Chapitre 4 - Seule au château

Par vefree

 

Les vitraux de l’ancienne chapelle baignaient le chœur avec les rayons multicolores d’un pâle soleil de fin d’automne. Celui de la vierge et l’enfant, à l’Ouest, filtrait plus intensément l’astre couchant. Il animait de taches bigarrées et éclatantes l’autel de marbre rose au bas-relief richement sculpté.

 

La brouette et les moellons du maçon avaient été retirés. L’entreprise de murer le chœur de la chapelle avait été abandonnée, le temps que l’on découvre où avait bien pu disparaître l’ouvrier de Longère. Les premières recherches avaient laissé l’entrepreneur, Diane et Solenne dubitatifs. Rien de manifestement probant ni un événement quelconque ne pouvaient donner une piste d’exploration. Á part le fait que ses outils et ce qu’il était en train de faire avaient été purement et simplement abandonnés, c’était en quelque sorte comme s’il était parti dans l’urgence en abandonnant tout sur place. Mais où ? Pourquoi ? Longère avait téléphoné à sa famille, elle le cherchait aussi. On avait fouillé dans tout le chantier, informé tous les artisans, tous scrutaient le moindre recoin du château. Le lendemain, l’ouvrier n’étant pas réapparu, Solenne avait même tenté d’interroger le vieil homme. Il s’était contenté de lui ricaner au nez en jetant sur elle une phrase qui la fit frissonner des pieds à la tête :

 

-       La révélation est en route, Solenne ! … la révélation est en route…

 

Une semaine après la disparition de Paolo, son patron et sa famille avaient dû se résoudre à avertir les autorités et lancer un avis de recherche. Peine perdue, semblait-il à Solenne. En son for intérieur elle savait que, mort ou vivant, il n’était pas sorti du château, ni même du chœur de la chapelle. Son ressenti faisait place à sa conviction. C’était là qu’elle devait persister à chercher. Elle toute seule. La veille, les gendarmes étaient venus fouiller la bâtisse de fond en comble. Sans succès. Les murs avaient résonné de « Paolo » sonores poussés par de multiples voix inquiètes et intriguées. Qu’avait bien pu devenir ce garçon sans problème qui ne faisait ici qu’exercer son métier ?

 

 

Seule, Solenne se tenait derrière l’autel, baignant dans les taches de couleur que projetaient les vitraux. Elles faisaient briller ses cheveux roux comme la flamme d’une bougie en lieu et place d’un curé officiant. Elle promenait une main caressante sur le marbre froid, cherchant un dialogue avec le minéral. Si personne ne trouvait de trace matérielle de Paolo, les murs, eux, auraient peut-être leur mot à dire. Solenne se concentra, laissant son appréhension de côté afin de renouer avec ses sens médiumniques. Elle fit le vide dans son esprit. Reprendre contact avec son être intérieur et ses antennes énergétiques, ces sensations-là lui firent l’effet de retrouvailles avec une vieille amie qui lui reprochait de l’avoir laissée trop longtemps seule. Puis, l’instant d’après, laissant errer sa main sur l’autel au gré de ses intuitions, elle écouta les langages sourds du minéral. Et, comme une tête de lecture sur un disque vinyle, elles se mirent à lui projeter des images mentales. Comme des flashs. Puis des mots, lancés sans cohérence apparente, se firent entendre dans sa tête. Elle se déplaça, fit le tour de l’autel, son regard observant à l’intérieur d’elle-même le film qui se déroulait, les messages qu’on lui adressait.

 

-       Plus bas ! disait une voix étrange dans sa tête. Humbles sont les pénitents… L’apôtre Mathias a la clé… Humble, tu dois devenir…

 

Solenne ne comprenait rien par son intellect, seule son intuition lui disait qu’elle pouvait faire confiance. Ça ne l’empêchait pourtant pas d’être craintive et tremblante.

 

-      Humbles sont les pénitents, se murmura-t-elle, comme pour mieux s’aider à suivre le fil d’Ariane qui se profilait. Humble… humble… se pencher… s’incliner…

 

Elle se pencha face à l’autel, faisant comme un semblant de révérence. S’incliner devant Dieu… Sur le bas-relief étaient sculptés plusieurs personnages, Jésus entouré de ses douze apôtres.

 

-       Saint-Jean…. Saint-Pierre… Saint-Luc…

 

Elle promenait ses doigts sur les sculptures et elle entendait dans sa tête le nom de chaque personnage quand elle posait une main dessus, comme la tête de lecture d’un disque.

 

-       Saint-Mathias…

 

Celui qui a la clé. Le plus à droite, près de l’angle de l’autel, face au transept. Solenne observa la sculpture sous ses doigts. Elle la caressa de haut en bas, ne sachant comment et quoi chercher. La voix dans sa tête se taisait. Saint-Mathias ne dénotait pas des autres personnages qui l’environnaient. Seule une légère avancée par rapport aux autres pouvait le distinguer et une fente sombre se profilait à l’arrière. On aurait pu dire que… qu’une épaisseur de plus se trouvait derrière lui. Et même une sorte de prise en main pouvait représenter sa silhouette. De sa main gauche, Solenne tint fermement le personnage et tenta de le faire bouger. Il bascula brusquement vers la droite. En même temps, le pilier de bois servant de décor et d’appui pour les sièges des clercs, juste sous le vitrail de la Vierge, s’avança légèrement et, dans un sifflement de courant d’air, une dalle du sol reliant le chœur et l’abside se déboîta, coulissa bruyamment dans une mécanique cachée et ingénieuse, laissant apparaître entre le sol et le premier siège qui s’était dérobé, l’ouverture sombre et les premières marches d’un escalier descendant. Une crypte ou une catacombe secrète, probablement.

 

Le cœur de Solenne s’était mis à battre très fort. Voilà peut-être ce qui était arrivé à Paolo, le maçon. Sans le faire exprès, il avait touché au bas-relief, la statuette de Saint-Mathias et le mécanisme d’ouverture s’était enclenché. Il était allé voir à l’intérieur et s’était fait piéger. Plongeant son regard à l’intérieur, la jeune femme tentait de distinguer quelque chose, mais il était impossible de voir quoi que ce soit dans cette noirceur abyssale. Pas question d’entrer là-dedans sans y voir goutte.

 

-      Paolo ? appela-t-elle timidement du haut de l’ouverture en se penchant au-dessus de l’escalier.

 

Le son de sa voix s’enfla dans l’obscurité en ricochant sur des parois de pierres. L’espace en dessous semblait très grand. Personne ne répondit.

 

-       Paolo ?!! cria-t-elle plus fort. Paooolooooo !…

 

Sa voix lui revint comme un boomerang, déformée par les ricochets du son sur les vastes parois de la pièce qui se trouvait au bout de l’escalier sombre. Il lui fallait une torche électrique. Elle devait en avoir le cœur net. Elle n’eut pas à aller bien loin pour trouver le nécessaire pour son exploration. Du matériel de chantier se trouvait dans la salle de réception encore en travaux juste à côté. Elle y dénicha de la lumière, une immense rallonge électrique sur un rouleau dévidoir, elle se munit aussi d’une masse et d’une longue équerre métallique. Elle emporta le tout  jusqu’à l’ouverture secrète. Là, elle brancha la torche de chantier, l’alluma et plongea le faisceau lumineux dans le noir. Une volée de marches interminable se déroula sans pour autant révéler la moindre destination précise. Seul le son indiquait que l’espace était grand, froid, fermé et tout en pierre. Le silence était aussi épais que des siècles dans un tombeau.

 

-      Paolo, vous m’entendez ?! appela-t-elle encore, sans conviction, tout en manoeuvrant la grande règle pour entraver la fermeture éventuelle de la dalle. Paolo, si vous m’entendez, répondez-moi ! Faites-moi un signe, quelque chose…

 

Armée de la masse et de la torche, Solenne entama la descente dans la crypte, non sans appréhender que vampire ou autre zombie ne lui saute dessus. Elle n’était pas rassurée du tout. Les premières marches étaient sèches et lisses, mais au fur et à mesure de sa descente, elles se faisaient râpeuses et glissantes. Elles s’effritaient en petits graviers. L’escalier de pierre s’appuyait à un mur sur la gauche, pendant qu’à droite il était doté d’une rambarde en pierre sculptée. Il tournait en une courbe régulière et large, qui auraient permis à deux hommes de marcher de front. Il descendait longtemps en surplombant d’une bonne huitaine de mètres un espace vide dans lequel s’ouvrait une coursive voûtée. Lorsque Solenne atteignit le sol, elle entendit tout là-haut la dalle bouger et la faible lumière qui en tombait disparut presque entièrement. Son cœur se mit à s’emballer et elle pria les anges et le ciel pour que la règle métallique remplisse son rôle et empêche la fermeture. Prenant son courage à deux mains, elle observa autour d’elle. Contre le mur circulaire, qui ressemblait au fond d’un immense puits à sec, se trouvait la sculpture d’un Christ en croix magnifiquement taillé dans une pierre plus blanche que celle de la paroi. Il devait bien avoisiner la taille réelle de la scène originelle. Le contraste des deux tons de pierres se ressentait même dans la luminosité relative du faisceau de la lampe et, de l’œuvre, émanait une très grande puissance, un grand art du détail et une fidèle imprégnation mystique. Solenne ne prit pas le temps de s’étendre sur sa surprenante et magnifique découverte, elle vit au pied du Christ un corps recroquevillé sur lui-même.

 

-     Paolo !!!

 

Elle se précipita sur lui et glissa ses doigts jusqu’à la carotide pour écouter les battements de son cœur. Mort. Non ! … non, un battement. Rien qu’un seul. Elle ne perdit pas un seul instant. Elle attrapa son portable dans sa poche et composa le dix-huit. Pas de réseau. Pestant tous les maudits de la terre, elle remonta précipitamment les escaliers avec sa torche.

 

-     Tiens bon, Paolo, je reviens avec les secours, ne put-elle s’empêcher de dire tout de même, autant pour se rassurer elle-même que pour se donner un semblant d’espoir et d’assurance, sachant qu’il n’était pas en état de saisir un traître mot de ce qu’elle disait.

 

La dalle était trop refermée pour pouvoir la laisser passer sans déployer une force herculéenne. Elle vérifia le réseau de son téléphone. Une petite brique était apparue. Elle tenta l’appel. Ça sonnait. Les pompiers répondirent. Elle hurlait dans le combiné pour se faire entendre, emplissant toute la crypte d’un écho assourdissant. Tous les renseignements obtenus, le pompier avait raccroché. Elle rangea son portable dans sa poche et redescendit rejoindre le blessé. Les minutes lui semblèrent interminables devant son impuissance. Le pauvre jeune homme était défiguré par la déshydratation. Son visage était livide et inexpressif, la conscience avait déserté son être. Ses cheveux courts et bruns étaient collés entre eux par la poussière. Ses vêtements étaient extrêmement sales. Alors, elle se souvint soudain de gestes qu’elle utilisait parfois dans des cas pas si désespérés, mais qui, en l’occurrence, pouvaient très bien être employés ici, sur Paolo. Elle étendit délicatement le corps inerte et souple sur le sol. Elle s’agenouilla près de lui et posa ses mains sur sa tête. L’une sous le crâne, à la base des cervicales, l’autre sur le front. Elle se centra intérieurement1. L’énergie magnétique et vitale mise en activité traversa son corps et ses mains jusque dans celui du blessé. Apaisement et sérénité l’envahirent. Solenne sentit distinctement l’être éthéré2 de Paolo se rapprocher, comme une douce chaleur tremblotante et dense l’environner. Il s’approchait jusqu’à être suspendu un instant au-dessus du corps du blessé. Puis, comme si des mains de la jeune femme émanait l’invitation, telle un aimant, il s’absorba totalement, réintégrant son être physique. Sous les paumes de Solenne, les pulsations du crâne se firent plus intenses et denses. Paolo était revenu de loin, mais il n’était pas encore tiré d’affaire. Son être holistique3 était de nouveau rassemblé.

 

Tout là-haut, la dalle bougea enfin. Les pompiers les avaient trouvés. Elle retira ses mains posées sur le crâne du jeune homme, elle les frotta entre elles pour couper le travail énergétique et se releva pour accueillir les sauveteurs.

 

-     Bonjour ! C’est bien ici, lança-t-elle au premier pompier qui faisait scintiller son casque à la lumière des torches à travers l’ouverture de la dalle. Vous avez une civière ? Il est vivant, mais inconscient.

 

-     Oui, répondit-on d’en haut. Ne bougez pas, on arrive.

 

Une cascade de bottes dévala les escaliers et rejoignit Solenne qui leur indiquait Paolo au pied du Christ. Les gestes des pompiers furent précis et rapides. L’un vérifia son état vital, l’autre installait un respirateur à oxygène, un autre encore une perfusion.

 

-     Et vous, madame, ça va ? s’enquit le dernier pompier qui arrivait au bas de l’escalier.

 

Sous son casque argenté, c’était un homme d’une trentaine d’années, visiblement gradé, bien qu’elle ne puisse le distinguer des autres dans sa tenue. Une moustache et une barbichette qui le vieillissaient légèrement. Il avait une allure de sportif de haut niveau et semblait pouvoir courir un cent mètres sans être essoufflé, tel un guépard au repos.

 

-     Oui, oui, je vais bien, merci. C’est pour lui que je m’inquiète, répondit-elle en indiquant du menton le maçon inanimé. Nous le cherchons depuis une semaine et je ne l’ai trouvé là que tout à l’heure. Je me demande comment il a fait pour survivre ici, sans eau ni nourriture.

 

-     Une semaine ! s’exclama le pompier. En effet, c’est exceptionnel. Espérons qu’il résistera au transport et aux soins que nous allons lui prodiguer.

 

Il s’approcha de ses collègues affairés autour de l’homme inanimé.

 

-     Dans quel état est-il ? leur demanda-t-il.

 

-     Coma léger. Déshydraté. Fonctions vitales dépressives mais stables, répondit le médecin pompier, stéthoscope sur la poitrine du blessé. Un miracle qu’il soit encore vivant.

 

-     On le remonte, dit un autre. Prêts ?

 

Á quatre hommes, ils hissèrent Paolo sur la civière et manœuvrèrent pour remonter les escaliers.

 

-     Qu’est-ce que c’est que cet endroit, madame de Barjac ? demanda le pompier en faisant un geste circulaire. Comment vous êtes-vous retrouvée ici ?

 

-     Je l’ai découvert pas plus tard que tout à l’heure, dit-elle en entamant la remontée. Jamais je n’aurais imaginé trouver une crypte pareille dans cette chapelle. C’est en cherchant mon ouvrier que j’ai découvert le passage. Il a dû le trouver, lui aussi, et il s’est fait piéger à l’intérieur. Le système de la dalle se ferme automatiquement lorsqu’on pose le pied en bas de l’escalier. Heureusement que j’avais pris mes précautions avant de descendre… Mon dieu, je n’ose imaginer ce qu’il a dû endurer !

 

-     Une crypte, vous dites, s’étonna le pompier en la suivant. Bon sang, ça doit faire drôle de trouver ça chez soi !

 

-      La dalle est-elle complètement bloquée, là ? demanda-t-elle.

 

-      Pourquoi ? Vous comptez garder l’ouverture ?

 

-      Oui, je compte y retourner lorsque je me serais assurée que Paolo va bien.

 

-      Nous avons déboîté la dalle, là. Elle ne devrait plus pouvoir se refermer toute seule.

 

-      Tant mieux. Je préfère qu’il en soit ainsi.

 

Á l’extérieur, on embarquait Paolo dans le camion de secours sans perdre de temps. Solenne tremblait de froid.

 

-     Vous devriez rentrer au chaud et vous reposer, lui conseilla le pompier. Vous avez été éprouvée.

 

-     Tenez-moi au courant, je vous en prie, implora-t-elle. Oui, je vais aller me reposer et surtout avertir son patron qu’il est vivant et à l’hôpital. Merci d’avoir fait vite. Merci beaucoup.

 

-     Je vous en prie, c’est notre travail, conclut le pompier en rejoignant le fourgon rouge dont le moteur démarrait.

 

Toute sirène hurlante, il enfila le chemin herbeux des peupliers. Le pimpon s’évanouit dans la nature qui reprit progressivement son silence habituel. Solenne, estourbie, sentait la pression redescendre, le froid et la fatigue l’envahir. Son regard brun se perdait dans le vague. Elle ne voulait plus qu’une chose ; oublier tout ça et se glisser dans un lit douillet. Les bras serrés autour de sa poitrine et la tête rentrée dans les épaules, elle prit la direction de l’entrée de la tour ronde.

 

-    Vous avez trouvé la crypte, n’est-ce pas ? s’enquit une voix rocailleuse au ton sarcastique derrière elle.

 

Solenne se retourna brusquement en écarquillant les yeux. Le vieil homme se tenait à deux mètres d’elle, appuyé sur sa canne, son regard inquiétant la fixant intensément. Elle lui fit face sans décroiser les bras, comme pour se protéger en même temps de son irruption.

 

-     Vous connaissiez son existence ? le questionna-t-elle.

 

-     Et bien d’autres choses encore…. ajouta-t-il, laconique et mystérieux. Le maçon était enfermé dedans, n’est-ce pas ?…. j’en étais sûr.

 

Intriguée, elle observa le vieil homme en l’interrogeant d’un regard soupçonneux. Que savait-il encore qu’il ne lui ait dit sur le château ?

 

-     Dites-moi, s’enquit Solenne sentant soudain l’énervement monter en elle. Vous saviez que le maçon était coincé dans la crypte et vous n’avez pas bougé une oreille ?!… Vous n’avez alerté personne ? Ça fait une semaine qu’il était là-dedans ! Et je ne sais pas par quel miracle il est encore vivant !

 

-     Mais c’est vous qui avez mis du temps pour le trouver, répliqua le vieil homme avec un regard énigmatique.

 

-      Quoi !? s’exclama-t-elle, furieuse.

 

-     Pourquoi aurais-je dû m’inquiéter de lui ? enchaîna-t-il avec un ton des plus affirmé. Ne suis-je pas sensé être ailleurs que dans ce château ? Loin d’ici et ne plus m’occuper de ce qui s’y passe ?

 

-     Et pourtant vous êtes là ! répliqua Solenne, sentant se déchaîner tout son ressentiment. Vous rôdez autour du château, comme si on vous avait amputé d’une jambe ou que sais-je. Allez-vous me dire pourquoi, à la fin ? J’en ai assez de votre présence ici. Vous rôdez chez moi et je devrais vous expulser !

 

-     Quand allez-vous écouter les voix du château ? continua-t-il imperturbablement, en s’approchant d’elle, claudiquant, appuyé sur sa canne. Quand allez-vous admettre que c’est à vous qu’il parle désormais et pas à moi ? Vous les entendez et vous faites la sourde oreille. Ce maçon, vous l’auriez trouvé bien plus vite si vous vous étiez mise en état de réception. Vous le savez aussi bien que moi. Mais vous vous mentez à vous-même. Vous n’avez pas le courage d’affronter ce pour quoi vous êtes venue ici.

 

-     De quoi parlez-vous, là ? s’inquiéta-t-elle. Allez-vous enfin être plus clair ?

 

Il s’approcha de deux pas et s’appuya sur sa canne, sans la quitter des yeux. Elle recula d’un pas, méfiante, sans décroiser les bras de la poitrine.

 

-     Ne faites pas l’enfant, chère Solenne, l’obligea-t-il. Vous savez très bien de quoi je veux parler. Vous êtes médium et vous ne vous servez pas de votre don. Vous en avez une peur irraisonnée alors qu’il pourrait vous être très utile. Une chance pour le maçon que vous ayez pris sur vous, pour une fois.

 

-     Comment pouvez-vous savoir ça, vous ? Qui êtes-vous pour … pour... Etes-vous médium, vous aussi ?

 

Effrayée et en colère, la jeune femme avait du mal à se contrôler, de même que la conversation. Elle savait tout au fond d’elle-même que le vieil homme avait raison, mais elle avait trop peur de ce que sa médiumnité pouvait impliquer. Elle lui avait tellement joué de tours, autrefois. Elle n’osait plus y faire face. Elle n’osait même plus utiliser ces énergies qu’elle avait pourtant appris à utiliser et qui lui avaient cependant rendu de fiers services, parfois. Comme avec le maçon.

 

-     Je sais seulement qui vous êtes et ce que vous êtes. C’est tout, lui répondit-il, laconique.

 

-     C’est un peu court, lui renvoya-t-elle, contrariée. Vous ne croyez pas qu’il serait temps de me dire la vérité ? Vous semblez en savoir très long sur ce château et si, comme vous dites, je suis amenée à ce qu’il me parle, je vous en prie, aidez-moi et dites-moi ce que vous savez.

 

-     Chaque chose en son temps, ma chère amie, dit-il en se déplaçant légèrement pour soulager sa jambe raide. Vous avez découvert la crypte et le château a commencé à vous raconter son histoire mieux que je ne l’aurais fait. N’ayez pas peur de vous-même. Faites vos découvertes à l’intérieur. Ce château est comme vous. Vous le connaissez très bien… extrêmement bien, même. Explorez-le et vous verrez que vous y serez de mieux en mieux.

 

-     D’abord, je ne suis pas votre « chère amie » ! répliqua-t-elle, mais l’agacement fit place immédiatement à l’intrigue. Mais… mais comment… ?

 

-     Retournez dans la crypte et vous comprendrez, termina-t-il en amorçant un demi-tour.

 

-      Attendez, monsieur ! le rappela-t-elle. … Je vais comprendre quoi ?

 

-     Ce que vous êtes venue faire ici, dans ce château, ma jolie ! laissa-t-il tomber en s’en retournant sur le chemin. Ce n’est pas un héritage anodin, non…

 

-     Arrêtez de parler avec des énigmes à chaque phrase, monsieur, le rattrapa-t-elle en deux enjambées et se postant devant lui. Qu’est-ce que vous savez de moi, à la fin ? Que savez-vous sur mon héritage ? Je veux savoir ce que vous manigancez.

 

Tout proches l’un de l’autre, elle, plus grande que lui, lui, ratatiné par le poids des ans, il tentait de se redresser autant qu’il pouvait pour plonger un regard gris, cerné du blanc d’une cataracte avancée, dans celui, sombre et inquiet, de Solenne. Elle comprit soudain que le vieil homme ne voyait presque plus rien, mais que son esprit en revanche était d’une vivacité hors du commun. Il ne la regardait pas vraiment, mais il la « ressentait » avec une acuité très aiguisée. Il ne semblait pas lui avoir menti sur quoi que ce soit. D’ailleurs, ce n’était pas de ça dont elle doutait, mais de ses intentions. Elle attendait fermement sa réponse. Il ouvrit la bouche et s’apprêtait à lui faire des révélations. Il lui prit la main et la garda dans la sienne pendant qu’il parlait, comme pour la prier de bien l’écouter.

 

-     Solenne, je ne vous veux pas de mal, vous savez, grinça-t-il avec sa voix rocailleuse. N’ayez pas peur de moi. Je vous demande juste de retourner visiter la crypte. Ensuite, je vous dirai qui je suis. Ne craignez rien. Je ne vous jette pas dans un piège mortel. Ce lieu ne contient pas de monstre venu d’outre-tombe, non, non. Cherchez un indice. Une chose vous attend là-bas. Quelque chose qui vous concerne, vous et seulement vous.

 

Sa main était tiède et douce. Celle d’un homme au passé cérébral plus que manuel. Elle était tentée de le croire, bien qu’elle fût toujours méfiante.

 

-     Soit, fit-elle, vaincue et fourbue de fatigue. J’irai dans la crypte et je viendrai vous trouver ensuite. J’espère que vous tiendrez parole.

 

-     Ne vous inquiétez pas, la rassura-t-il d’une dernière pression sur sa main. Je serai avec vous en esprit.

 

Il fit le tour de la jeune femme et s’éloigna sur le chemin des peupliers sans autre mot, en claudiquant. Il soutenait sa jambe raide de sa canne et avançait d’un bon pas. Cette blessure de vieillesse ne semblait pas l’empêcher de progresser facilement. Silencieuse, Solenne le regarda s’éloigner un instant et rentra à l’intérieur, rompue de fatigue. Elle ne désirait plus qu’une chose : oublier l’espace d’une nuit les émotions du jour. C’était bien assez pour son esprit tourmenté.

 

Elle rentra par la tour ronde. Cette partie-là du château était encore en chantier. Le rez-de-chaussée serait aménagé en fumoir très bientôt, au-dessus d’une cave qui courait en voûtes majestueuses sous une grosse partie du corps principal.

Bourgogne oblige, le passé viticole des de Barjac avait connu des années de gloire pendant très longtemps, sûrement même du temps des Ursulines.

 

Solenne emprunta une coursive du cloître en contournant un tas de sable et une bétonneuse pour rejoindre les intérieurs latéraux. Elle traversa un enchaînement de futures pièces d’accueil, bibliothèque, bureaux, salons et boudoirs jusqu’au pied du double escalier qu’elle laissa à sa droite pour filer directement au fond de l’aile Est, dans sa cuisine, rutilante et opérationnelle. Il y régnait un silence paisible, contrairement aux autres pièces où ce même silence pesait d’un vide étrange. Ou alors était-ce simplement qu’une présence invisible s’y trouvait ?… Un château vide et silencieux n’avait rien d’attrayant.  Voire, même, il donnait des envies de fuir loin de lui. Elle se prépara un thé, simplement. Et, sans tarder, elle monta dans ses appartements par les escaliers de la tour carrée avec son mog fumant pour se faire couler un bain. C’était le meilleur moyen pour se relaxer complètement.

 

Dans les vapeurs chaudes de son bain bouillonnant, Solenne se détendait enfin. Son mog posé sur la margelle, quelques bougies allumées à travers la pièce, une petite musique douce emplissant l’air, le clair-obscur de la nuit tombée filtrant à travers les fenêtres, elle goûtait enfin au calme et s’efforçait de faire le vide dans sa tête. Pourtant, les questions et les visions fusaient comme des éclairs sous ses paupières closes.

 

Sa dernière blanquette de veau n’avait pas été une réussite. Avec vin blanc ou sans vin blanc ? … deux écoles, deux goûts… question d’humeur, de souvenirs. Et puis, avec une blanquette, c’était aussi rivaliser avec maman. Oui, les mères de ces messieurs… Ces indétrônables recettes maternelles qui ne souffrent pas de concurrentes… La quiche d’untel est incomparable, tandis que le bourguignon de maman Suzette réveille les papilles enfantines de son fi-fils chéri… Bref, il faudra tenter cette blanquette autrement la prochaine fois. Solenne n’aimait pas quand un plat laissait indifférent. Pour elle, cela voulait dire qu’elle n’avait pas mis assez de cœur dans la marmite.

 

Elle s’enfonça un peu plus dans l’eau pour s’immerger complètement. En apnée, elle écoutait le bruit des bulles qui dansaient autour d’elle et lui chatouillaient la peau avec douceur. L’eau et l’air, dans ce savant ballet, s’alliaient subtilement pour œuvrer sur la belle baigneuse et lui rendre sa bonne humeur naturelle. Elle ressortit la tête de l’eau, ses longs cheveux roux plaqués sur le crâne et sur les épaules, le visage ruisselant, les paupières closes et les sourcils tombants. Elle effaçait définitivement toute trace d’émotions négatives sur son corps et dans son esprit. Ce bain avait l’effet escompté ; le sommeil se fit sentir.

 

Quand un rayon de soleil vint danser sur son oreiller dans la matinée du lendemain, Solenne sursauta avec l’impression d’avoir oublié de faire quelque chose d’important. Rapidement, elle s’habilla aussitôt tombée du lit. Elle passa devant le miroir en vitesse, constata qu’elle avait un visage reposé, les cheveux en bataille et les paupières gonflées. Un peu d’eau fraîche sur le visage, un coup de brosse, une seule couette ficelée à l’arrière du crâne, ses cils sombres et fournis donnant l’impression qu’elle était déjà maquillée, la toilette était rondement menée. Un jean, un  vieux pull bouloché, des baskets, elle était fin prête pour l’exploration de la crypte. En guise de petit-déjeuner, elle enfourna une banane dans sa bouche. Remisés sous le boisseau, tous les conseils de bons repas du matin qu’elle avait mis tant de cœur à écrire dans son livre actuellement sous presse ! Elle bâclait son petit-déjeuner avec autant d’aplomb qu’un cordonnier mal chaussé. Elle pourrait jouer les donneuses de leçon plus tard, pour l’heure les secrets du château n’attendaient qu’elle. Elle prit tout de même la peine, juste avant de filer à la chapelle, de s’enquérir de la santé de Paolo en téléphonant à l’hôpital. Il avait repris conscience mais son état nécessitait des soins intensifs.

 

Armée de sa lampe torche électrique, Solenne respira un grand coup devant la dalle ouverte et descendit l’escalier de la crypte. Elle voulait en avoir le cœur net ; le vieil homme avait beau lui mettre la rate au court-bouillon, ce qu’il lui avait dit attisait des braises de curiosité. Elle connaissait le langage énergétique d’un lieu, mais de là à le maîtriser… et cette histoire d’héritage qui s’étendrait au-delà des écritures notariales… qui la concernerait elle seule…

 

Une fois de retour aux pieds de l’immense Christ en croix où elle avait trouvé Paolo inconscient, elle fit face à la seule ouverture, le seul passage encore possible et inconnu de l’endroit. C’était une coursive, un tunnel noir, large comme deux hommes, trois mètres de haut environ, loin d’être une invitation à la promenade. Elle l’emprunta non sans appréhension, mettant un pied devant l’autre comme si le sol allait se dérober sous elle. Elle se faisait l’effet d’être une Indiana Jones en herbe, pas plus téméraire qu’un rat de bibliothèque.

 

Le tunnel s’étendait sur environ une dizaine de mètres avant que filtre un rai de lumière quasi vertical qui semblait donner la direction à suivre. 

 

Comme un papillon attiré par la lumière, Solenne avança jusqu’au trait lumineux dans lequel dansait la poussière. En fait, il éclairait une grosse masse en pierre sculptée. Une sorte de sarcophage surmonté de la sculpture d’un homme couché, une tombe… Il y en avait même plusieurs. La pièce dans laquelle elle venait de déboucher paraissait assez grande et contenait un alignement de cinq tombeaux. Une petite ouverture hexagonale fermée par un bloc de verre servait de clé de voûte au plafond en ogive. C’était de là que parvenait le rayon de lumière. Il était plutôt ténu, mais une fois l’œil habitué à la pénombre, il aidait à distinguer le contenu de la pièce. Sa lampe torche en main, la jeune femme faisait le tour des tombeaux et lisait les inscriptions. … Sœur Sainte-Augustine de Blagnac… Sœur Marie de l’Immaculée Conception, Geneviève-Anne de Sayvre… Sœur Irénée Maldant-Champonnois ... Sœur Mathilde de Montigny… Des religieuses Ursulines ayant vécu ici, à l’époque du couvent, se disait Solenne. Ce qui fit penser à la jeune femme que ce n’était pas des tombeaux, c’était qu’il manquait l’inscription « ci-gît ». Et sur chaque pierre étaient sculpté le corps des religieuses allongées, les mains jointes en prière, les yeux ouverts. Des gisants.

 

Elle promena ses doigts sensibles sur chacun d’eux, réceptive aux visions qui lui venaient à l’esprit.

 

Bousculade en tissus noirs et blancs. Épée scintillante. Sang d’une plaie au ventre. Chaudron sur le feu rougeoyant. Course en sandales. Chute d’un corps.

 

Tous ces flashs qui s’enchaînaient avec une violence inouïe firent fléchir de douleur le corps de Solenne. Elle retira sa main de la pierre. La douleur qu’elle ressentait au ventre s’évanouit. Elle tenta de reprendre ses esprits et respira rapidement. Avant de poser la main sur le deuxième gisant, elle déglutit. Pourvu que ce soit différent, cette fois. Sa main lut.

 

Chapelet brisé. Tir de fusil. Épée sanglante. Une tête de nonne roulant sur une dalle de pierre.

 

Elle retira sa main aussi vite qu’elle put. L’autre s’était posée instinctivement sur son cœur qui battait à tout rompre. Elle commençait à manquer d’air. La violence des visions était difficilement soutenable. Qu’était-il arrivé à ces religieuses ? Voulant tout de même avoir d’autres détails, elle se rasséréna et posa la main sur le troisième gisant.

 

Portail forcé. Assaut. Épée dans le cœur. Croix des mousquetaires.

 

Sous le choc, Solenne s’écoula à genoux aux pieds du gisant. C’était une véritable tuerie à laquelle elle était soumise par ses visions. Pourquoi en voulait-on à ces nonnes ? Et que venaient faire les mousquetaires là-dedans ? Recouvrant un peu son souffle et son courage, elle s’apprêta à poser la main sur le quatrième bloc sculpté. Yeux ouverts ou fermés, c’était pareil, la fulgurance des visions déferla avec la même violence.

 

Un baiser sur la bouche. Une cape de mousquetaire s’enfuyant au grand galop. La pointe d’une épée dans un ventre. Une main pleine de sang.

 

Solenne écarquillait les yeux sur ses visions, aussi hébétée que l’était son cœur, perdu dans l’insensé de l’instant. Sa respiration saccadée s’égaillait en échos dans la crypte. Que pourrait bien lui apprendre le dernier gisant ? D’une main tremblante, elle s’apprêtait à vivre encore de sales secondes.

 

Une nonne à genoux, en prière. Un égorgement. Des bottes précipitées piétinant du sang.

 

La respiration sifflante, Solenne se retrouva assise sur le sol, une main portée à sa gorge. Elle avait l’impression d’étouffer. Tout n’était que visions de cauchemar. C’était épouvantable. Une torche lumineuse fit soudain son apparition dans la crypte, accompagnée d’un pas traînant.

 

-     Ne vous avais-je pas dit que la mémoire de ce château vous sauterait au visage, un jour ou l’autre ? s’enquit la voix rocailleuse et ironique du vieil homme qui surgissait sans sommation.

 

Petit à petit, Solenne reprenait son souffle en observant l’arrivant d’un regard fourbu.

 

-     Je constate que vous disiez vrai, réussit-elle à articuler avec un filet de voix.

 

Il s’approcha d’elle en claudiquant, appuyé sur sa canne d’une main et de l’autre baladant le faisceau de sa lampe sur les gisants, comme s’il rendait visite à des amies de longue date.

 

-     J’ai préféré venir, finalement, dit-il en observant plus particulièrement le gisant de Sœur Mathilde. J’ai estimé que vous n’étiez pas assez aguerrie pour supporter une incorporation. Que vous ont-elles raconté ? demanda-t-il, finalement.

 

-      Elles ont toutes été assassinées, n’est-ce pas ? grimaça Solenne en essayant de se remettre debout tant bien que mal.

 

-     En effet, confirma le vieil homme. Un vrai bain de sang… Ce fut une véritable tuerie.

 

-     Pourquoi ? demanda-t-elle. Pourquoi un tel bain de sang ? J’ai vu la croix des mousquetaires. Ce sont eux, les tueurs ?

 

-     Il semblerait que des mousquetaires aient été mêlés à l’histoire de ces religieuses… dit-il, laissant le reste en suspens.

 

-     Vous ne me dites pas tout, là, s’inquiéta la jeune femme.

 

-     L’une d’entre elles ne vous a-t-elle pas parlé plus qu’une autre ?

 

-     Heu… non. Non, je ne crois pas. Enfin… je n’ai pas remarqué de nuance notable.

 

-     Pourtant…

 

-     Pourtant, quoi ?

 

-     Pourtant, elle… fit le vieil homme toujours tourné vers le gisant de Sœur Mathilde, comme pour indiquer celle qu’il fallait remarquer.

 

-     Quoi… elle ? demanda-t-elle en s’approchant.

 

-     Vous ne trouvez pas qu’elle a des similitudes avec vous ?

 

-     Comment ça ? fit-elle en se penchant elle aussi sur la statue allongée.

 

-     Là, vous voyez ?….  entre ses mains jointes…

 

-     Eh bien, quoi, entre ses mains jointes ? …. dit-elle en se penchant de plus près pour mieux observer. Vous voulez dire … ce truc qui ressemble à une cuillère ?

 

Il se tourna alors tout entier et allongea un visage soudain espiègle vers elle. Un demi-sourire amusé l’invitait à confirmer l’évidente comparaison.

 

-     Elle était cuisinière, elle aussi, fit-il en pointant alternativement le gisant et la jeune femme.

 

-     Et alors ? se fronça Solenne qui ne comprenait pas. Quel rapport avec moi ?

 

-     Vous ne voyez  pas le rapport ? Allons, madame de Barjac… vous héritez de ce château de famille. Vous n’y avez jamais vécu, mais vous y êtes entrée comme si c’était chez vous depuis toujours. Vous êtes cuisinière émérite, vous êtes médium et secrètement encline à recevoir les initiations « d’en haut »… Vous êtes la réincarnation de sœur Mathilde, ma chère.

 

Saisie de surprise, Solenne se tourna vers le vieil homme, hésitant entre le croire et envoyer séance tenante ce vieux sénile en maison de retraite.

 

-     Vous … vous êtes en train de me dire que … nous sommes au fond d’une crypte en face de cinq gisants de religieuses et que j’ai été l’une d’entre elles ? s’exclama-t-elle en grimaçant. Mais qui êtes-vous, monsieur, pour m’affirmer une telle chose ?

 

-     Je m’appelle Antoine, madame, et je suis ce qu’on pourrait appeler… d’une certaine manière… un passeur d’âmes.

 

 

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La Ptite Clo
Posté le 15/01/2010
O_o
OK. 
Alors en fait, j'ai pas pu résister. Etj'ai pris des décisions.
Je ne compte pas réviser, et j'en ai pour deux minutes de mettre mon linge dans la bassine, et je reviens vite PARCE QUE JE SUIS EN HALEINE TOTALE !!!
vefree
Posté le 15/01/2010
Oooooh ! Alors, là, j'suis carrément gênée, confuse et flattée, Clo. Que va devenir cette lessive ? Et tes révisions ? ... après, c'est moi qui vais me sentir coupable si tu loupes tes partiels...
Respire quand même un toutipeu, hein ?! .... gloups !
Cricri Administratrice
Posté le 28/10/2009
Et un nouveau chapitre, un ! ^^
Nous revoilà auprès de Solenne mais ça ne m'a ni étonnée ni destabilisée : j'ai cru comprendre que ton histoire alternait entre passé et présent. Et voilà-t-y pas que c'est le présent qui vient de nous faire une prédiction sur le future du passé (xD comment ça, je suis confuse ?) : je veux simplement dire par là que la vision de Solenne nous laisse entrevoir la tournure funeste que vont prendre les événements dans le couvent du chapitre précédent. Des meurtres, des mousquetaires... et un baiser pour adoucir le tout ! Ce que j'aime, dans ce passage, c'est que tu ne précises pas du tout le nom de la religieuse pour chaque vision : on ignore donc qui a vécu quoi. Je trouve cela assez fin, d'un point de vue narratif ^^
Mais là, je commence carrément par la fin ! Ce qui m'a quand même marquée, dans ce chapitre, c'est la découverte de la crypte et, dieu merci, le sauvetage de Paolo >< Une semaine sans boire ni manger là-dedans, c'est assez horrible. Heureusement qu'il a l'air de se remettre. C'était un passage très réussi et heureusement que Solenne avait pris ses précautions et emporté son gsm avec elle !
J'ai bien aimé cette petite touche, ce petit clin d'oeil même, à Indiana Jones mais j'ai trouvé dommage que tu reprennes telle quelle un des passages du film : humble le pénitent = il faut se pencher. Bon, Solenne ne risquait pas d'être décapitée nette, elle ^^' heureusement !
En ce qui concerne ses pouvoirs mediumniques, ce n'est pas là un aspect de ton histoire qui m'étonne, te connaissant un peu, ni qui me choque d'ailleurs. Après tout, je suis la première à y recourir dans mes histoires XD La lecture à laquelle s'adonne Solenne, c'est ce dont je me suis moi aussi inspirée pour Ophélie (faudrait qu'on les présente l'une à l'autre, elles devraient s'entendre !) 
Je n'ai pas été surprise outre mesure par la révélation Solenne/Mathilde car les paroles du passeur-d'âme (quel joli mot ! je suis curieuse d'en apprendre plus) au début du chapitre m'ont mis la puce à l'oreille. Mais bon, tu n'en faisais pas un suspense non plus puisque cette révélation arrive assez tôt dans ton histoire ^^
Ce qui m'a un peu plus gênée, ce sont les termes que tu emploies parfois au sujet des pouvoirs de Solenne : son être intérieur, se centrer intérieurement, corps holistique, corps ethérique, etc. Pour le non-initié, ce n'est pas très évident à comprendre tout ça. Je sais que ce n'est pas du tout évident à expliquer, surtout dans ce contexte (c'est Solenne qui pense, elle n'a pas besoin de s'expliquer à elle-même ce qu'elle connaît déjà ^^) mais je voulais te demander si tu avais l'intention, plus loin dans l'histoire, de clarifier un peu mieux ces concepts. Si c'était prévu, alors considère ma "réserve" comme nulle et non avenue :o)
Ceci dit, un point que j'ai énormément apprécié, c'est que Solenne répugne à recourir à ses pouvoirs qui, apparemment, lui ont déjà joué des mauvais tours. Ce qui est intéressant, quand il y a un pouvoir, c'est d'être confronté à ses limites, à son mauvais contrôle, à ses éventuelles répercussions imprévues, etc.
Voilà, je crois que je n'ai rien oublié dans ce que je voulais te dire ! Il ne me reste plus qu'un chapitre à rattraper maintenant. Oui, nous avons des révélations dans ce chapitre (et pas des moindres oO) mais étant donné que ton histoire vient juste de commencer, je suis vraiment curieuse de savoir où tout cela va mener !
Oh, si, j'allais oublier : j'adore aussi les petits passages tout simples où Solenne évolue dans le château. Quand elle prend son bain, quand elle réfléchit à sa blanquette de veau, quand elle s'apprête le matin, etc. J'apprécie quand une histoire ne se focalise pas uniquement sur une action, mais prend le temps d'aménager des pauses ici et là, ce qui permet au lecteur de bien s'imprégner à la fois des lieux et du personnage. J'aime beaucoup Solenne :o) en même temps, je ne peux pas m'empêcher de penser à toi xD Je l'imagine avec tes traits !
vefree
Posté le 28/10/2009
Quelle joie de lire un tel commentaire, Cricri ! *missa toute chose*
C'est vrai, tu as constaté que les époques s'intercalent d'un chapitre à l'autre et qu'il se profile un lien entre les deux. C'est le fil rouge de l'histoire. L'intrigue s'inclue bien sûr dans cette veine mais elle n'en est pas l'essentiel. Quoi que. Disons que les nombreux mystères qui jalonnent et jalonneront encore l'histoire concernent Solenne et Mathilde, bien évidemment. Reste à voir le pourquoi du comment de ce lien dans les prochains chapitres.
Et donc, quand Solenne joue les Indiana Jones en descendant dans la crypte, certes, c'était un clin d'œil bien appuyé, je te le concède. C'était très facile, oui, mais amusant. Je tiendrai compte de ton avis, si je devais retravailler plus à fond ce texte, promis.
Ah oui, c'est vrai que je n'ai rien expliqué précisément sur les termes que j'ai employé concernant les états d'être de Solenne lors de ses visions mnémolithiques. Même s'il est prévu que j'explique plus tard dans l'histoire, si tu es gênée dans cette compréhension -ce que je conçois tout à fait- je vais songer à ajouter quelques notes de bas de chapitre pour être plus exhaustive. Tu fais bien d'avoir soulevé ce problème car ce sont des termes qui me sont familiers et que j'utilise souvent dans d'autres circonstances. Je constate que ce n'est pas le cas pour tous. Et il est évident que dans le texte, il m'est difficile de l'expliquer vu le contexte de narration.
Je suis très heureuse que tu apprécies les limites imposées à Solenne par ses pouvoirs. Ils sont présentement son épreuve principale. A la fois sa faiblesse et sa force. Une capacité difficile à maîtriser pour elle et qui pourtant pourra lui rendre bien des services.
Quant à présenter Solenne à Ophélie, lol, je donnerai cher pour qu'elle telle entrevue puisse se réaliser. Elles auraient, j'en suis certaine, des tas de choses à se raconter. Hi hi hi !
Merci encore Cricri. Tes commentaires sont des fondants au chocolat parsemés de grains de cacao croquants. J'adore !
Biz Vef'
dominosama
Posté le 22/03/2013
Blanquette de veau : alors ça c’est marrant, ma mère aussi faisait une blanquette tellement bonne que je n’arrivais pas à rivaliser, rien a faire, j’ai jamais compris même en la regardant faire ce qui pouvait donner ce goût en plus. Du coup j’ai décidé de changer la recette pour que la mienne ait aussi un truc en plus ^^ j’ai ajouté un demi jus de citron pressé, juste la pointe d’une cuillère a café de gingembre frais râpé pour ajouter au gout citronné et une cuillère à café de miel liquide pour palier au côté acide ^^ (je ne mets pas de vin blanc). Mon plat s’est trouvé transformé :)
 
 
Je l'aime pas ce vieux chok il me fait penser à Yoda (nan j'aimais pas Yoda dans star wars, il avait trop l'air de tout savoir et ça m'énnerve!)
 
Bon on entre dans le vif du sujet, je savais que j'aimerais ^^
Le pauvre ouvrier... quel vieux grigou bref...
vefree
Posté le 22/03/2013
Ah, la blanquette de maman, c'est difficile de rivaliser. Mais je trouve ta personnalisation très intéressante. Vraiment, faudra que j'essaie cette astuce pour voir ce que ça donne. Sans vin blanc, tout comme tu fais !
Didon, le chapitre 3, tu l'as lu dans la foulée ou tu l'as zappé ? Comme tu ne m'en dis rien, je me pose la question.
Le vieux, c'est Yoda !! Mouhahaha ! Pourtant fan de Star Wars, bah tu vois, je ne m'étais pas faite cette comparaison. Mais elle m'amuse quand même. Ouais il sait tout, le vieux, et ça devient vite énervant. 
aranck
Posté le 26/02/2013
C'est vraiment passionnant. tes pesonnages sont bien campés. Un petit truc qui me dérange au début de se chapitre ce sont les détails un peu trop "techniques". Pour moi, ça casse un peu le récit et l'évidence des dons de Solenne (si on explique c'est souvent pour convaincre, or il suffirait de la laisser "lire" les pierres et tout le monde comprendrait... Il me semble. Sinon ça fait un peu style "Yoga pour les nuls")
Excellent le coup de la rate au court bouillon ! Par contre les rats de bibliothèque manquent-ils de témérité ? (un rat de biblio, c'est bien une personne qui traîne sans cesse ses guêtres dans des bibliothèque non ?)
Ton roman m'accroche de plus en plus, et l'écriture est vraiment fluide et vivante. Je vais faire une pause et reviens dès que possible.
vefree
Posté le 26/02/2013
Ah oui ? tu trouves que ça fait trop technique, le début ? J'ai l'impression que d'un lecteur à l'autre, cette partie de l'histoire est perçue vraiment très différemment. Ça va être dur d'accorder tout le monde. Peut-être as-tu des notions de cet ordre. Moi, j'avais juste envie d'entrer dans mon personnage et faire ressentir ce qu'elle ressent quand elle fait appel à ses sens intuitifs. Peut-être que je n'ai pas réussi pour toi à éveiller cette curiosité et que tu préférais te laisser porter par le phénomène sans entrer dans le détail.
Ces expressions ne sont pourtant pas de moi, mais je suis contente qu'elles te plaisent. Je suppose que je les ai bien placées.
Je suis vraiment contente que ça te plaise, n'empêche. Ça me fait super plaisir. 
Beatrix
Posté le 24/02/2013
"X marque le point". :) Je n'ai pas pu m'empêcher de penser romans et films d'aventure avec mystères ésotériques et secrets cachés. Je suis fan.  Solenne a un sacré cran ! L'ouvrier lui doit vraiment la vie, heureusement qu'elle s'est montrée persévérante. 
Par contre, j'ai eu un peu de mal avec le vocabulaire ésotérique, sans doute parce que je n'en ai pas l'habitude. Peut-être les décrire un peu plus au cours du texte ? Mais en tout cas, ça donne vraiment envie de savoir où elle a appris tout cela ! :)
Sa découverte fait frissonner ! Elle entre de plein pied avec l'histoire de l'endroit ! Par contre, ça m'a attristé de savoir si tôt comment les choses alaient finir. J'aurais préféré des impressions plus vagues et furtives, pour entretenir le mystère. Là, c'est un peu brutal peut-être. Ca ne m'empêche pas d'avoir envie d'apprendre la suite de l'histoire de Mathilde, rassure-toi !
Je trouve aussi un peu dommage que le vieil homme lui sorte tout de go qu'elle est la réincarnation de Mathilde : j'aurais préféré que cette découverte vienne plus progressivement peut être. 
Le côté passeur d'âme m'inétresse carrément. J'ai vraiement envie d'en savoir plus sur ce point. Je tâcherai de poursuivre cette lecture qui me plaît beaucoup ! ^^  
vefree
Posté le 24/02/2013
Salut, Bea' !
Bon, si tu es fan, c'est déjà ça, même si l'ésotérisme te déroute un peu. Tu voudrais en savoir plus sur comment ça marche, mais c'est justement ça qui est non seulement difficile et qui doit garder sa part de mystère. C'est vrai que je n'indique nulle part où elle a pu apprendre tout ça. D'une part, parce que ce serait fastidieu. Quand on entre dans l'univers de l'ésotérisme, les chemins sont tortueux et souvent longs. Je ne voulais pas m'étaler sur ce sujet pour ne pas alourdir et donner des infos probablement pas plus claires pour toi. C'est un domaine difficile à percer facilement. J'indique vaguement, à certains moments, le passé de Solenne dans ce domaine, mais je n'approfondi pas. C'est un peu volontaire. J'espère que tu ne m'en voudras pas de ne pas dévoiler toutes ses expériences passées.
Ah oui, certes, la découverte du passé est plutôt brutale. Et en même temps, ça pouvait difficilement être autrement. Solenne est une médium plutôt douée, même si elle a du mal à se l'avouer et puis la présence du vieil homme n'arrange rien parce qu'il n'est pas du genre à tourner autour du pot. Ce qui fait que oui, on apprend très vite de qui s'est passé. Mais tu verras qu'il reste plein de choses à découvrir. J'espère quand même que ça ne t'a pas trop gâché le mystère.
C'est marrant, mais d'un lecteur à l'autre, les réactions sont différentes. Les uns passent sur l'info sans s'attarder et vont à la suite et d'autres voudrait que ça dure encore et encore pour avoir plein d'impressions à se mettre sous la dent. Difficile de contenter tout le monde !
Quant au côté passeur d'âme, j'espère que ça te plaira. C'est l'intrigue dans l'intrigue.
A bientôt, Bea', je suis contente que ça te plaise.
Biz Vef' 
Aliv
Posté le 01/10/2012
Pour la longueur mon problème c'est les deux. Le fait de lire sur un écran ce n'est pas génial, surtout avec des problèmes de vue.
Ensuite je suis de nature impatiente, je n'arrive pas à restee en place, tout dois aller vite. J'essaie de me soigner pour cela. 
Mais je tenais aussi à te dire que je vais continuer à lire ton histoire car le dernier chapitre que j'ai lu m'a beaucoup plu.
Si je veux continuer ton hsitoire faudra bien que je m'habitue à la longueur.
C'est aussi pour cette raison que mes chapitres sont assez courts. 
Aliv
Posté le 30/09/2012
Un chapitre plus qu'excellent. J'ai pris grand plaisir à le lire malgré sa longueur.
Du mystère, du suspence, de la magie... tout ce que j'aime lire.
J'avoue que ton résumé et le début de ton histoire ne m'a pas plu mais, j'ai quand même continué ma lecture car ton style est excellent et je ne suis pas déçue. 
vefree
Posté le 30/09/2012
Bon, là, tu commences à me rassurer. Ouf !
N'est-ce pas le fait d'avoir à lire sur un écran qui te pose un problème avec la longueur des chapitres ou es-tu plutôt impatiente de nature ?
Si tes ingrédients préférés se trouvent dans mon histoire, c'est tant mieux. Je n'ai plus qu'à dire pourvu que ça dure !
Jamreo
Posté le 03/01/2012
O___o , attends, un ouvrier manque à l'appel c'est bien ça? Hmm, je crois que j'ai un peu perdu le fil depuis le temps. Mais en tout cas les descritions du début, quand Solenne reste seule près de l'autel m'ont plongée dans un drôle d'état. Elles étaient à la fois reposantes et plutôt inquiétantes, ou froides peut-être. J'ai trouvé l'atmosphère  détachée, mais c'est bizarre, tout de même englobante (comme dans les églises en fait, avec ce grand froid plein d'échos, un peu humide, et tous ces coins tounwaars :P ). Et puis le petit manège de Solenne avec les apôtres et les semblants de voix qu'elle semblait entendre ... le fruit de son imagination ou autre-chose? Bizarre qu'elle pense aux vampires ou aux zombies comme premières créatures potentiellement présentes dans ce souterrain ... j'aurais pensé aux esprits dans un lieu comme celui-ci, et oui, ça m'aurait fichu une frousse bleue ^^
Hum ... vraiment bizarre la manipulation de Solenne sur Paolo. Là sur le coup, j'ai eu du mal à accrocher ... heureusement qu'il y a les explications de fin de chapitre.
AH! C'est donc ça! Solenne est médium! Bigre. Je vais peut-être te paraître bête mais je me demande tout d'un coup, après la conversation un peu nerveuse qu'elle a eue avec ce vieux (dont on ne sait toujours rien d'ailleurs), si elle n'est pas une sorte de réincarnation d'une des Ursulines. Ou un truc dans le genre. Je tâtonne, je tâtonne, je cherche des raisons pour que le château semble lui parler, et aussi aux paroles bizarres de l'inconnu. Alors comme ça elle s'y sentirait de mieux en mieux, parce qu'elle le "connaît"  ... avoue qu'il y a de quoi se poser de sacrées questions ... O_o
Le passage où Solenne pose sa main sur les gisants et a toutes ces visions morbides, alors CA j'ai vraiment adoré (non, je ne suis pas portée sur le sanguinaire, c'est totalement faux). Le fait d'alterner les petits paragraphes descriptifs et une seule ligne très hachée pour toutes les visions, ca produit quelque-chose de très bien. Et de très stressant, mais au vu de ce qu'elle subit, il fallait au moins ça! Mais du coup, mais c'est horrible. Toutes massacrées les soeurs Ursulines? Par qui? Les mousquetaires?
AHAH! J'susi trop fière, je le savais que Solenne était une soeur réincarnée. Tiens ça me met de bonne humeur! Bon, à moins que le "passeur d'âmes" (bigre bigre) ne se moque d'elle.
 Eh ben! Le moins qu'on puisse dire c'est que je m'attendais à tout sauf à ça quand j'ai cliqué pour la première fois sur ton histoire. "Les pérégrinations d'une cuisinière", ça ne laisse jamais imaginer tout cet engrenage inquiétant morbide. D'ailleurs il y a juste un paragraphe dans ce chapitre, où Solenne parle de cuisine, pense à sa façon de cuisiner ...et je l'ai trouvé un peu décalé par rapport au reste. Je n'ai pas vraiment l'impression que la cuisine soit le sujet principal, bon, malgré le fait qu'elle et Mathilde aient toutes deux été cuisinières.
En tout cas, c'est dit, je continue la lecture. Je passe de très bons moments, et ils se font rares, malheureusement ^^'
Alors merci =)
vefree
Posté le 03/01/2012
Oh, mais je manque à tous mes devoirs ! Et ma réponse alors ?!!! Bon, la voilà.
Tu as vu, hein, Solenne n'est pas tout à fait la gentille cuisinière qu'on pourrait croire. Elle en cache des choses, la coquine ! N'empêche, tu tâtonnes, mais tu t'en sors bien dans les déductions, jusque-là. Tu sais, les trucs de médium, c'est toujours déstabilisant et pas toujours compréhensible au premier abord. ne t'en fais pas, c'est souvent comme ça, à moins d'avoir baigné dedans depuis l'enfance.
Tu as aimé mon truc des visions, hein, hein, hein ! *mode fière* bah j'suis vraiment contente alors. Je voulais vraiment que ça fiche un coup d'émotion ce truc-là alors tant mieux si tu as aimé.
Allez, je file répondre à ton commentaire suivant.
Biz Vef' 
Seja Administratrice
Posté le 27/11/2009
Comme promis, me revoila. T'as vu, ce coup-ci, j'ai même pas attendu des mois avant de poursuivre :P
Si le premier chapitre de Solenne était lumineux et rempli de teintes chaudes, ici on plonge dans l'obscurité et le mystère d'une crypte. Ca rafraichit les idées, ça, c'est certain ! Et l'ambiance est plutôt bien instaurée finalement. Les vieilles pierres ont beaucoup à raconter et c'est là-dessus que tu te bases dans ce chapitre.
Et v'la ce pauvre Paolo qui ressort d'une crypte secrète en sale état. Ca a dû être marrant pour lui, tiens. Mais d'un autre côté, tu ne sors pas l'explication "fantastique" qui aurait été logique ici. Et je trouve ça bien. Cependant, ces "pouvoirs" de Solenne me laissent un peu perplexe. J'ai vu que dans les genres, tu ne prétendais pas au fantastique. Qu'est-ce que c'est alors ?
Mais ce genre de don est aussi intéressant à explorer, d'autant plus que tu le présentes plus comme un fardeau que comme une bénédiction. Un bon point pour toi de ne pas tomber dans la facilité ^^ Mais voila que le petit vieux revient dans la ronde et on en apprend un p'tit peu plus à son sujet. Et il dirige notre cuisinière tout droit dans la crypte à la découverte du passé.
Et là, brrr quoi ! Ces pauvres nones ont mal fini... Mais qui a fini comment, on ne le sait pas. Ca me rend d'autant plus curieuse pour la suite. Si mes souvenirs sont bons, on a un mousquetaire en sale état qui vient tout juste de débarquer au couvent ^^ Puis vient la révélation finale avec cet Antoine qui se dit "passeur d'âmes". J'attends la suite pour découvrir tout ce qu'implique ce titre. Mais ce qui m'a semblé étrange, c'est qu'il parle de ce massacre comme s'il y avait été. Etait-ce le cas ? Ou a-t-il juste le même pouvoir que Solenne pour visualiser le passé ?
Le lien commence donc à se tisser entre les deux époques. Les intrigues se mettent doucement en place. Et c'est agréable à suivre. Surtout qu'on ne reste pas seulement dans de l'action pure et dure. Ces petites scènes de la vie quotidienne intercalées ça et là sont un régal. Comme les déambulations de Solenne dans le château ou le bain. Elles donnent une touche de tranquillité au récit que j'aime beaucoup.
Par-delà l'histoire, je trouve aussi intéressante la forme que tu as adoptée, à savoir une oscillation entre les deux époques. Ca donne un récit à la fois linéaire et pas tellement. Et puis, on a un avant-gout de ce qui va arriver aux Soeurs qu'on a suivies au chapitre précédent. J'aime le ton que ça donne - de l'inévitable, du mystère.
Bref, un chouette moment de lecture :)) 
vefree
Posté le 27/11/2009
Salut, Sej' ! Oui, je vois que tu n'as pas mis longtemps à revenir. J'ose me dire que c'est pour l'intérêt de mon histoire, mais je suppose aussi que toi, comme bien d'autres, tu fais comme tu peux avec ton emploi du temps. D'ailleurs, depuis le temps que je me promet de prendre le temps de rattraper mon retard de lecture sur PA, j'ai honte....
C'est vrai que je ne prétend pas au fantastique. Mais un ti peu, quand même. Disons que les "pouvoirs" de Solenne pourraient être rangés dans le domaine de l'étrange et une palette étendue de capacités dans la médiumnité. Je ne parle pas volontairement de paranormal parce que je n'ai pas envie de tomber dans la facilité du genre mystérieux. Ce n'est pas comme ça que je veux le présenter. C'est un aspect particulièrement délicat pour moi de raconter ces phénomènes qui existent réellement dans la vraie vie même si, ici, c'est enjolivé et romancé. C'est en effet, d'ailleurs, un fardeau plus qu'une bénédiction pour Solenne. Bien de ceux qui ont ces pouvoirs n'en tire ni gloire, ni satisfaction. C'est souvent difficile à gérer.
Etait-ce le cas pour le vieil Antoine d'avoir assisté directement au massacre des religieuses ? ... non, mais, quoi, tu ne veux pas que je te raconte l'histoire à l'avance, hein !!! Je pense que tu en sauras plus dans les prochains chapitres. J'apprécie aussi que tu aies aimé les passages calmes du chapitre. Il fallait bien un peu de temporisation dans un chapitre particulièrement émotif.
J'espère t'avoir suffisamment intéressée pour qui tu poursuives ta lecture à cheval sur deux époques. Merci tout plein.
Biz Vef' 
Mimi
Posté le 27/06/2013
Salut Vef' !
Je poursuis ma lecture, pour mon plus grand plaisir ! L'intrigue prend forme et je cerne mieux les pouvoirs de Solenne. Le lien avec le passé du couvent est maintenant très clair (je suis persuadée que le vieux dit la vérité :) ), et ça annonce les meilleures aventures pour la suite !
J'ai été amusée de relever deux références à Indiana Jones dans ce chapitre ;) humble sont les pénitents ! C'est vrai que la découverte de la crypte rappelle beaucoup les films… cela dit, c'est très bien joué, l'autel et le bas-relief avec Saint-Matthias qui est la clef du passage… c'était vraiment chouette !
Bon, j'avoue que j'ai été très attristée de la mort des religieuses (oui, je me doutais qu'elles n'avaient pas survécu depuis le XVIIème siècle xD mais c'est autre chose de les "voir" mortes et de se rendre compte qu'elles ont été assassinées, peut-être très peu de temps après les évènements du chapitre précédent… et vu que tu as décrit les vies et les aspirations de chacune ben… je m'y suis attachée, je me suis vue espérer que sœur Marie se reconvertisse, que sœur Mathilde arrive à tenir tête à l'horrible sœur Béatrice^^), mais je suis finalement rassurée qu'elle ait retrouvé une enveloppe charnelle dans le corps de Solenne :D Ça promet de bons petits plats à venir, tout ça…
Ah oui, et au risque de me répéter, j'aime encore plus la maison, rendue plus mystérieuse encore par cette réincarnation, les pièces secrètes découvertes, et les déambulations de Solenne… Bref, j'ai trouvé l'endroit idéal pour passer mes prochaines vacances :D
Bisous ♥
Mimi 
vefree
Posté le 27/06/2013
Ce serait chouette si ce château existait hein ! J'adorerais aussi, je dois l'avouer.
Je suis contente parce que tu as bien cerné les tenants et aboutissants des pouvoirs de Solenne et des éléments de l'intrigue. c'est des fois pas facile d'appréhender des dons aussi particuliers et surtout le fonctionnement des réincarnations. Et puis le petit clin d'oeil, j'adore Indiana Jones aussi. Merci de l'avoir noté.
J'espère que la suite te plaira.
Biz Vef' 
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