A la nuit tombée, c’est dans un colossal effort pour maintenir sa dignité que Freya adressa d’ultimes adieux à son temple et à sa royauté. Son frère la soutint jusqu’à l’aurore mais, parvenue sur le pont humide du Skidbladnir, la Belle s’effondra en sanglots sans qu’aucune parole, qu’aucune accolade ne la réconforte. Son désespoir emporta toutes choses. Il contamina l’air que tous respiraient. Il teinta le ciel, l’océan et les faciès des couleurs maussades du deuil. Pas un oiseau pour couvrir à grands cris ses lamentations ou pour la distraire avec un ballet aérien. Pas un souffle de vent pour cingler les voiles. Pas une sirène pour chanter les louanges du royaume abandonné. Que les vagues s’écrasant mollement contre la coque, et qui ne cherchaient ni à la retenir ni à l’éloigner. Tout avait péri. Tout était devenu indifférent. Mais tout allait renaître.
Soumise à un fragile équilibre, Freya resta sur le pont jusqu’à ce que son foyer ait disparu de l’horizon et quand il n’en resta qu’une surface lisse, elle s’accrocha ferme à sa résolution de demeurer l’épicurienne excessive qui avait accordé à son peuple les plus fantasques réceptions. De ne laisser à la douleur que le temps d’un orage, d’une tempête et que cette insouciance qui avait porté son règne et donné tant de joie à ses pairs, reste sienne. Elle incarnait l’héritage de Vanaheim et ce, aussi longtemps que battrait son cœur mille fois épris. Une violente averse s’abattit sur les flots avec toute la férocité qui grondait dans sa poitrine.
Son chagrin coulait de ses yeux, il coulait du ciel. Les vagues s’en nourrirent, elles s’agitèrent et bientôt leur rugissement terrassa la complainte de la déesse. Un jour, Freya relèverait la tête et sentirait la chaleur du soleil séchant ses cheveux. L’astre l’attendait là, derrière la masse de nuages. Elle tendit le bras sans l’atteindre. Cela viendrait. Pour le moment, elle n’était qu’une souveraine déchue, tremblante de fatigue et de froid, qui n’eut d’autres choix que d’accepter l’escorte de Freyr et Skadi vers sa cabine.
Peu après son départ, l’œil doré du soleil se posa sur le Skidbladnir, et, dans la pellicule d’eau qui enrobait le bois, il ne trouva que son divin reflet. Fragmentée par le prisme d’un million de gouttes de pluie, sa lumière peignit le vent en une myriade de couleurs. Le vaisseau scintillait sur les flots dans un ultime hommage digne des merveilles de Vanaheim.
La prodigieuse luminosité étira une ombre qui rejoignit Sygn. Les embruns donnaient à la peau de Loki un délicat reflet irisé.
Pour la première fois, Sygn ignorait quoi lui dire. Contre son gré, les paroles de Freya s’étaient immiscées en elle, pareilles à des vipères dont le venin déformait les contours du dieu de la malice. Tout l’aplomb, toutes les certitudes déployés pour prendre la défense de Loki s’étaient retournés contre Sygn. Se pouvait-il que la déesse dise vrai, après tout ? Comment l’imaginer alors que Loki s’était montré sous son jour le plus véritable ? La parole d’une ennemie jalouse ne devait pas rivaliser. La machination était grossière. Presque insultante. Et pourtant, un doute existait. Sygn leva les yeux vers Loki, que la vive lumière matinale flattait et ce, bien que le souci plissât son front. Il n’est pas difficile de s’éprendre de lui, avait dit Freya.
« Quand arriverons-nous ? demanda Sygn pour dissimuler son embarras.
— D’ici quelques jours, j’imagine. Asgard est lointaine mais le Skidbladnir ne redoute aucun obstacle.
— Comment les choses vont-elles se dérouler, là-bas ?
— Mal, je le crains fort.
— Je ferais peut-être mieux de repartir, lorsque nous arriverons. Spiegel me manque.
— Et pas votre frère ? railla Loki dont la moquerie ne manqua pas de faire sourire Sygn.
— Je préfère m’en tenir à Spiegel, pour le moment.
— J’aimerais que vous restiez quelques temps, avec moi. »
La requête de Loki paraissait sérieuse, à en croire les intonations de sa voix, étudiées pour ne laisser échapper aucun trouble. Sauf qu’une telle précaution n’était pas anodine.
« Vous n’avez pas besoin de moi là-bas.
— Restez un peu. Je vous le demande, Sygn.
— Ne me faites pas croire que j’ai une quelconque importance dans ce que vous fomentez. Ne vous moquez pas de moi.
— Pourquoi persistez-vous à vous croire insignifiante ?
— Nous avions un accord.
— Et cet accord ne vous convient pas plus qu’à moi.
— Tout redeviendra plus simple si nous nous y tenons.
— Nous ne sommes pas destinés à une vie simple, Sygn.
— Que va-t-il se passer lorsque nous arriverons ?
— Vous vous montrez si suspicieuse. »
Et cela le heurtait comme un coup de poing dans l’estomac.
« Pourquoi tenez-vous tant à ce que j’y assiste ?
— Y assister ?
— Je n’ai aucun rôle à y jouer.
— Vous en aurez pourtant un, Sygn. Soyez patiente.
— Et en considérant que j’accepte de le jouer, que se passera-t-il ensuite ?
— Votre méfiance à mon égard me déplaît.
— La vôtre aussi. Ne la niez pas. Si vous n’en aviez pas, vous me répondriez. »
Les joues rougies par l’air marin, le souffle manquait à Sygn. Elle vacillait entre toutes les émotions que put compter son spectre. Elle se trompait. Elle mentait. A lui. A elle-même. En cet instant, le plus simple n’était pas de rester insignifiante. Le plus simple était de succomber, de se laisser tomber dans le piège qu’on lui tendait. C’était plus simple que d’interroger Loki et de voir son regard se décomposer par la déception, plus simple que d’éprouver la distance née de la paranoïa, plus simple que de l’entendre confirmer le complot annoncé par Freya.
« Je suis épuisée, dit-elle tout bas. Nous avons marché des heures. Excusez-moi, mais… Je suis lasse de tout cela. »
La poitrine serrée sur des nouvelles larmes qu’elle ne pouvait se résoudre à laisser couler, Sygn baissa la tête et prit congé. D’eux deux, elle était la menteuse. Celle qui prétendait ne se fier à aucune rumeur, de n’être dupée par aucune réputation, d’être étrangère à tous préjugés. De n’avoir besoin de quiconque pour retrouver le chemin du Grand Fleuve. Menteuse. Menteuse. La solitude se présentait en avance. Auprès de Loki, qu’elle avait trouvé un semblant de paix. Un semblant de répit. Un semblant d’oubli qu’elle ne trouva pas, durant les heures suivantes où elle somnola dans le hamac pendu dans la cale du Skidbladnir.
* * * *
Au-dessus de sa tête, quelqu’un faisait les cent pas. Sygn ne s’en serait certainement pas inquiétée s’ils ne faisaient pas suite à une discorde qu’on avait tenté d’étouffer mais dont l’agitation s’était tout de même propagée dans les interstices du bois. Sygn n’en avait pas compris un traitre mot mais tous semblaient y avoir pris part. Une porte avait grincé et un loquet avait été verrouillé. Des clans s’étaient-ils formés à l’issue d’une nouvelle dispute ? L’un d’eux était soucieux. Sygn eut beau tendre l’oreille : rien d’autre que le grincement du bois.
Elle leva la tête, en se représentant mentalement l’agencement du navire. Au-dessus d’elle, se trouvaient des quartiers dans lesquels Freya avait été accompagnée. Quoique non. Pas tout à fait. Ce devaient plutôt être ceux voisins des siens. Autrement dit, Sygn n’avait aucune idée de qui arpentait de long en large sa cabine.
Profitant que nul ne se soucie de sa présence, elle quitta le hamac et passa sa veste. Le Grand Fleuve ne lui avait pas ouvert les bras et l’avait laissée errer dans la pénombre. Elle doutait être réellement reposée. Ce qui palpitait entre ses côtes relevait davantage de la frustration que de la réelle curiosité. Puisqu’on l’entraînait vers le maudit continent des dieux, n’avait-elle pas au moins le droit d’en savoir plus sur ce qui se tramait ? Cette fois, elle ne lâcherait pas. Elle trouverait Loki et insisterait, jusqu’à le faire parler.
A la surface, un ciel bleu roi, courtisé par toute une ronde d’étoiles argentées, surplombait les voiles. L’air de la nuit rafraîchissait agréablement les joues de la sorcière, dont la tête dépassait à peine du plancher. Sur le pont, elle s’étonna de ne pas trouver Loki. De ne trouver personne. S’étaient-ils tous retranchés dans leurs chambres ? Ce calme ne la rassurait pas. Il ressemblait à ceux précédant les tempêtes. De quoi avaient-ils parlé pour qu’ils en soient tous terrassés ? Dormaient-ils ? Ils dormaient peut-être bien. Cette dispute ne représentait peut-être rien d’autre qu’un nouvel éclat de voix stérile. Sygn se hissa sur le pont, bel et bien dégagé. Autant que la vue, autant que l’horizon givré par l’éclat de la lune. Son regard balaya une vue plus large. Rien n’y changea. Elle se trouvait seule, sur un navire devenu fantôme. Seulement le craquement régulier de la quille répondant au mouvement tranquille des vagues.
Un hurlement déchira soudain la conversation des éléments. Une douleur vive, ardente qui retentit dans les entrailles de Sygn. Une souffrance telle que sa simple évocation ébranla son équilibre. L’obscurité avala tout. Puis la recracha. Un autre cri résonna mais on l’étouffa rapidement. Le souvenir d’une odeur lourde, de souffre, qui lui rongeait les poumons. Une fièvre glacée imprégna ses vêtements, et déforma sa vision. La bestialité tordait la voix du supplicié que Sygn ne reconnut que trop bien.
Elle se précipita dans les marches et se heurta à une porte close. On lui avait couvert la bouche mais elle entendait. Elle le ressentait dans chaque fibre de son propre corps. Avaient-ils partagé plus que quelques balades le long du Grand Fleuve pour se trouver ainsi liés dans l’Eveil ? Ses poings frappaient la porte. Sa voix implora la pitié. En vain.
« Ils ne t’entendent pas de l’autre côté. »
Le ton péremptoire de Skadi alimenta un peu plus le feu qui se propageait dans les membres de Sygn. Dans sa cuirasse rutilante, la Panthère quitta la cabine voisine, suivie de près par Freya.
Alors c’est Freyr, comprit la sorcière. Et dire qu’il était celui dont elle se méfiait le moins ! Cela ne faisait pas sens. Seul Freyr témoignait de l’affection pour Loki. Or, ce cri qu’elle avait si distinctement entendu, c’était celui des cauchemars, celui de la caverne. Celui du serpent.
« Qu’êtes-vous entrain de lui faire ? supplia-t-elle la déesse.
— Ce que Loki veut, il l’obtient.
— Qui pourrait souhaiter endurer une telle souffrance ?
— Bien que cela soit le fruit de raisons différentes des tienne, sache que nous ne sommes pas plus d’accord que toi avec ce qui se déroule, répondit Freya avec sévérité.
Sa main délicate, approcha l’épaule de Sygn, qui la repoussa dans un vif torrent écarlate. La déesse fut projetée en arrière, comme frappée par la foudre. Aussitôt, Skadi abattit sa prise sur le manche d’une hache pendue à sa ceinture et en plaqua la lame contre la gorge de Sygn.
« Baisse ça, Skadi, la pressa Freya en se relevant.
— Je te trancherai la gorge si tu recommences, cracha la Panthère.
Ses yeux blancs transpercèrent Sygn, introduisant dans son esprit la certitude qu’aucune hésitation ne ralentirait l’exécution de sa menace. La sorcière leva les mains en signe de bonne foi, bien que ses traits exprimassent la plus mauvaise grâce. C’est à ce seul geste que Skadi accepta de s’écarter et vaquer à ses propres occupations de vigie.
Tandis qu’elle époussetait sa robe, Freya soupira dans une tentative d’apaisement. Dans les poings de Sygn, la chose qu’elle ne maîtrisait pas ne s’était pas encore rendormie. Par de grandes inspirations, elle s’efforça de la réprimer, mais chaque bouffée d’air fut tel un coup de soufflet sur un feu. Sygn eut la soudaine sensation de se noyer. Les membres et l’esprit agités, c’est la main de Freya qui lui permit d’atteindre la surface et de s’y maintenir. La déesse incarnait une falaise devant cette vague.
« Ce qu’il dit était donc vrai. »
Sygn se dégagea encore de l’étreinte de Freya mais accepta de la suivre quand la déesse l’y invita. Sa démarche n’avait rien perdu de sa légèreté, que la lune saupoudrait de grâce. Sygn ne parvenait pas à l’imiter. Elle n’en avait aucune envie. Le ressentiment enflait dans le vide que Torunn avait creusé dans sa poitrine. Il n’était plus question de magie, de forces ineffables qu’Yggdrasil avait inscrit dans ses gênes. Seulement d’une cruelle rancœur. Sygn devinait encore l’ombre des mains noircies de bile et d’un sang épais, s’activant entre ses côtes, arrachant leur butin d’un coffre d’os et de ligaments. Le souffle coupé, le cri bloqué dans la gorge, et l’obscurité qu’elle ne parvenait plus à dissiper seule.
« Ça ne me dépassait pas avant.
— Avant quoi ? demanda Freya qui venait d’enfourcher le bastingage pour s’y asseoir, face à l’océan.
— Avant que ma mère m’arrache au Grand Fleuve. Elle m’a empoisonnée et quand je me suis réveillée, j’ai vu ses mains, là, à l’intérieur. Et depuis, je… je… Je pouvais y plonger, avant. Je pouvais montrer à mon frère ce que je voulais qu’il voie.
— Torunn a bien fait, dit Freya d’une voix tranquille. Le Fleuve aurait fini par t’emporter.
— Vous n’en savez rien.
— Ou par emporter celui qui t’accompagnait. Dévier le Fleuve, le faire sortir de son lit est dangereux.
— Ma mère m’a traitée comme un animal enragé !
— Ta mère a protégé ce qu’elle aimait.
— Elle est incapable d’aimer qui que ce soit. ».
Sa certitude éclata dans le silence et se brisa sur les vagues, en rien troublées. L’indifférence des éléments blessaient Sygn plus qu’aucune insulte. Quelle différence faisait sa souffrance ? Aucune. Elle ne signifiait rien. Elle ne changeait rien.
« Torunn a aimé, rectifia Freya. Malheureusement, je crains qu’elle n’en soit plus réellement capable. Elle est une sorcière singulière, forte et intelligente mais jamais elle n’aurait dû porter la vie en son sein. Je suis la première à m’être trompée sur ce point. Aucune vie ne devrait servir à combler le vide laissé par une autre.
Torunn n’est pas la seule à survivre, amputée d’une partie d’elle-même et j’ai conscience du mal qu’elle a causé. Tu dois comprendre que certains, dans son cas, se dévouent à combler cet insondable abysse en y enterrant tous ceux qu’ils jugent coupables de leur malheur et alors, leur peine se change en un monstre insatiable qui dicte leurs actes et refaçonne leur nature. D’autres, faute de pouvoir l’enjamber, acceptent de descendre dans ce gouffre et, parvenus au fond parviennent à faire la paix avec la chose qui y vit, avant d’entamer leur ascension vers la lumière.
Tu ne peux imaginer à quel point le destin de Torunn m’a brisée. De ne pouvoir le changer, de ne pouvoir l’aider à l’affronter et de me sentir maintenant si lâche. Aujourd’hui, j’ai une dette envers elle. Bien sûr, je ne peux changer ce qui a été. Je ne peux rendre à Torunn ni sa sœur, ni son enfant défunt et je ne peux changer ce qu’elle t’a fait. Nul ne le peut. Mais tu te trompes. Ta mère ne t’a rien pris. Elle sait trop ce que c’est, de perdre quelque chose. Le Grand Fleuve est la source à laquelle se nourrit le don des Sorcières et vois : il n’a pas quitté tes veines. Il s’agite, pareil à un serpent coupé en deux dont les moitiés cherchent à se rejoindre. Torunn a écarté le Fleuve, en dissimulant les voies qui vous lient. Mais il est toujours là. Ne l’entends-tu pas t’appeler lorsqu’il se manifeste dans tes mains ? »
Par fierté, Sygn refusait de céder à paroles si onctueuses. Si évidentes. Elle ne pouvait se résoudre à abandonner sa colère après l’avoir tant élevée. Mais la sagesse de Freya était impossible à nier. Que lui resterait-il, après s’être consumée ? Etait-ce véritablement un lien qui l’attachait à Torunn, ou une entrave ? Il était plus simple de se faire avaler par l’obscurité que de lutter et Sygn comprit que jusque-là, elle n’avait rien fait pour s’y opposer. Qu’en cela, elle ne se différenciait pas de cette mère à qui elle adressait tant de reproches. Et qui serait-elle, sans sa colère ?
Vers la poupe, le grincement d’une porte la rappela brusquement auprès de Loki. Freyr quittait la cabine. Sans Loki. L’air éprouvé. Ruisselant de sueur. Les mains, les manches et le torse, recouverts de quelque chose qui n’était pas difficile à identifier. Freya et Skadi vinrent à sa rencontre. Elles passèrent chacune un bras sous les siens et le conduisirent vers l’autre cabine. La tempête se levait. Quand la porte se ferma derrière eux, il n’y eut, pour Sygn, plus un instant à perdre.
je suis loin d'être arrivée à ce chapitre (j'en suis au 24e) mais je te félicite pour avoir terminé ton riche roman. C'est un travail colossal et tu l'as fait aboutir ! en un mot : bravo ! Dès que possible j'en reprendrai la lecture car j'adore ton univers et ton style.
En vérité : ce roman j'en ai écrit le premier jet il y a 7 ou 8 ans et posté sur une autre plate-forme. Lui a suivi une trilogie qui s'est terminée il y a deux ans à peu près. Sauf qu'évidemment, entre le premier mot du tome 1 et le dernier du tome 3, plusieurs années se sont écoulées, je me rend compte que mon style a évolué, bref, je n'étais plus du tout satisfaite du tome 1 et ... c'est ainsi que je suis arrivée sur Plume d'argent. Ça ne devait être qu'une réécriture, je pensais simplement reprendre l'existant et modifier des phrases, le genre de truc assez simple... Bon.. finalement j'ai revu toute la structure et c'était comme repartir de zéro, en fin de compte 😅
Et maintenant, j'avoue que l'idée de le soumettre à une maison d'édition me traverse l'esprit. J'ai conscience cela dit qu'il y a tres certainement de nombreuses corrections à apporter, des choses qui seront à revoir, des paragraphes peut être à raccourcir mais voilà. J'ai envie de tenter l'aventure 🫣