Chapitre 44 : Les larmes d'or de Freya

Une fine pluie diluait la couleur sanguine du matin. Après des décennies de sidération, Vanaheim versait enfin les larmes du deuil. Le cri désespéré d’un jeune homme avait sorti Freya de sa torpeur. Honorer les morts. Il n’était guère question de temples, de monuments ou de cérémonies. Honorer les morts, reconnaître qu’ils n’étaient plus parmi les vivants. Reconnaître leurs souffrances et leur dignité. Honorer une civilisation assassinée, c’était pleurer sur ses cendres, sur ses ruines, puis les relâcher. Leur autoriser le repos. Ne pas attendre d’elles un nouvel empire. Les laisser se décomposer, se disperser en un million de poussières ; les laisser se souder à d’autres peuples encore debout ou errer au gré des vents jusqu’à la destruction totale, ou tout ne serait que poussière tourbillonnante. Gracier les fantômes, mettre fin à leur errance, les laisser s’en aller vers un royaume qui leur était dédié. La Dame de Helheim serait l’hôtesse des enfants, des femmes et des hommes. Puisse la Paix de Vanaheim nourrir celle de Helheim.       Puissent-ils tous se retrouver là où nul danger ne pourrait les atteindre, psalmodiait Freya en défiant son propre reflet à l’orgueil brisé. 

Il n’existe plus de royaume. Ton reflet n’est pas celui d’une reine mais il est toujours celui d’une Vane. Il est celui d’une captive, devant laquelle Odin, par sa mort, s’est incliné. Il est celui d’une orpheline qui n’a jamais perdu sa fierté devant ses avances grossières. Il est celui d’une survivante, l’incarnation d’une race exterminée. Ton reflet est celui d’une sorcière, une magicienne, une sirène qui enchante les âmes. Il est celui d’une déesse, qui fut, aussi longtemps que dura son peuple, une Reine aimée, adorée, que jamais, pas même dans les ténèbres les plus terribles, on envisagea de poignarder. Tu es tout ce que leur meurtrier ne fut pas.

Odin avait perdu. Il avait remporté les plus sanglantes batailles, mais la guerre, il l’avait perdue. Freya se redressa et découvrit une beauté nouvelle dans son reflet fragmenté. Une beauté que son visage n’accaparait pas. Une beauté qui lui appartenait parce que son peuple s’était sacrifié pour la lui offrir. Toute la nuit durant, les larmes de la déesse ruisselèrent du ciel et bénirent Vanaheim. Elles rendirent à la terre sèche son parfum moelleux de mousse et de bruyères. Les fleurs s’ouvrirent. Jadis blanches, leurs pétales se teintaient de pourpre.

Vanaheim n’oublierait pas. Elle ne disparaîtrait pas, elle ne céderait pas. Elle couvrirait ses cicatrices avec de l’or et les porterait comme des bijoux. Elle peindrait des fresques à l’encre rouge sur son corps. Vanaheim renaîtrait mais avant cela, il lui fallait mourir. Complètement. Chose qu’elle ne ferait pas en présence de sa souveraine. Freya, enfin, admit qu’elle quitter son royaume et lui laisser le temps de se relever.

Dans la cour où batifolaient autrefois les vanes, elle sema les pépins d’une pomme d’or et fit promettre à la terre de veiller sur eux. Ils étaient les embryons d’un nouveau peuple, la promesse d’une vie qui ne poindrait qu’après la mort. Je te fais confiance, c’est mon don le plus précieux. Tu en feras quelque chose de plus précieux encore, je le sais. Au petit matin, ses dernières larmes d’or se figèrent dans les sillons que les années avaient creusé sur ses joues et aux coins de ses lèvres délicates. 

 

Dans ses appartements, Freyr reposait paisiblement, une amante exténuée contre son flanc gauche, un galant parfaitement éveillé et pensif contre le droit. Loki n’avait pas dormi. Il avait passé la nuit à guetter les pas feutrés de Sygn. Ou à défaut, ceux de Lokten.  Aucun d’eux n’étaient rentré.

La veille, Freyr avait eu l’ambition d’aller les voir mais en avait été dissuadé. Le jeune homme a peut-être passé l’âge d’avoir un père, avait suggéré la voix douce, presque maternelle, de la servante. Regardez-le, c’est un être sauvage. S’il le doit, alors il reviendra vers vous, Mon bon Seigneur, mais vous ne risqueriez rien d’autre que de le faire fuir en le poursuivant.

Loki aimait autant que ces paroles soient sorties de sa bouche, à elle. S’il avait osé prononcer de telles hypothèses, on l’en aurait blâmé, tôt ou tard. A l’argumentaire de la servante, il avait seulement ajouté que la sorcière, Sygn, était de confiance et qu’en sa compagnie, rien ne pouvait arriver au garçon.

Non, avec elle, rien ne peut arriver à ce garçon qui n’en était plus un, qui peut-être, n’en avait jamais été un. Quelle innocence aurait pu être la sienne dans la prison de Heimdall ? Quel enfant pouvait en être un dans de telles circonstances ? Qu’était-ce qu’un enfant sans parent et sans amour ? Quelque chose comme moi. Lokten était né, il avait grandi, tordu entre la cruauté et les plus sordides complots, portant sur lui la défaite d’Asgard. Quelque chose comme moi.  Il ne pouvait rien arriver à Lokten en la compagnie de Sygn. Pouvait-on affirmer la réciproque avec la même certitude ?

 

Sygn n’avait pas bougé depuis l’envol de Lokten. Son regard ne s’était pas détourné du minuscule point noir rétrécissant irrémédiablement dans le ciel moucheté d’hématomes nuageux ; devenu si petit que Sygn n’en fixait plus que le souvenir.

« Vous avez une mine affreuse. »

La sorcière ne renonça à l’aube qu’une fraction de seconde. Quand elle y revint, il n’y avait plus que les nuages et les nappes dorées voilant l’horizon.

« C’est pour vous montrer aimable que vous avez quitté les bras de Freyr ?

— Que savez-vous des bras que j’ai quitté ?

— Vous devriez lui dire que vous n’avez plus l’âge pour les acrobaties, car votre mine est au moins aussi affreuse que la mienne. »

            Il ne fallut pas plus de quelques enjambées à Loki pour la rejoindre sur le toit. De l’extérieur, la demeure de Freya ressemblait à un simple plateau, un relief aléatoire dans une vallée qui ne se différenciait en rien du reste. Loki, à son tour, fouilla le ciel des yeux et n’y vit rien que Sygn n’eût pu voir elle-même.

« Il est parti, n’est-ce pas ?

— Il a dit qu’il devait trouver son vrai père.

— Son vrai père, répéta Loki d’un air dubitatif.

— Savez-vous qui cela peut être ?

— Aucune idée. J’imagine seulement qu’il doit être assez lugubre pour avoir su inspirer confiance à Lopten.

— J’espère qu’il trouvera ce qu’il cherche », dit Sygn en s’adressant aux dernières étoiles que le soleil embrasait. 

Lokten n’avait jamais cessé d’être seul, au fond. Il n’avait jamais cessé de se voir comme un monstre, et Sygn espérait que ce vrai père l’aiderait. Que ce vrai père lui serait suffisamment semblable ; que ce vrai père saurait lui montrer que l’étrangeté de sa nature n’avait rien d’une tare. Je l’espère, car moi je n’y suis pas parvenue. Sygn se tenait recroquevillée dans l’herbe. La pluie avait gorgé la terre et la fibre de ses vêtements mais le froid était doux, à Vanaheim.

« Je n’ai pas réussi, avoua-t-elle tout bas. Lopten voulait que son fils soit à l’abri.

— Ne présumez pas des intentions d’une sorcière comme elle. A votre place comme à la mienne, je ne m’y risquerais pas. »

Bien que réticent à l’idée de mouiller sa cape, Loki vint s’asseoir auprès de Sygn. Feignant un agacement parental, il tendit le bras et déposa sur les épaules de la sorcière un pan de laine. Voulez-vous attraper la mort ? disait son air sévère. Elle devait apprécier le contact rêche de cette foutue cape, car pour la seconde fois, elle s’y lova.

« Plus encore qu’elle ne le voulait en sûreté, je crois que Lopten voulait que son fils soit libre, déclara Loki. Si elle l’avait voulu en sécurité, elle ne se serait pas sacrifiée. Elle aurait œuvré pour sortir avec lui des sous-sols. Elle en aurait été capable. Lopten a… elle a dû percevoir quelque chose en vous qui l’a convaincue de remettre entre vos mains son bien le plus précieux et que dès lors, elle a accepté tout ce que cela pourrait entraîner. Elle vous a fait confiance plus qu’elle ne s’est fait confiance.

— Je pensais que vous ne vous risqueriez pas à présumer de ses intentions.

— Vous n’avez pas échoué, Sygn. Et cela me conduit à vous suggérer quelque chose que vous refuserez d’envisager. 

— Dites toujours.

— Ce nom. Sigyn. Vous devriez le faire vôtre car il vous sierait bien plus que ce babillage d’enfant qui vous accable.

— Je ne le mérite pas. Ma mère avait raison.

— Que de certitudes accumulées en si peu d’années ! s’emporta Loki.

— Je leur ai fait du mal. A mon frère. A Solveig, aussi !

— Pourquoi cela devrait-il compter plus que les sacrifices qui vous ont conduite ici ? Vous êtes autant celle qui a profité de quelques douceurs inespérées dans ce pays sordide qu’est Nidavellir, que celle qui est restée loyale à tout ce qui lui paraissait juste. Un nom, ce n’est qu’une parcelle. C’est un idéal, une volonté. Il ne dit pas qui vous êtes, il dit qui vous voulez être.

— Sigyn est ce que mes parents attendent de moi. Une compagne.

— La compagne de la victoire. Qu’y a-t-il de mal à cela ? Il y a bien pire.

— Ne puis-je être qu’une compagne ? Rien d’autre ?

— Savez-vous ce qu’est une compagne, au moins ?

— Bien sûr ! Ne me prenez pas pour…

— La compagnie est une chose réciproque.

— Qu’est-ce que vous entendez par là ?

— Si vous êtes la compagne de la victoire, alors la victoire est aussi la vôtre. Or, deux compagnes peuvent être égales. Elles fonctionnent ensemble, elles dépendent l’une de l’autre.

Sygn se tourna vers lui et Loki ne sut lire son regard. Brûlait-il de l’intérieur ? Contenait-il une force déchaînée, ravivée par une possibilité longtemps étouffée et soudainement révélée ? Ou bien Sygn le mettait-elle au défi d’aller plus avant ? Loki aurait pu arrêter là. Il aurait peut-être dû, mais cette chose qui le liait à la sorcière se nourrissait de sincérité crue.

« Une compagne a bien plus de valeur qu’une sœur, dit-il en faisant fi de la brutalité de ses motys. Ecoutez-moi, Sygn. Je ne puis prétendre choisir votre nom à votre place. Et si Sygn est le nom que vous souhaitez porter, alors qui suis-je pour vous en défaire ? Mais réfléchissez-y, voulez-vous ?

— Je ne vous promets rien.

— Vous êtes si dure en affaire !

— Pourquoi êtes-vous venu ici, Loki ? N’étiez-vous pas mieux sous une fourrure avec Freyr ?

— Avec Freyr et sa jolie petite servante, oui. Il y faisait plus chaud, en effet. 

— N’a-t-elle pas de nom, cette servante ? »

 La bouche de Loki s’ouvrit sur une réponse qui ne vint pas. 

« Je tâcherai de le lui demander.

— Vous vous y prenez un peu tard, cela pourrait la vexer. 

— Après ce que Freyr lui a fait, je doute qu’elle-même se souvienne de son nom, en vérité.

— C’est vrai ce que l’on dit sur lui ?

— Sur Freyr ?

— Oui.

— Et que dit-on sur Freyr ? Fit mine d’ignorer Loki.

— Qu’il serait le meilleur des amants, tous royaumes confondus. C’est vrai ?

— Mh. Je vais être aussi honnête que je le suis habituellement avec vous Sygn : c’est exagéré. Très largement. C’est une rumeur qui a été lancée bien avant mon arrivée à Asgard. Alors, évidemment, je n’étais pas encore un élément de comparaison. Si la partie se rejouait maintenant, bien sûr, le pauvre Freyr ne serait que second. C’est uniquement par affection que je lui laisse ce titre et cette réputation.

— Évidemment. 

— Oui, évidemment. Ne soyez pas cynique, Dame Sygn ! »

Et alors, une étincelle dorée jaillit de sa main, brillante et vive. Elle virevolta entre ses doigts comme une abeille apprivoisée et soudain, fonça droit sur le front de la sorcière. Sygn voulut riposter, mais l’éclat écarlate ne parvint pas à quitter sa paume. De frustration, son poing s’en retourna au fond de sa manche trempée.

« Cette magie ne vous obéit pas comme elle le devrait, observa Loki.

— Je pense qu’au contraire, elle sait bien mieux que moi ce que je veux. »

Et à nouveau, elle se referma, vexée ou agacée, Loki ne pouvait le deviner. Avec précaution, il vint trouver la main incriminée, la sortit de la manche et la desserra, un doigt après l’autre. Au-delà de cette magie qui bourdonnait sous la peau, plus menaçante qu’un essaim de guêpes, une sévère tension irradiait de ses muscles minces.

« Voudriez-vous apprendre à la contrôler ? 

— Vous sauriez ?

— Je pensais plutôt à Freya. Elle est une Vane, comme vous l’êtes à demi. Sa magie doit ressembler à la vôtre bien plus que la mienne.

— Vous ne m’avez pas répondu tout à l’heure, coupa Sygn. Pourquoi êtes-vous venu ici ? »

En dépit de sa sévérité, Loki perçut, dans sa voix et dans sa main, une faiblesse, un bref relâchement de la pression.

« Je me demandais si vous étiez partie.

— Vous avez votre réponse et pourtant, vous êtes toujours là. 

— Oh ! Aurais-je eu l’impudence de troubler une séance de flagellation ? Je m’en vais, dans ce cas ! »

Et aussitôt, sa menace fut mise à exécution. Il avait bondi sur ses pieds et réajustait déjà la broche de sa cape.

« Non, non, restez, s’il vous plaît. Je suis désolée. »

Loki aimait être imploré. Il aimait voir les visages désespérés se tourner vers lui, il aimait les suppliques, il aimait trahir les espoirs de ceux qui pensaient le dominer, ceux qui le méprisaient. Sygn n’était pas de ceux-là et il ne trouva aucun plaisir à la voir démunie au point de le prier de rester.

« J’ai mieux à vous proposer : je ne reste pas plus longtemps ici et vous non plus. Vous me suivez sans rouspéter et en échange, je vous conduis devant un feu pour vous sécher. »

Sygn accepta la main qu’il lui tendit et éprouva une honte soudaine à lui paraître si misérable. Le cœur tout serré, elle jeta un tout dernier regard vers le point invisible entre les nuages, là où avait disparu Lokten. Le soleil prenait son relai. Un orage avait éclaté, la terre sentait le pétrichor. Le matin s’annonçait doux, chaud et gai. Car le ciel, éclaboussé par l’averse d’or, n’avait plus la couleur terrible du sang.

Dans la demeure de Freya également, flottait un air plus léger. Sygn se laissa entraîner dans le dédale de couloirs envahis de branchages. Quelque chose subsistait de l’alégresse des Vanes. Elle les voyait, dansant, chantant, entremêlés et amants, s’écrasant contre l’une ou l’autre des portes. La déverrouillant avec empressement, dévorés par une passion qui ne survivrait pas au lendemain et qui exigeait satisfaction. Loki poussa l’une de ses portes. Derrière, se dissimulait une petite pièce, chaude et confortable, aux sols tissés de feuilles et de pétales, aux murs de lierre, éclairés de lucioles et peuplée de fleurs endormies. C’était donc à cela que ressemblait Vanaheim, à sa plus belle heure.

Voûtée sous son manteau gorgé de pluie, Sygn demeura sur le seuil. L’endroit lui était familier et lointain. Ancré dans une mémoire qui ne lui appartenait pas. Qui avait conçu cet enchantement ? Comme s’il avait été nommé dans une vieille histoire, dans un conte ancien. Un lieu qu’elle avait imaginé, un lieu apparu dans ses rêves. Sygn fit un premier pas dans ce qui pouvait bien être le souvenir d’une aïeule, d’une parente, ou de sa propre mère.

La veste glissa sur ses épaules. Il faisait moins froid, maintenant. C’était un rêve. Un rêve de Freya, un cadeau forgé par son sommeil et adressé à son peuple défunt. La vision d’un temps heureux dont elle voulait noyer sa demeure.

« Nous ne devrions pas être ici. »

C’est une place sacrée.

Ils ne devraient pas être là mais Sygn n’avait aucune envie de partir. Et encore moins que Loki s’en aille. Le pas qu’elle fit vers lui fut minuscule. Hésitant et ridicule. Ses joues brûlantes. Sa peur terrible. Un autre pas. Il ne la regardait même pas, trop occupé qu’il était à délacer ses bottes. Et puis, sans qu’elle le veuille, elle se trouva tout près, à la distance d’un bras, d’un ultime pas qu’elle n’osait pas faire. Et si c’était mal ? Et si tout ce qu’elle touchait finissait par se casser ou par fuir ? Ce ne serait pas sérieux. Rien ne l’était pour lui. C’était peut-être mieux. Il n’y aurait-il aucune conséquence. Cela ne compterait pas. Pas plus que ne comptait cette servante sans nom. Infiniment moins que ne comptait Freyr. C’était parfait. 

« Je vous effraie, Sygn ? »

Il avait décoché son ironie et levé les yeux pour en observer l'effet. Sygn était prise en flagrant délit. 

« Non. Vous ne m’effrayez pas, finit-elle par dire tout bas.

— Alors pourquoi n’approchez-vous pas davantage ?

— Je n’ai pas le droit de faire ça.

— Pas le droit ? Pourquoi cela ? Qui vous a dit une pareille sornette ? 

— Je… j’ai l’impression que ….

— Vous avez envie de quelque chose, Sygn ? Alors faites-le. N’utilisez pas ce que je suis ou ce que vous êtes comme d’une excuse. »

Un baiser se posa sur les lèvres de Loki. Léger, furtif, enfui en un battement de cils ; mais le démon était rapide et plus persuasif que le chant d’une sirène. Il attira dans ses filets la douce sorcière, qui se fit la captive volontaire de ses bras.

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Grande_Roberte
Posté le 01/06/2025
Coucou,
un chapitre très beau et moins triste que les précédents, malgré son titre. Dans la première partie nous trouvons les pensées intérieures d'une puissante déesse, un passage bien tourné, avec une description évocatrice et poétique comme tu sais les faire.
La suite présente un dialogue entre Loki et Sygn assez piquant, qui nous console vite d'avoir perdu Lokten. Le rapprochement semble inévitable. L'est-il vraiment ? La prise de conscience de Sygn est joliment amenée. Cette fin de chapitre, Brrr... !

Coquillettes :
- qu'un seul de ses sujets [fût] convié (subjonctif)
- Savez-vous qui cela peut être (le "il" après "peut" est inutile, il y a déjà un verbe à la forme interrogative : savoir)
- elle vous a fait confiance plus qu'elle ne s'est [fait] confiance
- quelque chose que vous refuserez d'envisager ("me" inutile)
- Dites toujours (sans accent circonflexe)
- je vais être aussi sincère que je (ne) le suis habituellement : utilisation du "ne" explétif* peu pertinente ici.
- elle se trouv[a] tout [près]
- guillemets à supprimer entre "(...) sornette ?" et "Vous avez envie de quelque chose, Sygn (...)"

Alerte répétition :D : Le ciel moucheté d'hématomes apparait deux fois dans ce même chapitre à trois pages d'écart à peu près, lorsqu'on retrouve Sygn regardant le ciel, puis quand elle se décide à suivre Loki.

Remarque : Loki continue de l’appeler Sygn après lui avoir conseillé d'accepter son vrai prénom, alors qu'elle n'a pas officiellement refusé.

- "soupirant à la seule certitude de mouiller sa cape" : n'est-il pas plutôt "résigné à l'idée de mouiller sa cape" ?

*Le NE explétif est un usage facultatif de l'adverbe de négation « ne » dans une tournure affirmative. On l'utilise :
- après certains verbes (craindre, avoir peur, éviter, empêcher, prendre garde) exemple : je crains qu’il (ne) m’en veuille,
- dans les subordonnées commençant par « avant que », « à moins que », « sans que » (exemple : à moins qu’il (ne) parte)
- et dans les comparatives d’inégalité : exemple, il est moins docile que je (ne) le pensais. (dans ton texte ici, c’est une comparative d’égalité, donc le « ne » est étrange).
J’espère que je suis claireˆˆ
Banditarken
Posté le 04/06/2025
Coucou !
Je réponds (enfin) à ton commentaire, et suis vraiment désolée de t'avoir laissée en "vu"....
Toujours un plaisir de lire tes retours si pertinents et constructifs. Sur ce chapitre, tu as effectivement mis le doigt sur plusieurs choses laissées en suspens, notamment dans le dialogue. Du coup, tout le bail autour du nom de Sygn a été étoffé et clarifié. Tu avais raison de le souligner :)

Merci aussi pour l'explication autour du "ne" que je case beaucoup trop souvent pour RIEN uhuhu. T'es une tête, damned !
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