Rhazek :
Depuis que Rhazek n’était plus convalescent, grâce à Malkar, les troupes de Drazyl avaient déferlé sur le royaume de Balar.
Après qu’il avait vu la vérité plus rien ne devait se mettre entre lui et son dieu.
Le feu, le sang, la mort. Rien d’autre après leur passage.
Il se revoyait frapper sans distinction, l’épée abattue sur ceux qui tentaient de fuir : guerriers, vieillards, femmes, enfants. Et toujours, il souriait, les yeux dans les flammes.
Le royaume des paysans et des tisserands n’était pas encore à lui, mais dès que la capitale tomberait, cette bataille serait close. La guerre, elle, continuerait.
À ses côtés, quarante-cinq mille hommes.
Un peu plus de cinq cents Crazstyr.
Quatre cents Zarktys.
Trois cent cinquante Dralkhar.
Et surtout : les lanceurs de pierres enflammées. Rhazek avait exigé ces armes, destructrices comme celles de Balar. Massives catapultes, capables d’envoyer plusieurs rocs à la fois. On les enflammait, et les cités brûlaient. Cinq avaient été construites à la hâte.
Mais il restait déçu. Les Choristes n’étaient toujours pas sortis de leurs cachettes.
Ils ont peur. Peur de tout perdre, songea-t-il, un sourire mauvais aux lèvres.
Et Elira. Elle aussi ne lui était plus apparue. La retrouverait-elle sur le champ de bataille ? Pourra-t-il la tuer ? Venger son dieu ?
Ses pensées furent coupées par l’arrivée au galop d’un Kelrim.
— Mon roi ! lança Wosir.
Rhazek lui fit signe de parler.
— Une grande bataille s’annonce.
— Leur royaume est exsangue. Nous avons tué tous leurs guerriers. De quelle bataille parles-tu ? ricana le roi.
Wosir hésita.
— Nous avons surtout combattu des paysans. La plupart de leurs villages et forteresses étaient vides…
— Nous les avons vaincus ! Oses-tu contester la victoire de Malkar ?! s’emporta Rhazek.
— Non, bien sûr que non. Ce que nous avons accompli est déjà une étape décisive. Mais une armée approche. Immense. Nous croiserons leur route devant Dralan.
— Une grande armée ? Qui pourrait rivaliser avec nous ? rit le roi.
Le regard de Wosir trahissait la peur.
— Cartan s’est allié à Balar. Deux royaumes unis.
— Et alors ? Pourquoi trembles-tu ? Malkar est avec nous. Nous les écraserons.
— Ce n’est pas la défaite qui m’effraie… mais ce qui adviendra de nous tous, répondit sombrement Wosir.
Sans un mot de plus, il éperonna son Kelrim vers l’avant de la colonne.
Alors tu ne mérites pas le prochain monde, pensa Rhazek.
Il contempla ses « victoires ». Partout, des brasiers dont l’odeur n’avait rien à voir avec de simples cendres. Champs dorés réduits en poussière. Forêts muettes. Villages rayés de la carte.
Silence. Vide.
Pour le bien de tous, s’était-il convaincu.
Quand Balar tomberait, il passerait à Cartan. Et surtout… au comté de Vaelan.
Je les tuerai tous.
Les jours défilèrent. Chaque matin, de nouveaux feux. Chaque nuit, des cris d’agonie.
Le froid, seul, ralentissait son armée. Les Drazyliens n’étaient pas faits pour ce climat. Malades, grelottants, mais toujours en marche.
Enfin, Wosir annonça que l’armée ennemie les attendait devant Dralan.
Parfait. Tout le royaume assistera à leur chute.
À quelques heures du choc, Rhazek chevaucha vers la troupe des Dralkhar.
Erzic l’attendait. Son manteau miteux, sa tresse unique, son Kelrim nerveux. L’animal hennissait, mais le mage restait impassible. Lui qui était habituellement souriant en pensant le manipuler.
— Que me vaut ce plaisir ? dit Erzic d’un ton neutre.
— Je voulais m’assurer que mes mages soient prêts.
Les yeux du Dralkhar s’embrasèrent d’un éclat étrange.
— Nous l’avons toujours été. Pas comme vous.
Rhazek éclata d’un rire mauvais.
— Espérons-le. Car si vous échouez, ce ne sera pas moi qui vous punirai. Mais Malkar lui-même.
— Ne jouez pas avec moi, Rhazek. Malkar vous est peut-être apparu, mais n’oubliez pas qui vous a porté au trône.
Un sourire courba les lèvres du mage. Rhazek serra les poings.
— Malkar est le dieu des ombres. Et qui de nous deux s’en approche le plus ? reprit Erzic.
— Je suis plus proche de lui que je ne l’ai jamais été de mon père.
Erzic souriait toujours.
— Répétez-moi ce que vous m'avez dit d’Elira, d’Aelia, d’Alion et d’Alistair.
— Une traîtresse. Un fils mort. Un père assassiné. Et une fille promise au service de Malkar.
Le rire d’Erzic résonna, inquiétant.
— Alors notre dieu sait ce qu’il fait.
— Bien sûr. Et je tuerai quiconque se dressera sur ma route. Toi y compris.
Des cornes sonnèrent à l’avant. L’écho roula dans toute la colonne. Rhazek lança un dernier regard à Erzic.
— N’oubliez pas qui commande sur le champ de bataille.
Il lança son Kelrim au galop. Wosir et les autres seigneurs l’attendaient déjà.
Devant eux, s’étendait la plaine. À perte de vue : une armée bigarrée, innombrable. Les armures brillaient sous un chant guerrier. Et, dressée au loin, une forteresse gigantesque. Sa tour semblait toucher les nuages.
Rhazek sourit.
À l’arrière de l’armée ennemie, ils étaient là. Les Choristes.
Enfin. Plus aucune mélodie ne résonnera jamais sur la Terre de Talharr.
J’espère que vous êtes là, mère. Votre chemin doit s’arrêter.
— Que nos épées s’abreuvent de leur sang ! hurla Rhazek.
Alors l’armée de Drazyl rugit.
Quarante-cinq mille voix.
Quarante-cinq mille pas.
La terre trembla. L’air vibra de rage et de sang.
Plus de stratégie. Rien que la soif de tuer.
La Terre de Talharr allait basculer.
Je me demande quand meme comment Rhazek peut l'emporter au vu des batailles qu'il a deja livrées et de l'écart de force. C'était également intéressant de voir Erzic en rogne et sortir de son calme habituel
- Le feu, le sang, la mort. Rien d’autre après leur passage. Encore une fois je ne sais pas si c'est voulu pour créér un style mais la phrase semble saccadée.
- Champs dorés réduits à la poussière (pourquoi pas réduits en poussière)
- Malkar vous êtes peut-être apparu, ( est)
- Répétez-moi ce que tu m’as dit d’Elira ( tu tutoies et vouvoies dans la meme phrase)
A plus ^^
Erzic a des atouts à montrer ;)
Oui y a des moments les phrases sont un peu coupés pour le style. Pour rendre plus lourd.
Merci pour les erreurs je modifie ça :)
A plus ! ^^