- Fais-moi l’amour comme un rock.
- Tu es si douce, mon rubis.
- Bah ! Alors, profites de moi. Qu’est-ce-que t’attends ?
- Je le ferais avec plaisir.
- Tu es le meilleur amant que j’ai pu avoir.
- Et ton fiancé ?
- Il ne t’arrive pas à la cheville.
Mure en marbre blanc, haute construction, décor impérial, tel était la description de la villa des Withers au sein de Matte, un quartier luxueux de Berne. Dans cette grande villa au standing impressionnant d’un manoir, vivaient les Withers. Une famille de la bourgeoisie suisse. Eliot Withers, le père de famille, Sydney Withers, fille unique et Rose Greenwood, sa belle-mère, passaient principalement leurs moments dans cet endroit somptueux quand ils n'étaient pas occupés à aller en campagne pour les vacances ou à l'étranger pour faire des courses.
Dans le couloir du deuxième étage de la villa, se précipitait une femme d'âge mûr en robe blanche accompagné d’un tissu bleue autour de la taille. Cette dernière se dirigeait à toute vitesse dans une chambre de la demeure, comme si elle avait été mandatée de s'y rendre avec le plus de rapidité possible.
- Mademoiselle Withers, excusez-moi mais votre marâtre vous… oh !
- Sylvia, je t’ai déjà dit plusieurs fois de frapper avant d’entrer dans cette chambre.
- Excusez-moi, mademoiselle. Je ne savais pas que vous étiez accompagnée.
- Dépêche-toi de sortir d’ici, salle gourde !
Sydney avait été surpris avec son amant par une des employées de la maison. L’héritière en était toute retournée de colère et comme elle savait qu’elle n’avait pas un comportement des plus courtois avec les dames de ménages, elle se doutait bien que ça gaffe lui vaudrait beaucoup. Surtout, s’il faut considérer que les employés de maison ont généralement des bouches biens pointues.
Qu’en est-il alors de quand ils ont face à eux des patrons aussi hautains et méprisants que pouvait l’être Sydney ?
- Attends-moi ici. Je ne mettrais pas long, John.
- Ok ! Et pendant ce temps, je fais quoi ?
- Occupes-toi. Je reviens dans un instant et on pourra continuer notre petit jeu.
- Dans ce cas, je t’attends, Dear.
- Trop beau !
…
- Tu étais avec Roger, je présume ?
- Non, j’étais avec John, cette fois-ci. Roger est assez occupé au port, ces derniers temps.
- Ok !
- C’est tout ce que tu voulais savoir ? Ce n’était pas la peine de m’appeler pour ça, tu pouvais attendre que je…
- C’est moi la seule personne à le voir où tu es vraiment malade, Sydney ?
- Hum ! Je… suppose que c’est relatif.
- T’es vraiment folle, ma vieille. Alicia et moi, nous nous tuons à la tâche pour t’avoir un mariage en or et toi, tu fous toute la merde possible pour tout faire partir en vrille avec tes multiples aventures.
- Je ne vois pas en quoi mes petites parties de jambes en l’air sans prise de tête pourraient déranger le projet de mariage de nos deux familles. De toutes les façons, j’étais chez les Benson, hier. J’ai donné sa dose à l’héritier. Donc, il va me lâcher pour un bon bout de temps, je te rassure.
- C’est justement ce que je redoute.
- Quoi ?
- Qu’il te lâche.
- ???
- Au cas où tu ne l’aurais pas remarquée, Mike ne semble pas vraiment intéressé par toi. Ça se sent clairement qu’il fait tout ça uniquement que pour faire plaisir à ses parents.
- Et bien… si tel est le cas, je ne suis pas sûre d’avoir quelque chose contre. Je fais également tout ce folklore à propos de mon pseudo amour pour lui à cause de papa et de sa réputation. Du coup, je comprends parfaitement l'héritier. Et, je dirais même que c’est réciproque, en fin de compte.
- Tu ne comprends rien du tout. Tu fais n’importe quoi et tout ça va cesser avant que je n’en tienne Eliot au courant.
- Tu n’oserais pas, Rose. Tu n’as pas intérêt à faire ça.
- Tente donc de m’en empêcher.
- N’oublies pas que je connais où vit ton amant et où il travaille.
- Pardon ?
- Tu ne vas pas réussir à me manipuler comme tu l’as fait avec mon père.
- Je ne suis pas sûr de te suivre, petite idiote.
- Alors, tais-toi et écoute moi bien. J’ai volontairement décidé d’ignorer tes petites bêtises parce que ça m’ennuyait pas mal de fouiner dans ta médiocre vie de prostituée de luxe. Mais, je te conseillerais de ne pas me mettre en rogne. Ne me pousse pas à faire là cafteuse, car je dispose de plus de preuves que de mots.
- Sydney, nous sommes des adultes. Des femmes belles, puissantes et bien plus intelligentes que ce que la plupart des gens peuvent penser. La seule chose que je veux c’est que tu calmes un peu ton jeu. Au moins, avant que le mariage ne se concrétise. Ce serait tout à notre avantage… à ton avantage.
- Il est déjà concret dans nos têtes, à moi et à Mike, ce foutu mariage. Hier encore, j’en ai parlé avec lui au lit et je me suis chargé de lui faire comprendre qu’il n’aurait aucun regret à m’épouser. Il a compris la leçon vu qu’il en redemandait encore et encore.
- Au lit ? Ha, ha, ha ! Ma très chère belle-fille, avec le temps, tu comprendras que ce que dit un homme au lit n’est fiable qu’à un très faible pourcentage.
- Ah bon ? Mais, c’est bien au lit que tu as eu mon père, non ? Ou, je me trompe ?
- …
- Ne viens pas là pour me raconter des conneries sur ton expérience de fille de trottoir. Je ne suis pas une cruche et je ne suis pas ta fille, non plus. Vas passer tes fantasmes de mère aimante sur une autre conne et fous moi la paix, Rose. Je serais dans ma chambre. Ne me dérange plus jamais pour des conneries pareilles. Tu es prévenue.
- « Salle chienne ! »