Erzic :
Oui. La Terre de Talharr va basculer… mais pas comme tu le crois, insolent.
Autour de lui, l’armée de Rhazek fonçait sur l’ennemi. Le vacarme des Kelrims, les pas martelés, les catapultes en préparation : un tonnerre de guerre.
À ses côtés, les Dralkhar et les Zarktys restaient immobiles. Rhazek croyait les dominer. Illusion. Jamais ils ne plieraient devant un humain.
Seul Malkar pourrait les forcer… et jamais il ne leur était apparu. Erzic en était persuadé : le dieu se jouait du roi de Drazyl. Pourquoi aurait-il choisi un pleutre pareil ? Ça n’avait aucun sens.
Rhazek ne savait même plus qu'il se prénommait Alion, qu'il était un Vaelmont. Ses souvenirs avaient été changés.
Pauvre Elira. Tu n’as plus le choix, sourit-il.
Calir pouvait manigancer ce qu’il voulait. Erzic, lui, aurait sa place. Rhazek ? Son nom ne serait bientôt plus qu’un souvenir.
Comme tous les royaumes. Comme toutes les cités. Bientôt un nouveau monde. Un monde où les Dralkhar, et tous ceux que l’on avait persécutés, prendraient leur revanche.
Les fracas métalliques éclatèrent. Erzic tourna la tête vers ses frères et sœurs.
— Allons leur montrer ce qu’est la vraie terreur.
Les Zarktys éclatèrent d’un sourire carnassier, dents limées, prêtes à déchirer la chair. Les Dralkhar, solennels, hochèrent la tête.
Les catapultes lâchèrent leurs roches enflammées. Les projectiles éventrèrent la foule. Des centaines d’hommes furent broyés en un instant.
Puis la mélodie. Erzic ne l’avait jamais entendue, mais il en connaissait la réputation. Une musique meurtrière, capable d’appeler les lances des Choristes.
Le sol vibra. Les machines hurlèrent.
Une trentaine de lances jaillirent et labourèrent le champ de bataille. Des corps empalés, des membres arrachés. Des hurlements partout.
Tout autre qu’Erzic aurait tremblé. Lui, souriait.
Ces hommes ne méritaient pas de vivre. Pas après ce qu’ils avaient fait. Bientôt ce sera au tour de Rhazek. Aucune rédemption.
Ce roi l’avait dégoûté : des vieillards, des femmes, des enfants, tous massacrés sans le moindre remords.
Tuer des guerriers, oui. Mais des innocents ? Non. Les esclaves ? Certains les disaient innocents, mais ils souillaient cette terre de leur simple vie. Quand ils disparaîtraient, la Terre de Talharr serait enfin purifiée. La folie des Hommes disparaitrait avec eux.
Ce monde devait disparaître. Pas tout le monde avec lui. Les forts avaient besoin des faibles pour exister. Les tuer tous, c’était n’être qu’un monstre.
Les roches s’abattaient encore. Erzic et ses frères invoquaient déjà, et bientôt des tornades de flammes fauchaient les guerriers, qui hurlaient en s’écrasant au sol.
Les Zarktys, lames au clair, ouvrirent des chemins sanglants, puis s’arrêtèrent pour défendre leur avancée.
Au loin, le tonnerre grondait. Toujours là, dans les grands moments.
Erzic repéra le casque doré de Rhazek. Il frappait avec rage, mais nul camp ne prenait l’avantage.
Les Choristes continuaient leur chant, leur musique vibrante envoyant encore les lances géantes.
Mais les rochers enflammés des catapultes se rapprochaient.
Erzic brûlait ses ennemis vifs, ou les balayait dans des tornades. Autour de lui, des mages s’effondraient, percés de flèches. Les Zarktys perdaient du terrain.
— Reculez ! hurla-t-il.
Trop tard. Les lances s’abattirent. Une dizaine de Dralkhar furent transpercés. Certains agonisaient encore, cloués au sol. Personne ne vint.
Vous vous êtes bien battus, pensa Erzic, continuant à lancer des sorts au milieu des râles.
La journée s’éteignit dans un ciel rouge et noir. Les mages étaient à bout, les armées exsangues. Seules les catapultes et les Choristes tenaient encore.
Sous la pluie battante, Erzic se dit qu’il était temps. Temps de montrer qui commandait vraiment.
Elira n’était pas là pour assister au spectacle. Dommage.
Il leva les bras. Mais ce qu’il vit au milieu du champ de bataille le figea : des éclairs tombaient sans relâche aux côtés de Rhazek. L’épée brandie vers le ciel, la bouche grande ouverte.
Non… Il ne peut pas… Aurait-il dit vrai ?!
Secoué d’effroi, il invoqua.
— Zarkh’raal eth’thar, vel’kaan ! Thul’zar nak’resh ! Kra’zhaal Talharr’mor drakthesh !
La pluie redoubla, les éclairs se faisant plus nombreux. Et tout autour d’eux des ombres avançaient. A part Erzic et les Dralkhar personne ne les vit arriver. Des formes plus abominables les unes que les autres. Des sourires qui terroriseraient même les hommes les plus courageux.
Les guerriers de Drazyl qui s’occupaient des lanceurs de roches étaient prêts à s’enfuir. Erzic leur fit signe de continuer et de détruire les Choristes.
Une armée hétéroclite surgit des ombres, des milliers de créatures aux formes abominables : géants cuirassés, bêtes déformées, oreilles pointues, bêtes sauvages transformées en armes vivantes. À leurs côtés, Dralkhar et Zarktys. Une horreur grouillante, l’armée de Malkar, plus de dix mille monstres prêts à dévaster la plaine.
Erzic souriait devant cette puissance. Rhazek va enfin comprendre qui commande.
— Kraal’thar ! ordonna-t-il.
Les monstres hurlèrent. Les pas des géants firent trembler la terre. Les catapultes frappèrent les Choristes : l’un d’eux s’écroula. Une chansonnette en moins.
L’armée d’Erzic se rua dans la mêlée. La terreur pétrifia tous les combattants.
Rhazek s’arrêta net, au milieu de la bataille, le fixant.
C’est toi ?! Une trahison ?! entendit-il en se connectant à lui.
Non, mon roi. Jamais. Je vous montre simplement votre place.
Un éclair jaillit. Les yeux de Rhazek brillaient d’une intensité mortelle.
Regardez votre armée remporter la bataille… sourit Erzic.
Autour du roi, la plaine se transforma en carnage. Corps projetés, hurlements sans fin.
Depuis la grande tour de Dralan, les cloches sonnèrent. Des portes s’ouvrirent, laissant fuir guerriers et civils.
Pas question. Vous plierez le genou devant Malkar.
Il envoya une partie de ses créatures couper la retraite.
— Tuez uniquement les guerriers !
N’ayant toujours pas assez de forces pour invoquer des sorts, il regardait la bataille qui était presque à son terme. L’armée des deux royaumes unis était en déroute, les deux derniers Choristes faisaient déjà machines arrière.
Mais soudain, à l’est, une lumière transperça les nuages. Tout combat s’arrêta net. Erzic ne savait plus où donner de la tête. Jamais il n'avait vu une bataille aussi désordonnée. Tous regardèrent dans la direction de la silhouette aux cheveux flottant dans le vent.
Elira. Tu es donc venue à la fête. Ton fils va être ravi.
Puis une deuxième. Encapuchonnée. Erzic avait son visage déformé de colère. Il savait qui se tenait face à eux. Jamais il ne pourrait se tromper.
Impossible… Talharr ne peut pas être revenu !
C’était bien le demi-dieu qui se tenait devant eux tous. Les yeux rouges de Talharr croisèrent les siens. Erzic eut peur. Une peur animale.
Tu vas échouer, mage. Mon frère te reniera.
Une douleur atroce le plia en deux. Toute son armée s’effondra, ainsi que celle de Drazyl.
Quand il releva la tête, le demi-dieu avait disparu. À sa place, des bêtes à cornes empalaient ses troupes. Les Taurgorn.
Cela permit à l’armée unie et à la population de s’enfuir loin de leurs ennemis, qui n’étaient plus en mesure de combattre.
Non… ce n’est pas possible ! On ne peut pas échouer !
Des heures passèrent avant que les corps ne bougent. L’éclaircie avait disparu tout comme leur ennemi. Les Taurgorn avaient disparu avec Elira.
Erzic tituba vers Rhazek. Pataugeant dans une mare de corps et sang.
— Imbécile ! Tu aurais dû tuer ta mère depuis longtemps !
Rhazek grinça des dents.
— Plus de vouvoiement ? souffla-t-il. Malkar s’occupera d’elle.
— C’était Talharr ! Comment a-t-elle fait ?! Peu importe… nous sommes à armes égales, maintenant.
— Non. Nous avons aussi un demi-dieu à nos côtés. Plus puissant que son frère.
Erzic éclata d’un rire amer.
— Talharr n’a pas remporté la dernière grande guerre pour rien. En plus tu fais confiance à un demi-dieu qui se joue de son protégé. Tu es encore plus idiot et aveugle que je ne le pensais.
— Je suis un roi ! Fait attention à tes paroles, le seul idiot ici c’est toi, Erzic !
— Ne m’insulte pas ! s’emporta le mage.
— Pendant tout ce temps vous aviez une armée étrange et puissante mais vous ne l’avez pas utilisé. Nous aurions pu l’emporter depuis longtemps.
— Cette armée est mienne. Comme la place que j’aurai auprès de Malkar. Et ta couronne ? Rien qu’un morceau de métal. Si je le veux, elle peut revenir à un autre.
Rhazek sourit froidement.
— Vous avez besoin de moi. Et Malkar aussi.
— Nous verrons bien…
Il le laissa, et s’éloigna. Dralan, vide, tombait déjà sous le contrôle des Drazyliens.
Erzic, lui, s’agenouilla parmi ses monstres.
Malkar. Ton frère est de retour. Nous tuerons tous ceux qui le vénèrent. Ton heure approche.
La tension de la bataille est sympa mais il se passe BEAUCOUP de choses si bien que c'est un peu compliqué de tout suivre. Elira qui invoque un demi dieu ainsi qu'une armée de betes cornues avant de disparaitre. Des tornades de feu avec des boules enflammées et une armée de morts vivants hétéroclite. C'est tout de meme un sacré bazar. Je suis aussi un peu surpris de l'attitude d'Erzic qui se montre à épprouver de la pitié envers les civis. Ce n'était pas son témpérament jusque là il me semble.
- Rhazek ne savait même plus qu’Alion, c’était lui. (plutot qu'il était Alion).
- Tuer des guerriers, oui. Mais des innocents ? Non. cette phrase métonne venant d'Erzic vu comment il traite les esclaves.
- Les roches s’abattaient encore. Erzic et ses frères invoquaient déjà. Des tornades de flammes fauchaient les guerriers, qui hurlaient en s’écrasant au sol. (la coupure est trop abrupte, il faudrait relier invoquer avec les tornades de feu).
- Mais les rochers enflammés se rapprochaient. (quels rochers ? ceux des invocateurs d'Erzic ? )
-Les armées, exsangues. ( étaient exsangues)
- personne ne les vit arrivé. (arriver)
-de Erzic (d')
- La plupart avait une forme humanoïde mais soit leur tête était difforme soit des membres manquants. (manquaient)
- Et au milieu d’autres Dralkhar et Zarktys qui avaient réussi leur mission. (cette phrase ne se raccroche pas non plus au reste).
S Un éclair jaillit. (S en trop).
- — Talharr n’a pas remporté la dernière grande guerre pour rien. En plus tu fais confiance à un demi-dieu qui se joue de son protéger. ( protégé)
Je contine
Oui c'est vrai que c'est un peu la bazar et j'avais essayé de faire une scène pas trop longue avec le plus d'éléments possibles. J'ai peut-être vu trop grand dans ce passage.
Les esclaves c'est toujours une partie complexe, je dirais surtout que c'est Erzic qui est complexe aha. Au tout début, dans le tome 1, il supporte pas qu'on tue des enfants. Et là il montre que oui il veut gagner mais pas à n'importe quel prix non plus. Lui ne tuera pas des enfants, des femmes ou des vieillards mais des esclaves c'est différent :) (un peu une représentation du monde en soit)
Pour Elira, les bêtes cornues (Taurgorn) sont déjà mentionnées dans le tome 1 et pour Talharr ce sera expliqué vers la fin ;)
Fallait bien que les Dralkhar aient des pouvoirs, et dans les passages précédents ils utilisent déjà cette magie. Juste l'armée des créatures qui sort un peu de nul part mais ils reviendront régulièrement et quelques explications sont données :)
Forcément 1er jet, les fautes c'est le bordel mdr
Merci pour les retours, je vais essayer de modifier tout ça et rendre le chapitre plus clair :)
Merci pour ton aide ^^