Chapitre 5

J’avais beau me gausser, faire ma petite hyène désinvolte, je suis quand même resté un bon moment à méditer devant mon écran noir. Quoique ! Méditer est un grand mot. On ne songe pas vraiment à la Bhagavad-Gita quand la radioctivité est à vos trousses pour becter votre système nerveux.

Inutile de me leurrer ! Dans l'air ambiant, je savais que mon compte à rebours était enclenché. Sur un ton monotone, un rythme égal, mon système lymphatique devait déjà entonner le 5, 4, 3, 2, 1, 0, qui précède le départ des fusées. Thymus, moelle osseuse, rate, amydales, globules blancs, tous ces chefs-d'oeuvre minutieusement construits par la Vie n'allaient pas tarder à exploser en vol, sans intervention du moindre ennemi, juste à cause du fanatisme, du moi haïssable d'individus que je ne connaîtrais jamais. Seule consolation, je me suis dit que ce compte qui tendait vers le zéro ne pouvait être que la définition même du Progrès tant rêvé par l'Humanité.

La réminiscence d'un jour pluvieux de ma jeunesse me traversa soudain l'esprit. En veille dans mon tiroir "troubles morphologiques de la puberté", ce souvenir me déposa comme une fleur sur le bord de la rivière Rappahannock. J'étais en compagnie de Julius FitzMaurice que ma belle famille surnommait l'indien blanc. Et, comme à l'accoutumée, je n'en menais pas large. Imaginez être assis dans une barque vermoulue avec un géant qui se prend pour la réincarnation de Sitting Bull, ne supporte pas la chaleur et pêche invariablement par temps merdique. Couvrez ce géant de tresses amériendiennes, de la toque en castor de Davy Crockett, vêtissez-le de la salopette la plus sale du monde et vous aurez une idée de l'état de négligence somptueuse dans laquelle vivotait mon grand-père dans sa forêt de Virginie. Aussi fasciné que rebuté par ce papy qui pionçait dans un wigwam recouvert de matériaux organiques, se nourrissait de glands et scalpait le temps en fumant du nicotiana rustica dans son calumet, il m'avait fallu quelques années d'acnée avant de capter la tendresse de chinchilla qui se planquait dans ce bourru hors catégorie.

- Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence, était la sentence favorite qu'osait me répéter ce taiseux dès que je lui posais une question trop dérisoire.

Au réveil, avec Julius, ce n'était pas pancakes et jus de fruit, mais un verre d'eau de vie pour minéraliser les dents. Son alcool de pisse qu'il disait, direct de la bouche à la gaule. Côté sentimental, comment il s'y prenait-il avec moi ? Venue du fond des âges, sa transmission de trappeur passait essentiellement par ses narines et ses gros doigts. Dès que pointait l'aurore, Julius m'emmenait au milieu des pins pour sentir le parfum de pinène, la fragrance fumée de la mousse de chêne qui rappelait celle des champignons, des feuilles mortes et des algues, ou encore le pétrichor, cette odeur qu'exhalait la terre après la pluie mêlée du liquide huileux sécrété par les plantes. Pour m'apprendre les différents types de pêche, il préférait me montrer en silence l'appât vivant ou les leures qu'il fabriquait minutieusement sur sa palette établi. À ses côtés, j'avais appris à confectionner plusieurs sortes de mouches : la grise à corps jaune, la peute, le cul de canard, le palmer gris et l'oreille de lièvre.

Ce jour-là, la chance avait paressé. Nous n'avions pas pris un seul poiscaille en trois heures, ce qui n'arrivait pratiquement jamais. Trois heures, muets comme des carpes, avec le petit crachin serré, amer et pénétrant qui avait fini par nous baptiser jusqu'aux os. Bien forcés d'abdiquer, c'est au moment de remballer que Julius FitzMaurice m'avait enfin vider son sac comme jamais. Histoire de me mettre en garde sur les Zhoms que j'allais rencontrer dans ma vie, il avait saisi sa gaffe et m'avait balancé à brûle-pourpoint :

- Les abrutis, tu les repèreras assez vite. Méfie-toi surtout des faux gentils. Il n'y a pas plus imposteur et manipulateur qu'un faux-gentil. Comment parviendras-tu à le démasquer ? Tu sais pas, hein ? Le faux gentil est un expert en compliments, il te passera toujours la brosse à reluire. Le faux gentil est un faux-cul. Il te dira qu'il est toujours dispo pour t'aider, mais le jour J, il aura un empêchement et s'excusera platement. Le faux gentil arrivera à te faire dire ce que tu ne voulais pas dire, et même à te laisser entendre que tu gagnerais à être aussi gentil que lui. Le faux gentil n'aura de cesse de te répéter qu'il est trop gentil et que c'est ce qui le perdra. Point de vue métaphysique, ne cherche pas à le concurrencer. La plupart des faux gentils connaissent Dieu mieux que personne, ce qui est bien pour toi, ce qui est mal pour toi. Si tu es agnostique, ils tenteront de t'inculquer en douce ses nobles préceptes, et si tu les écoutes tu deviendras assez vite un parfait enculé athée du Dieu de l'autre. N'oublie jamais, petit, que tu es le fruit d'une descendance de colons qui ont massacré, par le fer et par le feu, des foules d'autochtones avant de devenir des faux gentils ! C'est pour toutes ces bonnes raisons que les Amerloques me débectent. C'est pour ça que j'ai choisi de vivre dans les bois et de causer aux poissons.

Même si je n'avais pas tout compris, les paroles sacrées du coeur de Julius FitzMaurice m'avaient marqué profondément. De fait, revenu du crachin de notre rivière, l'un des pires mensonges de l'Amérique m'est remonté dans la gorge.

Comment, nous, peuple humain, si débonnaire, si fraternel, au coeur assoiffé d'amour, d'égalité, de liberté, avions-nous pu être le premier pays à tester une arme de destruction massive sur une population civile et provoquer sur elle des formes inédites d'atroces souffrances ? Comment avions-nous pu carboniser en à peine une seconde des milliers d'enfants japonais qui partaient à l'école et, dans le même temps, édifier un tribunal pour juger l'abjection novatrice des nazis ? Pour les anges qui survolaient le monde à cette époque, la cruauté des uns avaient-elle été plus excusable que l'ignominie des autres ? Avions-nous vraiment fait cela pour sauver nos soldats des bourbiers sanglants du Pacifique, comme l'avait justifié Oppenheimer, le père de la bombe atomique ? Pourquoi n'avions-nous jamais entrevu que la guerre, comme le rêve, opèrait un déshabillage éthique, une levée de la censure morale qui permettait un retour de toutes nos pulsions agressives normalement refoulées par les contraintes et les codes sociaux ? Pourquoi n'avions-nous jamais compris que nous avions fait cela non pas pour arrêter la guerre, mais 

Exercer sa cruauté sur un être réduit à l’impuissance procure aux individus lésés une contre-jouissance d’autant plus grande que le plaideur est d’une basse extraction sociale. Pendant le temps du procès il croit participer au droit des maîtres : celui de frapper en toute impunité. Faire souffrir ou, à défaut, voir souffrir est une véritable fête.

 

Comment s'y était pris mon beau pays pour faire avaler cette couleuvre à ses citoyens qui plaçaient très haut le sens de leurs valeurs morales ?

Juste avant le largage de Little Boy et de Fat Man sur le Japon, la plupart des physiciens étaient convaincus que le souffle et la chaleur en seraient les principaux effets, et que les radiations seraient de l'ordre du détail. La formule semblait aussi stable que sereine : D (un noyau de deutérium 2H) + T (un noyau de tritium 3H), n un neutron et p un proton, le tout suspendu à une innofensive et dérisoire racine carré d'Aléatoire. D'après calculs, on pouvait faire péter sans honte cette jolie boule de feu de 6 000 °C au centre et de 1 300 °C à 600 m, qui carboniserait toutes choses sur les 500 premiers mètres et incendierait toutes choses sur 3,5 km de rayon. Vraiment pas de quoi fouetter un chat.

Pour Oppenheimer et ses trois comparses lauréats du prix Nobel de physique, Niels Borh, James Chadwick et Enrico Fermi, il paraissait évident que quiconque recevrait une dose mortelle de radiations serait assez proche de l'explosion pour mourir soit à cause du souffle, soit de la chaleur.

 

une véritable machine de propagande et d’intoxication pilotée par la secte doctrinaire qui entoure M. Bush a répandu des mensonges d’Etat avec une outrecuidance propre aux régimes les plus détestés du XXe siècle.

 

Peu de temps après la vitrification d’Hiroshima, des experts sans scrupule, diligentés par la secte doctrinaire qui entourait Harry Truman, avaient été dépêchés sur le site afin de vérifier l’impact de la contamination. Jusqu'alors, avant le largage des bombes sur le Japon, la plupart des physiciens, généraux, et éminences grises  pensaient que le souffle et la chaleur en seraient les principaux effets. Les radiations seraient de l'ordre du détail; quiconque recevrait une dose mortelle de radiations serait assez proche de l'explosion pour mourir soit à cause du souffle, soit de la chaleur. C

 

Étaient-ils équipés de microscopes à fluorescence ou doués d’un incroyable flair canin, toujours est-il qu’ils concluèrent que seules de rares radiations avaient pu être émises lors de l’explosion. Les plus culottés avaient défendu devant le Congrés américain que la mort par radiation ne provoquait aucune « douleur excessive », qu'elle était même une « façon très agréable de mourir ». L'apaisante formule pour faire gober au monde entier l’euthanasie de masse avait été trouvée ! Cette propagande écoeurante déferla sur la candeur populaire tel un tsunami de fraîcheur résiliente. Les trois lauréats du prix Nobel de physique, Niels Bohr, James Chadwick et Enrico Fermi, qui avaient fait mumuse à Los Alamos en créant une jolie boule de feu de 6 000 °C au centre, de 1 300 °C à 600 m, capable de tout carboniser sur les 500 premiers mètres et de tout incendier sur 3,5 km de rayon, en avaient été franchement rassurés. À son tour, sans doute pris d’une empathie japonisante, Harry Truman valida cette thèse bienheureuse, imposant au yeux de la planète son style original de colombe méphistophélique.

Comment pouvais-je rester quiet avec de telles balivernes d’État ?

D'un coup, je me suis mis à mieux comprendre les perturbations du pauvre Cal Vilsack. Mine de rien, ce coup de massue avait quand même bien parasité mon théâtre mental. Ma jugeote, mes pensées fulgurantes semblaient chloroformées. Peu à peu, je sentais mon système de défense partir en cacahuète. Allais-je me retrouver dans l’état de la blatte germanique qui, voyant sa fin proche, préfère se mettre sur le dos pour ne pas être gênée par la lumière ? Avais-je seulement une petite chance de grappiller quelques jours sur mon capital vie ? Une chose était sûre, si je voulais admirer encore quelques aurores, j'allais devoir apprendre à moins penser, voire à ne plus penser du tout. Agir ! Oui voilà, agir ! ! Ne pas attendre que les choses soient parfaites pour passer à l'action. Elles ne le seraient plus jamais sur cette Terre.

De toute façon, penser ne m’avait jamais rendu plus intelligent qu’un balai brosse. Penser m’avait toujours fait peur, en vérité. Parce que depuis l'enfance, ce qui sécurisait le plus ma joie d'exister c’était d’occulter le Mal, le Chaos, la complexité du monde, qui me revenaient forcément de plein fouet dans les gencives dès lors que j'essayais de comprendre l'irrésolvable. Oui, penser m’avait toujours fait perdre un temps précieux, de sublimes minutes à ne penser à rien. N'était-ce pas Alain qui avait dit : apprendre à ne plus penser, c'est une partie, et non la moindre, de l'art de penser !

 

Concentré sur mon autolâtrie, d’un coup je me suis tendu comme un arc électrique. C’est à cet instant que se pointèrent les signes qui allaient tempérer sacrément mes injures envers le genre humain.

Ce fut d’abord une danse de zouave de ma paupière gauche. Un tremblement incoercible à rendre cinglé un HPI.

- Par la barbe du Kaiser ! m’interloquais-je.

S’ensuivit l’apparition soudaine d’une mouche volante, totalement shootée, qui se mit à dériver à l’intérieur de mon globe oculaire.

- Nom d’un chien ! Kesaco ?

Pour connaître un peu la biographie d’Edvard Munch, le peintre norvégien, je me souvins alors qu’il avait contracté semblable anomalie dans ses vieux jours : une hémorragie du vitré avait entrainé un corps flottant dans la masse gélatineuse de son œil droit. De ces entrelacs de filaments sinistres, il en avait fait tout un tas de dessins malhabiles, dignes d’un enfant de cinq ans. Dans le musée où j’avais pu les voir, j’avais éclaté de rire, et j’avais même crié « Remboursez ! ». Pitoyable, je m’étais moqué allègrement des toiles d’araignée qui avaient obstrué sa vue et empêché Edvard Munch de poursuivre son œuvre picturale.

Quel abruti ! Bien mal m’en avait pris.

Ce choc visuel contracta aussitôt mes traits en un rictus inhabituel, et ce rictus entraîna un agacement musculaire qui me fit ébaucher plusieurs gestes grotesques sans signification.

Pas besoin d’être névrologue pour comprendre la nature de ces remuements inconscients : la pétoche venait de s’emparer de moi !

Intrépide dans le péril, heureux dans l’adversité, tranquille au sein des orages ? Foutaises ! Telle une outre en peau de bouc, je m’étais gonflé de sottes prétentions un peu vite.

- Et alors Épicure, la calebasse vacille déjà ? me lancèrent alors mes organes vitaux pour mieux enfoncer le clou.

Pour être clair, je crus comprendre que mon corps s’en foutait pas mal de mon aversion pour l’Homme et ses millions de basses œuvres. Le mode « Apocalypse en père peinard » ne semblait pas du tout passer pour lui.

En temps de paix, le coeur palpite, gazouille à l’envi, les joyaux de famille occupent plaisamment le devant de la scène, mais dès qu’arrive le grabuge le corps se faufile subito en backstage. Il pense avant tout à ses fesses, et il a bien raison. De fait, me prévenant qu’il avait aussi des choses urgentes à dire, mon métabolisme se mit à clignoter « Warning » à la façon d’un sous-marin en détresse.

Cela débuta par une vapeur frontale qui ne tarda pas à faire naître une céphalée languide, laquelle ne tarda pas à coincer ma tête dans un étau ferrailleux. Puis ce fut une gêne dans la poitrine qui, cahin-caha, crapahuta en scolopendre vers mon ventre, pour aboutir à cette impression nauséeuse de suer de l’estomac.

Putentraille ! frappa dans mon esprit contrarié cette insulte archaïque.

Cette somatisation, qui avait pris son temps pour pérégriner de l’astérion à mon cul, me coupa prestement la chique. Je n’avais pas encore la chiasse des lâches, mais je n’en étais pas loin. Aussi stoïque qu’il me semblait être, je venais de perdre le contrôle sur ma cochonnerie de sagesse que j’avais mis tant d’années à échafauder. Et j’en étais furieux.

Il me fallait réagir au plus vite, recouvrer un semblant de calme. Mais comment ? Après m’être enfilé trois aspirines dans le gosier, j’eus enfin l’idée. Du moins, mes pensées permissives me l’offrirent sur un plateau. Il suffisait que je laisse entrer dans mes veines le craving, cette envie brûlante de me prendre une bonne murge pour imposer silence à mon tumulte sanguin.

Oui, mais voilà ! Ne me restait plus en tout et pour tout que deux binouzes à décapsuler et un fond de mezcal. Vraiment pas de quoi tituber dans les limbes ou activer un coma éthylique. Le pochard hurleur fut remis illico à sa place

C’est alors que face à cette situation ultra menaçante, mes synapses commencèrent à jouer du bilboquet dans mon système amygdalien. Que faire ? Où aller ? Sur quel plouc humain déverser encore mes critiques acerbes ? Ne pouvant estimer stastitiquement la portée funèbre de ce massacre d’envergure, je me voyais mal me rendre à l’agora pour délier ma faconde atrabilaire sur les clampins qui venaient d’en réchapper. Oh que non ! Je tendais plutôt à rester comme eux, immobile, pétrifié dans mon huis-clos de survivant novice.

D’un coup, sans crier gare, je me suis foutu une torgnole magistrale, histoire de vérifier si j’étais encore vivant. Résultat des courses : ma joue était en feu ! Je commençais à perdre sévèrement les pédales.

Qu’est-ce qui m’arrivait, foutredieu ? Ma nature profonde était t-elle en train de se disloquer au moment même où j’étais en passe de devenir le plus heureux des hommes ? Sans les hommes.

Là-dessus, mon surmoi intervint :

- Arrête ton char Ben-Hur ! me rétorqua t-il. Tu essaies juste d’encaisser à ta manière l’arrivée imminente du typhon de becquerels. Avec pour seuls boucliers ta chère dérision, ton humour gras.

- Je ris, mais plutôt jaune caca d’oie ! lui répondis-je.

- Allons, allons ! Si la vie n’était pas si absurde, la mort nous apparaîtrait comme une délivrance. Ce qui a toujours sauvé ton existence jusqu’à présent, c’est justement la ribambelle de tes rires : ton rire céruléen, ton rire queue de renard, ton rire cerise Hollywood et cuisse de nymphe émue. Tu as toujours eu la chance de rire en couleur pour esquiver tous les écueils, c’est ce qui te distingue de la masse.

- Si c’est pour dire des conneries pareilles, tu peux plier bagage. Pour l’heure, je ne me sens plus vraiment Zeus assis en majesté avec un foudre dans la main. Je suis en train de m’écrouler comme une merde, et ça ne me plaît pas du tout. J’ai fortement besoin de réfléchir.

- Aime tout simplement la Vie. La Vie te maintiendra en vie. Honore la Terre. Rends-lui hommage. Fusionne. Réalise l’un dans l’Un. Deviens l’Homme Nouveau.

- Et ta sœur, elle bat le beurre ?

- Elle risque pas ! Toutes les mottes doivent être déjà fondues !

 

 

Finalement, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Robert Oppenheimer, l'Asperger freluquet mirliflor, le névropathe carriériste idéalisant la science jusqu'à la lie, que ses adorateurs appelaient affectueusement "Le père de la bombe atomique". Oppenheimer était féru de citations séculaires, mais pas vraiment les mêmes que les miennes. Lors d'interviews qu'il donna dans les années 1960, "Daddy BOUM" n'oubliait jamais d'ajouter une couche de gravité à sa réaction en déclarant que, dans les instants qui suivirent la détonation, une phrase de la Bhagavad Gita lui était revenue à l'esprit : "Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes" ! Voyez-vous ça, le touchant du bonhomme. Il avait fallu à cette glaçante raclure entendre un bruit, un bruit colossal pour se rendre compte que son génie malsain venait d'accoucher de l'épouvante.

Peu de temps après la vitrification d’Hiroshima, des experts sans scrupule avaient été dépêchés sur le site afin de vérifier l’ampleur de la contamination. Étaient-ils équipés de loupes lilliputiennes ou doués d’un incroyable flair canin, toujours est-il qu’ils concluèrent que seules de rares radiations avaient pu être émises lors de l’explosion. Certains avaient même défendu devant le Congrés américain que la mort par radiation ne provoquait aucune « douleur excessive », qu'elle était même une « façon très agréable de mourir ». Cette propagande déferla sur la candeur populaire telle une razzia psychologique et mit du baume sur le repentir des physiciens qui avaient fait mumuse à Los Alamos en créant une jolie boule de feu (6 000 °C au centre, 1 300 °C à 600 m) capable de tout carboniser sur les 500 premiers mètres et de tout incendier sur 3,5 km de rayon. 

"Une façon très agréable de mourir !" L'apaisante formule pour faire gober au monde l’euthanasie de masse avait été trouvée !

Dès lors, sans doute pris d’une empathie japonisante, Harry Truman valida cette thèse bienheureuse, imposant au yeux de la planète son style original de colombe méphistophélique.

Comment pouvais-je rester quiet avec de telles balivernes d’État ?

Concentré sur mon autolâtrie, d’un coup je me suis tendu comme un arc électrique. C’est à cet instant que se pointèrent les signes qui allaient tempérer sacrément mes injures envers le genre humain.

Ce fut d’abord une danse de zouave de ma paupière gauche. Un tremblement incoercible à rendre cinglé un HPI.

- Par la barbe du Kaiser ! m’interloquais-je.

S’ensuivit l’apparition soudaine d’une mouche volante, totalement shootée, qui se mit à dériver à l’intérieur de mon globe oculaire.

- Nom d’un chien ! Kesaco ?

Pour connaître un peu la biographie d’Edvard Munch, le peintre norvégien, je me souvins alors qu’il avait contracté semblable anomalie dans ses vieux jours : une hémorragie du vitré avait entrainé un corps flottant dans la masse gélatineuse de son œil droit. De ces entrelacs de filaments sinistres, il en avait fait tout un tas de dessins malhabiles, dignes d’un enfant de cinq ans. Dans le musée où j’avais pu les voir, j’avais éclaté de rire, et j’avais même crié « Remboursez ! ». Pitoyable, je m’étais moqué allègrement des toiles d’araignée qui avaient obstrué sa vue et empêché Edvard Munch de poursuivre son œuvre picturale.

Quel abruti ! Bien mal m’en avait pris.

Ce choc visuel contracta aussitôt mes traits en un rictus inhabituel, et ce rictus entraîna un agacement musculaire qui me fit ébaucher plusieurs gestes grotesques sans signification.

Pas besoin d’être névrologue pour comprendre la nature de ces remuements inconscients : la pétoche venait de s’emparer de moi !

Intrépide dans le péril, heureux dans l’adversité, tranquille au sein des orages ? Foutaises ! Telle une outre en peau de bouc, je m’étais gonflé de sottes prétentions un peu vite.

- Et alors Épicure, la calebasse vacille déjà ? me lancèrent alors mes organes vitaux pour mieux enfoncer le clou.

Pour être clair, je crus comprendre que mon corps s’en foutait pas mal de mon aversion pour l’Homme et ses millions de basses œuvres. Le mode « Apocalypse en père peinard » ne semblait pas du tout passer pour lui.

En temps de paix, le coeur palpite, gazouille à l’envi, les joyaux de famille occupent plaisamment le devant de la scène, mais dès qu’arrive le grabuge le corps se faufile subito en backstage. Il pense avant tout à ses fesses, et il a bien raison. De fait, me prévenant qu’il avait aussi des choses urgentes à dire, mon métabolisme se mit à clignoter « Warning » à la façon d’un sous-marin en détresse.

Cela débuta par une vapeur frontale qui ne tarda pas à faire naître une céphalée languide, laquelle ne tarda pas à coincer ma tête dans un étau ferrailleux. Puis ce fut une gêne dans la poitrine qui, cahin-caha, crapahuta en scolopendre vers mon ventre, pour aboutir à cette impression nauséeuse de suer de l’estomac.

Putentraille ! frappa dans mon esprit contrarié cette insulte archaïque.

Cette somatisation, qui avait pris son temps pour pérégriner de l’astérion à mon cul, me coupa prestement la chique. Je n’avais pas encore la chiasse des lâches, mais je n’en étais pas loin. Aussi stoïque qu’il me semblait être, je venais de perdre le contrôle sur ma cochonnerie de sagesse que j’avais mis tant d’années à échafauder. Et j’en étais furieux.

Il me fallait réagir au plus vite, recouvrer un semblant de calme. Mais comment ? Après m’être enfilé trois aspirines dans le gosier, j’eus enfin l’idée. Du moins, mes pensées permissives me l’offrirent sur un plateau. Il suffisait que je laisse entrer dans mes veines le craving, cette envie brûlante de me prendre une bonne murge pour imposer silence à mon tumulte sanguin.

Oui, mais voilà ! Ne me restait plus en tout et pour tout que deux binouzes à décapsuler et un fond de mezcal. Vraiment pas de quoi tituber dans les limbes ou activer un coma éthylique. Le pochard hurleur fut remis illico à sa place

C’est alors que face à cette situation ultra menaçante, mes synapses commencèrent à jouer du bilboquet dans mon système amygdalien. Que faire ? Où aller ? Sur quel plouc humain déverser encore mes critiques acerbes ? Ne pouvant estimer stastitiquement la portée funèbre de ce massacre d’envergure, je me voyais mal me rendre à l’agora pour délier ma faconde atrabilaire sur les clampins qui venaient d’en réchapper. Oh que non ! Je tendais plutôt à rester comme eux, immobile, pétrifié dans mon huis-clos de survivant novice.

D’un coup, sans crier gare, je me suis foutu une torgnole magistrale, histoire de vérifier si j’étais encore vivant. Résultat des courses : ma joue était en feu ! Je commençais à perdre sévèrement les pédales.

Qu’est-ce qui m’arrivait, foutredieu ? Ma nature profonde était t-elle en train de se disloquer au moment même où j’étais en passe de devenir le plus heureux des hommes ? Sans les hommes.

Là-dessus, mon surmoi intervint :

- Arrête ton char Ben-Hur ! me rétorqua t-il. Tu essaies juste d’encaisser à ta manière l’arrivée imminente du typhon de becquerels. Avec pour seuls boucliers ta chère dérision, ton humour gras.

- Je ris, mais plutôt jaune caca d’oie ! lui répondis-je.

- Allons, allons ! Si la vie n’était pas si absurde, la mort nous apparaîtrait comme une délivrance. Ce qui a toujours sauvé ton existence jusqu’à présent, c’est justement la ribambelle de tes rires : ton rire céruléen, ton rire queue de renard, ton rire cerise Hollywood et cuisse de nymphe émue. Tu as toujours eu la chance de rire en couleur pour esquiver tous les écueils, c’est ce qui te distingue de la masse.

- Si c’est pour dire des conneries pareilles, tu peux plier bagage. Pour l’heure, je ne me sens plus vraiment Zeus assis en majesté avec un foudre dans la main. Je suis en train de m’écrouler comme une merde, et ça ne me plaît pas du tout. J’ai fortement besoin de réfléchir.

- Aime tout simplement la Vie. La Vie te maintiendra en vie. Honore la Terre. Rends-lui hommage. Fusionne. Réalise l’un dans l’Un. Deviens l’Homme Nouveau.

- Et ta sœur, elle bat le beurre ?

- Elle risque pas ! Toutes les mottes doivent être déjà fondues !

 

 

 

 

 

Les jours s'effrangeant, mon évaporation sensorielle se poursuivant sans relâche, j’ai fini par entendre les pincements des premiers adieux, le bruit des coffres qu’on claque, des moteurs hybrides qu’on démarre pour décamper au loin vers les vapeurs épaisses de l'inconnu, parsemées déjà, c'était certain, de poussières d'Êtres rougissant le ciel noir de flamboîments lugubres. D'heure en heure, d'autres embrassades ont suivi, d'autres effusions de larmes, autant de coeurs lourds qui se traînaient jusqu'aux banquettes des voitures. Cette longue caravane émotive qui se constituait peu à peu à l'abri de mes regards me semblait presque irréelle, jusqu'à me demander si je ne la rêvais pas. 

Mais non, je ne la rêvais pas.

Une nuit, alors que la lune était pleine et m'empêchait de dormir, une petite fille a hurlé soudain dans la rue : mon ourson, maman, j'ai pas Barnaby ! Sa peur de partir sans son ami protecteur s'est rapidement transformée en terrible crise d'angoisse. Je me suis alors approché de la fenêtre et j'ai vu que la gamine gigotait et commençait à suffoquer devant la porte du camping-car, donnant cette impression qu'elle n'allait pas tarder à s'évanouir. Barbaby ! s'époumonait-elle dans un mantra déchirant, entre deux menaces d'asphyxie. Aussitôt, sa mère affolée l'a prise dans ses bras pour tenter de l'apaiser, mais la petite n'en pouvait plus de se complaire dans son hystérie. C'est alors que son père paniqué a couru comme un dératé jusqu'au bout de la rue.

Cinq bonnes minutes sont passées ainsi où j'ai rongé mon frein, quand le père a hurlé en retour : mais il est où ce putain de doudou ? Noah, tu m'entends ? Il est où ?

"Mais je sais pas ! Cherche !", s'est égosillée en écho la mère, à en briser les étoiles.

C'était empoignant ce raffut de tous les diables. Cela prenait aux tripes. J'étais peiné pour eux, mais je ne voulais plus entendre ça, je voulais que cela cesse. Définitivement. Coûte que coûte. J'essayais comme je pouvais de contenir ma phonophobie, mais je n'y parvenais pas. Le sang commençait à tonner dans mes oreilles. Des lignes blanchâtres, tels des éclairs flétris, zigzaguaient devant mes yeux. Mon aversion montait crescendo et se portait principalement sur les pleurs incoercibles de la fillette, que sa mère inepte, stupide, inopérante, n'arrivait pas à consoler. Ce "Barnaby" répété à tue-tête me donnait l'envie d'aller baffer l'une et l'autre et de les jeter avec force dans la benne à ordures juste en face.

Mais où te planques-tu espèce d'ourson débile et crasseux ? me suis-je mis à maugréer en griffant méchamment la dentelle de mon rideau.

Et puis, au bout d'une dizaine de minutes intolérables, le père est enfin réapparu avec cette loque de Barbaby comprimé dans son poing. Il avait l'air en nage, semblait avoir fracassé de nombreux tiroirs, horripilé sans doute d'avoir très mal géré sa foutue bonne action. De fait, il n'est pas allé donner l'ourson à sa fille. Il l'a jeté d'un geste sec sur le siège passager par la vitre ouverte, et il est venu prendre le volant. La mère lui a lancé un regard glacial en venant récupérer la maudite peluche, puis elle a embarqué sa petite furie capricieuse dans le salon arrière. Et vogue la galère.

J'ai regardé le camping-car s'éloigner dans la nuit jusqu'à retrouver mon cher silence, ma quiétude maladive. Et la violence en moi s'est désamorcée dès la disparition du véhicule.

Cette famille, qui venait de perdre la raison devant mes yeux, ne partait pas en vacances. Elle partait fuir la fin du monde. Mais où se rendaient-ils donc, eux aussi ? Dans quelle humide hypogée ? Dans quelle fosse commune taillée dans le roc ?

Pour se volatiliser ainsi les uns après les autres, quelqu'un avait dû trouver le refuge idyllique. Ils avaient tous dû se repasser le mot : faites vos bagages, nous sommes sauvés, il y a une termitière au nord, avec tout le confort, de nombreux filtres à particules et des jeux de société ! Ces pauvres gens s'accrochaient tous à leur optimisme béat, ils entretenaient en eux ce feu de paille de la Providence, ignorant juste ce que voulait dire : tomber de Charybde en Scylla !

Durant ces cinq jours, je suis resté dans la pénombre à savourer cette débâcle délicieuse. Plus la ville se vidait, plus je me sentais désincarné. Je commençais à respirer de mieux en mieux, sans le moindre effort. J’avais l’impression que quelque chose était en train de se libérer dans ma poitrine, comme si minute après minute elle s’affranchissait d’une matière qui l’emprisonnait depuis sa jeunesse.

J’ai souri quand j’ai compris ce qui se passait. Cette lourdeur gluante, nocive, dégoûtante, qui se dissipait peu à peu de mon cœur, cette lourdeur : c’était les hommes !

Tous ces déserteurs n’avaient pas eu l’air de bien saisir la suite du programme. Les images terribles qu’ils avaient dû voir sur internet et les prédictions funestes des spécialistes ne les avaient pas rendus plus intelligents. Mon avantage était mince et je n’étais pas plus avancé qu’eux, mais je connaissais bien les conséquences globales des retombées nucléaires. À l’heure qu’il était, le blocage du rayonnement solaire par les projections de suie et de fumée avait déjà débuté. S’ensuivrait bientôt l’hiver nucléaire, à savoir une baisse notable des températures de 15 °C à 25 °C durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, qui engendrerait à l'échelle mondiale des bouleversements climatiques sans précédent. S’ensuivrait également l’étouffement inexorable de la photosynthèse, le dépérissement des plantes et du plancton. Herbivores et carnivores n’y survivraient pas, ce qui entraînerait inévitablement la famine nucléaire, et la mort certaine de 95 % des individus.

Comme l’avait asséné feu le Général Petraeus, il allait de soi que, même calfeutré dans le plus robuste des bunkers, personne ne résisterait très longtemps au poids de l’écrasante solitude. La dernière pandémie du Covid en attestait cruellement. Aussi bien jeunes que vieux, personne n’avait supporté de rester confiné si longtemps loin de ses congénères. Les dépressions avaient flambé, les passages à l'acte, les troubles alimentaires, le recours aux benzodiazépines chez des adolescents qui les préféraient à la marijuana. Perclus de chagrin, de désoeuvrement, bon nombre de personnes âgées s'étaient laissées mourir pour mettre fin aux mesures sanitaires drastiques. L'alcool ayant coulé à flots, les violences conjugales avaient explosé, les gosses avaient trinqué, de même que les animaux domestiques. À part les ermites, les anachorètes et autres vieux des montagnes, aucun être douillet n’était préparé pour cela.

Mais moi, je l’étais.

Je me sentais paré pour relever ce défi. J'étais prêt à profiter de ce luxe que le destin me servait : me frayer une vie, aussi courte soit-elle, dans un monde débarrassé de ses plus vilains insectes.

 

Pour expliquer les phénomènes religieux, leurs dérives sectaires, dogmatiques et mortifères, il suffit d'utiliser l'eau de la simple raison. Dissipons les mystères afin d'éteindre les enthousiames irrationnels des vieux barbus dont les âmes sucent encore la tétine . Comment un homme fini,  limité, ignare en mille domaines, comment cet homme balbutiant pourrait-il s'imaginer un être infini ? Qui de l'oeuf ou de la poule ? Après tout, quoi de plus légitime de se poser cette question lorsque l'on obersve la les étoiles scintillantes de la voie lactée. Que va faire l'observateur qui ne reçoit pas sa réponse et se mettre à somnoler ? Il va se mettre à rêver d'un Créateur et à projeter sur son esquisse des qualités qui sont en lui. Il va attribuer à Dieu les caractéristiques de l'homme. Et ce qu'il va adorer en Dieu, sans le savoir, c'est son image.à lui projeté sur un être extérieur, qui devient un objet d'adorattion. Cet obget divin, l'homme va en devenir l'objet, puisqu'il est créé par lui. Il produit un objet transcendant pour avoir enfin une réponses à ses questions insolubles, et il devient l'objet de cet objet, la créature de sa création. Et il se soumet à ce qu'il a créé lui-même dans son univers imaginaire. Et aussi, dans cet univers imaginaire, il va pouvoir satisfaire des désirs : désir d'immortalité, désir de bonheur, La religion est le rêve de l'esprit humain. Sauf que c'est un rêve éveillé, mais c'est un rêve quand même qui à sa manière le gratifie. La dépendance qui en découle n'est rien d'autre qu'une belle et cruelle aliénation. Il n'y a rien de spécifiquement religieux dans les religieux, tout est humain. Et ce que l'homme dit de Dieu, c'est ce qu'il pense de lui-même, soit en posititif, soit en le sublimant carrément. La religion est misanthrope. Elle sacrifie l'homme à Dieu.

 

 

 

 

 

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Zoé Florent
Posté le 09/11/2023
Le portrait de ton mysanthrope s'affirme toujours avec force...
"C'étaiENT des hommes" et "s'ensuivraiENT également", seules coquilles débusquées ;-)...
Bon, je meuble encore pour que mon commentaire fasse les cent cinquante caractères minimum pour le poster :-)...
Hortense
Posté le 14/12/2022
Re...
Je poursuis ma lecture toujours curieuse de cet étrange personnage, définissable et indéfinissable, attrayant et repoussant, intelligent jusqu'à une forme de stupidité obsessionnelle. Car lui, il sait. Il a vu venir le désastre, en connaît les conséquences, et tel un esthète éclairé peut seul en apprécier la saveur ou l'amertume. Faut-il le plaindre ou l'envier ? Plaindre son irascibilité, envier sa lucidité, regretter son manque d'empathie... mais l'empathie semble plutôt, pour lui, la caractéristique des faibles et des inconscients.
Pourtant, comme tous les autres, il semble bien que lui aussi soit dominé par ses peurs. Le dénigrement, la logique implacable peuvent paraître comme une forme de système d'autodéfense.
Je te livre en vrac mes sentiments et c'est une analyse incomplète car ton texte prête à réflexion et discussions. Je sens qu'il va tourner dans ma caboche !!!

Juste une remarque :
- Comme j'ai retrouvé peu à peu ma quiétude maladive, la violence en moi s'étant désamorcée dès la disparition du véhicule : la tournure de la phrase me chiffonne un peu. Peut-être inverser les deux parties de la phrase et supprimer le "comme"?

A très bientôt
Hortense
Posté le 14/12/2022
En fait, ton personnage m'agace prodigieusement et je ne sais encore si j'ai envi de l'aimer ou de lui coller des claques (MDR)
Zultabix
Posté le 14/12/2022
Il va s'attendrir après, ne t'inquiète pas !!!
Hortense
Posté le 19/12/2022
Je n'ai pas eu le temps d'avancer dans la lecture occupée par les fêtes qui s'annoncent. Bien sûr que l'on peut s'appeler mais plutôt en début d'année pour que je sois tranquille. Je t'envoie un MP.
A très bientôt
Zultabix
Posté le 19/12/2022
Ah merci Hortense ! En début d'année, super !
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