Nicolas resta silencieux quelques secondes. Je pris la parole en premier.
-Bonjour Nicolas, je peux entrer ?
-Oh bien-sûr, excuse-moi…
-Tu vas bien ?
-Parfaitement bien, j’étais juste un peu ému.
-Carrément ?
-Je m’attendais à une tenue neutre comme tu me l’avais annoncé, et je te vois si … si …
-A ce point ?
-Ah oui, vraiment. Tu es époustouflante.
-Merci.
La chambre était très claire et formait un L accueillant. L’ossature en croisillons de poutres était visible sur les murs blancs, et un mobilier sobre séparait deux zones bien distinctes. Sur la droite, on entrait dans le pied du L en contournant le poinçon de la charpente qui descendait majestueusement sur le sol, et abritait le douillet recoin nocturne avec le lit, spacieux, aux draps blancs recouverts d’un dessus-de-lit rouge plié comme un chemin de table. Sur la gauche, une table et deux fauteuils aussi moelleux que ceux du salon de lecture de l’hôtel délimitaient un espace convivial. Deux fenêtres en chien assis inondaient la pièce de lumière tout en proposant une vue panoramique sur les toits en tuiles des petits immeubles de la ruelle et de celles concomitantes. Le sol en parquet clair contrastait avec la teinte sombre des boiseries apparentes de la structure du bâtiment. Ma nervosité avait disparu. Nicolas n’était pas un inconnu, et je le retrouvai tel que je l’avais déjà apprécié : simple, gentil, un peu timide.
Je posai mon sac à dos au pied de l’un des fauteuils. La température extérieure était encore fraîche. Le temps de rejoindre la chambre depuis le hall, j’avais senti mes bras nus se hérisser. Mon blouson était dans mon sac à dos, coquetterie oblige ! Mais Nicolas avait mis le chauffage dans la chambre et l’atmosphère y était agréable. Visiblement embarrassé par la situation, il me fit la bise pour célébrer mon arrivée.
-Je suis désolé, je suis un peu nerveux.
-C’est pas grave. Elle est jolie, cette chambre, en tout cas.
-Oui, j’ai beaucoup aimé quand j’ai vu ces photos sur le site de l’hôtel, alors j’ai réservé ici.
-Tu as bien fait.
-Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Ou te rafraichir ?
-Non, pas dans l’immédiat pour ce qui est de me rafraichir, mais je veux bien quelque chose à boire, oui.
Nico ouvrit le petit réfrigérateur de la chambre et en sortit une bouteille de champagne. Il prit deux flûtes, déboucha la bouteille et nous servit.
-Dis donc… c’était dans le réfrigérateur, ça ?
-Non, ils ont des choses valables, mais le champagne je l’avais apporté, ainsi que les flûtes.
-Tu es très prévenant.
-Ah au fait, je ne veux pas oublier. Tiens.
Il me tendit une enveloppe blanche. Je la pris, m’assis sur l’un des fauteuils rouges et écartai les deux pans non scellés. Elle contenait douze billets de cinquante euros. Mes mains tremblaient légèrement en refermant l’enveloppe. Il poursuivit.
-Et puis j’ai ça aussi pour toi.
Cette fois-ci, ce fut un coffret emballé dans un papier cadeau bleu et blanc qu’il dirigea vers moi. J’arrachai l’emballage et découvrit une boite toute en longueur, aux couleurs méridionales, remplie de petits losanges glacés de sucre blanc qui émurent mes narines avec des parfums d’amande et de melon.
-C’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, hein ?
-Ça ne risquait pas.
-C’est très gentil, vraiment.
Il s’assit sur le fauteuil à côté du mien, prit une flûte et la leva pour que je m’en empare, puis il trinqua avec la sienne. Le champagne était remarquable. C’était un blanc de blancs qui exaltait des arômes d’agrumes très subtils. Pour ne pas rester à jeun, j’ouvris le coffret des calissons et en dégustai un. L’accord avec le champagne était une merveille ! Comme pour les chocolats, Nico refusa d’y céder.
L’alcool imprima rapidement son effet désinhibant, et l’atmosphère en fut allégée. Nous papotâmes un bon quart d’heure. Il me parla de son métier d’ingénieur climatologue, de ses voyages aux quatre coins du monde, des modèles mathématiques et informatiques pour la prévision du climat à court terme, autrement dit la météorologie, et à long terme, sur les problèmes de réchauffement climatique par exemple. Il me parla de sa femme, sans en être gêné. C’était un homme intéressant, et je ne me forçai pas à rentrer dans la conversation qui dériva sur mes études et mes projets. Après la deuxième flûte, il posa sa main sur la mienne, sur le bras du fauteuil. Ses yeux étaient devenus plus lumineux, et ils oscillaient entre mon visage, donnant le change quand je parlais, mes jambes croisées, que la jupe serrée autour de mes cuisses dévoilait dans leur halo noir, et le creux de mon décolleté. Il m’avait pourtant déjà vue nue. Il n’y avait pas d’effet de surprise à attendre. Mais parfois certaines tenues réussissent à créer davantage de désir que la nudité.
Je me levai, et changeai de fauteuil, m’installant sur ses genoux, tout en passant un bras autour de ses épaules, et recroisai mes jambes. Il posa une main sur mon genou, caressant le voile qui le recouvrait, et l’autre chercha mon bras nu. Il avait des petites lunettes discrètes, qu’il enlevait au salon de massages mais qu’il avait gardées sur le nez en ce début de rendez-vous. Je les lui ôtai et les posai sur la table.
-Je suis vraiment heureux qu’on puisse se voir, me dit-il tout bas.
Je sentais son émotion. Il s’était approché de mon visage, comme si cette information avait été un secret à ne dévoiler à personne d’autre que moi. J’approchai à mon tour, inclinant la tête très légèrement. Mon nez retroussé vers le haut effleura le sien.
-Je sais.
Sa bouche se superposa à la mienne. Le baiser fut d’abord chaste. Les lèvres se caressèrent sans s’ouvrir, les siennes glissant avec volupté sur la texture soyeuse et carmine des miennes. Puis sa main pressa doucement mon bras, comme pour m’attirer plus encore contre lui, et sa bouche s’entrouvrit. Sa langue goûta ma peau, mes lèvres, avant que je ne l’accepte en moi, et nous nous embrassâmes. Le baiser dura longtemps. Nicolas embrassait bien. Il embrassait comme il était dans la vie : avec tendresse, lascivité, donnant l’impression de profiter de chaque seconde de douceur. Mes fesses sentirent quelque chose durcir sous elles. La main posée sur mon genou tenta de se glisser sous ma jupe, mais renonça, vaincue par la sensuelle étroitesse du tissus qui gardait encore au secret la tentation de mes cuisses. Cette main contrariée monta sur ma tunique, recouvrant un de mes seins par-dessus la soie, puis s’enhardit et se faufila en-dessous. Je sentis la paume découvrir mon ventre et s’agripper au soutien-gorge. J’avais passé mon deuxième bras autour de son cou afin que le baiser devînt passionnel. Nous restâmes ainsi sans nous occuper du temps. Nicolas me faisait penser à un adolescent effrayé par le corps de sa petite amie, et qui fait durer les étreintes pré-préliminaires, par peur de se jeter à l’eau. Je ne forçai rien. Je le laisser manœuvrer à sa guise. J’étais câline, j’étais tendre, il était en confiance.
Il finit par retirer sa bouche de la mienne.
-On va passer sur le lit, qu’en dis-tu ?
-Tu me laisses cinq minutes à la salle de bain pour me rafraichir ?
-Bien sûr.
La salle d’eau était intégralement carrelée de mosaïques larges, mates et sombres du plus bel effet. Face à un miroir large et sobre trônait un plan laqué noir incrusté de deux vasques blanches surplombées de robinetterie à l’ancienne. Il n’y avait pas de baignoire, mais une magnifique douche à l’italienne, dans la continuité des mêmes carreaux que ceux du sol et des murs. Je me déshabillai et pris une douche, puis enfilai un peignoir blanc. Je sortis de la pièce avec la petite poignée de préservatifs que j’avais in extremis pensé à emmener ce matin. Nicolas m’attendait, habillé et allongé sur le lit. Je jetai un œil à la pendule posée sur une des tables de nuits. Il était 12h40. Nous prenions notre temps.
Je m’assis sur le lit. Il se redressa et vint m’enlacer par derrière en m’embrassant dans le cou. Il élargit les pans du peignoir et le fit glisser sur mes épaules. Je basculai la tête en arrière. Une main caressa mon cou et plongea vers le bas. Je la sentis sur mes seins. Le peignoir s’abaissa encore. Nicolas embrassait mes bras, ma nuque, et ses mains caressaient mes deux petits pamplemousses. J’avais fermé les yeux, essayant de me laisser bercer par l’érotisme du moment. Le peignoir finit par tomber sur le lit, dévoilant mon buste nu. Je me levai alors, tirai la ceinture, et laissai choir le coton blanc à mes pieds.
Je me mis à genou sur le lit, entièrement nue. Nicolas posa sa tête contre mon ventre qu’il embrassa. J’en profitai pour déboutonner sa chemise. Il l’enleva, puis avec une certaine précipitation, se leva et se déshabilla entièrement, terminant par le boxer gris qui ne cachait plus rien de son désir. Je retrouvai cette verge légèrement courbée qui m’avait tant intriguée, voire tentée, lors de ce premier jour d’une ancienne vie. Enfin, nous nous allongeâmes après avoir retiré le couvre-lit et ouvert les draps.
Nicolas m’enlaça. Je sentis son corps contre le mien. La petite bouée que j’avais si souvent jugée attendrissante poussait contre mon ventre plat et contre mon piercing provisoire. Le pénis rigide pulsait le long de mon bas-ventre. Nicolas m’embrassa à nouveau et nous roulâmes sur le lit, langue contre langue. Puis il se redressa et alla embrasser mes cuisses. Il m’évoquait un enfant qui découvre un parc d’attraction, et dont l’enthousiasme finit par se muer en stress à force de se demander dans quel ordre envisager les manèges, comment être sûr de ne pas en oublier, et s’il y aura le temps de tout faire et de tout voir. Il descendit jusqu’à mes pieds, qu’il embrassa également, puis découvrit, enfin, le tatouage qui cicatrisait.
-C’est nouveau, non ?
-Oui, c’est récent. Ça cicatrise.
-Ça te fait mal ?
-Plus maintenant, mais il faut faire attention.
Il comprit le message et remonta le long de mes mollets. Je m’étais soigneusement épilée la veille, et mes jambes étaient parfaitement douces et lisses. Il sembla les chérir, les bénir, et sa bouche vorace monta le long de mes cuisses. Je le sentis les écarter. Il avait déjà vu mon sexe puisque je l’avais déjà massé nue. Mais jamais d’aussi près. Et jamais avec de telles intentions.
J’y étais donc …
Je le laissai se frayer un passage. Il s’aplatit sur le matelas, sur le ventre. Je posai ma tête sur l’oreiller, et sentis deux doigts écarter les lèvres de mon sexe. Sa langue entra.
Il n’était pas malhabile. Mais il ne déclencha rien de spécial en moi. Sa salive était la seule source d’humidité sur ma vulve. Il en mit tellement qu’il crut avoir réussi à me faire de l’effet. Le but de la séance n’étant pas de le contredire, je mimai quelques réactions sous forme de souffles rauques, de halètements raisonnables et de petites contorsions évocatrices quand sa langue s’attaqua à mon clitoris. Ses mains avaient fini par se poser sur mes seins. A force de les caresser et de tourner autour de mes tétons, ceux-ci gonflèrent modérément, par réaction purement mécanique. Nicolas le prit pour la confirmation de ce qu’il croyait avoir réussi à déclencher grâce à son cunnilingus. Puis il se retira, et sa langue glissa sur l’intérieur de mes cuisses.
Je me redressai et l’invitai à s’allonger à son tour. Je jouai quelques instants avec le pénis en érection, comme je l’eusse fait si ma mission avait été de le masser. La verge était raide, dure, décalottée, et cette courbure mystérieuse la dirigeait vers moi. Je posai mes lèvres sur le gland, dans un baiser prometteur, puis ma bouche s’ouvrit et la demi-sphère rouge disparut à l’intérieur. Nicolas se cambra et gémit. Ma langue entra en action, caressant la surface sous pression. Mes mains avaient amoureusement enveloppé la hampe de toute leur tendresse. Seule ma bouche et ma langue étaient actives. Ma tête descendit puis remonta, plusieurs fois, imprimant un va et viens pendant que ma langue ondulait sur le morceau de pénis qu’elle choyait, tournant sur son étendue salée, pressant par endroits, relâchant à d’autres, jouant avec le méat, tandis que mes doigts s’étirèrent pour exciter le frein. Nicolas n’était pas un champion de la longévité. Je ralentis la cadence pour calmer l’homme qui prenait feu.
Il vint se mettre en 69, reprenant la stimulation de mes chairs là où il l’avait laissée. Au-dessus de lui, je remis son sexe dans ma bouche, plus profondément. Je le sentais, très méthodique, tenter de caresser mon clitoris avec ses doigts pendant que sa langue s’enfouissait au plus profond de ma féminité. Il ne déméritait pas, et continuait de croire, avec mon aide et mes talents d’actrice, que je montais aussi sûrement que lui vers les sommets de l’excitation.
Nous restâmes un moment comme ça. La courbure de son pénis m’obligea à tenir le gouvernail pour ne pas le retrouver contre l’intérieur de ma joue gauche. Je trouvai cela amusant.
Enfin, Nicolas sortit sa langue de mon sexe dégoulinant de salive. Je compris que le moment était venu. Je descendis de son corps, délaissant provisoirement sa verge brillante de secrétions pré-séminales. Je me penchai pour attraper un préservatif. J’avais été bien inspirée d’en apporter des deux sortes, en particulier lubrifiés. Malgré les efforts reconnus de Nicolas, et malgré sa salive abondante, je me sentais sèche. Je m’accroupis au-dessus de lui et déroulai le préservatif, en suivant la courbure naturelle de cette queue qui allait disparaître en moi. Nico continua à me caresser le dos et les seins, pendant que je travaillai à la pose méticuleuse de l’inévitable protection.
Alors je m’allongeai sur le dos, et Nicolas vint se mettre à genoux entre mes jambes ouvertes. Il saisit sa verge d’une main et s’approcha. Ses poignées d’amour coulissèrent contre l’intérieur de mes cuisses relevées, comme une boule de bowling sur son rail.
Mes yeux fixèrent le plafond comme par réflexe.
Puis ils se fermèrent.
Nicolas entra en moi.
Cela ne dura pas longtemps. Nicolas était tellement excité qu’il n’eût même pas l’idée de changer de position, de peur que sortir de moi pût être une sensation suffisante pour déclencher son éjaculation. Il me prit en missionnaire. Il fut tendre. Il fut gentil. Il me dit des mots doux dans le creux de l’oreille. Il fut exactement comme j’aimais qu’il soit lorsque, allongé sur ma table de massage, je jouais avec ses nerfs pour son plus grand bonheur. Il fut tel qu’il l’avait été lorsque mon corps avait plusieurs fois réagi et exprimé du désir, au terme de séances de body-body hautes en couleurs qui avaient frôlé le dérapage. Mais il faut croire que les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets.
Il faut croire que les causes n’étaient plus les mêmes, malgré les apparences.
Le pénis courbé induisait des sensations étonnantes. Je sentais la légère cambrure frotter la paroi intérieure droite de mon vagin, délaissant la gauche. Le préservatif lubrifié joua son rôle, et Nicolas coulissa dans mes chairs avec aisance, sans que cela ne frotte ni ne me fasse mal. Je n’étais pas spécialement nerveuse. Simplement je ne ressentais pas le moindre plaisir sexuel. Je repris alors mon rôle alternatif et distribuai quelques bons points sous forme de gémissements, d’ongles enfoncés dans son dos, et autres signes extérieurs de jouissance dont les hommes sont toujours friands. Il n’y vit que du feu.
La pénétration dura moins de cinq minutes. Sans changer de position, Nicolas varia les inclinaisons, mit à un moment mes jambes sur ses épaules, et il put alors continuer à me faire l’amour tout en embrassant à nouveau mes pieds et ma cheville non tatouée. Ses mains s’affairèrent sur mes deux seins pendant que sa verge se dirigeait vers son orgasme solitaire.
Il se raidit enfin et, alors que la semence montait en lui, m’embrassa à nouveau. Quand son sperme inonda le préservatif, sa langue tournoyait frénétiquement autour de la mienne, immobile.
Nicolas se retira en tenant le préservatif, ce qui me fit penser à ma sœur, et à sa surprise au moment de son dépucelage, quand la capote était restée en elle. L’image me fit sourire, puis je la chassai immédiatement de mon esprit de peur qu’elle ne me fasse pleurer.
Il se dirigea vers la salle de bains où il jeta le latex usagé dans une poubelle et revint nu, le sexe au repos mais avec les flûtes qu’il remplit une troisième fois. Le champagne s’était réchauffé mais il restait agréable.
-Ça va, me demanda-t-il, ayant visiblement besoin de se rassurer ?
-Très bien, répondis-je en accédant à sa requête.
-Tu veux un calisson ?
-Volontiers, oui.
Il n’en prit toujours pas, mais me tendit le coffret pour que je me fasse plaisir.
Il reposa la flûte vide et s’allongea à côté de moi. La conversation reprit et dura longtemps. Ce fût un moment étonnant où, nus tous les deux dans cette superbe chambre d’hôtel, nous évoquâmes son épouse et même la façon dont il aimait faire l’amour avec elle, ses enfants, ses projets, son quotidien. Ce fut pour moi la meilleure période, celle où je retrouvai un peu de cette qualité d’écoute que j’aimais faire valoir. Il me prit dans ses bras pour me parler des seins de sa femme qu’elle souhaitait refaire, caressa sans s’en rendre compte les miens quand il m’expliqua quelles études il avait suivies et quel diplômes il avait obtenus, et joua avec mon court duvet pubien tout en m’expliquant ses souhaits de devenir à terme enseignant à l’école de météorologie de Toulouse.
Il était 13h30 quand son sexe se redressa une seconde fois.
-Tu veux recommencer ?
-J’aimerais bien une douche coquine tous les deux.
-Allons-y.
Nous nous rendîmes dans la salle de bains et j’ouvris l’eau, puis me plaçai sous la pomme rectangulaire d’où coulait une fine pluie. Il m’y rejoignit et m’enlaça. J’étais aussi grande que lui. Nos bouches se trouvèrent spontanément et nous nous embrassâmes. Le ruissellement de l’eau sur nos corps serrés l’un contre l’autre était envoûtant. Nicolas passa dans mon dos, abandonnant le baiser que nous échangions pour que ses mains entrent dans le ballet humide. Son corps se colla au mien, son pénis bandé poussa sur mes fesses et ses mains me contournèrent, glissant sur mes seins inondés de rigoles aléatoires, jouant avec mes tétons qui se dressèrent modérément. L’autre main passa entre mes cuisses et un doigt entra en moi, déclenchant enfin quelques sensations positives. Je saisis son membre sans le regarder, et me mis à le masturber pendant que lui-même me doigtait. Cela resta très insuffisant pour jouir, mais au moins j’aurais éprouvé un peu de plaisir. Nicolas se retrouva vite au comble de l’excitation, le contexte de la magnifique douche accentuant encore ses réactions. Je me dégageai de ses caresses et pris les commandes. J’enduisis mes mains du gel douche à la mandarine disponible sur une étagère en marbre incrustée dans le carrelage mural, et entrepris de laver son corps, différant le nettoyage intime au dernier moment. Nicolas chercha ma bouche, volant un baiser aussi souvent qu’il le pût pendant que je vaquais à mon manège. Quand je n’eus plus que le pénis à laver, je retrouvai mes habitudes de masseuse et mes mains travaillèrent en aveugle, autonomes et provocantes. Habitué à jouir allongé, Nicolas se retrouva dans une position aussi inhabituelle que stimulante. Il m’enlaça alors que je faisais monter la sève. Quand je le sentis à bout de forces, je me tournai et me penchai en avant, tout en continuant de caresser le gland qui venait de rendre les armes. Nicolas s’offrit la plus belle des vues sur mon adorable cul dégoulinant de gouttelettes, cambré vers lui, sur lequel il n’eut plus qu’à poser sa verge qui se liquéfia. Une onde tiède s’étala sur le haut de mes fesses, vite chassée par la pluie de la douche.
Je restai à la salle de bains pendant que Nicolas reprenait des forces sur le lit. J’arrangeai mes cheveux mouillés qui, désormais courts, commençaient déjà à sécher. Je sortis nue dans la chambre et repris mes affaires du matin dans le sac à dos, m’habillant sous les yeux de l’homme qui venait de me baiser contre six cents euros.
Quand je fus prête à sortir, Nicolas entreprit de s’habiller. Je pris la boite des calissons ainsi que l’enveloppe, fourrant le tout dans mon sac à dos très hétéroclite en cette journée particulière. En boxer et chemise, il se leva.
-Tu es très jolie aussi habillée comme ça, simplement.
-J’espère bien !
-Lola… vraiment je te remercie pour ce merveilleux moment.
-Mais de rien.
-Je reviendrai pour des massages.
-Avec plaisir.
-Et peut-être qu’à l’occasion…
-A toi de voir. Tu connais mes conditions, désormais.
-Absolument.
-Je peux te poser une question ?
-Je t’en prie.
-Tu portais des bas ?
-Oh oui, c’est vrai que tu ne m’as pas vue les enlever.
-La prochaine fois.
-Promis.
Je me rendis compte qu’effectivement, j’avais privé Nicolas de la phase du déshabillage, que j’avais effectué seule dans la salle de bain, juste avant de prendre ma douche et de revenir en peignoir. Erreur de débutante…
Nicolas se pencha et m’embrassa doucement sur les lèvres. Je lui rendis son baiser.
-A très bientôt, Lola.
-Au revoir Nico.
J’ouvris la porte et sortis sur le balcon de l’annexe de cet hôtel où tout venait de basculer dans ma vie.
Ma montre indiquait 14h07.
J’étais escort girl.
Everybody knows that the dices are loaded
Everybody rolls with their fingers crossed
Everybody knows that the war is over
Everybody knows the good guys lost
Everybody knows that the Plague is coming
Everybody knows it’s moving fast
Everybody knows that de naked man and woman
Are just a shining artefact of the past
Everybody knows the scene is dead
But there’s gonna be a meter on your bed
That will disclose
What everybody knows