Chapitre 44 : Une nouvelle ère

Le temps passait doucement, sous la tente brune de la lune d’Endor. Ryvia jugeait toujours le chasseur incapable de se lever, et l’avait donc forcé à rester immobile pendant deux semaines supplémentaires. Orn restait donc cloué au lit, ayant comme passe-temps favori de soupirer dès que la soigneuse entrait dans l’abri. Cette dernière n’en était pas offensée, bien au contraire. Elle prenait un malin plaisir à taquiner le Twi’lek, une sorte de vengeance pour ce qu’il avait fait lorsqu’il était encore le Chasseur Impérial. Elle le surnommait “stormtrooper”, malgré ses contestations, et faisait mine d’être heureuse à chaque fois qu’elle devait réduire son traitement. En vérité, Ryvia s’inquiétait pour lui, et désirait qu’il se rétablisse le plus rapidement possible. Cependant, pour elle qui ne l’avait jamais côtoyé auparavant, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un petit malaise en le voyant. S’il avait été prêt à se sacrifier pour la Rébellion et la Galaxie, il était difficile d’oublier la terreur qu’il lui avait fait ressentir, lorsqu’il régnait impunément en tant que main armée de l’Empire. Ce malaise, au fil des jours, s’estompait. Elle apprenait à le connaître, bien que le chasseur ne fût pas le plus bavard sur son passé. Il lui avait raconté comment la libération de Ryloth s’était faite, évoquant avec émotion Rusk et son sacrifice. Orn lui parla également de quelques missions que lui et Fett avaient menées, pour trouver un quelconque mercenaire qui avait déplu à Jabba. Bien sûr, il passait sous silence toutes ses autres missions, où il devait récupérer un Rebelle pour le traîner jusqu’à Vador.

Le chasseur s’était excusé à Ryvia pour ce qu’il avait fait au nom de l’Empire, mais la soigneuse avait secoué la tête. Si elle croyait en la sincérité de ses sentiments, elle n’avait pas souffert par sa faute ; ce n’était pas à elle de lui pardonner. Orn avait compris et l’avait remercié pour sa bienveillance, tout en repensant à ce que le futur lui réservait. Il ne savait pas ce qu’il allait faire. Nul doute que Nasha continuerait sur sa lancée et aiderait la Nouvelle République à se former. Si tel était le cas, le chasseur la suivrait et l’aiderait dans sa quête. Après tout, l’équipage du Vautour Couronné - qui était désormais forcé de voyager à bord du Slave One, le vaisseau du Mandalorien - avait juré de ne plus se séparer ni de s’éloigner. Ryvia lui promit qu’il serait utile à la République, même si le Twi’lek ne comprenait pas très bien ce qu’un chasseur de prime pouvait faire pour les aider. 

Les jours s’enchaînaient avec une rapidité variable. Certains passaient bien plus rapidement que les autres, surtout s’ils étaient ponctués de visites. Orn en avait quelques-unes, et Luke Skywalker lui-même était venu dans la tente, pour lui parler du sabre-laser. Il n’était pas arrivé le jour même de son réveil. Le chasseur suspectait Nasha de lui avoir demandé d’attendre un ou deux jours de plus, pour lui laisser le temps de profiter du Mandalorien. Son amie à la peau violette lui avait également donné des nouvelles de Twik, lui aussi immobilisé en attendant que son système assimile les nouveautés et les réparations. Selon la jeune Twi’lek, il avait été salement amoché lors de l’explosion, et le vieil âge de sa mécanique n’avait pas contribué à une résistance efficace aux chocs.

Ainsi, l'ancien droïde de combat se retrouvait aux mains de Nasha, qui, préférant remplacer toutes les parties endommagées par de nouvelles pièces résistantes et neuves, fabriquait elle-même de nouveaux morceaux à partir de droïdes Impériaux de dernière génération. Selon la Twi’lek, Twik n’avait fait que de s’indigner de cela, jugeant qu’un robot comme lui, qui avait connu la Guerre des Clones et était un des seuls B1 des Séparatistes encore activé et fonctionnel. Être dénaturé de cette manière était un crime contre l’Histoire, disait-il, tout en acceptant l’aide de Nasha. Lorsque son amie lui contait ses aventures avec Twik, Orn ne pouvait s’empêcher de rire, ravi de savoir que son co-pilote n’avait pas été très affecté par leur mort évitée. Néanmoins, il redoutait ses retrouvailles avec son ami droïde. Ce dernier allait sûrement lui faire regretter d’avoir risqué - encore une fois - leur vie. Si le chasseur regrettait quelque peu d’avoir entraîné son ami dans sa chute, il savait que Twik préférait mourir plutôt que de le laisser seul à se sacrifier comme cela. De toute manière, le droïde avait compris le sort qui les attendait lorsque le chasseur avait exposé son plan suicidaire, et il ne regrettait pas d’avoir accepté.

À part Nasha, le Mandalorien à l’armure verte le visitait aussi, passant avec son compagnon de longs moments ensemble, dans un silence agréable ou alors avec des discussions souvent dénuées de véritable sens. Ryvia se plaignait de ces visites nombreuses qui empêchaient à son patient un vrai repos, mais jamais elle n’arrivait à dissuader ses amis, et n’avait pas pu railler Skywalker quand il était entré dans la tente. Il était devenu le héros de la Rébellion, le dernier Jedi qui avait tué l’Empereur et Dark Vador ; celui qui devait désormais réinstaurer l’Ordre des Chevaliers tant attendu et admiré. Skywalker semblait bien plus sage et calme qu’avant. Habillé tout en noir, il ne portait qu’un seul gant, à sa main droite, et un sabre-laser gris pendait à son côté. Lorsqu’il était venu, Orn l’avait salué avec gentillesse et chaleur, gardant ses yeux rivés sur l’arme délicate dorée qu’il tenait entre ses mains. Luke s’était assis à côté de lui, pour lui parler de ce sabre-laser si particulier.

Le chasseur lui avait donc expliqué l’origine de cette arme antique. Contrairement à ce que croyait Skywalker, il n’avait pas tué de Jedi pour l’avoir en sa possession. Il lui livra l’existence de sa sœur jumelle, racontant en détails tout ce qu’il savait sur les circonstances de sa mort et le rôle que la jeune Padawan avait eu dans l’Ordre Jedi. D’ordinaire, Orn n’aurait pas été si bavard et aurait été réticent, mais il sentait qu’il pouvait faire confiance au dernier Jedi, qui l’avait écouté avec attention et bienveillance. Présentant ses condoléances pour Taano et en s’excusant pour son père maintenant mort, Luke avait pris à son tour la parole pour lui expliquer ce que le sabre-laser lui avait montré et ce qu’il en avait tiré. Il avait bien ressenti que le premier propriétaire de l’arme était mort brutalement, mais aussi que le sabre-laser était relié à Orn, et devait être avec lui. Le chasseur avait été étonné par cela, mais avait pris l’arme délicatement lorsque Luke Skywalker le lui avait tendu. Pouvoir tenir à nouveau l’arme de Taano lui avait apporté un soulagement inexpliqué immédiat. Il s’était senti rassuré, enveloppé d’une présence aimante et protectrice. À sa grande surprise, Luke lui avait révélé que le sabre-laser était toujours fonctionnel. Il avait expliqué que deux cristaux Kyber étaient contenus dans la poignée qui pouvait être séparée en deux pour former deux sabres. Si l’un de ces cristaux était endommagé, deux lames blanches pouvaient toujours être générées. Une cependant était instable, crépitant avec de petites flammes blanches lorsqu’elle était générée. D’après le Jedi, ce n’était pas un problème si celui qui maniait le sabre s’y prenait bien et faisait attention à ce détail. Orn s’était contenté de hocher la tête.

Jamais, depuis la mort de Taano, il n’avait utilisé cette arme. Il s’était senti trop indigne pour s’en servir, et n’avait jamais osé même observer la lueur douce et froide des lames blanchâtres. Le chasseur avait cru que ce sabre-laser ne fonctionnait plus, depuis le temps. Il était étrangement heureux de savoir qu’en réalité, c’était tout le contraire. Skywalker lui avait également fait une proposition étrange. Selon lui, le Twi’lek était toujours sensible à la Force, bien que ses capacités eussent fortement réduites avec son manque d’entraînement. De fait, le chasseur pouvait parfaitement apprendre les techniques Jedi et manier à son tour l’arme de Taano. Luke était prêt à lui enseigner ses connaissances, et à lui permettre de se reconnecter avec la Force. Orn n’avait pas répondu immédiatement. Il savait qu’il possédait - avec une puissance moindre - le même pouvoir que sa sœur et que, petit, il arrivait à ressentir les histoires des objets et des lieux. Avec le manque de connaissance, ce don s’était réduit, pour finalement disparaître entièrement à la mort de Taano. Sa sœur avait perdu la vie tandis que lui avait perdu sa connexion à la Force. Le chasseur s’était donc obligé à refuser la demande de Skywalker, pour le moment en tout cas. Il ne se sentait pas encore prêt à manier cette arme. Pour lui, il n’était pas encore digne de marcher dans les pas de Taano. 

Luke avait compris son refus, mais avait également précisé que l’offre tiendrait toujours. Le Jedi était donc parti, laissant Ryvia complètement perdue lorsqu’elle entra dans la tente après son départ, retrouvant dans les mains de son patient une arme antique qu’elle ne pouvait que reconnaître. Elle était un peu plus âgée que le Twi’lek, et avait donc connu le temps des Jedi, avant l’Empire. Bien qu’elle ne connût pas les détails de cet Ordre et de ses membres, elle était à peu près sûre que le chasseur n’était pas un survivant de la Purge. Ce dernier confirma ses certitudes, et, en guise de remerciement pour ses soins, lui expliqua l’histoire de ce sabre-laser doré. Ryvia avait écouté avec attention et bienveillance. Elle remercia à son tour le chasseur de lui avoir confié ce pan important de sa vie. Elle comprenait désormais ses agissements passés un peu mieux. La soigneuse était bien placée pour savoir que la perte d’un être aimé pouvait détruire même la personne la plus puissante et la plus censée. Elle avait pris soin de nombreux Rebelles blessés qui avaient perdu des proches ou des frères d'armes. S’ils n’avaient pas la culpabilité du survivant, ils étaient ravagés par le deuil et les visions d’horreur qui avaient dansé sous leurs yeux impuissants. De nombreuses fois, Ryvia avait dû calmer des combattants, les sauver de leurs névroses ou encore les protéger d’eux-mêmes.

Quelques cicatrices qui ornaient ses bras étaient des blessures d’amis et non d’ennemis. Imaginer que quelqu’un comme Orn, qui sur son lit paraissait si calme et amical, avait été rongé par le deuil et poussé par ce dernier à céder à la cruauté et à la violence n’était pas difficile. La soigneuse devait pourtant admettre que le chasseur, sans son casque, semblait être une personne différente. Il n'avait pas cet air intimidant et impassible, bien au contraire. Ses yeux jaunes n’avaient pas non plus la flamme sombre des tueurs. Sans toute cette armure rouge et noire de Clone, il ressemblait à un Twi’lek typique, bien qu’une grande balafre traversât son visage moucheté de blanc. Avec le temps, Ryvia s’était mise à le considérer comme un ami. Ce sentiment était réciproque. Le chasseur prenait un certain plaisir à tourmenter la soigneuse, qui en retour terrorisait son équipage et lui-même. Lorsqu’enfin elle lui annonça qu’il pouvait quitter ce lit et déambuler dans le village Ewok à l’aide d’une canne, Orn l’avait remercié de nombreuses fois. Si, au départ, il avait refusé la canne, l’air assassin de Ryvia fut suffisant pour le convaincre. Elle l’aida à faire ses premiers pas, qui étaient vacillants et tremblants. Le chasseur sentait la faiblesse de ses jambes. Il détestait cette sensation, mais se fit violence, et, après quelques pas, il pouvait enfin marcher sans l’assistance de la soigneuse. 

Orn franchit enfin la porte de la tente sombre, et découvrit un endroit magnifique. Il était au cœur d’une forêt dont les arbres étaient si grands qu’on ne voyait pas le ciel ni la fin de leur tronc. Tout était riche en couleurs, et l’herbe sous ses pieds était d’un vert profond et magnifique. Entre certains arbres se trouvaient des ponts de bois suspendus, où se tenaient des Ewoks, des sortes de petits ours bipèdes natifs à cette lune, ainsi que de nombreux Rebelles qui se baladaient et discutaient légèrement.

Çà et là, des vaisseaux recouvraient le sol, aux côtés des petites cabanes en bois, maison des Ewoks. L’air était humide et riche en odeur de terre et de mousse, un baume au cœur pour ceux qui étaient fatigués de leur combat et avaient passé trop de temps dans leurs bases en pierre et isolé. Des chants d’oiseaux étaient audibles, doux à l’oreille et provoquant des petits sourires chez les blessés immobilisés, qui pourtant rêvaient de rejoindre leurs camarades. Utilisant sa canne, le chasseur s’avançait, regardant partout et scrutant le paysage. Des droïdes et des Rebelles étaient en mouvement constant. Certains se dépêchaient pour aider un soigneur, tandis que d’autres s’occupaient des réparations des vaisseaux ou des robots. Des Généraux criaient quelques instructions, et recevaient des cris de réponse en retour. Un groupe de Rebelles blessés était assis dans l'herbe, non loin de la tente du chasseur, sous un arbre. Ils jouaient au Sabacc, un jeu de cartes populaire, pour passer le temps et se changer les idées. Un de ces Rebelles reconnut le visage du chasseur et lui lança une salutation, suivie d’un remerciement. Orn, surpris, le salua à son tour.

Quelques autres des vétérans lui lancèrent des remerciements également, mais certains restèrent silencieux, se contentant de le regarder d’un air sombre. Continuant son chemin dans le village, le chasseur cherchait du regard le Vautour Couronné. Il avait beau savoir que son vaisseau n’était plus apte au vol, il voulait faire un adieu digne de ce nom à cet engin magnifique qui avait été sa maison pendant si longtemps. Alors qu’il se dirigea vers les nombreux vaisseaux posés, la voix de Nasha parvint à ses oreilles, et il s’arrêta, souriant. La Twi’lek se précipita vers lui avec un grand sourire, agitant son bras droit cybernétique pour le lui montrer avec fierté. Le chasseur lâcha un petit rire lorsqu’elle arriva devant lui, avant d’observer avec admiration ce nouveau bras. Le métal était cuivré, et dessus étaient dessinés de nombreux symboles, dont celui de la Rébellion et du Vautour Couronné. À la demande de son amie, il soupesa son bras. Il était étonné de sa légèreté.

"C’est incroyable… Quel métal as-tu utilisé ?

— Du Cortosis. C’est un métal très puissant, mais aussi léger. D’ordinaire, on s’en sert pour forger des armes," répondit Nasha avec un grand sourire.

Le chasseur hocha la tête, admiratif. Nasha ne cessait jamais de l’impressionner. Elle avait une véritable imagination qu’elle exploitait avec ses connaissances et sa curiosité insatiable. Il semblait qu’elle s’était encore dépassée avec cette prothèse, dont la légèreté et la fluidité étaient un exploit. Il n’eut cependant pas l’occasion d’admirer davantage son travail, puisqu’une voix robotique et au ton cassant s’éleva, derrière Orn, qui éclata de rire avant même de se retourner. 

"Je devrais t’assassiner, espèce de Twi’lek suicidaire !" lança Twik, qui prétendait être en colère.

Le concerné, pas même blessé, se retourna avant de se jeter dans les bras de son co-pilote, qui lui rendit immédiatement son geste.

"Je suis si content que tu ailles bien, Twik…

— Moi aussi, idiot," répondit le droïde, avant de briser leur étreinte.

Le chasseur ne pouvait cacher le grand sourire qui illuminait son visage tandis qu’il observa l’état de son ami. Une fois encore, Nasha avait fait un travail impressionnant. Twik ne semblait pas avoir changé, alors que la jeune Twi’lek avait utilisé des pièces d’autres robots. Toujours noir, avec le symbole du Vautour Couronné en rouge, le droïde était en parfait état. Orn remercia Nasha, qui révéla en riant que Twik l’avait déjà remerciée de nombreuses fois. Les trois membres de l’équipage du Vautour se dirigèrent ensuite vers les vaisseaux Rebelles, et Nasha prit les devants, pour guider les deux mercenaires vers le Vautour Couronné. Slalomant entre différents engins spatiaux qui étaient dans des états déplorables, Orn sentit son cœur se serrer. Il ne savait pas quelle apparence avait son vaisseau désormais, mais il se doutait qu’il ferait peine à voir. Une fois arrivés en face du Vautour, le chasseur comprit à quel point il ne s’était pas trompé. Au beau milieu des arbres géants, posé sur l’herbe verdoyante, le Vautour Couronné attristait le paysage par sa simple présence. Cabossé de toute part, le vaisseau noir n’avait plus rien de sa splendeur d’antan. Le pare-brise était entièrement brisé, et des morceaux de verre gisaient sur le métal noir écaillé et abimé. À certains endroits, la peinture avait disparu, et une aile du vaisseau, fine et allongée le long du tronc principal du Vautour, était cassée en deux. Le chasseur s’approcha doucement de son vaisseau, avant de poser une main sur la carcasse du Vautour.

Il leva la tête pour mieux l’observer, mais seules les larmes parvenaient à ses yeux. Il avait vécu la majorité de sa vie dans ce vaisseau si résistant. Orn ne pouvait pas imaginer sa vie sans lui, sans piloter le Vautour qui avait été son éternel soutien. Il se souvenait toujours de ce moment où, seul sur Coruscant, il avait trouvé refuge dans ce vaisseau après avoir été banni de son clan. S’en séparer de cette manière était pour lui impensable. Le seul réconfort qu’il trouvait pour le Vautour était de savoir qu’il avait été détruit pour un monde meilleur. Si Orn n’avait pas sacrifié son vaisseau, l’Étoile Noire se tiendrait toujours dans le ciel, menaçant tous les peuples sans distinction. Il posa son front contre le Vautour Couronné, dont le symbole brillait encore fièrement sur le métal noir, le chasseur murmura un mot de remerciement et d’adieu. 

Il resta ainsi quelques minutes, pour faire son deuil, quand une main tendre et aimante se posa sur son épaule. Orn se retourna pour voir Fett, qui lui adressa un sourire triste.

"On dirait que tu vas devoir aller dans mon stupide vaisseau vertical," fit-il pour soutenir son compagnon.

Ce dernier essuya ses larmes en riant légèrement.

"Je devrais m’excuser pour avoir dit ça, mais ton vaisseau a vraiment l’air stupide," rétorqua-t-il, absolument pas désolé.

Le Mandalorien afficha un air outré, et se tourna vers Nasha pour trouver un quelconque soutien. La Twi’lek haussa seulement les épaules d’un air gêné, rejoignant le chasseur dans cet avis. Vaincu, Fett jeta un regard noir à Twik, interdisant à ce dernier de renchérir. Le droïde leva les mains en l’air, se dédouanant de toute action, bien qu’il partageât l’avis de son co-pilote. En guise d’excuse, Orn embrassa légèrement son compagnon, avant de rapidement se retourner en entendant la voix familière de Solo.

"Tiens, tiens… Notre petit Twi’lek est enfin debout…," lança-t-il d’une voix moqueuse et mielleuse.

Son sourire se figea sur son visage lorsqu’il aperçut les regards meurtriers des deux mercenaires, obligeant Nasha et Twik à cacher leur rire de leur côté. Leia et Lando était derrière le contrebandier, et la Princesse Alderaanienne leva les yeux au ciel, désespérée. L’administrateur de la Cité des Nuages s’avança en poussant son ami pour enlacer Orn. Il le remercia chaleureusement pour le risque qu’il avait pris en le sauvant, puis ce fut au tour de Leia de le remercier pour ce qu’il avait fait. Le chasseur accepta avec un petit sourire, remerciant en retour Lando pour l’avoir sauvé d’une mort certaine.

"La Chancelière Mothma m’a chargée de t’informer que tu es désormais un Général de l’Alliance," annonça Leia d’une voix claire. 

"Merci… J’imagine qu’elle a beaucoup à faire, n’est-ce pas ?

— Oui. La Nouvelle République doit être construite sur des bases nouvelles. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire les mêmes erreurs qui ont permis à l’Empire de se créer.

— Comment allez-vous vous y prendre ?" demanda-t-il, espérant pouvoir aider. 

"D’abord, nous allons rétablir l’ordre dans les planètes toujours occupées par l’Empire, comme Kashyyyk et Naboo. Les Impériaux y sont toujours présents et nous craignons qu’ils ne se vengent sur la population. J’aimerais d’ailleurs que tu nous rejoignes et nous aides pour cela. Nous avons besoin de chasseurs comme toi pour retrouver des haut-commanditaires de l’Empire et protéger des villages," expliqua Leia, espérant recevoir de l’aide.

Orn échangea un regard rapide avec Fett, puis avec Nasha et Twik. Un sourire se dessina sur ses lèvres. L’équipage du Vautour Couronné venait de trouver sa nouvelle mission, et le chasseur allait enfin pouvoir réparer l’entièreté de ses torts.

"Bien sûr que je vais aider, Leia. Je te dois au moins ça," répondit-il doucement, au grand bonheur de la Générale Rebelle.

Cette dernière le remercia avec le reste de son équipage, qui ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine hâte. Certes, c’était une nouvelle Galaxie qu’ils allaient devoir affronter, et de nouveaux ennemis qui allaient se dresser sur leur chemin, mais il n’y avait rien qui pouvait réellement les arrêter. Ils avaient fait face à un Empire et à des tueuses de planètes, survécus à un Seigneur Sith et à une Guerre Civile qui avait fait rage pendant des années. Leia leur annonça que leur première mission commencerait dès ce soir. Elle partirait sur Kashyyyk à bord du Faucon Millénium, tandis que l’équipage du Vautour embarquerait sur le Slave One de Boba Fett.

Twik râla rien qu’à l’idée de devoir monter dans le vaisseau du Mandalorien, tandis que Nasha était déjà prête à inspecter ce vaisseau rare dans les moindres recoins. Tout comme Orn à ses débuts, Fett commençait à s’inquiéter pour son vaisseau, et son compagnon n’aida pas en lui avouant que son amie Twi’lek avait piraté le Vautour. Bien que le chasseur dût toujours marcher avec une canne, il revêtit, avant de partir, son armure, appréciant ce sentiment de sécurité. Pour la première fois de sa vie, il garda son casque noir et rouge à son bras, ne craignant plus de montrer son visage au reste de la Galaxie. Lorsqu’il rejoignit sa famille, il ne fut pas surpris d’entendre les voix de Nasha et Twik dans le vaisseau du Mandalorien, se chamaillant sur un détail inutile. Il laissa Fett grimper dans le Slave One, restant un peu derrière et savourant le vent frais de la lune d’Endor. Derrière lui, là où l’Étoile Noire aurait dû se tenir, se trouvait un soleil bas et rassurant, qui caressait le sol avec ses derniers rayons d'or, préparant le premier jour d’une nouvelle ère.

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