT son genre de paniquer.

- Merde.

Les deux adultes se ruèrent sur la porte puis dans l’escalier, parcourant en deux minutes le trajets qui leur en demandait habituellement dix, pour débouler dans un hall de poste complètement désert en dehors de Sarah, l’étudiante blonde de l’accueil, et un élégant monsieur en complet veston, chapeau melon et bottes de cuir (si. Sérieusement.) dont ils ne voyaient que le dos depuis la sortie de leur couloir. Livide, Sarah semblait ne pas pouvoir détacher son regard du nouveau venu, et l’étudiante, de ce que pouvait en voir Eli, semblait faire une attaque cérébrale. Ou alors s’était évanouie les yeux ouverts. Elle ne savait pas trop. Son domaine c’était les limaces, pas les dindes.

Captant enfin leur présence, Sarah ouvrit puis ferma la bouche. Inspira, manqua de tomber en arrière de vertige, expira, réessaya de parler et émit un croassement ridicule pouvant se traduire par « elle est là ».

Ce qui provoqua le retournement de leur visiteur.

- Ah ! Mademoiselle Lin. Enfin.

A côté d’elle, Eli entendit Yan hoqueter, puis se retenir de vomir. L’homme s’approcha d’eux, souriant, les bras ouverts, et elle ne pu que le regarder faire, partagée entre la fascination morbide et le dégoût.

- Auriez vous quelques minutes à m’accorder ? Dans un endroit calme s’il vous plaît ?

- Probablement. Oui.

Elle ignora les deux vers de mouches qui s’échappèrent de la commissure de ses lèvres, à aucun moment l’idée de signer ou de sortir son téléphone pour répondre ne l’avait effleuré. En face d’elle, maintenant à moins d’un mètre, le visiteur se fendit d’un large sourire pleinement satisfait.

La moitié supérieure d’un Spinochordode Tellinni se balançait joyeusement hors de son orbite.

____________

1 Référence à la chanson « Du côté de chez Swann » de Dave (si si. Eli a écouté du Dave dans le temps lointain où elle était encore chez sa mère. Attachée à une chaise. Avec des polaires Quechua et des fuseaux arc-en-ciel. Génération 80 quoi.) Dans cette chanson, le chanteur fait bien évidement référence à l’œuvre de Proust. A vrai dire, à part le fait que c’est Dave qui chante, cette chanson est un joli bijou de références littéraires.

Pour la souffrance de vos yeux : https://www.youtube.com/watch?v=sFsKTkrOIps

Note de l’auteur : et des esgourdes de mon chat, qui vient de se mettre a miauler au début du clip. Visiblement il n’aime pas la voix de Dave !

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Haunjan
Posté le 04/02/2023
C'est un peu dommage d'avoir quitté les tigres si vite. Décrire le carnage n'aurait pas nui au texte...
Sinon, beaucoup de blues dans ce chapitre.
L'irruption d'un nouveau personnage bizarre relance le mystère.
VavaOmete
Posté le 14/02/2023
Je note pour les tigres. J'avoue avoir hésité pour ce qui est de la description du carnage.... merci du commentaire !
Gabhany
Posté le 07/09/2018
Hello !
J'ai découvert ton texte avec les HO et je peux te dire que j'adore !! L'humour, le personnage d'Eli, son drôle de pouvoir loufoque, j'aime tout, et je ris.
Je n'ai d'ailleurs pas pu me résoudre à m'arrêter au chapitre 3, je vais jusqu'au bout.
Il y a juste une phrase qui m'a dérangée, c'est celle où tu annonces à ton lecteur que tu l'emmènes faire un tour chez Eli. Je ne suis pas sûre qu'elle soit vraiment utile.
Mais toutes mes confuses, en relisant le passage je viens seulement de comprendre la référence >< je retire ce que j'ai dit.
Sur ce, je retourne mine de rien savourer ton texte ! 
VavaOmete
Posté le 07/09/2018
Merci pour ton commentaire !!!! Et toutes mes confuses aussi pour le retard de réponse !
\\^o^/ le fait de savoir que tu as ris me fait chaud au coeur ! °Sautille dans tous les sens sous le regard blasé de son chat°
 Et merci de m'avoir rappellé de mettre le lien vers "Du côté de chez Swan" en bas de page =D
 
Des poutous ! J'espère que l'histoire continuera de te plaire !!!!
Red Eole
Posté le 05/06/2018
Est-ce qu'un hall de poste peut être "dessert"?
VavaOmete
Posté le 05/06/2018
Mais parfaitement =D<br />Personnellement je les préfères "entrée" >.><br />Merci d'avoir relevé la faute =)
Jowie
Posté le 30/09/2017
Salut, salut !
Comme promis, je viens jeter un coup d'oeil à ce tout nouveau chapitre !!!
La mauvaise humeur et la personnalité anti-sociale de l'héroïne me plaît toujours. Quand je pense que ça la torture de faire une sortie ciné, la pauvre ! XD Et comme d'hab, l'intonation du narrateur est délicieuse et je suis admirative, car aucune phrase ne croche ou ne semble lourde, c'est très fluide à lire. Je n'ai qu'une petite chose à redire : j'ai remarqué que tu « coupes » pas mal les phrases (par exemple : «  Sa mère. Qui lui annonçait sa venue[...] »). ça n'a évidemment rien de mal en soit ; d'ailleurs, je trouve ça original et dynamique, surtout que ça rend ton style et ta « voix » très reconnaissable. Pourtant, dans ce chapitre, j'ai parfois eu l'impression qu'il y avait peut-être un poil « trop » de phrases coupées qui ne sont pas forcément nécessaires ou sur lesquelles il n'y aurait pas forcément besoin d'insister ;)
Sinon, je signale juste qu'une partie du texte sur FPA est en gras et ça n'a pas l'air d'être voulu. Voilà :)
Concernant le passage de :« Et si on allait refaire un tour, du côté de chez Eli ? » à « ...baisers sur la joue » : → à partir de là, on passe au point de vue de Eli, c'est juste ? Je dois avouer que je n'ai pas bien saisi ces quatre premières phrases. Bon, après, c'est fort possible que ce soit la fatigue ou que je ne connaisse simplement pas la référence musicale que mentionne Eli :)
« Son domaine c’était les limaces, pas les dindes. » Cette phrase m'a tuée xD Tout comme le moment où Eli se réjouit à l'idée de présenter un emo ou un punk à sa mère hahaha !
Oh là là, heureusement que ça faisait plus de deux heures que j'avais mangé quand j'ai lu la fin ! Je ne m'attendais pas du tout à ça... Donc, si je comprends bien, un Spino-truc a pris possession d'un type et se sert de son corps pour pouvoir communiquer avec Eli ? Quand elle disait en blaguant qu'il y avait une prophétie euh, perso, je suis plutôt tentée de la croire. On dirait que les Spino ont trouvé un moyen pour se multiplier et attaquer super vite, comme pour envahir la Terre...c'est très angoissant ! Je me demande comment « l'entretien » va se passer (j'espère aussi que mon estomac pourra le supporter xD)
Merci pour le chouette moment de lecture ! Tout de bon pour la suite de l'écriture/planification ! D'ailleurs, tu as dit que tu suivais un scénario ; est-ce que tu sais comment se finira l'histoire et tout et tout ? (oui je suis curieuse :D) Et autre chose : vous êtes deux à écrire l'histoire ou est-ce que une fait le scénario tandis que l'autre écrit ou quelque chose comme ça ? Je n'ai jamais fait de projet à deux et du coup je me demandais comment vous vous organisiez ^^ En tout cas, ça fonctionne !
REMARQUES :
deux rapports d’autopsie et une convocation de son patron qui avaient atterri → Je dois t'avouer que je serais tentée de mettre « s » à atterri mais je ne suis pas sûre.
après 4 nuits → j'écrirais le 4 en toutes lettres (oui je chipote)
dans son sièges → siège
son paquet de cigarette → cigarettes
qu’auraient eut Camille et Brän → qu'auraient eues
Des bestioles réputées pour être capable → capables
et en général, des petits bêtes avec le cerveau cafi de larves grouillantes et de vers adultes. → je ne sais pas si c'est juste moi, mais j'ai l'impression qu'il manque un mot dans cette deuxième partie de phrase entre « en général » et « des petites bêtes », comme « c'étaient » par exemple ^^
deux marshmallow → marshmallows
lorsque tout ça serait finit → fini
Les nausées étaient venue → venues
à cracher du gastéropodes → « des gastéropodes » ou « du gastéropode » je dirais
son épouse bien aimée avait disparut. → avait disparu
Elle avait vomis → vomi
caramels durs qu’Eli détestaient → détestait
leur mère semblait s’être souvenu → souvenue
qu’il avait fallut → fallu
de paraître en publique → public
tout le monde n’avait pas finit → fini
une convulsion la pris → la prit
Et de Gaïl de la compta je paris. → je parie
dans ses sandwich → sandwichs
Il eu un petit rire → Il eut
La jeune femme a ses côtés → à ses côtés
d’une gazouillant « bonjour véhicule intelligent ! » → d'un gazouillant ?
La quatrième et cinquième cage comportaient quant à elle → quant à elles
dans les tête de leurs deux dernières victime → dans les têtes// victimes
jusqu’à ce que mort s’en suive. → s'ensuive
et émis un croassement → émit
à touuuute !
Jowie
VavaOmete
Posté le 30/09/2017
Olalalala ! Je me rend compte que je n'avais pas répondu à ce commentaire là ! Shame on me ! >w<
Toutes mes excuses !!!
Merci, comme toujours, de tes commentaires, de ta lectures, et du temps que tu prends a te saigner les yeux sur mes fautes éoè faut que tu m'envoie ton adresse postale, ça mérite largement de l'envoi de chocolat tout ça !!!<br />Je suis en train de corriger ce passage, ça ne sera bientôt plus en gras agressif promis ! (enfin j'espère >w<)
Pour les phrases très courtes, il est fort possible que j'en ai abusé XD quand la fatigue se fait sentir, ce style me reprend (ou quand je suis de très mauvase humeur xD) je vais relire tout ça èoé/<br />Aaaah merci pour la remarque concernant le "Tour du côté de chez Eli !" je viens de me rendre compte que j'ai TOTALEMENT zappé de mettre la référence... qui est une vieille chanson de Dave qui reprend "Du côté de chez Swan" et qui reste dans la tête pendant 40 ans !
Du coup depuis ton commentaire, tu en a eu un peu plus sur la malédiction d'Eli ;p et ça va aller de mal en pis ! J'espère n'avoir pas trop trop malmené ton estomac sur les derniers chapitres !
"Merci pour le chouette moment de lecture ! Tout de bon pour la suite de l'écriture/planification ! D'ailleurs, tu as dit que tu suivais un scénario ; est-ce que tu sais comment se finira l'histoire et tout et tout ? (oui je suis curieuse :D) Et autre chose : vous êtes deux à écrire l'histoire ou est-ce que une fait le scénario tandis que l'autre écrit ou quelque chose comme ça ? Je n'ai jamais fait de projet à deux et du coup je me demandais comment vous vous organisiez ^^ En tout cas, ça fonctionne !"<br />J'ai une vague idée de ma fin... en fait, je sais vaguement ce que je veux donner comme fin, mais je ne sais pas encore comment l'ammener #jardinierdépassé<br />Pour ce texte là, Omeciualt me donne surtout des idées farfelues quand je bloque, c'est a elle qu'on doit la génèse de l'histoire par exemple !Mais lorsqu'on écris vraiment en tandème, c'est assez... dynamique. On travail via skype, via mail, via écris... on se coordonne de temps en temps, mais comme on ne fonctionne pas DU TOUT de la même façon, c'est assez... amusant. Elle elle fat des plans (quelle horreur !) alors que moi je laisse pousser =D<br />On devrait faire un post sur le forum PA pour en parler tien...<br /><br />Encore un ENORME MERCI pour tes retours et ton travail sur mon texte !<br />Full love !
 
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