Loreleï, nue, modifia son corps pour le rendre adapté à l’élément marin, pas de la façon choisie par Caly, mais la sienne. Elle ne comptait pas perdre son identité. Les gardes ne la verraient pas. Elle arrivait dans leur dos et nul ne surveillait l’entrée, les deux gargouilles s’en chargeant efficacement.
Elle fila vers la forteresse, suivant le chemin indiqué par sa console personnelle, lui permettant d’éviter le regard des gardes.
« Alarme activée. Aucune émission ».
Ses deux sœurs statufiées venaient de hurler mais le filet de sécurité monté autour d’elle retenait le son. Parfait. Loreleï entra prudemment dans la bulle montée autour des deux prisonnières.
- Vous pouvez arrêter de crier, indiqua Loreleï en utilisant le langage des dauphins. Ils ne vous entendent pas. J’ai monté une sorte de cage de Faraday autour de vous. Je m’appelle Loreleï. Le père m’envoie vous sauver.
Le silence l’enveloppa. Loreleï s’approcha de la première à sa gauche. Elle lui tendit une poche de sang. L’autre ouvrit un peu la bouche et planta ses crocs dedans. Son regard se fit brillant. Du sang elfique, en provenance direct des fermes, rare et précieux.
- Je vais faire se rétracter cette chose qui enserre ton cœur, indiqua Loreleï dès la poche terminée. Dégage-toi au plus vite et mets-y toute ton énergie.
Loreleï sortit une seringue et l’enfonça dans l’algue jaune. Le produit fit effet. Loreleï remercia les laborantins. Il avait fallu les tenir à la culotte mais le résultat valait les efforts consentis.
La sœur se dégagea avant de regarder partout autour d’elle. Tandis qu’elle se débarrassait rageusement des coquillages, sables et saletés sur son corps, Loreleï agit de même avec la seconde sœur.
- Suivez-moi en restant dans mon sillage, indiqua-t-elle dès la deuxième gargouille libérée. Les zones non surveillées sont fines. Il ne faut pas dévier.
Elles hochèrent la tête. Elles la suivirent à la perfection. Sans doute étaient-elles terrifiées à l’idée de retourner là-bas. Lorsqu’elles furent dans la navette, elles observèrent les lieux avec étonnement. Le regard profond qu’elles firent à Loreleï lorsque celle-ci, toujours sous sa forme marine, leur tendit deux robes noires, amena les larmes aux yeux à la sauveuse.
Les sœurs, sèches, s’habillèrent et Loreleï sentit qu’elle leur rendait leur dignité, celle-là même que Caly leur avait ôté sans vergogne.
- Je m’appelle Loreleï, répéta-t-elle dans l’air.
- Cynthia.
- Carry, se présentèrent-elles.
Les deux premières à avoir été envoyées, plus d’un siècle plus tôt. Cent ans dans l’eau, à subir les agressions de Caly, à n’être qu’une alarme vivante, immobile, seule.
- Combien de sœurs avez-vous dénoncer ?
- Trop, pleura Cynthia.
Loreleï lança un regard profond à Carry.
- Onze, toi y compris.
Loreleï frémit. Ses douze sœurs avaient trouvé Caly. Loreleï observa les cinq points verts sur sa carte.
- J’y retourne. Votre console personnelle vous permettra de vous mettre à jour. Il s’est passé pas mal de truc depuis votre départ.
- Console personnelle ? répéta Carry tandis que Cynthia errait dans la navette, ses mains caressant son corps dans un geste post-traumatique évident.
- Vous allez y arriver, promit-elle.
- Attends ! l’interpella Carry alors que Loreleï se dirigeait vers le trou d’eau menant dehors.
Loreleï se figea et se tourna à demi vers sa sœur.
- Pourquoi t’y retournes ? T’es malade ?
- T’as été bien contente que je le fasse pour toi. Les autres aussi disposeront de mon aide. Le père m’a donné cette mission : vous sauver. Je ne compte pas échouer.
Loreleï tourna le dos à sa sœur et plongea, sans même attendre un mot ou un geste de sa part. Elle avait trop l’habitude des attitudes méprisantes. Celle-là était de l’ancienne génération. Elle ne pouvait pas comprendre. Elle faisait de celles ayant trahi le roi. Chris la tuerait probablement
Loreleï sortit et fonça, suivant le chemin sécurisé proposée par sa console personnelle. Elle jouait sa vie. Elle espéra que les laborantins avaient bien œuvré. Aucune alarme ne résonna. La troisième sœur priait sans arrêt. La cage de Faraday en place, elle continua à prier. Elle parvint même à continuer tout en buvant le contenu de la poche. Elle suivit sans cesser de psalmodier.
Loreleï constata de légères différences entre son « Adoration au père » et celle de sa sœur. Avec le temps, quelques termes avaient été modifiés. Loreleï n’aurait pas su dire quelle version elle préférait.
La troisième gargouille rejoignit les deux autres. Elle ne se saisit pas de la robe proposée par Loreleï.
- Yana, putain, ta gueule ! grogna Carry. Il a fallu que ce soit la bigote que tu sauves ? accusa-t-elle Loreleï. Des décennies à entendre cette ritournelle en boucle. Mais putain, tu vas fermer ta gueule ! Il t’entend pas ! Ça sert à rien !
Loreleï fit signe à Yana de la suivre. La prêtresse du mal lui emboîta le pas. Une porte dévoila une chapelle : un simple coussin posé au sol devant un tableau de Chris. Yana se plaça à genoux, regarda le portrait du père dans les yeux et reprit sa prière de plus belle.
Loreleï referma la porte, la programmant pour qu’aucune autre sœur que Yana. Puis, elle retourna dans le salon principal. Une alarme résonna soudain dans la navette.
- Ça veut dire quoi ? demanda Carry.
- Que les sirènes viennent de se rendre compte de votre disparition, annonça Loreleï.
Cynthia, qui se tenait maintenant assise contre un mur, son corps se balançant d’arrière en avant, gémit en regardant partout autour d’elle.
- Nous ne risquons rien ici. La navette est invisible. Les sirènes ne peuvent pas nous trouver. En revanche, je crains pour la survie des quatre dernières prisonnières.
- Quatre ? répéta Carry. Qu’est-il arrivé aux autres ?
- Qu’en sais-je ? répliqua Loreleï.
- Tu ne comptes pas y retourner quand même ?
- C’est ma mission, rappela encore Loreleï avant de plonger, trop tard cependant pour ne pas entendre le « malade » de Carry.
Loreleï se dirigea vers la gargouille suivante. Sa console personnelle lui fit souvent faire demi-tour et alors que Loreleï tentait pour la cinquième fois de rejoindre sa cible, une nouvelle alarme retentit. Caly venait de revenir à la forteresse. La probabilité de réussite venait de diminuer drastiquement. Caly allait tuer les quatre dernières. Loreleï en était certaine.
Elle ne pouvait pas imaginer échouer. Il était hors de question d’abandonner les quatre dernières.
« Père est l’ordre, l’harmonie, la loi, la justice. Il décide, contrôle, commande, protège. »
Elle poursuivit, récitant mentalement le texte dans son intégralité avant de s’avancer, sortant du chemin sécurisé. Des sirènes s’approchèrent d’elle.
- Ça va, dit-elle. Je connais le chemin.
Loreleï se rendit seule sous bonne escorte vers l’étage principal. Des alarmes retentirent. Les dernières sœurs faisaient leur travail pour Caly. Loreleï ne pouvait pas le leur reprocher. Elles tenaient à survivre. Cinq étaient tombées. Parce qu’elles avaient refusé de crier ?
- Toi ? s’exclama Caly. Tu as le même culot que ton père.
Loreleï ne sut si elle devait prendre bien ou mal cette réflexion. Caly ne lui laissa pas le temps de répondre.
- Et lui. Quel connard. Il me propose une rencontre « amicale » tout en envoyant une de ses filles attaquer ma forteresse !
- Je n’ai fait de mal à aucun de tes petits. Mon intrusion s’est faite dans le calme et le respect le plus total. La libération de trois de mes sœurs ne t’a causé aucun tort.
Caly se tourna vers les sirènes qui confirmèrent.
- J’avais reçu l’autorisation de le faire mais j’ai choisi d’agir autrement. J’aurais pu tuer tous les tiens, détruire ta maison. Je dispose de la technologie nécessaire. Je ne crois cependant pas qu’il s’agisse de la meilleure option. Le monde est assez grand. Mes sœurs n’ont pas à pâtir de ton différend avec ton frère.
- Chris n’est plus mon frère, siffla Caly en montrant les crocs. Il nous a trahi. Qu’il aille au Diable.
- La seule sirène à laquelle je n’ai pas le droit de faire du mal, c’est toi, indiqua Loreleï. Chris t’aime et il souhaite sincèrement ton bonheur.
- Je ne suis pas heureuse, répondit-elle. Je suis immensément triste. David me manque.
- Je veux bien te croire, répondit Loreleï. Nous torturer allège-t-il ta peine ?
- Non, admit Caly. Elle l’aggrave, je crois.
- Chris sera toujours prêt à t'ouvrir ses portes. Si un jour ta colère diminue, n’hésite pas à venir vers lui.
- Il veut la Terre pour lui. Il peut toujours courir, gronda Caly.
Loreleï ricana.
- Nul ne sait ce que Chris veut, souffla Loreleï. Il laisse les gens croire. Je doute qu’il désire être le seul Vampire sur Terre. Il laisse beaucoup de ses sujets aux dents pointus se promener librement sur cette planète. En revanche, il tient à la sécurité de ses sujets, de tous ses sujets, humains et Vampires. Les uns tuent les autres qui le leur rendent bien.
- Il m’a prévenue sur la dangerosité des humains. J’ai pris cela pour une menace voilée.
- Ne te crois pas à l’abri sous l’eau, dit Loreleï. Ils ont été capables de nous atteindre dans un univers parallèle. L’océan n’est pas une limite infranchissable pour eux. D'une simple pensée, je peux réduire ton monde en charpie.
Caly frémit.
- Ceci n'est pas une menace, précisa Loreleï. Je te l'ai dit : j'ai choisi d'agir autrement. Je ne cherche qu'à te mettre en garde. Les laboratoires du palais sont en avance sur les humains, certes, mais pas de beaucoup. Ce que je possède, les chasseurs de Vampires l'auront très bientôt. L'océan ne sera bientôt plus une protection suffisante contre eux.
- Tu comptes faire comme Chris ? Me proposer un monde aquatique dans une bulle de savon flottant au milieu d'une nébuleuse rouge ? Un monde que les laborantins pourraient détruire d'une simple pression d'un bouton ?
Loreleï allait parler mais Caly la prit de vitesse.
- Ma réponse va-t-elle t'amener, comme Chris, à me proposer de m'amener sur Europe, le satellite naturel de Jupiter entièrement composé d'eau ?
Caly rit aux éclats. Loreleï en profita pour parler, la tête légèrement penchée.
- Je doute sincèrement que tu aimes l'élément marin.
Caly s'en étrangla à moitié. Loreleï en profita pour pousser son avantage.
- Disons, pas davantage que le terrien ou l'aérien. Tu semblais très à ton aise sur la terre ferme et dans les airs. Que tu sois venue ici par dépit est une évidence.
Caly en resta muette de stupéfaction, les yeux ronds, ses paupières clignant rapidement.
- Chris est fin stratège et intelligent, mais il manque parfois d’un bon sens évident, poursuivit Loreleï.
- Tu le critiques ? s'étonna Caly en lui lançant un regard perçant.
- Je le conseille, nuança Loreleï. Il m’honore de sa confiance. Tu ne veux plus dépendre de quiconque, poursuivit-elle en espérant avoir bien saisi son interlocutrice. Tu as été obligée de suivre David durant des millénaires. Non pas que ça ait été désagréable, mais tu n'as jamais eu l'occasion de te trouver.
Caly la transperçait des yeux, immobile, attendant le mot de trop. Malgré cela, Loreleï poursuivit :
- De nombreux humains vénèrent Chris tel un dieu. Chris déteste cela. Il hait profondément ces humains qu’ils jugent stupides. Cependant, d’un simple claquement de doigt, Chris peut tuer qui il veut. Il est présent dans cet univers et dans d’autres et a déjà crée plusieurs formes de vie.
Caly ricana puis cracha :
- Tu crois que ton père est un dieu ?
- Ce que je crois n’a aucune importance. La question essentielle est : souhaites-tu être une déesse ?
Caly trembla de tout son être. On venait de lui proposer de rejoindre le panthéon, d'égaler le maître incontesté. Loreleï constata que le regard de son interlocutrice devenait brillant. De plaisir, elle en aurait mis sa main à couper. Loreleï poursuivit :
- Veux-tu ton monde à toi, pour t'y épanouir, créer ta propre société, découvrir tes envies ?
Caly resta muette, écoutant avec attention. Difficile d'en être certaine au milieu de l'océan mais il sembla à Loreleï que la sirène pleurait.
- Les laboratoires peuvent te chercher un univers, rien que pour toi, où tu pourrais amener ton peuple. Afin que tu n'aies pas peur que nous usions de notre supériorité technologique pour te détruire une fois sur place, nous pouvons te partager notre connaissance.
- Tu n'as pas autorité pour promettre cela, fit remarquer Caly très calmement, le regard mi-curieux mi-inquiet.
- Je suis certaine de la validité de mon offre mais je comprends que tu puisses préférer t'en assurer auprès de Chris. Nous pouvons le rejoindre si tu veux.
- Ta mission est de m'amener à me soumettre à Chris ? demanda Caly.
- Ma mission est de sauver mes sœurs. Visiblement, c'est trop tard pour cinq d'entre elles. Trois sont en sécurité. Libéreras-tu les dernières ?
Caly regarda derrière elle puis redonna son attention à Loreleï tout en secouant négativement la tête.
- Non, dit-elle. Elles sont mes otages, mon assurance vie. Chris semble tenir à elles. En revanche, je promets d'arrêter de les torturer. Plus de viol. Plus de poison. Je me contente de les garder statufiées en gardiennes en attendant que les pourparlers avec Chris avancent.
Loreleï soupira d'aise. Cela allait déjà dans le bon sens. Caly lui fit signe de la suivre. La sirène ne s'offusqua pas de la lenteur de la nage de sa comparse qui refusait de prendre la forme choisie par le peuple sous-marin.
Loreleï profita du voyage pour contacter Carry, la rassurant sur son bien-être et la prévenant que l’attente risquait d’être longue. Elle prévint Chris que Caly souhaitait lui parler et indiqua la localisation du lieu d’arrivée. Elle rajouta « Cinq mortes. Trois sauvées. Quatre otages ».
Ils débouchèrent à l'air libre, sur une île perdue au milieu de l'océan. Il pleuvait à verses mais cela ne dérangea personne. Ni Caly, ni Loreleï ne prirent la peine de changer d'apparence, se contentant de transformer branchies en poumons.
Une navette atterrit tandis que Loreleï et Caly se dévisageaient en silence, chacune se demandant si elle pouvait faire confiance à l’autre. Chris sortit seul de la navette, se fichant éperdument du déluge liquide s’abattant sur lui. Il n’accorda qu’un rapide regard à Loreleï avant de se tourner vers la sirène.
- Je suis surpris mais au combien heureux que tu souhaites me parler, précisa Chris. Je n’aurais pas parié là-dessus, dit-il reconnaître.
- Ta fille parle bien mais je doute que tu sois d’accord avec ce qu’elle m’a proposé.
Chris lança un regard perçant vers Loreleï, plissa les paupières, pencha la tête puis annonça :
- Tu n’étais pas censée lui parler.
Caly ricana.
- Elle allait tuer mes sœurs uniquement sous le coup de la rage. Je devais intervenir pour éviter le massacre, s’expliqua Loreleï.
- Qu’as-tu proposé à ma sœur ? demanda Chris.
Loreleï vit Caly se crisper au terme fraternel mais la sirène ne s’offusqua pas.
- Pour commencer, de lui offrir l'accès à l’intégralité des connaissances des laboratoires, indiqua Loreleï.
Chris patienta quelques secondes puis se tourna vers Caly et annonça :
- Mon savoir est le tien. Il te sera utile pour te protéger des humains. C’est avec plaisir que je partage avec toi.
Caly frémit. Elle n’en revenait clairement pas. Chris redonna son attention à Loreleï qui poursuivit :
- Ensuite, un vaisseau capable de traverser les univers et enfin, les coordonnées de l’un d’eux proposant une planète viable.
Chris fixa Loreleï longuement puis sourit :
- Tu te rends compte, ma fille, de la promesse que tu fais ? Baptiste a mis des années avant de trouver un univers accueillant. La plupart sont inadaptés, même pour nous, les Vampires.
- Je sais, assura Loreleï.
Chris se tourna vers Caly.
- Je ne peux pas te promettre que l’univers de tes rêves existe. Baptiste n’a jamais trouvé de planète habitable proche du lieu d’arrivée. La nébuleuse où nous nous sommes installés est la zone la plus calme découverte. Je ne peux que te promettre d’essayer et de mettre tous les moyens à ma disposition dans la recherche de ton paradis.
Caly en resta muette de stupéfaction. Elle restait immobile, les yeux écarquillés. Chris se retourna vers sa fille.
- Loreleï, tu vas avoir du boulot. Les laboratoires sont à toi. Vas-y et utilise un maximum de ressources à la recherche de l’Eden de Caly.
Chris se tourna vers la sirène.
- Tu souhaites une planète habitable pour des humains ou bien des Vampires te suffiront ?
- Des Vampires, bredouilla Caly d’une voix hachée. Pour les êtres vivants, je me débrouillerai.
- Fais au mieux, Loreleï, ordonna Chris.
- Tu devrais lui parler du sine condicione, indiqua Loreleï.
Le père grimaça. Il venait clairement de la congédier et elle ne bougeait pas, se permettant même le luxe de lui dire quoi faire.
- Pourquoi ? demanda Chris qui s’agaçait. Elle ne le subit plus.
- Caly, tu es la seule à te reproduire, n’est-ce pas ? Dans tous les sens du terme ?
La sirène confirma.
- Voilà pourquoi, dit Loreleï avant de s’incliner brièvement puis de rejoindre une navette apparue durant l’échange.
Alors qu’elle décollait, elle entendit Chris expliquer à Caly la raison d’être du sine condicione : l’interdiction de procréer. Si Caly s’obstinait à interdire la reproduction vampirique à ses petits, ils connaîtraient un jour cette malédiction et elle allait se retrouver à devoir gérer des millions de petits fous amoureux.
Caly sembla très à l'écoute. Loreleï s'éloignant, elle ne fut plus en mesure de percevoir la suite de l'échange mais il lui sembla que les tons s'étaient adoucis. Elle fut heureuse d'avoir réussi à rapprocher un peu le frère et la sœur.