Au fond du trou, Baptiste continuait à lire à voix haute l’ouvrage jeté par d’Helmer.
- Quel silence ! chuchota Ju alors que les terres mayas se trouvaient juste derrière l’horizon.
Je dus admettre que ma merveille avait raison. Nous aurions déjà dû entendre les bruits de la ville. Pourtant, rien, le désert auditif. Ju s’avança. Je la retins.
- Qu'y a-t-il ? Il faut bien aller voir ! s’exclama-t-elle.
- Oui, mais prudemment. Cela sent la mort.
Ju renifla profondément puis baissa les yeux. Nul doute que, comme moi, elle avait senti l'odeur nauséabonde des corps en putréfaction. Nous avançâmes en marchant à vitesse normale, tous les sens aux aguets.
Nous ne croisâmes personne. Les temples étaient vides. La ville abandonnée. Des objets traînaient ça et là. Les corps vidés de leur sang reposaient dans des positions étranges. Tous les cadavres étaient exsangues.
- Pourquoi ont-ils tué tous les habitants ? Ont-ils perdu la tête ! m'exclamai-je.
- Où sont-ils ? Où sont les avertis ? s'inquiéta ma petite merveille.
Son petit visage démis me fendit le cœur. Sa famille n’était plus. Sa communauté avait disparu, partie en fumée. Des siècles d’échanges, de rencontres, de fraternité, de sororité, disparus. J’activai mes sens à plein régime, cherchant quelque chose, n’importe quoi. Je trouvai.
- Écoute !
Je lui désignai l’endroit d’où venait un son léger, un grattement. Nous avançâmes silencieusement pour tomber sur un Vampire seul en train de déposer des cadavres dans un immense trou. J’observai la terre retournée tout autour. Ce charnier n’était pas le premier. Ce Vampire n’avait pas chaumé. De dos, il ne s’était pas aperçu de notre présence.
- Que s'est-il passé ici ? demandai-je.
Il sursauta avant de nous scruter, frémissant en détaillant ma merveille. Lorsque nous nous fûmes présentés, le Vampire, nommé Stiny, s’agenouilla puis nous raconta comment les mayas s’étaient dressés contre leurs prédateurs. S’en était suivi un massacre dont il était le seul survivant, son créateur lui ayant ordonné de fuir dès le début des altercations.
Je lançai un regard lourd à ma petite merveille. Elle qui répétait que les humains n’étaient pas une menace. Voilà qui remettait les choses en perspective. Nous décidâmes de rester sur place afin que le souvenir de ce drame reste dans nos mémoires.
J’admirai ma merveille. Malgré la douleur, elle ne pleura pas, avançant vaillamment, prévenant les avertis – dont Blaar – gouverneurs du continent, du massacre ayant lieu aux temples. Nous re-bâtimes. Je pris Stiny sous mon aile, le formant moi-même.
Désormais, en plus de la paix, de l’entraide et du partage du savoir, un nouveau socle de base fut rajouté : une attention toute particulière portée aux humains. Ne jamais s’exposer. Rester invisible. Éviter de se donner en spectacle. Tous sauraient le danger que représentaient ces petites fourmis prêtes à mourir pour anéantir le nid de dragons. Avertis, ils le seraient tous.
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- Il l’a tué, maugréa Ju.
- Ils se lassent, répondis-je. C’est chiant de former un petit. Il faut le surveiller sans cesse. Tant qu’il ne contrôle pas sa procréation, on se le traîne comme un boulet. J’en sais quelque chose.
- Et pourtant, tu as tenu bon. Stiny est un averti accompli, répliqua Ju.
- Je te l’ai confié quand j’en avais marre, rappelai-je.
- Proposition que je fais à qui veut l’entendre ! s’écria ma merveille.
Je lui envoyai un regard contrit. Aucun averti ne s’approchait de la petite fille aux yeux remplis d’une sagesse infinie. Ils la craignaient tous.
Stiny fut l’instigateur d’une idée fantastique. Il proposa qu’une partie du temple devienne une école. Les créateurs pourraient venir avec leur petit, échanger sur les méthodes et les laisser au soin des autres quelques temps, échange de bon procédé. J’approuvai.
Rapidement, il apparut que certains mentors ne revenaient jamais s’occuper de leur petit, probablement trop accaparés par leur liberté retrouvée. Des avertis se proposèrent de prendre en charge les petits et de les former.
- Ils sont encore moins patients avec les petits que leur créateur, remarquai-je alors qu’un tuteur venait encore d’arracher le cœur d’un petit qui venait d’échouer à se nourrir sans transformer.
- L’absence du lien en est la cause, annonça ma merveille.
- Le lien ? répétai-je.
- Un créateur et son petit sont liés pour la vie, assura Ju. Je peux déterminer les yeux fermés quels avertis parmi ceux présents ici j’ai transformé moi-même.
N’ayant jamais transformé que ma merveille et n’ayant aucune envie de renouveler l’expérience, je me contentai de la croire sur parole.
- Ce n’est pas forcément négatif, continua-t-elle. Les créateurs sont tellement liés à leurs petits qu’il leur est difficile de les rabrouer. Certains ne parviennent même pas à les tuer, les laissant courir les rues. Or je ne veux pas risquer que certains de ces Vampires forment une organisation adverse.
- Les nordiques ont leur propre famille, rappelai-je.
- Grand bien leur fasse ! Ils ignorent tout de nous et je souhaite que cela perdure. En attendant, l’impatience des précepteurs fout la trouille aux petits qui redoublent de volonté. Le temps de contrôle de la procréation a sacrément diminué.
- Parce que ceux qui échouent sont tués, maugréai-je.
- S’il le faut, répondit ma merveille en haussant les épaules.
Je grimaçai. Stiny avait beau ne pas être mon petit, je ne me serais pas vu lui arracher le cœur juste parce qu’il avait été lent à maîtriser son venin. Je gardai mes réflexions pour moi. Après tout, cette communauté était celle de ma petite merveille. Si cela lui convenait, je n’avais rien à y redire.
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- Gi ! dit un averti essoufflé. C’est grave ! Il y a…
- Calme-toi ! Tu es un Vampire. Tu n’as pas besoin de respirer. Reprends-toi ! lui dis-je.
L’averti se redressa et devint serein. Il ne respirait plus et se tenait droit. Je souris. C’était un jeune. « Grimald », me souvins-je, à peine sept décennies.
- Des bateaux ! Ils ont traversé l’océan, annonça Grimald.
Je ne réagis pas plus que ça. Cela se produisait souvent.
- Les intrus étaient nombreux et ils sont repartis pour revenir encore. Ils viennent de l’est. La traversée est longue. De nombreux Vampires sont montés à bord des embarcations pour disparaître.
- L’océan n’est plus un obstacle, compris-je en blêmissant.
- Crois-tu que les puissants vont venir ? demanda Grimald.
- Et même s’ils viennent ? répliqua Ju. Nous les attendons de pied ferme. Allons les trouver pour leur proposer un accord. Nous n’avons aucune raison de nous terrer. Nous sommes puissants, nous aussi.
J’espérais sincèrement qu’elle avait raison. Je tremblais en revoyant le regard acéré de leur chef. Il n’était pas homme à se laisser embobiner. Les négociations seraient rudes.
La traversée fut facile. Ces bateaux représentaient une merveille de technologie, à n’en pas douter. Nous apprîmes leur langue, leurs coutumes, leur histoire. Eux aussi connaissaient le mythe des Vampires, proche et à la fois différent de ceux de notre continent.
Pourtant, à notre arrivée et malgré nos nombreuses recherches, pas moyen de trouver un seul Vampire. Ces terres en étaient vides. Les Vampires ayant réussi à traverser s’en donnait à cœur joie. Les humains répliquaient et leurs armes faisaient froid dans le dos. Ils tuèrent mais jamais assez vite pour endiguer le flot continu. Il fallait dire qu’ils combattaient avec de l’eau, de l’ail ou des croix en bois. Nous trouvâmes cela ridicule mais ne cherchâmes pas à comprendre plus en avant.
- Ils n’existent plus, murmurai-je en parlant des puissants.
Si ce territoire avait été le leur, ils auraient réagi, non ?
- Depuis combien de temps ? chuchota ma merveille comme si elle avait peur de réveiller un démon en colère.
La culpabilité me rongea. Je l’avais empêchée de procréer pendant tant de saisons ! Pour rien. Les puissants avaient disparu. Je craignais une chimère, des fantômes. Je serrai les dents tant de rage que de tristesse. Étrangement, leur disparition me fit mal puis la sensation passa. Nous avions du pain sur la planche.
- Les humains de ce continent sont bien plus virulents. Il faut dire à nos avertis de rester sur leur garde. Méfiance ! On observe et on progresse lentement. Il faut laisser les non avertis jouer les éclaireurs.
Le conseil fut dispersé.
- Tu veux découvrir ce territoire ? proposa Ju.
- Non, répondis-je. Laissons cela aux jeunes. Nous avons nos temples à gérer.
Ju sourit. Ma réponse lui plaisait. J’en fus transporté de joie. Nous rentrâmes de notre côté de l’océan pour y voir les humains massacrer les anciens habitants, les voler, les exterminer, les mettre en esclavage, leur prendre leurs terres.
Nous regardâmes cela de loin. Les affaires des humains ne nous concernaient en rien. Nous nous contentâmes d’apprendre à les connaître, prenant à cette occasion des noms plus d’époque. Je devins Gilles d’Helmer et ma merveille Juliette.
Nous apprîmes à utiliser leur technologie : médecine, arts, sciences, astronomie. Nous sourîmes aux découvertes des historiens, parfois tellement éloignées de la réalité. Juliette fut ravie de découvrir les méthodes artistiques de ces terres nouvelles et elle passa beaucoup de temps à contempler des œuvres d’art européennes, africaines ou asiatiques.
Je découvris avec bonheur le papier, l’encre et la plume. Je me mis à rédiger mes mémoires. Si la transmission orale avec des êtres à la mémoire parfaite ne posait pas de problème, pouvoir lire tranquillement, seul, dans son coin, apportait un réel bénéfice.
C’est ainsi que la première version du livre des origines vit le jour. L’imprimerie me permit d’éditer mon œuvre rapidement en plusieurs milliers d’exemplaires. Chaque averti put disposer de sa copie. Tandis que ma merveille développait ses talents artistiques, j’écrivais.
Le livre des origines devint un moyen de transmettre les connaissances, les nouvelles, les informations. Grâce à lui, les avertis le seraient régulièrement. Tout le monde fut conquis par cet apport.
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Puisses-tu me pardonner, ma merveille. Je cacherai cet ajout au livre des origines aussi longtemps que nous ne serons pas en sécurité. Je t’aime.
Baptiste venait de lire ces mots commençant une nouvelle page, mais pas un nouveau chapitre. La plume était la même, le papier également. En dehors de cette phrase, rien ne laissait supposer que ce texte soit différent des autres.
Il leva les yeux vers la brune qui s’était mise à sourire. Baptiste replongea vers le texte. Le moment était crucial. Ces lignes, nul en dehors de Gilles ne les connaissait. Visiblement, elles contenaient des informations qui risquaient de créer une dispute entre leur ennemi et sa merveille.
Baptiste releva les yeux et la brune pétilla. Voilà la raison pour laquelle elle voulait qu’il lise à voix haute. Baptiste constata qu’un profond silence venait d’envahir les environs. Plus un son, plus un bruit, plus un mouvement. Probablement les avertis connaissaient-ils par cœur le livre des origines. Cette phrase n’aurait pas dû s’y trouver, ils le savaient tous.
Baptiste reprit sa lecture, conscient qu’il jouait le jeu de quelqu’un en agissant de la sorte, mais incapable de déterminer qui.
- Gilles ! Un message, annonça un porteur.
Je saisis le document.
« Avons saisi un Vampire correspondant à la description du parvenu aperçu sur le territoire de Blaar ».
Je n’en revins pas. Après tout ce temps, il refaisait surface ? Je me tournai vers Ju et lui annonçai la nouvelle. Accaparée par la réalisation de sa dernière sculpture colossale, elle m’annonça ne pas vouloir s’y rendre.
- Vas-y, toi, si ça t’amuse ! me lança-t-elle, espiègle.
M’éloigner d’elle ne me plaisait pas mais après tout, dans les temples, elle ne risquait rien. L’endroit était surveillé de près. Je la quittai en lui promettant de revenir vite. Pas question de flâner cette fois. Je rejoignis à vitesse rapide l’endroit indiqué sur le document.
J’arrivai pour découvrir quatre avertis entourant un Vampire à genoux. La main de l’un des miens entourait le cœur du parvenu.
- Pourquoi faites-vous cela ? m'exclamai-je.
- Il ne s'est pas exactement laissé faire, expliqua Milo, la main caressant le cœur de sa proie. Il a tenté de nous tuer et disons qu'il est doué.
- Des dégâts ?
- Gracia a bien failli y laisser la vie. On l'a arrêté juste à temps. Elle est partie se nourrir. Sa sœur l'accompagne pour plus de sécurité.
- Il a fallu six avertis pour le mettre à genoux ?
Milo hocha la tête. Gilles frémit. Mieux valait ne pas sous-estimer l'adversaire. Le maître des avertis s'accroupit devant le Vampire et annonça :
- Je suis désolé pour la manière mais mes hommes devaient se défendre. Je suis navré que vous aillez pris peur. Je peux vous jurer que je ne vous veux aucun mal. Je désire simplement vous parler. Voulez-vous bien m'écouter ?
Le Vampire hocha la tête. Je fis signe à Milo et l'averti retira sa main. Le trou béant dans le torse se referma et le Vampire fut libre. Il ne tenta pas de s'enfuir, parfaitement conscient que cela était vain. Il garda le silence, attendant la discussion promise.
- Je m'appelle Gilles d'Helmer. Je suis à la tête d'un groupe de plusieurs milliers de Vampires au contrôle de leurs capacités.
Je laissai quelques secondes passer mais le Vampire ne réagit en rien, gardant un visage neutre et indéchiffrable.
- J'aimerais beaucoup que vous nous rejoigniez. Vous y gagneriez énormément.
- J'en doute, dit le Vampire.
- Nous sommes une famille, un clan, un groupe soudé. Nous nous protégeons les uns les autres. Nous partageons le savoir. Notre refuge est immuable, éternel, immortel comme nous. C'est l'assurance d'un abri permanent quoi qu'il se passe là, dehors, finis-je en désignant l'espace autour de moi du menton.
- Que dois-je donner en échange de cette protection ?
- Vous ferez partie de la famille, répondis-je. Vous devrez donc protéger vos frères et sœurs et partager votre savoir.
- Vous jouez le rôle du père, n'est-ce pas ? On vous doit respect et obéissance. J'ai bon ?
Je grimaçai. Ma merveille aurait détesté cette réplique et pourtant, de fait, avec le temps, cela avait fini par ressembler à ça.
- Je n'impose rien. Mon associée Juliette et moi avons personnellement formé les avertis. Le respect qu'ils nous donnent ne leur a jamais été imposé, assurai-je. Nous l'avons gagné avec le temps et nous espérons qu'il en sera de même pour vous.
- Vous n'avez rien à m'apprendre, fit remarquer le Vampire.
- Vous êtes si jeune ! J’ai des centaines de milliers d'années d'expérience à transmettre.
Je vis mon interlocuteur pâlir le temps de cligner des yeux avant de se reprendre. Mon âge l'avait troublé.
- Prouvez-le, dit le parvenu. Apprenez-moi quelque chose que j'ignore.
Je souris. Le défi était amusant. Je n'avais aucune idée de ce dont mon interlocuteur était capable, en dehors du contrôle de la procréation mais il ignorait que je savais.
- Je serai honnête, assura le Vampire. Si je joue, ce n'est pas pour tricher.
Je le crus volontiers. Je décidai de commencer par la base. Ça serait une excellente façon de tester ce Vampire et de savoir ce dont il était réellement capable.
- Savez-vous utiliser vos capacités sans dilapider vos réserves d'énergie ?
- Oui, répondit le Vampire.
- Savez-vous boire sans tuer ?
- Amenez-moi de quoi vous le prouver.
Je demandai à Milo de m’apporter une proie. Quelques instants plus tard, une humaine terrorisée se trouvait sous les dents du Vampire. Il la mordit au cou puis retira ses dents. Il n'avait pas consommé une seule goutte de sang. Il plongea de nouveau ses crocs dans la chair tendre, but une lampée puis ressortit en souriant. Nous attendîmes un peu puis dûmes nous rendre à l’évidence. Elle ne se transformerait pas. Il s’agissait bien du Vampire désigné par Blaar. J’admirai ce parvenu. Réussir à apprendre cela tout seul en des temps aussi troublés. Il avait sacrément du mérite.
Je décidai de continuer à le mettre à l’épreuve.
- Quelle est la première chose que je vous ai dite ? demandai-je.
Usage de la mémoire parfaite. Cela faisait partie de la formation de base des avertis.
- "Je m'appelle Gilles d'Helmer. Je suis à la tête d'un groupe de plusieurs milliers de Vampires au contrôle de leurs capacités", répéta le Vampire.
Mon admiration monta d’un cran. J’avais une dernière chose à tester et ensuite, je devrai m’avouer vaincu.
- Les cinq sens, annonçai-je en regardant les avertis autour de moi.
L’un d’eux prononça un murmure à l'autre bout du quartier et le Vampire répéta ses mots à la perfection. Un autre, caché depuis le début, tira sur le nouveau avec un fusil. Le Vampire esquiva sans difficulté avant de désigner l'endroit d'où venait le tir. Suivre une piste olfactive s'avéra tout aussi facile pour le Vampire. Il dégusta de la nourriture humaine avec plaisir.
- D'accord, je l'admets, dis-je. Je n'ai rien à vous apprendre.
Mon interlocuteur tiqua. Ses yeux cillèrent un instant avant de reprendre forme neutre. Que venait-il de se passer ? Je venais d’échouer à un test que j’ignorais subir. Je détestai cela. Je venais de baisser dans l’estime de ce Vampire qui s’était repris pour arborer un visage lisse.
- Ai-je le droit de refuser de vous rejoindre ? interrogea-t-il.
Je me forçai à rester de marbre. Intérieurement, je priai pour qu’il nous rejoignit. Il y avait quelque chose avec ce Vampire. Il fallait que je découvre quoi.
- Nous ne forçons jamais personne, assurai-je. Seulement, si vous ne faites pas partie des nôtres, vous n'êtes pas sous notre protection. Si des découvertes sont faites, vous n'en profiterez pas. Ça serait dommage. Encore une fois, nous ne demandons rien en contrepartie. Vous êtes simplement assez puissant pour nous rejoindre alors nous vous le proposons.
- Je m'appelle Félix, se présenta-t-il en me tendant sa main droite.